La difficile existence de Blaise Zabini

Titre original : Blaise Zabini and the Difficulty of Existing

Autrice : starkidsftw

Traductrice FR : Deseria222


Selon son propre avis personnel et objectif, être Blaise Zabini était particulièrement compliqué.

Le Serpentard en 7e année s'assit sur un des canapés vert de la salle commune, fixant le feu avec intensité et pensant aux difficultés de sa vie. Tant de choses compliquées. Pour commencer, il se devait de traiter les devoirs liés à son statut royal de pur-sang. Les règles, les restrictions... qu'ils ne suivaient que partiellement. Mais pour le principe.

Ensuite, faire partie de la royauté de Serpentard. Il a accédé à cette position avec un travail soutenu et de bons gènes. Être un membre du célèbre trio de Platine avait facilité son ascension, tout comme son physique, mais il s'agissait principalement de son attitude. Son apparence. Son Je suis un dieu et vous m'êtes inférieur parfum, faisait fuir les hommes et se pâmer les femmes. Ça demandait du travail, cependant.

Faire un tant soit peu attention lui demandait pas mal d'attention.

Mais la raison pour laquelle être Blaise était si difficile, et la raison pour laquelle il pensait à ses problèmes à ce moment précis, n'avait rien à voir avec son sang pur ou son statut royal à Serpentard.

C'était plutôt complètement lié au petit morveux, blond et célèbre qu'il avait le déplaisir de qualifier de meilleur ami.

Presque mû par la main de Dieu, l'entrée de la salle commune s'ouvrit à cet instant précis et le Prince des Serpentard lui-même, Drago Malfoy, s'y engouffra tel un ouragan.

"Blaise!", tempêta-t-il en s'avançant jusqu'au canapé.

Le garçon aux cheveux bruns soupira d'exaspération. "Oui, Drago?"

Le blond se laissa tomber à ses côtés et croisa les bras. "Tu ne devineras jamais ce qu'il vient de se passer."

Blaise ne possédait pas le don de voir l'avenir. En vérité, il était persuadé que cette branche de la magie n'était qu'un simple et complet déchet, mais il vit la discussion complète dans son esprit, avant même d'ouvrir la bouche.

"Qu'est ce qu'il s'est passé?"

"Cette connasse coincée..."

Il se pinça l'arrête du nez "Pardon, laquelle?"

Drago cracha presque la réponse.

"Hermione Granger."

Ah oui. Quel revirement inattendu.

C'était la principale raison pour laquelle être Blaise Zabini était un calvaire. Parce que le meilleur ami de Blaise, Drago, était amoureux avec le joyaux de la maison Griffondor, Hermione putain de Granger.

Drago ne savait pas qu'il était amoureux d'elle.

Granger ne savait pas qu'il était amoureux d'elle.

Mais Blaise, oh Merlin, Blaise savait.

"Qu'est ce qu'elle a fait cette fois?" demanda-t-il à son ami en se calant dans le canapé pour regarder Drago s'enfoncer un peu plus dans le déni de ses sentiments.

"Attends, tu ne vas pas croire l'audace qu'elle a eu..."

"Dis moi tout," ironisa-t-il, sachant très bien que dans son état de rage, Drago ne remarquerait pas le sarcasme.

"Elle a organisé les plannings de rondes, les rondes des couloirs !, sur les mêmes créneaux que le Quidditch. Tu y crois ? Elle m'empoisonne la vie."

"Au moins elle n'y arrive pas du tout."

"Ça fait des années que ça dure," Drago enchaîna sans prendre en compte la participation de Blaise. "Elle fait tout pour me faire craquer. Tu la connais, son besoin d'attirer l'attention et d'être aussi chiante. Toujours à essayer d'être mieux que moi. Je deviens capitaine de l'équipe de Quidditch, elle devient Préfète en chef..."

"Heureusement que tu n'es pas amer."

"... qui se pavane comme si le château lui appartient bordel.." Drago se redressa soudainement avec le regard brillant. "Quelqu'un doit la faire descendre de son piédestal."

La tête de Blaise semblait sur le point d'exploser.

"Qui serait assez brave et courageux pour accepter cette mission ?"

Drago acquiesça. "Voilà. La faire descendre de son piédestal. C'est ce que je vais faire avec Granger cette année. La descendre."

Blaise se tourna vers l'âtre. "Fais donc ça."

"J'arrive pas à me la sortir du crâne." Draco expliqua. "Tu comprends?"

"J'avais pas deviné."

"Ah putain," marmonna son meilleur ami avant de s'affaler contre les coussins. Il se tourna vers Blaise. "Ça a été ta journée?"

Blaise paria sur 10 secondes. "Pas mal, je pense que je suis sur la bonne voie avec cette Serdaigle..."

"Oh ! et autre chose!" Explosa de nouveau Drago. "Sa putain de façon de se tenir..."

Et oui. Être Blaise Zabini était particulièrement difficile.


"BLAISE!"

Le Serpentard cligna des yeux pendant quelques secondes, revenant doucement dans le monde réel. Il était allongé dans son lit, son regard arrêté sur le visage de Drago, déformé par la colère, à quelques centimètres de lui.

"Mec, je fais une sieste là," dit-il en baillant.

"Non, écoute-moi putain, faut qu'on parle de Granger.

Blaise se mordit les lèvres pour s'empêcher de grogner. "Qu'est ce qu'il s'est passé?"

Draco s'asseya au bord du lit de Blaise, à deux doigts de trembler de colère. "Cette connasse ! Tu sais ce qu'elle a fait?"

"J'imagine que je vais bientôt le savoir."

"Elle a osé suggéré de se rencontrer dans la bibliothèque pour en finir avec les planning de Quidditch avant qu'elle ne commence le prochain planning des rondes."

Blaise se releva et cligna des yeux. "C'est quoi le problème?"

Drago en eut le souffle coupé. "Elle est en train de me dire que je devrais prendre de mon temps pour aller la voir, elle, Hermione Granger, bordel !"

Bordel de merde. "C'est une bonne idée. Ca permettrait d'avoir enfin des plannings qui conviennent."

"Mais...Mais Blaise ! Je n'aurais jamais la moindre envie de passer du temps avec ce putain de rat de bibliothèque. Pourquoi est-ce que j'en aurais envie?"

"Qui parle d'en avoir envie?" demanda Blaise avec un sourire en coin. L'air choqué de Drago fut le point culminant de sa semaine.

"Je... Tu ne... Va te faire foutre Blaise," grogna Drago.

Blaise haussa les épaules. "Va juste la voir pour parler des plannings et après tu n'auras plus à la supporter de ta vie. C'est ce que tu veux, non?"

"Evidemment, Blaise..."

"Parfait", répondit-il en roulant sur le dos. "Maintenant, va voir ta femme et laisse moi dormir."

"Qu'est ce que tu viens de dire, putain?"

Personne ne comprend la souffrance comme Blaise Zabini.

"Drago," commença Pansy la semaine suivante. Elle tentait d'attirer son attention alors que le blond avait le regard dans le vide, le visage livide et les mains tremblantes. "C'est quoi le problème?"

"Y a pas de problème," répondit-il en grognant. Pansy cilla et lança un regard inquiet à Blaise.

Blaise soupira, leva les yeux au ciel et suivit la direction dans laquelle Drago regardait. Sans surprise, comme écrit par la main du destin, le regard de son meilleur ami était vissé sur Hermione Granger, qui avait l'air absorbé dans une discussion profonde avec Dean Thomas.

"Ça va, Drake?" demanda Blaise en regardant les mains de son ami. Elles semblaient sur le point de déformer les couverts en argent. "

"C'est écoeurant." marmonna-t-il, détachant son regard de la table rouge et or pour la première fois. "Elle est sur ses genoux, là. J'essaye de manger."

Blaise jeta un coup d'œil à la conversion platonique et clairement non-physique de Granger. "C'est chaud, hein ? On dirait des lapins."

"Qu'est ce que tu en as à faire de toute façon ?" demanda Pansy en se tournant pour voir la scène dont il parlait. "C'est juste Granger."

Blaise eut du mal à retenir son grognement.

"Excuse-moi?" Drago demanda en plantant son regard dans le sien. "C'est.. c'est pas juste Granger."

"Pourquoi pas?" interrogea Pansy tout en attrapant une carotte qu'elle mastiqua.

"Parce que," Drago bégaya, sidéré. "Elle... Elle fait ça pour m'emmerder."

Ah, ils s'approchaient du bout. "Pourquoi est ce que ça t'emmerderait qu'elle parle avec Thomas?"

"Parce que, Blaise," commença doucement Drago, comme si son ami était particulièrement idiot. "Hier, j'ai dit à Granger que personne ne pourrait jamais aimer sa grosse tête et sa chevelure touffue. Elle essaye de me faire mentir."

Merlin. "Pourquoi t'as fait ça?"

"Parce que," continua-t-il en se penchant comme s'il s'apprêtait à pousser un coup de gueule. "C'est vrai, bordel.

Quel genre de clampin pourrait un jour découvrir qu'il est tombé amoureux d'Hermione Granger ? Juste parce qu'elle est intelligente et pas complètement dégueu. Qui ? C'est écoeurant."

Les yeux de Blaise papillonnèrent jusque Pansy dont les yeux, pour la première fois, brillèrent d'une étincelle de lucidité. L'amusement qui se peignait sur ses traits étaient un changement bienvenu.

Elle sourit. "Oui ce serait vraiment un clampin. C'est peut être pour ça qu'elle va avec Weaslaid chez madame Piedodue ce weekend."

Le silence qui suivit fut palpable. "Elle... elle va faire quoi?"

"Yep", répondit Pansy. "Je le tiens de Daphnée qui est en binôme avec lui en cours de Sortilèges. Apparemment ce sera leur premier date."

Au mot "date", le visage de Drago devint violet.

"okay," commença Blaise. "On ferait mieux de retourner à la salle commune, Drago."

Son meilleur ami se leva sans même répondre et se précipita hors de la Grande Salle.

Pansy leva les yeux vers Blaise. "Tu crois qu'il en a déjà conscience?"

"Nope," répondit-il. "Donne-lui deux mois de plus. Vus ses cris de rage."


"Blaise Zabini!" tonna une voix depuis le couloir.

Le Serpentard marmonna une réponse, attendant que Drago recommence avec ses jérémiades à propos de Granger. Cependant, alors qu'il s'arrêtait et se retournait, il comprit que Drago n'était pas à l'origine de cette injonction.

La voix était indubitablement féminine.

Au milieu du couleur du 3e étage se tenait Hermione Granger, bras croisés, le poignardant du regard comme un chat enragé tenant sa proie.

"Je peux faire quelque chose pour toi, Mme la préfète en chef ?" balança Blaise.

She narrow her eyes. "Malfoy est ton meilleur ami, pas vrai?"

Doux Jésus. "On a pas encore fait de soirée tresses, mais de ton point de vue, oui on peut dire ça. Pourquoi ? Qu'est ce que ce petit con a fait ?"

"Ce... Ce petit connard arrogant est allé voir Ron tout à l'heure et l'a emmerdé en le traitant de... d'amoureux de sang de bourbe qui rabaisse son statut déjà bas de sang pure."

Blaise ne put s'empêcher de grogner cette fois. "Ecoute, Granger. Drago a entendu dire que toi et Weaslaid aviez un date, comme on dit..."

"Ce n'est même pas vrai!" cria-t-elle. "On est comme une famille Ron et moi. On ne pourrait jamais... eurk."

Blaise soupira. Pansy, cette diablesse rusée. "Le moulin à ragots de Poudlard, tu sais à quelle vitesse il tourne."

Ses yeux roulèrent. "Que ce soit vrai ou pas, Malfoy a dépassé les bornes."

"Drago dépasse les bornes 90% de sa journée. Ca ne l'a jamais arrêté."

"Qu'est ce qu'il en a à foutre ?" s'enflamma Hermione. "Il n'a rien à voir avec ça."

"Granger, un jour tu comprendras que, dans le petit monde de Drago, il est concerné par absolument tout."

"Juste, dis lui d'aller se faire voir." gronda-t-elle.

"T'as pris la peine de me faire perdre mon temps, tu peux aller lui dire toi-même," répondit Blaise en tournant les talons vers la sortie.

"J'en ai rien à faire!" cria-t-elle derrière lui.

"J'ai déjà entendu ça aujourd'hui," marmonna Blaise dans sa barbe.


"Tu devineras jamais sur qui je suis tombée aujourd'hui," dit Blaise alors que le petit groupe se posait autour de la cheminée.

"Qui ça?" demanda Pansy en détachant son regard de son exemplaire de "Sorcière hebdo".

"Hermione Granger."

Si Drago avait était dans une pièce voisine, Blaise aurait parié qu'il serait passé à travers le mur pour rejoindre la conversation. Le blond releva la tête si rapidement que les os de son cou craquèrent.

"Le rat de bibliothèque ? Qu'est ce qu'elle voulait?"

"Parler de toi," répondit Blaise en s'enfonçant dans le fauteuil dans l'attente de la réaction prévisible de son ami.

La mâchoire de Drago se décrocha alors qu'il fronçait les sourcils et Blaise jura qu'il pouvait sentir le rythme cardiaque du blond s'accélérer alors que la veine de son cou battait.

"De moi?"

La nonchalance feinte de Drago ne trompa personne.

Blaise prit un moment pour admirer ses ongles avant de répondre. "Un truc à propos de toi qui se défoule sur son copain."

Son visage sembla reflétait de la ... déception ?

"Cet imbécile le méritait," répondit Drago en tentant de prendre son air supérieur.

"Mec, tu aurais dû la voir. Elle était tellement énervée. Elle me mitraillait du regard, criait... Elle en rougissait," Blaise ricanna

Ses oreilles se dressèrent. "Ah ouais?"

"On aurait un chat en colère. Elle était à fond sur toi. Mec, si t'avais était là, elle se serait jetée sur toi."

Drago cligna des yeux rapidement et sa respiration s'accéléra.

"Pour te défoncer," précisa Blaise.

"Elle va devoir se déplacer jusqu'à moi," dit Drago avant de se lever pour quitter la salle commune.

Pansy regarda Blaise de biais. "C'était un peu cruel."

Blaise haussa les épaules. "J'essaye d'accélérer l'inévitable."

"Qui est-ce ?" demanda-t-elle en tournant une page de son magazine.

Il inspira profondément.

"Ils vont se croiser dans un couloir vide, s'énerver, crier et termineront par une partie de jambes en l'air contre le mur. C'est le destin."

Elle cligna des yeux plusieurs fois. "En fait, c'est pas impossible."

Blaise s'adossa au canapé. "Ce n'est qu'une question de temps."


Quelques semaines plus tard, Blaise était assis dans la salle commune tard dans la nuit, tentant de terminer son devoir de métamorphose. Il était à deux doigts de partir quand Drago se précipita dans la pièce.

Blaise leva les yeux, choqué. Son ami était pantelant, sa robe froissée et il ne ressemblait à rien.

Ca ne pouvait dire qu'une chose.

"Qui est la chanceuse ?" rigola Blaise en terminant sa phrase de la pointe de sa plume.

Il y eut un silence. Il se retourna et vit Drago secouer la tête.

"Si terrible que ça ? Qu'est ce qu'elle a fait ? Elle t'a arraché la queue ?"

"C'était Granger," lâcha le blond en vacillant.

Blaise fit tomber sa plume. "Répète ça ?"

Drago se précipita pour s'asseoir sur la table en face de Blaise. "J'ai baisé Granger."

Blaise se retint de crier de joie. "Comment ça a été?"

"Tu devineras jamais... Cette salope... on s'engueulait..." marmonna Le Prince des Serpentards

"Attends," l'interrompit Blaise. "Est ce que vous étiez dans un couloir vide?"

Drago fronça les sourcils. "Oui."

"Continue."

"Bref. Et putain... Elle arrive à ma hauteur et... Qu'est ce que j'étais censé faire ?"

"Ne pas lui sauter dessus?" suggéra Blaise, riant silencieusement des tourments de Drago.

"Elle... Elle était là... j'ai pas pu..."

Okay, Blaise, on y va doucement avec le pauvre type. "Evidemment que tu n'as pas pu." Il laissa un silence. "C'était comment ?"

Drago avait l'air perdu. "C'était... c'était cette putain de prude de Ganger. Comment tu penses que c'était?"

"Sûrement génial." réfléchit Blaise en ricanant. "C'est toujours les plus inattendues."

Drago ne répondit pas.

Bien joué, Granger.

"Tu vas recommencer ?" demanda Blaise en essayant de retenir son rire devant la mine déconfite de Drago.

"Mec, comment peux-tu juste suggérer une chose pareille?"

Blaise haussa les épaules. "On sait jamais."

Drago secoua sa tête si vigoureusement que son cou aurait pu se rompre. "J'ai besoin d'une douche froide pour enlever toute trace d'elle. Je sens encore ses mains sur moi, Blaise."

"Va te doucher, alors," répliqua Blaise, impassible. "Ou retourne la baiser."

"Putain, va te faire fouttre." répondit Drago avant de s'engouffrer dans le dortoir.

Blaise ne put s'empêcher de rire devant les réactions prévisibles de son ami. Mais son rire se bloqua dans sa gorge quand il baissa les yeux et réalisa qu'en lâchant sa plume, toute l'encre s'était renversée sur son devoir.

Être Blaise Zabini était tellement compliqué.


Il était minuit et la soirée inter-maison était terminée. Blaise était dans sa chambre, embrassant dans le cou la jolie Serdaigle de 6e année qu'il avait courtisée depuis un moment.

"Blaise," ronronna-t-elle en tournant le cou dans sa direction.

"Oui bébé," chuchota-t-il alors que ses mains repoussaient sa robe vers ses cuisses.

C'est à ce moment qu'il entendit frapper à sa porte.

"N'y fais pas attention," murmura Blaise, en la pressant plus fort contre le mur.

"Blaise!" lança une voix du couloir en même temps qu'un point s'abattit contre la porte." Je sais que tu es là, bordel."

"Par les quatre Fondateurs..." Blaise marmonna avant de répondre. "Pas le bon moment, Drago!"

"Ouvre la porte, connard."

Blaise s'envoya une claque mentale avant de se détacher de la fille et de grogner. "Donne-moi une seconde," chuchota-t-il en se dirigeant vers la porte qu'il entrouvra pour apercevoir le visage pâle de Drago Malfoy.

"Mec," soupira Blaise. "Je suis un peu occupé, là..."

Drago ne le laissa même pas terminer sa phrase qu'il s'engouffra dans la pièce. La Serdaigle eut un cri de surprise quand Drago fut dans la pièce, avant de se tourner vers Blaise. "Je devrais probablement partir."

"Non!" cria-t-il, mais elle était déjà partie. Il se tourna vers Drago, fulminant.

"Je suis à deux doigts de te castrer là maintenant."

"J'ai encore baisé Granger," dit Drago, en arpentant la pièce, sans relever la remarque de Blaise.

"Qu'est ce que j'en ai à foutre ?" répondit Blaise avec colère. "Tu l'as encore baisé. Super."

"Non, pas super!" s'exclama Drago. "C'est Granger ! Avec ses cheveux et ses jolis yeux et son stupide rire, et..."

"Je pense que tu es la personne la plus têtue que je connaisse." Blaise répondit en roulant des yeux. "Est ce que tu as déjà ressenti une émotion?"

"Je ressens des émotions, là!" s'enflamma Drago. "Quand je la vois, j'ai un truc bizarre qui se passe dans mon ventre. C'est... genre... chaud ?"

"Tu es vraiment à côté de la plaque, bordel." soupira Blaise. "Tu es amoureux d'elle. C'est tout. C'est ça le mystère."

Blaise n'avait jamais vu une mâchoire se décrocher si vite. "Je... Je suis pas amoureux d'elle! C'est... C'est un blasphème."

"Drago, il n'y a pas un jour où tu ne parles pas d'elle. Si je gagnais un galion chaque fois que tu dis son nom, je serais encore plus riche que ma mère."

"C'est pas de l'amour, c'est de la haine!"

"La différence est mince." dit Blaise. "Bon, vu que tu es un connard qui a interrompu ma soirée, tu peux aller te faire voir et gérer ce nouveau concept d'émotions, tout seul comme un grand."

Mon Dieu, il détestait sa vie.


"La table va finir par prendre feu si tu continues de la fixer," dit Pansy un mois plus tard lors d'un dîner.

Blaise n'eut pas besoin de regarder pour savoir de qui elle parlait.

Même si Drago ne lui avait pas reparlé de ses aventures, il savait que le Prince des Serpentards et la Princesse des Gryffondors fricotaient toujours. Les retours tardifs au dortoir, les marques inexpliquées sur leurs cous et les joues rougissantes de Granger à chaque fois qu'elle jetait un coup d'œil à Drago étaient assez explicites.

"Est ce que tu es venu à bout de tes sentiments ?" demanda patiemment Blaise, comme s'il s'adressait à un enfant.

"Je n'ai pas de sentiments pour elle," Drago marmonna, en figeant son regard sur son assiette.

"Tu sais quoi ? Ça me rend fou cette histoire," répondit Blaise, en mordant dans son pain.

"Quelle histoire?"

"Toi," s'exclama-t-il en pointant sa fourchette vers Drago. "T'as passé 7 années sans être capable de te concentrer sur autre chose que sur cette fille, tu t'es mis à l'apprécier, et tu peux toujours pas t'avouer que ça pourrait peut-être, peut-être, être plus que ça."

"Je ne pourrais jamais rien ressentir pour elle," gronda Drago. "Je m'en fous qu'elle soit intelligente et drôle et jolie. Et la façon dont elle me regarde, c'est... Je peux pas... J'en ai rien à faire d'Hermione Granger."

Et c'est à ce moment précis que Blaise Zabini craqua.

Il a passé des années, des ANNEES, à écouter patiemment son meilleur ami se plaindre de cette fille. Il ne l'avait pas forcé. Il l'avait écouté et en retourné, on l'avait ignoré. On lui avait crié dessus. Il avait renversé de l'encre sur son devoir. Il n'était même pas allé au bout avec la Serdaigle.

Il en avait plus que marre.

Tout ça parce que Drago Malfoy n'arrivait pas à croire que, peut-être, son cœur n'était pas fait de pierre.

Blaise se redressa volontairement lentement, passa ses jambes par-dessus le banc et commença à marcher vers la table des rouge et or.

"Oh, non," dit Pansy, mais cela ne l'arrêta pas.

Il s'imposa, concentrant les regards des autres tables tant sa démarche attirait l'attention. Il n'en avait cure. Son regard était réduit à une seule personne.

Hermione Granger.

Il descendit l'allée vers elle. Alors qu'il dépassait toujours plus de Gryffondors, le silence enfla dans la Grande salle.

A quelques pas de sa cible, elle se retourna et rencontra son regard. Elle leva un sourcil.

"Blaise, qu'est ce que tu..."

Il l'interrompit sans effort. "Je fais ça dans votre intérêt." Il s'abaissa vers elle, enroula ses bras autour d'elle, la releva et l'embrassa.

Il eut à peine le temps de profiter, ou même de constater sa réaction, qu'il fut tiré en arrière, tourné et percuté d'un poing vigoureux sur le nez.

"Putain sa mère!" Cria Blaise en tenant son nez en sang.

"Ne la touche pas, bâtard!" s'époumona Drago, son poing encore en l'air.

La Grande Salle était plongée dans le silence.

Blaise recula de quelques pas, le visage couvert de sang.

"Qu'est ce que ça peut te faire ? Je croyais que tu n'avais que de l'indifférence pour elle."

Drago cligna des yeux plusieurs fois. C'était presque douloureux de voir la compréhension faire son chemin à travers le cerveau de son meilleur ami.

Blaise prit plusieurs grandes inspirations avant de sortir sa baguette et de la pointer vers son nez.

"Episkey," marmonna-t-il et il put alors sentir les os de son nez se remettre en place.

Puis, il se tourna vers Granger.

La pauvre Gryffondor avait l'air apeurée. Elle était blême, tremblait et il aurait pu jurer voir des larmes dans ses yeux.

"Est ce que tu l'aimes?" demanda Blaise tout bas pour ne pas être entendu de ses voisins.

"Je... Je ne sais pas," répondit-elle en clignant des yeux plusieurs fois.

"Non, pas toi aussi," grogna Blaise. Il s'approcha et attrapa sa main.

Puis il posa un genou à terre.

La peur d'Hermione se transforma en terreur. "Blaise, qu'est ce que tu f..."

"Hermione Granger," commença Blaise en ignorant le sursaut et les murmures autour d'eux. "Je ne te connais pas très bien. Tu as l'air sympa. J'adorerais apprendre à te connaître. Tu sais ce que j'adorerais aussi ? Que toi et Drago admettiez que, contre toute attente, vous êtes tombés amoureux. C'est la vérité. Je sais que Drago t'aime parce qu'il parle de toi tout le temps, putain. Je sais que tu l'aimes parce que je suis douée pour comprendre les gens, comme tu es douée pour comprendre les bouquins. Je te comprends là maintenant. TU es amoureuse de ce connard, même si ça n'a aucun sens pour moi."

"Je... J'ai peur." Balbutia Hermione.

"Et j'en ai vraiment rien à faire," répondit automatiquement Blaise. "Parce que ce mec est dingue de toi. Et tu n'as jamais vécu l'incommensurable déplaisir de l'entendre parler de toi chaque jour, depuis des années, et s'emprêter dans ses sentiments pour toi."

Il inspira profondément.

"Alors, Hermione, vu que Drago est un petit morveux à côté de ses pompes, tu vas devoir être celle qui lui dira la vérité. Et honnêtement, je m'en fous, ne le fais pas pour lui. Fais le pour moi, pour m'épargner. Enlève moi ce fardeau, Hermione Granger. Je t'en prie. "

Les silences se succédèrent pendant qu'elle le regardait droit dans les yeux. Puis, lentement, elle acquiesça. "Je vais lui parler."

Blaise s'était relevé avant qu'elle ne termine sa phrase. Il rompit leurs mains pour lever les siennes au ciel et laissa échapper un cri victorieux.

Il était temps bordel. Libre. Merci Merlin et les fondateurs, il était enfin libre.


"Blaise, tu penses que ce smoking plaira à Hermione ?"

"Drago, c'est ta tenue de mariage. Ça m'étonnerait qu'elle fasse demi-tour après tant de temps à cause de ton smoking."

"Oui, mais, sérieusement, tu crois que ça va lui plaire ? Genre, vraiment ? Je veux juste qu'elle ne soit pas déçue..."

"Drago, BoRdEl de MeRde..."

C'était vraiment compliqué de vivre sa vie.


Merci d'avoir lu !
Comme noté au début, la fic a été écrite en anglais par starkidsftw. Je ne suis que la traductrice :)