Bonjour à toutes et à tous !

Comme je m'y attendais, la charge de travail au boulot est très importante, et je n'ai le temps de rien, ni même l'énergie de faire quoi que ce soit d'autre.

Désolée pour l'attente à nouveau entre les chapitres, j'espère que celui-ci vous plaira !

Bonne lecture !


Chapitre 14 : Le Troisième vœu

Le silence se réinstalla dans le salon. Tony n'avait pas lâché la main de Loki, mais son regard était vague, pensif. On entendait les lapins gratter leur litière, rompant le silence.

Sous le crâne de Tony, soufflait une véritable tempête. Il essayait de comprendre les tenants et aboutissants des actions de Loki. La jalousie, la ruse, le complot qui avait vu la mort de soldats Æsir, l'usurpation du trône, la découverte de sa véritable identité, et puis surtout :

« Putain. Tu viens vraiment d'une autre planète, loin, et tout !

— De tout ce que je t'ai raconté, c'est la première chose que tu retiens ? s'étonna Loki.

— Mais c'est incroyable ! De se dire que finalement on est pas seuls !

— Anthony, s'il te plaît, souffla Loki.

— Je ne sais pas quoi te dire. J'ai du mal à réaliser ce que tout ça signifie. Je n'ai aucune idée de comment on vit dans une monarchie absolue, ou même ce que ça fait d'avoir un frère. Je serais mal placé pour te juger, je suis moi-même un ancien délinquant, repenti et tout ça. »

Tony se tut, son regard se voila à nouveau.

« Ils te manquent n'est-ce pas ? finit-il par dire doucement en ancra son regard à celui de Loki. Ton frère, ta mère, ton royaume. Ils te manquent ?

— Oui, admit Loki. Cela fait mille ans, et je ne sais pas si Thor a pu se racheter aux yeux de son père. Je ne sais pas comment va ma mère. Même si je n'y étais pas lo plus heureuxe, j'ai laissé sur Asgard des gens que j'aime. »

Tony caressa le visage de Loki. Il voulait s'imprégner de ce contact si particulier, cette fraîcheur éternelle. Il le dévorait du regard, pour connaître par cœur la richesse de son bleu, toutes les volutes de ses marques, la profondeur du rouge de ses yeux. C'était un peu l'instant de vérité pour lui. Ce qu'il allait dire ensuite allait changer à tout jamais sa vie.

« Lorsqu'on s'est rencontré, commença-t-il, j'ai immédiatement pensé à comment le film d'animation finissait. Laisse-moi terminer, s'il te plaît, implora-t-il alors que Loki ouvrait la bouche. À la fin d'Aladin, le génie retrouve sa liberté. J'ai pensé au comment, et tu m'as expliqué que l'enfermement dans la lampe était une punition, une sentence à perpétuité, et la possibilité d'une telle faille est devenue ridicule. Mais après ton récit, maintenant que tu as parlé d'Odin, et de ce qu'il a énoncé, je repense à cette possibilité. »

C'était idiot ! À ce moment précis, Tony eut une poussière dans l'œil qui fit monter les larmes et brouilla sa vue.

« Odin a dit que tu devais te racheter. C'est fait Loki. Tu t'es rachetæ. Pour moi, la punition n'a plus lieu d'être. Tu m'as sauvé la vie, de nombreuses fois. Tu as exaucé mes souhaits et des centaines d'autres avant moi. Mais tu as fait bien plus que ça. Tu as égayé ma vie. Tu as appris à me connaître, et moi en retour. Tu m'as tellement donné, tellement donné. C'est à mon tour de faire quelque chose pour toi.

— Anthony, dit Loki avec incompréhension et même une certaine urgence dans la voix. Tu n'as rien à me rendre, Anthony.

— Que se passerait-il si je faisais un troisième vœu ? »

La question brutale décontenança Loki. Iel fronça les sourcils, plissa les lèvres, mais finit par répondre :

« Je retournerais dans la lampe, en attendant d'avoir un nouveau propriétaire. »

Cette fois, l'incompréhension se mêlait à une certaine peur, voire de la déception.

« Je réclame mon troisième vœu. »

La réaction de Loki fut violente. Iel retira ses mains de celles de Tony et se leva, le visage fermé.

« Anthony, qu'est-ce que tu fais ?

— Je souhaite-

— Anthony, supplia Loki. Arrête.

— Je souhaite que Loki retrouve sa liberté, sa famille et son royaume. »

Une lumière chaude entoura le génie, dans un halo doré, presque réconfortant. Les bracelets de bronze brillaient plus fort encore, jusqu'à devenir poussière de fée, se dissipant dans l'atmosphère.

« Pourquoi as-tu fait ça ? demanda Loki, implorant. »

Mais sa voix était déformée par la magie pulsante. Les rayons dorés déformaient la matière, la distordant, la transperçant, la mutilant. Le regard de Loki était triste, paniqué, en colère. Le génie parlait, criait, pleurait, mais le son ne parvenait plus jusqu'à Tony.

Puis, la lumière fut si intense que l'homme ne pouvait plus rien discerner autour de lui, ni les meubles, ni les murs, ni son propre corps. Il ne pouvait que voir une forme un peu plus sombre, grignotée par la lumière, le corps de Loki transpercée de part en part par les flèches de lumière.

Un vent surnaturel souffla dans l'appartement, dispersant la lumière, comme s'il s'agissait de fumée. Loki n'était plus là.

La sensation de vide fut quasiment immédiate, mais Tony ne regrettait rien. Il était plus que conscient qu'une relation avec Loki n'aurait mené à rien. Le génie était une créature plus que millénaire, et lui n'était qu'un humain. La lampe aussi les empêchait d'être ensemble. Quel formidable moyen de pression cet objet aurait pu être. Les bases de leur relation n'auraient jamais été saines. L'amour n'était pas capable de miracle.

Tony ne regrettait pas son vœu. Dès le jour de sa rencontre avec Loki, il avait souhaité læ libérer de sa servitude, et c'était fait désormais. Il avait pensé à la fin d'Aladin quasiment immédiatement, mais avait rejeté l'idée, car trop improbable. Trop facile. Il y avait brièvement repensé bien plus tard, quand Loki lui avait expliqué ce qu'étaient ses bracelets, et que sa magie aurait pu briser la malédiction, si tant était qu'un autre soit dans sa situation. Puis, iel avait lâché la bombe : son propre père avait lancé la malédiction, et Tony avait de nouveau repoussé l'idée. Comment un père pouvait faire cela à son enfant ?

Enfin, Loki avait raconté l'histoire de sa vie, et l'idée était revenue en force. Odin voulait que Loki rachète ses fautes, n'est-ce pas ? Alors il était peut-être son juge. Alors il était peut-être celui qui avait son destin entre les mains, comme chacun des anciens propriétaires de la lampe avant lui.

C'était aussi le moment pour le faire, avant de s'engager dans un autre type de relation, avant que les sentiments ne deviennent trop forts, avant de promettre trop de choses. Un ultime cadeau pour Loki, lui rendre sa liberté, pour læ remercier de tout ce qu'il avait fait pour lui, sans même lui faire faire de vœu. La fuite de Miami, toutes les petites choses de la vie quotidienne. Il sourit en repensant à leur rencontre, lorsque le génie avait fait apparaître sur lui des vêtements neufs, pour qu'il parte à l'heure à son rendez-vous.

Tony se leva du canapé et attrapa son téléphone. Il resta un long instant le regard dans le vague avant de se décider. Il envoya un message à Happy et Rhodey :

T : Hey, une soirée entre mecs ce soir, ça vous tente ?

Quelques heures plus tard, ils se retrouvaient dans le salon de Tony, une bière chacun à la main.

« Loki n'est pas là ? »

La question était légitime. Rhodey et Happy étaient les seules personnes à connaître l'existence de læ génie, et l'appréciaient vraiment. Ne pas læ voir dans le salon éveillait leur curiosité.

« Loki est partiæ, répondit Tony. La malédiction est levée, iel est retourné chez ellui. »

Les questions le submergèrent soudainement. Quand ? Comment ? Avait-iel au moins dit au revoir correctement ? Comment Tony le prenait-il ?

Tony expliqua tout lentement, cherchant ses mots parfois, ne voulant pas donner trop de détails intimes, mais ses amis le connaissaient bien et comprirent vite.

Ils se soûlèrent évidemment, jusqu'à rouler au sol, chacun se lamentant sur les aléas de la vie. Rhodey leur révéla qu'il voyait Virginia, ce à quoi ses amis répondirent qu'ils s'en doutaient, merci beaucoup. Happy râla sur sa relation avec Claire qui était phagocytée par leurs occupations respectives. Et Tony pleura sur une relation qui n'existerait jamais.

Heureusement, Tony dut retourner travailler. Ses blessures n'étaient pas guéries complètement, mais ce n'était pas un problème. Il voulait penser à autre chose, arrêter de tourner en rond dans son appartement. Après une demi-journée de travail acharné, il regretta d'avoir forcé pour ce premier jour de reprise. Il se sentait épuisé, et la tristesse qu'il ressentait ne s'était pas évaporée par magie.

Parce que cela devait absolument être une journée affreuse, les inspecteurices Romanoff et Barton demandèrent à le voir pour éclairer certains éléments de leur dossier qui devait bientôt être clos. Stane était toujours recherché, ce qui était tellement ironique étant donné qu'il galopait gaiement dans une grande cage dans le salon de Tony, et qu'il se régalait de carottes et de choux.

Il n'avait pas eu le cœur de donner les lapins ou pire, de les tuer. C'était un peu un moyen de se souvenir que Loki n'avait pas été une illusion très très tenace et sarcastique.

L'apothéose fut de rentrer chez lui et de découvrir l'appartement vide. La chambre de Loki était toujours pleine de ses affaires, étranges ou totalement banales.

Tony ne voulut pas y toucher. Il voulait encore croire pendant quelque temps que Loki allait revenir, reprendre sa place ici, le fusillant du regard s'il émettait seulement l'idée de pénétrer dans la pièce. Il voulait croire qu'un jour en rentrant, l'odeur dans l'appartement serait bizarre parce que læ génie aurait encore expérimenté avec son énorme chaudron. Il voulait encore se disputer sur le programme de la soirée, ou sur le menu du repas ou sur leurs goûts musicaux.

Il referma la porte de la chambre à clef, et remit le nettoyage au lendemain.

Puis au surlendemain.

Et encore.

Six mois plus tard, la vie avait continué son cours.


C'était l'avant-dernier chapitre du Génie de la lampe ! J'essaierai de poster le dernier dans pas trop longtemps :X