Bulma entra chez elle en faisant le moins de bruit possible. Il était tard dans la nuit et elle ne voulait pas réveiller ses parents qui dormaient au rez-de-chaussée. Elle poussa la porte délicatement et retira ses talons hauts, sans trop d'élégance car elle avait bu plusieurs verres de trop. Elle étira son bras vers la gauche pour allumer la lumière du hall d'entrée et son regard se porta immédiatement sur un petit bout de papier posé près de la porte.
''Ton père et moi sommes partis chez ta tante pour la fin de semaine, de retour dimanche soir. Bisoux, maman. ''
Bulma lâcha un soupir; elle allait être seule pendant deux jours entiers. Elle avait compté sur la présence de sa mère pour l'appuyer dans la décision qu'elle venait de prendre. Plus tôt dans la journée, elle s'était rendue à l'appartement de Yamcha pour lui annoncer qu'elle voulait officiellement mettre un terme à leur relation. Non seulement l'avait-elle surpris avec une autre le mois dernier, mais elle sentait aussi que ses sentiments s'étaient estompés depuis leur dernière année de fréquentation. Ils ne se voyaient pratiquement plus. Elle trouvait toujours des raisons pour l'éviter lorsqu'il lui proposait de sortir ou de passer la voir. De plus, côté physique, ça ne fonctionnait plus vraiment. Bulma n'avait ressenti aucune envie de ce côté depuis qu'elle savait qu'il était allé voir ailleurs.
Mais… d'un autre côté, ils avaient été ensemble depuis plusieurs années. Avec le temps, une complicité s'était formée entre eux. Elle savait qu'en prenant cette décision, elle perdait non seulement un amoureux, mais aussi un bon ami. En se rendant chez lui, elle avait senti qu'un nœud s'était progressivement formé dans son estomac. Yamcha avait mal réagit au début, tentant de la raisonner en la rassurant et en lui rappelant qu'elle était la seule qu'il aimait. Mais il n'avait pas tardé à comprendre que la décision de sa compagne était définitive. Cette fois-ci, c'était pour de bon.
En sortant de chez Yamcha, Bulma s'était sentie triste et avait eu envie de se changer les idées. Elle avait appelé trois de ses bonnes amies avec qui elle s'était rendue dans un bar branché de la ville. Sans s'en rendre vraiment compte, la jeune femme avait enfilé plusieurs cocktails en peu de temps, tantôt offerts par ses amies, tantôt par des hommes qui tentaient de l'approcher. Malgré les encouragements de ses amies à accepter les avances d'un homme qui semblait très intéressant, elle ne s'était pas sentie encline à flirter ce soir-là.
Et la voilà maintenant, dans le hall d'entrée, seule, célibataire, dans sa jolie robe d'été blanche, à lire le petit mot laissé par sa mère. La maison lui parut tout à coup beaucoup plus vide qu'à l'habitude.
Une petite créature noire s'approcha d'elle dans la pénombre. Le chat de son père l'accueillait rarement lorsqu'elle rentrait. Il préférait rester accroché à l'épaule de son maître ou paresser dans un coin de la maison.
- Tu as faim toi, dit Bulma en se dirigeant vers la salle à manger.
Elle nourrit le chat qui se mit immédiatement à s'empiffrer tout en ronronnant. C'est à cet instant que la lumière allumée dans la cuisine attira son attention.
Végéta.
Cela faisait près d'un an qu'il vivait chez elle. Après qu'elle l'eut invité à loger sous son toit, et qu'il ait contre toute attente accepté son hospitalité, le Saiyan s'était tranquillement insinué dans leur quotidien, à elle et ses parents. Et même s'il était relativement effacé et qu'il évitait la plupart du temps de se retrouver dans la même pièce qu'eux, Bulma s'était habituée à sa présence. Assez, en tout cas, pour savoir que ce n'était pas dans ses habitudes de rester éveillé aussi tard.
Elle jeta un coup d'oeil à l'horloge. 23h35. Un peu intriguée par le comportement plutôt inhabituel de Végéta, Bulma se dirigea vers la cuisine d'un pas maladroit. Bien que la compagnie du Saiyan n'était pas ce qu'il y avait de plus agréable, au moins, elle ne serait pas seule à ruminer sa peine.
- Bonsoir, dit-elle en s'approchant du comptoir auquel il était assis.
Pas de réponse. Ce qui était tout à fait normal venant de sa part. Bulma ne s'en formalisa pas et contourna le comptoir pour se diriger vers la machine à café. Elle entreprit alors de préparer le délicieux liquide. Elle n'allait probablement pas être capable de fermer l'œil de la nuit de toute façon, alors pourquoi s'en priver?
- Habituellement, tu es couché à cette heure. Quelque chose ne va pas? demanda distraitement Bulma sans le regarder.
Toujours pas de réponse. Elle n'en attendait pas vraiment d'ailleurs. Elle était habituée à cette attitude hautaine et désintéressée de la part du Saiyan.
Tout en fixant le jardin plongé dans la noirceur par la fenêtre, elle attendit que son café soit prêt avant de s'installer, elle aussi, au comptoir. Végéta était assis sur un banc et engloutissait une énorme part de tarte aux fraises. Bulma remarqua seulement à cet instant qu'il ne portait pas de chandail. Son regard s'attarda brièvement sur son torse musclé et raide, strié de
cicatrices. Par chance, celui-ci était beaucoup trop absorbé par son repas et ne remarqua pas ses yeux posés sur lui. Cela lui aurait certainement valu une de ses habituelles piques cinglantes teinté d'arrogance.
Bulma commençait à siroter son café lorsqu'il leva brusquement la tête pour la regarder.
- Je croyais que tu allais passer la nuit chez ce minable, grogna-t-il. Pas de chance, moi qui croyais enfin avoir la paix.
Végéta lança à Bulma un regard accusateur. Visiblement, sa présence l'agaçait. La jeune femme leva les yeux vers lui et soutint son regard. En l'entendant prononcer le mot ''minable'', son coeur fut déchiré en deux. Il faisait clairement allusion à Yamcha. Pendant un instant, elle s'imagina lui lancer son café brûlant au visage, mais elle se retint. À la place, un énorme nœud se forma dans sa gorge et elle dut rabattre les yeux vers le sol pour éviter qu'il ne voie les larmes qui commençaient à les inonder. Elle prit une gorgée qui lui brûla la gorge, délogeant au passage le malaise que la mention de son ex-petit ami avait laissé. Végéta ne pouvait pas savoir qu'ils avaient fraîchement rompu.
- Je l'ai quitté, finit par dire Bulma.
Végéta la regardait toujours, cette fois-ci avec un regard légèrement interrogateur.
- C'est une bonne chose alors, finit-il par dire avec un léger rictus.
Bulma le fixa avec surprise. En général, sa relation avec le Saiyan était assez conflictuelle. Ce dernier passait la majeure partie de son temps à s'entraîner, manger et dormir. Il veillait également à limiter au maximum ses interactions avec elle et sa famille. Même s'il avait pris l'habitude de leur montrer un respect contenu puisqu'ils l'hébergeaient et le nourrissait plus que convenablement, Végéta ne se gênait pas pour leur rappeler leur infériorité et leur médiocrité. Cela ne manquait pas de mettre la jeune femme en colère. C'est pourquoi la plupart du temps, elle l'évitait le plus possible, elle aussi. Elle s'était simplement habituée à sa présence.
Jamais Végéta ne lui avait partagé son opinion jusqu'à maintenant. Elle l'encouragea à poursuivre.
-Et pourquoi donc? demanda-t-elle.
- Il est faible. Pas fiable pour un sou. Et infidèle en plus, se contenta-t-il de répondre sèchement avant de s'attaquer à nouveau à sa pointe de tarte.
- Comment sais-tu qu'il a été infidèle?
- C'était évident, répondit Végéta avec un sourire moqueur. Depuis que je vis ici, j'ai pu sentir l'odeur d'une bonne dizaine de femmes différentes à part la tienne.
Bulma se figea. Elle sentit les larmes lui piquer les yeux. Yamcha… elle savait qu'il avait été infidèle. Elle avait naïvement cru que cela n'était arrivé qu'une seule fois, comme il avait fini par lui avouer. Mais Végéta semblait affirmer que son odorat de Saiyan avait détecté plusieurs odeurs différentes, pas seulement une…
Sans réfléchir, comme par réflexe, la jeune femme se leva brusquement et se dirigea vers la cafetière pour se servir une seconde tasse. Elle ne pouvait pas supporter plus longtemps le sourire mauvais qu'affichait son interlocuteur.
- Tu veux un café toi aussi?
- Un café?
Bulma se tourna vers Végéta en pointant la tasse vide qu'elle tenait dans sa main.
Un café, oui. Tu en veux un?
Le sourire de Végéta s'effaça et il fronça les sourcils. Vraisemblablement, il ne comprenait pas ce qu'elle lui offrait. Elle ouvrit de grands yeux et oublia un instant son petit ami infidèle. Au moment du petit déjeuner, Végéta était dans la chambre de gravité depuis longtemps. Jamais il ne partageait le petit déjeuner avec eux.
- Tu n'as jamais… depuis tout ce temps à vivre dans cette maison… on ne t'a jamais offert de café?
Le Saiyan n'eut aucune réaction. Elle prit une tasse propre et versa le liquide chaud avant de la poser devant lui.
- Tu vas voir, c'est une des meilleures choses que cette planète puisse t'offrir, dit-elle fièrement.
Il prit la tasse dans ses mains robustes et la porta à ses lèvres. Bulma ne manqua pas de remarquer comment ses biceps roulaient magnifiquement sous sa peau lorsqu'il bougeait ses bras.
''Non mais, j'ai vraiment trop bu d'alcool moi ce soir'', se dit-elle.
Végéta avala d'une traite son café et se leva brusquement avant de déclarer d'une voix dure:
- Dégoûtant!
Frustré, il sortit de la cuisine et monta les escaliers avant de gagner sa chambre.
Bulma, qui sirotait toujours le sien, ne put s'empêcher de rire un peu.
Puis, de nouveau seule, assise au comptoir de la cuisine, Bulma replongea dans ses pensées en regardant par la fenêtre. En contemplant le jardin, elle se souvenait avoir passé de nombreux beaux moments avec Yamcha autour d'un bon café comme celui qu'elle était en train de boire. Les larmes qu'elle avait retenues plus tôt commencèrent à couler tranquillement sur ses joues. Comment avait-il pu lui être infidèle à ce point? Elle croyait que cela n'était arrivé qu'une seule fois. Pourtant, même si elle ne connaissait pas beaucoup Végéta, elle savait qu'il n'était pas du type à mentir. Et puis comme il ne manquait pas les occasions de se moquer d'elle ou de passer des commentaires blessants, elle savait qu'il lui avait dit la vérité.
Bulma se mit alors à bouillonner de rage. Yamcha avait bien joué son jeu, dis-donc! Mais quel abrutit!
De nouveau, la jeune femme se mit brusquement sur ses pieds pour, cette fois, se diriger vers le cellier. Elle avait envie de boire quelque chose d'un peu plus fort que du café et d'oublier cette mauvaise journée. Elle dénicha une bouteille de brandy et une autre de vodka à peine entamée. Elle versa le brandy en quantité plus que nécessaire dans sa tasse et sortit un shooter qu'elle remplit de vodka. Encore une fois, le liquide lui brûla la gorge lorsqu'elle l'avala, mais cette fois, la sensation fut plus agréable, plus envoûtante. Elle engloutit rapidement le contenu de sa tasse et s'en servit une deuxième avant de s'installer devant l'une des revues scientifiques de son père. Elle avait la ferme intention d'oublier ce minable, comme le disait si bien Végéta.
Ce n'est qu'une heure plus tard, alors qu'elle venait de terminer son deuxième verre de brandy et sa quatrième consommation de vodka qu'elle entendit des pas descendre les escaliers. Végéta fit alors son apparition dans la cuisine. Il avait l'air grognon.
- Je n'arrive pas à fermer l'oeil, dit-il d'un ton accusateur.
Il avait pris la peine de revêtir un t-shirt noir.
Bulma pouffa de rire.
- Pourquoi ris-tu? s'emporta-t-il. Ne te moque pas de moi!
Sa réaction, sans le vouloir, ne fit qu'accentuer le rire de Bulma, qui avait de nouveau la bouteille de vodka à la main.
- Le café, Végéta, se contenta-t-elle de répondre entre deux rires. Nous le consommons pour avoir plus d'énergie. En général, on le boit le matin, lentement. On le dé-gus-te. Mais ça ne doit pas faire partie de ton vocabulaire hein? C'est pour ça que tu ne peux pas dormir. Ne t'inquiète pas, l'effet se dissipe après une heure ou deux.
- Une heure ou deux?!
Il la regarda avec sérieux. Il était furieux.
- Allez, viens t'asseoir. Calme-toi, ce n'est pas plus grave que ça.
- Pas plus grave? Si je ne dors pas assez, je ne serai pas en forme demain matin pour m'entraîner!
- Allons, tu planifiais passer une soirée tranquille en pensant que tu allais être seul. Nous sommes vendredi soir et il n'est pas si tard. Tu peux prendre congé de temps en temps, non?
Mais le Saiyan ne bougea pas d'un pouce.
Je ne prends pas de congé, lâcha-t-il.
Sur ces paroles, elle se leva avec toute la grâce que ses nombreuses consommations lui permettaient de le faire et se dirigea à nouveau vers le cellier. Végéta avait sûrement remarqué qu'elle titubait. Brièvement, elle se demanda s'il avait déjà bu de l'alcool et s'il connaissait ses effets. Pieds nus dans sa robe blanche, Bulma mis la main sur une bouteille qui contenait un liquide jaune clair en affichant un sourire malicieux.
- Tu as déjà goûté au scotch? lui demanda-t-elle.
Il ne répondit pas, la fixant toujours avec cet air frustré et sérieux. Elle en conclut que non.
- Bien, tu vas voir, c'est aussi l'une des meilleures choses que cette planète puisse t'offrir. Tu as de la chance, mon père est un amateur de ce type d'alcool. Celui-ci est excellent!
Elle se dirigea vers le congélateur et prit de la glace ainsi que deux parts de la tarte aux fraises. Elle versa du liquide et mit la glace dans un verre avant de poser le tout sur le comptoir. Elle s'assit tranquillement sur un banc et entreprit de déguster sa part de tarte. Il n'en fallu pas plus au Saiyan pour s'installer en face d'elle.
Elle savait qu'elle gagnerait toujours contre Végéta s'il était question de son estomac.
Bulma se servit de nouveau de la vodka et l'enfila rapidement. Végéta l'observait, comme s'il étudiait avec méfiance ses mouvements. Puis, il empoigna son propre verre et l'imita, engloutissant tout le contenu d'une seule traite. Cette fois, il eut l'air d'apprécier. Il fit mine de se resservir. Bulma l'arrêta net.
- Ho là! Ce n'est pas comme ça qu'on boit du scotch! s'écria-t-elle.
- Ah bon, dit-il en remplissant son verre, qu'il engloutit aussitôt.
- Non mais! Tu es supposé le goûter, pas l'avaler tout rond! Tu sais combien coûte cette bouteille?!
- Je m'en fiche, dit-il sans la regarder. Tu avales bien ton verre tout rond.
- Végéta, le scotch goûte bon, tu dois profiter de son arôme, pas te soûler avec. La vodka c'est mauvais, on la boit rapidement pour la goûter le moins possible! Tu n'as pas l'air de t'y connaître… c'est la première fois que tu bois de l'alcool ou quoi?
- Bien sûr que non, répondit-il sèchement. Mais c'est la première fois que j'en bois et que ça goûte bon.
Végéta prit son shooter et le remplit à ras bord de vodka avant de le vider dans sa bouche. Il grimaça, ce qui ne manqua pas de faire sourire Bulma.
- Pouah! s'exclama Végéta. Je préfère le scotch.
Il se servit de nouveau un verre, qu'il but immédiatement, avant d'en reprendre un autre.
- Doucement avec ça, le prévint Bulma.
Elle était mal placée pour lui dicter quoi que ce soit. Son propre état d'ébriété ne lui donnait pas beaucoup de crédibilité, surtout qu'elle était déjà en train de s'emparer de la bouteille de vodka.
Le Saiyan prit bien soin d'éviter son conseil et se resservit. La bouteille se vidait dangereusement vite et Bulma se dit qu'elle devrait passer en acheter une nouvelle pour son père avant qu'il ne s'en aperçoive.
Pourquoi tu bois ça, si tu n'as pas envie de la goûter? demanda Végéta en pointant le shooter qu'elle était en train de vider.
Bulma resta muette et se contenta de hausser les épaules. Elle connaissait la réponse à cette question. Elle n'avait toutefois pas envie de se confier à quelqu'un qu'elle connaissait si peu. Elle n'avait surtout pas envie d'avouer sa peine à quelqu'un qui s'en moquerait probablement. La vision brouillée par l'alcool et ses inhibitions envolées, elle fixa Végéta et sourit faiblement en réalisant comment la soirée commençait à prendre une tournure plutôt inattendue. Jamais elle ne se serait doutée qu'elle finirait par prendre un coup avec lui.
C'est en scrutant le Saiyan des yeux qu'elle réalisa combien elle le connaissait mal. Bien qu'elle l'ait hébergé depuis près d'un an maintenant, elle ne savait pratiquement rien de lui. Pourtant, Végéta avait un lourd passé. Littéralement, il venait d'une autre planète. Il était un prince, avait eu une famille puissante. Il détenait également une immense force, qu'il avait mis au service de l'armée de Freeza pour détruire de nombreux peuples. Maintenant, le mercenaire était paisiblement assis dans sa cuisine à caler un énième verre de scotch sans quitter ses mains des yeux. Tout ce passé faisait de lui ce qu'il était aujourd'hui; un homme arrogant, hautain, froid et prétentieux. Bulma ne l'avait jamais vraiment vu autrement.
Mais ce soir, en le regardant devenir plus détendu sous l'effet de l'alcool, elle le trouva… fascinant. En sa présence, la plupart des gens n'osaient même pas croiser son regard dur. Il entretenait cette image de guerrier fier et impénétrable, et aimait instaurer la peur et la soumission autour de lui. Mais ce soir-là, en l'observant sans retenue, Bulma vit plutôt un être impressionnant, calme, intriguant... Il y avait certainement des traits de sa personnalité qu'elle ne connaissait pas et elle fut curieuse de savoir ce qui se cachait derrière ce mur de pierre qu'il semblait vouloir entretenir à tout prix.
- Tu regardes quoi comme ça?
La voix de Végéta la sortit de ses pensées. Sans vraiment réfléchir, (encore l'alcool) elle demanda:
- Quel âge as-tu?
Il ne répondit pas.
- Où as-tu appris à parler notre langue?
Silence.
- Y avait-il de la musique sur ta planète? Comment c'était chez toi? Y avait-il des arbres? Faisait-il chaud l'été? Es-tu allé à l'école? Aviez-vous des rituels particuliers?
Végéta ne répondit à aucune des questions de Bulma, se contentant de fixer ses mains et de boire un nouveau verre de scotch. Il lui parut que ses yeux s'étaient légèrement embrouillés, eux aussi.
- Allons, je suis curieuse. Je n'ai jamais vu autre chose que la Terre. Enfin, j'ai vu Namek aussi, mais considérant qu'elle était pratiquement en train d'exploser tout le temps que j'y suis allée, je n'ai pas vraiment pu en profiter, dit-elle en riant. Comment étaient les tiens? Parle-moi de ta famille. Je crois savoir que ton père s'appelait Végéta aussi. Et ta mère?
Végéta leva soudainement les yeux et planta ses pupilles dans celles Bulma. Le prince avait l'air agacé et furieux. Sous un tel regard, la plupart des gens auraient baissé la tête, mais Bulma n'en fit rien.
- Ça ne te regarde pas, cracha-t-il.
- Allons, je m'intéresse à toi, c'est tout. Tu vis ici depuis un an et je ne sais même pas tu as quel âge!
Bulma était habitué à Yamcha qui adorait qu'on lui pose des questions à son sujet ou qu'on le complimente. Avec cet homme devant elle, c'était tout le contraire; moins l'attention était tournée vers lui, mieux il se portait.
Elle garda ses yeux bleus à la hauteur des siens pendant un moment avant d'étouffer un rire.
- La ferme! fut la seule réponse de Végéta.
L'attitude désagréable du Saiyan encouragea Bulma à se servir un dernier verre de vodka. Puis, elle se mit sur ses pieds et quitta la cuisine. Elle avait envie de bouger un peu. Mauvaise idée; à peine avait-elle mis le pied par terre qu'elle se sentit tanguer dangereusement. Elle dut se rattraper sur le dossier de sa chaise pour ne pas tomber. Végéta la fixait toujours avec intensité.
La jeune femme reprit ses esprits et se dirigea tant bien que mal vers le salon, où elle alluma la chaîne stéréo. Même s'il était très tard, Bulma n'avait pas sommeil. Elle avait plutôt envie d'occuper son esprit, dans le but d'éviter le plus possible la réalité. Elle se dirigea en vacillant légèrement vers le bureau de son père pour y ramasser des plans. Travailler sur son nouveau projet, une capsule à compartiments multiples qui pouvait contenir plus d'un objet à la fois, allait sûrement l'aider à oublier sa rupture. Elle remarqua du coin de l'œil que Végéta, appuyé sur le mur à l'autre bout de la pièce, s'était levé lui aussi d'un pas moins assuré qu'à l'habitude. Elle sentit son regard posé sur elle alors qu'elle quittait la pièce en dansant et chantant au rythme de la musique dans sa petite robe blanche.
Quelques instants plus tard, en revenant au salon les bras chargés de papiers, Bulma le vit, installé confortablement dans un fauteuil. La vision lui parût étrange. C'était bien la première fois qu'elle le voyait assis à cet endroit. Il avait éteint la stéréo et fermé les yeux.
- Hé! J'avais envie d'écouter de la musique! Qu'est-ce qui te prends?
Sans lui prêter attention, il porta tranquillement son verre à ses lèvres.
- Arrête de m'ignorer quand je te parle! cria Bulma en rallumant la stéréo.
Elle ajusta le volume encore plus fort qu'auparavant.
- Je déteste cette musique, dit-il sans ouvrir les yeux.
Sa mâchoire s'était crispée.
- Ce n'est pas compliqué, tu détestes absolument tout ici.
- C'est faux. J'aime bien ce scotch.
Il commençait sérieusement à l'énerver.
- Tu sais, cela fait assez longtemps que nous t'hébergeons. Tu pourrais commencer à penser à te montrer aimable et reconnaissant quelques fois.
- Reconnaissant? Tu ne trouves pas que tu en demandes un peu trop? Je te rappelle que je pourrais tous vous écraser en une fraction de seconde. Je pourrais vous traiter comme les serviteurs que vous êtes. Je me montre déjà suffisamment accommodant, je crois.
- Nous t'offrons déjà tout le confort et les commodités dont tu as besoin, monsieur le prince, dit-elle d'un ton sarcastique. Et tu pourrais nous écraser, mais tu ne le fais pas. Tu dois avoir une bonne raison, hein? Pourquoi ne le fais-tu pas?
- Je me pose cette question à tous les jours… en particulier ce soir, souffla-t-il en affichant un rictus mauvais.
Ignorant les propos menaçant du Saiyan, Bulma lui tourna le dos en levant les yeux au ciel. Elle déploya ses plans sur le sol et s'assit en tailleur afin d'entreprendre la lecture de ce que son père avait noté sur ses derniers travaux. Elle n'allait certainement pas laisser Végéta gâcher encore plus sa soirée!
Après quelques minutes cependant, elle dû se rendre à l'évidence. Le son de la musique mélangé à l'alcool qu'elle venait d'ingérer lui embrouillait beaucoup trop l'esprit. Les réflexions de son père ne faisaient aucun sens. Il lui était impossible de se changer les idées en réfléchissant à ses nouveaux projets. Résignée, elle se laissa tomber sur le plancher et ferma les yeux.
Aussitôt, le sol se mit à tanguer sous son corps. Le visage de Yamcha ne tarda pas non plus à s'insinuer dans son esprit. Lentement, elle tourna la tête et souleva ses paupières en se demandant comment elle allait bien pouvoir oublier cette horrible soirée.
En ouvrant les yeux, son regard se posa sur Végéta. Il était toujours assis sur le canapé, à quelques mètres d'elle. Il l'observait d'un air sévère. Elle fut facilement distraite par son visage, ses traits sérieux, son allure imposante, sa peau lisse et foncée malgré les mois d'hiver qui venaient de passer et plus particulièrement, ses muscles, gonflés et durs qui forçaient sous son chandail noir. ''Il est beau'' se dit naïvement Bulma en faisant balader ses yeux sur le torse du Saiyan.
- Femme, arrête de me regarder.
''Beau et insupportable!'' rectifia-t-elle.
Furieuse, la jeune femme se leva péniblement et alla se planter devant lui, les poings sur les hanches. Elle détestait quand il l'appelait comme ça. Il cloua ses iris noirs sur elle. Il avait terminé son verre et le déposa sur la table de salon devant lui.
- Bulma! s'écria-t-elle en vacillant légèrement. Je m'appelle Bulma.
Elle-même, elle ne se trouvait pas très convaincante.
Le Saiyan étira ses lèvres en un mince sourire. Il savait qu'elle détestait cela, mais c'était plus fort que lui. Bulma fulminait maintenant. Elle serra les dents et sentit la colère remplacer subitement la tristesse. Elle eut envie de le gifler, mais pour une seconde fois dans la soirée, elle se retint de le provoquer. Bien que le frapper aurait probablement été libérateur, elle se dit que se défouler sur le prince des Saiyan n'était assurément pas une bonne idée. Quoique…
À cet instant, une très mauvaise idée, encore pire que la première, lui traversa l'esprit. En y pensant, une vague de chaleur se propagea de la racine de ses cheveux jusqu'au bout de ses orteils. Cette fois, elle ne réprima pas ses impulsions et ce furent les verres de vodka qui parlèrent à sa place:
- Tu veux savoir ce que cette planète a vraiment de mieux à t'offrir?
Végéta l'interrogea du regard. Vraisemblablement, il s'était attendu à ce qu'elle lui réponde autrement. Il s'était attendu à ce que, fidèle à ses habitudes, elle se fâche contre lui et se mette à l'injurier. Mais Bulma avait une idée bien différente en tête. Et elle avait envie de s'amuser.
Sans réfléchir plus longtemps aux conséquences de sa spontanéité, la jeune femme s'élança. Elle prit soin de relever furtivement le bas de sa petite robe d'été avant de passer ses fines jambes de part et d'autre des hanches du Saiyan. En moins de deux secondes, elle s'était installée à califourchon sur lui, les bras appuyés mollement sur ses épaules, son visage à cinq centimètres du sien. Pris totalement au dépourvu, il n'avait pas bronché d'un poil.
Se retrouvant aussi près de lui pour la première fois, Bulma se dit qu'elle avait peut-être été un peu trop téméraire et qu'elle ne tarderait pas à en payer le prix.
Mais Végéta, figé, ne semblait pas savoir comment réagir face à ce soudain changement de comportement.
Mais… qu'est-ce que… balbutia-t-il.
Un sourire malicieux aux lèvres, Bulma se redressa. Elle entreprit de faire descendre lentement la fermeture éclair dans le dos de sa robe. Elle réussit à la défaire jusqu'en bas avant que Végéta ne réalise ce qu'elle était en train de faire. Les yeux rivés dans les siens, elle fit ensuite glisser l'une des bretelles du vêtement sur son épaule.
Ce n'est qu'à cet instant que le Saiyan réagit. D'une main, il l'arrêta net et de l'autre, il l'empoigna pour la retourner brusquement. Bulma se retrouva coincée sous lui, les deux bras fermement maintenus derrière le dos par une de ses mains puissantes. Végéta avait placé son autre bras au travers de ses épaules, sa main appuyée fermement sur sa bouche pour l'empêcher de parler.
- À quoi tu joues? demanda-t-il furieusement.
Étonnamment, Bulma était restée calme. Il ne lui avait pas fait mal. Il s'était contenté de la rendre complètement immobile pour l'empêcher de poursuivre son petit manège.
Elle cligna des yeux pour mieux contempler le visage de son assaillant.
- Pour qui te prends-tu, femme, pour me faire de telles avances? As-tu la moindre idée de qui je suis? Je pourrais t'anéantir pour m'avoir approché de la sorte.
Végéta avait rapproché son visage du sien et avait raffermi sa prise pour lui faire comprendre son mécontentement. Bulma ne put s'empêcher de pouffer devant une attitude aussi hautaine. Son rire fit subtilement bouger son ventre contre celui du Saiyan. La sensation fut agréable.
L'alcool lui faisait vraiment perdre la tête ce soir.
- Arrête de rire, sale humaine perverse, ordonna-t-il sévèrement.
Mais en l'entendant rire et en la sentant bouger sous lui, ses joues s'étaient toutefois empourprées de façon flagrante, enlevant beaucoup de crédibilité à ses menaces au passage. Vraisemblablement, le contact physique entre leur corps le rendait mal à l'aise. Sans le quitter des yeux, le voyant ainsi déstabilisé, Bulma cambra instinctivement le dos, ce qui fit remonter sa poitrine vers lui. Ses jambes étant libres, elle fit glisser sa cuisse sur celle de Végéta. Ces mouvements, aussi subtils soient-ils, le fit rougir encore plus.
''Oh! Mais il est gêné monsieur le prince'' pensa Bulma, amusée.
Joueuse, elle se mit alors à se mouvoir du mieux qu'elle put sous lui, ses hanches se tortillant habilement dans le but d'accentuer le contact physique entre leurs corps. Végéta, dur comme le roc, était chaud et étrangement réconfortant. Sa peau dégageait une odeur envoûtante. Son souffle, qui se faisait de plus en plus rapide, la fit frissonner de plaisir. Son regard sévère mais un peu embrumé qu'il avait fixé sur elle fit délicieusement torde son estomac.
C'est ainsi que Bulma se fit prendre à son propre jeu. Le Saiyan étant si près d'elle maintenant, elle eut envie qu'il la libère pour qu'elle puisse le toucher. Elle ne s'était pas douté une seule seconde que de se retrouver si près de lui ferait naître un désir insoupçonné. Elle avait simplement eu envie de l'agacer un peu…
Sans le vouloir, un léger gémissement résonna au fond de sa gorge.
Et c'est à cet instant que tout déboula.
Sans crier gare, Végéta la relâcha pour mieux la prendre autrement. Il emprisonna solidement ses deux bras dans une seule main pour les plaquer dans son dos. Son autre main agrippa habilement ses cheveux bleus pour les tirer vers l'arrière. La tête de Bulma bascula, exposant son cou. La position était très inconfortable, mais la jeune femme ne pouvait absolument rien faire face à la force du Saiyan. Son cou et sa poitrine étaient maintenant à la disposition de ce dernier. Rapidement, il y planta ses dents avant d'y déposer ses lèvres sauvagement.
''Oh mon dieu! Mais qu'est-ce qui est en train de se passer'' se dit Bulma en fermant les yeux pour mieux apprécier la caresse.
Un autre gémissement s'échappa de sa bouche. De nouveau, elle sentit le bas de son ventre se tordre et elle remonta instinctivement les hanches pour accentuer la pression entre leurs bassins, espérant naïvement soulager cette tension qui s'amplifiait entre ses jambes. Végéta fit parcourir sa langue dans le creux de son cou et elle voulut placer ses mains derrière sa tête pour ajouter plus de force à leur étreinte. Ses bras étaient toutefois solidement emprisonnés dans son dos. Le Saiyan avait le contrôle total de son faible corps et ne la laissait pas bouger d'un seul centimètre.
Les pathétiques mouvements qu'elle faisait pour tenter de se libérer attirèrent l'attention de Végéta. Il interrompit ses caresses et releva la tête pour la scruter avec ses yeux ténébreux. Il prit soin de tirer un peu plus sur ses cheveux bleus pour faire basculer encore plus sa tête vers l'arrière.
Qu'est-ce qui se passe? grogna-t-il. Tu veux que j'arrête? C'est toi qui viens de se jeter sur moi, je te signale.
Non! dit Bulma. Ne t'arrête surtout pas. J'ai juste envie de… de te toucher.
Végéta afficha un rictus moqueur. Puis, sans la quitter des yeux, il libéra ses bras et ses cheveux. Il s'écarta tranquillement d'elle pour se mettre à la toiser. Elle vit son regard parcourir son corps encore étendu sur le canapé. La petite robe blanche qu'elle portait ne tenait plus en place, laissant peu de place à l'imagination. Elle le vit s'attarder sur sa poitrine généreuse qui montait et descendait au rythme de sa respiration. Il était évident qu'il la désirait.
Bulma sourit. Même le prince de Saiyan, aussi fier soit-il, n'était pas insensible à ses charmes.
Libérée de l'emprise des bras du guerrier, Bulma entreprit de poursuivre le petit manège qu'elle avait débuté plus tôt et abaissa le haut de sa robe. En dévoilant ses seins, elle vit les joues du guerrier rosir de plaisir. Le voyant aussi réceptif à ses avances, elle se redressa pour s'approcher de lui. Il ne broncha pas. Elle en profita pour plonger ses mains dans ses épais cheveux noirs et l'attirer vers elle. Raide comme une barre, il parut d'abord un peu confus lorsqu'il la vit approcher dangereusement son visage du sien. La jeune femme fit glisser l'une de ses mains le long de sa mâchoire et fit mine de déposer ses lèvres sur les siennes.
L'attitude de Végéta changea rapidement. Il agrippa ses poignets et la repoussa brusquement sur le canapé.
Ne t'avise surtout pas de me toucher comme ça, sale humaine perverse, cracha-t-il.
La demande avait été claire. Bulma resta immobile un instant, ne sachant pas trop comment réagir face à l'attitude grossière de son amant. Mais Végéta ne lui laissa pas le temps de se questionner plus longtemps. Il prit la mâchoire de la jeune femme dans sa main droite et exposa à nouveau son cou, qu'il se mit à dévorer sans retenue. Son autre main, un peu plus baladeuse, se posa sur son sein, qu'il se mit à pétrir avec une étonnante douceur. Les mouvements du Saiyan avaient été brusques. Mais il s'était assuré de contenir sa force. Juste assez en tout cas pour que ces caresses ne soient pas désagréables, tout en maintenant une dose bien calculée d'assurance qui signifiait que c'était lui qui menait le bal.
Haletante, Bulma baissa les yeux pour admirer les lèvres de Végéta qui s'affairaient sur sa peau claire. Lui, avait fermé les paupières pour mieux profiter de la sensation sur sa bouche. Lentement, il se mit à l'embrasser de plus en plus bas dans son cou. Il suivit la courbe de sa clavicule, puis atteignit le galbe de son sein, qu'il lécha avidement. Sans pouvoir se contrôler, Bulma se mit à gémir sans retenue lorsque enfin, il attrapa le bout de son sein avec sa langue. Elle se cambra pour l'avertir silencieusement qu'il n'avait pas intérêt à s'arrêter. Végéta était drôlement habile. Il était vraiment en train de lui faire perdre la tête.
Un éclair de lucidité traversa furtivement les pensées de la jeune femme. Étaient-ils vraiment en train de faire ça? Allait-elle vraiment s'abandonner aux bras d'un autre homme quelques heures seulement après avoir quitté son petit ami? Et pas n'importe quel homme… il s'agissait bien de Végéta qui était en train de l'étreindre sans retenue sur ce canapé. Allait-elle vraiment consentir à laisser le guerrier accéder à son corps aussi facilement? Que se passerait-il si elle le laissait se glisser dans son lit, l'espace d'une nuit, dans l'espoir d'oublier son cœur meurtri par sa rupture?
Bulma fut alors tirée de ses pensées par les mains de Végéta qui s'étaient mises à soulever le bas de sa robe. Sa bouche n'avait toujours pas quitté sa poitrine, qu'il embrassait avec gourmandise. Puis, il l'empoigna avec encore plus de force, enfonçant ses doigts dans la chair maintenant dénudée de ses fesses et balayant tous les doutes de sa partenaire au passage. Il fit accentuer le contact entre leurs corps au niveau de leurs bassins, ce qui les fit tous deux gémir d'envie. Bulma glissa ses mains sous le chandail de Végéta. Là, elle put enfin apprécier le contact de sa peau chaude et douce. Elle dessina avec avidité les contours bien découpés de ses abdominaux avec ses doigts.
Passer la nuit avec lui? Oh que oui! Elle n'allait certainement pas se priver d'une aussi belle opportunité!
Elle réfléchirait aux conséquences demain matin.
- Végéta… gémit-elle.
La Saiyan la serra un peu plus fort contre lui et grogna un coup.
- Végéta… mon lit…ma chambre…
Elle avait l'esprit trop embrouillé pour formuler une phrase qui ait du sens. Heureusement, son amant n'eut pas besoin de plus d'information pour comprendre. Ils étaient exactement sur la même longueur d'onde.
D'un mouvement gracieux, il la souleva dans ses bras et la transporta rapidement à l'étage. Bulma eut à peine le temps de cligner des yeux, qu'ils étaient déjà dans sa chambre. Ils s'étaient déplacés si vite qu'elle n'eut même pas le temps de réagir lorsqu'il empoigna ce qui restait de sa robe pour la déchirer et la balancer à l'autre bout de la pièce. Voyant qu'elle avait perdu un peu ses repères, il lui laissa le temps de reprendre ses esprits avant de la déposer sur ses pieds, complètement nue, devant lui, encore tout habillé. Bulma fit la moue.
- Déshabille-toi, lui demanda-t-elle.
Elle le vit froncer les sourcils dans le noir.
- Tu as du culot, pour m'ordonner une telle chose.
Elle fronça les sourcils à son tour.
- Ce n'est pas juste. J'ai envie de te voir moi aussi.
- Je n'aime pas qu'on me dise quoi faire. Tais-toi.
Pendant un instant, alors qu'elle était en train de contempler l'air renfrogné du Saiyan qui refusait de se dévêtir, elle eut peur qu'il ne parte en la laissant là sans la soulager de cette tension dans le bas de son ventre. Mais en s'attardant un peu plus sur son regard, elle perçut une lueur de désir qui faisait briller ses pupilles. Bulma eut alors la bonne idée de renverser les rôles.
- Très bien. Reste habillé alors. Et n'oublie pas de refermer la porte en sortant de ma chambre.
L'air qui se peignit sur le visage de Végéta lui indiqua qu'elle avait probablement atteint son but. Elle fit ensuite volte-face et se dirigea vers son lit pour aller s'y allonger de tout son long. Elle prit soin de faire valser ses cheveux dans son dos lorsqu'elle s'appuya sur ses coudes. Dans cette position, elle observa le Saiyan. Il avait crispé les mâchoires et semblait mener un dur combat intérieur.
- Hé bien quoi? renchérit-elle. Si tu n'as pas envie de retirer tes vêtements, tu peux partir.
Elle pencha la tête sur le côté et lui fit un léger sourire entendu. Il la fixait avec intensité, son regard noir alternant entre ses yeux bleus et le corps magnifique qu'elle semblait lui offrir sur un plateau.
- Déshabille-toi, Végéta, ordonna-t-elle dans un murmure, sans le quitter des yeux.
Le guerrier lâcha un grognement réprobateur.
- Maudite femme perverse…
Bulma sourit, triomphante. Végéta s'était laissé convaincre, facilement, d'obéir à l'ordre qu'elle venait de lui donner. Tout en s'approchant du lit, il attrapa le bas de son t-shirt, qu'il entreprit de retirer en le soulevant par-dessus sa tête. La femme se délecta de voir tous ces muscles se contracter délicieusement sous sa peau cuivrée. Elle se mordit inconsciemment la lèvre inférieure lorsqu'il baissa son pantalon, qu'il lança à travers la chambre. Ses yeux bleus, jusqu'à maintenant rivés dans ceux du Saiyan, bifurquèrent vers cette partie de son corps qu'il venait de lui dévoiler. Décidemment, côté physique, Végéta était tout sauf décevant…
Mais celui-ci ne lui laissa pas le loisir de profiter de la vue plus longtemps. Il grimpa à son tour sur le lit et Bulma put enfin sentir son corps tout entier se déposer sur le sien lorsqu'il la prit dans ses bras. Sa peau dégageait une chaleur enivrante et malgré ce que ses nombreuses cicatrices pouvaient laissaient penser, sa peau était lisse et douce. Elle sentit ses abdominaux fermes appuyer contre son ventre. Un peu plus bas, une pression sur sa cuisse fit battre son cœur à une vitesse folle. La bouche de Végéta retrouva vite ses seins et alors qu'elle lui caressait les épaules d'une main, elle fit glisser l'autre entre leurs corps dans l'espoir de toucher le sexe bien dressé qu'elle avait aperçu quelques secondes plus tôt.
Mais Végéta ne la laissa pas faire. D'un mouvement habile, il emprisonna une nouvelle fois ses poignets dans l'une de ses mains et alla les clouer au-dessus de la tête de la jeune femme.
- Végéta... dit Bulma dans un gémissement.
Son autre main entreprit d'écarter ses jambes et sans plus attendre, il entra brusquement en elle. À mi-chemin entre la douleur et le plaisir, Bulma laissa échapper un petit cri. Le son se mêla à celui, plus étouffé, de Végéta qui avait grogné dans son cou.
Tous deux restèrent immobiles un instant, savourant la proximité de leurs corps entremêlés. Ce moment de quiétude permit à Bulma de sentir le cœur de Végéta battre contre sa poitrine. Le Saiyan s'écarta légèrement pour permettre à leurs yeux de se rencontrer. L'espace d'un instant, elle vit un éclair d'hésitation traverser ses pupilles. Ce qu'il vit dans les siennes sembla faire voler en éclats ses derniers doutes, car il se mit à effectuer quelques va-et-vient, beaucoup plus lentement cette fois. Impatiente de soulager ce désir qui semblait vouloir lui déchirer les entrailles, Bulma, les mains toujours emprisonnées dans la poigne de Végéta, se mit à se tortiller sous lui pour lui signifier qu'elle avait envie qu'il accélère. Le Saiyan ne se fit pas prier. Dans un grognement sourd, il emprisonna le corps de Bulma tout entier dans ses bras pour l'entraîner dans une nuit au rythme effréné.
Ce n'est que plusieurs heures plus tard que Bulma, épuisée, s'effondra dans les draps défaits de son lit pour sombrer dans un profond sommeil. Enivrée par l'alcool et le corps de Végéta contre le sien, elle dormit comme un bébé.
