Heya ! Pardon je suis en retard ! D:

J'ai une plante en pot qui a décidé de venir m'envahir et du coup j'ai oublié de poster le chapitre en temps et en heure ! Accusez la plante !

Comme toujours, merci infiniment à Andromeda pour son travail de bêta-lectrice !
Merci également à Legelia pour le follow, katiaazzoug47 pour le fav et FoxyCha24 pour le follow-fav ! Bienvenue au club tout le monde !

Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture~!


Dans les jours qui suivirent, toute l'école ne parla plus que de Sirius Black, chacun ayant sa théorie sur la façon dont il était entré. Hannah Abbot, de Poufsouffle, prétendit même que Black s'était changé en arbuste pour pénétrer dans le parc sans être vu. Une théorie qu'Emerald aurait pu trouver intéressante si elle ne connaissait pas le manque flagrant de sens commun de la plupart des sorciers.

La toile déchirée de la grosse dame avait été décrochée du mur et remplacée par le portrait du chevalier du Catogan et de son gros poney gris, ce qui n'enchantait personne. D'après ce que racontait le trio, le chevalier passait la moitié du temps à provoquer tout le monde en duel, et l'autre moitié à inventer des mots de passe ridiculement compliqués qu'il modifiait au moins deux fois par jour.

Le chevalier était cependant le dernier des soucis de Harry. Il se préoccupait bien davantage de la surveillance constante dont il était l'objet. Les professeurs trouvaient toujours un prétexte pour l'accompagner dans les couloirs et Percy Weasley (que le quatuor soupçonnait d'agir sur ordre de sa mère) les suivait partout à la manière d'un chien de garde aux allures solennelles. Après convocation chez le professeur McGonagall, le jeune homme se retrouvait même à voir ses séances d'entraînement au Quidditch surveillées par un professeur.

Le temps empirait de jour en jour à mesure que se rapprochait la date du premier match. Mais l'équipe de Gryffondor n'en continuait pas moins de s'entraîner avec ardeur sous l'œil vigilant de Madame Bibine. Emerald venait les regarder de temps en temps, pour soutenir moralement Harry qui semblait en avoir bien besoin.

Toute l'équipe s'était retrouvée en colère, outrée en apprenant qu'ils n'affronteraient pas les Serpentard, mais les Poufsouffle. Sous le prétexte que quelqu'un avait ensorcelé tous les balais de l'équipe adverse, et qu'ils n'étaient pas autorisés à jouer ou s'entraîner tant que le problème ne serait pas réglé.

La veille du match, le vent se mit à hurler et la pluie tomba plus fort que jamais. Il faisait si sombre à l'intérieur du château qu'il fallut allumer des torches et des lanternes supplémentaires. Les joueurs de Serpentard affichaient des airs supérieurs, surtout Malefoy.

Quand Emerald, Hermione et Ron arrivèrent dans la classe de Défense contre les Forces du Mal, une mauvaise surprise les attendait. C'était le professeur Rogue qui assurait le cours, et non pas le professeur Lupin. Et pour couronner le tout, Harry était en retard. Il fallut dix minutes avant que le jeune n'arrive en trombe, essoufflé.

- Je suis désolé, professeur Lupin, j'ai... commença-t-il.

Mais il se tut en voyant que ce n'était pas le professeur auquel il s'attendait.

- Ce cours a commencé il y a dix minutes, Potter, je vais donc enlever dix points à Gryffondor en raison de votre retard. Asseyez-vous.

Mais Harry ne bougea pas.

- Où est le professeur Lupin ? demanda-t-il.

- Il m'a dit qu'il ne se sentait pas assez bien pour donner ses cours aujourd'hui, répondit Rogue avec un rictus. Il me semble vous avoir dit de vous asseoir.

Harry resta immobile.

- Qu'est-ce qu'il a ?

Les yeux noirs de Rogue étincelèrent.

- Rien qui mette sa vie en danger, répondit-il, comme s'il le regrettait. J'enlève encore cinq points à Gryffondor et si je dois vous demander une troisième fois de vous asseoir, ce sera cinquante points.

Harry s'avança lentement et alla s'asseoir à sa place.

- Comme je vous le disais avant que Potter nous interrompe, reprit Rogue, le professeur Lupin n'a laissé aucune indication sur les sujets qu'il vous a fait étudier jusqu'à présent...

- Nous avons étudié les épouvantards, les strangulots, les... commença Hermione,

- Taisez-vous, l'interrompit Rogue d'un ton sec. Je ne vous ai rien demandé. Je voulais simplement mettre en lumière le manque d'organisation du professeur Lupin.

- C'est le meilleur professeur de Défense contre les forces du Mal que nous ayons eu, lança bravement Dean Thomas.

Un murmure approbateur se répandit dans la salle. Rogue parut plus menaçant que jamais.

- Vous vous contentez de peu. Lupin ne vous surcharge pas de travail. Apprendre à se défendre contre des strangulots est du niveau d'un élève de première année. Aujourd'hui, nous allons plutôt étudier...

Emerald le regarda feuilleter le manuel jusqu'au tout dernier chapitre.

- ...les loups-garous, acheva Rogue.

La demoiselle fronça lentement les sourcils. Pour une certaine raison, cela lui semblait suspect que le Maître des Potions choisisse ce sujet d'étude…

"Un Animagus ?

- Plus ou moins."

La Serpentard fut prise d'un doute. Le professeur Lupin avait une cicatrice infligée par les griffes d'un animal, mais il avait bien dit qu'il y avait quelqu'un derrière cet animal. Rogue se retrouvait à le remplacer parce qu'il se sentirait malade… et ils étaient en période de pleine lune.

Emerald se leva d'un bond.

- Un problème, Miss Coldstone ? demanda Rogue en haussant un sourcil.

Celle-ci lui lança un regard noir.

- J'étais déjà déçue de votre comportement, mais là vous me dégoûtez, professeur, lui dit-elle sur un ton glacial.

Sous les yeux ronds de toute la classe, elle ramassa son sac et sortit d'un pas rageur.

- Une semaine de retenue, Miss Coldstone.

Elle ne répondit pas et referma brutalement la porte. Rarement s'était-elle sentie aussi en colère après quelqu'un. Chancelant légèrement, la jeune adolescente se reprit bien vite et se mit à avancer. Peu importe les conséquences, elle refusait de participer à la mascarade de Rogue.

Après quelques minutes, elle frappa à la porte de la salle des professeurs. Comme si le ciel lui accordait une faveur, ce fut le professeur Chourave qui vint lui ouvrir.

- Miss Coldstone ? Vous ne devriez pas être en cours ?

- Le professeur Lupin est un loup-garou, n'est-ce pas ?

La botaniste pâlit, posant une main sur sa bouche sous le choc.

- Mais… Comment savez-vous ? demanda-t-elle.

- Grâce aux indices subtils du professeur Rogue, répondit-elle sombrement. Il essaie de le faire comprendre aux autres.

- Severus… soupira Chourave avec une pointe de déception. Je lui en toucherai deux mots, merci de m'avoir prévenue, Miss Coldstone. Entrez donc boire un thé pour vous calmer les nerfs, vous avez l'air bouleversée.

- Oh, non, je…

- Entrez.

Avec l'intonation qu'avait employée Chourave, Emerald comprit qu'elle n'avait pas le choix et passa la porte de la salle des professeurs. Elle était déserte, si on ne comptait pas le professeur Flitwick tranquillement installé dans un fauteuil à lire une revue de Sortilèges avec une tasse de thé.

- Bonjour Miss Coldstone ! lança-t-il joyeusement.

- Bonjour professeur Flitwick.

- Asseyez-vous là Miss Coldstone, lui dit Chourave en montrant un fauteuil près de celui du professeur de Sortilèges.

La demoiselle obtempéra et se vit offrir une tasse de thé. Ses professeurs démarrèrent une conversation, l'invitant régulièrement à participer, et au fur et à mesure elle se sentit plus calme et plus sereine.

Quand elle ressortit de la salle, elle les remercia pour leur accueil et repartit en direction de la classe de Défense contre les forces du mal. Plus personne ne se trouvait à l'intérieur, elle s'y glissa donc et s'avança jusqu'au bureau du professeur pour y déposer tout un assortiment de bonbons sorciers. Après ça, elle se mit en route vers la bibliothèque pour rejoindre les Gryffondor.

Étrangement, à l'heure du dîner elle s'attendait à recevoir un message lui disant ce qu'elle aurait comme retenue, mais il ne vint jamais. Avec curiosité, elle regarda en direction de la table des professeurs pour voir un Rogue d'humeur massacrante et une Chourave a l'air satisfaite.


Le jour du match, Emerald s'habilla chaudement. En temps normal elle serait restée à l'intérieur à faire les devoirs qu'elle n'avait pas terminé, mais Harry avait grandement besoin de soutien ces derniers temps et elle voulait se comporter en bonne amie, et donc assister au match. Mais il pleuvait des cordes, il y avait un vent violent et le tonnerre commencerait sans doute bientôt à gronder. Le Quidditch était si populaire, cependant, que toute l'école vint voir le match comme d'habitude, cols relevés, têtes baissées, parapluies déployés.

Le vent était si violent que les joueurs entrèrent sur le terrain en chancelant. Le vacarme du tonnerre couvrait les acclamations du public. Emerald frissonnait, se sentant gelée malgré ses couches de vêtements.

Les joueurs de Poufsouffle apparurent à leur tour à l'autre bout du terrain, dans leurs robes jaune canari. Les capitaines des deux équipes s'avancèrent l'un vers l'autre et se serrèrent la main. Les joueurs se mirent en position. Madame Bibine donna un coup de sifflet qui parut lointain dans le vacarme de la tempête et les joueurs décollèrent.

Harry s'éleva rapidement, mais le vent faisait légèrement dévier son balai. Il décrivit une courbe sous la pluie qui tombait à verse. Emerald n'arrivait pas très bien à voir ce qu'il se passait, le bruit de la foule, de la pluie et du vent couvrait celui du commentateur.

Très vite la demoiselle se sentit submergée par tous les stimuli et se sentit mal. Elle se forçait à garder les yeux ouverts, mais ressentait régulièrement le besoin de couvrir ses oreilles et fermer les paupières pour épargner son pauvre cerveau hyperstimulé. Elle perdit très vite la notion du temps. Le ciel s'assombrissait sans cesse, comme si la nuit avait décidé de tomber avec plusieurs heures d'avance.

Enfin, le sifflet de Madame Bibine retentit en même temps qu'un éclair illuminait le ciel. L'équipe au complet atterrit sur le sol dans des éclaboussures de boue. Ils se rassemblèrent au bord du terrain sous un grand parapluie. Hermione quitta sa place dans les gradins pour descendre sur le bord du terrain en courant, apparemment ayant une idée en tête. Emerald referma les yeux en frissonnant, laissant un sifflement d'inconfort lui échapper. Elle était toujours engourdie par le froid, toujours trempée jusqu'aux os.

Le jeu reprit et Harry semblait aller bien mieux, semblant moins handicappé pour voltiger. Quand Hermione fut de retour, elle lui expliqua qu'elle avait imperméabilisé ses lunettes à l'aide d'un sort pour lui permettre de mieux voir.

Animé d'une nouvelle énergie, Harry fendit les remous de l'orage, jetant des coups d'œil de tout côté en quête du Vif d'or, évitant un Cognard, plongeant sous le balai de l'autre attrapeur qui filait en sens inverse…

Il y eut un nouveau coup de tonnerre accompagné d'un éclair fourchu. Le Survivant prit un virage serré avec l'intention de revenir vers le milieu du terrain, mais au même moment, un autre éclair illumina les tribunes et Harry sembla distrait pour une certaine raison.

Le jeune homme tourna la tête. Cedric Diggory filait à toute vitesse dans sa direction. Entre eux deux, un minuscule point doré scintillait sous la pluie. Dans un brusque mouvement de panique, Harry se coucha sur son manche et fonça vers le Vif d'or.

- Vas-y, tu vas y arriver… murmura Emerald.

Mais quelque chose d'étrange se produisit. Un silence inquiétant s'était soudain abattu sur le stade. Bien qu'il fût toujours aussi violent, le vent avait cessé de mugir. C'était comme si quelqu'un avait coupé le son, comme si, tout à coup, elle était devenue sourde.

Une vague de froid l'envahit, différent de celui qu'elle combattait depuis le début du match. Un froid terriblement familier. Puis elle réalisa que quelque chose bougeait sur le terrain…

Une centaine de Détraqueurs au moins, leurs faces encagoulées levées vers le Survivant, se tenaient sur le terrain. Emerald entendit la voix de quelqu'un qui criait, criait à l'intérieur de sa tête...

- Non ! Je vous en prie ! Je suis désolée !

La respiration de la jeune adolescente se fit difficile, elle sentait qu'on la secouait par les épaules mais elle ne voyait rien, n'entendait rien d'autre que cette voix d'enfant qui hurlait à la mort.

Un bris de verre se fit entendre, suivi d'un son de déflagration, puis ce fut le silence.


Emerald eut une grimace en revenant à elle. La demoiselle ouvrit lentement les yeux et se redressa pour voir qu'elle se trouvait à l'infirmerie… Encore. Comment elle s'était retrouvée là, elle n'en avait aucune idée. Passant la main sur son crâne, elle sentit une jolie bosse.

- Emerald ?

La jeune fille tourna la tête à sa droite pour voir un Harry Potter, lui aussi dans un lit. Sur le pied de son lit, il y avait tout un tas de petits morceaux de bois.

- Harry… Je crois que… Je ne sais pas comment je suis arrivée là…

- Ron et Hermione t'ont emmenée à l'infirmerie quand tu t'es évanouie, répondit le jeune homme.

La Serpentard eut un bref souvenir de l'intervention des Détraqueurs sur le terrain et plaqua une main sur sa bouche en sentant son estomac se retourner. Madame Pomfresh arriva en trombe et fit apparaître une bassine, mais fort heureusement, cette fois, elle n'en eut pas besoin. En revanche, elle fut forcée de prendre une potion pour les nausées et dû manger une bonne quantité de chocolat avant que l'infirmière ne soit suffisamment satisfaite pour repartir.

La demoiselle se laissa retomber sur ses oreillers avec un soupir d'inconfort.

- J'espère que vous vous sentez mieux que moi…

- Je me sens moins malade, mais j'ai mal partout. Sans compter que…

Elle tourna la tête pour voir le jeune homme qui avait l'air attristé, regardant les morceaux de bois sur son lit.

- Est-ce que c'est…

- Mon Nimbus… soupira le Survivant. On m'a dit qu'il a été emporté par le vent et que c'est le Saule Cogneur qui l'a reçu.

- Oh…

Le Saule Cogneur était un arbre capable de mouvement et extrêmement violent qui était planté dans le parc du château. Si le balai de Harry lui était tombé dessus, alors il ne pouvait finir autrement qu'en miettes…

- Je suis désolée.

- Merci Emerald…

Le silence retomba entre les deux jeunes, s'étirant pendant de longues minutes. Le Survivant finit par mettre ce qu'il restait de son balai dans un sac, morceau par morceau. La demoiselle laissa son regard dériver en direction de la fenêtre où elle pouvait voir la tempête s'acharner au dehors.

- Est-ce que je peux te demander quelque chose ? fit soudain Harry.

- Je ne garantie pas de répondre, l'avertit-elle.

- Tu as encore pleuré pendant que tu dormais.

Elle fit la grimace, sentant ses joues rougir sous l'embarras.

- Qu'est-ce que tu entends quand les Détraqueurs sont là ? demanda le jeune homme.

Emerald ne répondit pas tout de suite. Elle s'était tendue à la question et se mit à peser le pour et le contre sur si oui ou non elle avait envie de répondre.

- Moi, j'entends ma mère se faire tuer par Voldemort, avoua Harry à mi-voix, le regard perdu. Je l'entends le supplier de m'épargner et de la tuer à ma place.

La Serpentard se redressa pour regarder son ami.

- Je suis désolée, Harry, je n'ose pas imaginer ce que ça doit être…

Il hocha vaguement la tête. Le silence s'installa à nouveau pendant plusieurs minutes, le vent sifflait contre les carreaux.

- J'entends ma propre voix, finit par dire Emerald. J'entends ce qu'il s'est passé le jour où j'ai reçu ces cicatrices.

Elle passa la main sur sa joue droite, puis releva la manche courte de la chemise de nuit pour laisser voir la cicatrice similaire qui occupait la partie supérieure de son bras droit.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? demanda Harry avec précaution.

- … L'homme dont l'épouvantard a pris l'apparence… souffla-t-elle. Je l'ai mis en colère et il n'a pas voulu de mes excuses.

Après l'incident, et malgré sa conversation avec le professeur Lupin, elle avait refusé d'aborder le sujet avec le trio. Le Survivant la regarda avec une lueur de compréhension.

- Tu veux en parler ?

- Non, répondit la demoiselle. Pas encore. Peut-être un jour, je ne sais pas.

Le jeune homme hocha la tête et Emerald se mit à bénir intérieurement le jour où elle avait croisé le chemin de Harry Potter.


Madame Pomfresh insista pour garder les deux jeunes à l'infirmerie jusqu'à la fin du week-end. Ils ne cherchèrent pas à discuter, ni à se plaindre, mais Harry refusa qu'elle jette les débris de son Nimbus 2000. Il savait que c'était idiot, qu'il était impossible de réparer le balai, mais c'était ainsi: il avait l'impression d'avoir perdu l'un de ses meilleurs amis. Emerald pouvait comprendre, elle s'était aussi grandement attachée à certaines choses, comme sa baguette. Elle ne savait pas ce que ça lui ferait de la perdre, mais une chose était sûre, ça lui en porterait un coup.

- C'est quelque chose que j'ai remarqué quand j'ai acheté ma baguette, avait-elle expliqué à Harry pendant l'une de leurs conversations seul à seule. Dans les objets magiques comme les baguettes ou les balais, il y souvent un genre de lien qui se forme, comme s'ils acceptaient de se retrouver à notre service et sous notre protection. Un lien de confiance si vous voulez.

- Oui, je vois ce que tu veux dire, avait acquiescé le jeune homme. Dommage que je n'ai pas su m'occuper de mon balai correctement…

- Je suis sûre qu'il n'a jamais regretté de vous avoir comme propriétaire.

Le Survivant avait affiché un pauvre sourire.

- Si vous voulez, nous pouvons commencer dès maintenant à mieux prendre soin des objets qui nous font confiance, proposa alors Emerald. Nettoyer et cirer nos baguettes devraient leur faire se sentir choyées.

Le sourire de Harry se fit un peu plus franc, l'idée semblait lui plaire.


Le Survivant reçut un flot de visiteurs, chacun cherchant à lui remonter le moral. Hagrid lui envoya un bouquet de fleurs qui ressemblaient à des choux jaunes et qui étaient infestées de perce-oreilles. Ginny Weasley, les joues écarlates, arriva avec une carte de vœux qu'elle avait fabriquée elle-même et qui ne cessait de chanter d'une voix criarde. Le seul moyen de la faire taire, c'était de la coincer sous la coupe de fruits. L'équipe des Gryffondor revint le voir le dimanche matin. Dubois dit à Harry d'une voix d'outre-tombe qu'il ne lui en voulait pas le moins du monde. Ron et Hermione ne quittèrent leur chevet que le soir.

Le lundi matin, ce fut un soulagement pour Emerald de retrouver l'agitation et le bruit de l'école. Elle avait déjà passé beaucoup trop de temps à l'infirmerie à son goût et Madame Pomfresh avait remis sur la table la menace de graver un lit à son nom à force de l'avoir comme patiente.

La défaite de Gryffondor avait rendu les Serpentard fou de bonheur. Ils imitaient Harry tombant de son balai, et recommençaient à se moquer de la façon dont Emerald et lui s'étaient évanouis. Seulement elle remarqua un détail, c'était que quand bien même Malefoy s'amusait avec ses camarades, il semblait un peu plus réticent à participer quand elle était concernée, se contentant de rester silencieux. Vraiment étrange.

Cependant le blondinet consacra une bonne partie du cours de Potions suivant à mimer les Détraqueurs pour embêter le Survivant. Au bout d'un moment, Ron n'y tint plus et lui jeta à la figure un gros cœur de crocodile bien gluant, ce qui amena Rogue à enlever cinquante points à Gryffondor.

- Si jamais c'est encore Rogue qui nous fait les cours de Défense contre les forces du Mal, je me fais porter malade, dit Ron tandis qu'ils se rendaient dans la classe de Lupin après le déjeuner.

- Si c'est à nouveau lui, je ne m'assoie même pas, fit la Serpentard.

- Regarde qui est à l'intérieur, Hermione.

La brunette jeta un coup d'œil derrière la porte.

- Ça va ! dit-elle.

Le professeur Lupin était de retour. Il ne pouvait faire aucun doute qu'il avait été malade. Sa vieille robe de sorcier pendait sur ses épaules et il avait de grands cernes noirs sous les yeux. Il adressa cependant un sourire aux élèves qui s'installèrent et explosèrent aussitôt en récriminations contre Rogue, en se plaignant de sa conduite pendant l'absence de Lupin. Sans surprise, quasiment la totalité des plaignants étaient des Gryffondor, mais Emerald fut surprise de voir quelques Serpentard dans le lot.

- Ce n'est pas juste, il faisait un simple remplacement, pourquoi nous a-t-il donné un devoir ?

- On ne sait rien sur les loups-garous.

- Deux rouleaux de parchemin !

- Avez-vous dit au professeur Rogue que nous n'avions pas encore étudié ce chapitre ? demanda Lupin, les sourcils légèrement froncés.

Le brouhaha reprit de plus belle.

- Oui, mais il nous a dit qu'on était très en retard.

- Et il ne nous écoutait pas...

- Deux rouleaux de parchemin !

Le professeur Lupin sourit en voyant les visages indignés.

- Ne vous inquiétez pas, je parlerai au professeur Rogue. Et vous n'aurez pas besoin de faire ce devoir.

- Oh, non, dit Hermione, déçue. Je l'avais déjà terminé.

Le cours fut passionnant. Le professeur Lupin avait apporté une cage de verre qui contenait un Pitiponk, une petite créature, apparemment frêle et inoffensive, dotée d'une seule patte et dont le corps et les bras semblaient constitués de filets de fumée entrelacés. La créature tenait une petite lanterne à la main et Lupin leva les yeux vers Emerald qui hocha la tête pour lui dire que tout allait bien. Ragaillardi, il reprit.

- Cette créature attire les voyageurs vers les sols marécageux, expliqua le professeur Lupin. Avez-vous remarqué la lanterne qu'il tient à la main ? Il sautille sur sa patte, les gens suivent la lumière et...

Le Pitiponk émit un horrible bruit de succion contre la paroi de verre de sa cage.

Lorsque la cloche retentit, tout le monde ramassa ses affaires et se dirigea vers la sortie.

- Un instant, Harry, dit alors le professeur Lupin. J'ai quelque chose à vous dire.

Harry fit volte-face et s'approcha de Lupin qui recouvrait la cage de verre du Pitiponk d'un morceau d'étoffe. Emerald, Ron et Hermione décidèrent de l'attendre à côté de la porte. Ils firent bien, car après quelques minutes, le Survivant passa la tête.

- Emerald, tu veux bien venir, s'il te plaît ?

Curieuse, la Serpentard le suivit dans la classe.

- Harry et moi avons discuté, et j'ai décidé de lui apprendre à se défendre contre les Détraqueurs, expliqua d'emblée le professeur. Vous êtes tout aussi affectée que lui, alors nous avons pensé que vous aimeriez apprendre, vous aussi.

Emerald sentit son respect pour le professeur monter en flèche. Enfin, plus haut qu'il ne l'était déjà.

- Je veux apprendre, acquiesça-t-elle avec un sourire féroce.

- Parfait ! sourit l'enseignant. Néanmoins cela ne se fera pas avant le prochain trimestre, je manque de temps. Comme je disais à Harry, j'ai choisi un très mauvais moment pour tomber malade. Allez, filez jeunes gens.

Les deux amis ressortirent avec un sourire de huit kilomètres sur le visage.