Bonjour à tous, le chapitre bonus promis est arrivé ! J'ai bien fait de décaler au lundi, car nous sommes rentrés de notre WE en amoureux à 1h du matin (je ne vous raconte pas la journée difficile que nous avons eue tous les deux ^^")

Bref, passez une bonne semaine et à dimanche pour la suite !


Chapitre 16 : L'été commence à Place Grimmaurd

Hermione s'excusa auprès du professeur Snape et se dirigea à l'arrière de la maison Black, dans le petit jardin négligé. Elle ne fut pas surprise de trouver Ron dehors, lui aussi, perché sur un banc de marbre renversé. Il observait Harry aller et venir avec colère sur une allée de graviers presque cachée par l'herbe. Il avait l'air d'un animal en cage, le visage tordu dans une grimace de haine.

Il agrippait si fort sa baguette que ses articulations étaient blanches et que des étincelles pourpres s'échappaient de la pointe à intervalles réguliers. Elles grésillaient faiblement en touchant le sol.

Elle s'installa à côté de Ron et lui donna un coup d'épaule amical. Il lui en donna un en retour, tout aussi gentiment. Avec ces simples gestes, ils savaient que tout allait bien entre eux. Elle s'appuya un peu contre lui et observa Harry, toujours en colère.

Est-ce que je pose la question, au risque d'alimenter sa colère ? Ou est-ce que je reste sagement assise, le temps qu'il se calme ?

Alors qu'Harry faisait un énième tour sur le chemin, elle leva les mains en l'air mentalement. Ok, c'est assez. Je pose la question.

Elle garda un œil sur Harry, mais demanda doucement à Ron si le professeur McGonagall était venue parler à Harry. Ron haussa les épaules.

- Elle est sortie, oui, et… hésita-t-il un instant, cherchant clairement les bons mots pour décrire l'interaction entre son meilleur ami et leur Directrice de maison. Eh bien, elle n'a pas exactement crié. Maman crie, donc je sais ce que c'est. Elle a plutôt fait un genre de « Je suis déçu de vous, monsieur Potter ».

Hermione regarda franchement Harry, toujours furieux.

- Je vois qu'il ne l'a pas très bien pris.

- Comme un Cognard en pleine tête, dit Ron en reniflant.

Ils restèrent silencieux quelques instants.

Puis Ron reprit la parole, la voix basse et hésitante.

- Tu as dit que le Préfet-en-Chef et Préfète-en-Chef ne sont plus jamais de la même maison, c'est bien ça ?

- C'est ça.

Il hésita encore plus et baissa la tête avant de continuer.

- Ça veut dire que si tu n'es pas la Préfète-en-Chef, c'est parce que je suis le Préfet-en-Chef ?

Hermione se tourna brusquement vers Ron, dont les oreilles avaient rougi.

- Bien sûr que non ! Je t'interdis de penser ça. Je n'ai pas eu la position parce que je n'étais pas assez bonne pour ça. C'était plus…

Harry, qui les écoutait, l'interrompit.

- Comment le bâtard peut-il s'en sortir encore une fois ? Et comment McGonagall peut-elle fermer les yeux sur son attitude ? cria-t-il en brandissant sa baguette comme une épée.

Des étincelles magenta s'envolèrent comme des lucioles en colère.

- Harry, commença Hermione.

Mais Harry l'interrompit à nouveau en tournant brusquement pour leur faire face.

- Non, Hermione. Tu prends toujours leur parti. Comment peux-tu les laisser faire ? Ce n'est pas juste !

- En fait, Harry, c'est tout à fait juste.

Choqué, Harry se tut. Il la regarda, confus, avant de retrouver la voix.

- Comment ça pourrait être juste ? demanda-t-il avec force. La place de Préfète-en-Chef te revient depuis ton tout premier examen. Et ce bâtard te l'a volée.

- Est-ce que tu t'entends ? Le professeur Snape n'a pas autant de pouvoir. Tous les Directeurs de maison ont un droit de vote et le professeur Snape ne compte que pour une voix. Une, Harry.

- Il…

- Il quoi ? l'interrogea-t-elle.

Son ton était un peu plus brusque qu'elle ne l'aurait souhaité, coloré par la frustration qu'elle-même ressentait face à cette situation et face à Harry.

- Laisse-moi deviner : il a lancé l'Imperium sur tout le monde et les a fait voter contre moi ? en roulant ostensiblement des yeux, après un reniflement de dérision. Ne soit pas ridicule, Harry.

Harry perdit son attitude belliqueuse. Ses épaules s'affaissèrent comme sous le poids de la défaite et les étincelles cessèrent de s'échapper de sa baguette.

- Tu t'en fiches ? demanda-t-il d'une voix plaintive.

- Bien sûr que non, claqua-t-elle.

Elle s'arrêta et prit une longue inspiration, puis souffla dans un « woosh » bruyant. Elle adressa un sourire en coin à Harry, pour s'excuser.

- Bien sûr que ça m'importe, reprit-elle, cette fois sans les tonalités aigües. J'ai espéré devenir Préfète-en-Chef, j'y ai pensé et je l'ai planifié depuis la toute première fois que j'ai lu l'Histoire de Poudlard. Je suis déçue, Harry.

Comme pour souligner ses mots, quelques larmes de frustration lui échappèrent. Elle les essuya rapidement du dos de la main, cependant.

- Mais même si tu ne veux pas l'entendre, et le Ciel sait à quel point tu dois être fatigué de me l'entendre dire : le professeur Snape n'est pas l'ennemi. Et il a raison, ce combat ne te concerne pas uniquement toi. Et ce n'est certainement pas à propos de moi et si oui ou non Hermione Granger devient Préfète-en-Chef.

Hermione se tourna vers Ron et lui donna un petit coup d'épaule, à nouveau.

- Ron fera un très bon travail comme Préfet-en-Chef. Il apportera beaucoup en étant à cette position, des choses que je n'aurais peut-être pas pu apporter. Ou en tout cas, précisa-t-elle avec un sourire sournois, il apportera beaucoup de choses s'il apprend réellement à prendre ses responsabilités et à retirer des points quand c'est nécessaire ?

- Hé ! J'ai retiré des points en tant que Préfet ! s'indigna Ron.

- Ron, tu n'as retiré aucun point à qui que ce soit, quand tu es devenu Préfet en cinquième année. Tu ne savais même pas que tu pouvais.

Ron fronça les sourcils, mais il n'était pas réellement fâché.

- J'avais oublié. J'avais beaucoup de choses en tête cette année-là.

- Mm, mm, accorda-t-elle tout en donnant l'impression qu'elle n'y croyait pas vraiment.

Elle se tourna vers Harry, qui avait eu le temps de finir de se calmer pendant qu'elle et Ron se chamaillaient comme à leur habitude.

- Est-ce qu'au moins tu as félicité Ron pour avoir reçu le badge de Préfet-en-Chef ?

Harry écarquilla les yeux, avec l'air d'avoir pris une claque. Ron éclata de rire.

- Pas de souci, mon pote. Je sais que tu es content pour moi.

Un peu de l'ancien Harry refit surface quand il se laissa tomber au sol, pas gêné par la poussière, les insectes et les quelques étincelles qui fumaient encore dans l'herbe haute.

- Je suis un gros imbécile, n'est-ce pas ?

- Je dirais que n'es pas loin de la vérité, approuva Ron avec un sourire.

Alors que Ron et Harry échangeaient des descriptions de plus en plus absurdes de l'idiotie d'Harry, Hermione resta assise, silencieuse, en se mordant la lèvre. Elle essayait de croire que tout était revenu à la normale.

Cependant, peu importe à quel point elle essayait, elle ne pouvait oublier l'impression de malaise qui flottait encore au-dessus d'eux. En fait, toute la scène qu'ils venaient de vivre lui donnait l'impression d'avoir du plomb dans l'estomac. Harry avait eu un comportement plus erratique et émotif ces deux dernières années, et elle pouvait le comprendre, avec la mort de Sirius et le retour de Voldemort. Mais ce qu'elle voyait dans le comportement de son ami aujourd'hui était autre chose.

Harry passait trop rapidement et violemment du garçon qu'elle avait toujours connu à ce personnage totalement hors de contrôle. A le voir ainsi, Hermione n'avait pas d'autre choix que d'être d'accord avec le professeur Snape, même si ça lui faisait mal. Harry était dangereusement sur les nerfs. Et dans son état actuel, Voldemort n'en ferait qu'une bouchée.

Une partie d'elle-même lui hurlait d'agir, de dire quelque chose, de réclamer des réponses à Harry. Une autre part était consciente qu'exiger des réponses maintenant serait une très mauvaise idée. Et au milieu de son tourment, elle pouvait presque entendre la voix du professeur Snape dans sa tête.

Réfléchissez, jeune fille. Fermez la bouche, baissez la main et REFLECHISSEZ.

Assise sur ce banc cassé, au milieu du jardin de la famille Black, Hermione décida de faire juste ça.

Pendant les jours qui suivirent, Hermione observa et écouta. Elle résista aussi à la tentation de courir vers ses livres et de chercher toutes les causes et tous les traitements liés aux changements d'humeur brusques. Ce qu'elle découvrit pendant ces journées calmes la saisit.

Elle avait toujours pensé qu'elle connaissait bien ses amis. Elle fut donc surprise de découvrir à quel point elle avait été arrogante de penser « qu'Hermione sait mieux que tout le monde ». Non. Elle découvrit qu'elle ne savait rien.

L'audacieuse et pétillante Ginny était silencieuse et renfermée, au bord de la dépression. Harry continuait à repousser la jeune fille, ce qui l'isolait d'autant plus qu'elle devait éviter à la fois Ron et Hermione, pour pouvoir éviter Harry. Et entre Arthur, qui travaillait de longues heures au Ministère dans l'espoir de glaner les dernières informations, et Molly qui s'agitait autour d'un Harry sauvagement émotif, et qui agissait en mère poule pour tous les membres de l'Ordre qui allaient et venaient dans la maison Black… Ginny était laissée à elle-même.

Même les quelques visites sporadiques des jumeaux n'étaient pas suffisantes pour sortir Ginny de son isolement. Et comme tout le monde se focalisait sur la guerre à venir entre Voldemort et Harry, personne n'avait remarqué que Ginny dormait de plus en plus tard et participait de moins en moins aux activités quotidiennes.

Elle découvrit aussi que Ron était plus conscient des événements qui se passaient autour de lui qu'elle ne l'aurait imaginé. Cette réalisation lui faisait honte et lui nouait l'estomac. Il était évident que Ron savait que quelque chose clochait toujours chez Harry. A sa façon, il essayait de faire tout ce qu'il pouvait pour gérer la situation, en interférant dans les échanges entre Harry et les reste des habitants tournant au square Grimmaurd.

Hermione s'aperçut également que Ron l'aimait bien. Elle en fut surprise et un peu effrayée. Elle avait ressenti quelque chose pour lui ces deux dernières années. Elle était consciente de ne pas toujours avoir donné cette impression, mais elle était aussi une fille et elle avait planifié et rêvé une relation avec Ron. Elle avait essayé de lui montrer son intérêt, à sa façon, sans prendre trop de risques. Elle avait eu de l'espoir, quand il était devenu jaloux de son amitié avec Victor, mais Ron n'avait jamais réellement agi.

Maintenant que Ron la remarquait finalement, elle avait perdu de son enthousiasme, quelque part durant l'année scolaire. Elle n'était pas certaine de savoir quand exactement elle avait abandonné l'idée d'une relation avec Ron, mais son meilleur ami roux n'attirait plus son attention. Cette réalisation l'avait rendu un peu mélancolique, mais pas réellement triste.

Elle se sentait plutôt résignée, en fait, à l'idée de devoir faire quelque chose à propos des sentiments de Ron, en même temps qu'il fallait gérer la situation avec Harry.

Mais Harry était celui qui l'inquiétait le plus. Ce n'était pas juste qu'il était sur les nerfs. Il était dangereusement au bord du précipice. Les petites comme les grandes choses provoquaient chez lui des explosions de colère complétement disproportionnées. Casser le lacet de sa chaussure l'avait rendu maussade une journée entière. Un toast brûlé avait fini explosé en miettes sur le mur de la cuisine. Il avait envoyé voler le plateau de jeu à travers la pièce, après avoir perdu une partie d'échecs avec Ron.

Mais rien ne lui faisait perdre autant le contrôle que Snape. Le professeur n'avait même pas besoin d'être présent dans la pièce pour provoquer un accès de rage chez Harry. Et pourtant, une heure après, il redevenait le jeune homme qu'elle connaissait, comme si rien ne s'était passé.

Elle avait peur de la raison de ce comportement entre docteur Jekyll et mister Hyde.


Severus s'agenouilla et baissa la tête devant son maître. Il resta dans cette position, profitant des longues secondes d'attente pour lisser ses émotions et se draper plus profondément dans l'armure qu'était son personnage de Mangemort.

L'occlumencie dépendait grandement du paysage mental de chacun et Severus s'installa avec l'aisance d'une longue pratique dans la métaphore qu'était son esprit. La surface de son monde mental devint une grande mare d'eau froide, noire et lisse comme un miroir. Aucun poisson ne venait briser la perfection immobile de la surface. Aucun brin d'herbe, aucune plante rampante ne venait se plonger dans l'eau. Il n'y avait que la mare et un ciel crépusculaire sans nuage.

Je suis intact.

Agenouillé là, il ne pensa pas à sa nuque pâle et exposée. Il ne s'inquiéta pas de savoir si on l'avait découvert et si cette nuit serait la dernière. Il n'eut pas une pensée pour les Mangemorts qui l'encerclaient.

Je me contrôle. Je ne pense à rien. Je ne ressens rien.

Suspendu dans cet instant entre l'action et la réflexion, il attendait les ordres de son maître.

- Debout, Severusss.

Il se leva avec une grâce inconsciente, sa robe de sorcier se replaçant parfaitement sur lui. Bellatrix eut une grimace moqueuse. Elle eut la prudence, cependant, de s'assurer que Snape ne pouvait pas voir la courbe de ses lèvres.

Severus rencontra le regard de son maître et attendit. Pas une ondulation ne dérangea son esprit immobile, quand il sentit l'intrusion du Seigneur des Ténèbres. Son maître fit remonter ses derniers souvenirs en date à la surface et y observa ses activités des derniers jours. Il n'avait jamais réalisé que le lac dans l'esprit de Snape était infiniment profond et cachait plus de souvenirs et de pensées qu'il ne l'imaginait. La créature qui avait été Tom Riddle ne voyait que ce que Snape voulait bien lui montrer, dans la surface polie et brillante de son esprit.

Immobile et serein.

Il avait une telle maîtrise, que rien ne venait perturber la surface lisse de son lac, alors que les profondeurs de son esprit enregistraient et analysaient tout ce qui se trouvait autour de lui : ses camarades Mangemorts debout derrière lui, le fait que son maître portait toujours ses Glamours pour rencontrer ses partisans. Ou était-il déjà si loin dans sa re-transformation en homme, qu'il n'avait plus besoin des sorts pour apparaître à nouveau humain ?

- Je réclame tes talents. Sssuis-moi.

Severus inclina brièvement la tête et le suivit.

Avec un geste civil et poli de la main, Voldemort invita Severus à marcher à ses côtés dans les couloirs du manoir Riddle. Severus nota le pas assuré et confiant de l'homme à ses côtés et se souvint d'un temps lointain, quand il était encore jeune, naïf et idéaliste. Voldemort changeait de nouveau.

Il redevenait la personnalité puissante et charismatique qui avait captivé une grande partie de la population sorcière, avant que les masques ne tombent et qu'il révèle le monstre qu'il était vraiment.

Une petite ondulation perturba l'eau de son lac. Un Lord Voldemort humain était définitivement plus dangereux que le Seigneur des Ténèbres à moitié serpent. C'était toujours plus facile de convaincre les autres de la présence d'une créature maléfique dans l'obscurité, quand on pouvait la pointer du doigt.

Il rattrapa le fil de ses pensées avant qu'il ne remonte trop haut, à la surface de son lac mental. Il y lesta un poids et le laissa couler profondément dans les froides profondeurs de l'eau. Réfléchir aux implications de tels changements ne serait possible que dans un environnement plus sûr.

Je suis calme.

Ils passèrent les portes de ce qui avait été autrefois une salle de musique grandiose, bien qu'il n'y resta plus qu'une harpe poussiéreuse, dans un coin, dont la moitié des cordes étaient cassées ou avaient disparu. La lumière du soir filtrait dans la pièce à travers des rideaux de velours en lambeaux. Un feu brûlait avec vigueur derrière la grille de fer noir de la cheminée et projetait des ombres mouvantes sur le corps battu et sanguinolent d'un homme, attaché sur une chaise en bois, au milieu de la pièce.

Voldemort s'avança devant Severus : McNair et Lestrange, qui se prélassaient dans une chaise à bascule abimée de l'autre côté de la pièce, se relevèrent promptement pour donner l'apparence de leur concentration.

Cependant, Voldemort les ignora et fit quelques gestes en direction de l'homme ligoté. Severus remarqua négligemment que ses mains semblaient plus humaines aussi : sa peau était moins grise, même si la lueur du feu faisait briller faiblement les motifs écaille sur son poignet.

- Cet homme penssse qu'il peut me cacher ssses sssecrets, dit-il en passant sur sa joue un ongle qui ressemblait à une serre.

Le bout pointu de son ongle y laissa une coupure peu profonde, d'où s'échappa une goutte de sang. L'homme n'avait pas bougé, même s'il avait les yeux ouverts. Severus supposa que c'était le choc, probablement causé par ses blessures internes et sa perte de sang.

Voldemort abandonna tout semblant d'humanité et lécha délicatement le sang au bout de son ongle, les yeux fixés sur Severus. La menace dans son regard et son geste était claire et il n'était pas nécessaire de prononcer le moindre mot.

- Trouve l'information que je cherche, exigea son maître.

Severus s'inclina puis s'avança vers l'homme. Il avait la cinquantaine, un âge moyen pour un sorcier adulte. Ses yeux vitreux étaient fixés dans le vide. Est-ce qu'il ne voyait réellement rien ou est-ce qu'il fixait des horreurs qu'il était le seul à voir, Severus n'aurait su le dire.

Je suis ce que les autres veulent voir de moi.

Il étudia l'homme sereinement et nota les effets des sorts qui l'avaient touché. Un sort de coupure avait traversé la robe jusqu'à la peau en dessous et avait certainement causé la longue marque sur son épaule. Le sang qui en coulait avait déjà imbibé la manche jusqu'au poignet. Des marques de brûlure parsemaient ses jambes à travers les lambeaux de sa robe et l'une de ses mains qui pendait, broyée, montrait l'utilisation d'un sort brise-os lancé négligemment. Deux coupures désordonnées marquaient ses joues et il fallut un moment pour que Severus identifie les runes représentées dans la chair : « Traître » et « Sang ».

Il jeta un œil aux deux autres occupants de la pièce : McNair et Lestrange. Des coupures au couteau, alors. Ils n'étaient donc pas là juste pour surveiller un prisonnier, mais étaient probablement ceux qui l'avaient amené jusqu'ici.

L'homme était-il seul ? Y avait-il eu…

Alors que la surface du lac se ridait, il stoppa violemment sa pensée.

Je ne ressens rien.

L'eau reprit rapidement sa surface lisse comme un miroir. Les ondulations disparaissaient après avoir atteint les rives nues du lac.

Il tourna de nouveau son attention sur le prisonnier et ses yeux le parcoururent. Sa robe en haillons désormais souillée de sang, de vomi et d'urine avait été taillée sur mesure dans le tissu le plus fin. Il dégageait sans aucun doute un air soigné. Il n'était ni un Auror, ni un Langue-de-plomb, ni quelqu'un qui avait directement affaire à des situations potentiellement dangereuses… Un employé du Ministère, donc.

Je suis inviolable.

Severus passa une main sous le menton de l'homme et tourna son visage vers la lumière. Il ne s'attarda pas sur le sang qui souillait le bout de ses doigts. Il leva une des paupières gonflée et bleuie, pour mieux révéler le regard bleu et en étudier la pupille.

- Ton diagnosstic, Sseveruss ?

Une partie de l'esprit de Severus remarqua que même si Voldemort semblait plus humain, une partie de son héritage reptilien était toujours présent. A peine éclose, il submergea cette pensée au fond du lac.

Severus répondit à son maître avec toute la déférence nécessaire, tout en continuant son examen.

- Il est inconscient et sera bientôt mort. Je vais devoir lui jeter un sort pour le réveiller et le questionner. Pour faciliter mon travail, j'aurais besoin de détails sur ses derniers jours passés avec nous.

Il entendit McNair et Lestrange ricaner derrière lui, comme deux écoliers. Il entendit quelques mots murmurés « on dirait qu'il parle d'un invité ».

Severus les ignora et s'éloigna du corps sanguinolent. Maintenant qu'il n'était plus assailli par l'odeur putride de la mort imminente, il sortit un mouchoir blanc comme neige de sa robe et essuya délicatement ses doigts du sang qui les souillait. Il fit un effort conscient pour ne pas remarquer trop fort à quel point les yeux de Voldemort s'attardaient sur la tâche rouge qui s'étalait sur le tissu.

Le visage aussi figé et froid que son étang intérieur, Severus jeta le mouchoir dans le feu et l'observa noircir jusqu'à être complètement consumé par les flammes.

Je ne peux rien faire pour lui. Je suis inviolable.

Voldemort ricana. C'était un son mouillé qui faisait penser à de la pourriture.

- Toujours professionnel, toujours perfectionniste. Le vieux fou gâche tes talents, mon fils.

Severus retint tout juste le frisson de répulsion qui faillit le parcourir en entendant la créature face à lui l'appeler « fils ». A la place, il se mordit la langue et inclina la tête devant le compliment. Les autres membres du Cercle intime de Voldemort le flattaient et gémissaient à ses pieds. Severus ne l'avait jamais fait. Et bien qu'il ait payé pour cette fierté à plus d'une occasion, ça lui avait aussi valu une place de pouvoir et d'influence au sein du Cercle.

- McNair, ton rapport.

L'ordre avait été donné d'une voix douce, mais McNair sauta presque à travers la pièce, pour répondre immédiatement aux exigences de Voldemort. Sa réaction était un fort contraste avec les mouvements souples et maîtrisés de Severus. Ce dernier eut un rictus de dédain pour le bourreau du Ministère qui s'agenouillait maintenant aux pieds de son maître.

- Bingley Glossop, Sous-secrétaire au Secrétaire du Département des Archives. Nous l'avons attrapé alors qu'il consultait des rouleaux de parchemin qui n'ont rien à voir avec son travail habituel.

Severus leva un sourcil, intrigué.

- Glossop cherchait des informations sur cette maison.

Un vent glacial parcourut la surface du lac mental de Severus, gelant l'air à sa surface. Le froid s'insinua jusque dans ses membres, alors que son corps réagissait immédiatement à la puissante image dans son esprit.

La surface de l'eau commença à geler, les bords du lac prenant une teinte blanche sous l'assaut du vent d'hiver. Severus se préparait à ce qui allait venir.

- Glossop essayait de trouver une preuve de l'existence de cette maison, pour pouvoir briser le Fidelitas qui la protège.

Voldemort fit un mouvement de la main et McNair se dépêcha de se relever et de retourner de l'autre côté de la pièce.

- Oui… Un des membres de l'Ordre de Dumbledore, dit Voldemort avec un petit rire. Je ne pense pas que ce petit poussssin de Phoenix renaîtra de ssses cendres. Il s'est révélé être fidèle par son sssilence : brise-le, mon maître des Potions.

- Je vis pour vous servir, mon Seigneur.

Dans son esprit, le lac était désormais complètement gelé.


Conduit par ses peurs concernant Harry, l'esprit d'Hermione revint à Snape. Croiser l'espion insaisissable était une tâche assez difficile. Alors que les autres membres de l'Ordre allaient et venaient fréquemment dans la maison des Black, le professeur Snape n'y venait que rarement. Et quand il venait, c'était généralement pour de courtes entrevues, souvent aux premières heures de la nuit.

Cependant, Dumbledore avait programmé un meeting en urgence, un peu plus tôt dans la soirée, pour une sélection de membres de l'Ordre. Seuls les professeurs Dumbledore et Snape, Maugrey Fol-Œil et Kingsley Shacklebolt étaient entrés dans le bureau.

Quand la porte s'était refermée sur eux, Hermione avait senti de puissantes protection mises en place, avec des sorts de Silence : quel qu'allait être leur sujet de discussion, c'était sérieux. Quand même les nouvelles Oreilles à rallonge améliorées de Fred et Georges n'avaient pu capter que des bourdonnements furieux, Ron et Harry étaient partis se coucher.

Hermione, elle, était restée. Ce n'était pas pour les mêmes raisons que ses amis : elle ne ressentait certainement pas le même niveau de méfiance qu'eux envers le professeur Snape. Elle voulait lui parler. C'était peut-être sa seule chance, alors elle attendait dans l'obscurité morose des escaliers de Place Grimmaurd, drapée dans une couverture usée. Ce n'était pas tant pour la chaleur que pour le réconfort qu'elle apportait. Après une heure assise à son poste, elle commença à s'inquiéter.

Son besoin impérieux de parler avec le professeur Snape n'était pas suffisant pour contrer l'ennui qu'elle ressentait à fixer une porte close. Elle ne pouvait même pas se permettre de lire : elle craignait que la lueur de sa baguette n'attire Molly Weasley, qui l'enverrait directement se coucher. Et, elle devait l'admettre, elle craignait surtout d'être tellement absorbée par sa lecture, qu'elle ne verrait même pas la réunion se terminer et le professeur Snape passer à côté d'elle.

Plus d'une fois, Ron lui avait dit que si elle était plongée dans un livre, un troupeau d'hippogriffes pourrait passer à côté d'elle et elle ne le verrait même pas. Hermione devait admettre, malgré elle, qu'il y avait du vrai dans ces remarques. Elle changea une nouvelle fois de position, sur les marches de bois dur, le menton dans la main, les yeux toujours rivés sur la porte. Elle avait désormais une toute nouvelle perspective de Pattenrond, qui passait parfois des heures à surveiller les nombreux trous de souris de Poudlard.

La seule chose qui permettait de maintenir son attention était la vision qu'elle avait, depuis sa position, des ombres mouvantes qui passaient à travers les quelques centimètres d'écart entre la porte et le sol. C'était comme regarder une pièce étrange dans un théâtre d'ombres.

Le mouvement de va-et-vient d'une ombre en particulier, lui donnait l'impression que derrière la porte en chêne, Severus Snape était en colère et faisait les cent pas. Elle n'avait aucun doute que c'était lui. Le mouvement était trop fluide pour Maugrey et elle n'avait jamais vu Shacklebolt faire les cent pas. Quant à son hypothèse qu'il était en colère… Elle sourit dans le noir. C'était assez facile à deviner. Severus Snape était confiné dans une petite pièce avec Dumbledore, Shacklebolt et Maugrey. Comment ne pas être en colère ?

Sa supposition fut confirmée quand l'ombre mouvante disparut derrière une autre et qu'une lumière couleur lavande flasha sous la porte. Hermione se figea, alarmée, quand une seconde après, quelque chose ou quelqu'un heurta le mur à l'intérieur avec assez de force pour faire trembler les deux tableaux accrochés dans le couloir.

A moitié debout, tendue par l'anticipation, Hermione laissa la couverture glisser à ses pieds. Elle guettait un autre flash de lumière. Elle était d'autant moins à l'aise que le tout ce qui se passait entre les ombres, derrière la porte, avait lieu dans un silence sinistre. Elle devait entrer. Elle devait…

Elle devait quoi ? se demanda-t-elle, acerbe.

Elle se laissa retomber sur le bord de la marche, une grimace ennuyée sur le visage, puis repositionna sa couverture sur ses jambes.

Qu'est-ce que j'imagine ? Me précipiter à l'intérieur pour le secourir, comme un cowboy américain ?

Elle renifla, se moquant d'elle-même. Elle ne savait même pas quel sort avait été jeté à son professeur. D'ailleurs, avait-il vraiment touché son professeur : il était tout à fait possible que ce soit lui qui ait lancé le sort.

Elle posa sa tête sur ses genoux. Ron avait raison. Elle était dingue. Il n'y avait pas d'autre explication. Ce qui amenait la question : après ce qu'elle venait de voir, avait-elle vraiment envie de braver la colère de Snape ce soir ? Alors qu'elle y réfléchissait sérieusement, le choix lui fut retiré. La porte au bout du couloir venait de s'ouvrir.

Considérant les personnes présentes dans la pièce, Hermione comprenait la colère visible sur le visage de Shacklebolt. Elle fut cependant déstabilisée par l'air de pure satisfaction sur le visage de Maugrey. Sa jambe de bois frappait le sol dans une cadence régulière, alors qu'il se dirigeait vers la cuisine.

Il fallut plusieurs minutes avant que Snape et Dumbledore ne sortent de la pièce à leur tour. Son professeur de Potions avait l'air particulièrement furieux. Depuis sa position cachée, elle surprit la fin de leur conversation.

- Ça ne fonctionne pas, Albus. Ils sont trop peu nombreux et pas assez coordonnés. Glossop aurait dû être protégé. Il s'est fait enlever chez lui en plein jour.

Hermione distinguait nettement la frustration dans sa voix. Celle du Directeur, au contraire, était à la fois peinée et résignée.

- C'est tout ce que nous pouvons faire, Severus.

Les deux hommes continuèrent leur avancée jusqu'à s'arrêter directement sous son perchoir.

- Albus…

- Je suis désolé, Severus. Mais en attendant de trouver une meilleure solution, je ne peux rien faire.

- Alors vous n'allez pas partager les noms.

- Je ne peux pas, Severus, soupira le Directeur.

En voyant Snape froncer les sourcils, Albus leva une main fripée, tâchée par l'âge.

- Ce n'est PAS, insista-t-il, parce que je crois que tu veux les noms pour les livrer à Tom et monter dans la hiérarchie, comme le clame Maugrey. J'ai fait d'autres promesses, Severus, et je ne peux pas briser mon silence.

Puis il sortit une pièce de tissu rabougri d'une de ses poches et d'un coup de poignet, le bout de tissu devint un long chapeau pointu de sorcier. Il le posa sur sa tête dans un angle qui ne permettait qu'à la magie de le faire tenir, puis adressa un sourire bienveillant à Snape, dont les sourcils étaient toujours froncés.

- Rentre, Severus. Dors. Enfin… si tu y arrives, ajouta-t-il d'une voix douce.

Severus hésita, mais Albus reprit fermement.

- Bonne nuit, Severus. Et bonne nuit à vous, miss Granger, ajouta-t-il sans sembler surpris.

Hermione bondit et jeta un œil par-dessus la rambarde, rencontrant deux paires d'yeux. Le regard de l'un était espiègle, l'autre brillait de colère dans l'obscurité du couloir.

Merveilleux. Elle venait de se faire prendre à espionner.

Dumbledore restait souriant, comme si surprendre des oreilles indiscrètes était un jeu pour lui. Cela dit, il était Directeur de Poudlard depuis si longtemps qu'il considérait certainement comme un sport d'attraper les étudiants rebelles en train d'essayer d'entendre des choses qui ne leur étaient pas destinées.

Bien sûr, s'il savait quelles autres conversations elle avait déjà entendu cette dernière année, il ne lui sourirait probablement pas avec la même bienveillance.

Dumbledore enfila un manteau par-dessus sa robe et envoya un sourire amusé à Snape.

- Je laisse miss Granger entre tes mains capables, Severus. Bonne nuit.

Hermione grimaça en entendant ces mots, alors qu'elle aperçut un enchainement rapide d'émotions jouer sur le visage de Snape. Elle fut surprise de reconnaitre la mortification et la résignation, avant qu'il ne reprenne la maîtrise de ses expressions. Il afficha de nouveau son habituelle mine renfrognée.

Elle réalisa soudain, dans un flash, que le professeur Snape n'aimait pas les taquineries habituelles du Directeur, même s'il semblait tenir sincèrement à lui.

Elle médita sur cette révélation, tout en se pliant à l'inévitable : elle descendit l'escalier et s'arrêta sur la première marche. Elle pouvait ainsi regarder le professeur Snape dans les yeux. C'était étrange de voir l'ensemble de son visage ainsi et une drôle de sensation tourbillonna dans le creux de son ventre. Mais cette sensation fut rapidement supplantée par la culpabilité, alors qu'elle voyait réellement le professeur Snape pour la première fois.

Le plus grand compliment qu'elle pouvait lui faire était qu'il avait l'air horrible. Ses yeux injectés de sang étaient enfoncés profondément dans leurs orbites. Sa peau était plus que cireuse et avait pris une teinte verdâtre qui la rendait nauséeuse par empathie.

Seuls quelques jours étaient passés depuis qu'il leur avait distribué leurs résultats, avec l'aide de McGonagall. Il avait certes eu l'air fatigué ce jour-là, mais il avait encore l'air relativement normal. Que s'était-il passé pour provoquer chez lui un changement aussi dramatique ?

Elle frissonna soudain de froid, pour une raison inexpliquée. Si elle avait été superstitieuse, elle aurait pu croire que le brusque refroidissement de l'air émanait de l'homme en noir, qui attendait silencieusement, debout devant elle.

Ce n'est définitivement pas le bon moment pour mes questions, décida-t-elle.

- Toutes mes excuses, professeur. Vous êtes visiblement…

Elle allait dire « épuisé », mais se retint à la dernière seconde : son irritable professeur n'apprécierait probablement pas le moindre commentaire sur son aspect.

- …très occupé, ce soir. Mes questions peuvent attendre.

Elle se tourna pour effectuer une retraite rapide, mais lui adressa ce qu'elle espérait être un sourire à la fois respectueux et amical.

- Bonne nuit, professeur.

- Ne bougez pas, fillette.

Quelque chose dans sa voix lui rappela ce matin-là, près de la bibliothèque, et Hermione s'immobilisa net, avant de se forcer à regarder le professeur dans les yeux. Ils étaient comme de la glace noire.

Un autre frisson la parcourut et sa peau laissa apparaître de la chair-de-poule. Elle regretta soudain la couverture abimée qui était restée sur une marche de l'escalier, un peu plus haut.

- Avez-vous froid, miss Granger ? murmura-t-il.

Hermione acquiesça et bougea lentement les bras pour les enrouler autour d'elle. Avec des mouvements lents, elle les frotta de ses mains, pour se réchauffer.

- Excusez-moi, professeur, prononça-t-elle aussi doucement. Il fait froid soudain, c'est comme si je me tenais à côté d'un fantôme.

Le professeur Snape sursauta à ces mots et s'éloigna de quelques pas, en resserrant sa robe de sorcier autour de lui.

- Vous avez peut-être raison, miss Granger, dit-il de sa voix habituelle. Il vaut mieux avoir cette discussion demain matin.

Il tourna brusquement les talons et franchit la porte dans un tourbillon de robe noire, avant qu'Hermione ait pu formuler la moindre réponse cohérente.

Le cœur battant, elle fixa la porte close avec confusion, alors que la chaleur semblait revenir peu à peu dans son corps.


Miranda Vector cligna des yeux, encore ensommeillée, alors qu'un tintement de carillon se faisait entendre dans sa chambre. Le cœur lourd, elle quitta le confort de son lit chaud et enfila une vieille robe de chambre en se levant. D'un mouvement de baguette, elle fit taire les tintements.

Elle avait toujours aimé le son des carillons, c'est pourquoi elle s'en servait comme d'un réveil. Cependant, le son particulier de ce carillon ne lui apportait aucun réconfort.

Elle ne s'embêta pas à allumer les bougies et traversa d'un pas sûr son cottage, à moitié éclairé par la lune. Elle vivait là depuis près de 15 ans et connaissait son cottage par cœur. Elle entra dans la cuisine et soupira en sentant le carrelage froid sous ses pieds, après la chaleur douce du parquet qu'on trouvait dans le reste de la maison.

Elle effectua un nouveau mouvement de baguette, complexe, et murmura un mot de passe. Une porte, à côté du garde-manger, pivota silencieusement sur ses gonds.

Dans les profondeurs du cellier oublié, Miranda voyait des éclats de couleur se refléter sur les murs comme le reflet de bijoux. Le tintement délicat d'un carillon résonnait dans les airs. Ce son était une alerte pour la prévenir du moindre changement dans la grand équation arithmantique qui occupait ses jours et, semblait-il désormais, ses nuits.

Elle descendit les dernières marches et se concentra sur l'ensemble tournoyant de lignes colorées, qui représentait les probabilités du destin, le temps, les gens. Il ne lui fallut que quelques instants pour repérer le changement auquel elle s'attendait.

La ligne qui représentait Hermione Granger venait de complètement rencontrer la ligne qui représentait l'espion de l'Ordre. Et la ligne aberrante et inconnue venait elle aussi de faire un saut, sa route pointant directement sur le point de rencontre entre les lignes de Granger et de l'espion. Bientôt – très bientôt – prédit-elle, cette ligne viendrait elle aussi rejoindre leur point de rencontre.

Miranda s'était déjà tournée pour remonter, réfléchissant à ce qu'elle devait dire à Albus, quand elle le vit.

- Morgane miséricordieuse, souffla-t-elle, incapable de croire ce qu'elle voyait.

Elle fit quelques pas et s'approcha de sa propre ligne. Elle avait toujours flotté à l'extérieur du schéma principal composé des autres lignes, le contournant. Elle avait uniquement croisé une fois la ligne erratique et tourbillonnante qui représentait le Directeur. Ce n'était plus le cas. Sa ligne venait de prendre un tournant brusque, s'approchant de la ligne de Granger, comme si l'équation de la jeune fille affectait la sienne. Les probabilités et les possibilités entrainées par chaque décision de la Gryffondor semblait la déformer et changer sa route.

La ligne de Miranda Vector était maintenant prête à entrer en collision avec celles de Granger et de l'espion toujours aussi mystérieux de l'Ordre.


C'est tout pour aujourd'hui ! N'hésitez pas à me laisser un petit mot d'encouragement en partant :) Je le répète beaucoup, mais c'est vrai : vos message sont une grande source de motivation ! ...Et parfois aussi de rire. Une belle semaine à tous et à bientôt !