Petit rappel :

Vol Rouge : Domaine de la Vie, dirigé par la matriarche Lieuse-de-Vie
Vol Noir : Domaine de la Terre et de la Mort, dirigé par la matriarche Nymphe de la Mort.
Vol Vert : Domaine de la Nature et du Rêve, dirigé par le patriarche Harry, sans épithète.
Vol Bleu (brièvement mentionné) : Domaine de la Magie.
Vol de Bronze : Inconnu.

Créatures connues :

Harry Potter : Dragon originel n'ayant pas atteint sa maturité
Luna Lovegood : Elfe du clan Lovegood
Neville Londubat : Dryade du clan Londubat
Aaron : Kitsune, ami d'enfance de Luna, Neville et Harry, trois ans plus âgé.
Blaise Zabini : Jorogumo
Severus Rogue : Vampire
Filius Flitwick : Demi-gobelin
Nymphadora Tonks : Harpie, lignée maîtresse
Maria Delamire : Vampire, princesse de l'essaim de l'Est, dont le lié est Olivier Dubois
Minerva McGonagall : Inconnu, a scellé son héritage

Inspiré de l'univers de World of Warcraft, toutefois, pour les éventuels joueurs et/ou connaisseurs, suite aux nouvelles informations que nous obtenons lors de Dragonflight, je m'en éloigne relativement.


Chapitre 10 : Sur la piste du Serpent

Harry ne voyait pas le temps passer. Entre les entrainements de Quidditch imposés par Olivier, en vue du premier match contre Serpentard, les cours et les trop nombreux mystères qui s'imposaient dans sa nouvelle vie, le jeune dragon se sentait un peu dépassé.

Dumbledore avait réussi à le coincer pour le confronter sur son altercation avec les filles de Serdaigle et sa prise de position envers Luna. Jouant l'ignorant, il avait prétendu que les mots lui étaient venus naturellement sous le coup de la colère, car il avait fait la connaissance de la jeune fille dans le Poudlard Express et qu'il ne tolérait pas le harcèlement. Comme Luna lui avait prédit, le directeur avait avalé son mensonge après quelques secondes, semblant relativement satisfait quoiqu'un peu préoccupé. Il ne devait probablement pas vouloir qu'Harry se pose trop de questions…

La veille, lors du cours de Défense Contre les Forces du Mal, les étudiants avaient réussi à convaincre Binns de parler un peu de la Chambre des Secrets. Ses explications avaient jeté un vent de méfiance envers les étudiants de Serpentard, ce qui agaçait prodigieusement le jeune Gryffondor en voyant ses amis en pâtir.

Accompagné de Ron, Neville et Hermione, il était retourné sur les lieux de la pétrification. Après s'être assuré qu'ils étaient libres de leurs mouvements et peu surveillés, grâce aux talents de dryade de Neville, Harry avait complètement ouvert ses sens, recevant les relents de la magie de plein fouet. C'était à la fois très sombre et très doux, comme si le jeteur de sort était deux personnes différentes, et il était particulièrement ébranlé par cette idée.

Il ne comprenait pas ce que cela pouvait signifier, et il refusait d'envisager que l'un de ses camarades créatures pouvait être dans le coup. Car il ne voyait que cette option pour l'instant : une personne possédant l'âme partiellement éveillée d'un héritage magique.

Se rendant à son entraînement de Quidditch, le jeune dragon fut brutalement sorti de ses pensées par le vacarme provenant d'un couloir adjacent. Harry reconnut les signes d'un affrontement, et il se précipita vers l'endroit, baguette au poing.
Son sang ne fit qu'un tour et sa magie répondit avec la même violence. La vague de puissance envoya valser les trois étudiants, qui ne l'avaient pas vu arriver dans leur dos.

— Ca va ? s'inquiéta Harry en se précipitant sur deux élèves Serpentard de son année.

La colère qu'il ressentait ne fit qu'augmenter en voyant les deux adolescents, meurtris et prostrés dans une attitude de défense. Il reconnut Pansy Parkinson et Théodore Nott, enfants de deux mangemorts reconnus mais ayant acheté leur liberté. Il pinça les lèvres, se doutant que l'attaque, en plus de leur filiation, provenait également du climat de terreur qu'avait instauré l'ouverture de la Chambre et le cours d'histoire de Binns.

— Je ne veux pas de ta pitié, Potter, cracha faiblement la jeune fille.
— C'est pas de la pitié Parkinson, c'est du bon sens, grogna Harry en saisissant tout de même sa main pour l'aider à se relever. C'est quoi votre putain de problème ? lança-t-il aux étudiants plus âgés qui se rapprochaient.
— Tu devrais modérer tes paroles, Potter, tu ne sais pas qui sont ces gars-là, grinça un quatrième année de Gryffondor.
— Je le sais mieux que toi espèce de débile profond, rétorqua Harry, je vois leur tête dans la moitié de mes cours tous les jours.
— Leurs parents… tenta un autre.
— Sont pas là, tout comme les tiens McLaggen, j'me fous que ton papa chéri soit influent ou que ta famille soit riche, mais toi t'es juste un putain de minable de t'en prendre à plus jeune que toi et sans la moindre provocation en plus de ça.

Harry et Cormac McLaggen se toisèrent quelques secondes et malgré la différence de taille, le pouvoir brut du dragon avait quelque chose d'étouffant. En marmonnant, les plus vieux s'en allèrent, non sans jeter un regard sombre à l'attrapeur des Gryffondor.

Il se tourna ensuite vers les deux Serpentard, qui avaient depuis repris leurs esprits. Harry fronça les sourcils en voyant l'angle peu naturel que formait le bras de Théodore Nott et les contusions sur le visage de Parkinson.

— On va à l'infirmerie, décréta-t-il.
— Je ne vais nulle part avec toi, grinça Pansy.
— Pansy… intervint Théo en posant sa main valide sur le bras de son amie. Tu es blessée.

La jeune fille voulut répondre à Théodore, mais elle changea d'avis en soupirant. Elle regarda ensuite Harry, méfiante.

— Qu'est-ce que tu veux Potter ?
— Hein ? répondit-il avec toute l'élégance possible.
— Tu es intervenu pour nous sauver la mise, alors, qu'est-ce que tu veux ? reprit Pansy.
— Rien, dit Harry en haussant les épaules.
— Les gens n'agissent pas pour rien, Potter ! s'exclama Pansy.
— Les Serpentard peut-être, dit-il avec un sourire. Mais apparemment, nous les Gryffondor sommes assez idiots pour agir sans rien vouloir en retour. Le seul truc que je veux là, c'est que vous alliez vous faire soigner par Pomfresh, et je vais vous accompagner.
— Nous n'avons pas besoin de ta protection, marmonna Théo, l'air vexé.
— Je sais, Nott. Mais ça empêchera des coups en traites d'étudiants plus âgés. Tu sais, il faut bien que le titre du Garçon-qui-a-Survécu serve à quelque chose pour une fois, déclara Harry avec un grand sourire.

À la grande surprise des deux Serpentard, Harry leur tendit les mains en souriant.

— Je crois que nous n'avons pas vraiment pris la peine de nous présenter depuis l'année dernière. Je suis Harry Potter, Lord de la maison Potter. Enchanté de faire votre connaissance.
— A quoi tu joues ? s'énerva Pansy. On est dans des maisons ennemies et nos familles…
— Je l'ai dit, j'm'en fous de vos familles. Ça ne définit pas qui vous êtes. Et je ne vous ai jamais vu tourmenter d'autres élèves sous prétexte que vous en aviez le pouvoir. Et je trouve inacceptable que votre maison soit ainsi la cible des trois autres sous prétexte que Serpentard aurait peut-être fait des conneries il y a mille ans.

Pansy ne sut pas quoi répondre. Théo leva un sourcil.

— Donc, ça ne te dérange pas d'être associé à nous ?
— M'en fous.
— Alors que nos parents sont des mangemorts ?
— Rien à battre.
— Tu es bizarre.

Harry leur fit un immense sourire.

— J'apprécie, Potter, vraiment, finit par dire Théo. Mais si toi tu t'en fiches, ce ne sera pas le cas de tout le monde, à commencer par notre famille.
— Ah… répondit le dragon. Je n'y avais pas pensé.

Pansy réprima un sourire moqueur.

— Un vrai Gryffondor sans cervelle. Mais, merci Potter. Ton geste ne sera pas oublié, dit-elle avec plus de douceur.

Harry hocha la tête.

— Hé bien, n'hésitez pas à venir me voir, même en secret alors, si vous avez besoin de quelque chose.
— On n'oubliera pas Potter. Merci, dit Théo en serrant la main du Gryffondor. Si cela te va, j'aimerais apprendre à te connaître, mais à l'abri des regards.
— Pas de problème.

Pansy jeta un coup d'œil incertain à son ami, avant de serrer la main du Gryffondor à son tour. Les deux Serpentards prirent la route de l'infirmerie, en insistant pour y aller seuls. Harry accepta à contrecœur, puis il se rendit compte qu'il était en retard pour son entraînement de Quidditch.

— Olivier va m'exterminer.


~ H.P ~


Depuis quelques jours, Harry recontraint beaucoup moins d'animosité de la part de ses pairs de Serpentard. S'il n'avait jamais vraiment prêté attention à leur attitude, connaissant les griefs que pouvaient avoir des fils et filles de mangemorts à son égard, il devait admettre que c'était agréable de ne plus devoir surveiller son chaudron durant les cours de Potions.

Draco lui avait dit, à l'abri des regards, que son intervention dans le passage à tabac de Pansy et Théo était connu de leur maison. Ça, couplé à son explosion de magie et à l'utilisation de la magie ancestrale pour mettre Luna sous sa protection avait drastiquement augmenté le respect que portaient les Serpentard à sa personne.

Bien que les plus extrémistes du Sang ne réagissent pas favorablement, la plupart de la maison du Serpent avait revu son point de vue sur le Gryffondor. Comme beaucoup, ils s'étaient imaginés un garçon bourré de préjugés à leur encontre. Au final, il démontrait puissance et tolérance, ce qui ne faisait qu'attiser la curiosité. Blaise avait, par ailleurs, haussé les épaules et annoncé à toute la salle commune qu'ils étaient amis depuis la première année.

Ces événements étaient restés secrets pour le reste de l'école, et les étudiants plus âgés, honteux de s'être fait avoir par le plus jeune, n'avaient rien dit de tout cela. Le corps professoral semblait également ignorant de la situation, mais Harry avait vu le signe appréciatif qu'avaient fait Rogue et Pomfresh à son encontre.

Plongé dans ses pensées, il se dirigea vers le mur où la sinistre inscription brillait encore d'un éclat sinistre. Le dragon, après s'être assuré d'être seul, ouvrit tous ses sens olfactifs. Il ouvrit la bouche et tira discrètement la langue, inspirant à pleins poumons. Les yeux fermés, il reçut des vagues de magie chaotique, comme au premier soir, mais il se concentra et chercha. Quelque chose, le plus petit indice qui lui permettrait d'obtenir une réelle piste.

Après quelques minutes, Harry allait abandonner quand il ressentit une magie différente se rapprocher. Elle n'était pas hostile, mais il ressentait une immense tristesse. En ouvrant les yeux, le dragon tomba nez à nez avec un fantôme d'adolescente.

— Bonjour, salua le garçon. Je ne t'ai jamais vue, enchanté. Je suis Harry.
— Encore heureux que tu ne m'aies pas vue ! claqua la voix cassante du fantôme. Je hante les toilettes des FILLES. C'est d'ailleurs très bizarre que tu traînes dans les parages…

Harry haussa un sourcil, un peu gêné.

— Ah, je ne savais pas pardon. J'étais venu pour ça… dit-il en désignant le mur. Je cherche des réponses.
— Comme tout le monde, grinça l'adolescente. Pourquoi toi trouverais une réponse ?
— Je pense savoir ce qui se cache dans la chambre, mentit Harry. Et j'aimerais éviter d'autres drames… Quel est ton nom ?

Le fantôme s'apprêtait à répondre vertement lorsque la question du dragon la prit au dépourvu. À la grande surprise de Harry, il vit les joues translucides du fantôme prendre une teinte grise un peu plus opaque qu'à l'accoutumée. Rougissait-elle ?

— Je suis Mimi.
— Mimi, tu hantes les toilettes des filles pas loin, c'est ça ? marmonna Harry, l'esprit tournant à vive allure. Puis-je te demander comment tu es morte ?

La fillette tapa joyeusement dans ses mains.

— Oh tu sais, c'était horrible. Je m'étais cachée pour pleurer dans les toilettes car Olive Hornby s'était moquée de mes lunettes. Puis j'ai entendu une voix de garçon. Elle était bizarre… murmura Mimi, avant de reprendre avec verve. Je suis sortie de ma cabine pour lui dire de dégager et c'est là que je suis morte.
— Comme ça ? s'enquit Harry.
— J'ai juste vu deux grands yeux jaunes, et quand j'ai repris conscience, je voyais l'équipe professorale sortir mon corps des toilettes.

Harry réfléchissait à vive allure.

— Mimi, je peux te demander de garder un secret ? Je peux te faire confiance ?
— Evidemment ! Tu n'imagines pas le nombre de filles qui viennent pleurer leurs états d'amour, je vais pas les balancer pour autant, je peux faire de même pour un garçon…

Harry étouffa un rire gêné.

— Je pense que ce qui t'a tué était un Basilic.
— Oui, je pense aussi, dit-elle en haussant les épaules. Je n'ai pas été répartie chez Serdaigle pour rien tu sais.
— Et… Tu ne l'as jamais dit au directeur ? Aux professeurs ?
— Ils n'ont jamais voulu écouter un fantôme… dit-elle avec un sourire triste. À part Severus Rogue et Filius Flitwick.
— Etonnant… grimaça Harry. Mimi, est-ce que tu as entendu quelque chose comme ça ?

Harry prenait un gros risque en se révélant au fantôme, mais il devait être sûr. Après avoir vérifié qu'aucun sort d'écoute ne traînait, il prononça une phrase en Fourchelang, la langue non pas des serpents, mais des reptiles – et donc, des dragons également.

Mimi blêmit et hocha vigoureusement la tête.

— Mais cette fois… C'était la voix d'une fille, dit-elle à mi-voix.
— Une fille ? Pourquoi signer l'Héritier… s'interrogea le dragon à haute voix.

Mimi s'envola brusquement, les yeux fixés vers les couloirs.

— Quelqu'un arrive, Harry. Tu devrais y aller. Je garderai ton secret. Reviens me voir, d'accord ?
— Je te le promets Mimi.
— Hé, Harry…
— Oui ?
— Je ne peux rien faire en tant que fantôme, si ce n'est éloigner les gens avec mes lamentations. Mais… Fais en sorte que je reste la seule victime, d'accord ?

Harry s'arrêta et se tourna pleinement vers le fantôme, et la détailla longuement. Elle était petite, un peu trapue. Elle possédait de longs cheveux sombres et des lunettes rondes. Son visage avait une expression maussade, mais ses yeux tristes parlaient pour elle. Elle devait avoir environ quatorze ans au moment de son décès.

— Je ferai tout ce que je pourrai, je te le promets.

Elle avait été fauchée au tout début de sa vie.
Et elle protégeait les élèves comme elle pouvait, hantant le lieu de sa mort pour éviter d'autres sorts funestes.

Harry savait qu'il allait devoir jouer finement ses prochains actes : comment expliquer qu'un étudiant de douze ans dénouait une enquête judiciaire datant de plusieurs décennies ?
Cela le rendait suspect.

Harry finit par tourner les talons et quitter les lieux avant d'être vu, ce qui n'arrangerait pas la situation.

Maintenant qu'il avait la certitude de ce qui se trouvait bel et bien dans la Chambre des Secrets, il allait devoir s'entraîner à l'affronter.
Un Basilic n'était rien pour un dragon.

Mais il n'était encore qu'un dragonnet sans son héritage, et restait aussi vulnérable que ses camarades.

De plus, s'il se lançait seul à l'aventure, sa marraine allait le tuer très, très lentement.
Et il ne voulait pas avoir une Sandra furieuse sur le dos.
Oh ça non !