Je n'ai jamais été très motivée par l'idée de me donner plus que nécessaire. Les gens appellent ça « s'investir ». Et « s'investir » à Saint Seiros, ce n'était pas seulement bien vu. C'était obligatoire. Je me suis plus d'une fois demandée en quoi choisir une option ou une autre revenait à s'investir. Les élèves sont censés choisir une activité agréable (pas trop désagréable disons-le) afin d'obtenir des points supplémentaires sur leur dossier scolaire. J'avais beau avoir plusieurs fois expliqué à Manuela que je me foutais de mon dossier scolaire, elle m'avait autant de fois répété qu'il en était ainsi. Je n'avais pas le choix, avait-elle ajouté. Ce qui bien-sûr m'avait fort contrariée.
J'aurais déjà pu être chez moi mais à la place restais plantée devant le panneau d'affichage du hall principal (il y en avait un peu partout mais celui du hall était bien plus complet et regroupait les informations de ci-et-là). Rien ne me motivait. Absolument rien. Et certainement pas l'idée de m'investir. Saint Seiros proposait pourtant de très nombreuses options. Des activités sportives (plus nombreuses que les autres), artistiques, musicales (comme la fameuse chorale), littéraires, scientifiques, culinaires. Il y avait même une option « fait main ». Je ne savais absolument pas ce que « fait main » signifiait, à mes yeux certainement quelque chose plus ou moins éloigné (pas tant que ça finalement) du scrapbooking. C'était vraiment ridicule.
Cette seconde convocation de Manuela m'avait agacée et de nouveau fait penser à la proposition d'Edelgard. Le rapport ? Ma réputation. De vous à moi, j'ai retourné ça dans tous les sens sur le moment sans comprendre comment le fait de sortir avec une fille pourrait servir ma réputation (réputation dont je me fichais d'ailleurs). Mais à Saint Seiros, les apparences (trompeuses) comptaient beaucoup. En quoi ? Je l'ignorais. Peut-être aurait-ce donné aux professeurs la vague impression que je me dirigeai enfin vers le droit chemin. Je trouvais ça stupide, mais mon père avait fait une promesse, et je ne voulais pas décevoir mon père, ce qui revenait à dire que j'avais fait une promesse moi-même. Ce qui n'était pas le cas. Et ça aussi, ça m'agaçait. Je n'étais pas bête, non, mais j'avais quand même pris du retard en cours (notamment dû aux siestes) après deux semaines et demies seulement. Ce qui en inquiétait certains (comme Manuela).
Vous : Si j'acceptais ta proposition, on devrait donc passer du temps ensemble ?
J'envoyai le message peu sûre de moi. Je l'avais tapé d'une traite et sans hésitation, mais l'envoyer était autre chose. Ma dignité en prenait un coup il fallait bien l'admettre.
Edelgard : Ça me semble logique.
« Pardon de ne pas savoir à la perfection comment se passe une relation fictive » pensai-je en hésitant à lui envoyer ça. Ce qui n'aurait pas été une bonne idée. Mon téléphone vibra une seconde fois dans ma main et un second message apparut.
Edelgard : Tu n'es pas obligée d'accepter. Je te l'ai déjà dit.
Vous : J'ai pris du retard dans certains cours.
Edelgard : Tu parles du devoir de littérature ?
Vous : Pas seulement.
Edelgard : J'ai des résultats exemplaires dans chaque discipline.
« Elle se prend vraiment pas pour une chiure de mouche celle-là » dis-je à haute voix. Heureusement le hall était vide ou presque et les quelques péquenaud (on parle quand même d'élèves friqués et de sacs Gucci) étaient bien trop loin pour m'entendre.
Edelgard : Je peux t'apporter mon aide.
Ce qui me donna l'impression à moi de l'être : la chiure de mouche.
Edelgard : Que tu acceptes ou non.
Vous : Je vais y réfléchir.
Edelgard : Il y a beaucoup de choses auxquelles tu dois réfléchir en ce moment.
Vous : Je dois également me choisir une option. Enfin « choisir » n'est pas très adapté puisqu'il s'agit plutôt d'une « haute recommandation ».
Qui se changerait bientôt en obligation d'ailleurs. Mon énergie allouée aux efforts sociaux était vide. J'avais tapé une très longue phrase ce qui relevait du miracle et décidai donc de rentrer chez moi. J'allai à mon casier pour prendre ma veste et mon casque (dans lequel étaient rangés mes gants) avant de prendre le couloir qui menait de nouveau au hall principal.
Edelgard : Tu as déjà des idées ?
Je levai un sourcil curieux mais répondis quand même (l'inverse n'aurait pas été très poli).
Vous : Non. Aucune.
Le parking était vide (avec des places délimitées symétriquement par de belles lignes blanches sans le moindre défaut) mais je me trouvais toujours dans l'enceinte de l'établissement. J'avais malgré-ça très envie de m'en fumer une. Manuela aurait certainement dit que fumer nuisait à la santé et nuirait à mon dossier. Toutefois, mon dossier médical, lui, n'était pas joint à mon dossier scolaire, du moins je l'espérais (quoiqu'en réfléchissant je m'en foutais aussi) et par-dessus tout Manuela n'était pas là. Alors je m'en allumai simplement une, assise sur ma bécane à l'arrêt.
Vous : Tu as choisi lequel ?
Inutile de lui demander si elle en avait un : c'était une évidence. J'étais toutefois curieuse de savoir quel genre d'option pouvait suivre Edelgard. Je l'ignorais, mais des changements s'opéraient déjà : en temps normal jamais je n'aurais posé la question.
Edelgard : Art Appliqués.
Ce qui m'étonna, car à mes yeux tous les élèves qui suivaient des cours d'art portaient toujours des traces de peintures sur leurs fringues et leurs mains. Jusque dans leurs cheveux attachés autour d'un vieux pinceau. Mais ceux d'Edelgard étaient d'un blanc immaculé. Je l'imaginais mal de la peinture aux doigts.
Edelgard : J'ai pris musique en première année mais j'ai changé dès la seconde.
Vous : Tu n'aimais pas la musique ?
Edelgard : J'aime davantage l'art. Tu t'intéresses à l'art, Byleth ?
Vous : Je ne sais pas trop.
Mes gribouillages dans la marge (et en dehors) de mes cahiers étaient très loin de ressembler aux œuvres de Picasso (si on pouvait parler d'œuvre) ou de Van Gogh.
Vous : Donc ton truc, c'est la peinture ?
Non, je n'arrivais décidemment pas à imaginer Edelgard avec des tâches ci-et-là et les mains sales. Définitivement pas.
Edelgard : Le dessin.
Plus délicat, j'imaginais. Moins salissant aussi.
Vous : Tu dessines quoi ?
Mes réponses ressemblaient davantage à des questions qu'un gamin de CM2 aurait posées mais je m'en fichais un peu et j'avais demandé sans vraiment m'en rendre compte.
Edelgard : Il faudra venir la prochaine fois pour le savoir.
« D'un ennui » me dis-je dans un premier temps. Avant de lever mes fesses de la scelle en cuir dans un second. Pourquoi attendre ? Peut-être qu'Edelgard aimait l'art sans en posséder le talent. Ce genre de chose arrivait de nombreuses fois et aussi nombreux étaient les adolescents pensant être le prochain Dali en devenir. La simple pensée que la parfaite élève du lycée ne soit finalement pas si parfaite me donna la motivation nécessaire pour rejoindre le hall (encore). Casque sous le bras et veste sur le dos, je m'avançai vers l'immense tableau d'affichage et y repérai l'emplacement de la salle d'art (il y avait un plan du bahut entre les résultats du tournoi d'échec de l'an passé et les dates des vacances scolaires). Troisième étage du bâtiment principal. Je me dirigeai alors vers les portes battantes les plus proches pour grimper les quelques volées de marches jusqu'en haut.
Les couloirs étaient déserts mais je ne rencontrai aucune difficulté pour trouver l'emplacement de la salle d'art (j'ai une très bonne mémoire photographique) dont la porte était restée ouverte. J'eus la surprise de découvrir une pièce plutôt spacieuse organisée en amphithéâtre avec des rangées de bureaux de plus en plus hautes les unes derrières les autres. Il y avait bien des traces de peintures sur le sol, là où j'imaginais aisément tenir plusieurs rangées de chevalets lorsque les cours s'y prêtaient. Mais les chevalets étaient rangés le long d'un mur, et la pièce était quasiment vide. Une immense baie vitrée qui remplaçait le mur du fond permettait aux rayons du soleil de galvaniser la pièce. C'était connu : les artistes avaient besoin de la lumière naturelle du jour pour réaliser leurs œuvres (et de beaucoup d'alcool une fois la nuit tombée afin d'être inspirés). Et Edelgard était bien là, dans la nitescence de lumières.
Je ne sus vraiment dire ce qui me traversa la tête en premier : le fait qu'Edelgard m'ait vue sans même lever les yeux (elle m'avait forcément remarquée), l'absence de professeur pour encadrer la classe ou bien celle des élèves. Car il n'y avait vraiment pas grand monde. Un type à lunettes et pas très grand au premier rang était plus concentré sur son bloc de papier que l'aurait été un lapin devant des feuilles de chou. Je reconnus une fille de ma promotion (planquée tout au fond dernière rangée) dont j'avais oublié le nom mais qui datait d'une autre époque (un truc à la Bernadette). La concernant le lapin n'était pas devant un chou mais prit dans les phares d'une voiture : elle sursautait tout le temps. Il y avait aussi une élève habillée comme Claude, avec une veste aux coutures mordorées, un peu garçon manqué trouvais-je, qui sculptait un morceau de bois à l'aide d'un petit couteau. Et enfin Edelgard, installée au milieu près de la baie vitrée. J'hésitai à entrer mais à part le sursaut de la gamine à la chevelure mauve, aucune des personnes présentes ne protesta, et encore moins le professeur absent. Pendant quelques secondes je me dis que prendre l'option d'arts appliqués serait une bonne idée : ils avaient tous l'air pénard. Mais même si l'art était très subjectif je n'étais pas sûre qu'une seule de mes réalisations pourrait me rapporter des points (pas même le magnifique portrait de Cichol que j'avais vaguement tenté de réaliser lors du dernier cours au lieu de prendre des notes). Finalement j'empruntai juste les escaliers pour rejoindre Edelgard à côté de qui je n'hésitai pas à m'asseoir. Puisqu'il fallait être vues en public…
—Est-ce qu'il s'agit d'une quelconque forme de ténèbres que tout individu possèderait sans jamais arriver à s'en défaire quoique cet individu fasse ou tente seulement de faire ? demandai-je.
La main d'Edelgard décrivait des gestes précis sur la feuille de papier posée devant son regard parme (une feuille de papier peu texturé à grains fins, format A3). Le son que produisait la mine en graphite était assez satisfaisant (du genre à aider pour s'endormir le soir). L'œuvre d'art semblait représenter un oiseau. Un aigle plus précisément (noir, les ailes déployées). Et ça me faisait mal de l'avouer mais elle était plutôt douée (sinon j'aurais parlé d'une poule). Mais l'art était toujours un peu loufoque, et les artistes un peu perchés. Et le temps d'une seconde, d'une fraction même, les lèvres d'Edelgard s'étirèrent. Pas beaucoup, juste un peu. Un pincement.
—C'est juste un aigle.
J'observai la feuille de papier noircie quelques secondes. Les traits, la forme, les ombres. Un peu comme tous ces gens qui se rendent dans les musées une fois par mois pour se donner l'impression d'être cultivés (et un peu plus pédants) alors qu'ils font seulement semblant de comprendre l'artiste. Souvent, ils en parlent même comme s'ils se retrouvaient régulièrement à table. J'imagine déjà la discussion de la cuisson d'un steak entre Monet, De Vinci et Cézanne attablés autour d'un bon repas. Quoique non, pas du tout en fait.
—Original.
Et silencieux. On n'entendait pas le pet d'une mouche en dehors de la chaise de Benadette qui gémissait à chaque sursaut.
—C'est plutôt… vide.
—L'avantage avec l'art c'est qu'on peut pratiquer n'importe où. Tu ne trouveras jamais grand monde ici.
Pas d'élèves. Pas de profs. Je trouvais cela fantastique ! Je me voyais déjà la clope au bec, gribouiller les têtes d'Essar et de Casagranda perchée en haut de mes marches. Le problème, c'était plutôt ce que j'aurais pu rendre le jour de l'examen.
—Et toi, pourquoi tu restes ici ?
—J'aime cette pièce.
J'aimais aussi cette pièce. Surtout si elle pouvait me permettre de passer quelques heures pénarde sans surveillance.
—Est-ce que tu veux essayer ?
—Ca ira. La dernière fois que j'ai tenu un crayon de papier il s'est retrouvé planté dans la main de mon voisin.
Edelgard me regarda avec la même expression dubitative que j'avais eu lorsque j'avais découvert que le format XL de mon gel douche préféré coutait plus cher au litre que sa version standard.
—Oh, il l'avait cherché.
—C'est donc pour cette raison que tu as été renvoyée et que tu es ici ?
—Entre autres choses. J'ai bien été renvoyée pour ça, mais je pensais que tout le lycée était déjà au courant.
—Jusqu'ici, ce sont toujours des rumeurs. Et les rumeurs sont vagues.
—Dorothea le savait, elle.
—Dorothea sait toujours tout. C'est Dorothea, et elle aime mettre son nez partout, surtout là où il n'a rien à faire.
C'est sans doute le premier point commun qu'Edelgard et moi avons partagé. Je ne pensais pas cela possible à l'époque. Après il y en a eu bien d'autres.
—Et donc, l'art.
Je continuai de m'interroger sur cet aigle qui n'était pas un aigle mais finalement qu'un aigle. Je me demandai ce qu'il y avait de si fascinant dans l'art. Mais je n'avais manifestement aucune vision critique. Pour moi, un dessin était juste un dessin, comme un lampadaire était un lampadaire et pas une douce et agréable lueur réconfortante dans la nuit.
—Tu aimes la musique, l'art. Le sport aussi ? Tu coures plutôt vite.
—Pas si vite que cela.
—Je croyais que tu avais des résultats exceptionnels dans toutes les disciplines.
—C'est vrai. Mais en sport certains ont des résultats bien meilleurs, comme Dimitri.
Alors, Edelgard était capable de modestie après tout ? Quoique, Dimitri courait en effet très rapidement, je l'avais vu à l'œuvre le matin même et l'athlète avait presque terminé son chrono avec un tour de piste d'avance sur tous les autres.
—Je trouve le sport ennuyant, soufflai-je lassement.
—Y-a-t'il quelque chose que tu ne trouves pas ennuyant ?
—Les jeux-vidéos.
—Je suis au regret de t'annoncer que Saint Seiros ne possède aucune option de ce genre là.
—J'aime aussi la musique. Je joue un peu de guitare.
Mais rien d'exceptionnel, songeai-je, et c'était bien la raison pour laquelle ma folk (une Fender en acajou) prenait la poussière sur son trépied dans ma piaule.
—Mais je suis nulle à chier !
J'étirai mes bras par-dessus ma tête tandis que le minimoys du premier rang rangeait ses affaires pour, j'imagine, aller exprimer son art ailleurs. La sculpteuse était déjà partie, quand à la froussarde du dernier rang, eh bien, elle n'était plus au dernier rang. Peut-être avait-elle finit par simplement disparaitre à force de sursauter (elle avait en fait filé par la porte de secours de derrière). Ce qui nous laissait seules. Edelgard et moi. Ce qu'elle avait comprit.
—Pourquoi Dorothea ? Pourquoi n'es-tu pas venue directement me demander de… Enfin, tu sais.
—Il aurait été mal avisé de venir t'aborder au milieu de tous les autres élèves pour te poser ce genre de question.
—Tu aurais pu m'envoyer le sms pendant la pause déjeuner.
—J'avais besoin d'une dernière réflexion et d'un énième coup d'œil pour être sûre de mon coup.
—Sûre de ton coup ?
—Les probabilités de réussite étaient plutôt élevées.
Sa réponse m'arracha un rictus de rire mais j'eus la politesse de ne pas me tordre en deux devant elle. Tout d'abord parce que c'était pendant un cours de probabilité, mais surtout parce qu'avec moi, les probabilités n'existaient pas. Je ne réfléchissais que rarement avant d'agir ou de répondre.
—Tu es bien sûre de toi, dis-je simplement les abdominaux encore crispés.
—Eh bien, je suis certaine que ma proposition peut t'être profitable. Aucun attachement possible. Et par-dessus tout tu n'es pas le genre de fillette de douze ans avec le besoin irrépressible d'admirer et d'aimer quelqu'un jugé d'inaccessible.
—C'est comme ça que tu te vois ? Inaccessible ?
—N'est-ce pas aussi ce que tu es ? Dans une mesure différente bien-sûr.
Je n'aimais pas Edelgard. Parce qu'elle savait toujours quoi répondre. Et parce qu'elle avait bien trop souvent raison. Et ce n'étaient pas les gens qui avaient souvent raison que je n'aimais pas, mais ceux qui en étaient persuadés. Non, je n'aimais pas ça. Mais Edelgard avait certainement raison.
—Donc, si je résume la situation, en acceptant ta proposition je gagne des points sur une échelle sociale que je déteste, quelques heures de soutien scolaire assez honteux, et une position rassurante pour des professeurs dont je me fiche éperdument de l'avis. Et toi, qu'est-ce que tu y gagnes, là dedans ?
—Un peu de tranquillité.
—De la tranquillité ?
—Tu dois bien être la seule personne de ce lycée à ne pas avoir remarqué les lettres incessantes qui arrivent jusque dans mon casier.
—Et alors, c'est si pénible que ça d'être la fille la plus populaire du lycée ? Recevoir des lettres d'admirateurs secrets, être aux cœurs des potins.
—Tu aimerais être au cœur des potins ?
D'une certaine manière, j'y étais déjà. Mais ça, ça n'avait encore rien à voir avec ma relation avec Edelgard. Ce qui allait d'ailleurs bientôt changer.
—Tu n'as pas ta relation avec Dimitri pour ce genre de… détails ?
—Ma relation avec Dimitri n'est officielle que dans la pensée collective des adolescents de Saint Seiros. Et croit le ou non, mais ça n'arrête pas tout le monde.
Edelgard ne me disait pas tout. J'étais persuadée d'avoir raison. Et c'était le cas, mais pour l'heure je n'en demandai pas davantage. Je n'avais qu'à dire non, après tout.
—Et la notre ? Elle devrait être officielle ?
—Les lycéens se contenteront de lancer des rumeurs. Ca ne prendra que deux jours, tout au plus. Mais l'idée serait de l'officialiser à terme. Aucune déclaration futile, notre proximité suffira.
—Tu as vraiment pensé à tout.
—Si cela t'intrigue autant, pourquoi ne pas simplement accepter ?
—Ca ne m'intrigue pas.
Bien-sûr que cela m'intriguait. Dès le premier message. Je ne lui ai pas dit car aujourd'hui encore je m'interroge sur les raisons qui m'ont poussé à lui donner une réponse. Une réponse que j'ai plus d'une fois regrettée après cela. Mais qui allait changer ma vie. A bien des titres.
