Disclaimer : L'univers et les personnages d'Harry Potter appartiennent à J.K. Rowling. Je ne suis qu'un bourreau parmi tant d'autres qui se plaît à tordre l'espace et le temps de ce monde, afin de dévier les protagonistes de leur droit chemin… Paix à leur vertu.

Rating : M

Couple : Harry/Drago

Avertissement : Slash / Yaoï / Scène adulte explicite (par précaution)

Périodicité : Toutes les semaines, 17 chapitres prévus (pour le moment)

Remerciement : Un grand merci à F. et Imaginaction pour leur travail de bêta ! Sans eux, cette histoire n'aurait pas la même saveur !

Petit mot :

Bonjour à tous !

Comme à mon habitude, une fois tous les X ans, je sors l'un de mes nombreux projets de FanFiction abandonnés et je lui donne vie.

J'espère que cette histoire, ébauchée pendant ma période « vélane », vous plaira ! =D

Je vous souhaite une bonne lecture,

Joyeuse Saint-Valentin !

Des bisous

Malle-a-lys


Cela faisait plusieurs années qu'Harry avait trouvé une combine pour réduire les contrariétés de sa célébrité, et cela tenait en une phrase.

Casser les pieds au lieu de serrer des mains.

Une charmante philosophie, élevée au rang d'art de vivre, qui constituait son quotidien.

Il avait si bien appliqué la leçon qu'être odieux lui était devenu naturel et, Merlin lui soit loué, c'était une vraie source de délivrance et de plaisir insoupçonnée.

Harry ne manquait d'ailleurs aucune occasion de s'exercer à son art. Tout prétexte était bon pour cultiver son image et récolter les fruits de son dur labeur : la tranquillité.

Ce fut avec cette ligne de conduite en tête, qu'Harry rejoignit ses amis installés au milieu de l'amphithéâtre ridiculement bondé. Sans un « Excusez-moi », ‹Pardon› ou même un pauvre « Je passe » préventif, Harry se tailla une haie d'honneur pour accéder à son siège ; les pieds de ses collègues outrageusement piétinés comme tapis rouge et les jurons à peine étouffés comme acclamation, améliorèrent sensiblement son humeur.

Malheureusement pour lui, c'était sûrement le moment le plus palpitant qu'il allait vivre de la soirée.

« C'est pas trop tôt Harry » l'accueillit le ton réprobateur d'Hermione « même Ron est arrivé avant toi. »

« Hé ! » Protesta mollement le concerné.

« T'en es sûre? » lui rétorqua Harry, qui ne peut retenir un rictus d'anticipation au regard perplexe de son amie « J'ai bien peur que tu aies été trop occupée à émasculer mon meilleur ami pour t'apercevoir de mon arrivée. »

L'effet de son trait d'esprit, si l'on pouvait appeler ça ainsi, fut saisissant.

Il n'y avait pas de mot pour décrire l'indignation dépeinte sur le visage d'Hermione, fait rare, il semblait même que ces derniers avaient déserté sa propre bouche. Le teint livide de Ron, quant à lui, trahissait clairement son choc.

Seuls les tressautements de Ginny, installée à ses côtés, lui confirma qu'au moins l'une des personnes de son auditoire avait été charmée par sa verve.

« Harry, t'es incorrigible sérieux ! » commença Ginny d'un ton faussement réprobateur « Avant de parler vérifie tes sources… Pas vrai Ron? Ta paire de baloches ça fait un moment que t'as fait une croix dessus, non? »

« Vous deux, vous êtes… Arg ! » S'agaçât Hermione avant de lâcher l'affaire et de s'en prendre à Ron, pour son manque de répondant.

Harry entendit de nouveau Ginny pouffer à côté de lui, mais il n'avait pas le cœur à la suivre. La distraction de charrier son amie n'était pas assez excitante pour l'émouvoir.

Non pas qu'il était de mauvaise humeur, mais plutôt blasé. Il n'avait aucune envie d'être ici et d'assister pour la énième fois à la représentation de ses collègues, tous départements confondus, se trémoussant et s'égosillant en tutu sur une scène.

Merlin l'en délivre, le dernier événement lui avait déjà donné de quoi supplanter ses cauchemars les plus noirs…

Vraiment, quelle perte de temps grotesque !

« Tu m'écoutes? » Le réprimanda Ginny en pinçant son bras méchamment.

La jeune femme ne lui laissa pas le temps d'un moment de grâce, pour pleurer la perte certaine de son membre — qu'Harry massait piteusement -, avant de continuer.

« C'est rare que tu sois aussi désagréable avec Hermione, après je me suis bien marrée, mais c'est pas ton genre, enfin… » Sauf avec le reste du monde qui ne sont pas tes amis, compléta Harry en pensée. « Tu vois ce que je dire. Bref, dis-moi qu'est ce qui ne va pas? » Fini-t-elle d'un ton soucieux.

Harry baissa la tête et souffla un bon coup.

Depuis le début de la soirée, il essayait tant bien que mal de s'auto-persuader de son indifférence, mais la véritable source de son malaise était une trop vieille connaissance qui ne pouvait être ignorée bien longtemps.

Harry détestait toujours autant être en public.

Il ne s'était jamais fait à cette célébrité qui lui donnait ces sensations d'observation perpétuelle et de mise à nu qu'il avait en horreur. Bien que sa mauvaise réputation, durement acquise, le préservait de la majorité des regards et des atteintes à son intimité. Lors d'événements comme celui-ci, il ne pouvait échapper au regard, aux messes basses et à son lot de ragots.

« Hum… Malfoy, c'est ça. » Déduit-elle de son moment de silence, le regard fixé sur les lourds rideaux de soie rouge et hochant la tête d'un ton docte.

« Quoi Malfoy? » S'agaçât Harry tout à coup tiré de sa mélancolie.

« Oh Harry franchement, avec toi c'est toujours la faute de Malfoy ! » S'exaspéra-t-elle en levant les yeux au ciel. « Malfoy a triché pour rentrer au ministère c'est sûr, Malfoy a encore fait exprès de prendre la table où je m'assoie d'habitude. Y'a plus de tarte à la citrouille, Malfoy a dû prendre la dernière juste pour me faire chier. J'ai mis mon froc à l'envers aujourd'hui, encore un coup de… »

« Stop, stop ! C'est bon j'ai compris ! » Le coupa Harry piqué au vif « N'empêche je suis sûr qu'il a fait exprès de… D'accord, d'accord, j'arrête promis ! » Se rétracta-t-il face au regard assassin de Ginny.

« Pas crédible. » Rétorqua son amie en secouant sa tête d'un air dépité « Mais bon, je te concède que c'est agaçant que ce soit lui la vedette de ce soir… Après, je t'avoue qu'une part de moi à hâte de voir ça, après tout Blondie s'est bien arrangé depuis Poudlard… »

« Quoi ? »

« Oh Harry, fais pas ton innocent ! Tout le monde sait qu'il est la vedette de ce soir, fais pas genre de pas être au courant ! »

Pourtant il semblerait que si. La deuxième alternative supposait qu'il avait occulté cette information dans un déni béni et heureux qui venait de prendre fin brutalement. Hum, plausible également.

« Accepte-le c'est tout. Les temps changent, et Malfoy est maintenant plus apprécié que toi. »

Au léger rougissement des joues de la jeune femme et à sa soudaine envie de retirer son pull, Harry se dit que les temps avaient en effet bien changé.

Sans aucun doute.

« Quoi? » lui demanda Ginny, sur un ton défensif, en lui lança un regard peu amène en réponse à son regard accusateur.

« Rien, rien. » Affirma Harry, même s'il n'en pensait pas moins.

Il y a quelque chose qui clochait avec Malfoy. Ce n'était pas la première fois, et sûrement pas la dernière, que ce genre de pensée fugace lui traversait l'esprit. Mais cette fois-ci, c'était différent. Vraiment différent.

Harry focalisa alors son regard sur la scène en face de lui, développant une soudaine curiosité pour ces appendices de toiles rouges, qui cachaient à la vue de tous les horreurs à venir.

Peu de temps s'écoula avant que trois coups sonores furent frappés.

BAM. BAM. BAM.

Kingsley, chef d'Harry, et accessoirement ministre de la Magie, s'avança sur le devant de la scène, la baguette fermement pressée contre sa gorge, comme s'il voulait attenter à sa vie à la moldu.

Si seulement…

À l'aide d'un Sonorus, il annonça le début des festivités.

« Mesdames et messieurs de tous ministères et invités d'exceptions, merci d'être présents ici ce soir pour les festivités interdépartementales ! »

« Comme si on avait eu le choix » grommela Harry, mais pas assez bas pour éviter un coup de coude hargneux de Ginny dans les côtes et le regard désapprobateur d'Hermione.

« Il est si bon de se retrouver tous réunis ici en cette occasion… » poursuivit Kingley. « et de se rappeler que même si nous ne sommes pas du même service, nous soutenons la même cause : le bien-être de la population sorcière d'Angleterre, et nous poursuivons ensemble le même but : assurer le meilleur des services qui soient. C'est pour cela que je vous invite à applaudir bien fort nos volontaires des différents départements, qui ont collaboré et travaillé sans relâche pour vous fournir les merveilleux divertissements qui vont suivre ! »

Sous les acclamations de la salle, Kingsley sourit avant de lever la main pour apaiser la foule.

« Ce soir nous allons commencer par une interprétation musicale et dansante de La légende de Merlin ! Je vous demanderais de nouveau un tonnerre d'applaudissements pour nos magnifiques chanteurs et danseurs ! »

Dans un pop sonore, Kingsley disparut de la scène, et les rideaux s'ouvrirent sous les acclamations renouvelées.

Il était évident que le décor était l'œuvre du département des enchantements. L'arrière-scène était un paysage sans fond apparent, où l'on apercevait un château médiéval au loin, ainsi que des villages parsemés sur les collines environnantes.

Sur scène Harry reconnut certains de ses collègues, dont Linda du département de la régularité magique, jouant une sorcière moyenâgeuse, Melvis de la sécurité intérieure, déguisé en moldu, et James jouant le rôle d'un preux chevalier défendant de son sabre le paysan de la sorcière mal comprise.

Il ne fallut pas plus de deux minutes pour qu'Harry ne tomba dans un profond ennui. Ennui qu'il tenta de distraire en tournant sa tête dans tous les sens, à la recherche d'une certaine tête blonde qui n'était pas sur scène.

Le salaud avait trouvé une combine pour échapper à ses obligations.

Après quelques remontrances de Ginny, qui tentait tant bien que mal de suivre l'histoire, Harry réfléchit à l'éventualité d'essayer peut-être, dans un effort conséquent, de rattraper les wagons, mais… Non. Enfin jusqu'à ce qu'il entendit…

Une voix.

Ou plutôt un chant. Un chant magnifique porté par une voix douce et grave.

Le timbre était parfait, les notes épurées et la mélodie harmonieuse. Harry sentit son pauvre cœur ému par tant de beauté se tendre impulsivement et battre, tentant désespérément d'accompagner le chanteur de sa rythmique heurtée.

Le corps vibra de passion, Harry se détourna de son ami pour poser son regard sur la scène, brûlant de savoir qui pouvait être cet être enchanteur.

À sa vision, son cœur fit un salto arrière, en prémisse d'une chute libre dans son estomac.

Son vocabulaire faisait cruellement défaut pour décrire la force de son admiration, de son attraction et du désir qu'il ressentait en cet instant.

Dans les faits, un homme se tenait sur scène muni d'une cape verte et d'un capuchon rabattu sur le visage. Il évoluait parmi le décor et chantait des paroles d'outre-temps. Rien d'extraordinaire.

Toutefois, dans les mouvements gracieux de son habit, dans la cassure que sa danse imposait à ses membres, dans le reflet des projecteurs éclairant sa peau nacrée, et dans les notes voluptueuses qui naissaient de sa gorge pour venir mourir à ses oreilles, se nichait la perfection.

Totalement subjugué, il se demanda qui pouvait bien être cet individu, ce collègue qu'il n'avait jamais vu auparavant. Il mourait d'envie de voir son visage, seulement le capuchon de sa cape était rabattu, ne révélant qu'un menton pointu et des lèvres couleur bouton de rose.

La tension était à son comble quand l'homme, interprétant Merlin, révéla son visage au Roi Arthur, et par la même occasion à la salle entière.

Harry qui avait à peine osé respirer, de peur de que cette vision s'évanouisse, prit une profonde inspiration. Ce n'était pas un homme. Non, c'était un être tombé du ciel.

Ses cheveux clairs, presque blancs avaient l'air si aériens qu'ils voletaient autour de sa tête comme portés par un vent inexistant. Ses mèches souples et soyeuses encadraient un visage mutin et ciselé et mettaienten valeur des yeux d'un gris envoûtant.

Harry ne put que concéder son obsession soudaine et irrémédiable par ce sorcier à l'allure divine. Harry était totalement envoûté… Mais ce fut cette impression tenace que sa vie prenait un nouveau sens à cet instant, qui le persuada que l'être en face de lui ne pouvait être totalement humain.

L'évidence le percuta de plein fouet.

Dans les yeux hagards d'Harry, une lueur de triomphe perça le voile opaque de son envoûtement, et retroussa aux passages ses lèvres d'un léger sourire entendu.

Vélane.

Cela ne faisait aucun doute.

« Alors Harry, tu ne trouves pas que Malfoy est magnifique? » Lui lança Ginny d'un air taquin.

Ne faisant toujours pas confiance à sa voix, il préféra hausser les épaules et feindre l'indifférence, ne pouvant toutefois détourner les yeux de son ancien rival.

En effet, Malfoy était magnifique, il fallait être aveugle pour ne pas y agréer. C'était bien beau tout ça, mais ce n'était pas tout ! Son attraction sur les foules, sa nouvelle réputation, son amabilité feinte… Vélane.

Malfoy était un putain de Vélane.

Harry était sûr d'une chose, Malfoy utilisait et gardait cet avantage génétique caché de tous pour pouvoir charmer et obtenir tout ce qu'il désirait. Il était temps de mettre un terme à la supercherie, et s'il fallait se dévouer, alors Harry le ferait.

Oh que oui, il se ferait une joie de le démasquer.

Pour la première fois, Harry laissa son esprit et ses pensées louer la grâce, l'élégance et la beauté de Malfoy qui continuait d'évoluer sur scène, insouciant, et faisant don de ses charmes à son auditoire.

Après tout, Harry n'avait pas à se sentir coupable d'apprécier la magie du moment, surtout quand il y était contraint par un coup du sort.


A suivre...