Notes de l'autrice :
Les personnages appartiennent bel et bien toujours à S. Meyer.
Cette fanfiction est en cours d'écriture.
Si vous voyez une faute quelconque (orthographe, grammaire, syntaxe, etc) n'hésitez pas à me prévenir ! Je veux m'améliorer et fournir un travail propre :)
N'hésitez pas à laisser une petite review à la fin de ce chapitre !
.
.
.
.
.
.
What are we made for?
.
.
.
.
CHAPITRE CINQ
.
.
.
.
POV Edward
Notre week-end avec Bella et ma famille se passa agréablement bien. Étonnement.
Après le premier matin, ma colocataire m'avait demandé – pour la remercier d'après elle – à ce que je l'emmène dans tous les lieux et les endroits plus ou moins symboliques, aussi bien pour moi que pour la ville de Forks. Ainsi, je l'avais emmenée, mon frère ayant imposé sa présence durant ce petit tour, à la petite boutique vendant des articles de sport, de chasse et de pêche à dix minutes de la maison de mes parents, il y a de ça plus de dix ans. Je lui parlais brièvement de ce Mike avec qui je faisais semblant de m'entendre dans cette petite boutique, uniquement parce qu'il était le fils de mon patron. Ce fut mon premier job étudiant et je dois dire que j'étais bien content de travailler là-bas à l'époque.
Avec Anthony nous l'emmenions également sur un petit chemin de terre menant à un petit étang que Bella, comme tout le reste de la ville, trouva tout à fait charmant. Le nom pesait dans la balance puisqu'on l'appelait « l'étang des amoureux ». Je lui racontai notamment la fois où j'avais emmenée celle qu'on pourrait appeler ma première petite copine, à quatorze ans, qui s'amusait à jeter des pièces dans l'étang en faisant des vœux parfois à voix haute, parfois pas, pendant que mon frère fumait ses premières cigarettes à côté de nous. Bella lui jeta un petit regard accusateur, sûrement les mêmes qu'elle devait lancer aux mauvaises graines de son école.
Nous la conduisions aussi au petit restaurant dans lequel j'adorais manger. Nous y commandions bien sûr. J'avais choisi la même chose que mon frère, soit un steak avec des frites et Bella avait choisi les falafels faits maison avec une salades vertes. Bien sûr, nous avions emmené plus d'une fille ici avec Anthony et nous y avions beaucoup mangé avec mon père. C'est presque comme s'il n'y avait qu'un seul restaurant ici, presque tout le monde s'y rendait. C'est chaleureux et je crois que Bella tomba amoureuse de toutes ces choses pittoresques.
Le lendemain, mon père se décida à nous rendre visite. Edward Sr. J'aurais préféré épargner à Bella ses petits surnoms tels que « œil de chat » ou « petite gazelle » mais personne n'a jamais pu refaire mon père. Il n'est pas dragueur envers une jeune femme qui a la moitié de son âge... il est simplement très charmeur. Il avait toujours eu le don de manier les mots et avait toujours eu le regard qui fait que vous lui donniez tout sur un plateau d'argent. Amanda aurait d'ailleurs bien hérité de lui... Bref, imaginez une femme comme Bella avec autant de cœur que d'arrières-pensées dans la même pièce que mon père pendant des heures.
En somme, notre séjour se passa bien. Je fis un au revoir à ma petite sœur en lui demandant de prendre soin d'elle, Anthony me donna un coup dans le bras en guise de salutations, mon père me tapota l'épaule comme un père l'aurait fait à son fils de douze ans et ma mère me prit longtemps dans ses bras en me demandant de l'appeler plus régulièrement et me glissant qu'elle était heureuse de savoir que quelqu'un prenne soin de moi là-bas. À New-York. Je l'avais simplement remerciée, pensant simplement qu'elle avait raison. Je sais que Bella sera là à n'importe qu'elle heure pour moi, de même pour Alice, Jasper ou même Emmett. Bon, Jake aussi j'imagine, même si nous le voyons moins.
J'avais également pris soin de prendre quelques une de mes vieilles affaires. D'anciennes consoles avec les cartouches de jeux vidéos ainsi que d'autres choses que je pourrais revendre où j'habite. Je vais puiser de l'argent où je peux. Et bien que les temps prévoyaient d'être durs, j'avais apprécié que mes parents et mes frères et sœurs ne m'offrent rien. Je lutte chaque année pour ça et ça se solde toujours avec un « alors viens au moins manger à la maison » de ma mère pour passer un petit moment en famille.
Depuis que nous sommes arrivés avec Bella, l'appartement est calme. Nous avions passé la porte vers 15 heures et nous étions un peu fatigués. J'avais défait ma valise, pris une douche, m'étais mis en jogging et en tee-shirt et j'étais maintenant dans la cuisine. J'avais passé une petite demi-heure à raconter à Jake notre week-end, Jasper étant sorti et Emmett étant toujours en service. Il dégustait son sandwich à la dinde sur le canapé en hochant de temps en temps le menton et faisant des « hm-hm » pour me montrer qu'il m'écoutait. Je le laissais bien vite à son match de basket et Bella arriva en peignoir bleu nuit. Elle sortait de la douche.
- Edward ?
- Mh ?
Lorsque je me retournai en fermant le placard, elle était assise sur une chaise haute, l'îlot central nous séparant. Elle sembla vouloir me dire quelque chose alors je m'approchai et j'appuyai mes paumes sur le bois du meuble.
Au lieu de parler, elle commença par sortir de la poche de son peignoir une carte qu'elle posa et glissa sur l'îlot jusqu'à moi. Je fronçai les sourcils, même en comprenant qu'il s'agissait d'une carte de base-ball.
- Je comptais te donner ton cadeau d'anniversaire demain, comme je ne devais te voir qu'après ton week-end... il ne sera terminé que demain. En croisant ton père, il m'a discrètement dit qu'il ne te manquait que cette carte de base-ball pour compléter ta collection quand tu avais dix ans. J'ai trouvé ça mignon et symbolique, alors il me l'a donné pour que je te l'offre.
Je regardai la carte de plus près et je serrai la mâchoire.
- Il te l'a donné ou il te l'a vendue ? la questionnai-je calmement comme si je marchais sur des œufs.
- Peu importe... c'est pour toi alors ça vaut le coup.
Il lui a donc vendue. À comprendre : elle s'est faite avoir. Cette carte présente un joueur de base-ball appelé Tim Flannery que je ne connais absolument pas et qui a joué pour l'équipe des Padres de San Diego, que je n'ai jamais suivi une seule fois. Voilà les petites roublardises de mon père.
Mais je n'ai pas envie de la décevoir ce soir. Je lui dirai la vérité plus tard, peut-être, comme sur mon lit de mort par exemple. Si j'y pense. Je vois juste que ça lui fait réellement plaisir de m'offrir cette carte puisqu'elle aime toutes ces choses stupides qu'elle pense symboliques. J'espère juste qu'elle ne sa naïveté ne lui a pas coûté trop cher... Je trouverai un moyen d'arranger ça à l'avenir.
- Merci, Bella, lui souris-je timidement.
Sourire auquel elle répondit avec plus d'entrain que moi.
- Tu as un quart d'heure devant toi ? Je veux te faire goûter quelque chose.
Intriguée, elle hocha le menton.
- Commence par fermer les yeux alors, lui ordonnai-je gentiment.
Bella aimait ce genre de bêtise, alors elle s'exécuta en souriant comme une bienheureuse. J'en profitai alors pour sortir un shaker dans lequel je versai un peu de whisky, un peu de sucre brun, une jolie dose de purée de fraise en dosant un peu pour ne pas trop épaissir le résultat final, quelques zestes d'orange et pas mal de glaçons. Je secouai le tout brièvement mais énergiquement sans déranger Jake qui était dans son monde de sport et de sueur. Je servais le tout dans un verre à whisky.
- Tu peux ouvrir les yeux.
Ses paupières s'ouvrirent tandis que j'ajoutais délicatement un glaçon dans le verre. Verre que je glissai vers elle d'une main.
- C'est quoi ?
- Goûte.
Confiante, elle le porta à sa bouche et referma les yeux après une petite gorgée.
- Seigneur, Edward. C'est tellement bon.
Pris d'un élan de fierté, je lui adressai un clin d'œil suggestif.
- C'est ce qu'elles disent toutes avec moi.
- Sérieusement, je n'ai jamais bu quelque chose d'aussi bon.
- Il y a deux ans, souviens-toi que j'avais parié que je te ferai un jour aimer le whisky. C'est chose faite.
Ce fut à elle de sourire timidement derrière son verre frais, dont elle bu une nouvelle gorgée. Ce fut ma manière à moi de la remercier pour ce week-end.
- Comment va se dérouler la suite... avec Kate ?
Je lui lançai un regard noir, faisant des aller-retours entre elle et Jake devant sa télévision, signe que je ne veux pas qu'il entende parler de ça. Elle leva les yeux au ciel.
- Je sais Edward, je ne parle pas de ça. Je te parle de vous deux. Tu prévoyais de rester avec elle ?
Je haussai mes épaules. Réponse peu précise mais sincère.
- Je n'en sais rien. C'est une chouette fille alors je suppose que oui, du moins jusqu'à voir les choses se gâter. Je ne m'imaginais pas finir ma vie avec elle, ça non.
- Et pourquoi pas ? Elle ne te plaît pas assez ?
- Ce n'est pas ça. Tu vois vraiment une psychiatre s'intéresser vraiment à moi ?
- Je ne comprends pas, Edward. Qu'est-ce que tu as de moins qu'un autre ?
Un métier honorable et en rapport avec mes études, par exemple. Un appartement rien qu'à moi. Une voiture qui ne pétarade pas. De bonnes habitudes alimentaires. Une assurance qui m'éviterait 200 dollars pour une radio. Des économies. Et le reste de la liste est encore longue mais à la place de ça, mais à la place je répondis en soupirant :
- Je n'en sais rien mais c'est comme ça. Il faut croire que l'univers m'a réservé toutes les femmes soûles, sans famille, paumées et pionnières de bar. Avec elles, ça marche bien. Avec les femmes biens, ça ne marche pas. Tu en es la preuve.
- Ça n'a pas marché entre nous parce que c'est ce que tu as décidé, Edward.
Elle haussa légèrement le ton, comme dans l'incompréhension.
- Comment ça ?
- C'est toi qui avais voulu qu'on ne se voit plus... comme on se voyait.
Il est vrai que j'avais naturellement stoppé cette relation de sexe que nous avions pour des raisons dont je ne me souviens même plus vraiment aujourd'hui. Elle venait d'arriver et elle m'attirait, elle était perdue après James.
- Au fond, tu méritais mieux que quelques baises discrètes à l'abri des oreilles de nos colocataires qui nous bousculaient de questions. Tu mérites d'être avec quelqu'un qui t'emmène souvent au restaurant et avec qui tu aurais une relation plus mature. Avec moi c'est comme si tu te tapais un adolescent.
Elle avait les yeux baissés, l'ongle de son pouce jouant avec les reliefs du verre.
- Je n'ai jamais eu l'impression de mériter mieux. Tu te dénigres beaucoup.
Je remarquai que Jake n'était plus dans le salon. Sûrement parti dans sa chambre. Alors, je décidai de contourner l'îlot pour m'asseoir sur le siège haut juste à côté du sien.
- Je suis désolé, Bella, lui fis-je sur un ton que je voulais rassurant.
Elle hocha la tête en sirotant une dernière gorgée de son cocktail, semblant feindre un sourire. Ses cheveux étaient à moitié secs, s'éclaircissant par conséquent. J'ai toujours trouvé joli le fait que ses cheveux soient presque noirs lorsqu'ils étaient mouillés.
- Tu sais... si j'étais un homme mieux, j'aurais retenté le coup avec toi.
Elle arqua un de ses fins sourcils, visiblement pas convaincue.
- Edward. Premièrement, si c'est censé me rassurer, c'est loupé. Deuxièmement, si c'est censé être romantique, c'est loupé. Troisièmement, qu'est-ce que ça veut dire ? Quand bien même tu ne serais pas quelqu'un de bien, tu pourrais le devenir en choisissant d'être quelqu'un de bien. Même si personnellement je pense déjà que tu es quelqu'un de bien.
Je pinçai mes lèvres sans répondre sur le coup.
- Même après ce que j'ai fait à Tanya ?
- Je reste convaincue qu'il y a un contexte moins horrible que tu ne le penses à cette histoire.
- On s'était disputé elle et moi. Une vraie, grosse dispute. On ne s'était plus parlé durant quelques jours. On avait été ensemble pendant quatre ans, ça me mettait mal qu'elle m'ignore comme ça. Alors je suis sorti un soir, j'ai bu et j'ai fini avec une fille que je n'ai jamais revue.
Bella m'écouta, me regarda pendant que je fixai son verre en parlant. Je le terminai d'une traite. Je ne l'avais pas si mal réussi, dis donc. Quoi qu'il en soit, je ne la regardai pas. Je n'étais pas fier d'avoir à raconter ça.
- Et comment l'a-t-elle su ?
- Je ne lui ai pas caché quand elle est revenue à la maison. Elle l'a pris pour une trahison. À juste titre...
- Je ne pense toujours pas que tu sois quelqu'un de mauvais. Tu as été honnête avec elle.
Abasourdi, je lui jetai un regard gêné.
- Bella, j'ai passé la nuit avec une autre femme.
- Tu as fait une erreur. Et tu sais pourquoi tu as fait cette erreur ? Parce que vous avez manqué de communication. Elle n'est pas revenue vers toi et tu n'es pas revenue vers elle. Tu vous pensais séparés... c'est vrai que c'était une erreur. Mais vraiment, Edward, ne te mets pas dans le sac des gens mauvais pour ça.
Je passais ma main dans mes cheveux sans répondre. C'est la première fois qu'on me dit ça depuis que je me suis vraiment séparé de Tanya.
- Je sais que c'est cliché, mais la communication est la clé. J'ai perdu du temps avec James parce qu'il n'a pas communiqué avec moi, tu as commis cette erreur par manque de communication avec elle et même nous concernant, on a manqué de communication.
- Oui. Qui sait où nous en serions si on avait communiqué, ironisai-je, quelque peu amer.
Nous ne serions nulle part, pensai-je pour moi-même.
Un silence pesant s'en suivit. J'ai voulu la regarder mais elle sautait déjà sur ses pieds nus en évitant mon regard.
- Je vais me poser dans ma chambre, j'ai envie de me reposer après l'avion. Merci pour le cocktail, Edward.
- Hm... merci pour la carte, Bella. Ça m'a touché.
Ce qui est vrai. Je sais son geste pur et sincère, comme elle.
Elle hocha de nouveau la tête, continuant de marcher vers sa chambre. Il est vrai que je devrais communiquer un peu plus et me montrer un peu plus ouvert avec Bella mais j'avais pour l'instant une autre priorité : Kate. Et même avant Kate, je devais penser à ce bébé qui ne devait pas être bien plus gros qu'un petit pois à l'instant où nous sommes.
J'imitai Bella en allant dans ma chambre. Je posais mes fesses sur mon lit, je récupérai mon portable sur la table de chevet et je sélectionnai le contact de Kate.
- Allô ? décrocha-t-elle après deux sonneries.
- C'est moi.
Ma voix est posée. Calme. Douce. Et entre nous, toute cette situation me faisait encore tout drôle.
- Tout s'est bien passé avec ta famille ?
- Oui, c'était très bien, souris-je.
- Je suis contente, Edward...
Je sentis également son sourire à travers le fil du téléphone. Elle avait l'air aussi calme que moi – peut-être pas pour les même raisons.
- Je serai là pour ce bébé, soupirai-je.
Non pas que le sujet m'ennuie : je m'aperçus que j'avais retenu ma respiration depuis je ne sais quand jusqu'à ce que cette fameuse phrase sorte. Cette phrase qui représente un premier pas dans ma jeune vie de père.
- J'espérais entendre ça, couina-t-elle, se retenant de s'exprimer plus fort.
Elle m'arracha un léger rire.
- Ne t'emballe pas, je te donne surtout ma parole pour faire de mon mieux avec cet enfant. J'ai déjà récupéré quelques trucs à Forks dans le but de les revendre. Il va me falloir un peu de fric pour ce bout de chou.
- Tout ce que tu pourras faire sera apprécié, Edward. Rien que ces mots-là font déjà de toi un bon père.
- Calme-toi et attends de me voir à l'œuvre avant de dire que je suis un bon père. Ma Atari 2600 n'est pas encore vendue et j'hésite encore entre elle et mon bébé.
J'entendis son rire franc au bout du fil.
- J'imagine qu'il va falloir qu'on se voit pour discuter un peu de la suite...
Je me raclai la gorge, légèrement mal à l'aise. Elle n'a pas tort.
- Tu veux qu'on aille prendre un café pendant ta pause déjeuner de demain ?
- Bien sûr. Je t'attendrai. Pour l'instant je vais devoir te laisser, je me sens un peu fatiguée. À croire qu'il me demande déjà de l'énergie, cet avorton.
Je souris tout seul.
- À demain, Kate. Fais attention à toi.
Notre conversation pris fin, l'appel aussi et je laissai tomber mon téléphone sur la table de chevet où il était juste avant. Je pris mon visage dans mes mains, mes coudes sur mes genoux.
J'avais tendance à penser que j'étais mal barré mais je me rendais compte que j'allais devoir apprendre à penser autrement à partir de maintenant. Ce bébé est là. Il n'est pas né mais il est là. Il existe. Il n'a pas demandé à exister et je n'ai pas à lui mettre ma bêtise sur le dos.
À partir de là, que devais-je faire. Je ne me voyais pas forcément vivre avec Kate après si peu de temps passé ensemble mais est-ce vraiment raisonnable d'avoir un enfant séparément ? Ne serait-ce pas légèrement hypocrite de ma part de promettre ma présence à Kate en vivant à dix minutes de chez elle ? Vivre à dix minutes de chez elle voudrait dire que je louperais plus de choses que je ne le pense. Je louperais le réveil de cet enfant, ainsi que son coucher. Cela impliquerait aussi que Kate devra se lever toutes les nuits. Ensuite, est-ce que vous voyez un enfant trimbalé entre deux maisons ? Ce serait trop bête.
Le lendemain, je me levais tôt. J'avais envoyé un SMS à mes employés la veille pour les informer que je ne passerai peut-être que ce soir, peut-être pas, et leur dire de ne pas faire de bêtise en mon absence. Après mes œufs brouillés et mon café, je pris une douche pour me sentir frais et je sortis de l'appartement en saluant Emmett et Jake avec un grand sac plastique à la main. Je me rendis dans une petite boutique de revente de jeux vidéos. Je fus accueilli par un grand barbu, visiblement passionné par la licence Zelda, si j'en crois son tee-shirt. Je lui avais présenté le contenu de mon sac : la fameuse Atari 2600 sur laquelle j'avais passé des heures étant petit, une Megadrive II et une Dreamcast, sans oublié quelques cartouches de jeux allant avec tout ce bazar.
Je ressortis de la boutique sans sac mais une jolie liasse de billets. J'avais réussi à tirer seulement 40 dollars pour la Megavrive II, 150 dollars pour la Dreamcast et, attention, 180 dollars pour la Atari. Qui aurait cru que les premières générations de jeux vidéos valaient tant ?
Aux alentours de 11h30, je me rendis dans le café que Kate aimait. Je pris un café noir avec un peu de sucre pour moi et un chocolat chaud. Ça lui fera un peu de douceur pour le reste de sa journée.
Entrant dans la clinique, je ne mis pas longtemps à la rejoindre. Notre pause se passa bien. Nous nous étions pris une assiette à la cafétéria et nous avions discuté à l'abri des oreilles indiscrètes de ses collègues et nous avions conclu que nous devrions emménager ensemble. J'aurais préféré que ma vie prenne une autre tournure mais le fait est que ce bébé est là. J'allais devoir assumer. En repartant, je croisai même Jasper. Nous nous étions salués, nous avions discuté dix minutes avant son prochain rendez-vous avec une patiente et nous nous étions quittés amicalement. Il était très souriant.
À mon retour à la maison, mon sourire avait fané. J'avais vu devant notre immeuble qu'une paire échafaudages immenses s'assemblaient progressivement l'une de nos fenêtre était située pile devant. Je sens que nous allions vite être dérangés.
L'après-midi passa et il fut autour de 18h30 lorsque le petit monde arriva à la maison. Jake arriva en premier en soupirant, suivi de Jasper, d'Emmett, et c'est lorsque Bella arriva que je souris légèrement.
- Vous avez tous passé une bonne journée ?
Jasper et Emmett me regardèrent de manière étrange peut-être parce que ça n'est presque jamais arrivé que je m'intéresse à leurs boulots ou à leurs passe-temps. Jake me sauva en croquant avec colère dans son sandwich. Nous étions tous dans la cuisine, autour de l'îlot central pour un café réconfortant d'après-boulot.
- Une bonne femme s'est plainte de moi à la salle.
Nous le regardions, attendant qu'il continue.
- Elle a dit que je criais trop sur elle pendant son entraînement. Mais c'est faux !
Jasper ria derrière sa tasse de café et moi je souris, moqueur. Vous voyez les coaches qui vous hurlent dessus pendant que vous souffrez et ne sentez plus vos jambes ? C'est lui.
- Jake... tu n'as jamais été délicat. Ni avec les femmes ni avec personne, lui appris-je.
- J'essayais de la booster pour qu'elle se dépasse. Elle n'arrivera à rien à ce rythme, cette conne, ragea-t-il.
- Jacob ! le réprimanda Bella.
Je ris discrètement, versant du café noir dans ma tasse.
- Et de ton côté ? fis-je à Bella, m'essayant sur la chaise haute à côté d'elle.
- Oh, ça a été... le père d'une de nos élèves m'a fait du rentre-dedans cet après-midi. Sinon, ça va.
Elle illustra la fin de sa phrase en mimant une pendaison via une corde imaginaire autour de son cou.
Un sourcil arqué, je haussai mes épaules.
- Je suis sûr que plein d'histoires d'amour ont commencé comme ça tu sais. Et de porno.
- Tu comptes leur dire quand ? me fit-elle après quelques minutes, que nos amis se soient éloignés dans leur chambres respectives après nous avoir missionné de commander à manger.
- Je n'en sais rien. Pas maintenant en tout cas.
Je marmonnai, occupé à fouiner dans un tiroir de la cuisine, parmi tous les dépliants de plats à commander qu'on met dans notre boites aux lettres, qu'on glisse sous notre porte ou qu'on accroche à notre poignée.
- Tiens, c'est pour toi. Encore joyeux anniversaire Edward.
Je me retournai pour voir qu'elle avait déposé un genre de gros livre sur le comptoir.
- Bella, je t'avais dit que je ne voulais rien. Tout le monde a respecté la règle sauf toi.
- Mais ça ne m'a rien coûté ! Juste un peu de mon temps.
Je soupirai en regardant la chose d'un peu plus près. La couverture était marron, en cuir et ne comportait aucune écriture. Il fallut que je l'ouvre pour comprendre qu'elle avait subtilisé tous mes vieux tickets de cinéma pour les glisser dans les page en plastique. C'est un album. Elle savait que j'avais un affect tout particulier pour pour le cinéma seul ou accompagné, jusqu'à en garder tous les tickets qui traînaient en bazar dans un tiroir de ma chambre – jusqu'à maintenant. Des tickets datant de mon adolescence, les derniers datant de la semaine dernière.
Là. Ça, ça lui ressemble nettement plus qu'une carte de base-ball dont je ne connais pas. C'est une attention de plus de sa part. Un très belle attention. Un attention qui fit naître un sourire sincère.
- Merci, Bella. Tu peux être sûre qu'il se remplira vite.
Elle sourit timidement, fière d'elle. Je retournai alors à mes prospectus.
- Et j'aurais une autre question.
- Mh ?
- Tu te souviens de cette soirée où tu as forcé Alice et Jasper à s'embrasser.
- Mh ?
- Pourquoi... pourquoi ne pas avoir voulu m'embrasser ?
Mes yeux se relevèrent d'une brochure de nourriture indienne que j'avais en main. Oh. Mince.
- Parce qu'il y avait Embry.
- Tu sais qu'il n'y avait rien de plus que du sexe avec Embry.
- Il y avait aussi Kate.
- Tu venais à peine de la rencontrer, Edward.
- Je ne sais plus, Bella. J'avais bu ce soir-là.
- Très classe, Edward.
Mon corps pivota sur lui-même pour lui faire face. Mes sourcils se froncèrent sans même m'en rendre compte.
- Et tu crois que c'est classe de ta part de me parler de ça ? J'attends un enfant avec quelqu'un. Je vais probablement emménager avec elle d'ici quelques mois pour élever cet enfant. Qu'est-ce que je dois te répondre au juste ?
- Rien, je... tu as dit les mots « pas comme ça » et je voulais juste savoir. C'est vrai que c'est bête.
J'avais peut-être été un peu dur avec elle mais j'étais pris dans une mauvaise position. Bien qu'elle n'y était pour rien.
- Pas comme ça, c'est vrai. Tu ne mérites pas qu'on t'embrasse en échange de 200 dollars.
- 300.
Je la sentis vaguement sourire derrière sa tasse.
- Ça te ferait plaisir si je te disais que tu vaux nettement plus cher ou tu trouverais ça dégradant ?
- Non, ça me fait plaisir. C'est vrai que je vaux nettement plus que ça, se vanta-t-elle.
Je souris affectueusement. Évidemment qu'elle vaut bien plus que ça.
