2. Le chemin de Traverse

Les éléments en italique sont des répliques reprises directement du livre "Harry Potter à l'école des sorciers" de J.

Harry regarde le bar en face de lui. Une minute à peine plus tôt, il était absolument certain qu'il n'y avait rien à cet endroit, mais lorsque Madame Bibine le lui a explicitement montré du doigt et donné le nom, il l'a vu, comme par magie. Il lit sur l'enseigne en grandes lettres d'un jaune défraichi le nom de l'établissement. Le Chaudron Baveur. Le bâtiment est assez petit et ne paraît pas très bien entretenu. L'extérieur est recouvert de lierres morts et les pierres grises ne mettent pas en valeur l'habitation.

Madame Bibine s'avance vers l'entrée et pousse la porte pour laisser Harry entrer. Elle se poste devant lui et marche résolument vers le fond de la boutique après avoir fait un petit salut de la main au patron qui se trouve derrière le bar. Harry ne peut s'empêcher de grimacer. L'intérieur n'est pas mieux que l'extérieur. Le pub est vraiment minuscule et en plus de ça, assez miteux. Harry compte en tout cinq araignées et deux rats alors qu'il traverse le bar en restant bien derrière l'adulte qui l'accompagne. Les quelques personnes présentes ne font pas attention à lui jusqu'au moment où Harry se prend les pieds sur une dalle et faillit tomber. Ses cheveux noirs légèrement longs, mais très emmêlés cachent en général la cicatrice qu'il porte au front, mais là, une personne a le temps de la voir et c'est le drame.

- C'est Harry Potter, chuchote la personne l'ayant reconnu à son voisin, celui-ci ainsi que d'autres qui ont entendu se tourne vers le noiraud et le regarde comme une bête de foire. Madame Bibine entend rapidement la rumeur monter et sans délicatesse, juste avant de sortir de bar, elle prend Harry par les épaules et le pousse en retrait pour le protéger du monde qui s'est levé et veut désormais lui serrer la main. La professeure l'interroge du regard, mais en ne voyant que de l'incompréhension dans les yeux du garçon, elle décide de se montrer clémente. Un pas sur le côté plus tard, quatre personnes se rapprochent de Harry et lui demande de leur serrer la main.

- Bonjour Harry Potter, merci Harry Potter, dit simplement un en se retirant après lui avoir touché la main et regardé son front.

Je suis Doris Crockford, Mr Potter, c'est extraordinaire de vous voir enfin.

Je suis très fier de faire voire connaissance, dit quelqu'un d'autre.

J'ai toujours rêvé de vous serrer la main, assura un troisième. Je suis si ému.

Je suis si honoré de faire votre connaissance, Mr Potter, dit un quatrième. Je m'appelle Diggle,Dedalus Diggle.

Je vous ai déjà vu, répondit Harry tandis que le chapeau haut de forme de Dedalus Diggle tombait sous le coup de l'émotion. Vous m'avez salué un jour dans un magasin.

Il s'en souvient ! s'écria Diggle en regardant tout le monde autour de lui. Vous avez entendu ? Il s'ensouvient !

Deux autres se présente avant que Harry ne voie approcher vers lui un homme affublé d'un turban violet sur le derrière de la tête. Il regarde l'homme s'approcher et curieux, observe son turban. Presque immédiatement, sa cicatrice lui fait mal et il grimace légèrement.

- Harry, je te présente ton professeur de défense contre les forces du mal, Mr Quirinus Quirelle, lui présente madame Bibine en tendant une main vers son collègue. Elle lui sourit en hochant la tête pour le saluer, puis se retire légèrement pour les laisser faire connaissances.

P... P... Potter ... balbutia le professeur en saisissant la main de Harry V ... V... Vous ne pou... pouvezpas savoir à... à quel point je suis heu... heu... heureux de vous rencontrer.

Dès que leurs mains se touchent, la cicatrice de Harry commence à lui faire mal, il résiste à porter la main à son front pour rester poli devant un professeur. Une fois les présentations finies, Harry laisse madame Bibine l'emmener derrière le bar. Ils se retrouvent alors coincés dans une impasse, devant un grand mur de pierre. Tandis que sa professeure tente de se souvenir de quelque chose, Harry ose lui poser une question qui lui trotte dans la tête depuis qu'ils sont partis du 4 Privet Drive.

- Madame, comment mes parents sont morts si ce n'est pas dans accident de voiture ?

La femme se retourne et l'observe quelques secondes de ses grands yeux jaunes avant de prendre une grande inspiration. Elle s'assied sur une caisse en bois à sa droite et indique au garçon de faire de même. Une fois les deux installés, elle ouvre la bouche et commence à lui parler avec un air particulièrement sérieux et triste appliqué au visage.

- Lorsque tu as eu un an et quelques mois, le 31 octobre 1981, ta mère et ton père se sont fait tuer par un mage noir dont personne n'ose prononcer le nom. Ne me demande pas de te le dire, prononcer ce nom porte malheur et n'apporte que craintes et confusion. C'est le plus grand mage noir que nous avons eu à combattre depuis plusieurs siècles en Angleterre et il a fait bien des victimes. Certains sont dans notre hôpital magique sans espoir de guérison, tandis que d'autres sont morts. Je ne sais pas grand-chose de l'assassinat de tes parents... Mais je peux te dire que c'étaient des gens bien. Lorsque je suis devenue professeur à Poudlard, ils sont la première classe que j'ai eu.

Elle le fixe quelques seconde avant de secouer la tête et de reporter son attention sur le mur.

- Tu as les traits de ton père, mais les yeux de ta mère, conclue-t-elle en se levant.

Harry reste assis, les yeux baissés et le regard dans le vide, tandis qu'une autre question vient s'ajouter dans la longue liste qu'il a élaboré. Il lève les yeux, mais le spectacle qu'il voit alors lui coupe l'envie de parler. Devant lui, il y a un passage dans le mur et derrière, une allée colorée et particulièrement magique l'invite à entrer. Il se lève et se dirige doucement vers l'entrée que forme le mur avant de regarder Madame Bibine. L'habitue de ne pas parler est tellement forte qu'il ne dit rien, et s'engage sous le regard bienveillant de l'enseignante dans l'allée. À sa droite, un magasin de balais qui volent, à sa gauche une maison d'édition, puis une animalerie avec des chats, des hiboux et des rats ! Plus loin il aperçoit dans un magasin de prêt à porter, une bobine de file voler et sur la terrasse d'un marchand de glace, des coupes glacées se déplacent toutes seules devant les clients. Il regarde avec émerveillement tout ce qui se trouve à la portée de ses yeux et décide de tout faire pour ne plus jamais avoir à aller dans le monde moldu. Néanmoins, une petite voix dans sa tête noircie le tableau. Un sorcier a tué ses parents. Des sorciers l'ont abandonné chez les Dursley. Les sorciers ne sont pas mieux que les gens normaux finalement s'ils tuent les gens qu'il aime, ou du moins qu'il a aimé un jour, sa famille.

Il se force à détourner son regard de toutes les choses incroyables qui lui pendent sous le nez et décide de poser une nouvelle question à Madame Bibine.

- Madame, est-ce que c'est vous qui m'avez laissé devant chez mon oncle et ma tante quand mes parents sont morts ?

- Non petit, c'est Dumbledore, le directeur de Poudlard ainsi que le ministre de la Magie qui ont décidé de faire ainsi. Je n'en connais pas les raisons.

Harry acquiesce, ferme la bouche et décide de ne jamais laisser ce fameux Dumbledore entendre le son de sa voix. Il serait désormais muet en sa présence. Le ministre de la Magie en revanche, il ne risque pas de le croiser un jour, il est donc inutile de prendre une décision en ce qui le concerne. Harry sourit en regardant autour de lui. Il aperçoit rapidement une deuxième ménagerie, des boutiques de livre et de vêtements, ce qui provoquent des frissons dans son dos. Ce nouveau monde n'attend que lui !

- Bien, s'exclame l'adulte en s'arrêtant devant un bâtiment en marbre absolument immense. Harry lève les yeux et ne peut s'empêcher d'admirer le lieu. Au contraire du bar du Chaudron Baveur, l'habitation est immense, d'un beige clair magnifique, avec une phrase en latin inscrite au-dessus de la porte, elle aussi pleine d'arabesques. Harry souffle d'admiration et écoute seulement d'une seule oreille son accompagnante qui lui indique que le bâtiment est en fait une banque particulièrement célèbre chez les sorciers. Elle lui donne le nom, mais Harry ne répond pas, n'écoute pas, trop occupé à regarder le plus de choses possibles. Il entre dans le bâtiment et de nouveau, se retrouve en pleine admiration devant tout le luxe qui s'offre à lui. Le plafond est à des kilomètres au-dessus de sa tête, des colonnes en marbres se dressent pour former un chemin jusqu'au milieu de la banque, un tapis rouge leur permet de marcher sans faire le moindre bruit. Ils s'avancent ensemble, la professeure en regardant devant elle, Harry en tournant la tête dans tous les sens pour tout admirer à la fois et tenter de déterminer de quelle race sont les personnages étranges qui semblent travailler pour la banque. La professeure étouffe un rire en voyant Harry tenter de tout voir en même temps, quitte à se rompre le cou.

- Bonjour, Bibine Renée, je souhaiterais accéder au compte du jeune Harry Potter, présent juste ici.

L'être aux grandes oreilles regarde alors Harry fixement pendant plusieurs secondes, ce qui gêne le garçon. Il sent que le regard de la créature est posé sur son front et il porte la main à ses cheveux pour tenter de cacher sa cicatrice. Pourquoi tout le monde semble si intéressé par cette marque ? Puis, il suit madame Bibine et le gobelin dans la banque et peut accéder à son coffre au moyen d'un wagon de train, particulièrement plus dangereux que tout ce qu'il a vu de sa vie. Tout le trajet, sa main reste crispée et accrochée à la poignée de porte, afin de ne pas se retrouver éjecté du wagon. Mais ce qui impressionne le plus l'enfant, c'est la profondeur dans laquelle la banque est apparemment enfouie. Quand va-t-elle s'arrêter ? Une fois devant son coffre, le gobelin l'ouvre et Harry est subjugué par la beauté de ce qu'il voit devant lui.

Des pièces en or, en argent et en bronze, des vêtements, des objets, des livres et des bijoux sont entreposés dans le coffre sous ses yeux, la professeure lui fait savoir que tout cela lui appartient. Harry referme sa bouche et demande s'il peut prendre de l'argent en trébuchant sur quelques mots.

- Oui bien sûr ! Les pièces en bronze sont des noises, il en faut 26 unités pour faire une mornille, qui sont les pièces en argents. Et enfin, il faut 17 mornilles pour faire un gallion, la pièce en or. Tu comprends ?

Il hoche frénétiquement la tête par automatisme et s'empare de la bourse en peau de dragon que lui tend la professeure. Il prend deux bonnes poignées de pièces et les fourre dans le petit sac, avant d'attacher celui-ci à sa taille. Ils sortent de la pièce et remontent dans le wagon afin de retourner dans le hall principal de la grotte. Une fois dehors de la banque, Harry a encore plus de questions en tête, mais se refuse de les poser à la professeure. Il ne la connaît pas assez et ne lui fait pas confiance. Après tout, peut-être que les humains sans magie sont méchants et sans cœur, mais les sorciers l'ont bien abandonné sans bonne raison chez ces gens ! Aucune des deux populations n'est mieux que l'autre. Dès que ces pensées traversent son esprit, son visage se ferme.

- Nous allons à présent aller t'acheter des habits sorciers, puis aller prendre ce qu'il te faut pour cette année. Tu as bien pris ta lettre ?

Harry fouille dans son petit sac en bandoulière et en sort la lettre jaunie, qu'il déplie et lit avec attention dans sa tête.

Le professeur et l'élève marchent tranquillement alors vers la boutique de madame Guipure afin de laisser l'enfant regarder autour de lui. Harry est partagé entre joie extrême de découvrir un nouveau monde et la peur immense de ne jamais trouver sa place ou pire, découvrir que les sorciers sont tous comme ce Dumbledore qui l'a laissé aux mains des Dursley. Mais en voyant tout ce que la rue propose, en voyant combien le monde magique est peut-être différent de celui des sans pouvoirs, Harry se dit qu'il a peut-être une chance d'avoir trouvé sa place. Néanmoins, il secoue la tête et se refuse trop d'espoir.

Il entre dans le magasin de Madame Guipure et immédiatement, il est pris en charge. À ses côtés, un garçon blond est en train de se faire prendre les mesures, de ses bras et de son tour de taille, afin de confectionner ses robes. Il s'apprête à tendre la lettre de Poudlard à la jeune femme qui l'a aidé à monter sur la petite estrade, mais elle lui dit gentiment qu'elle l'a reconnu comme un élève de première année et qu'elle sait exactement ce qu'il lui faut. Harry lui sourit et la laisse faire.

Salut, dit le garçon. Toi aussi, tu vas à Poudlard ?

Harry ne répond pas, persuadé que quelqu'un d'autre est aux cotés de ce garçon. Il a manifestement très envie de parler, ce qui rend le survivant particulièrement mal à l'aise.

Mon père est en train de m'acheter mes livres dans le magasin d'à côté et ma mère est allée mechercher une baguette magique à l'autre bout de la rue, dit le garçon d'une voix traînante. Ensuite, jecompte les emmener faire tour du côté des balais de course. Je ne vois pas pourquoi élèves depremière année n'auraient pas le droit d'avoir leur propre balai. J'arriverai bien à convaincre monpère de m'en acheter un et je m'arrangerai pour le faire passer en douce au collège.

En comprenant que c'est à lui que le blond parle, Harry hausse un sourcil puis hoche doucement la tête, mais pas un son ne sort de sa bouche. Le garçon à ses côtés le regarde d'un air étrange et soupire avec dédain avant de se retourner et regarder en face de lui.

- Je suis certain d'être assez fort et riche pour entrer dans l'équipe de Quidditch dès la première année.

La mention de Quidditch interpelle Harry et il est sur le point de lui demander ce que c'est avant de refermer la bouche et réfléchir. S'il lui demande le sens du mot, cela le rendrait surement stupide. Harry décide d'analyser chaque mot que le garçon lui a dit pour ensuite pouvoir former une question correcte. D'après ce qu'il dit, ce Quidditch serait un sport ou un jeu qui se joue en équipe et sur balais. Étrange.

- On n'a pas le droit d'y jouer en première ? Demande-t-il simplement en prenant bien soin de ne pas montrer son peu de connaissance en la matière. Le garçon sourit de manière narquoise.

- Moi, oui. Mon père dit que ce serait un scandale si je n'étais pas sélectionné dans l'équipe.

Harry hoche la tête et regarde ses pieds. À son côté, la jeune femme brune qui s'occupe de lui relève doucement le menton pour prendre sa taille complète. Il se rappelle ensuite ce que Madame Bibine lui avait dit plus tôt dans la matinée, alors qu'elle lui expliquait le fonctionnement de l'école. Les élèves sont répartis dans quatre maisons différentes qui leur permettent de faire ressortir le meilleur d'eux-mêmes.

- Comment on sait dans quelle maison on va, demande Harry en essayant de prendre les mots que Madame Bibine lui avait donné plus tôt.

En fait, on ne peut pas vraiment savoir avant d'être sur place. Mais moi, je suis sûr d'aller àSerpentard, toute ma famille y a toujours été. Tu t'imagines, se retrouver à Poufsouffle ? Jepréférerais m'en aller tout de suite.

Immédiatement, Harry aime le nom des deux maisons que le blond à citer. Le premier parce que le serpent est l'un de ses animaux préférés et le deuxième par ce qu'il est tout autant joli à prononcer, et sonne comme quelque chose de gentil et agréable à ses oreilles. Harry estime avoir assez donné de sa voix au garçon lorsqu'il aperçoit enfin Madame Bibine, qu'il avait perdue de vue. Celle-ci discute avec une femme dans la rue, juste devant le magasin. Elle rigole, ses yeux brillent alors qu'elle raconte quelque chose de visiblement passionnant à la femme en face d'elle. Elles se disent au revoir après quelques secondes et Bibine entre dans le magasin pour aller en direction de Harry. La dame qui s'est occupée de lui sans même qu'il ne s'en rende compte revient rapidement avec des habits noirs dans les bras.

- Ho Bonjour Madame Bibine ! C'est donc vous qui accompagnez ce jeune homme cette année ! Il vient donc du côté moldu, ajoute-t-elle un peu plus bas. La femme aux cheveux gris hoche la tête et sourit à la vendeuse.

- Bref, reprend celle-ci, nous avons donc trois robes de travail, modèle normal, un chapeau pointu, une paire de gants protecteurs et une cape d'hiver ! Tu pourras noter ton prénom à la plume indélébile sur ce bout d'étiquette, d'accord ? Parfait ! Cela fait un total de 22 gallions, deux mornilles et 10 noises.

Harry sort de sa sacoche l'argent demandé et paye pour la première fois quelque chose de sa poche. Ce sont des sacs sur les bras et un sourire collé au visage qu'il franchit le seuil du magasin pour se rendre dans le suivant, sans prendre la peine de saluer l'autre garçon. Madame Bibine lui indique le magasin de chaudron, ils y entrent. Quelques minutes plus tard, Harry en ressort avec un chaudron, une boite de fioles en verres et en cristal, ainsi qu'une balance en cuivre. Dans le magasin en face, madame Bibine lui fait acheter un télescope à trois gallions.

- Il ne te reste que plus les livres et la baguette magique, lui annonce-t-elle en lui souriant.

Madame Bibine observe son élève sans trop comprendre comment interpréter son comportement. La vie chez les moldus semble ne pas avoir été facile et à part avec le fils Malefoy, il n'a pas parlé presque de tout l'après-midi. Elle tente tant bien que mal de lui arracher quelques phrases, mais il reste muet et ne semble pas éprouver l'envie de se confier à elle. C'est avec le regret de devoir le faire retourner dans la maison de ses tuteurs moldus qu'elle entre dans le magasin de livres, le plus célèbre de la rue, Fleury et Bott. Madame Bibine lui indique que pour la première année, il est inutile de monter à l'étage, ce que Harry comprend parfaitement. Il regarde sa liste et part chercher les livres demandés. Il trouve assez facilement "Histoire de la magie", de Bathilda Tourdesac et "Manuel de Métamorphose à l'usage des débutants", de Emeric G. Changé. Ce sont les deux seuls livres qu'il soit obligé d'acheter. En effet, les versions que sa mère lui a laissées tombent en lambeaux. Après avoir trouvé les deux ouvrages, il retourne vers madame Bibine, qui de nouveau discute avec un sorcier sans trop s'occuper de lui. Elle jette parfois des coups d'œil dans sa direction, mais ne semble pas se soucier de l'aider pour une se dirige vers elle et lui pointe du doigt sur la liste le seul livre manquant qu'il doit encore acheter. Elle le regarde et tente d'attendre afin qu'il lui dise de vive voix ce qu'il veut, mais il s'obstine et refuse de parler. Elle part dans le magasin et disparaît du champ de vision de Harry. Cinq minutes plus tard, elle revient avec "Forces obscures : comment s'en débarrasser", de Quentin Jentremble. De nouveau, Harry va payer ses livres et sort de la boutique en souriant. La professeure qui l'accompagne n'a pas vu que Harry a acheté plus de livres que demandé. La matière qui lui donne le plus envie est les sortilèges, mais elle est très rapidement suivie des Potions.

- Nous allons pouvoir aller t'acheter ta baguette magique, indique, alors comme dernier achat, la professeure de Poudlard. Elle se dirige vers une petite maison et ouvre la porte pour laisser passer Harry devant elle. Une fois entré, Harry va simplement se positionner devant le bureau qui trône au fond de la pièce. Une seconde plus tard, un homme de petite taille aux cheveux gris apparaît et lui sourit de ses dents jaunes.

- Harry Potter, j'espérais que vous viendrez !

Il observe comme tant d'autre, la cicatrice qu'il a sur le front, puis se concentre sur ses yeux.

Ah, oui, oui, bien sûr, dit l'homme. Je pensais bien que j'allais vous voir bientôt, Harry Potter. Vous avez les yeux de votre mère. Je me souviens quand elle est venue acheter sa première baguette, j'ail 'impression que c'était hier. 25,6 centimètres, souple et rapide, bois de saule. Excellente baguette pour les enchantements.

Le vendeur de baguette magique s'approche doucement de Harry, les mains dans le dos. Ses yeux argentés angoissent Harry, qui n'a qu'une envie : sortir.

Votre père, en revanche, avait préféré une baguette d'acajou, 27,5 centimètres. Flexible. Un peu pluspuissante remarquablement efficace pour les métamorphoses. Enfin, quand je dis que votre pèrel'avait préférée... en réalité, c'est bien entendu la baguette qui choisit son maître.

Ollivander fait le tour du comptoir et commence à prendre les mesures du bras du jeune Harry, sous le regard inquisiteur de Madame Bibine. Après quelques secondes, Ollivander hoche la tête et part dans les rangées de tiroirs derrière son bureau. Il cherche pendant quelques instants, mais reviens rapidement. Il ouvre la longue boite avec laquelle il est revenu et la tend à Harry

- Bois de sorbier, 25, 7 centimètres, crin de licorne.

Harry la prend en main et directement, sans le moindre geste, une partie du contenu de l'office du vieil homme se vide au sol dans un fracas. Harry repose délicatement la baguette en grimaçant. Ollivander ne prend pas la peine de ranger le bazar et retourne chercher une baguette dans les tiroirs.

- Bois de chêne, 30, 2 centimètres, ventricule de dragon.

Harry prend en main la baguette que le vendeur lui tend, mais de nouveau, des éléments volent et explosent dans tous les sens.

- Un client difficile, semble se réjouir le vendeur.

Harry essaie quatre autres baguettes avant qu'Ollivander ne se lasse et ne comprenne pas ce qu'il cloche. Il réfléchit quelques secondes et son regard s'illumine. Il retourne dans ses tiroirs et confie plus tard une baguette magique que Harry prend en main avec appréhension. Un sentiment de chaleur l'envahi et il frissonne de bonheur en comprenant que ce qui vient de se passer confirme que cette baguette est la sienne et l'a choisi, comme lui avait expliqué Madame Bibine quelques heures plus tôt.

Bravo ! s'écria Mr Ollivander. Très bien, vraiment très bien. Etrange... très étrange...

- Excusez-moi, mais qu'est-ce qui est étrange ? Ne peut une fois de plus s'empêcher de demander Harry.

Je me souviens de chaque baguette que j'ai vendue, Mr Potter, répondit-il. Or, le phénix sur lequel a été prélevée la plume qui se trouve dans votre baguette a également fourni une autre plume à une autre baguette. Il est très étrange que ce soit précisément cette baguette qui vous ait convenu, car sa soeur n'est autre que celle qui... qui vous a fait cette cicatrice au front.

- Ma cicatrice ? Et qui possédait cette baguette ? s'enflamme l'enfant sans s'occuper de l'œil inquiet que lance Madame Bibine au propriétaire de la boutique.

- Oh, on ne prononce pas son nom. La baguette choisit son sorcier, Mr Potter. Les raisons n'en sont pas toujours suffisantes, mais ce qui est évident, c'est que vous êtes appelé à faire de grandes choses ! Après-tout, celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom a fait de grandes choses terribles, certes, mais stupéfiantes !

Harry se tait et observe sa baguette avec méfiance. Après avoir entendu ce que le vieux vendeur vient de lui dire, il n'est plus tant enclin à l'utiliser. En voyant la détresse de son élève, madame Bibine vient poser une main sur son épaule et lui sourit. Harry tourne la tête vers elle et l'interroge du regard. Elle tend quelques pièces au vendeur avant d'entrainer le jeune garçon de 11 ans vers la sortie. La professeure lève les yeux au ciel comme pour se donner du courage avant de se baisser au niveau de Harry et mettre ses deux mains sur ses épaules.

- Harry, cette baguette est la tienne, c'est à toi d'en écrire l'histoire. Celle de ce mage noir dont Ollivander te parle est bel et bien celle qui a tué tes parents. Tu as remarqué que tout le monde te connait ? C'est parce qu'à un an à peine, tu as réduit en poussière ce mage.

Harry la regarde avec des yeux ronds et attend la suite de l'histoire sans piper le moindre mot, espérant qu'elle le prendrait comme une invitation. Elle lui fait un petit sourire et accède à sa demande silencieuse.

- Harry, lorsque ton père et ta mère sont morts, c'était pour te protéger. Le mage noir qui les a tués a pénétré dans votre maison, assassiné tes parents, puis a tenté de te tuer toi. Mais, comment dire...

- Le sort a peut-être ricoché, a été dévié, tout ce que l'on sait, nous, citoyens, c'est que le sort de Tu-Sais-Qui t'a atteint et que tu l'as ensuite redirigé vers lui. Le résultat est là. Voldemort n'est plus. Finit Ollivander qui se trouve sur le seuil de son magasin, venant en aide au professeur qui peinait à trouver ses mots.