Golds et soutien-gorges : Episode 13
La suite, après toutes ces années...
(Pour lire la fic in extenso et d'une traite, rendez-vous sur Archive of our Own. Pseudo : Dilly)
Dokhô et Saga avaient mis plusieurs heures pour sortir du tunnel, menant au désert sacré du Taklamahara, caché aux tréfonds de l'Agartha.
Le sable s'étendait à perte de vue et le ciel était bleu. Incongru, impossible, dans cette immense caverne souterraine !
« Il nous faut donc le traverser », dit Saga, « et trouver ce sage qui détient la clef de notre masculinité perdue. »
« Oui. Lui seul possède l'Eau Sacrée capable d'annuler le sort jeté par le Dieu androgyne. »
Ils se mirent en route, lentement d'abord, ne rencontrant ni homme ni animal, excepté le squelette d'un soldat allemand de la Seconde guerre mondiale.
« Un Nazi... » murmura Saga. « Je hais ces gars-là. »
La vue du cadavre les décida à accélérer le pas, et ils se mirent à courir, usant de leurs pouvoirs de chevalier d'or, créant une tempête de sable autour d'eux, jusqu'au temple indiqué par la carte du jeune Belge.
Mais 'temple' était un mot bien faible pour qualifier l'édifice immense érigé ici. Il s'agissait en réalité d'une gigantesque ziggurat, si haute qu'on ne parvenait pas à en discerner l'étage final.
« Une entrée ! » s'exclama Dokho.
Ils franchirent le portique, qui donnait sur une grande salle sans aucun meuble. Néanmoins, ils furent bientôt surpris de constater que des parties de la pièce semblaient avoir été modifiées : des colonnes mycéniennes apparaissaient ici et là. Saga repéra une inscription sur un mur.
« Du linéaire crétois... » commenta-t-il.
« C'est du grec ? »
« Je ne sais pas le déchiffrer… Nous aurions dû venir avec Mû. »
« Regarde, là-bas ! »
Dokha désigna ce qui ressemblait à un autel. Il était surmonté d'une statue représentant un jeune homme ailé tenant un épi de blé.
« Serait-ce le Dieu androgyne ? Une autre inscription ! »
Cette fois, c'étaient des lettres grecques.
« Phanès... » lut Saga.
« Nous sommes au bon endroit. »
« Mais nulle trace de l'Eau sacrée pour le moment. »
« Ni du sage puissant et cruel... »
« Poursuivons notre exploration, mais restons sur nos gardes. Il nous faudra peut-être l'affronter. »
Ils visitèrent les autres salles du rez-de-chaussée, toutes vides.
« Il y a un escalier par là-bas... »
Ils l'empruntèrent.
Combien d'étages montèrent-ils ? Il était impossible de le dire. La cage d'escalier ne donnait sur aucune porte. Ils grimpèrent pendant des heures…
« Ma parole, ce n'est pas un temple, c'est la Tour de Babel ! » s'agaça Saga.
« Oui, c'est au moins aussi long que le tunnel d'arrivée. »
Ils firent une pause pour boire un peu d'eau et manger quelques biscuits.
Puis ils se remirent en route.
La journée devait avoir touché sa fin à la surface, quand ils parvinrent enfin à la fin de l'escalier. Un mur se trouvait devant eux.
« C'est une plaisanterie ?! »
En dépit de toute sa sagesse, le Roshi s'en arracha quelques cheveux.
Mais à ses côtés, l'ancien pope parcourait le mur du bout des doigts, habitué aux palais à mystères. Il appuya sur l'une des pierres maçonnées.
A leur grande joie, le mur se pivota.
Ils s'engouffrèrent alors prudemment dans ce qui s'avéra n'être qu'une petite pièce poussiéreuse, encombrée d'étagères croulant sous les grimoires, les papiers, les bibelots.
Dokho exhuma même un coussin matelassé rectangulaire.
« Tu vois quelque chose d'intéressant ? » demanda Saga.
« Pas pour l'instant... »
« Du grec, du latin, du sanskrit... » lista Saga. « Ici, il y a un livre sur les Enfers... »
« Attends... »
Le Vieux maître devenue femme s'était agenouillé devant un sarcophage de pierre, qu'il avait débarrassé du fouillis qui le surmontait.
« Il était caché par le désordre... » réalisa Saga.
Ils soulevèrent le couvercle, le cœur palpitant. A l'intérieur du sarcophage, un grand cratère grec scellé.
« C'est peut-être ça ? »
Mais ils s'arrêtèrent net. Il y avait comme une trappe de bois dans le plafond, de l'autre côté de la pièce, et on entendait quelqu'un marcher.
« Le Sage... » murmura Saga.
Ils tendirent l'oreille. La personne semblait marcher pieds nus.
« Je le déplore », dit l'Inconnu.
Puis : « Arf. Il faut vraiment que je règle ces bretelles... »
Impossible, pensèrent Dokho et Saga.
C'était une voix féminine.
Et pas n'importe laquelle...
C'était la voix de Shaka.
