Disclaimer : Si j'étais l'auteur de Game of Thrones, tous les Stark auraient survécu et les enfants aussi!

Résumé : Désormais proclamée reine des Sept Royaumes, Lyarra doit faire face à son nouveau destin. [La Louve du Nord tome 6]

Note de l'auteur : Un grand merci à ma beta, Marina Ka-Fai, pour sa relecture et sa correction.

La Louve Conquérante

Chapitre 2: Les lois de l'hospitalité

La matriarche des Tyrell sourcilla à la question franche et directe que je venais de lui poser.

-Vous ne manquez pas de fermeté, Lady Lyarra. Mais vous êtes peut-être perspicace. La majorité des gens se douteraient que nous aurions des attentes en vous rejoignant. Qu'avez vous à nous offrir?

La question retournée n'était pas pour me plaire. Qu'avais-je à offrir? Franchement? Pas grand chose. Je ne pouvait compter que sur Dorne, à condition qu'ils ne me trahissent pas.

-Je peux vous offrir la Justice pour la mort du roi Renly. Ce qui apaiserait Ser Loras.

-C'est tout? C'est inespéré dites donc. Et comment vous espérez trouver cette femme qui se prend pour un chevalier à travers les Sept Couronnes? railla Olenna.

Je me retins de montrer qu'elle m'avait vexée par sa moquerie. Par les Sept Enfers, bien sûr que non ce n'était pas tout, ce n'était qu'un début! Toutefois, je préférai répondre plutôt que de relever la remarque blessante.

-Vos informations sont fausses. Renly Baratheon n'a pas été tué par cette femme. Nous savons que le bruit a couru qu'une ombre au visage de Stannis l'a assassiné.

-Vous croyez à ces sornettes?

-À vrai dire, je n'y aurais pas cru, si Lord Varys ne m'avait pas rapporté que le roi Stannis avait à son service une sorcière des ombres d'Asshaï et que le prince Oberyn m'ait confirmé les pouvoirs que posséderaient ses êtres de cette contrée lointaine. De plus, on raconte que cette meurtrière aurait fui avec Lady Catelyn, ma mère.

-Votre belle-soeur. me corrigea Olenna.

-Ma mère. insistai-je plus fermement. Et j'ai confiance en le discernement de la femme qui m'a élevée. Famille, devoir, honneur, si elle avait cru que cette inconnue avait tué Renly, elle ne serait pas repartie avec elle pour rejoindre mon frère Robb si c'est bien dans cette direction qu'elles se dirigeaient.

-Brienne de Tarth. Elle était au service de Renly comme un membre de sa garde royale.

Je fus étonnée d'apprendre que Renly Baratheon avait pris à son service une femme comme garde du corps, mais cela ne me choqua en rien. Après tout, depuis mon accouchement, je m'entraînais à tous les jours pour devenir moi-même une bonne guerrière sous la supervision d'Oberyn et de sa concubine. Toutefois, l'homme aimant les autres hommes, il était peut-être en meilleure position que d'autres pour accepter les différences.

-Soit, Brienne de Tarth. J'affirme ici que Stannis et sa sorcière sont les coupables. Et si je reconnais que Renly n'avait aucun droit de réclamer le trône avant son grand frère, il n'a pas été tué à la loyale. Pour cela, Stannis devra en répondre.

-Cette intention réjouira sans nul doute mon petit-fils, mais pour ce qui est de la maison Tyrell... commença Olenna.

-C'est nettement insuffisant. Complétai-je, lucide.

Elle opina et je restai silencieuse attendant qu'elle reprenne la parole et fasse une offre.

-Mon fils aura une place à votre conseil, ma petite-fille comme une de vos dames de compagnie avant de marier votre frère Robb.

Elle insista sur le mot frère.

-Puis vous épouserez Loras. En échange, le Bief s'alliera à vos côtés.

Je gardai un visage de glace. Je m'attendais à une proposition similaire. Naturellement, j'avais besoin d'eux, mais je ne comptais pas non plus être une marionnette entre les mains des Tyrell.

-Votre fils ne sera pas à mon conseil, ou du moins, sans avoir un poste. Je serais franche Lady Olenna, j'ai besoin de personnes de confiance et compétentes, et je crains qu'il ne soit ni l'un, ni l'autre. Est-il l'instigateur du plan de me faire tuer ainsi que mon fils pour que Lady Margaery épouse feu le roi Joffrey?

-Bien sûr que non. répondit-elle, mais je ne la crus pas.

On disait cette femme rusée, et le plan bien qu'approuvé par Tywin Lannister avaient des risques d'échouer.

-Soit. Mais il ne sera pas au conseil. Je prendrai Margaery à mon service comme dame de compagnie, mais je ne peux vous promettre qu'elle épousera mon frère. Il est actuellement marié à une étrangère et bien que j'escompte tirer cela au clair, j'ignore ce qu'il en découlera. Ser Loras peut devenir un des chevaliers de ma garde royale sans être contraint à y demeurer. Je nepriverai pas Hautjardin de son héritier. Ma soeur Arya souhaite se perfectionner aux arts de la guerre. Il pourra former la princesse.

Ses mots m'arracha intérieurement une grimace d'amusement. Si Arya m'avait entendu la qualifier de princesse elle aurait fait la tête.

-Vous ne voulez pas de mon petit-fils comme époux. constata Olenna calmement.

Elle ne le formula pas, mais je devinai son pourquoi.

-Pour deux raisons. La première étant que je suis au courant de ses préférences et je doute que je puisse lui correspondre. La deuxième raison étant que je ne vous fais pas confiance. Si je l'épouse et que mon fils vient mystérieusement à mourir, les enfants que nous aurions seraient considérés comme les prochains héritiers du trône de fer. dit-je durement.

-Les lois de l'hospitalité ont été instaurées, Lady Lyarra. observa la vieille dame visiblement mécontente.

Je me levai en hochant la tête.

-Il est vrai Lady Olenna, mais vous même avez dit que ce n'était pas l'usage dans le sud. Vous ne voulez plus? Je devrai apprendre à vous faire confiance. En attendant, c'est mon offre. Loras comme mon garde du corps et formant ma soeur Arya, Margaery à mon service et une place de simples conseillers à mes réunions. Que ce soit Lord Mace ou vous, cela m'est égal. Pensez-y.

Je m'éloignai de quelques pas, la laissant avec son festin et avant de partir je me tournai vers elle.

-Sachez que je ne prends pas la sécurité de ma soeur ou de mon fils à la légère, Lady Olenna. Donc, loi de l'hospitalité instaurée, j'apprendrai à vous faire confiance avec le temps. J'ai besoin du Bief, il est vrai, mais ma famille passera toujours avant le reste.

Je la quittai et me rendis au bureau du prince Doran. Après avoir négocié avec les Tyrell, il me semblait opportun de clarifier la position des Martell dans mon entourage. Je n'avais pas voulu être la marionnette de la Rose, je ne tenais pas plus à demeurer la leur. Toutefois, je savais que je devrais leur montrer une plus grande reconnaissance. La maison Stark avait une dette envers eux et le Nord se souvenait. Je parcourus les couloirs à grand pas et frappai aux battants. À son invitation, je pénétrai et constatai qu'il n'était pas seul. Son frère était présent ainsi que Lord Varys.

-Votre Majesté. me salua le seigneur des lieux et qui m'invita de la main à m'asseoir.

J'obéis et regarder mon maître des chuchoteurs en haussant un sourcil.

-Vous n'y allez pas par quatre chemins quand vous négociez, Votre Altesse. Toutefois, votre prudence vous honore ainsi que votre discernement. Lord Mace serait en effet inutile comme un conseiller actif.

Je fus à peine surprise qu'il ait espionné mon échange.

-En effet, je n'ai pas confiance en eux. Je crois avoir offert le plus que je pouvais.

-Vous auriez pu proposer une union entre vos soeurs et Ser Loras. suggéra Varys.

Je secouai la tête et me tournai vers Doran Martell.

-Si vous me le permettez mon prince, je crois qu'il est venu de déterminer la position de la maison Martell avec mes revendications.

-Faites Madame. me répondit-il en me toisant avec son regard qui m'avait tellement intimidée à mon arrivée.

-Premièrement, j'aimerais que la maison Stark et la maison Martell s'unissent. Ça ne sera pas par ma main, mais je sais que ma soeur Sansa et votre héritier se sont rapprochés et s'entendent bien.

Doran resta silencieux et hocha la tête.

-Je sais à quel point vos soeurs vous sont précieuses. Et Lady Sansa encore plus après tout ce que vous avez partagé. L'union me parait honorable.

-Vous pouvez prendre le temps de la réflexion. Ensuite, je voulais vous proposer, prince Doran, de devenir la Main du roi... Enfin, la Main de la reine.

Ce dernier sourcilla à peine. Il n'était pas si présomptueux de sa part de penser qu'il serait choisi. Peut-être juste qu'il avait commencé à croire qu'il ne le serait peut-être pas vu que j'avais mis autant de temps avant de lui en faire part. Bien que j'avais accepté la couronne, j'avais été lente à prendre des décisions définitives tellement cela m'effrayait.

-C'est une grande responsabilité et une grande confiance que vous me faites Majesté.

-Je n'oublie pas qui a sauvé ma soeur Arya. Je n'oublie pas qui nous a sauvées, Sansa et moi. Je n'oublie pas qui nous a offert un abri et plus une prison. Vous avez vos raisons et une idée qui vous guide prince Doran. Une partie semble évidente, la vengeance pour la mort de votre soeur Elia et ses enfants... Et pour cela, si la possibilité m'est offerte d'exécuter et de punir les Lannister responsables, je n'hésiterai pas une seule seconde.

-Tant que nous touchons pas à vos proches. Telle est votre limite. intervint Oberyn.

-En effet prince Oberyn. Je ne vous ai pas oublié. J'aimerais vous offrir une place dans ma garde...

-Par les Sept Enfers, et me priver des plaisir de la chair? s'exclama-t-il horrifié.

J'éclatai de rire et levé les mains pour le calmer.

-Non, bien sûr que non! Je ne suis pas si naïve! Je ne vous demande pas un service à vie et de faire voeux d'abstinence. Juste de m'accompagner et m'aider à accomplir mes objectifs.

-Et que sont-ils, Madame? Vous avez été secrète sur la raison de votre volte-face et vos paroles étaient libres d'interprétation quand vous avez échangé avec Lord Tarly. intervint Doran.

-L'un de mes objectifs est de me venger des Greyjoy. Un autre est de reconquérir la paix... commençai-je hésitante.

-Mais ce n'est pas votre but final. Qu'est-ce qui a été l'élément déclencheur?

J'allais lui répondre et parler de mes conclusions funestes au sujet du Mur quand on frappa énergiquement à la porte. Mestre Calleotte entra, agité, sans qu'on ne l'y invite. Il tenait une lettre dans ses mains tremblantes. Il se précipita vers moi et je sentis le sang se figer dans mes veines en apercevant son expression.

-Des nouvelles du Conflans, Votre Majesté. J'ai peur quelles ne soient terribles. Ceci nous est parvenu de Port-Réal.

Je m'empressai de la prendre et de la lire rapidement. La peine et la rage enfla en moi en lisant les mots sur le parchemin:

À Sa Majesté, Lyarra Première de son nom,

Par cette lettre, je vous annonce avec regret la chute de la maison Stark et de la maison Tully. Par ordre du trône de Fer, les Frey sont désormais seigneurs du Conflans et les Bolton du Nord. L'usurpateur Robb Stark a été exécuté pour trahison ainsi que leur troupes pendant le mariage de Lord Edmure.

Les Lannister vous envoient leurs salutations.

Cersei Lannister, reine régente

Mes avertissements n'avaient servi à rien... Ou ils étaient arrivés trop tard. Je sentis la haine monter en moi pour la lionne. Elle me détestait autant que je la haïssais. Elle n'avait pas pu se retenir de répéter le coup de la lettre avec l'immolation de mes frères à Winterfell... Elle devait s'imaginer que je m'effondrais en sanglots au sol. Encore un membre de ma tribu m'avait été arraché. Peut-être même deux en fait...

-Robb... Mère... fit-je d'une voix tremblante avant de tendre la missive à ma nouvelle Main.

Il la prit et la parcourut rapidement avant de la faire circuler.

-Majesté, vous nous voyez désolée pour le deuil qui vous frappe une nouvelle fois. me dit le prince de Lancehélion.

Je restai silencieuse et ils respectèrent ce moment qui m'accabla. Puis, je demandai de quoi écrire. Le mestre obéit aussitôt.

-Mestre Caleotte, allez chercher les Tyrell et ma soeur je vous prie. Qu'ils viennent immédiatement.

Il s'inclina et se retira avec grande hâte.

-Qu'allez-vous faire? me demanda Varys.

-Vous m'avez proclamée reine. Je suis la régente du roi Benjen Baratheon, le roi du trône de fer, exact?

-C'est exact. confirma Doran.

-Alors, je vais écrire une lettre déclarant les Frey et les Bolton comme parjures et les démettre de leurs titres. Je suis la seule qui ai le droit, au nom de mon fils, d'influencer le statut des maisons. Ou du moins, Cersei Lannister n'en a aucun en la matière. J'aimerais que...

Ma voix se cassa, mais je repris vite la maîtrise de mes émotions,

-J'aimerais que Lady Sansa, en tant que nouvelle gouverneure du Nord signe, Lord Mace en tant que gouverneur du Bief et vous en tant que prince de Dorne.

-Quelle est votre intention envers les parjures, Majesté? me demanda Varys.

-Les déposséder de leur biens. dis-je d'un ton dur. Ils ont brisé les lois de l'hospitalité. Car, on ne me fera pas à croire que pendant un mariage, il y a eu un affrontement à la loyale, Lord Varys. Les Dieux Anciens et les Nouveaux les condamneront, mais la couronne le fera en premier. Quant aux Lannister... Dès que j'aurai la preuve qu'ils sont derrière tout ça, je les détruirai!

Aucun des hommes présent n'essaya de me calmer. Les Martell avaient les mêmes sentiments que moi et Varys gardait, en général, son opinion pour lui. Nous attendîmes que le mestre revienne avec ceux que j'avais convoqués. Pour passer le temps, je discutai avec eux comment formuler la déclaration que je tenais à faire aux Sept Couronnes. Car je la ferai parvenir à tous les seigneurs possibles. Je me sentais mal puisque je devais annoncer à Sansa une nouvelle perte et que son statut avait maintenant changé, et j'ignorais si le prince Doran et moi allions maintenir les fiançailles... Décidément, tout ce mettait dans le chemin pour empêcher la maison Stark et la maison Martell de s'allier par le mariage. Quand ils furent là, je pris un moment seule avec Sansa afin de lui annoncer en douceur et la consoler. Toutefois, à l'instar de moi-même, elle commençait à être en mesure d'encaisser les nouvelles sans s'effondrer. Cela nous avait considérablement endurcies, toutes ces pertes. Ce qui la statufia fut la réalisation qu'elle était désormais la gouverneure du Nord.

-Je n'en veux pas. Je te le laisse Lya. Je ne veux pas de cette responsabilité...

-Écoute Sansa, nous pourrons en discuter longuement. Pour l'instant, comme tu es mineure, je suis plutôt celle qui peut régenter le Nord, mais ce n'est pas comme si nous pouvions administrer les terres des Stark pour l'instant. Ceci est plus symbolique qu'autre chose. Quand nous aurons récupéré Winterfell, nous pourrons décider ensemble de ce qui est mieux, d'accord?

Elle opina et nous retournâmes dans le bureau de Doran où m'attendaient les Tyrell. Je tendis la lettre que nous avions écrite à ma soeur et elle la parcourut avant de la signer sous la mienne et celle des Martell.

-Lord Mace, souhaitez-vous signer à titre de témoin? demandais-je en regardant l'homme vaniteux que j'avais accueilli plus tôt dans la journée.

-C'est... Lourd de conséquence de s'affronter à Tywin Lannister. dit-il transpirant.

-Il est vrai. Toutefois, Lord Tywin n'a rien à vous proposer. Sauf la soumission à sa tyrannie si vous le suivez. Je suis une Stark et j'ai été élevée par une Tully. Famille, devoir, honneur. Aidez-moi, Lord Tyrell, et je vous assure que je vous le rendrai. Le prince Doran peut déjà en témoigner.

-Sa majesté dit vrai. Quand vous avez sa confiance, elle se bat pour les autres maisons, Lord Tyrell.

Le seigneur d'Hautjardin hésita encore un peu, mais une remarque cinglante de sa mère le convainquit.

-Pour l'amour Mace, je n'ai pas parcouru toute cette distance juste pour regarder les fleurs des Jardins Aquatiques, je me serai contentée de notre roseraie!

Remarque qui me fit sourire malgré moi et je souris encore plus franchement quand je le vis signer le document.

« Par cette proclamation, moi, Lyarra Stark, première du nom, reine des Andals, des Premiers Hommes et du Rhyonar, déclare que la maison Frey des Jumeaux et la maison Bolton de Fort-Terreur ont brisé les lois de l'hospitalité.

Ils ont trahi leur serment envers leur suzerains, la couronne et les Dieux.

Ils sont par le fait même parjures et se voient confisquer tous leurs biens au bénéfice de la maison Stark et Tully ainsi que leurs héritiers en réparation de leurs péchés. Aucun renégat ne saurait jouir des bienfaits d'un souverain dont il trahit la confiance et les lois.

Les témoins suivants attestent de la véracité de la confirmation de la décision prise consciente de corps et d'esprit.

Le prince de Dorne, Doran Martell, Main de la reine Lyarra

Lady Sansa Stark, gouverneure et gardienne du Nord

Lord Mace Tyrell, gouverneur du Bief et gardien du sud »

Voilà, c'était fait. Je venais de prendre mes premières décisions à titre de souveraine.

A Suivre