Bonjour tout le monde, j'espère que vous avez passé un bel été et que la rentrée se passe bien pour vous.
Voici la suite, ça avance tout doucement, mais ça avance.
Disclaimer : Final Fantasy XV ne m'appartient pas.
Chapitre 21 : la fin d'une ère…
« La Prophétie du Roi de Lumière est apparue pour contrer le Fléau des Étoiles. Mais la Prophétie a-t-elle été prononcée à cause du Fléau des Étoiles, ou bien le Fléau des Étoiles est-il apparu à cause de la Prophétie des Rois ?
Traité de Cosmologie, Nifleheim, an 270 »
Noctis se réveilla avec un terrible mal de crâne. Bien que peu fréquente, la situation avait quelque chose de familier. Ce n'était pas la première fois que le jeune homme souffrait de sévères crises de migraines qui pouvaient le clouer au lit toute une journée. Apparemment, c'était une des conséquences de la magie du Cristal.
Quand il était encore au lycée, Noctis avait interrogé son père sur les effets de la magie de Bahamut. Á l'époque, il commençait à peine à en ressentir les effets négatifs. Quelques maux de crânes, quelques douleurs dans les articulations, et le plus souvent une intense fatigue qui s'abattait sur lui sans prévenir. Régis l'avait fixé de ce regard usé et résigné que Noctis avait toujours détesté.
« La magie de Bahamut est à la fois un don et une malédiction, » avait soupiré le roi. « Vois-tu, Noct, la magie du Cristal est la forme la plus brute d'énergie que nous pouvons trouver à l'état naturel. Elle existe au cœur même d'Éos, au centre de notre planète. Elle se diffuse vers la surface via des ondes qui perdent en intensité au fur et à mesure qu'elles approchent de la surface. Tu connais déjà l'existence des sanctuaires. Ce sont les emplacements où la magie d'Éos émerge du centre de la planète via des sortes de méridiens. Les deux lignées sacrées de Bahamut peuvent y régénérer leur magie, et même les gens ordinaires ressentent la concentration de magie dans les sanctuaires. Des relevés scientifiques ont permis de prouver l'existence d'ondes de magie plus fortes dans les sanctuaires qu'en-dehors. »
Ça, Noctis le savait déjà à l'époque. Il l'avait appris comme tous les autres adolescents lucisiens en cours de sciences de la vie et de la terre. Mais à la différence de ses camarades, le jeune prince n'avait jamais eu besoin de quelconque appareil pour sentir la présence de la magie. Entrer dans un sanctuaire, c'était comme entendre son être hurler de joie. Il avait toujours l'impression que son corps « s'alignait » avec la magie d'Éos, comme s'il était un instrument qu'on venait enfin d'accorder pour qu'il joue juste.
« C'est exactement le même phénomène sur le site du Météore de l'Archéen, » avait poursuivi Régis. « Mais en beaucoup plus amplifié. Sur ce site, les ondes de la magie d'Éos sont supérieures à celles des sanctuaires. Et c'est là que ça se corse. Car si le Météore représente une immense source d'énergie pour la région – ce n'est pas pour rien que Lestallum a créé son complexe de centrales énergétiques autour du site – il représente aussi un danger pour les gens ordinaires. Tu connais les ouvrières des centrales de Lestallum ? Elles travaillent toujours en combinaison étanche pour se prémunir contre les effets de la magie qui irradie du Météore. »
Noctis avait deviné que lui, comme son père ou Luna, n'auraient pas eu besoin de combinaison pour s'approcher du Météore. Régis avait hoché la tête, comme s'il avait compris ce que son fils pensait à cet instant.
« Nous, membres des lignées sacrées de Bahamut, supportons bien mieux que les autres les ondes élevées de la magie d'Éos car elle court littéralement dans nos veines, » avait dit le roi. « Mais Noct, tu dois comprendre que nous restons des êtres humains. Et notre corps n'est pas conçu pour supporter une telle énergie. Notre métabolisme doit gérer une force incommensurable qui nous soutient autant qu'elle nous use. C'est pourquoi nous avons la triste réputation de vieillir vite, de mourir jeune… »
« Même Lunafreya ? » avait questionné Noctis, inquiet.
Á l'époque, l'idée de perdre son amie prématurément lui avait paru complètement absurde. Lunafreya, qui n'avait que vingt ans à l'époque, avait semblé aussi vigoureuse que n'importe quelle autre jeune femme du même âge. Le sourire triste de son père lui avait glacé le sang.
« Même Lunafreya, » avait-il confirmé. « Sa magie se manifeste d'une manière différente de la nôtre, mais elle vient de la même essence. En nous choisissant, Bahamut a forcé nos corps à composer avec une force qui les dépasse, et de loin. C'est pour ça, Noct, que tu dois faire très attention à chaque fois que tu utilises la magie. »
Cette conversation remontait à cinq ans. Noctis se souvint de chaque mot alors qu'il ouvrait péniblement les yeux, les tempes lancinantes. Car, pour la première fois depuis bien longtemps, il ne ressentait plus la magie du Cristal en lui.
Son propre corps lui semblait étrangement vide sans sa force familière et dévorante. Son sang lui paraissait froid, ses os semblaient étrangement fragiles, comme s'ils étaient en porcelaine. Et il se sentait léger, étonnement léger, comme s'il pouvait flotter dans les airs. Et tout était… silencieux, réalisa-t-il dans la brume de son mal de crâne. Il ne comprenait pas pourquoi, mais c'était comme s'il avait cessé d'entendre quelque chose qu'il avait toujours entendu.
Le jeune homme poussa un grognement et roula sur le matelas. Il ne se souvenait plus comment il avait atterri dans un lit. Il porta une main distraite comme ses tempes, avant de sentir des doigts se poser sur son poignet.
– Noct ?
Noctis prit quelques secondes à reconnaître la voix qui résonna juste à sa gauche. Son cœur se serra alors qu'il força ses yeux à s'entrouvrir. La lumière du jour ressemblait à un couteau qu'on lui plantait dans le cerveau, mais ses efforts furent cependant récompensés par un visage familier.
– I…Iggy…, marmonna-t-il avec peine tant ses lèvres avaient du mal à remuer. T'es… T'es en vie…
Il avait refermé les yeux trop vite pour apercevoir le visage dévasté d'Ignis. Il sentit seulement son ami resserrer les doigts autour de son poignet.
– Oui, soupira le jeune Scientia. Je suis vivant… Et toi aussi. On a tous été très inquiets. Apparemment, tu es resté inconscient pendant quasiment vingt-quatre heures.
– Tous… ? fit le roi d'une voix pâteuse.
– Nous sommes là, Noct, fit la voix de son père sur sa droite.
Noctis tourna mollement la tête vers Régis. Il avait l'impression de couler dans un océan de coussins. La main de son père se posa sur son épaule, et le jeune homme poussa un petit soupir.
Cela prit quelques minutes, mais il parvint à garder les yeux ouverts après plusieurs efforts. Quelqu'un avait tiré les rideaux devant la fenêtre, plongeant la pièce dans une pénombre bienfaitrice. Noctis pouvait sentir sa migraine s'atténuer doucement, alors qu'il regardait autour de lui. Il reconnut sans mal le contour familier de ses appartements, et remarqua sans surprise que toutes ses affaires avaient disparues : les vêtements dans son dressing, ses livres dans sa bibliothèque, tous ses papiers sur son bureau. Plus aucun tableau sur les murs ni de tapis sur le parquet. C'était comme si une entreprise de déménagement était passée et avait vidé la pièce.
Régis et Ignis étaient à son chevet. Tellus se tenait juste derrière son neveu, posant une main protectrice sur son épaule. Cor et Clarus étaient l'un devant la fenêtre et l'autre devant la porte menant au couloir, qui était bien évidemment verrouillée. Nyx était absent.
– On a été séparés, gronda Cor en fronçant les sourcils. Après que tu te sois évanoui, l'Impératrice est devenue folle de rage. Elle voulait te faire exécuter comme un chien, tu le sais, ça ?
Noctis n'était pas vraiment surpris, mais l'entendre lui glaça les os. Il se redressa péniblement contre ses oreillers.
– Qu…Qu'est-ce qu'il s'est passé exactement ? demanda-t-il.
– Á toi nous le dire, rétorqua le Maréchal en fronçant les sourcils.
Il était visiblement en pétard. Ça non plus, ça n'étonnait pas Noctis. Cor était toujours furieux quand les choses ne se passaient pas comme il les avait prévues. Heureusement, Tellus vint à sa rescousse.
– Tu as perdu connaissance, mais ce que tu as essayé de faire a fonctionné, dit le conseiller royal. Le prince Argentum s'est… réveillé de sa transe.
S'il en avait eu la force, Noctis aurait écarquillé les yeux de surprise et il aurait sauté de joie. Au lieu de cela, il se contenta d'un battement de paupières léthargique. Ses muscles déjà relâchés se relaxèrent encore un peu plus. Il papillonna dangereusement des yeux, luttant contre une horrible envie de s'endormir.
Prompto allait bien. Prompto était tiré d'affaire. Noctis avait réussi à le sauver.
– Mais le Chancelier Izunia s'est enfui, poursuivit Tellus. Il a complètement disparu. Les impériaux ont fouillé la Citadelle et même toute la ville. Aucune trace de lui. L'Impératrice nous a fait enfermer ici parce que son frère lui a demandé de nous épargner et de ne pas nous séparer. Il a même fait en sorte qu'Ignis soit avec nous. Par contre, il a voulu qu'Ulric vienne avec lui.
Le soulagement teintait la voix du conseiller royal tandis qu'il posa sa deuxième main sur l'épaule de son neveu. Après la mort de Gladio, Noctis peinait lui aussi à croire qu'Ignis était bien là avec eux, en chair et en os.
Cor se racla la gorge bruyamment.
– Je crois que tu as oublié de préciser le plus important, Tellus, gronda-t-il. Le Cristal.
Le Maréchal n'avait jamais l'air vraiment commode, mais il paraissait aujourd'hui singulièrement sinistre. Pour une raison que Noctis ne s'expliquait pas, son expression lui faisait froid dans le dos. Il balaya la pièce du regard, en quête d'explications. Ce fut Clarus qui lui apporta une réponse. Il tira doucement les rideaux de la fenêtre, dévoilant un éclat de lumière rouge qui se faufila dans la pièce.
Le soleil se couchait sur Insomnia. Clarus le fixa avec un regard terne.
– Il est trois heure de l'après-midi, annonça-t-il.
Noctis fronça les sourcils.
– Qu…Quoi ? balbutia-t-il, la voix pâteuse.
Il lança un regard autour de lui, cherchant à s'assurer auprès de ses aînés qu'il ne s'agissait pas d'une blague. Aucun visage ne s'éclaira d'un sourire rassurant. Tout le monde paraissait lourdement abattu et résigné, Régis le premier.
– Ca commence, fit Cor d'une voix sinistre. La descente d'Éos dans les ténèbres.
Il coula un regard en direction de Régis. Dans la lumière rouge de ce crépuscule, les yeux gris du vieux roi paraissaient ternes, comme deux pièces d'argent usées. Il avait un air hagard et exténué.
– Cela aurait dû se produire après que tu sois entré dans le Cristal, révéla-t-il à son fils sur un ton défait. Le monde sombre dans le chaos pendant que le roi de Lumière se régénère dans le cœur d'Éos.
– Le problème, c'est que le roi de Lumière a cédé son trône à un autre, railla Cor. Et que le Cristal ne diffuse plus de lumière.
Le cœur de Noctis se serra. Il darda un regard paniqué au Maréchal.
– Qu'est-ce que tu racontes ?
– C'est la vérité, Noct, soupira Régis. Le Cristal engendre le Fléau des Étoiles. Je n'aurais jamais cru ça possible, mais c'est pourtant ce qu'il se passe.
– D'où cette soirée très précoce, ajouta Tellus en désignant le soleil couchant par la fenêtre. Si la lumière du Cristal s'éteint, alors la lumière entière d'Éos finira par disparaître définitivement.
Une nuit sans fin. Noctis en avait entendu parler, comme absolument tous les lucisiens – et probablement les impériaux. C'était une histoire que l'on racontait aux enfants. La fin apocalyptique que prédisait la Prophétie sans l'intervention du Roi Élu du Lucis. La lumière d'Éos était condamnée à disparaître, dévorée par le Fléau des Étoiles.
Avait-il précipité la chute du monde en donnant sa lumière à Prompto ? Mais quel autre choix avait-il ? Il était en train de mourir, tout comme Prompto, lorsque le Fléau s'était éveillé en lui.
Sa tête bourdonnait toujours. Un voile blanc commençait à tomber devant ses yeux. Il s'effondra contre ses coussins, tâchant de rester conscient tout en essayant de trouver une explication logique à la situation. Á sa responsabilité. Venait-il de condamner le monde entier ?
– Mais… j'avais pas le choix…, s'entendit-il murmurer. Rompre le lien entre nous n'aurait pas suffit.
– Non, concéda Régis d'une voix douce. Mais ça aurait peut-être pu retarder cette échéance.
Noctis lança un regard vers son père. Il se sentait étrangement engourdi, physiquement comme mentalement. Il fixa Régis dans les yeux, d'adulte à adulte, de roi à roi.
– Est-ce que tu me reproches ma décision ?
Les yeux de Régis étaient sans âge. Ils étaient intemporels, porteurs de la connaissance et de la puissance de sa lignée. Noctis savait que les siens étaient identiques. Il savait qu'il partageait désormais quelque chose avec son père.
Le poids de leurs ancêtres. Le poids de leur destinée. Le poids de leurs choix.
– Tu as choisi en ton âme et conscience, répondit Régis. Je ne peux rien te reprocher.
– Mais… et la Prophétie ?
Noctis avait tourné le dos à la destinée qui lui avait réservée. Il aurait pu prétendre qu'il avait agi ainsi par esprit de contradiction – pour prouver à Bahamut et au reste du monde qu'il était Noctis Lucis Caellum au lieu d'être un Élu sur lequel on avait chargé le poids du monde. Et peut-être était-ce un peu le cas.
Mais il ne regrettait pas sa décision d'avoir choisi Prompto comme vassal. D'avoir cédé son trône au prince impérial, de lui avoir sauvé la vie. Il jeta un regard au soleil couchant. La lumière du crépuscule était rouge comme du sang. Il se sentait responsable, pourtant il n'arrivait pas à ressentir le moindre regret. Pas pour avoir fait confiance à Prompto.
Quelque chose dût se voir sur son visage, car lorsque le jeune homme reporta son regard sur son père, Régis se pencha en avant. Il posa une lourde main sur son épaule, planta ses yeux dans ceux de Noctis.
– Tu as fait ton choix. Maintenant, à Bahamut de faire le sien.
OOO
Un silence de cathédrale régnait au sein du Sanctuaire des Six. La lune, qui trônait dans un ciel anormalement nocturne telle la régente remplaçant le soleil disparu trop tôt, glissait des rayons pâles à travers le trou qui perçait la coupole. Ils illuminaient les débris de pierres qui jonchaient toujours le sol dallé, derniers reliquats ce que furent jadis les statues représentant les Astraux. Au milieu du désastre gisait le corps familier d'un chien à la fourrure noire.
Nyx s'agenouilla au sol et effleura les poils d'Umbra. L'animal était couché sur le côté, la gueule entrouverte, ses yeux d'or recouverts d'un voile opaque. Aucune étincelle de vie ne les animait. Et lorsque Nyx glissa sa main contre le cou de l'animal, il ne fut pas surpris de sentir une peau froide contre la sienne.
L'ancien Glaive poussa un soupir inaudible, se sentent encore plus las et plus usé qu'il ne l'était déjà. Il ignorait pourquoi ses pas l'avaient ramené ici. En vérité, il ignorait vraiment quelle marche à suivre. La débâcle de la salle du trône l'avait grandement perturbé, et il ne cessait de voir, encore et encore, les yeux rouges du Prince Argentum, la silhouette inconsciente du roi Noctis.
Pour une raison qu'il ne se l'expliquait pas, le Prince Argentum ne l'avait pas fait enfermer avec Régis et les autres dans les appartements de Noctis. Sans armes ni armures, et privé définitivement de la magie du Cristal, l'ancien Glaive était inoffensif au milieu du palais occupé par les troupes armées du Niflheim. Aussi, on le laissait se promener dans les couloirs de la Citadelle comme s'il était un chat errant. Bien entendu, il ne pouvait pas quitter la Citadelle. Des Magitecks surveillaient chaque issue sans lui laisser la moindre chance de s'échapper.
Nyx se sentait à la fois vidé et profondément chamboulé. Toute sa réalité venait de changer en l'espace de quelques jours. Ses anciens idéaux n'avaient plus lieu d'être. Et l'avenir, avec la contamination du Cristal et la brusque tombée de la nuit, s'avérait des plus incertains. La découverte du corps sans vie d'Umbra était comme un choc que l'esprit de Nyx était trop engourdi pour ressentir.
Il leva des yeux vitreux vers les deux uniques statues rescapées de la colère et de la douleur de Clarus. Bahamut et le couple formé par Shiva et Ifrit se faisaient face dans le silence du Sanctuaire comme des sentinelles qui observaient passivement le chaos se déroulant devant eux. Umbra était-il venu jusqu'ici pour mourir, au plus près des entités divines dont il faisait partie ? La mort l'avait-elle cueillie à l'instant où Noctis avait renoncé à son trône ? Ou bien était-ce le coma de Lunafreya, relayée par la presse d'Accordo, qui avait provoqué son décès ?
L'ancien guerrier n'avait aucune réponse à ces questions. Mais il savait ce qui lui restait à faire. Il prit le corps sans vie du chien dans ses bras, et il se leva sans un mot. Ses pieds le guidaient vers la sortie, lorsqu'il sentit soudain un parfum de fleurs lui chatouiller les narines. Le jeune homme se figea avant de se retourner lentement.
Une silhouette drapée dans de riches étoffes fleuries flottait dans les airs, tel un fantôme. Shiva avait conservé sa forme de Gentiana, mais ses yeux grands ouverts brillaient comme deux gemmes dans la pénombre du lieu. Il irradiait d'elle une puissance tranquille mais non pas moins intimidante, semblable à celle d'une rivière calme qui pouvait se transformer en torrent en moins d'une seconde.
Prudent, Nyx s'adossa contre le mur et n'osa pas interpeller la déesse. Gentiana savait probablement qu'il était là, mais elle l'ignora et fixa la statue de Shiva et Ifrit dans un silence contemplatif. Se remémorait-elle des jours plus heureux auprès de son aimé ? Nyx l'observa tandis qu'elle se rapprochait doucement du visage de pierre d'Ifrit.
Elle tendit une délicate main, blanche comme de la porcelaine dans la lueur d'argent de l'astre nocturne. Ses doigts effleurèrent la mâchoire de l'Infernien, et y déposèrent une délicate dentelle de givre. Émerveillé malgré lui, Nyx admira les fils de glace se tisser le long du visage de la statue, dessinant des arabesques sous ses yeux et jusqu'à ses tempes. Gentiana s'approcha encore un peu plus, et l'espace d'un instant, la figure de pierre d'Ifrit disparut derrière l'épais rideau de cheveux de la divinité alors qu'elle déposait ses lèvres contre celles de la statue.
L'air se refroidit instantanément et ce qui ressemblait à une brise glacée balaya le Sanctuaire, même si Nyx savait qu'il n'y avait pas une once de vent dans la pièce. Il sentit un frisson lui parcourir l'échine et il serra le corps sans vie d'Umbra contre lui. Gentiana se sépara finalement d'Ifrit, dévoilant le visage de la statue dont les yeux de pierre brillaient maintenant comme deux braises incandescentes dans la pénombre.
Nyx se raidit, sentant la dangerosité en même temps que l'émerveillement du spectacle auquel il assistait. Une odeur de bois calciné se mêla à celle des fleurs, formant un étrange parfum qui monta rapidement à la tête du soldat. Une voix à la fois grave et mélodieuse rompit soudain la quiétude du Sanctuaire, et prononça des paroles dans une langue que nul ne parlait sur Éos. Pourtant, Nyx en comprit chaque mot.
« Éveille-toi, ô Prince de Ravatogh, » dit Gentiana. « Quitte les ténèbres et répond à l'appel d'Éos. »
« Que me veux-tu, mon aimée ? » gronda la statue d'une voix tonitruante qui fit trembler les murs du Sanctuaire et les os de Nyx qui se ratatina littéralement sur lui-même. « Les rois sacrés du Lucis ne sont plus. »
Ses lèvres demeuraient figées dans la pierre, pourtant la statue vibrait au rythme des mots prononcés par l'Infernien.
« La lignée de l'Ouest vit, » répondit Gentiana. « La lignée de l'Est est morte, pourtant elle marche de nouveau dans la lumière. L'héritier de ta lignée s'est levé, Roi de Ravatogh. Continuons ce que nous avons commencé. »
Les délicats fils de givre que la divinité avait tissé sur le visage de la statue prenaient une teinte rouge et s'enfonçaient lentement dans la pierre comme un tatouage. L'odeur de brûlé devenait de plus en plus prégnante, supplantant le parfum fleuri dégagé par Gentiana. La lueur qui illuminait les yeux d'Ifrit redoubla d'intensité.
« Qu'as-tu fait, reine de l'Ouest ? » gronda-t-il.
« Léviathan a quitté son sanctuaire. »
Gentiana posa sa main contre celle d'Ifrit. Les fils de givre, devenus incandescents et brûlant comme de la lave, se propagèrent le long du bras de la statue. La divinité de glace y resta insensible, gardant sa propre main plaquée contre la pierre noire.
« Léviathan a quitté son sanctuaire, » répéta-t-elle, grave et impériale.
Un grondement sourd monta dans l'air. Nyx sentit son souffle se couper alors que la statue d'Ifrit devenait rouge comme le feu. Ses membres se libérèrent progressivement de l'immobilité imposée par la pierre : de grandes mains aux ongles crochus se libérèrent de l'étreinte de la statue de Shiva et se tendirent vers le visage de Gentiana.
La température sembla grimper d'un coup de plusieurs degrés. Á moins que ce ne soit Nyx qui était en train de faire un malaise, bouleversé par le spectacle. Il n'était qu'un humain, et il assistait au réveil d'une des divinités oubliées de leur monde.
Une couronne de feu apparut au-dessus de la tête de l'Infernien, s'élevant majestueusement dans les airs. L'Astral grandit de plus en plus, comme une flamme qui prenait de plus en plus d'ampleur. Sa peau était d'un rouge profond, ses yeux brûlaient d'une lueur d'or soutenue, que rehaussaient les ornements dorés qu'il portait aux poignets et aux chevilles. Son épaisse chevelure couleur de cendre reposait lourdement sur ses larges épaules.
Il dégageait une aura monstrueuse, semblable à celle d'un volcan qui s'apprêtait à exploser. Nyx suait à grosses gouttes, recroquevillé contre le mur, s'accrochant au corps d'Umbra comme à une bouée de sauvetage. Son cœur battait à toute allure dans sa poitrine, mais ses jambes refusaient de bouger.
L'Infernien émit un long grognement qui fit trembler les murs. Au-dessus de leurs têtes, la verrière qui refermait la coupole éclata en mille morceaux dans un son cristallin. Des éclats tranchants se déversèrent sur le Sanctuaire. Nyx ferma instinctivement les yeux et rentra la tête dans les épaules.
Le sol dallé du Sanctuaire s'ébranla sous ses jambes. Nyx aurait pu se trouver sur une fusée en plein lancement vers l'espace. Il crut, l'espace d'un instant, sentir des bras protecteur s'enrouler autour de ses épaules, une aura douce et fraîche l'envelopper comme une bulle protectrice. Mais lorsqu'il rouvrit les yeux, ce fut pour constater que l'apparition monstrueuse de l'Infernien avait disparue, ne laissant plus qu'un carnage de morceaux de verre répandus au milieu des débris de pierre.
Seule demeurait Gentiana, passive et contemplative, le regard tourné vers la coupole où se découpait un morceau du ciel nocturne. Les yeux de Nyx, eux, restèrent braqués sur la statue de Shiva et d'Ifrit. Si la représentation de pierre de la Glacéenne était toujours bien là, celle de l'Infernien s'était volatilisée comme si elle n'avait jamais existé.
Au même moment, tout à l'est du continent lucisien, le volcan de Ravatogh s'éveilla brutalement d'un sommeil long de plusieurs siècles.
OOO
Durant l'intégralité de son séjour au Lucis, Prompto n'avait jamais cherché à savoir où se trouvait le Cristal. La Pierre Sacrée le fascinait, comme elle fascinait tous les impériaux. Pour eux, nés à l'extérieur du Mur, sur l'autre continent du monde qui était rongé par le Fléau, le Cristal ressemblait presque à une légende. Quelque chose dont on entendait parler, mais dont on ne pouvait vraiment percevoir l'existence. Un peu comme les Astraux.
Quand le prince impérial avait été l'otage, puis l'hôte du Lucis, il n'avait pas osé demander directement au roi ou à Noctis l'emplacement du Cristal. Et d'ailleurs, il n'y avait pas vraiment d'intérêt stratégique à savoir où il était. Le Cristal était la propriété, la responsabilité de la famille royale du Lucis. Prompto aurait seulement souhaité que sa lumière se répande au-delà du Mur, traverse l'océan et purifie son pays du Fléau.
C'était presque ironique de penser qu'aujourd'hui, la Pierre Sacrée ne bénirait plus personne de sa lumière à cause de lui. Prompto Alercapt Argentum.
Le jeune homme observa le Cristal avec des yeux qu'il savait être aussi rouges que la Pierre Sacrée. Cette dernière flottait au centre de la pièce, entourée d'une simple barrière. Sur le sol métallique gisaient des instruments et des machines abandonnés par l'équipe scientifique qui avait quitté les lieux en panique après avoir vu, de leurs propres yeux, la lumière du Cristal s'éteindre pour devenir l'épicentre du Fléau.
Prompto pouvait sentir les ondes irradier du Cristal, lourdes, écrasantes, comme des plis épais qui rideraient la surface lisse d'un lac. Il la sentait contre ses os, il la sentait contre ses tempes, et il la sentait contre son cœur. Pourtant, il n'en éprouvait aucune douleur. Au contraire, il pouvait discerner une résonnance en lui, quelque chose qui… s'alignait ?
Perplexe, le prince leva ses mains devant ses yeux. Sa peau était constamment marbrée de taches nécrosées qui s'effaçaient, puis se reformaient dans un cycle perpétuel. L'intervention de Noctis avait stabilisé les ravages du Fléau qui s'était éveillé en lui. Il l'avait senti le dévorer de l'intérieur, mais pas pour le tuer ou le transformer en daemon, non. Il l'avait senti œuvrer dans son corps comme pour le faire évoluer. Pour la première fois, il avait senti la magie s'éveiller en lui, comme si quelque chose s'était débloqué dans son cœur.
La sensation était étrange, paradoxale. Ça n'avait rien en commun avec ce qu'il avait ressenti lorsque Noctis avait partagé sa magie avec lui. Cette fois-là, il avait senti comme un crochet qui s'était planté dans sa poitrine, et l'avait lié à la magie de son ami. Aujourd'hui, la magie que Prompto sentait rugir dans ses veines venait de lui-même. De son propre corps, et de sa propre âme.
C'était sa magie, foncièrement. Où plutôt, il était la magie. Cette magie.
– Prompto.
La voix de Stella le tira de ses réflexions. Prompto jeta un regard par-dessus son épaule. Sa sœur se trouvait à l'entrée de la salle, les épaules tendues et les poings serrées. Elle arborait un air déterminé, mais Prompto remarqua bien vite son teint inhabituellement blême, son fruit luisant de sueur.
– Tu ne devrais pas t'approcher, répondit-il. Tu pourrais être contaminée.
– Je suis prête à prendre le risque.
Le cadet poussa un soupir. Stella avait la mauvaise habitude de toujours vouloir rouler des mécaniques. De toujours vouloir paraître forte, inébranlable. Elle avait épousé son rôle d'héritière Aurum et d'Impératrice à tel point qu'il était devenu une part de sa personnalité, tout comme celui de Prompto avait forgé son propre caractère.
Elle était l'épée. Il était le bouclier.
Prompto décida qu'il valait mieux quitter la salle du Cristal, forçant ainsi sa sœur à faire de même. Ils se retrouvèrent tous les deux dans le couloir vide, se faisant face en gardant une certaine distance entre eux. Stella avait meilleure mine maintenant qu'elle était loin du Cristal, mais elle restait toujours un peu pâle.
Le plus jeune savait que c'était de sa faute. Et pourtant, il ne se sentait pas coupable. Il était plus résigné qu'autre chose.
– Tu es au courant ? lança-t-il après plusieurs longues secondes de silence. Le Mont Ravatogh vient d'entrer en éruption. Toute la région est en alerte rouge.
Il avait consulté les cinq alertes concernant Ravatogh sur son téléphone un peu plus tôt. Les vulcanologues et les sismologues s'affolaient sur leurs relevés, alors que des dizaines de vidéos circulaient sur le net montrant le cataclysmique éveil du volcan de Ravatogh. D'après ce que Prompto avait compris, le volcan était censé être éteint, sa dernière éruption remontant probablement à des millénaires, avant la naissance de l'écriture – et donc des témoignages historiques – sur le continent lucisien.
Fort heureusement, le volcan se trouvait au milieu du désert et n'avait pas causé d'énormes dégâts. Néanmoins, des torrents de lave s'étaient déversés sur le plateau aride à plusieurs kilomètres à la ronde, et le volcan continuait de cracher des vapeurs noires qui auraient certainement assombri le ciel s'il ne faisait pas déjà nuit noire malgré l'heure encore précoce.
Stella haussa un sourcil sceptique.
– Je te dirai bien que le monde est en train de partir en vrille, répondit-elle d'une voix traînante. Mais en vérité, je n'en ai rien à faire.
– Tu as tort, rétorqua le plus jeune. Ce qui se passe dans le monde, c'est lié à ceci.
Il se désigna en guise de preuve. Stella resta impassible.
– Tu crois être responsable ? lança-t-elle.
Prompto lui jeta un regard. L'Impératrice paraissait calme, mais ses yeux brillaient d'une rage à peine contenue. Elle le défiait d'endosser les responsabilités de ce qui se passait. D'être la cause qui chamboulait le monde, qui détruisait l'ordre établi.
Le prince s'accorda quelques secondes de réflexion, bercé malgré lui par les vibrations du Cristal qu'il sentait émaner derrière lui.
– Oui, répondit-il honnêtement. Mais est-ce que je me sens coupable ? Non.
Alors qu'il prononçait ces mots, Prompto réalisa à quel point il était sérieux. Il ne se sentait pas coupable du déroulé des événements. Il avait la sensation qu'il était un pion, comme un des nombreux dominos qui avait basculé pour changer la face du monde. Un pion, se répéta-t-il pensivement, que s'étaient disputé l'orage et la pluie. Du moins, c'était ainsi que son esprit avait représenté des choses dont il ne parvenait pas à réellement imaginer l'apparence.
– Le fils de Régis est réveillé, lui annonça Stella, le tirant de ses pensées. Apparemment, il ne peut plus utiliser sa magie.
Prompto sentit son cœur se serrer, même si au fond, il n'était pas étonné.
– Il va bien ? s'enquit-il timidement.
Cette fois, il perçut clairement l'ombre qui obscurcit le visage de l'Impératrice. Ses yeux devinrent sombres comme un ciel d'orage et ses épaules se raidirent.
– Il est vivant et il parle, répondit-elle d'une voix tranchante comme une lame de rasoir particulièrement bien aiguisée. Ça te suffit, ou tu veux aller à son chevet pour lui tenir la main ?
Ce fut au tour de Prompto de se tendre dans un mélange de crainte et de colère. Il lança un regard à sa sœur, et comme il le redoutait, elle était blême de rage.
– Stella…, commença-t-il.
– Tu lui as révélé ton nom, l'interrompit sa sœur d'une voix de plus en plus vibrante. Il l'a prononcé à haute voix juste avant de s'évanouir. Tout le monde l'a entendu. Nos soldats font semblant de ne rien savoir, par respect pour moi et pour toi. Mais ils connaissent ton nom. Ils l'ont entendu de la bouche d'un autre que moi. Ta sœur ! Ton impératrice !
Sa main se referma autour du médaillon d'argent suspendu à son cou, et l'espace d'un instant, Prompto crut qu'elle allait l'arracher. Rejeter le symbole qui les unissait parce que son frère l'avait trahie. La peine et la douleur vinrent s'ajouter au dangereux mélange d'émotions qui tourbillonnait en lui.
En leur qualité d'héritiers impériaux, Stella et Prompto avaient été sensibilisés depuis leur plus tendre enfance sur la valeur sacrée que représentait leur lien fraternel. Les noms des héritiers impériaux restaient secrets, strictement réservés à un cercle restreint et très personnel, jusqu'à leur couronnement.
La cérémonie du couronnement était également appelée la Cérémonie de la Révélation, car c'était à cette occasion que les héritiers prononçaient et révélaient publiquement leur nom. Stella devait révéler le nom de Prompto afin de le consacrer à sa position officielle de Prince Argentum, protecteur du peuple. Prompto devait révéler celui de Stella, ce qui équivalait littéralement à poser la couronne impériale sur sa tête et la nommer protectrice de l'Empire.
Noctis, alors roi du Lucis, avait prononcé et révélé le nom de l'héritier Argentum devant des soldats impériaux. Pour le Niflheim, il n'y avait pire signe de trahison. La rage brûlait dans les yeux de Stella.
– Ce que j'ai fait, je l'ai fait pour protéger l'Empire, murmura Prompto d'une voix tremblante.
Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine. Il avait l'impression de nager dans une piscine de mélasse, condamné à s'y noyer quoi qu'il essaye de faire. Car la colère de Stella était comme un ouragan : impossible à arrêter.
Le visage furieux de l'Impératrice se barra d'un sourire sans joie.
– Ha, railla-t-elle. Tu as toujours les meilleures intentions du monde, Prompto. Mais tu prends toujours les pires décisions. Tu étais prêt à confier notre peuple à cet avorton qui ne mérite ni son trône ni sa couronne ?
– Tu ne connais pas Noctis…
– Toi non plus ! explosa l'Impératrice en laissant échapper quelques larmes de rage. Tu fréquentes ce type depuis quelques semaines, et tout d'un coup, c'est ton meilleur ami ? C'est ton allié ? C'est ton roi ?
Prompto encaissa chaque mot comme si c'était une balle tirée de son propre pistolet. Stella attrapa le médaillon d'argent suspendu à son cou et le montra à son frère, comme une preuve ultime de sa trahison.
– L'or et l'argent, l'argent et l'or, cria-t-elle avec douleur et dédain. Tu sais encore ce que ça veut dire ?
– Je ne t'ai jamais renié ! protesta le plus jeune en agrippant son propre médaillon d'or. Stella, j'étais désespéré ! J'étais dans un pays ennemi, à commettre une trahison envers mon propre Empereur pour essayer de sauver notre peuple ! Noctis était là, il représentait la lumière et l'espoir que je voulais rapporter au Niflheim. Qu'est-ce que j'étais censé faire ?
C'était comme si un barrage qui contenait toute ses émotions venait de se briser en lui. Les mots lui échappaient avant qu'il ne puisse les contrôler. Il se sentait nu, exposé et vulnérable devant la rage indescriptible de sa sœur.
Mais le visage de Stella ne s'adoucit pas. Bien au contraire, son expression s'assombrit encore davantage alors qu'une nouvelle étincelle illumina ses yeux, une étincelle de douleur.
– Tu aurais pu faire comme moi, rétorqua-t-elle d'une voix étrangement étranglée. Me faire confiance comme je t'ai fait confiance.
Elle avait toujours eu foi en lui, même lorsqu'il avait déserté le Niflheim. Elle s'était élevée contre son propre père pour le défendre. Elle avait gagné cette guerre pour le rejoindre.
Qu'avait fait Prompto, à part la trahir ?
– Tu n'as rien à dire ? siffla cette dernière lorsque son frère resta muet, figé par la crainte et la culpabilité. Tu sais quoi ? C'est bien choisi, qu'on ne puisse plus s'approcher à cause de la magie de cette maudite pierre.
Elle désigna le mur invisible que la magie du Cristal avait dressé entre Prompto et le reste du monde.
– Quoi de mieux pour symboliser ce que tu as fait ? cracha-t-elle comme un serpent crachait son venin. Briser ma confiance, briser notre lien ? Je te félicite, roi du Lucis, tu as réussi à détruire l'équilibre impérial !
D'un geste sauvage, elle arracha son médaillon de son cou. La chaîne, pourtant solide, se brisa comme si elle n'était qu'un bout de ficelle. Prompto regarda le spectacle et sentit son cœur se fendre, encore et encore, alors que son propre médaillon semblait brûler contre sa poitrine.
Stella se figea l'espace d'une seconde, le médaillon d'argent serré dans son poing. Elle ressemblait à cet instant à une petite fille égarée et perdue. Sa colère disparue pour le moment, elle semblait réaliser ce qu'elle était en train de faire. Prompto la regarda et n'essaya pas d'intervenir. Même s'il avait voulu, sa gorge était trop serrée pour qu'il puisse prononcer le moindre mot.
L'Impératrice leva la tête et plongea son regard ravagé par la douleur dans celui de son frère, rouges comme la magie du Fléau qui infestait leur monde.
Le médaillon d'argent tomba au sol dans un bruit sourd. Prompto sentit son cœur se briser en morceaux, sa gorge se gonfler de sanglots et ses yeux se remplir de larmes.
Sa sœur se retourna, plus amère que jamais, et laissa son frère seul.
Voilà, j'espère que ça vous a plu.
