Disclaimer : L'univers de Kuroko no Basket que vous reconnaitrez aisément appartient à Fujimaki Tadatoshi. L'auteur de cette fanfiction ne retire aucun profit de son utilisation si ce n'est le plaisir d'écrire et d'être lue.
Bonne lecture.
Shadow : merci pour ton commentaire et ta fidélité. Je préfère en effet me servir des personnages du manga plutôt que de créer inutilement des OC. Il y en a déjà un avec l'employée de Kagami et il y en aura trois ou quatre autres pour deux raisons. La première, ce sont des personnages qui n'apparaîtront que très peu dans l'histoire, la seconde c'est parce qu'aucun des personnages du manga ne correspond à ce dont j'ai besoin.
La rencontre entre Aomine et Kagami aura effectivement lieu dans ce chapitre. Je ne sais pas si elle est explosive mais j'ai essayé de la rendre intéressante et intrigante. C'est à cette occasion qu'un autre OC apparaitra au détour d'un souvenir…
J'espère que cette suite te plaira. Bonne lecture.
Le roman de notre histoire
Chapitre 07
La chaleur se faisait moins écrasante en cette seconde moitié du mois d'août. C'était à peine perceptible et dans son appartement climatisé en terrasse d'une tour de quarante-cinq étages, Akashi ne s'en souciait pas plus que ça. Ses pensées étaient entièrement tournées vers le procès qui se profilait. La veille, le juge lui avait donné le détail des accusations portées contre lui. C'était vrai qu'il avait détourné une partie des droits d'auteurs des éditions Rakuzan, ça, il ne le niait pas. Mais ce qu'il n'arrivait pas à comprendre, c'était comment ceux-ci s'en étaient aperçus. Qu'est-ce qui leur avait mis la puce à l'oreille pour qu'ils se mettent à vérifier leurs ventes ? Et qui avait réussi à les motiver suffisamment afin qu'ils se décident à déposer une plainte, bien qu'il en ait une petite idée ? Il voulut en avoir le cœur net et prit son téléphone.
— Allo?
— Bonjour Kagami.
Akashi sentit un désagréable frisson lui parcourir l'échine en entendant la voix grave où perçait la contrariété de son meilleur auteur.
— Qu'est-ce que tu veux?
— Juste comprendre.
— T'es intelligent, tu devrais trouver tout seul. Mets-toi à notre place, inverse les rôles.
— Non, je ne parle pas de ça. Comment avez-vous découvert tout ça ?
— J'ai rien à te dire. Salut.
La communication fut coupée. De toute évidence, leur avocat leur avait recommandé de ne plus lui adresser la parole. Ça paraissait logique. Il allait devoir attendre que le sien arrive avec les pièces à conviction fournies par la défense pour qu'il commence à y voir plus clair. Demain, il allait devoir affronter le conseil d'administration du groupe qui l'avait certainement déjà condamné. La valeur des actions avait baissé et son courtier avait entrepris de les racheter. Mais ce n'était pas si simple. Le vice-président, Nijimura Shuzo (1), devait se frotter les mains. Il n'avait jamais accepté qu'Akashi Masaomi ne le nomme pas PDG de la compagnie. Il était convaincu que son fils ne serait jamais à la hauteur de la tâche et qu'il avait dû faire pression sur son père d'une manière ou d'une autre pour arriver à ses fins. Pourtant, le jeune homme s'en sortait bien jusqu'ici. Mais il avait commis une erreur. Trop ambitieux et orgueilleux, celui-ci avait joué avec le feu, persuadé qu'il ne se brulerait pas. Et voilà le résultat. Son mentor devait se retourner dans sa tombe.
Akashi savait que Nijimura allait certainement lui proposer de lui racheter ses parts et les négocier au plus bas. C'était de bonne guerre. Mais lui, que voulait-il ? Était-il prêt à laisser Rakuzan aux mains d'un étranger à la famille ? Le groupe avait été fondé par son arrière-grand-père et depuis les Akashi avaient toujours été les seuls maîtres à bord en tant qu'actionnaires majoritaires. Il connaissait les ambitions de son vice-président et ses compétences indiscutables. Mais sa vanité, son honneur, était-il prêt à les étouffer pour le bien des milliers de personnes qui travaillaient pour lui ? Son côté humain lui disait que c'était ce qu'il y avait de mieux à faire, mais son orgueil lui ordonnait de ne rien céder. Le bruit de pas dans l'entrée le sortit de ses réflexions.
— Nous avons du pain sur la planche, Seijuro, l'apostropha son avocat sans même lui dire bonjour.
— Alors ? Ces preuves ?
— Écrasantes. Assieds-toi.
Shirogane Eiji avait été le meilleur ami de son père lorsqu'il était vivant et il était surtout son parrain. Il était le seul de qui il acceptait les remontrances, et encore à toutes petites doses. Et là, il comprit qu'il n'allait pas échapper à la leçon de morale. Il ferait le dos rond et attendrait que l'orage s'éloigne.
— L'erreur vient de chez vous, assena l'avocat.
— Comment ça ? sursauta le jeune PDG.
— Tiens, regarde. Tu vois le nom des destinataires de ces mails ?
Akashi parcourut les feuillets et ferma les yeux. Il l'avait vu : Furihata Koki. Mais que faisait-il dans cette liste ?
— Ton hacker a fait une connerie et maintenant t'es dans la merde, reprit Shirogane d'un ton dur. Ça va orienter l'enquête sur le cyberpiratage et le procureur ne va pas se gêner pour l'ajouter aux accusations.
— Qu'est-ce qu'on peut faire ?
— Pas grand-chose. Si tu n'avais pas reçu ses courriers, j'aurais pu dire que tu n'étais au courant de rien. Sauf que ça aurait été malgré tout difficile vu que, même via une société-écran, ils peuvent remonter jusqu'à toi surtout que tu es le bénéficiaire du détournement. Le système est très bien fait, mais vous avez sous-estimé la brigade financière.
— Le hacker aurait pu faire ça à mon insu, tenta de suggérer Akashi qui comprenait désormais qu'il ne s'en sortirait pas sans y laisser des plumes.
— Arrête de chercher des échappatoires, gronda son parrain. Tu me déçois beaucoup. Pourquoi, Seijuro ? Ton père, ton grand-père et ton arrière-grand-père ont consacré leur vie au groupe, pour en faire ce qu'il est aujourd'hui et toi tu fous tout en l'air pour une stupide affaire de fric ? Mais qu'est-ce qui t'est passé par la tête ?
Akashi se décida à tout avouer. Autant donner toutes les cartes à Shirogane. Peut-être pourrait-il en tirer quelque chose pour lui éviter la corde ? Mais c'était peu probable.
— Tu t'ennuyais ? Non, mais je rêve ! T'es complètement irresponsable, Seijuro ! Si ton père n'avait pas été mon meilleur ami et si je n'étais pas ton parrain, je te laisserais te démerder tout seul !
— Eh bien fais-le ! cria le PDG, sortant de ses gonds pour la première fois depuis le début de cette histoire. Fais-le ! Va-t'en ! Tu sembles tellement certain que tout est joué ! Que j'suis foutu !
— Je ne peux pas ! s'égosilla Shirogane à son tour, stupéfait de voir son filleul perdre son froid de la sorte. J'ai fait une promesse à ton père sur son lit de mort. Veiller sur toi puisqu'il ne pourrait plus le faire. Je n'ai pas d'enfant et je t'ai considéré comme mon fils depuis le jour où tu es né. Encore plus depuis que ton père n'est plus là. Tu as toujours fait preuve d'une grande intelligence et j'étais fier de toi. Mais là ? Là, j'te comprends plus.
— Justement… Personne ne m'comprend, souffla le PDG, laissant sa colère retomber en écoutant les paroles de l'avocat.
— Pourquoi n'es-tu pas venu me parler ? Suis-je si inaccessible ? demanda son parrain d'une voix brisée par l'émotion.
— J'sais pas… peut-être parce que j'avais parfaitement conscience que mes agissements étaient répréhensibles… Je voulais pas entendre tes reproches…
— Sauf que tu n'y as pas coupé. Dans l'histoire c'est ton hacker qui s'en tire bien. Si tu l'dénonces pas, le juge te mettra tout sur le dos. En l'accusant, tu peux dire que tu savais pas comment il allait s'y prendre même si personne ne sera dupe, mais ça pourrait alléger l'accusation de piratage. C'est tout ce qu'on peut faire.
— Et pour la peine ? Qu'est-ce que je risque ?
— Sans parler de l'argent que tu vas devoir rembourser, que tu n'en as pas les moyens et que par conséquent tu vas être mis en faillite personnelle, tu ne couperas pas à la prison. Je pourrais demander à ce que tu sois incarcéré dans un établissement de sécurité minimale. Après tout, tu n'es pas un dangereux criminel.
— Juste un petit escroc minable qui s'est fait avoir dès son premier délit…
— Ça prouve bien que t'es pas fait pour être malhonnête, quoi qu'on en dise et je me servirai de cet argument.
— Combien de parts je vais devoir vendre pour indemniser mes créanciers ?
— J'ai fait une estimation rapide qu'il faudra affiner, mais tu pourras conserver... douze peut-être quinze pour cent des actions. Nijimura te les rachètera certainement.
— Et il deviendra actionnaire majoritaire. Il attend ça depuis si longtemps…
— La faute à qui ? rétorqua l'avocat en fusillant du regard son filleul. Mais tu peux compter sur lui pour faire tout ce qu'il pourra afin que le groupe s'en sorte.
— Akashi ? Tu es là ? Oh… bonjour maitre Shirogane. Je ne vous dérange pas ?
— Bonjour Mibuchi. Non, nous avons fini, j'allais partir. Je te tiens au courant de la suite.
— Merci, répondit Akashi d'une voix atone.
Mibuchi s'approcha de son compagnon et le prit dans ses bras quand l'avocat fut sorti. Celui-ci se laissa aller à l'étreinte chaleureuse qui le réconfortait un peu.
— Comment ça va ? demanda le superviseur en captant le regard vairon.
— Mal… J'échapperai sans doute pas à la prison…
Et il raconta à son amant son entrevue avec Shirogane…
Aomine faisait le point sur le dernier roman d'une de leur rare femme auteur, Momoi Satsuki et avec son correcteur, Matsuoka Daigo (2). Elle avait un don pour placer ses personnages dans des univers incroyablement surréalistes et futuristes, mais qu'elle parvenait à rendre crédibles. Elle avait un style percutant et enjoué saupoudré d'un zeste d'humour et ça plaisait énormément.
— Je crois qu'il n'y a plus rien à toucher, conclut Aomine en souriant à la jeune femme. C'est de l'excellent travail.
— On peut l'envoyer à l'impression ? s'enquit Matsuoka visiblement content.
— Tout à fait. Voyez avec Kise pour établir une stratégie commerciale, mais je pense qu'on peut reprendre la même que la dernière fois en l'adaptant un peu. Satsuki ? Vous n'avez pas l'air satisfait. Que se passe-t-il ?
— Oh non ! Je suis très heureuse, rassurez-vous, répondit la jeune femme en triturant une mèche de ses cheveux méchés de rose. C'est juste que… J'ai du mal à réaliser que c'est enfin fini. J'ai tellement travaillé dessus…
— Vous avez souvent douté d'y parvenir, la rassura Aomine, compréhensif. Mais le résultat est là. Vous avez le droit de vous reposer maintenant. Pour la tournée de dédicaces, il faudra arrêter les dates et les lieux en même temps que la sortie du livre. Vous avez une idée pour le prochain ?
— C'est possible, répondit-elle, mutine. Mais je ne dirai rien.
— Faites-nous la surprise.
Les femmes auteurs de Science-Fiction étaient rares. Pourtant, elles n'avaient pas moins d'imagination que les hommes, mais elles semblaient bouder ce genre littéraire. Et Aomine se félicitait d'avoir mis la main sur Momoi. Il regarda sa montre. Dans un quart d'heure, il allait enfin rencontrer Mori Tora. Une poignée de minutes qui allaient lui paraitre interminables. La vibration de son téléphone le fit sursauter.
— Oui, patron ?
— Viens me voir.
Il leva un sourcil en raccrochant. Que lui voulait Harasawa ? Il espérait que ça ne serait pas trop long, il ne fallait surtout pas qu'il soit en retard. Il devait faire une bonne première impression. Il traversa le couloir en quelques enjambées, frappa à la porte et entra sans attendre d'y être invité. Assis dans l'un des deux fauteuils joufflus face à Harasawa, un homme s'était retourné et l'observait. Aomine ne se formalisa pas et s'avança dans la pièce.
— Tu étais occupé avec Momoi, et j'ai pas voulu te déranger, commença le PDG de Touou. J'ai donc accueilli ce monsieur moi-même. Mori Tora, je vous présente Aomine Daiki, le directeur de notre département Science-Fiction.
Aomine s'arrêta net, cloué au sol. Il regardait l'homme devant lui, incapable de réagir. Alors le voilà l'écrivain qui avait capté toute son attention en seulement trois chapitres. Il paraissait aussi grand que lui et devait avoir sensiblement le même âge. Et ce regard, ces yeux. Profonds et mystérieux, un peu comme s'il était là et dans son univers en même temps. Présent sur deux plans dimensionnels bien réels l'un comme l'autre. Il arriva enfin à bouger et s'avança en tendant la main.
— C'est un immense plaisir de vous rencontrer, monsieur Mori, réussit-il à articuler en s'asseyant dans le second fauteuil.
— Plaisir partagé. Kagami Taiga, c'est mon vrai nom.
La main était chaude, la poigne ferme, la voix grave et claire. Pourtant, quelque chose d'encore diffus, une sensation vague qui le mit mal à l'aise pendant un bref instant pour une raison qu'il ne comprenait pas, lui fit pressentir que ça n'allait pas être simple de travailler avec cet homme.
— Mon patron vous a dit que j'ai immédiatement été emballé par votre histoire ?
— Il m'en a parlé et j'en suis ravi.
— Oui ? J'arrive. Messieurs, un petit souci requiert ma présence, j'vous laisse un moment, déclara Harasawa en raccrochant son téléphone et disparaissant de l'autre côté de la porte.
— Comment vous est venue l'idée de cette histoire, monsieur Kagami ? interrogea Aomine, curieux au plus haut point des raisons qui l'avaient poussé à changer de registre.
— Laissez tomber le "monsieur", je f'rai pareil si ça vous dérange pas, suggéra-t-il avec une moue espiègle.
— Pas du tout, sourit le directeur de département en croisant les jambes pour s'installer plus confortablement dans le siège.
— J'avoue que… je sais pas trop, reprit l'écrivain. Quand j'ai eu terminé mon dernier roman, j'ai commencé à mettre par écrit des idées pour le suivant, mais j'arrivais pas à leur trouver de l'intérêt. Et brusquement, en les plaçant dans un univers inexistant qu'il me faudrait créer de toute pièce, elles prenaient tout leur sens.
— Je présume que votre éditeur n'en a pas voulu, avança Aomine sans trop prendre de risques.
— Vous présumez bien. Mais c'est pas plus mal, vu c'qui se passe. Je commençais à étouffer à Rakuzan et j'envisageais de chercher une nouvelle maison d'édition. Je voulais pas abandonner cette trame. En faisant quelques recherches, Touou s'est naturellement imposée.
— Vous m'en voyez très heureux. Vous désirez boire quelque chose ? demanda Aomine en se levant et en allant vers le bar.
— Un jus de fruits, si vous avez. Vous avez un bon nombre de best-sellers dans votre catalogue et beaucoup de traductions. J'aurais été idiot de pas tenter ma chance. Merci, dit-il en prenant le verre qui lui était tendu.
— Je ne peux qu'être d'accord avec vous, opina Aomine en se renfonçant dans son fauteuil. Est-ce que vous avez toute l'histoire en tête ou bien reste-t-il encore des zones d'ombre à éclaircir ?
— Il y a quelques points à affiner, je dirais.
— J'étais tellement enthousiaste après avoir lu vos chapitres qu'Harasawa m'a demandé d'être votre correcteur. Est-ce que vous accepteriez de travailler avec moi sur votre roman ?
— Pourquoi pas ? J'ai l'sentiment que vous l'avez pas fait depuis un certain temps, j'me trompe ?
— C'est très juste. Je suis à la tête de c'département depuis presque deux ans et je peux pas être au four et au moulin, comme on dit, sourit à nouveau Aomine.
— Ça vous a manqué ? La correction ?
— Pour être honnête, oui. Parce que c'est là qu'je suis le meilleur. Et c'est en correction que j'peux le mieux aider l'auteur. Si le livre a du succès, j'suis aussi heureux qu'si c'était moi qui l'avais écrit.
— Vous êtes passionné par votre travail, fit Kagami en plissant les yeux comme pour sonder son interlocuteur.
— Tout comme vous. Mais vous semblez surpris. Votre ancien correcteur n'aimait pas ce qu'il faisait ?
— Je pense que oui, mais il l'a jamais montré comme vous venez de le faire. C'est encourageant. Et rassurant, même.
— Est-ce que vous vous sentez l'esprit plus tranquille ?
— Franchement oui, mais je peux pas m'empêcher d'être encore un peu préoccupé.
— Je comprends, c'est normal. Vous avez pu continuer à écrire ?
— Oui, j'ai quatre chapitres supplémentaires, mais j'ai bien peur que mon style n'ait souffert de toute cette histoire.
— C'est pas grave, on l'retravaillera. Vous êtes d'accord pour me les envoyer ?
— Je sais pas si c'est une bonne idée, hésita Kagami en baissant la tête, loin d'être satisfait de ce qu'il avait réussi à écrire depuis que l'affaire Rakuzan avait éclaté. Même moi je sais que c'est assez loin de c'que je fais d'habitude. En toute modestie.
— J'vais pas vous juger, j'veux vous aider. C'est tout. Et j'ai besoin de savoir si cette suite confirme la viabilité du roman. Même si le style est à remanier, c'est pas grave, on le remaniera. Tant qu'l'idée persiste, que vous ne vous détournez pas de votre scénario d'origine, alors vous avez toutes les chances de votre côté.
— On vous a déjà dit que vous étiez un vrai motivateur ? plaisanta l'écrivain avec un franc sourire.
— C'est le rôle d'un correcteur. Lorsqu'il travaille avec un auteur, il le pousse dans ses derniers retranchements pour faire ressortir tout son potentiel. Et vous pouvez compter sur moi, je suis plutôt doué pour y parvenir.
— Parlez-moi un peu de vos méthodes.
— Elles diffèrent d'un auteur à l'autre. Difficile de vous dire comment je vais m'y prendre avec vous.
— Votre réponse est parfaite, sourit franchement Kagami. Si vous aviez commencé à m'dire que vous allez faire ceci ou cela, je s'rais parti en courant. Vous vous adaptez à chaque auteur et c'est c'que j'voulais entendre.
— On n'vous l'a jamais dit ?
— Mibuchi est excellent comme correcteur, mais j'suis certain qu'il ne s'adapte pas à son poulain ou très peu et avec réticences. C'est plutôt le contraire en règle générale. Sauf qu'avec moi, ça n'a jamais marché.
— Du coup c'est comme si vous n'aviez pas de correcteur digne de ce nom, en conclut Aomine.
— On peut dire ça… Aomine, je vais travailler avec vous. Je vais écrire un roman tellement génial qu'Akashi va en faire une jaunisse !
— Non ! Ne l'écrivez pas pour cette raison ! s'exclama son vis-à-vis en bondissant sur ses pieds et en le pointant du doigt. Écrivez-le pour vous parce que c'est votre passion et pour vos lecteurs qui sont passionnés par vos histoires. Tout est question de passion. N'écrivez jamais pour de mauvaises raisons.
Kagami eut un temps d'arrêt. C'était la phrase la plus profonde et la plus juste qu'on ne lui avait jamais dite. Et avec quelle… passion ! Il fixa Aomine et se perdit un bref instant dans ces yeux bleu cobalt qui le fouillaient jusqu'à l'âme.
— Faites préparer le contrat. Je signe de suite, murmura Kagami sur un ton intimiste qui fit frissonner celui qui allait devenir son correcteur.
— Vous en êtes certain ? s'inquiéta Aomine, en lui offrant ainsi une dernière chance de se rétracter.
— De ma vie, j'ai jamais été aussi sûr de quelque chose.
— Très bien. Attendez-moi un instant, je vais le chercher. J'ai juste besoin d'une pièce d'identité et d'un RIB.
— Les voici.
Lorsqu'il fut seul, Kagami prit une profonde inspiration. Qu'avait-il fait ? Il venait de foncer tête baissée avec Touou. Mais il savait qu'il ne se trompait pas. Aomine avait répondu correctement aux questions clés qu'il lui avait posées. Il lui avait donné spontanément, sans réfléchir une seconde, les explications et les réponses qu'il attendait. Jamais il ne s'était senti autant en confiance. Ni aussi sûr de sa décision. Et Aomine lui plaisait bien. Il était direct, honnête et semblait bien maîtriser son sujet. Il était beaucoup plus jeune qu'il ne l'avait imaginé, mais la valeur n'attend pas le nombre de années comme on dit. En y repensant, jamais il n'avait éprouvé ça en présence d'Akashi, de Mibuchi ou d'Hayama. Mais il ne pouvait pas s'en apercevoir avant puisqu'en tant qu'écrivain, il n'avait connu qu'eux. Peut-être que s'il avait travaillé avec un autre éditeur avant Rakuzan, il aurait ressenti cette différence. Tant pis. L'expérience sera bénéfique.
Aomine revint avec une liasse de feuilles qu'il lui tendit. Kagami s'en saisit et sortit un stylo-plume Dupont noir et or de la poche interne de sa veste pour signer le contrat.
— Vous ne lisez pas avant ? demanda le correcteur, un peu surpris.
L'écrivain planta ses yeux grenat dans ceux de son interlocuteur pendant de longues secondes. Le collaborateur d'Harasawa ne broncha pas. Il était comme hypnotisé et sentait toujours cette sorte de contrariété qu'il ne s'expliquait pas. Au départ Kagami voulait savoir s'il avait un regard droit, sans ombre mesquine tapie derrière cette couleur d'un bleu si intense. Mais il fut pris à son propre piège. L'un et l'autre semblaient incapables de rompre cet échange visuel. Le retour du PDG mit un terme à ce moment singulier.
— Je suis désolé de vous avoir abandonnés, messieurs, dit-il en prenant place dans son siège. Où en étions-nous ?
— Je m'apprêtai à signer mon contrat, le renseigna l'auteur en détournant les yeux. Aomine a su me convaincre de travailler avec vous et je suis ravi qu'il soit mon correcteur.
— Ah ? fut la seule parole qui sortit de la bouche d'Harasawa qui décocha un regard étonné à son chef de département.
— Voilà. Je vous envoie les chapitres suivants et j'attends vos impressions, sourit Kagami en rendant le contrat à Aomine et gardant le double pour lui.
— J'me mets au travail de suite, lui répondit celui-ci, le visage fermé.
— J'vais vous laisser. Je suis certain que cette collaboration sera fructueuse pour nous tous.
— Il n'y a aucune raison d'en douter. À bientôt, monsieur Kagami, le salua le PDG qui avait récupéré sa voix. Merci d'avoir choisi les Éditions Touou. Bienvenue chez nous.
— Merci. C'est un choix réfléchi et logique. Aomine vous expliquera. Au revoir.
Les deux hommes se retrouvèrent seuls dans un silence pâteux. Un peu comme s'ils évoluaient dans de la gelée.
— On peut savoir pourquoi tu m'as lâchement abandonné ? grinça le correcteur en lançant un regard furibard à son patron.
— Ma secrétaire avait un problème avec sa photocopieuse, le taquina le PDG.
— Et depuis quand t'es réparateur de photocopieuses ! explosa Aomine en faisant éclater de rire Harasawa.
— J'voulais pas te perturber dans ta mission. J'ai menti. Bien joué.
— J't'avais dit que je te l'apporterais sur un plateau, murmura le jeune directeur, particulièrement fier de lui.
— Comment t'as fait ? demanda le PDG, plus que curieux.
— J'ai été honnête et direct. Et il l'a très bien senti.
— Tu mérites une augmentation, sourit Harasawa.
— Te gêne pas… Par contre, va falloir vous occuper des certains de mes dossiers.
— Combien en as-tu en cours ?
— Six. Ils sont quasiment à terme.
— Je t'en prends trois. Je délèguerai un peu plus de choses à mes deux secrétaires. Tu pourras gérer ceux qui restent ?
— Si j'y arrive pas, je te le dirai. Himayoshi peut en prendre un ?
— Il supervise l'Heroic Fantasy. La SF c'est pas trop son créneau.
— Bon… Déjà si tu m'en prends trois, ça va me libérer pas mal de temps. On verra à l'usage.
— Mets-moi ce contrat au coffre et scellé à triples tours, plaisanta le PDG qui regardait le jeune homme sortir.
Kagami était heureux. Jade l'accueillit en se frottant à ses jambes et il la prit dans ses bras pour lui faire un bisou sur la truffe. Il repensa sans cesse à son entrevue. Harasawa lui avait fait une bonne impression quant à Aomine, il n'avait aucun doute : c'était le correcteur qu'il lui fallait. Pourtant, un détail le chiffonnait. Avant qu'il ne quitte le bureau, celui-ci avait eu une étrange expression sur le visage. Ses traits s'étaient durcis, comme s'il dévoilait sa véritable nature après avoir obtenu ce qu'il voulait. Après tout peut-être était-ce vrai, mais alors Kagami se sentirait vexé de n'avoir pas su lire son interlocuteur. Était-il tombé dans un piège ? Non. Impossible. Il était devenu méfiant, mais pas paranoïaque. Perplexe, il prit le document et se mit à l'examiner dans les moindres détails. Mais rien. Le même qu'avec Rakuzan. Un contrat standard, mais sans la clause d'exclusivité après un acompte. Ce qui voulait dire qu'il pouvait proposer son manuscrit à une autre maison d'édition pour profiter d'un format poche, par exemple, puisque Touou ne le faisait pas.
Il mangea rapidement et alla dans son bureau. Il envoya les quatre chapitres qu'il avait promis à Aomine et poursuivit la rédaction de la suite. L'inspiration était là. Il était plus de trois heures du matin lorsqu'il étira son corps engourdi par l'immobilité. Trouver un nouvel éditeur avait fait revenir sa muse ? Peut-être bien. Il se sentait l'esprit en paix. Il prit une douche et se coucha. Demain serait un autre jour. Un nouveau jour…
Aomine avait regagné son bureau. Il claqua violemment la porte et se laissa tomber dans son fauteuil. Il ferma les yeux et les couvrit de sa main. Il n'arrivait pas à y croire. Cet homme… il avait le même regard. Droit et profond. Honnête. Alors qu'il était certain d'avoir enfoui ses souvenirs et ses sentiments dans un coin reculé de sa mémoire, les voilà qui refaisaient surface. Brutalement. Haruka (3) … Le seul homme qu'il avait profondément aimé. Celui qui lui avait pris son innocence, ce qu'aucune femme n'avait réussi à faire malgré quelques flirts, histoire de savoir où il se situait, mais qui n'allèrent jamais plus loin que quelques baisers et caresses… Et puis les années fac… l'équipe de basket, les entrainements, les matchs… Haruka l'arrière shooter… une précision chirurgicale et une puissance de titan, de toute beauté. Ses cheveux blonds qui lui arrivaient aux épaules, ses yeux verts pailletés d'ambre… son charme, sa gentillesse, sa sensualité, son caractère de cochon aussi… leur premier baiser affamé de s'être longtemps tourné autour, leur première nuit, leur première dispute… les révisions, les examens, les nombreuses victoires et quelques défaites… le bus qui les emmenait au gymnase pour la finale du championnat universitaire durant leur dernière année…
L'accident.
La douleur, les larmes, le chagrin, la colère, le déni. L'acceptation et le deuil. Le diplôme accordé à titre posthume trois semaines plus tard aux quatre étudiants décédés dans l'accident. Ce Kagami lui ressemblait trop pour sa tranquillité d'esprit. Pourquoi fallait-il qu'il bouge comme lui ? Avec la même aisance athlétique ? Qu'il ait tout autant de prestance ? Et sa voix… Ou bien sa mémoire enjolivait-elle ses souvenirs ? Non. Il n'aurait pas réagi si âprement en prenant conscience de tous ces points communs entre les deux hommes. Il en voulait à Kagami de faire remonter toute cette douleur et ce chagrin. Et maintenant il allait devoir travailler avec lui. Ça allait être difficile de faire abstraction de tous ses sentiments. Et il s'en voulait à lui-même parce que l'écrivain n'y était pour rien. Il essuya son visage où quelques larmes avaient coulé. Il devait se reprendre. Un auteur avait besoin de lui et ils avaient un contrat. Il ouvrit le premier chapitre et commença à prendre des notes…
Ce vendredi 20 octobre 2028 vit s'ouvrir le procès du PDG de Rakuzan. Shirogane avait conseillé à Akashi de plaider coupable. Les preuves étaient indiscutables, les nier n'aurait fait qu'aggraver son cas. Il expliqua avec clarté les raisons qui l'avaient poussé à agir de la sorte. Le juge haussa un sourcil sévère. Il n'aimait pas ces nantis qui ne faisaient rien de leurs dix doigts et qui, pour mettre un peu de piment dans leur vie morose, s'amusaient à enfreindre les lois, au détriment d'innocents qui n'avaient rien demandé. Dans le bureau du magistrat se trouvaient également le procureur, Takeuchi Genta (4) un homme hargneux, mais juste et Midorima Shintaro, l'avocat des plaignants. Akashi répondit honnêtement à toutes les questions qui lui furent posées. Mais lorsqu'on en arriva aux moyens employés pour falsifier les ventes de livres, il se ferma.
— Nous savons que vous avez fait appel à un hacker, déclara Midorima. De qui s'agit-il ?
— Je ne connais que son pseudonyme, "Itsmine", (5) mentit-il.
— Comment l'avez-vous contacté ? interrogea le procureur.
— Par le Darkweb.
— Comment communiquiez-vous ? poursuivit Midorima.
— Par mails. Mais il effaçait systématiquement l'historique de nos échanges. Je ne sais pas comment il s'y prenait.
— Monsieur le juge, reprit l'avocat de la partie civile, je demande l'autorisation de travailler avec Takao Kazunari de la brigade de lutte contre la cybercriminalité. Vous le connaissez certainement et dans ce domaine, ses compétences ne sont plus à démontrer. Il s'agit là de la falsification des bases de données d'un grand nombre de librairies. Cette affaire va plus loin qu'un simple montage financier pour détourner de l'argent.
— Je suis d'accord avec maitre Midorima, renchérit Takeuchi. Nous allons faire appel à la brigade de lutte contre le piratage informatique.
— Cet aspect n'a plus rien à voir avec les accusations qui pèsent sur mon client, protesta Shirogane.
— Au contraire puisque monsieur Akashi était le bénéficiaire de ces exactions. J'ai entendu parler de cet informaticien. Maitre Midorima, vous avez mon autorisation. Monsieur le procureur, vous me donnerez les noms des policiers qui travailleront avec vous sur ce dossier.
— Merci monsieur le juge. Je pense qu'il serait utile d'en informer les points de vente pour qu'ils puissent également porter plainte s'ils le désirent, suggéra Midorima.
— Finalement, je préfère me charger de l'enquête financière avec l'inspecteur Otsubo que je connais, déclara le procureur, et maitre Midorima s'occupera du piratage informatique. Nous travaillerons en collaboration.
— Très bien. Si personne n'a d'autres questions à poser, restons-en là. Concernant l'accusation d'escroquerie aux droits d'auteur et puisque les preuves sont indiscutables et accablantes, je vous condamne à restituer les sommes illégalement perçues plus quinze pour cent supplémentaires pour le préjudice causé à chacun des plaignants après que l'enquête du procureur Takeuchi aura fait toute la lumière. Comme il a été prouvé que vous ne pouvez pas rembourser cette créance, je vous mets en faillite personnelle. Vos biens privés seront saisis à hauteur de votre dette. Concernant le piratage informatique des bases de données des librairies par un hacker dont le pseudo est Itsmine selon vos propres aveux et en attendant les résultats de l'enquête, je vous place en détention à la prison de Tokyo.
— Monsieur le juge, puis-je faire appel à votre indulgence en vous demandant que mon client soit incarcéré dans un quartier de sécurité minimale ? Ce n'est pas un tueur en série ni un terroriste et c'est son premier délit.
— Premier délit et de taille, rétorqua le magistrat. La notion de terrorisme informatique existe bel et bien, maitre Shirogane, mais je veux bien accéder à votre demande.
— Merci, monsieur le juge.
Ce soir-là, Akashi dormit en prison…
De retour à son étude, Midorima envoya immédiatement un SMS à Takao et appela Kagami.
— Il va vous falloir attendre que les biens d'Akashi soient évalués et vendus pour être remboursés. Et le juge a décidé de lui-même d'un supplément de quinze pour cent pour le préjudice qui vous a été causé.
— C'est fantastique, maitre Midorima. Merci pour tout.
— Je n'ai pas fait grand-chose. Vos amis et vous m'avez fourni toutes les preuves, ainsi que la brigade financière. L'affaire était assez simple. Le procureur va s'occuper de l'aspect financier et moi du piratage informatique. J'ai suggéré l'aide de cet informaticien dont je vous ai parlé, Takao.
— Mais ça ne vous concerne plus, non?
— Avec vous, mon rôle consistait à vous aider à récupérer votre argent et c'est fait. Mais depuis, trois librairies m'ont contacté pour que je défende leurs intérêts dans cette histoire de piratage. Je pense que c'est plus par principe, car elles n'ont pas été financièrement lésées. C'est surtout le piratage informatique qui les inquiète.
— Je vois… Elles ont fait le bon choix en s'adressant à vous. Je suis certain qu'il y en aura d'autres.
— Je vous tiendrai au courant de l'évolution de votre affaire. À bientôt.
— Au revoir, maitre et merci.
Dans le bureau d'Akashi, Mibuchi venait de raccrocher son téléphone. Shirogane l'avait appelé pour l'informer de la décision du juge. Il était en compagnie d'Hayama et de Nebuya, le chauffeur et garde du corps du PDG. Il n'eut pas honte de laisser ses larmes couler devant ses deux compagnons. Qu'allait-il se passer maintenant ? Le siège de Rakuzan allait certainement envoyer quelqu'un pour gérer la maison d'édition. Même si elle ne représentait qu'une petite partie du groupe, il fallait qu'elle continue à exister pour tous ceux qui dépendaient d'elle.
— J'vais aller crever ce Furihata, grogna Nebuya, le regard haineux.
— Et alourdir les charges qui pèsent sur le patron ? rétorqua Hayama. T'as du tofu à la place du cerveau !
— Ça suffit vous deux. Celui qui va reprendre les rênes va partir avec un préjugé. Il sera persuadé qu'on était au courant et va falloir qu'on montre patte blanche.
— Faisons les innocents et ayons l'air abattus, sourit Hayama.
— Ça devrait pas être trop dur pour toi hein, Mibuchi ? le railla le chauffeur d'Akashi. T'es tellement amoureux…
— Boucle-la ! cria le superviseur. Et alors ? J'suis amoureux, et alors ? Qu'est-ce que ça peut bien t'faire ?
— J'm'en fous ! C'est juste que t'auras pas à faire semblant d'être triste.
— Parce qu'à vous ça ne vous fait rien ?
— Bien sûr que si, tempéra Hayama. On n'a pas de sentiments aussi forts que les tiens, c'est tout
— J'rentre chez moi, déclara Mibuchi. Demain j'irai le voir à la prison.
Le blond haussa les épaules et les deux hommes emboitèrent le pas de leur collègue. Dans l'ascenseur qui menait au rez-de-chaussée, le portable de Mibuchi vibra à nouveau.
— Allo ? Oui… Oh… C'est une bonne nouvelle… bien sûr… J'vais prévenir toute l'équipe. J'avoue que nous sommes un peu perdus. Nous comptions poursuivre notre travail bien évidemment, même en l'absence de monsieur Akashi. Mais ses directives nous auraient fait cruellement défaut. Très bien… À demain…
— C'était qui ? demanda Nebuya lorsque Mibuchi eut raccroché.
— Vous n'allez pas le croire…
— Aller ! Reo, dis-nous qui c'est !
— Le vice-président Nijimura en personne. Il sera là demain matin vers dix heures pour nous rencontrer et voir si les éditions ont un avenir sans Akashi.
Haizaki tournait comme un lion en cage dans son petit appartement. Il avait bien fait d'infiltrer le système du ministère de la Justice. Il avait assez facilement trouvé le compte rendu de l'audience d'Akashi et il avait découvert que celui-ci l'avait dénoncé. Il n'avait peut-être pas donné son nom, mais pour le hacker, ça revenait au même. Il avait été trahi. Il aurait pu effacer tout le dossier ou bien juste changer son pseudonyme par un autre, mais à quoi bon ? Ils étaient plusieurs à l'avoir entendu et si une seule virgule était modifiée, ça se verrait de suite. De toute manière, personne ne remonterait jusqu'à lui, il avait fait tout ce qu'il fallait pour ça. Il commença à ranger son matériel dans un petit container qui allait partir pour Fukuoka sur le l'ile de Kyushu et là-bas, Haizaki attendrait à l'hôtel que les choses se calmes. Il devait se faire oublier quelque temps. Il surveillerait tout ça de près bien évidemment, mais discrètement. Les hackers n'aiment pas du tout que l'un des leurs se retrouve dans le collimateur de la police. Quelques années plus tôt, il avait piégé un dénommé HawkEye qui lui faisait un peu trop d'ombre en le défiant de pirater une institution gouvernementale et il n'avait pas envie que ça lui arrive à son tour.
Il vérifia une dernière fois que ses réservations étaient confirmées et appela un taxi. Le chauffeur l'aida à charger son petit container dans le coffre et le conduisit à l'aéroport. Quatre heures plus tard, il s'installait dans une chambre du Hilton Fukuoka Sea Hawk, un hôtel quatre étoiles qu'il pouvait aisément se payer. Il déballa une partie de son matériel et de ses affaires. Il prit une douche et commanda à dîner. Cet hôtel était parfait pour décompresser. Il avait une magnifique vue sur la mer, des piscines, un bar lounge, un restaurant gastronomique, une salle sport et une connexion internet haut débit. Que demander de plus ? Une compagnie féminine, peut-être… Ou masculine…
À suivre…
(1) Nijimura Shuzo est le capitaine de l'équipe de Rakuzan juste avant qu'Akashi ne le devienne.
(2) Matsuoka Daigo est l'entraineur de la troisième équipe de Teiko quand Kuroko débute le basket.
(3) Sato Haruka : personnage original. Il fut le compagnon d'Aomine pendant ses trois années d'études à l'université. Il meurt dans l'accident du bus qui conduisait l'équipe de basket à leur dernier match de la saison.
(4) Takeushi Genta est l'entraineur de Kaijo.
(5) "It's mine" en anglais signifie" c'est à moi" en référence aux techniques qu'Haizaki s'approprie dans le manga pendant son match contre Kaijo.
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