Bonjouuuuur. Je poste sans prévenir après mille ans de pause, le peu qui suivent cette histoire ont l'habitude du rythme aléatoire, je suppose (déso). Je sais toujours pas où je vais avec cette fic, mais yolo again and again.
Et, tout le monde s'en fout, mais après beaucoup de réflexion à propos de cette connerie, j'ai enfin pris une décision définitive sur l'écriture rômaji des noms de ce fandom des enfers qui fait un peu ce qu'il veut à ce sujet. Si jusque-là, pour un おう [ou], j'hésitais à l'écrire « ou » ; « ô » ; ou simplement « o » comme je l'ai fait jusqu'ici, je passe maintenant à « ô » : le plus clair pour des francophones qui ne parlent pas un mot de japonais. Le « ou/ô » se prononce comme un « o » long donc et même si je n'aime pas le rendu sur Bakugô ou Eijirô par exemple (trop habituée à Bakugou et Eijirou), ben tant pis pour moi. J'ai trop peur que des manga-only prononcent ça Eijirôuuuuuuux et c'est dégueulasse en plus d'être faux, oskour.
Oui je me prends la tête pour r. J'adore ça, c'est mon sport préféré. N'hésitez pas si vous voulez d'autres cours non demandés de prononciation japonaise. Des bisous.
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Il y avait plusieurs choses qui clochaient, en ce moment.
Izuku essayait de ne pas s'en formaliser vu la situation, mais c'était constamment là, sous son nez, et c'était très étrange.
Tout d'abord, l'effervescence de la classe qui était revenue à une vitesse prodigieuse malgré un deuil encore très présent dans le cœur de certains et la situation globale du Japon. Ça n'allait pas forcément bien, là dehors. Mais au sein de Yuei, dans sa classe, ses camarades semblaient plus remontés et exaltés que jamais. Même les plus cancres d'entre eux comme Denki ou Sato mettaient les bouchées doubles pour bosser les cours comme des dingues.
Tant d'énergie mettait du baume au cœur à Izuku. Lui qui avait craint, à leur retour à l'internat, que la mauvaise ambiance ne perdure, il s'était clairement fait du souci pour rien. Il constatait encore une fois qu'ils pouvaient toujours compter sur les plus excentriques d'entre eux. Tenya était toujours aussi déterminé à les encourager, les recadrer ou tenter de les discipliner ; la plupart des filles débordaient toujours autant d'énergie qu'elles transmettaient avec plaisir au reste de la classe, et le groupe principal de grandes bouches - entendons par là Denki, Hanta, Eijirô, Yûga, et bien évidemment Katsuki -, n'était pas en reste pour garder cette bonne humeur à un niveau agréablement élevé.
Bien que certains petits détails le perturbaient, il n'allait pas s'en cacher. Bonne humeur, il voulait bien, il encourageait, même... Mais il se demandait pourquoi il avait de plus en plus la sensation qu'il en était la cause alors qu'il ne faisait strictement rien pour. Et surtout, pas dans le bon sens.
Izuku était désolé pour Present Mic, mais son cours d'anglais était particulièrement ennuyant, aujourd'hui. Il savait qu'il n'était pas le seul à partager cet ennui, puisqu'une partie de la classe était dissipée. Il y avait des bavardages discrets mais soutenus sur toute la deuxième rangée à droite, agaçant clairement Tsuyu qui jugeait le dos de Mina avec insistance par moment.
Car Mina était sans conteste la pire.
Cela faisait deux jours que ça traînait, concordant d'ailleurs étrangement avec la probable dispute - et la réconciliation qui avait heureusement suivie le lendemain -, entre Katsuki et Eijirô. Le groupe de Mina, Denki, Kyôka et Hanta semblait survolté. Izuku ne savait pas si c'était lié à l'étrange et improbable querelle entre leurs deux amis, mais si c'était le cas, il ne voyait pas le rapport avec lui, Izuku. Car c'était absolument évident qu'il était leur cible. En attestait encore Mina qui lui jeta un regard par-dessus son épaule et explosa de rire dans la foulée. Hanta se retenait juste à côté de lui et un nouveau papier fut échangé discrètement entre Kyôka et Denki. Le blond se tendit des pieds à la tête en le lisant et partit dans un fou-rire retenu, clairement nerveux. Leurs pouffements couvraient presque la voix de leur prof.
Present Mic leur jeta un regard agacé, mais comme d'habitude, les quatre lurons étaient devenus experts pour faire semblant de rien lorsqu'il se retournait vers eux.
- Je ne sais pas ce que mon cours a de si drôle, mais si j'attrape celui qui se marre depuis tout à l'heure, je vais lui faire goûter un de mes concerts privés ! tonna-t-il.
Un nouveau silence de mort régna dans la pièce, puis il reprit. Les ricanements étouffés reprirent aussi.
Izuku déglutit en regardant droit devant lui, ignorant cette fois royalement les regards de Denki et de Hanta. Il ne comprenait pas ce qu'il se passait, mais cela devenait de plus en plus désagréable. En fait, il n'y ferait même pas vraiment attention en temps normal et vu son caractère... Car les gens de cette classe étaient ses collègues, ses amis. Il leur faisait confiance. Il ne savait pas ce qu'il avait soudainement de si drôle pour accaparer l'attention de ces idiots, mais il savait pertinemment que ça leur passerait vite car ils n'étaient pas dans ce genre-là...
Du moins, il l'espérait de tout son cœur.
Cela lui rappelait trop de mauvais souvenirs. Hier, il pensait encore qu'il se méprenait et que les coups d'œil dans sa direction étaient plutôt destinés à Katsuki plutôt qu'à lui. Mais la veille au soir, cela avait parfois continué quand il avait croisé des membres du groupe. Il n'avait pas compris le « Salut le beau-gosse ! » complètement gratuit de Mina qui l'avait mis dans tous ses états ; le « Arrête donc de faire tomber tout le monde Midoriya, c'est chiant pour les autres ! » ricané par Denki ; ni la drôle de question de Kyôka qui sortait de nulle part : « T'es déjà sorti avec quelqu'un, Midoriya ? ».
Ce matin, depuis leur première heure de cours, il avait arrêté d'espérer et de se voiler la face. Oui, c'était clair : ils se foutaient de sa gueule. Ils avaient dû développer un délire quelconque autour de lui et s'en donnaient à coeur joie.
Et ça n'aurait pas dû le toucher. Après tout, ils n'avaient été ni méchants, ni irrespectueux - aussi proche de l'irrespect soit le fait de regarder quelqu'un et de rire sans raison en boucle, mais passons. Mais c'était bien ça le souci : c'est que ça le touchait. Ça le touchait bien plus que ça n'aurait dû.
Depuis le début des cours ce matin, il avait la sensation glaçante d'être revenu au collège. À cette époque où son rêve de devenir un héros était hors de portée, mais peut-être et ironiquement pas autant que sa chance de se faire des amis. Parce qu'il traînait le type qui l'humiliait depuis la maternelle dans absolument toutes ses classes et que ce dernier, d'années en années, n'avait jamais manqué de bien rappeler à tout le monde à quel point il était un raté sans alter, bizarre, toujours fourré dans ses bouquins de fanboy et ses murmures incompréhensibles.
Il leva d'ailleurs le nez vers ledit « type », l'air un peu plus renfrogné qu'il n'aurait voulu.
Ça non plus, il ne le comprenait pas bien. D'accord, la bande de Mina était toujours plus ou moins dissipée. Elle et Denki plus précisément peinaient toujours à rester concentrés en cours pendant plus de quinze minutes d'affilée, même avec leur récente volonté de mettre les bouchées doubles pour faire remonter leurs notes. Mais ce qu'il y avait de bien avec ce souci ces derniers mois, c'était que lorsqu'ils devenaient trop casse-pieds pour l'ensemble de la classe, Katsuki se faisait un malin plaisir de leur hurler dessus pour leur sommer de se taire. Et ça fonctionnait toujours.
Mais Katsuki aussi était bizarre, depuis deux jours. Depuis sa dispute avec Eijirô, il semblait à Izuku que son rival nerveux, agressif et d'une impatience plus qu'exemplaire avait tout bonnement disparu. Concrètement, ni lui ni le reste de la classe n'allait s'en plaindre : Katsuki était calme. Sur la longueur. Peut-être pour la première fois de sa vie, Izuku aurait pu en mettre sa main à couper.
Rien qu'à cet instant, il semblait suivre le cours à moitié, le visage affalé dans sa main, fixant le tableau comme s'il ne le regardait pas vraiment. Mais son expression était détendue, neutre, bien loin de ses grimaces habituelles. Il en avait été de même durant tous les repas depuis deux jours. Il avait cuisiné avec les autres tranquillement, sans hurler, tout juste en grognant de temps en temps, prenant même parfois part aux conversations.
Izuku fixa avec insistance le dos de son ami d'enfance sans même le réaliser. Il y avait eu une nouveauté chez Katsuki, c'était certain. Et il aurait parié avec lui-même sans la moindre hésitation qu'Eijirô n'était pas étranger à ce changement.
La preuve encore à cet instant. Izuku tenta un coup d'œil sur sa droite, priant pour qu'Hanta ne regarde encore pas dans sa direction, mais le brun était à nouveau concentré sur le cours. Il put donc étendre son regard plus loin, jusqu'à son camarade à l'alter de durcissement... Et bingo : Eijirô avait encore les yeux rivés sur Katsuki, l'esprit visiblement à des lieux d'ici.
C'était le même manège régulier depuis deux jours. Eijirô s'était fait reprendre plusieurs fois par les professeurs parce qu'il n'était tout bonnement pas là. Pour une raison ou une autre, son attention semblait totalement accaparée par Katsuki. Ce qui était d'autant plus étrange qu'il semblait, lorsqu'ils étaient dans les communs en dehors des cours, tout faire pour garder une distance raisonnable avec le blond. Tout en continuant de lui parler joyeusement. Et pendant qu'en face, Katsuki semblait encore plus étrangement enclin à lui répondre qu'il ne l'était déjà de base.
Quand il avait commencé à le remarquer la veille, Izuku s'était promis qu'il ne s'en mêlerait pas, surtout après avoir été assez culotté pour pousser un peu Katsuki à se confier à lui au moment de leur dispute. Évidemment, le garçon explosif était resté complètement fermé à ses tentatives, digne du mur infranchissable qu'il resterait probablement jusqu'à la fin de ses jours. Et Izuku avait suffisamment tenté sa chance pour toute une vie. Il avait naïvement cru que leur combat commun contre Shigaraki et le fait que Katsuki ne se prenne un coup presque mortel pour lui les avait peut-être rapprochés, mais il s'était quand même mangé une avalanche d'insultes et une explosion dans la gueule qui avait rendu ses cheveux désagréablement crépus jusqu'au lendemain.
Alors, non, définitivement, ça ne le regardait pas. Surtout en prenant en compte que quoi qu'il se passe, cela rendait Katsuki calme, étonnement serein même ; et qu'Eijirô semblait au comble du bonheur.
Il déglutit : non, vraiment, il ne devait pas s'en mêler... Il ne devait pas émettre d'hypothèses, même pour se changer les idées par rapport aux quatre autres qui semblaient encore se foutre de sa poire, devant. Il devait arrêter d'observer les deux amis à leur insu, même si...
Même s'il vit tout à coup Katsuki tourner discrètement la tête dans la direction d'Eijirô. Qu'il vit clairement leurs regards se croiser. Qu'Eijirô piqua un fard monumental avant de retourner brusquement à son cahier. Et que Katsuki répondit... par un sourire en coin DOUX ?!
Izuku se figea face à ses propres cours. Il n'avait pas vu ce qu'il venait de voir. Il ne pouvait pas conclure ce qui était absolument, irrémédiablement et objectivement LOGIQUE à conclure.
Il ne savait pas s'il était heureux ou non qu'un nouvel éclat de rire franc de Mina ne le tire de sa stupeur. La jeune fille était recroquevillée sur son bureau, les mains plaquées sur la bouche et tremblant nerveusement, mais Present Mic la vit tout de même faire.
- Tu vas te prendre une retenue Ashidô, je te préviens... !
- P-pardon ! tenta-t-elle de répondre en se retenant toujours de hurler de rire. J-je suis vraiment désolée Sensei, j-j'vais me calmer, promis...
Mais Present Mic semblait simplement las, aujourd'hui. Il râla pour la forme et reprit le cours. Izuku vit Tenya s'échauffer sérieusement derrière Tsuyu et envoyer de grands gestes dans la direction de Mina, mais ça ne l'arrêta pas : elle se retourna dans la direction de Kyôka, et par extension, la sienne. Et elle rit à nouveau, comme si la seule tronche d'Izuku était à ce point hilarante.
Il la fixa encore quelques secondes, avant de baisser les yeux sur son cahier, tiraillé entre la tristesse, la déception, l'amertume, et une pointe de colère. Il prendrait son courage à deux mains à la prochaine sonnerie pour aller leur demander quel était leur problème. Il le ferait. Il devait le faire. Il ne devait pas se débiner, tout simplement parce qu'il n'était plus le Deku soi-disant raté du collège. Il refusait de revivre ça encore, même pour quelques jours, quelques heures. Il n'était pas une tête de turc, ni une échappatoire pour passer son ennui. Il refusait de l'être. Et il comptait bien leur faire comprendre que dans une situation comme la leur, alors qu'ils avaient traversé tant d'épreuves ensemble, il trouvait leur comportement incroyable puéril et-...
Mais il fut interrompu dans ses réflexions lorsque le son, pourtant discret mais clairement distinct, de l'alter de Shôto se déclencha. Surprit, il tourna la tête, comme une petite partie de la classe. Et si dans un premier temps, il n'y eut rien à voir car le concerné semblait toujours concentré sur les cours, Denki poussa soudainement une exclamation de surprise. L'instant d'après, Tenya se leva dans un bond rageur et hurla :
- Todoroki, tu ne devrais pas faire ça... ! Même si c'était mérité, Ashidô ! Ça t'apprendra à jouer les fauteuses de troubles durant notre paisible cours !
Present Mic sursauta et la plupart des élèves se levèrent prestement pour comprendre, dont Izuku. Et il comprit vite : Shôto avait discrètement gelé les jambes de Mina sous sa table d'un petit coup de pied.
Des cris aussi amusés que choqués s'élevèrent dans tous les sens. Izuku envoya une expression interrogatrice au bicolore, dont il croisa le regard presque innocent aussitôt.
- Todoroki, qu'est-ce qui te prend ?! tonna Present Mic.
- Navré Sensei, répondit-il tout de go. Ashido est bien trop dissipée, ça perturbe toute la classe et moi le premier.
Mais Mina ne réagit pas vraiment comme on aurait pu le penser.
Au lieu d'être simplement choquée de l'indiscipline d'un de leur élève modèle, habituellement tellement calme et discret qu'il arrivait régulièrement à se faire oublier alors qu'il était l'un des plus puissants sur le terrain et des meilleurs en cours de leur classe ; Mina explosa de rire à s'en tenir les côtes, rapidement suivie du reste des idiots : Denki, Hanta, Kyôka. Même Yûga et Tôru s'y mettaient, envoyant tous des regards esclaffés à Shôto.
... C'était lunaire. Et incompréhensible.
Car ça aussi, c'était une chose qui « clochait », en ce moment, se rajoutant vicieusement à sa déjà trop longue liste d'étrangetés au goût d'Izuku.
Shôto aussi agissait bizarrement, depuis quelques jours. Et particulièrement envers lui : il paraissait avoir très envie de passer du temps avec lui, à lui parler, à venir régulièrement vers lui, à prendre sa défense quand il se prenait des piques gentilles. Il lui posait des questions bizarres aussi, en particulier sur ses rapports avec Katsuki.
Encore en cet instant, alors qu'il était sous le feu des projecteurs et que Present Mic lui passait un sermon sur le fait d'utiliser son alter en classe pour une raison si triviale, il paraissait si peu concerné que ses yeux vairons revinrent se poser sur lui.
Et il lui envoya un minuscule sourire.
... Donc.
Mina et compagnie se foutaient de lui sans raison. Katsuki et Eijirô étaient... visiblement devenus « très proches ». Et Shôto était soudainement... absolument adorable avec lui ?
Izuku ne savait plus quoi penser.
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