Et puis m*rde!
Bakugo Katsuki se défit brusquement de la prise de Jirô pour retourner se poser sur le canapé dont elle l'avait tiré par surprise.
Ouais, il était d'accord avec tout ce qu'elle disait, plus ultra, tout ça tout ça, mais là tout de suite, il voulait juste rester posé sur son canap' et qu'on lui foute la paix.
Cet enfoiré de Deku s'était vraiment amélioré pendant qu'il était là dehors tout seul et ils en avaient chié pour le ramener, mais bon. Deku était seul alors que toute la classe était venue. Midoriya Izuku n'avait jamais eu aucune chance de réussir à se barrer, pas face à eux.
Cela étant dit, Bakugo était naze. Il devait avoir subit le même coup qu'Uraraka: Savoir que la salade se battait seule dehors, sans aucun moyen de les joindre et qu'eux ne pourraient pas lui venir en aide l'avait tenu éveillé pendant des nuits. Pas par inquiétude, non. Plutôt à quatre-vinght-dix-neuf pourcent de colère et un pourcent d'inquiétude. Et puis normalement il dormait déjà à cette heure.
Mais pas ce soir. Ce soir, il voulait rester un peu avec les autres, mais il n'avait pas l'intention de papoter. Juste rester là, en leur compagnie, les écouter discuter, sans pour autant participer. Le blond n'était pas un sentimental, mais dans la situation qui était la leur actuellement, quelque chose lui disait qu'il devrait profiter de cet instant, que toute la 2-A soit là, même s'il manquait Uraraka qui pionçait. Lui aussi aurait bien voulu pioncer mais la pensée que Midoriya puisse se faire la malle pendant qu'ils dormaient le tenait éveillé.
Katsuki s'affala un peu plus sur le canapé, une jambe pliée dessus et un bras sur ses yeux fatigués. Il se sentait vidé.
Vidé parce qu'il avait enfin dit le fond de sa pensée à Deku. Devant toute la classe, certes, mais Bakugo Katsuki est un homme qui prends ses responsabilités quand il assure mais aussi quand il merde. Deku, fidèle à lui-même lui aussi, lui avait tout pardonné avant qu'il ait fini de s'expliquer et s'il n'avait pas été dans un si sale état, Bakugo lui en aurait collé une ou deux pour que le vert le laisse finir. Ouais non, peut-être pas.
Quand ils l'avaient retrouvé, Bakugo avait été frappé par l'allure d'Izuku. Certes, il était devenu plus puissant, mais il n'avait jamais eu une dégaine aussi déguelasse. Ça aussi, l'avait mis dans une colère noire car le voir ainsi lui avait rappelé la vision de Best Jeanist en sang, d'Aizawa-sensei à présent unijambiste et borgne. Il avait aussi imaginé les corps sans vie de Majestic et Midnight-sensei et lui avait rappelé son impuissance et le fait que oui, ils n'étaient encore que des adolescents et des apprentis héros. Comme pour conjurer ces visions, Bakugo ouvrit un oeil, pour vérifier que Deku était bien là.
Et il l'était. Assis tout près de lui, se trouvait Todoroki qui discutait à voix basse avec Yaororozu, tout en bordant le vert avec des gestes doux et attentionnés.
Je me demande si le Double-face a capté qu'il en pince pour Deku? Tout le monde l'a grillé, mais lui, il est au courant? Mouais, non, on s'en tape en fait. Il faut juste qu'il l'empêche de se barrer en solitaire encore une fois, sinon je vais être obligé de les exploser tous les deux et ça me fait chier d'avance.
Le poids de la fatigue, augmentée par ses pensées maussade le fit soupirer et il laissât sa tête retomber en arrière avant de balayer le salon d'un regard éteint.
Jirô qui discute avec Kaminari, Asui et Dark Shadow. L'oreille de Earphone Jack est toujours entourée autour du cou d'un Kaminari rosissant, mais cela ne dérange visiblement pas le jaune qui se tient plus près que nécessaire de la jeune femme. Des regards qui se croisent, des petits sourires échangés et son corps à elle qui penche inconsciemment vers Chargéclair. Tiens, tiens... ces deux-là sortent ensemble, ou sont sur le point de le faire.
Putain... Kaminari est déjà con de base, mais s'il est amoureux et se met en couple avec Earphone jack...
Bakugo retint un soupir et observa attentivement la grenouille et Dark Shadow et Ô bizarrerie intergalactique, c'était quasiment le même topo. Dark Shadow se trouvait sur l'épaule de Froppy et participait activement à la discussion, mais Tokoyami lui, faisait semblant de discuter avec Kôda-Anima pour dissimuler le fait qu'il était embarrassé de la conduite de sa créature.
C'était le printemps ou quoi? Bakugo grogna à voix basse.
Un léger mouvement attira l'attention du pétard ambulant qui se tourna un peu pour voir Deku glisser du canapé. Attentif, Double-face le rattrapa pour le caler dans ses bras avec un naturel qui fit sourire en coin Yaomomo. Et lui-même aussi, à sa grande surprise.
Le canapé s'affaissa à côté de lui et il sentit ses cheveux en pique lui effleurer l'intérieur du bras. Refermant les yeux, Bakugo se dit qu'il lui faudrait juste pivoter un peu pour lui mettre son coude dans la tronche, mais il ne le ferait pas. Flemme.
Et puis, il savait très qu'il n'existait qu'une seule personne qui oserait se poser comme ça sans craindre de représailles et l'autre le savait aussi.
Ils avaient beau s'être lavés ensemble avec les autres, Red Riot a toujours eu une odeur bien à lui. Un mélange de son après-rasage, son shampoing du moment et l'odeur de sa peau. Le blond avait toujours associé cette odeur à celle de la terre après une grosse averse. Une sensation de frais après une chaude journée qui fait un bien fou mais dans laquelle on sent encore la chaleur émaner du sol. Cherchez pas d'explication logique, y en a pas. C'est Red Riot, c'est comme ça qu'il le sent et pis c'est tout. Ground Zero laissât son bras peser sur le coin de la tête du rouge.
Depuis le dernier combat, le monde a changé du tout au tout, rien ne sera jamais plus pareil. Beaucoup de personnes sont mortes et certaines de ces personnes étaient des gens que j'ai connu. Demain ne nous appartient plus. Enfin, s'il nous avait appartenu un jour d'ailleurs. Qui sait? Peut-être que ce soir, ou demain, un vilain va faire tomber les murs, réussir à s'infiltrer ici et déclencher un autre combat, duquel moi ou les autres n'en ressortirons pas vivants.
Kirishima éclata d'un rire silencieux à côté de lui. Détendu et à l'aise, le rouge était appuyé contre le blond qui ouvrit un œil noir car agacé d'être dérangé dans ses sombres pensées. Mais Red riait toujours et Bakugo referma son œil vengeur pour reprendre le cours de ses pensées.
Ouais. Peut-être ce soir, demain après-demain ou dans un mois, l'un d'entre eux passera l'arme à gauche. Il ferait tout pour empêcher ça, mais c'est la vie.
Kaminari était peut-être pas si con que ça, après tout. Sûrement qu'il avait compris quelque chose pendant les combats contre le Front. Le connaissant, il s'était surement dit un truc du genre "Si je m'en sors, je vais me jeter à l'eau en mode YOLO et on verra".
Ouais, pourquoi pas?
— Bon, c'est pas tout, mais faut aller se coucher quand même, dit Mina.
— Comment on fait pour Midoriya? demanda Hanta
Tout le monde regarda le vert qui dormait comme un bébé dans les bras d'un Todoroki manifestement satisfait. Todoroki qui leur répondit calmement.
— Je pense qu'il vaut mieux ne pas le déranger. Je vais dormir ici.
— Je vais rester avec toi, annonçât le délégué Iida.
Personne ne le dit, mais ils furent tous soulagés de savoir que Ingenium et Shôto allaient dormir dans le salon. Ils avaient dû avoir la même crainte que Deku se carapate encore une fois.
Un problème en moins.
— Bakugo toi aussi? demanda Kirishima, toujours sous son bras.
Quelque chose lui disait que s'il répondait oui, Red Riot allait aussi se ramener avec son futon pour camper dans le salon. Bakugo le dévisagea pendant quelques secondes sans rien dire, ce qui mit le rouge mal à l'aise. Celui-ci fit mine de se lever mais le blond l'arrêta en l'étranglant à moitié avec son bras
— Allez-y, j'ai deux mots à dire à cette tête d'enclume, dit-il aux autres qui prirent congés sans autre forme de procès.
Le fan d'All Might leur laissât un peu d'avance avant de s'adresser à Iida et Todoroki.
— Le quittez pas des yeux parce que s'il se barre encore, je le bute. Amènes-toi, dit-il ensuite à Kirishima.
Sans un mot, ils prirent l'ascenseur, puis se dirigèrent vers la chambre de Bakugo devant laquelle 'La bombe' s'arrêta. Il vérifia qu'ils étaient bien seuls dans le couloir avant de regarder sa porte. Les yeux fixé sur la poignée, Bakugo se demandait s'il n'allait pas faire une grosse connerie quand Kirishima lui demanda en baillant.
— Qu'est-ce qu'il y a Bakugo? Y a un problème?
— Et puis, merde! soupira le blond agacé avant de se retourner d'un bloc face à Eijiro. Écoutes bien ce que je vais te dire parce que je me répéterai pas.
Kirishima fronçât les sourcils mais acquiesça.
— Toi et moi dans le même lit ce soir et tous les autres soirs., dit-il de but-en-blanc à Red qui hoqueta de surprise. Je veux pas de oui-mais-non ou de peut-être. C'est oui ou c'est non, point-barre.
— Je... Euh... attends, donnes moi une minute...
— Je vais éclaircir les choses pour toi: Y aura pas de cul ce soir, ni demain mais après, j'en sais rien, on verra si on est encore là et si on veut aller jusque là. Mais qu'on soit bien clairs toi et moi, c'est pas une soirée pyjama que je te propose. Si tu rentres dans cette chambre, on sera pas camarades de classe, collègues, amis ou je-ne-sais quelle connerie du genre sex-friends ou ché pas quoi. expliqua-t-il d'une voix grondante. Si tu rentre dans cette chambre, t'es à moi jusqu'à ce que je crache mon dernier souffle, Kirishima Eijiro.
Sur ces mots, il entra dans sa chambre et en ferma la porte avant de la rouvrir aussi sec.
— Je la ferme mais pas à clé. Si t'es pas dans mon pieu avant que je m'endorme je considérerai que ta réponse est non et on passe à autre chose. Décides-toi mais fais vite, je m'endors facilement et là, je suis vanné, termina-t-il avant de refermer la porte.
Katsuki hésita quelques secondes lorsqu'il entendit Kirishima pouffer derrière la porte. Puis, il haussât les épaules et se dirigea vers son lit.
A lui de voir. C'est pas comme si je pouvais décider pour lui.
En accord avec lui-même, il tomba le short qu'il portait et jeta son T-shirt quelque part pour ne rester qu'en boxer. Le pas lourd, il se glissa dans ses couvertures avec un gémissement de satisfaction dont la fin fut couverte par le bruit de la porte qui s'ouvrait et se refermait. Le tout n'ayant duré que quelques secondes.
— " Je suis à toi". Carrément? se moqua Red en ramassant le linge de l'autre pour le mettre sur sa chaise.
— Si t'es pas content, la porte est là.
— J'ai pas dis ça. rétorqua le rouge en se déshabillant pour se retrouver dans la même tenue que son camarade.
— Alors ferme ta gueule et viens ici.
Red Riot pouffa une nouvelle fois avant de prendre place dans les bras du blond qui n'avait pas ouvert les yeux durant leur échange. Il gigota un peu pour trouver sa place et se caler tout contre le blond qui soupira d'exaspération.
— Dans ce cas, tu es à moi aussi, pas question de partager. murmura le rouge d'une voix étouffée par le torse de son camarade.
—Évidement abruti. Maintenant fermes-la et dors.
Kirishima rit et ferma les yeux.
Bakugo Katsuki senti Kirishima sourire pendant qu'il l'embrassait sur le front. Il retint un énième soupir.
— Ta gueule...
