Mage fou

Chapitre 3 :

Piscine et plage

Lorsque Harry se réveilla le lendemain de son passage à Little Whinging, ce fut sous les caresses de son amant, confortablement installé dans le luxueux lit de leur suite. Il devait avouer que le fait que les démons n'avaient pas besoin de dormir lui allait bien. Ainsi, il se savait en parfaite sécurité, Sheitan veillant sur son sommeil. Il n'avait jamais dormi aussi profondément que depuis qu'il dormait avec lui. Et il n'avait jamais aussi bien dormi alors que la présence de son âme sœur et ses caresses incessantes dés qu'il fermait les yeux lui offraient un sommeil qui n'avait pas d'égal. Ce fut donc très paisiblement qu'il se réveilla tout en douceur, trouvant le démon allongé près de lui, appuyé sur un coude, la tête posée dans une main alors qu'il caressait ses cheveux de l'autre. Comme souvent lorsqu'ils étaient seuls, il avait son apparence démoniaque que le jeune homme adorait. Malgré ce qu'il avait fait cette nuit, il avait dormi comme un bébé, pas du tout perturbé bien au contraire.

- Embrasse moi, exigea-t-il la voix pâteuse.

Souriant largement, Sheitan vint lui ravir ses lèvres, le faisant rouler sur le dos pour venir le surplomber. Harry passa ses bras autour de lui, le tirant pour l'enjoindre à plus de contact et il sourit dans leur baiser lorsque le démon se colla complètement contre lui. Il fit glisser l'une de ses mains vers le bas de ses reins et la base de sa queue alors qu'il avait déjà bien compris que son démon était très sensible à cet endroit. Il le caressa doucement, Sheitan accentuant leur baiser en grognant de plaisir. Harry laissa sa deuxième main rejoindre la première, accentuant ses caresses. Son compagnon fit glisser la sienne sur son côté, sa hanche et sa cuisse, lui faisant doucement écarter la jambe avant de lui faire plier et passer autour de lui. Il renouvela avec l'autre, entreprenant un doux câlin matinal sans aucun empressement, délicat et attentionné.

- J'adore me réveiller comme ça, murmura Harry alors que Sheitan reposait toujours entre ses jambes nouées autour de lui.

Le démon l'entourait de ses bras, la tête posée sur sa poitrine, ses ailes étendues sur le lit. Il avait fermé les yeux et souriait en profitant des mains de son compagnon se baladant dans ses cheveux et sur ses cornes sensibles à son toucher.

- Et j'adore te réveiller comme ça, ronronna-t-il. Tu as bien dormis ?

- Parfaitement, répondit-il.

- Ta magie s'est affaiblie avec notre petite soirée d'amusement mais ça ne me semble pas trop lourd. Comment te sens-tu ?

- Fatigué mais je récupérerai vite et ce fut tellement amusant que je ne risque pas de regretter. Quelle heure est-t-il ?

- Presque midi. Tu avais besoin de dormir. Tu fais la première page du journal ce matin.

- Tiens donc ? fit-il mine de s'étonner. Pour quelle raison ?

- Pour louer ta prodigieuse personne et ta splendide puissance, répondit-il tout à fait sérieusement.

- Je suis sûr qu'ils n'ont pas dit ça en ces termes, ricana Harry.

- Mais c'est ce que moi j'en pense alors je me fiche du reste, répondit-il en se blottissant davantage contre lui.

- Je peux voir ?

- Le journal est juste là, répondit Sheitan qui l'avait visiblement préparé avec un plateau petit déjeuner patientant sur la table de chevet.

Souriant à son attention, Harry attrapa sa baguette pour faire venir et léviter le journal devant lui sans cesser de jouer avec les cheveux noirs d'une main. Sur la première page, une photo magique du gigantesque brasier qu'il avait allumé prenait toute la place avec la marque de ténèbres dans le ciel. « Attaque sur la banlieue moldu de Londres ! » titrait le journal en le faisant rire. Il admira un peu le résultat de son œuvre, la photo prise du ciel montrant toute l'ampleur du feu prenant la ville toute entière. On ne discernait presque rien dans les flammes vives si ce n'était les ossatures des maisons, et des voitures, les troncs et les branches des arbres calcinés et les squelettes de tout ce qui avait été pris dans le sort. Cela resterait ainsi désormais, à jamais. Un feu de sempremais ne pouvait être éteint et brûlait éternellement. Harry doutait pourtant qu'il y en ait un jour eu un d'une telle envergure.

- On aurait pu voir la fumée et la chaleur d'ici si le Ministère n'avait pas déjà caché la chose, murmura Sheitan qui n'avait ni bougé ni ouvert les yeux. C'est dommage, soupira-t-il.

Amusé par sa déception enfantine, Harry ouvrit le journal d'un sort pour se mettre à lire l'article. On expliquait à grands cris que cette nuit, les mangemorts avaient attaqué une petite ville moldue de la banlieue de la capitale et qu'ils l'avaient embrasé en totalité. Des centaines de morts étaient à déplorer, le bilan encore provisoire. Mais ironiquement, ce n'était pas cela qui retenait le plus l'attention dans l'article. Non, c'était la véritable terreur qui en émanait à l'idée qu'il y ait un sorcier capable non seulement de lancer le sort de feu de sempremais, un sortilège particulièrement puissant et complexe mais surtout, de le lancer sur toute une ville de la sorte. Il fallait une puissance terrible. Le reporter n'avait visiblement que deux noms en tête : Voldemort et Dumbledore, seuls qu'il estimait possible. Et pour tous, le coupable était le premier. La peur était palpable à l'idée que Voldemort puissent détruire toute une ville de la sorte en brûlant vifs ses habitants dans leur sommeil.

Le coupable ne semblait faire de doute pour personne, amusant Harry en se disant que rien n'avait changé. Il suffisait d'un rien lorsqu'on utilisait la peur des autres pour détourner leur attention d'autres coupables potentiels. Le monde magique était affolé à l'idée d'avoir à affronter une telle force qui les dépassait. Le jeune homme se dit que les gens auraient encore plus peur des mangemorts et de leur maître. Les dits mangemorts et le dit maître justement, sachant parfaitement qu'ils n'y étaient pour rien, redouteraient certainement l'apparition de cette puissance inconnue. Amusant pour lui. Et évidement, le plus gros problème du gouvernement était de cacher ce brasier gigantesque et inextinguible aux moldus et à les éloigner de là tout en gérant les nombreux morts. La disparition de toute une ville ainsi allait les embêter largement et leur causer pas mal de soucis avec le gouvernement moldu, de quoi bien faire rire le responsable.

- Ces abrutis vont bien s'amuser à tenter de cacher ça et à calmer la terreur des gens, ricana-t-il alors qu'il terminait sa lecture.

- Ils n'ont même pas envisagé qu'il pouvait s'agir d'un autre coupable, souffla Sheitan. Qu'ils sont crédules et stupides. Je me demande comment Voldemort prend ça.

- Il s'en vantera sûrement pour l'acte de puissance mais il n'oubliera pas en lui même que ce n'est pas lui qui a allumé cet enfer.

Le silence retomba alors que Harry se débarrassait du journal pour se remettre à caresser les cheveux du démon de ses deux mains, profitant de ce moment paisible. Sheitan se redressa finalement pour lui avancer la nourriture, le priant de manger alors qu'il en avait bien besoin. Bien que cela soit inutil pour lui, il grignota avec son compagnon. Ils passèrent la journée comme s'il ne s'était rien passé la veille, se reposant encore et lisant quelques rapports laissés par le Ministère pour s'informer de ce que Harry avait manqué. Ce fut ainsi qu'ils passèrent les deux jours suivant, s'amusant à lire les nouvelles sur Little Whinging, l'événement semblant avoir choqué et terrifié le monde magique qui semblait avoir enfin saisi que la guerre avait bien repris. Jusque là, les attaques semblaient bien loin d'eux mais là, il était impossible de faire semblant de ne pas voir alors que le massacre avait eu lieu juste à côté de la capitale et qu'il rappellerait constamment sa présence par ses flammes.

Le matin du troisième jour cependant, une autre nouvelle fit la une : « Harry Potter innocenté, blanchi et libéré d'Azkaban ! » titrait-il. Il y avait une interview du Ministre qui semblait avoir lui même pris les choses en mains pour faire l'annonce. Il expliquait qu'après sa nomination deux mois plus tôt et au vu de tout ce qu'il se passait, il avait décidé de se pencher de nouveau sur le cas du Survivant. Il jouait les choqués et les scandalisés en révélant que le précédent gouvernement n'avait en réalité aucune preuve même minime contre lui, qu'aucun témoignage n'avait fait l'objet de serment magique de vérité, d'usage de veritaserum ou même de simple confirmation de routine. Il n'y avait rien contre le jeune homme si ce n'était des présomptions qui avaient largement perdu de leur poids depuis le retour de Voldemort. L'enquête était quasi inexistante. Il expliquait que ce qu'il s'était passé au Ministère le soir de son arrestation ne reflétait pas des intentions de coup d'état comme cela avait été avancé mais corroborait plutôt la version du jeune homme sans parler que depuis, les aurors de garde ce soir là avait été reconnus mangemorts. Il était plus que vraisemblable qu'ils aient pu laisser entrer n'importe qui et lever les sorts de verrouillages sans quoi de simples adolescents n'auraient pas pu entrer au Ministère ainsi. Il disait que le soir de la finale du Tournois des Trois Sorciers, sa baguette avait été analysée et que pas un sortilège de mort ayant pris la vie de Cédric Diggory n'avait été trouvé. Les sortilèges de tortures que Harry avait longuement subi ce soir là, presque deux heures durant alors qu'il s'était fait piégé avaient eux été constaté sur lui en revanche. Harry n'avait pu s'empêcher de trouver risible que tous se soient laissés berner par un dossier aussi bancal. Scrimgeour ajoutait que l'avocat qui lui avait été assigné d'office était réputé pour être un corrompu incapable et que le jeune homme s'était fait piégé. Il ne visait cependant personne si ce n'était de très lointaines insinuation vers Fudge mort depuis.

Le Ministre annonçait alors que, révolté par cette injustice alors qu'un innocent s'était retrouvé enfermé et accusé à tord, il avait fait blanchir et innocenter le dernier des Potter qu'il avait fait sortir sans délai de la prison. Il annonçait aussi que le dossier serait clôturé et qu'on en resterait là. Toute accusation envers Harry serait annulée et il était remis en liberté sans condition. Bien sûr, il ne parlait pas de l'accord ou de quoi que ce soit d'autre et Harry ne put s'empêcher de rire devant l'hypocrisie flagrante dont-il faisait preuve. Au moins, il n'avait pas dit que cela faisait déjà deux semaines qu'il était dehors, sous-entendant plutôt que c'était pour le jour même. D'autres articles parlaient de l'événement et on revenait alors sur sa mystérieuse survie au baiser du détraqueur mais aussi sur ses liens avec Voldemort. Sans réelle surprise, le lord constata que l'injustice dont-il avait été victime ne faisait pas couler beaucoup d'encre dans son sens, personne ne semblant choqué. On s'inquiétait plutôt de comment il avait survécu au baiser et surtout, s'il allait reprendre le combat face à Voldemort qui avait ouvertement réclamé sa tête. Tous semblaient l'espérer ardemment après la récente attaque. Venait ensuite les éternelles questions indiscrètes de savoir dans quel état il sortait de prison, s'il y aurait une tutelle, ce qu'il ferait, s'il ferait ses années manquantes à Poudlard, la réaction de Dumbledore, de son entourage autrefois proche...

Harry avait fini par jeter le journal loin de lui alors qu'il petit-déjeunait au lit avec Sheitan. Il préféra s'amuser à imaginer la réaction de ses anciens « amis » à la surprise du jour et à celle qu'il leur réservait. Parce qu'en effet, il avait organisé un petit quelque chose. Il avait fait parvenir quelques missives à Gripseck, lui demandant d'aller évacuer la vermine du Square Grimmaurd alors qu'il ne faisait nul doute que l'Ordre y était encore. Pour ne pas révéler qu'il était sorti, il avait demandé au gobelin d'attendre le jour de l'annonce officielle et après celle-ci, il ne doutait pas que l'Ordre devait certainement se réunir en urgence. Il se demandait bien comment ils allaient réagir et pendant un instant, il regretta d'avoir laissé Gripseck aller s'amuser tout seul. Mais il chassa cette idée saugrenue. Il n'avait vraiment pas envie de revoir ces rats pour le moment. Pour le moment, il voulait juste prendre le temps de se remettre tranquillement, de profiter de son amant et de préparer son avenir.

Loin de là, c'était en effet en urgence que Albus Dumbledore avait réuni l'Ordre du Phénix après les nouvelles tombées le matin même. La sortie d'Harry d'Azkaban n'était pas une chose qu'il avait prévu. Lorsqu'il avait été emprisonné et condamné à mort, il avait cru se débarrasser du jeune homme trop puissant et trop vertueux. Avec les visions de Voldemort, il avait craint qu'il finisse par lui céder ou par les trahir volontairement ou non. Sans parler du fait que l'enfant rechignait à tuer et à se débarrasser de Tom en plus de poser trop de questions et d'être de plus en plus instable. Son petit compte d'enfant s'épuisait sous ses sollicitations et il devait avoir rapidement accès à son héritage pour financer l'Ordre, sa petite vie et sa vie politique. Et il était vraiment trop puissant pour être laissé en liberté, trop dangereux, trop lié à Voldemort.

Alors il n'avait pas hésité avec cette occasion au Ministère se plaçant en plus sur le devant de la scène en faisant croire à tous qu'il avait essayé d'empêcher une tentative de coup d'état du Survivant, le faisant passer pour un futur Seigneur des Ténèbres qui aurait rallié Voldemort. Ses amis n'avaient pas été difficiles à convaincre alors que leur réputation avait dégringolé avec celle du Survivant en cinquième année. L'héritier Potter ne se montrant guère généreux avec eux, de leur avis, et commençant sérieusement à les effrayer avec sa puissance et ses sautes d'humeurs parfois vives. Un peu d'argent prit sur les comptes du jeune homme avait terminé le tout. Pour ceux un peu réticents, il avait promis qu'il faisait tout pour sortir son protégé d'Azkaban, faisant passer son mensonge lors de son témoignage pour un acte calculé pour sauver l'adolescent en évitant d'être enfermé lui même. Ainsi, il pouvait toujours défendre Harry et le sortir de prison. Tous ou presque l'avaient cru.

Au final, lorsque le jour de l'exécution du jeune homme était arrivé, il n'y avait presque plus que du soulagement dans l'entourage du Survivant, tous se disant que finalement, c'était mieux ainsi. Cela leur épargnait une trahison de la part du jeune homme sûrement devenu fou entre temps en prison. Et le laisser en liberté avec sa puissance et son lien dangereux avec Voldemort devenait un immense risque. Sans parler de la nouvelle accessibilité à son héritage lorsqu'il serait mort. Tous ou presque avaient fini par se trouver une raison de préférer cette solution après la chute libre de l'image du Survivant et la disparition complète de Voldemort depuis son arrestation, quelques uns se persuadant même, parmi ses proches ou parmi la population, qu'il suffisait qu'il disparaisse pour que Voldemort disparaisse. Ils semblaient croire qu'ils étaient liés depuis ce soir d'Halloween et que la survie d'Harry était celle du mage noir.

Seulement, le jour de l'exécution, tout ne s'était pas passé comme prévu. Il ne savait toujours pas comment ce maudit gamin à problème avait pu survivre au baiser alors que tout les témoins et les sorts d'analyses de la salle d'exécution étaient formels : le détraqueur avait aspiré et dévoré une âme. Pourtant, il avait survécu et il était devenu un objet de terreur pour tous, ce fait terminant de réduire en miette l'image de héros passée du Survivant pour ses proches et pour le reste du monde. Après cela, on l'avait fait enfermer au plus profond d'Azkaban, dans le pire des endroits et on l'y avait oublié alors que Voldemort se décidait à sortir de nouveau. Et le pire dans tout ça : son héritage restait totalement inaccessible, les gobelins se faisant une joie de les priver de cela en toute légalité. Évidemment, ils étaient soutenus bon grès mal grès par toutes les grandes fortunes ne voulant pas voir leur richesse s'évanouir à cause d'un passage en prison, justifié ou non. Alors toute cette opération n'avait pu que le débarrasser de Harry et du risque qu'il représentait. Heureusement, sa propre réputation était intacte alors qu'il avait été reconnu comme héros une nouvelle fois après l'épisode du Ministère. Et même lorsque Voldemort était revenu, personne n'avait remis en cause le traitement du Survivant de vive voix, l'énormité de la chose trop grosse à admettre pour tout le monde. Une grosse partie du monde magique avait de quoi se sentir coupable dans cette histoire. Alors tous avaient fait la sourde oreille.

Mais voilà, Scrimgeour avait cru bon de faire son petit coup d'éclat et de sortir Harry d'Azkaban en le blanchissant complètement. Personne n'avait rien vu venir. Albus soupçonnait le nouveau Ministre de connaître la Prophétie il ne savait comment et de penser que Harry était indispensable à la guerre. Comment ce gamin aurait pu être indispensable quand lui, Albus Dumbledore était là ? Jamais il n'admettrait que ce morveux puisse le surpasser et gagner la guerre et la gloire à sa place. Quoi qu'il en fut, maintenant que la chose était faite, il fallait faire avec. Heureusement, Harry ne savait rien de la vérité, tout naïf et innocent qu'il était et il ressortirait certainement d'Azkaban dans un état si pitoyable qu'il ne serait pas difficile à manier. La prison avait dû l'épuiser lui et son puissant pouvoir, comme son esprit et sa volonté. Il récupérerait un adolescent brisé et perdu, terrorisé, lui faisant croire qu'il s'était battu pour le libérer face au méchant Fudge qui n'était plus de ce monde pour témoigner et tous suivraient autour de lui, trop honteux qu'ils seraient d'avouer qu'on avait un peu lâché l'affaire récemment ou que l'on savait carrément que ce n'était que façade depuis toujours. Il pourrait peut-être même lui faire croire que c'était lui qui avait poussé Scrimgeour à le faire sortir. Sans parler du fait que la fortune et les biens du jeune homme seraient de nouveau accessibles. Harry n'ayant qu'eux et les prenant pour sa famille, il reviendrait vers eux en pleurant et qui sait, peut-être pourrait-il attirer Tom avec son appât préféré et le faire tomber dans un piège mortel ? Au final, l'un dans l'autre, c'était peut-être une occasion à saisir.

Il avait donc sonné le rassemblement de l'Ordre pour en parler. Et tous se présentèrent très tôt dans la cuisine du Square Grimmaurd où les Weasley avaient élu domicile une bonne partie du temps avec Remus, Tonks et leur fils né il y avait un peu plus d'un an. Les jumeaux et Charlie mis à part, ils étaient tous là, les trois premiers ayant coupé les ponts avec le reste de la famille depuis l'enfermement de Harry. Ron et Hermione s'étaient mariés, comme Bill et Fleur. Il y avait bien sûr Alastor et Kingsley, toujours aurors. Hagrid, Minerva et Severus étaient aussi présents même si le maître des potions s'était largement fait amère et froid plus qu'auparavant depuis l'arrestation d'Harry. Le directeur savait bien pourquoi alors que son professeur vivait pour protéger le Survivant souvenir de son amour mais il n'avait rien pu faire pour l'aider. Lui savait parfaitement, avait protesté contre ce qui était infligé au Survivant mais de sa position, il n'avait pu faire quoi que ce soit. Il y avait encore d'autres membres mais il avait choisi de n'appeler que les plus proches du Survivant dans un premier temps. Et il n'avait pas fallu longtemps pour que tous s'assemblent dans la cuisine où il entra calmement.

- Bonjour, salua-t-il joyeusement. J'imagine que vous avez lu les nouvelles.

- Harry va vraiment sortir ? demanda Minerva qui avait sûrement été celle qui avait le moins bien digéré ce qu'il s'était passé.

- Il semblerait Minerva. Le Ministère a enfin admis la vérité, remarqua-t-il suivit de tous alors que Severus avait un reniflement dédaigneux. Je pense que Rufus veut se servir de cette affaire pour faire discréditer un peu plus Fudge et affirmer son autorité. Peut-être veut-il profiter d'Harry aussi ? remarqua-t-il avec une inquiétude toute simulée.

- Il va vouloir son héritage, grogna Alastor, le Ministère n'a cessé de tenter de se l'approprier.

- Harry va être extrêmement fragile après un tel séjour à Azkaban, dit-il de sa voix de gentil papy. Il va avoir besoin de soins et d'attention, de protection alors que Tom en a toujours après lui.

Tous acquiescèrent, commençant à faire tout un tas de commentaires sur ce qu'il faudrait mettre en place pour s'occuper du Survivant sous le regard exaspéré de Severus et peu convaincu d'une Minerva silencieuse. Tous semblaient avoir oublié leurs pensées et leurs actes de ces dernières années au sujet du jeune homme et une nouvelle fois, la raison était toute simple : tous avaient été terrifiés par l'attaque monumentale et d'une puissance jamais vue sur Little Whinging. Pour eux sachant qui y vivait, cela n'était qu'un moyen de plus pour Voldemort de démontrer sa haine pour le Survivant et ses promesses de morts à son égard qu'il ne cachait pas. Cette violente force avait apeuré tout le monde et soudain, retrouver un Harry à mettre en première ligne ne déplaisait plus, la puissance et le courage du jeune héritier semblant être une bonne idée pour survivre à la guerre. Albus ne se plaignait pas non plus alors que de plus en plus de monde se tournait vers lui après cette attaque, vers lui et sa puissance maintes fois prouvée. Ne restait plus qu'à s'allouer celle du Survivant et à s'en servir.

- Sa protection et ses soins seront la priorité, intervint le directeur alors que tous planifiaient déjà.

- Nous nous occuperons de lui Albus, assura Molly déterminée.

- Je compte aussi sur vous pour lui remonter le moral et le réconforter, dit-il vers les plus jeunes approuvant avec ferveur.

- Quand doit-il sortir Albus ? demanda Alastor.

- Je n'en sais encore rien. Elphias se renseigne pour nous au Ministère. Nous irons le chercher directement sur la plage d'Azkaban dés que nous saurons, avec une bonne escorte et...

Il se figea soudain alors que la cheminée s'embrasait de ses flammes vertes caractéristiques. Pensant tout d'abord à l'arrivée de l'information qu'ils attendaient, tous furent immensément surpris de voir trois gobelins sortir des flammes comme si de rien n'était, regardant autour d'eux d'un air un peu dégoutté et hautain. Le directeur reconnu immédiatement celui qui se tenait au devant des autres :

- Gripseck ? Que nous vaut l'honneur de cette visite impromptue ? Nous nous apprêtions à aller chercher Harry. Vous avez vu les nouvelles je suppose.

- Aller chercher Harry ? releva le gobelin en le regardant comme s'il était devenu fou.

- Et bien oui. Harry va être libéré. Soyez assuré qu'il vous écrira au plus vite pour mettre les choses en ordre et...

- J'avais bien compris, trancha le petit être alors que le silence régnait. Abstenez vous, lord Black Potter n'a guère besoin de vous.

- Lord Black Potter ? releva Fleur aussi interloquée que les autres.

- Je suis ici en son nom aujourd'hui, poursuivit la créature d'un air professionnel. lord Black Potter m'a mandaté afin de venir vous informer en ce jour, 23 août 1999, dit-il en déroulant un parchemin où trônaient les sceaux Potter et Black, qu'il révoque l'autorisation d'occupation du 12 Square Grimmaurd autrefois accordée par Sirius Black à Albus Dumbledore, dit-il à une assemblée choquée. Cela prend effet sur le champs. Je vous demanderai donc de rassembler vos effets personnels et de vider les lieux immédiatement après quoi l'accès vous sera interdit.

- Quoi ? bredouilla Molly.

- J'ai pourtant été clair, cingla le gobelin, je vous sortirai de force s'il le faut. Étant officiellement mandaté par lord Black Potter propriétaire des lieux, les sorts de la demeure m'y aideront.

Tous se regardèrent sans comprendre, Albus tournant un visage plus sérieux vers la créature.

- Il doit y avoir une erreur Gripseck, Harry n'est même pas encore sorti et il est le seul prétendant à ces titres, dit-il comme s'il lui faisait la morale.

- Premièrement, je sais parfaitement ce que je fais Dumbledore. Gringotts est une institution sérieuse, cingla-t-il en le regardant de haut en bas. Ensuite, lord Black Potter est déjà sorti et il est venu nous voir pour mettre ses affaires en ordre, expliqua-t-il alors que tous écoutaient attentivement avec stupéfaction. Il est officiellement lord désormais, je vous prierai donc de faire preuve d'un peu plus de respect à son égard. Il a immédiatement ordonné que vous vidiez les lieux sans délai, il veut récupérer sa demeure.

- Il ne peut pas révoquer la décision de Sirius, intervint Remus qui n'avait toujours pas digéré la mort de son ami qu'il imputait au jeune homme.

- Monsieur Black était un fugitif en cavale qui n'avait même pas de statu correct, coupa le banquier. Et c'est lui qui a permis à lord Black Potter d'avoir le titre et d'être propriétaire de ces lieux sans condition. Il est lord Black et la décision d'un lord prévaut sur tout autre membre de la famille.

- Allons allons, Harry doit-être très perturbé par son passage à Azkaban, apaisa Albus. Il n'a certainement pas les idées claires et justes. Il a besoin d'être entouré des siens et soigné, conseillé et mis à l'abri...

- Et vous vous croyez bien placé pour ça ? ricana le gobelin en les balayant du regard. Après ce qu'il s'est passé ? Laissez moi rire. Les gobelins sont loin d'avoir été aussi naïfs que les sorciers en observant cette affaire, dit-il durement. J'ai moi même rencontré lord Black Potter il y a peu. Il m'a semblé tout à fait capable de s'occuper de lui même et parfaitement apte à prendre lui même ses décisions. Il n'avait guère besoin d'aucune aide à mes yeux et tout à fait en possession de ses moyens malgré les circonstances. Il est déjà bien entouré et il n'a guère besoin d'aucun d'entre vous. Il a été très clair : il veut que vous quittiez les lieux sur le champs. Il ne veut pas que vous profitiez de cet endroit plus longtemps.

- Où est-il ? exigea Dumbledore. Je vais aller lui parler.

- Il a aussi été très clair à ce sujet : il veut être laissé en paix pour récupérer d'Azkaban en toute quiétude. Il a fermement interdis que l'on dise où il se trouve et je respecte la volonté de mon client. Maintenant, videz les lieux et un petit conseil, n'ayez pas l'audace de retourner auprès de lord Black Potter après la mascarade presque mortelle pour lui qu'il a subi, cela serait vraiment grotesque.

Le silence tomba, tous observant le directeur, perdus. Dumbledore récupéra l'acte officiel ordonné par Harry pour le lire et constata que tout était parfaitement en ordre et qu'il n'y pouvait rien. Il fit donc signe aux autres de bouger et ils s'exécutèrent, allant chercher leurs affaires. Laissant Albus avec Gripseck et les deux autres gobelins l'accompagnant.

- Vous devez nous dire où il est Gripseck, dit-il durement. Vous savez à quel point sa situation est sensible en sortant d'Azkaban. Il est particulièrement vulnérable. Il doit-être protégé et soigné.

- Il a déjà l'entourage qu'il faut pour ça, répondit-il.

- Mais enfin, tout ceux en qui il a confiance sont ici et il ne connaît personne d'autre.

- Je ne suis pas de cet avis, trancha-t-il.

Furieux, le directeur s'engouffra dans la cheminée direction le Ministère, décidé à agir avant que d'autres aient cette idée. Harry serait sous son contrôle que cela lui plaise ou non. Gripseck sourit sournoisement, sachant que son jeune client s'était déjà protégé de ce genre d'idée et que le grand Albus Dumbledore allait heurter un mur. Il finit par se concentrer sur sa mission, envoyant ses deux subalternes chercher les intrus pour les jeter dehors sans plus de cérémonie malgré leurs protestations, la magie ancestrale de la maison aidant. Il ne lui fallut que quelques minutes pour les mettre dehors, se lançant ensuite dans la recherche et la destruction des sorts que ces énergumènes avaient pu poser chez son client. Il termina en bouclant la demeure pour que seul lord Black Potter puisse entrer, partant ensuite, fier de lui et amusé.

Dans une autre partie de Londres, Harry avait rapidement reçu la confirmation de son gestionnaire que l'expulsion de cafards était un succès, le faisant rire. Le gobelin lui signala aussi le départ plus que suspect du directeur pour le Ministère, ce qu'il voulait faire ne faisant que peu de secret. Mais cela n'inquiéta pas Harry une milliseconde et il préféra se moquer du vieil homme avant de se concentrer sur son occupation du moment : une bonne sieste bien installé dans son lit. Dans les jours qui suivirent, l'actualité oscilla entre lui et le brasier de Little Whinging. Via le journal, les reporter le suppliaient d'accorder une interview mais il n'était plus sensible aux supplications. Il savait aussi que pas mal de monde le cherchait, l'Ordre et Dumbledore en tête et ce fut cela qui le poussa à vouloir quitter le palace. Ce fut donc dans cet objectif qu'il s'était mis à scruter les rapports de Gripseck sur ses possessions immobilières. Il fut un peu surpris d'y découvrir bien plus que Godric's Hollow et le Square Grimmaurd. Il y avait plusieurs propriétés dont une en France sur les bords de la méditerranée, une autre en Nouvelle Zélande. Il fut surpris par une demeure sur le Chemin de Traverse qu'il se promit d'aller voir. Seulement, il ne voyait là aucun endroit où il aurait aimé vivre vraiment. Il avait envie de quelque chose de grandiose à l'opposé de ce fichu placard sous l'escalier qui l'avait rendu claustrophobe. Il voulait quelque chose qu'il pourrait modeler un peu à son image. Il voulait de la place, il voulait de la tranquillité et il voulait quelque chose qui rendrait le reste ridicule. N'ayant plus ni peur ni scrupule à laisser libre cours à ses caprices qu'il ne s'était jamais autorisé, il savait ce qu'il voulait :

- Je veux un château, dit-il à Sheitan.

Il était logé entre ses jambes, son dos contre le torse du démon alors qu'ils étaient installés sur l'un des canapés de leur salon pour jeter un œil aux inventaires de ses possessions immobilières.

- Tu crois que c'est possible ? demanda-t-il à son amant en basculant la tête en arrière pour le regarder.

Amusé, le démon l'embrassa avant de répondre :

- Avec ta fortune ? Largement, acquiesça-t-il. Un château alors? demanda-t-il sans paraître choqué.

- Un rêve de gosse, répondit-il. J'ai toujours aimé Poudlard. C'est un endroit splendide plein d'âme et de prestance. Mais Poudlard n'est pas du tout mis en valeur malheureusement. J'aimerais bien faire tout ce que ce château m'a inspiré.

- Et bien c'est faisable rapidement. Il y a plein de vieilles familles sorcières ou magiques simplement qui possèdent des châteaux anciens de notre monde. Sauf que plus personne n'y vit. Ce n'est plus « à la mode ». Ils préfèrent les manoirs plus petits et plus coincés maintenant, pas trop loin des endroits stratégiques. Les châteaux tombent en ruines et ils les vendent pour presque rien pour ne pas avoir à les entretenir. Qu'est-ce que tu aimerais ? Le style de Poudlard ?

- J'avoue que j'aime l'ambiance château fort mais je n'ai pas d'idée fixe. Je veux de la place et du grandiose. Un endroit qu'on n'oublie pas quand on y passe, qui me ressemble et où je pourrais faire ce que je veux.

- En Angleterre ?

- Hum... oui, acquiesça-t-il, ou l'Écosse. Je n'ai pas envie de partir à l'étranger pour autre chose que des vacances.

- On devrait pouvoir te trouver ça sans trop de mal. Il y a plein de châteaux abandonnés dans le monde magique anglais. Il y aura certainement des rénovations à faire mais tu pourras le mettre à ton image comme ça et l'avoir moins cher encore. Tu devrais écrire aux gobelins. En tant que gestionnaires ou au moins banquiers des gens susceptibles d'avoir ce genre de patrimoine à vendre, ils sont très au courant de ce genre de chose. Et moyennant commission, ils seront les meilleurs négociateurs lorsque tu te seras décidé. Ils gèrent souvent ce genre de transactions alors ils te trouveront ce que tu veux et ils sont si bien informés que cela ira vite. Ils savent toujours tout des transactions possibles à leur portée si tu leur assures un petit pourcentage.

- Alors une petite lettre de plus pour Gripseck ! s'enthousiasma-t-il en sortant sa baguette pour faire apparaître de quoi écrire.

Il rédigea sa demande avant de la mettre sous enveloppe qu'il scella du sceau des Potter, la donnant à son démon qui se chargea de l'envoyer d'un sort de son cru.

- Il faut que je me remette à l'entraînement, remarqua le jeune homme qui ne reconnaissait jamais les sorts de son âme sœur. Ce n'est pas avec de que j'ai appris autrefois que je vais pouvoir faire grand chose.

- Tu m'as déjà montré pas mal de choses, remarqua le démon.

- Des sorts de bases bien utilisés seulement, soupira-t-il. Même pour torturer les autres abrutis je n'ai utilisé que ça : ensorcellement de base d'objets, sorts de lévitation, de flammèche, de découpe, d'attraction... je les ai juste détournés.

- Il y avait le doloris.

- Je le connais pour l'avoir subi. Et la malédiction sur Pétunia n'était qu'une petite illusion de base qui n'aurait jamais berné un sorcier.

- Le feu de sempremais n'était pas rien.

- Celui là, je le connais parce que Hermione m'avait bassiné pendant des semaines avec ça quand elle l'a découvert. Elle voulait absolument réussir à le lancer cette prétentieuse arrogante. Elle n'a jamais réussi mais elle me l'a rentré dans le crâne à force. Elle n'avait ni la puissance, ni la volonté nécessaire pour réussir, c'est la clef de ce sort. Je connais quelques petites choses mais franchement, ça laisse à désirer. Il faut que je m'y remette sérieusement et que je me trouve un bon prof. Tu peux ? lui demanda-t-il avec un air de chien battu.

- Je peux, ricana-t-il, et j'ai des amis qui seraient de bons enseignants aussi si tu veux.

- Avec plaisir si tu leur fais confiance, répondit-il.

- Mais avant de penser à ça, il faut que tu te reposes encore. Mes potions vont encore mettre un moment à restaurer ta musculature, ton squelette et tes organes à un niveau acceptable de santé. Sans cela, tu ne supportera pas l'entraînement. Ta magie, ça va mais le reste a encore besoin de repos et de soins.

- J'ai tout mon temps de toute façon, répondit-il. On pourra toujours commencer par un peu de théorie. Qu'est-ce que tu dirais de partir en vacances dans cette maison de méditerranée ? On pourrait même y rester le temps d'acheter et de rénover le château s'il y a besoin. On nous fichera la paix là bas et un peu de soleil ne fera pas de mal.

- Excellent programme, acquiesça le démon.

- Bon, c'est décidé alors. On attend la réponse de Gripseck pour s'organiser avec lui et direction la plage, soupira-t-il avec un grand sourire en se blottissant contre son compagnon.

Ce fut dés le lendemain qu'ils se rendirent de nouveau à Gringotts, Gripseck intrigué par son message de la veille. Harry se fit une joie de lui expliquer clairement ce qu'il voulait, en profitant pour lui réclamer aussi davantage de documents au sujet de ses biens et de sa fortune. Il informa aussi le gobelin qu'il partait prendre des vacances pour se reposer et qu'il ne serait pas joignable. Ils fixèrent alors un rendez vous deux semaines plus tard pour faire le point. Ce fut immédiatement après ce rendez-vous que le couple plia bagage et quitta l'hôtel, s'assurant avec grand soin que personne ne pouvait les tracer et les trouver. Bien sûr, ils ne s'encombrèrent pas des procédures officielles du Ministère normalement obligatoires lorsque l'on quittait le pays. Ni Harry ni Sheitan n'en n'avait rien à faire. Ce fut donc sans que personne n'en sache rien qu'ils arrivèrent au bord de la méditerranée. L'endroit était en parfait état, entretenu par les sorts pointus posés là. Harry n'avait pas fait attention à qui parmi les Black ou les Potter avait acheté et aménagé cet endroit autrefois mais il était certain qu'il s'agissait d'un couple se faisant un petit ni douillet.

C'était une maison, peut-être une maison de pêcheur autrefois, qui avait été refaite. Elle n'était pas gigantesque. Il y avait la chambre principale et une chambre d'ami, un salon salle à manger, une salle de bain et une cuisine. Tout était simple mais très confortable et de qualité. C'était typique d'une maison de bord de mer au soleil. Tout était de plein pied et très lumineux. Mais la maison n'était pas le point fort du lieu. Non, son point fort était sa terrasse immense avec piscine et son jardin paradisiaque formant une allée débouchant sur une splendide petite plage privée et une petite baie. Sable blanc et eaux turquoises entourés de basses falaises et roches claires. Et le tout était lourdement protégé et caché par des sorts puissants. Un très agréable lieu de repos au soleil et au calme.

Ce fut dés le premier jour que Harry et Sheitan profitèrent de la terrasse, de la piscine, du jardin et de la plage, le jeune réalisant son rêve d'enfant de se baigner à la mer. Ils profitaient en prenant le soleil, Harry faisant la sieste à l'ombre d'un parasol tout les après-midi. Le démon continuait quotidiennement ses soins sur son âme sœur et cela commençait à porter ses fruits. Harry pouvait à nouveau manger normalement sans être malade et il avait repris du poids. On aurait toujours pu compter ses os à vu d'œil mais il remontait doucement la pente. Les potions du démon stimulaient sa musculature si bien que l'impression qu'il n'était qu'un sac d'os sans muscle commençait à être démentie. Il dormait toujours énormément et fatiguait vite mais doucement, il reprenait des forces. L'air de la mer semblait lui faire un bien fou, comme le soleil et la chaleur douce.

Après quelques jours, sous glamour pour être sûr d'être tranquilles, ils étaient allés se promener. La zone n'était pas très peuplée mais il y avait un pittoresque village moldu qu'ils avaient visité tranquillement avant d'aller se balader dans les collines de la région. C'était endormi dans les bras du démon que Harry était rentré ce jour là. Ils s'étaient offert plusieurs bains de minuit au clair de lune que Harry avait adoré, des piques niques sur la plage et activités crapuleuses en tout genre. Ils ignoraient le monde et ce qu'il s'y passait pour ne se concentrer que sur eux mêmes et cela leur allait très bien.

Plus d'une semaine passa ainsi en un éclair. Septembre était arrivé, la rentrée à Poudlard avait eu lieu et il y avait eu une attaque de Voldemort dans Londres sur les moldus. Cela ne les importait pourtant pas le moins du monde. Et puis finalement, un petit quelque chose vint mettre un peu de remoud dans leur quotidien. C'était tôt le matin. Ils avaient passé la nuit dans un très confortable fauteuil de jardin au bord de la piscine. Harry était allongé sur Sheitan dans sa forme humaine qui l'entourait de ses bras, veillant alors que sa moitié dormait profondément. Il l'avait soigneusement couvert d'une douce couverture de laine que le jeune homme squattait depuis leur arrivée. Il s'y était d'ailleurs blotti autant qu'il était blotti contre lui, seul ses cheveux gris dépassant. La température était très agréable malgré l'heure et à l'horizon, le ciel commençait très légèrement à se parer de lueurs annonçant l'arrivée du jour. Ils avaient passé la nuit là, le climat s'y prêtant particulièrement alors qu'ils passaient la majorité de leur temps dans le jardin ou sur la plage. Ils avaient regardé les étoiles la veille jusqu'à ce que Harry s'endorme et Sheitan avait passé sa nuit à veiller sur lui, comme toutes les nuits depuis leur sortie et comme à chaque minute depuis qu'il avait compris ce qu'il était pour lui. Azkaban ne lui avait pas permis de s'occuper de lui comme il aurait dû, aujourd'hui cela était sa priorité.

Il veillait très étroitement et ce fut donc sur le champs qu'il perçut l'approche de deux énergies magiques aux abords de la propriété. Les reconnaissant cependant sur le champs, il ne s'alarma pas. Il s'agissait des invités qu'ils attendaient, des amis dont-il avait parlé à Harry ou en tout cas, deux d'entre eux. Son amant lui avait dit qu'il pouvait les inviter à venir les voir ici s'ils voulaient et il avait envoyé son message sur le champs. Ils étaient arrivés plus rapidement qu'il ne l'avait imaginé mais cela n'avait rien d'étonnant. Il sortit délicatement sa baguette, faisant bien attention à ne pas réveiller Harry. Il l'entoura d'une barrière de sort pour que rien ne perturbe le sommeil qui lui était indispensable en ce moment et ainsi, il pourrait parler aux nouveaux venus sans qu'il ne soit dérangé. Il suivit leur approche lente et prudente, envoyant un sort leur ouvrir la porte. N'importe qui d'autre n'aurait jamais pu s'apercevoir de leurs présences immensément discrètes et furtives. Finalement, ils sortirent des ombres, se laissant voir alors qu'ils l'observaient tout deux attentivement. Dans un silence total, ils approchèrent, Sheitan les laissant terminer de s'assurer qu'il n'y avait pas de piège.

- Sheitan, sourit finalement l'un d'eux. C'est une immense joie de te revoir.

- Nous avons eu du mal à le croire lorsque nous avons reçu ton message. Cela faisait si longtemps que tu étais enfermé là bas, déplora le deuxième.

- Je suis sorti il y a peu, répondit-il. Asmodée, Marchosias, c'est un plaisir de vous revoir mes amis. Asseyez vous, pria-t-il en désignant les sièges autour de lui.

Ils s'exécutèrent et ce ne fut qu'en s'approchant qu'ils s'aperçurent qu'il y avait une personne allongée sur lui sous cette couverture de laine. Asmodée lui sourit d'un air taquin :

- J'imagine que tu as dû avoir très envie de te détendre après tout ce temps, rit-il. Ton jouet de la nuit ? demanda-t-il en désignant la silhouette endormie d'un coup de menton.

- Je ferai comme si je n'avais pas entendu, répondit Sheitan le visage fermé. C'est de mon compagnon d'âme que tu parles là, signala-t-il.

Aussitôt, tout deux se redressèrent, stupéfiés, Asmodée scrutant son regard pour s'assurer qu'il était sérieux :

- Excuse moi, je suis désolé, dit-il alors. Je ne pensais pas qu'il pouvait être... Je ne voulais pas l'insulter.

- Je sais mon ami, détend toi, ce n'est pas grave, assura-t-il.

- Tu as trouvé ton âme sœur, releva Marchosias l'air fasciné. Toute mes félicitations, c'est un grand événement et une immense joie pour nous tous.

- Félicitation, enchaîna Asmodée en souriant.

- Merci.

- Comment as-tu pu sortir d'Azkaban ? demanda Marchosias. Tu t'es évadé ? Les sorciers disaient qu'ils ne te laisseraient jamais sortir.

- Les sorciers ont fini par oublier qui j'étais et pourquoi j'étais là, raconta-t-il. Avec leurs guerres, les documents l'expliquant ont été détruis et ils sont tellement arrogants et négligents qu'ils ont préféré se dire que ce n'était rien.

- Leur stupidité n'a pas d'égal mais cela joue pour nous, remarqua Asmodée. Et ta sortie ?

- C'est lui qui m'a fait sortir, dit-il en baissant les yeux sur Harry en les laissant perplexe.

- Comment tu-as pu le rencontrer en étant à Azkaban ? demanda Marchosias intrigué.

- Il y a été enfermé lui aussi, révéla-t-il, dans la cellule juste à côté de la mienne. C'est comme ça qu'on s'est rencontré.

- Qui aurait cru que ça pouvait arriver ? remarqua Asmodée. Comment-a-t-il pu les convaincre de te laisser sortir ?

- Il ne leur a pas laissé le choix, s'amusa Sheitan en les laissant surpris.

- Qui est-ce ? demanda Marchosias en tentant de voir le visage de l'endormi.

- Harry Potter, lâcha-t-il en les faisant sursauter.

- Sérieusement ? interrogea-t-il.

- Très sérieusement.

- Un démon âme sœur du petit héros blanc du monde sorcier ? s'étonna Asmodée. Il ne l'a pas mal pris ?

- Il l'a très bien pris contrairement à ce que vous pourriez penser. Harry Potter n'est pas du tout, du tout, ce qu'on a pu dire de lui depuis sa naissance. Il n'a rien à voir avec les descriptions que les sorciers en font croyez moi. Personne ne le connaît vraiment. Vous allez l'apprécier, assura-t-il en les intriguant. Vous avez suivis les infos sur lui ces dernières années ?

- Bien sûr, comme tout ceux qui vivent en Angleterre, répondit Asmodée. Il s'est fait remarquer très jeune et il est intéressant même de loin.

- Dîtes moi ce que vous avez entendu, pria-t-il.

Sans rechigner, tout deux lui dirent alors que qu'ils savaient, ce que le public savait à son propos et ils furent un peu surpris de le trouver très agacé à la fin.

- Je confirme ce que j'ai dit tout à l'heure, personne ne le connaît même de loin, remarqua-t-il. Oubliez cet Harry Potter là, il n'a rien à voir avec celui qui dort dans mes bras.

- Comment a-t-il fait pour te faire sortir ?

- Ce qui a été dit dans la presse au sujet de sa libération n'est pas la vérité. Bien sûr, rien de ce dont il avait été accusé n'était vrai mais ce n'est pas parce qu'il est innocent qu'ils l'ont laissé sortir. Ils ont bien trop peur de lui depuis cette histoire de baiser et après cette injustice. Seulement, ils comptent sur lui pour les débarrasser de Voldemort. C'était leur condition pour qu'il sorte. Ils ne l'ont sorti de là que pour qu'il fasse la guerre pour eux. Il en a profité pour poser ses exigences et cela impliquait que je sorte avec lui, ils n'ont pas eu vraiment le choix.

- Donc, tu vas partir en guerre contre Voldemort avec lui ? demanda Marchosias.

- Ce n'est pas prévu au programme, répondit-il. Harry a ses projets et ce n'est pas le combat pour le moment. Quand à moi, je vais m'occuper de lui et reprendre tranquillement mon existence avec les même buts qu'autrefois.

- Mais ce Voldemort va lui courir après, tout le monde le sait, remarqua Asmodée. As-tu entendu parler de ce qu'il s'est passé près de Londres il y a peu ?

- Little Whinging, précisa son ami alors que Sheitan acquiesçait.

- Nous y sommes allés pour voir ça, reprit Asmodée. Ce feu de Sempremais est d'une extraordinaire puissance. On n'avait jamais vu ça. Ce sort n'a jamais été lancé que sur de petites choses, jamais sur une ville ainsi. Nous autres sommes capables de sentir la puissance et la magie des choses bien mieux que les sorciers. Celui qui a lancé ça est d'une puissance plus grande que n'importe qui à cette époque. Plus que toi Sheitan. Les créatures mortelles ont toujours été d'un potentiel de puissance plus grand que nous même si peu y parviennent. Peut-être une compensation de la Magie pour leur mortalité ? Quoi qu'il en soit, l'auteur de ce feu est le plus puissant de cette époque et probablement le plus puissant que nous ayons vu. Quand à sa volonté, elle est de fer, cela se sent son brasier. Implacable, déterminé, sans pitié, fort, sans peur de tuer ou de faire souffrir... non pas que cela me dérange, s'amusa-t-il, nous sommes ainsi aussi. Mais si ton âme sœur a un tel homme à ses trousses, nous allons devoir nous organiser pour le protéger, nous rassembler et il serait peut-être judicieux d'aller vous installer loin de l'Europe. Voldemort est un mortel, il finira par mourir et vous serez tranquille.

- Ce ne sera pas utile. Ce n'est pas Voldemort qui a allumé ce brasier, répondit-il.

- Quoi, tu penses que c'est un de ses mangemorts ? demanda Marchosias.

- Croyez vous vraiment que si Voldemort avait cette puissance et cette volonté, la guerre aurait duré jusqu'à aujourd'hui ?

- Objectivement non, répondit Asmodée, il l'aurait gagné depuis longtemps. Peut-être une nouvelle recrue récente ?

- Ce brasier n'a jamais rien eu à voir avec Voldemort ou avec ses mangemorts. La marque n'a été lancée que pour détourner l'attention du véritable auteur, expliqua-t-il.

- Tu sais qui c'est ? demanda-t-il en comprenant qu'il en savait plus.

- Bien sûr puisqu'il dort juste là, dit-il en les stupéfiant.

Leurs regards alternèrent entre lui et la forme endormie, l'air de ne pas y croire.

- Tu es en train de nous dire que Harry Potter a tué des centaines de gens en les brûlant vif ? s'étonna Marchosias.

- C'est tout à fait ce que je dis. Je n'ai pas exagéré en disant que personne ne sait qui il est réellement. J'étais avec lui ce soir là.

- Vous étiez déjà sortis ?

- Nous sommes sortis deux semaines avant l'annonce officielle pour avoir le temps de se retourner un peu. Nous sommes allés à Little Whinging ce soir là pour régler quelques comptes et c'est lui qui a allumé ce feu de sempremais gigantesque.

- Alors ça, sourit Asmodée. Tu as pour compagnon le sorcier le plus puissant de ce temps. Mais c'est plutôt rassurant pour lui et pour toi.

- Tu as appelé les autres aussi ?

- Oui, approuva Sheitan. Maintenant que je suis sorti, nous pouvons nous rassembler.

- Ton compagnon est d'accord avec ça ?

- Nous sommes chez lui et vous êtes rentrés sans problème, répondit Sheitan. Il est d'accord avec ça.

- Vous allez rester ici ?

- Non. On est juste venu ici pour qu'il puisse se reposer au calme. Azkaban l'a éprouvé physiquement, il a besoin de se remettre. Sa magie se porte comme un charme mais son corps c'est une autre histoire. Il cherche une propriété en Angleterre. On ira là bas ensuite.

- Et pour Voldemort ?

- On s'en occupera en temps voulu, il a son idée sur la question. D'ici là, on ne fera rien sauf s'il attaque lui même. En attendant, on va juste profiter d'être sortis de cette prison sans se soucier du reste.

- Vous avez raison, approuva Asmodée. On se rassemble enfin et on fait notre vie alors ?

- Si vous le voulez, vous serez tous les bienvenus. On en a déjà discuté, dit-il en baissant les yeux sur Harry. J'aimerais reformer le clan.

- Nous attendions cela avec grande impatience si tu savais, répondit Marchosias. Nous n'avons pu être ensemble depuis ton enfermement. On vit tous par deux pour qu'aucun ne soit seul au cas où.

- Racontez moi ce qu'il s'est passé depuis ma capture, demanda-t-il.

Ils commencèrent alors à lui raconter ce qu'il avait manqué, ce qu'il s'était passé depuis son emprisonnement à Azkaban alors que le soleil se levait. Ce fut deux heures plus tard qu'ils s'interrompirent alors que Harry remuait légèrement. Sheitan leva les sorts qu'il avait posé autour de lui pour ne pas le déranger. Il se mit ensuite à caresser ses cheveux alors qu'il remuait contre lui, lui tirant un petit grognement :

- Je préférerai un autre genre de réveil, bredouilla-t-il l'air mécontent.

- Je sais Bellia mais nous avons des invités, répondit-il en amusant les deux autres qui avaient parfaitement compris.

Harry remua alors un peu plus, sortant son visage de sa couverture avec paresse. Asmodée et Marchosias eurent une seconde de choc visible à la vue des cicatrices sur son visage creusé et encore pâle malgré les couleurs que le soleil commençaient à lui donner. Ils firent pourtant disparaître cela bien vite et Harry ne fit pas mine de l'avoir vu. Il s'étira un peu alors qu'il était jusque là roulé en boule contre lui, s'allongeant un peu plus sur le torse de Sheitan en regardant les nouveaux venus.

- Tes amis ? demanda-t-il la voix pâteuse.

- Oui. Je te présente Asmodée et Marchosias.

- Enchanté, Harry Potter, se présenta-t-il simplement en les observant.

- C'est un plaisir lord Potter, répondit Marchosias.

- Un très grand plaisir, renchérit Asmodée.

Le jeune homme leur offrit un signe de tête avant de se redresser lentement, la couverture glissant et révélant son corps maigre que l'on devinait sous le léger polo à longue manches qu'il portait avec un fin pantalon de lin. Il se retrouva à califourchon sur Sheitan qui sourit largement lorsqu'il se pencha pour lui ravir un baiser. Il se leva ensuite, se dirigeant vers la maison en marchant tranquillement, prenant la direction de la salle de bain.

- Il est très maigre, remarqua Asmodée avec une pointe d'inquiétude.

- Et encore, il a commencé à reprendre du poids, répondit Sheitan. Azkaban n'est tendre avec personne mais ce n'est pas pour rien si on dit que les mortels ont des chances d'y mourir. Harry a été traité de la pire des manières là bas et ils l'ont enfermé avec moi autrement dit dans le niveau le plus profond et le plus dur de la prison et il n'était déjà pas en grande forme en arrivant. S'il n'y avait pas eu notre lien, il serait certainement mort depuis longtemps.

- Heureusement que tu peux partager ton immortalité avec lui désormais, remarqua Marchosias, ça renforce son corps.

- Notre lien n'était pas forgé là bas mais je pouvais tout de même lui donner un peu de force. Il n'aurait cependant pas survécu plus de quelques années supplémentaires. On est sorti maintenant mais il va avoir besoin de temps pour remonter complètement la pente.

- On va tous se rassembler autour de toi et de lui, remarqua Asmodée. Le clan se chargera de le protéger et de veiller à ce qu'il puisse se reposer.

- Je peux m'occuper de moi vous savez Asmodée, intervint le jeune homme en revenant.

Il avança lentement, une tasse de thé dans les mains. Il la déposa sur un guéridon près de Sheitan avant de revenir s'installer sur ses genoux. Le démon attrapa la couverture de laine pour la mettre sur ses jambes, ne voulant pas qu'il attrape froid dans la fraîcheur du matin.

- Je n'en doute pas lord Potter, dit-il alors que le jeune homme reprenait sa tasse, mais en temps que compagnon de Sheitan, vous devenez aussi important que lui pour le clan. Il est normal que nous soyons là pour vous.

- Ils seront comme une famille pour toi tu verras, assura Sheitan en embrassant ses cheveux.

- J'ai confiance en toi Sheitan mais en personne d'autre, répondit Harry en fixant dans les yeux les nouveaux venus. La dernière « famille » que j'ai eu, dit-il avec dédain, m'a presque fait tuer alors excusez moi de ne pas être enthousiaste à l'idée d'en avoir une autre. Je n'ai rien contre le fait de voir le clan se rassembler autour de Sheitan et vivre à ses côtés mais ne pensez pas avoir quoi que ce soit à dire sur ma vie. C'est bien clair ? demanda-t-il durement.

Ils acquiescèrent sans se montrer vexés une seconde, l'air cependant un peu intrigués. Harry n'en fit pas grand cas, détournant le regard pour se caler contre son amant et savourer son thé. Sheitan engagea de nouveau la discussion avec ses amis et s'il fut évident que Harry y était attentif, il n'intervint pas une fois. Il se releva finalement, annonçant qu'il allait chercher son maillot de bain pour profiter de la piscine. Ce fut sans se montrer gêné une seconde qu'il revint seulement vêtu d'un short de bain et qu'il descendit dans l'eau, faisant quelques brasses avant d'aller s'accouder au bord de la piscine donnant une très belle vue sur la plage en contrebas. Il posa son menton sur ses mains croisées pour admirer le paysage sans penser à rien. Du côté de Sheitan en revanche, ni Asmodée ni Marchosias n'avaient manqué d'observer le jeune homme. Son état physique sautait bien sûr aux yeux mais ce qui les choqua davantage fut la myriade de cicatrices constellant son corps en tout sens. Ils s'arrêtèrent particulièrement sur ce qui avait vraisemblablement été de violents coups de fouet dans son dos et sur les injures gravées dans sa chaire.

- Je veux bien croire que sa vie n'a pas été celle que tout le monde croit, remarqua Marchosias le ton bas.

- Ceux qui lui ont fait ça ? demanda Asmodée.

- Little Whinging, répondit Sheitan en les surprenant une seconde.

- Je vois, répondit-il. Ils n'auront pas assez souffert en mourant brûlés vifs en quelques secondes dans ce brasier.

- Ne t'en fait pas pour ça. Le feu de sempremais n'était que la conclusion d'une agréable soirée, dit-il souriant sadiquement.