Holà !
Et oui, après plusieurs moi d'absence me revoilà ! Ce n'était pas du tout prévu mais la saison printanière au travail était très chargée cette année donc j'avoue que le soir c'était plutôt dodo devant la télé que écrire XD et puis la vie à pris aussi un gros virage à 180°, enfin bref, je sais que ça vous vous en moquez, donc voilà le nouveau chapitre !
Bonne lecture !
Zialema : Et oui, on entre un peu plus dans sa vie, c'était l'un des gros changements que j'avais prévu pour cette nouvelle écriture. Je voulais qu'on en apprenne plus sur lui et sur le comment du pourquoi il deviendra ce qu'il deviendra :) Contente que cela te plaise !
Sabo vivait comme dans un rêve depuis plusieurs mois. D'abord la rencontre avec deux garçons de son âge qui ne se comportaient pas comme ce qu'il avait toujours apprit. Puis le fait de se lier d'amitié avec eux. C'était un vent de fraicheur et de nouveauté dans sa vie qui lui montrait qu'il n'y avait pas que sa famille, la noblesse et tout le bordel qu'il y avait autour.
Le temps faisait et ses amélioration dans ses études lui avait permis de gagner un jour de liberté de plus. Son précepteur n'avait pas eu d'autre choix que de vanter ses améliorations à son Père pour le plus grand bonheur du jeune noble et un peu moins du professeur. Ce qui lui permettait de sortir plus souvent, de rejoindre ses nouveaux amis plus régulièrement. D'abord, ils se retrouvaient à la muraille de la cité, par le même chemin qu'il leur avait fait découvrir. Puis petit à petit ils se trouvèrent un point de repère, un gros arbre à la sortie du Grey Terminal, à la fois proche de la lisière de la jungle mais aussi de l'océan.
Ils passaient ainsi leurs temps à s'amuser de diverses façons. Sabo commençait à apprendre à se battre grâce à eux, après avoir découvert qu'ils s'entrainaient régulièrement. Et de son côté il partageait tout le savoir qu'ils voulaient bien apprendre. C'est ainsi que l'été se passait jusqu'à se retrouver aujourd'hui et à une scène pour le moins inattendue et totalement… hors de contrôle !
Sabo ferma le livre qu'il venait de lire. Il avait réussi à le chiper à la Grande Bibliothèque de la cité de Goa. En farfouillant un peu, il a pu trouver une étagère contenant des ouvrages sur la piraterie, les armées rebelles et autres choses totalement condamnées par la royauté en général. En somme, des livres que son Père lui interdirait formellement de lire.
-Salut Sab' !
Il sursauta en voyant une tête brune bien connue apparaître à la fenêtre. Il cligna des yeux, se les frottas et bondit de son lit en comprenant qu'il ne s'agissait pas d'une illusion ou d'un rêve. Bon sang, mais comment avait-il fait pour venir jusqu'ici ? Il n'avait fait que leur décrire sa maison, pas leur montrer son emplacement exact !
-Ace ! Mais qu'est-ce que tu fais là !
Il le rejoignit rapidement pour l'aider à entrer dans la chambre, encore plus surpris en voyant Luffy grimper à sa suite. Ses deux amis venaient tout simplement de faire irruption chez lui, sans aucune gêne et surtout sans sembler s'inquiéter d'être découvert ! Le jeune noble n'osait même pas imaginer ce qu'il se passerait si quelqu'un de la demeure se rendait compte qu'il y avait deux jeunes garçons ici qui n'avaient rien à faire là, que personne ne connaissait et surtout ! Surtout qui n'étaient pas des nobles !
-Qu'est-ce que vous faites ici ! Vous êtes complètement fou, s'étrangla-t-il. Et si quelqu'un vous voit ? Vous savez ce qu'il va se passer ?
-Nop, sourit Ace en se laissant tomber sur son lit, elle est sympa ta chambre.
-Vous risquez de finir chez la Marine ! Ils vont faire venir des officiers, vous emmenez, découvrir que vous n'êtes pas de la cité, fouillez vos vies et…
Le blond s'arrêta en voyant Luffy bailler et son frère à moitié mort de rire. Apparemment aucun des deux n'en avait rien à faire de ce qu'il pouvait se produire. Désespérant…
Alors, de dépit, il les rejoignit en s'asseyant en tailleur par terre. Il avait bien compris en plusieurs semaines que cela ne servait à rien de les résonner, que lorsque l'un des deux avait une idée en tête rien ne pouvait les arrêter.
-Pourquoi vous êtes là ?
-Ben on voulait de te voir, sourit le plus jeune. T'es pas v'nu à l'arbre aujourd'hui.
-Oh. Je sais, je ne peux pas sortir aujourd'hui.
-C'est nul.
Oui, Sabo le savait que c'était nul, mais il n'avait pas le choix. Ce n'était pas lui qui était décisionnaire ici et quand bien même il aimait prendre la poudre d'escampette dès que possible, parfois il savait qu'il ne valait mieux pas. Comme un instinct, un sixième sens qui lui disait de rester pour mieux s'enfuir plus tard.
-Jeune Maître ?
La porte s'ouvrit pour laisser passer une femme rousse surprenant les trois garçons. Mais les choses s'étaient déroulées tellement vite qu'ils ne purent avoir le temps de bouger et de se cacher. Pris sur le fait.
Son cœur commença à s'emballer, il ressentait de nouvelles sensations. Insécurité, peur. Il avait parlé des garçons à Shannah, plus d'une fois, généralement il lui racontait quasiment tous ses sorties. Mais il ne pensait pas lui présenter un jour. Il ne pensait pas qu'ils viendraient ici non. Et si au final elle ne les appréciait pas ? Et si elle lui demandait de les faire partir ? Ou pire, les chasser de la demeure ? Et lui demander de ne plus jamais les revoir ?
Et il prit encore plus peur quand son regard se posa sur le fusil d'Ace. Un léger détail que le jeune noble avait oublié quand ses amis étaient entrés dans la chambre tellement il était habitué à le voir dans les mains d'Ace ou accroché à son épaule.
-Oh.
-Shannah ! Ce n'est pas ce que tu crois !
Le jeune noble se leva et fit face à la jeune femme, ne sachant pas où se mettre. Il n'avait pas prévu qu'elle allait venir le voir et qu'elle le surprendrait avec ses deux amis. Voyant qu'elle ne bougera pas car elle avait fermé la porte derrière elle, il ne put que lui dire ce qu'il en était. Il n'avait pas le choix, cela ne servirait à rien de lui mentir et au pire, que pouvait-il se passer ? Qu'ils soient obligés de partir ? Soit, il les verrait un autre jour à leur arbre.
-Je te présente Ace et Luffy.
-Les deux garçons dont vous m'avez parlé. Enchanté messieurs. Je suppose que votre Père n'est pas au courant de leur présence ?
-Non, tu peux ne rien dire, s'il te plait Shannah ! S'inquiéta aussitôt Sabo.
Elle le regarda longuement, comme si elle hésitait. Sabo savait sa loyauté envers lui mais elle lui avait déjà dit plus d'une fois qu'elle était au service de son Père, que c'était lui qui l'engageait. Mais peut-être qu'elle accepterait de fermer les yeux, rien que cette fois.
-Bien Jeune Maître, mais faites attention.
Elle sortit de la pièce après lui avoir assuré qu'elle leur apportait de quoi se désaltérer et grignoter. Sermonnant gentiment Sabo sur le fait qu'il aurait dû déjà l'avoir fait, qu'on ne laissait pas des invités ainsi.
Le jeune noble retourna s'asseoir avec ses amis, comprenant que l'interruption de la rousse avait jeté un léger froid parmi eux. Ils n'avaient pas non plus dus prévoir de se faire ainsi surprendre par quelqu'un.
-Pourquoi elle t'appelle 'Jeune Maître' ? S'enquit Ace.
-Parce qu'elle est ma domestique, répondit Sabo tout naturellement.
-Une domestique ?
-Oui, elle est à mon service et doit faire tout ce que je lui demande. J'ordonne et elle obéit.
Le jeune garçon sentit que ce n'était pas trop la chose à dire alors qu'il voyait et sentait le malaise s'installer entre eux. Il savait que ses amis étaient loin d'être des nobles. Il savait aussi qu'ils ne connaissaient rien à cette vie et que cela devait être plus que surprenant d'assister à ce genre de scène.
-Elle est celle qui prend soin de moi depuis ma naissance. Chez les nobles il est courant de voir des domestiques travailler pour la famille. Ils sont logés, nourris, et même payés. Certains ont toutefois leurs logements dans la ville basse.
Il se leva pour aller près de la fenêtre, il se sentait se justifier. Il n'aimait pas ça. C'est comme s'il sentait un regard réprobateur sur son dos. Un regard qu'il n'aimait pas. Un jugement sans mot.
-Ici nous en avons cinq en plus de Shannah. Nous avons le cuisinier, le responsable du jardin et des plantes, une femme de chambre au service de Mère, un intendant au service de Père et une femme de ménage.
-J'aime pas ça, souffla Ace les yeux froncés.
-Oh, je rassure, moi non plus. Enfin, ils ne sont pas trop à plaindre chez nous, dans certaines demeures ils les traitent vraiment mal.
Il ne put rien ajouter d'autre que Shannah revint comme promis avec un plateau remplis de ses gâteaux au miel qu'il aimait tant et de trois tasses bien fumantes de cacao. Il la remercia et elle partit après une s'être inclinée, le recommandant de la prévenir lorsque ses amis souhaiteraient partir pour qu'elle les aide à sortir en toute discrétion. Sabo se dit qu'il avait vraiment de la chance d'avoir une dame comme elle dans ses proches.
-Vous avez vu les nouveaux au Grey Terminal ? Demanda directement Sabo en rejoignant ses deux amis.
-Les pirates ? Yep.
-Z'ont l'air bête, lâche Luffy avec son doigt dans le nez.
Sabo eut une goutte de sueur à l'arrière du crâne. Sur le moment il se retint de dire qu'il n'y avait sans doute pas que les pirates de 'bête'. Il se laissa tomber par terre avant de fouiller dans son sac à la recherche des précieux gâteaux au miel que Shannah lui avait donné avant qu'il ne sorte de chez lui.
Il en tendit automatiquement un à chacun des deux frères, souriant en voyant les étoiles dans leurs yeux. Et encore plus lorsque Luffy le leva au-dessus de sa tête comme s'il s'agissait du Saint Graal. Depuis la première fois qu'il en avait amené, les deux frangins en réclamaient presque à chaque fois qu'ils se voyaient.
-Trop coooool ! Il est en forme de scarabée ! Merci shihihihi !
Sabo avait noté l'intérêt du plus jeune concernant ces fameux insectes à carapaces brillantes et de toutes tailles. Il était même étonné de voir que parfois, il pouvait ne pas être si idiot quand le sujet l'intéressait vraiment car il lui avait appris à reconnaître certaines espèces qui trainaient dans le coin.
-Idiot, souffla Ace en croquant dans le sien. Ch'est ch'uper bon Ch'ab'.
Et le blond lui répondit en lui lançant un morceau de branche à côté de lui qui rebondit sur sa tête faisant rire à nouveau le plus jeune.
-On parle pas la bouche pleine Ace.
Et il reçut pour toute réponse une jolie langue bien tirée le faisant ainsi lever les yeux au ciel. Parfois ses deux amis pouvaient manquer totalement de manière. Lui-même aurait fait à la maison, il se serait pris la rouste du siècle, suivit d'une punition bien salée.
-Dites, ça vous dit qu'on aille faire un tour ? Lança d'un seul coup l'aîné.
Par 'faire un tour', les deux plus jeunes eurent un sourire carnassier. La nouvelle venue des pirates allaient être leur attraction de la journée. Sans le savoir, les habitants du Grey Terminal allaient remercier des millions de fois le ciel pour avoir obtenu un peu de répit vis-à-vis des trois garçons qui aiment passer leur temps à faire des farces.
C'est en riant qu'ils prirent la direction des montagnes de déchets, se coursant tour à tour dans une sorte de jeu de chat. Sabo ralentit un peu le rythme en les laissant prendre de l'avance, regardant ses deux amis un sourire aux lèvres. Aujourd'hui, il se sentait bien. Aujourd'hui, il se sentait heureux. Il les regarda s'arrêter et se tourner vers lui interrogateur et il les rejoignit, mort de rire, riant aux éclats surprenant les deux bruns qui finirent par le suivre et faire de même. Ils riaient de la joie, et même plus ! En cet instant ils vivaient la joie et le bonheur.
Trois petites têtes se déplaçaient en toute tranquillité dans le marché du quartier commerçant. Il faisait beau aujourd'hui et Sabo avait pu sortir de chez lui sans devoir le cacher alors ils en profitaient pour se balader et s'apprêtaient à mettre en place une de leur folle idée.
-Vous êtes prêt ? Sourit Sabo.
-Deux gâteaux au miel que je gagne, ricana Ace.
-Allons-y shihihihi !
-C'est partis ! Crièrent-ils tous les trois en même temps.
Et ce fut la débandade quelques secondes plus tard. Des plumes, des cris, des rires ! Et les trois garçons qui suivaient de prêt les poulets qu'ils venaient de lâcher dans le marché au sus et à la vue de tous. Voilà quelques jours qu'ils peaufinaient l'idée de faire un lâché d'animaux dans la cité de Goa et un défi-poulet était l'idée qui en était ressortie.
Ce défi consistait à parier sur les actions des poulets une fois lâchés dans la foule. Sabo pariait que le noir allait directement aller dans les fruits, Ace que le blanc se mettrait à sauter sur la figure des passants et Luffy que le siens irait libérer les autres animaux. Autant avouer que leur idée était tout aussi farfelue qu'eux et qu'ils venaient de mettre une pagaille sans nom dans le marché de la cité.
-J'ai gagné, ria Luffy.
-Nop frangin, sourit un Ace carnassier, il a pas libéré les autres, il a fugué de la place.
Et les trois garçons continuèrent de commenter allègrement leur bêtise jusqu'à l'arrivée de la Marine qui commença à se mêler des affaires et chercher l'auteur des troubles.
-Oups, je crois qu'il faut qu'on file, souffla Sabo.
Ils prirent aussitôt la poudre d'escampette dans les petites rues toujours morts de rire. Ils coururent encore dans quelques rues, entendant toujours les exclamations de la population avant de sentir comme un regard noir sur eux. Sabo se cogna dans quelque chose de dur le faisant atterrir sur les fesses alors que ses deux amis couinèrent de douleur.
-Itaï ! Souffla-t-il en se frottant le crâne.
-Je me disais bien que ce remue-ménage n'était pas le fruit de Davy Jones.
Sabo releva le regard pour voir Rayleigh lui faire face. S'était dans ses jambes qu'il s'était cogné. Et dans chacune de ses mains se trouvait l'oreille respective d'Ace et de Luffy. Et à voir son regard froncé et le manque de sourire sur son visage, ils allaient sans doute passer un sale quart d'heure.
Généralement Rayleigh ne venait les chercher pour leur faire la leçon que lorsque les anciens du Grey Terminal venaient trop souvent se plaindre à lui.
-Vous savez ce que vous venez de faire ?
-On voulait juste s'amuser ji-chan ! Se plaignit Luffy.
-En faisant du tort à de bonnes personnes ?
-On est désolé, dirent-ils en cœur.
L'ancien pirate soupira, avant de les relâcher sous leurs yeux tout brillants d'adorables petits chiots. Qu'avait-il donc fait pour mériter ce genre de choses ?
-On se retrouve au Grey Terminal, ce sera moins dangereux de faire vos idioties là-bas surtout toi avec ton fusil, Ace.
Les garçons sourirent comme des anges pour faire passer la pilule et filèrent directement vers leur passage. Ils n'allaient pas contredire Rayleigh, ce serait s'exposer à de trop grand risque et ils n'étaient certainement pas prêt à le prendre. Ils tenaient bien trop à la vie !
-Avez-vous vu les dernières informations ?
-Celles concernant les révoltes ? Oui, ces vermines osent se rebeller contre la royauté, siffla Outlook III.
Sabo releva légèrement la tête, il était invité lui ainsi que son père à une réunion sur il ne savait plus quel sujet puisqu'il était présent juste pour faire la potiche. Ce qui faisait qu'il n'était pas très concentré car les deux hommes ne lui portaient pas du tout attention le laissant seul avec sa tasse de thé. Il tendait l'oreille car la conversation avait pris un tour qui l'intéressait subitement, car voilà quelques temps que le mouvement dit révolutionnaire était dans plusieurs conversations de la cité et cela l'intéressait car à part quelques articles les dépeignant comme des personnes assoiffées de sang et d'anarchie, il ne savait rien de plus. Et il n'avait pas lu le journal du jour, il était surpris d'entendre que des révoltes dans un royaume voisin avaient eu lieu, aussi proche que cela du royaume de Goa.
-Ces rats de révolutionnaires ne savent pas à qui ils s'en prennent, continua son Père. La Marine va mettre fin à leur stupidité en quelques jours. Ils regretteront d'avoir agi ainsi.
-On devrait tuer dès la naissance ceux qui ne méritent pas de vivre. Au moins nous ne serions pas pollués par leurs existences immorales et dangereuses.
-En parlant de cela, reprit le noble, j'ai vu qu'ils avaient virés de nouveaux… il fit un geste de la main que Sabo comprit très bien. La cité est un peu plus propre de ces déchets inutiles.
De nouvelles personnes venaient de se retrouver dans le Grey Terminal, de nouvelles personnes venaient de tout perdre, travail, maison, vie. Le blond sentit son cœur se serrer et il reposa le biscuit qu'il allait manger. Comment pouvait-il se trouver ici ? Comment pouvait-il manger et passer son temps à papoter avec d'autres personnes alors que des êtres humains continuaient d'être pris pour des moins que rien, même les souris de la cité de Goa étaient mieux traitées.
-Ils ont été pris à trafiquer les comptes de leur magasins comme quoi le loyer était trop cher et qu'ils ne pouvaient pas vivre correctement.
-Ils n'ont qu'à travailler plus, renchérit son Père. Ils n'ont que ce qu'ils méritent.
Comment pouvait-il vivre avec l'idée que des personnes mourraient de faim et de maladie, dans la misère parce que leurs visages ne plaisaient pas à d'autre ?
Il sentit un haut-le-cœur le prendre mais se retint de bouger, serrant ses poings sur ses jambes, gardant tant que possible un visage neutre. IL savait que la vie n'était pas rose, il le voyait à chaque fois qu'il allait au Grey Terminal. Ces personnes étaient traitées comme les vulgaires déchets dans lesquels ils vivaient. Mais entendre parler de cette façon… cela le révulsait. Cela lui fit penser au père de Shannah qu'il avait passé des semaines à chercher sans jamais le trouver. Des personnes avaient dit l'avoir vu bien vivant, d'autres souffrant, et au final c'était comme si il avait disparu. Et c'est ce qui attendait ces personnes qui venaient d'être chassé dans ce lieu maudit.
-Et vous jeune homme, que voyez-vous pour vous ?
-Je… he bien je…
-Allons Sabo, je t'ai dit mille fois de ne pas bégayer s'énerva son Père, c'est impoli.
Le jeune noble toussota poliment et reprit un air détaché comme il avait appris à le faire à ses dépens. Feindre d'être un noble, feindre d'être comme eux. Jouer le jeu pour faire plaisir à son Père, pour ne pas recevoir de punition. Etre un bon fils.
-Pardon Monsieur, s'inclina Sabo.
Il ne chercha pas bien longtemps quoi dire, il avait appris quelques mots et phrases par cœur, à ressortir dès qu'il en avait besoin. C'était un peu bateau, pas très réfléchit mais en général suffisait à répondre à la question qu'on lui posait et convenait également à son Père qui ne lui en demandait jamais plus. Pour le moment tout du moins.
-Je vais suivre la voie de mon Père la gestion des affaires familiales. J'aimerais développer également le commerce interne de la cité, pouvant ainsi renforcer la fortune et la reconnaissance familiale.
Les deux hommes ne dirent rien pendant un instant, son Père semblait le décrypter du regard. Avait-il compris son petit manège ? Il soupira de soulagement en le voyant détourner le regard pour le porter sur l'autre noble de la pièce.
Il reprit alors sa tasse de thé en main, faignant de les écouter tout en s'écartant de la discussion. Généralement on ne lui posait qu'une question et ensuite on le laissait tranquille, dans son fauteuil à devoir écouter et jouer au gentil fils bien éduqué et parfait-futur-petit-con-de-noble.
-C'est un bon début, je suppose qu'on ne peut pas demander à un gamin à peine né de voir plus loin que cela.
-En effet, mais il suit des études très poussées pour développer son sens critique et ses connaissances.
Et sur ce genre de parole, il oublia complètement la discussion, regardant par la fenêtre et laissant ses pensées vagabonder dehors. Qu'est-ce qu'il aimerait être comme l'un de ces oiseaux qu'il peut apercevoir. Pouvoir aller où il veut et quand il veut, faire ce qu'il lui plaît.
L'automne se déroula comme l'été. Sabo alternait entre ses journées d'études et des journées avec ses amis malgré son emploi du temps qui changeait en fonction de l'humeur de son Père. Aujourd'hui en tout cas ne dérogeait pas à la règle et il fila dès qu'il le put, traversant la ville pour rejoindre Ace et Luffy à leur point de rendez-vous.
-Sabo-kun ?
Le blondinet s'arrêta, perdu dans ses pensées pour voir l'un des anciens de la ville-déchet s'approcher. Il aimait bien les anciens, la plupart d'entre eux adoraient leurs partager des histoires, ce qu'ils avaient vécus, les contes qu'ils connaissaient.
-Oui l'ancien ?
-Le vieux Silvers a un message pour toi.
-Un message ? S'étonna le jeune garçon, ce n'était pas dans l'habitude de l'ancien pirate de ne pas venir de lui-même.
-Oui, il me fait dire qu'Ace-kun et Luffy-kun ne pourront pas venir pendant quelques temps. Des histoires personnelles, tu connais Silvers, il sait être évasif quand il le veut.
Le jeune noble fronça les sourcils. Effectivement, c'était évasif, mais il devait bien avoir ses raisons pour ne pas en dire plus. Et puis, après tout, c'était un pirate, même à la retraite.
-Arigato l'ancien, dit-il en s'inclinant respectueusement.
Et Sabo s'éloigna pour reprendre quand même le chemin vers leur arbre. Même si ses amis ne pouvaient pas être là, il irait quand même, comme chaque jour où il le pourrait. Après tout il ne voudrait pas les manquer et il ne voulait pas prendre le risque que les deux bruns montent dans la cité haute pour le chercher chez lui. C'était trop dangereux, surtout avec la saison d'automne qui touchait à sa fin, avec le froid il y avait moins de monde dans les rues et deux garçons qui n'étaient pas habillés comme de jeunes nobles, cela pourrait être facilement repérable.
Il ne savait pas pourquoi Rayleigh n'avait pas pu venir de lui-même en parler mais il devait avoir une bonne raison qui devait le retenir chez lui.
Et cette raison arriva quelque temps plus tard, alors que Sabo se rendait une énième fois à leur point de rendez-vous. Une fois assit sur sa branche préférée, il se mit à observer le ciel qui ressemblait à un amas de coton blanc. D'après Shannah, il devrait beaucoup neiger cette année, et les tas blanc déjà amassé au sol lui donnaient pour le moment partiellement raison.
Il tendit la main pour attraper un doux flocon qui venait de tomber d'une branche plus en hauteur et se perdit dans sa contemplation en le regardant fondre avant de relever la tête en entendant des voix l'appeler. Sabo sourit et se laissa tomber au pied de l'arbre en voyant deux têtes brunes familières arriver avec leurs deux boules de poils attitrées.
-Qu'est-ce qu'il vous est arrivé ? S'enquit le jeune noble en voyant leurs visages d'une couleur qu'il ne leur connaissait pas.
-Jiji est de passage à la maison, lança Luffy.
-C'est même pas mon jiji d'abord, bouda Ace en croisant les bras. C'est qu'un vieux schnok qui veut m'imposer de devenir un marine.
-Il est si horrible que ça ?
-Il veut nous entrainer à être de futurs amiraux de la Marine, soupira le plus jeune.
Il partit dans ses explications les plus décousues et sans fil pour finir par expliquer au blond que l'entrainement de leur grand-père n'était visiblement pas des plus communs puisqu'il s'agissait partiellement à mettre les garçons dans des situations dangereuses et à leur donner des coups s'ils osaient dire qu'ils voulaient devenir des pirates. Et l'explication en dériva jusqu'à l'annonce du nom de leur fameux grand-père que Sabo pensait tout de suite évader d'un asile de fou.
-Monkey D. Garp ? S'étrangla Sabo. LE Monkey D. Garp ? Le héros de la Marine ? Celui qui a arrêté Gol D. Roger ? C'est votre jiji ?
Si ça n'était pas la nouvelle du siècle alors qu'est-ce que c'était ! Sabo n'en revenait, celui dont les livres d'histoire parle comme étant un des plus grand héros de la Marine et des dernières décennies n'étaient autres que le grand-père de ses amis.
-Monkey D. Garp n'est pas mon jiji, c'est que celui de Lu', expliqua Ace. Moi il m'a juste adopté en tant que son petit-fils.
-On a pas les mêmes parents, ajouta Luffy en continuant de serrer sa boule de poils dans ses bras.
-Comment ça ?
Sabo regarda Ace silencieux à caresser sa boule de poils qui était toujours dans ses bras. Apprendre qu'ils avaient un oncle célèbre, puis maintenant un grand-père et enfin qu'ils n'étaient pas du même sang faisait tellement que Sabo se dit qu'il était prêt à tout entendre.
-J'ai jamais connu mon otou-san, souffla Ace. C'est ji-chan qui s'est toujours occupé de moi, lui et tío Javier. Et pour Lu', son père n'est jamais venu ici, ji-chan évite la question quand on lui demande. Mais son jiji a voulu faire de moi son petit-fils, c'tout.
-He bien, on est pas sorti de l'auberge avec nos parents, sourit Sabo.
C'était peut-être plus qu'une coïncidence si trois enfants comme eux s'étaient liés d'amitiés au vu des points communs qu'ils avaient. Tous trois avaient une famille qui ne ressemblait en rien à une famille dite 'normale'. Et si Sabo s'en referait à certains ouvrages qu'il avait pu avoir entre ses mains, parfois la famille n'était pas composée que des membres de son propre sang. Sauf chez les nobles. Bien sûr, chez les nobles le sang doit être pur, le plus pur possible et si un bâtard faisait partit d'une famille, il devait travailler deux fois plus pour la réputation de sa famille.
-En tout cas, je me demande ce qui peut bien pousser une héros de la marine a laisser vivre un hors-la-loi avec des enfants et encore plus son petit-fils de sang, réfléchit le petit blond.
Il eut pour tout commentaire un haussement d'épaules et Ace lui précisa qu'il n'avait pas le droit d'en parler que c'était pour leur sécurité et Sabo ne chercha pas à en savoir plus. Son ami lui dirait sans doute quand il le pourrait. Mais il ne pouvait pas nier que cela attisait sa curiosité.
L'après-midi se déroula presque comme toujours, bien que cette fois-ci avec les boules de poils de ses amis, ils passaient plus de temps à jouer avec eux. Ils se coursaient, riaient, se lançaient des boules de neige que Iro et King s'amusaient à attraper avec leurs gueules.
Ils s'amusaient tellement qu'ils ne virent pas les heures passer et ce n'est que quand le soleil commença à doucement décliner qu'ils arrêtèrent leurs jeux. Le jeune noble s'allongea sur le sol et finit par faire un ange avec ses bras et ses jambes, son regard perdu sur la masse cotonneuse qui se mouvait au-dessus de leurs têtes.
-On va devoir rentrer Lu', soupira Ace. Il commence à se faire tard.
-On se voit plus tard dans la semaine ? S'enquit Sabo déjà en train de réfléchir quel jour il pourrait se libérer.
-Non, notre famille de South Blue vient pour les fêtes donc on pourra pas revenir d'ici là.
Sabo sentit une petite pointe lui serrer le cœur. Il ne s'attendait pas du tout à cela, mais après tous ses amis avaient une vie eux aussi, une vie qu'il ne connaissait pas. Il garda le sourire pour ne pas montrer son trouble et se baffa mentalement, il n'avait pas à être égoïste, après tout il pouvait déjà remercier le ciel pour avoir rencontré deux garçons comme eux. Pour avoir deux amis tels qu'ils le sont.
-Ha, et tiens, voici le numéro de Makino-nee-san si tu as besoin. Ji-chan voulait que tu l'ais au cas où.
Ace fouilla dans la poche de son pantalon pour sortir un petit bout de papier qu'il tendit au jeune noble. Sabo le prit pour y voir une suite de chiffres qu'il ne connaissait pas. Il releva le visage vers son ami qui avait un grand sourire.
-Il a dit que ça pourrait toujours te servir et si jamais tu veux venir nous voir il pourra venir te chercher.
-Merci, c'est gentil.
C'est la première fois de sa vie que Sabo reçoit ce genre d'attention. Les autres enfants nobles de son âge ne faisaient pas ça. Déjà il ne s'entendait que cordialement avec eux, et cela ne se faisait pas de s'appeler. Un noble envoyait une lettre à un autre noble pour l'inviter chez lui ou lui proposait de vive voix lorsqu'il le croisait dans la cité. Le denden mushi était réservé aux occasions vraiment très spéciales ou pour les affaires familiales.
Le petit blond rangea précautionneusement le papier dans sa poche et sourit à son ami. Il leur fit une dernière accolade, une dernière caresse sur la tête des fauves et chacun reprit le chemin de sa demeure avec l'espoir de se revoir le plus rapidement possible.
Cela faisait maintenant plus de dix jours que Sabo n'avait pas vu les deux frères, il continuait pourtant à aller dès que possible à leur point de rendez-vous dans l'espoir de pouvoir les voir. C'était son seul petit instant d'échappatoire, la neige étant tombée sur l'île, il ne pouvait plus sortir comme il le souhaitait dans la cité, hormis pour aller retrouver ses amis.
Son père avait été bien plus laxiste avec lui ces derniers temps, car n'ayant pas grand-chose d'autre à faire, Sabo s'était abandonné au maximum dans ses études, afin de prouver ses capacités à son père mais aussi avec l'espoir qu'il cesse enfin de lui mettre ce précepteur sous le nez. Cela avait porté ses fruits car il ne le voyait maintenant plus que quatre jours dans la semaine. Ce décompte sonnait comme les portes de la liberté pour Sabo. Mais son précepteur tournait autour de lui comme un vautour et avec encore plus de fermeté qu'avant.
-Monsieur Sabo ? Monsieur et Madame vous demandent dans le petit salon.
Sabo sursauta et regarda la domestique qui venait le déranger alors qu'il lisait un livre, confortablement installé dans le salon d'hiver. Ce n'était pas Shannah, elle était partie pour plusieurs jours, sa permission de congé ayant été accordé lorsque son frère, un lieutenant de la Marine avait rejoint Goa pour les fêtes de fin d'année.
Mais le fait que ce soit une autre domestique ne le gênait pas, non. Ce qui le gênait c'est que c'était « Monsieur et Madame » qui le demandaient. Ses parents. Jamais ses parents ne le convoquaient en pleine journée. Et encore moins dans le salon privé. Il n'avait pas le droit d'aller dans cette pièce, c'était le salon de sa mère, une pièce où elle passait quasiment tout son temps, où elle recevait les autres femmes de nobles, où elle faisait il ne savait quoi.
Alors intrigué, le jeune garçon se leva, prenant soin de défroisser ses vêtements et suivit en silence la domestique. Une fois dans la pièce, il put voir sa mère, assise dans un fauteuil, sa dernière robe hors de prix sur le dos à boire délicatement et avec exagération une tasse de thé. Son père, debout derrière elle, observait à la fenêtre.
-Mère, Père, se présenta le jeune blond avec respect et en s'inclinant avant de rester droit comme un i et les mains dans le dos.
-Te voilà enfin, tu en mets du temps pour venir lorsque l'on te convoque, dit chaleureusement sa Mère en posant sa tasse.
Il ne dit rien à la remarque et regarda son Père qui finit par se tourner vers lui et s'approcher de quelques pas. Toute personne extérieure à cette maison pourrait dire qu'il n'y avait pas situation plus glaciale et qu'ils devaient tous se détester. Mais si on demandait l'avis d'un habitant des lieux, il dirait qu'il n'y a pas plus belle scène d'amour familiale en cet instant.
-Tu vas bientôt avoir huit ans.
Toujours aussi direct selon le jeune garçon. Son Père n'aimait vraiment pas s'embêter et aller directement au but.
-Il est temps que tu prennes tes responsabilités Sabo. A partir de maintenant tu vas intégrer les cercles de la noblesse. Le jour du repas de la nouvelle année, tu seras présentée à la jeune fille que tu épouseras le jour de tes dix-huit ans.
L'information mit du temps à monter à son cerveau. Il n'était pas sûr d'avoir bien entendu. Pas sûr d'avoir bien compris les mots. Puis il sentit comme un bourdonnement, hochant à peine la tête alors que sa Mère en rajoutait une couche.
Une fille.
Il rencontrer une fille.
Il allait rencontrer sa fiancée.
Il allait se marier.
Avec un balbutiement, il remercia ses parents pour cet honneur et sortit de la pièce, marchant au radar jusqu'à sa chambre. Trop. C'était beaucoup trop pour un enfant comme lui. Il ne voulait qu'une chose, apprendre pleins de trucs sur tout, découvrir le monde, partir loin d'ici et surtout, s'amuser avec ses amis. Avec un sursaut d'énergie, il attrapa son chapeau haut-de-forme et couru dans les escaliers. Il devait sortir d'ici, il étouffait. C'était irrespirable. Il… Il ne comprenait plus ce qu'il se passait. Alors il courut jusqu'à n'en plus pouvoir. Il voulait partir, s'éloigner, s'enfuir loin d'ici.
Une fois dans le Grey Terminal, il n'eut pas à penser pour trouver ce chemin qu'il connaissait par cœur. Ils devaient être là. Il le fallait. Mais au loin, il pouvait voir que leur arbre était bel et bien seul, sans compagnie humaine. Alors Sabo ralentit près de leur arbre et s'arrêta un instant pour reprendre son souffle, ignorant le froid qui mordillait sa peau sous sa simple chemise, la neige mouillant ses chaussures et son pantalon.
Il ne pouvait pas réfléchir, il ne pouvait pas penser, il ne faisait que sentir son cœur et sa tête s'emballer dans tous les sens. Il devait les voir. Il fallait qu'il les voie. Il fonça à nouveau, encore plus vite en direction de la jungle, les paroles de son père hurlant sans cesse dans son crâne. La petite voix de Rayleigh lui déconseillant de passer par là fut enfouie sous les battements affolés de son cœur.
Le jeune noble n'avait jamais été aussi loin dans la jungle, la plupart du temps il restait près de la lisière avec les deux bruns. Jouant en grimpant dans les arbres ou à se cacher. Mais il ne connaissait rien de plus de cet endroit. Et Rayleigh lui avait dit plusieurs fois de ne pas s'enfoncer entre les arbres. Qu'il devait se méfier car il rôdait.
Les branches fouettaient son visage, l'égratignant et le picotement du froid brûlait ses petites blessures. Ses pieds s'engourdissaient et il ne se sentait pas courir, trébuchant sur les racines et les pierres. Manquant de tomber plus d'une fois. La neige tombait à nouveau, en doux flocons, mouillant son chapeau et ses cheveux. Il trébucha une fois de plus sur une pierre et fit un vol plané en avant, ne pouvant retenir un cri de surprise.
Sabo eut du mal à se relever, il commençait à sentir le froid sur sa peau, se redressant sur les genoux, il les vit, ainsi que ses mains, écorchée par sa chute. Un tremblement commença à le prendre et il regarda les perles transparentes tomber sur ses mains, lavant le sang. Il ne neigeait plus ? Depuis quand il pleuvait ?
Il comprit que c'était des larmes au moment où il entendit un grondement plus loin entre les arbres. Et tout à coup, il comprit où il se trouvait. Dans la jungle. Entre Goa et Fussha. Sur son territoire.
-Le tigre…
Le blondinet se redressa et recula doucement à mesure que le grondement s'approchait, s'arrêtant au moment où l'imposant animal sortit des derrière les arbres pour lui faire face. Il déglutit, calma tant qu'il le put sa respiration et fit la seule chose à la fois suicidaire et idiote qui lui passa par la tête. Il se mit à courir.
Et voilà, en espérant que cela vous plaise !
A la prochaine ! Ja ne !
