L'ennui était peut-être la seule et unique chose que Sherlock craignait. Il détestait s'ennuyer, regarder le plafond ou bien regarder la télévision. Quel ennui. Seul dans son appartement de Baker Street, il attendait impatiemment son ami John qui rendait une soi-disant visite de courtoisie à Sarah, sa petit ami, médecin elle aussi. Il n'avait rien à faire, aucune enquête pas même un petit appel de Lestrade qui aurait pu lui faire remonter la morale. Trépignant sur son fauteuil favori, il s'amusait avec ses doigts à tournoyer son portable jusqu'à qu'il entende un son qui signifiait qu'il avait reçu un texto de John :
Je rentrerai tard. JW
Maudit sois-tu John Watson, pensait le détective avec une grimace. Tant pis, il ira se promener seul dans Londres avec la nuit et les étoiles. Il se leva, prit son manteau et son écharpe bleue et quitta l'appartement avec les recommandations de Mme Hudson.
Sur Baker Street, il remarqua une camionnette blanche, stationnée à l'autre rue, qu'il n'avait jamais vu auparavant. Les sourcils froncés, il fixa longuement l'homme qui se tenait au volant. Un homme bien batti, plutôt assez fort. Mais il ne put bien voir. Sherlock haussa les épaules en pensant que ce ne sont surement que des déménageurs ou livreurs bien qu'il se tenait sur ses gardes. Il se peut que ce soit un des sbires de Moriarty.
Finalement, il se décida à commencer sa promenade. Il croisa quelques connaissances SDF qui étrangement l'informèrent de leurs doutes. Ils avaient entendu que quelque part dans Londres, ou autour de la région londonienne, on préparait une expérience appelée "Race supérieur". Sherlock fut surpris de cette information. Les gens de la rue était les oreilles de Londres et il avait toujours eu confiance en eux. Il se dirigea donc vers Scotland Yard afin de pouvoir avoir la confirmation.
L'accueil ne fut pas bien chaleureux. Et Lestrade n'était guère là. Seule une Sally Donovan l'accueillit avec froideur. Il abandonna le projet d'en parler. Très vite de nouveau dehors, il soupira et s'insulta de tous les noms. Ce n'était pas son jour de chance. Mais cette information sur cette expérience avait ébranlé sa curiosité. Pourquoi les Sans Abris craignaient-ils cela ? Leurs façons de lui avoir dit n'étaient que craintes et terreurs.
"Race supérieur" rappelait l'histoire des Allemands à la deuxième guerre mondiale, ils souhaitaient une race aryenne, une race au dessus de tout. Donc...étant donné que c'est une expérience, on devait prendre des cobayes humains et...pratiquer des enlèvements dont les Sans abris seraient une proie facile. Sherlock venait de comprendre la raison pour laquelle ils étaient assez effrayés. Pour l'instant, rien dans Londres n'avait montré le moindre élément qui aurait permit de savoir si on préparait ce genre de manifestations. Normalement, un tel fait aurait du...à moins que ce ne soit une organisation secrète comme celle de Jim Moriaty.
Trop absorbé dans ses pensées, ses pas le menant à une rue silencieuse qu'il avait l'habitude de prendre, il ne remarqua une camionnette blanche le suivre. Elle accéléra tout à coup, dépassant Sherlock qui sursauta en la voyant. Elle s'arrêta devant lui, tout près de lui. Ce dernier sentant qu'un danger le menacer tenta de retourner sur ces pas. Mais un camion noir cette fois ci s'arrêta derrière lui. Dans cette rue, aucun passant à cette heure-ci, Sherlock regrettait d'être sorti si tard.
Il tenta de s'enfuir quand même en essayant de franchir le camion noir. Malheureusement, deux hommes forts, habillés de noirs se jetèrent très rapidement sur lui. Sherlock se défendit mais contre deux hommes qui faisaient surement deux fois sa corpulence, c'était plutôt suicidaire même si il a réussi à décocher un poing sur le visage de l'un d'eux. Le détective fut rapidement mis à terre, il tenta alors de crier mais une main grande et dure se referma sur sa bouche.
"- Dis Donc, c'est un bon gars là ! Ricana l'un des deux.
Un autre homme que Sherlock reconnut s'approcha.
"- Attachez le, dépêchez vous, ordonna-t-il.
On lui mit les mains dans le dos menotté et un foulard rouge dans la bouche, puis on le monta dans le camion noir. Il avait essayé de se débattre, il reçut que des coups et des gifles. L'un des deux malfrats le surveillait à l'arrière tandis que l'autre se mit à l'avant pour prendre le volant. Le conducteur du camion blanc leur annonça qu'il allait les suivre.
On le fit s'asseoir au sol de la voiture, sur un tapis crasseux. Lorsque le camion commença à démarrer, le consultant de la police abandonna toute recherche de fuite se laissant enlever sans résistance.
Le trajet lui semblait long. Il eut l'impression de faire un cauchemar bien qu'il était assez qu'il en fasse en vrai, vu le nombre d'heures minimes qu'il prenait pour son sommeil. John lui avait toujours conseillé de dormir au moins 7 heures par nuit, même si les nuits n'existaient qu'une fois par semaine. Sherlock pensait à John et ses réprimandes incessantes. Puis Mme Hudson qui lui avait demandé de faire attention aux personnes dans la rue. A Mycroft, qui s'inquiétait toujours. Que va-t-il se passer quand ils vont...Une main dans les poches de son manteau le fit tressaillir. On saisit son portable.
"- Fameux le bijou, sourit le voleur.
- Nan mais fait gaffe avec lui, Jacky, le réprimanda le conducteur, tu connais les ordres.
- Je ne fais qu'écouter les ordres, rectifia-t-il, je prends son portable. n'est ce pas ?"
Il caressa les cheveux bouclés du consultant qui fit un mouvement de dégagement. Puis il lui donna un coup de tête qui le fit hurler de douleur.
"- Tocard ! Cracha le dénommé Jacky. Il donna un coup de poing sur la joue de Sherlock qui tomba à terre complètement. Il essaya de se relever, une main l'obligea à rester dans cette position.
"- Hector, je lui donne de quoi le calmer, lança Jacky en tenant le détective.
- Fait ce que tu dois faire, sans pour autant le frapper, répondit Hector, moi, je conduis, je peux pas intervenir."
Sherlock sentit alors une aiguille dans son bras droit. Une substance traversa tout son corps créant un vertige et une baisse de la vue. On lui avait donné un somnifère. Il allait sombrer dans le sommeil. Un noir s'abattit alors sur ces paupières.
