Après tous ce temps, voici enfin un nouveau chapitre. Désolée pour les délais, mon emploi du temps ne me permet pas d'écrire autant que je le voudrais.
Je me suis également lancée dans l'écriture d'une seconde histoire mettant en scène le couple Vegebul. Pour l'instant, je suis plus inspirée par ce nouveau récit, qui me trotte dans la tête depuis un bout de temps, mais ne vous inquiétez pas, je continue cette histoire aussi en parallèle! Vous pouvez y jeter un coup d'œil si ça vous chante.
Merci pour votre soutient et vos beaux commentaires, cela me motive beaucoup à poursuivre :)
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Chapitre 25 – Solitude
*****Le vaisseau brillait de mille feux sous les soleils d'Erhas lorsque Végéta posa ses bottes tachées de sang sur le sol rocailleux. Dégoûté, il s'en débarrassa en les faisant valser derrière lui, et c'est pieds nus qu'il progressa sur la rampe d'accès avant de pénétrer dans ce qui lui servait de domicile depuis plusieurs mois déjà. À l'intérieur, il s'efforça de ne toucher à rien, parce que bien que la saleté sur ses vêtements et son corps ne lui faisait pas peur, il aimait que son environnement soit propre et ordonné.
En plissant le nez, Végéta contempla sa combinaison bleue. Outre les trous qui la parsemaient, elle était imprégnée de sang à plusieurs endroits, et c'est avec dédain qu'il remarqua le morceau d'entrailles fraîchement arraché à son ancien propriétaire qui s'était collé à sa cuisse. Il se dirigea vers la machine à laver en se demandant si cette dernière arriverait à déloger toutes les taches. Il retira sa combinaison d'un coup, décollant le tissu abimé de sa peau devenue rougeâtre par le sang des Erhasis qu'il venait d'éliminer sauvagement. La combinaison, affaiblie par les multiples combats et entrainements des derniers mois, se fendit au niveau de sa hanche pendant le processus. Le son des fibres synthétiques ultrarésistantes qui se déchiraient le fit grincer des dents. L'altercation qu'il venait de mener contre la bande d'Erhasis venait d'ajouter un clou dans le cercueil du vêtement, qu'il fourra dans la laveuse en se disant qu'il allait devoir se trouver autre chose à porter. Un inconvénient plus que fâcheux parce qu'il était certain qu'il n'arriverait pas à trouver un tissu aussi résistant que celui-ci.
Végéta, nu comme un vers, sauta ensuite sous les jets puissants de la douche immaculée et se mit à frotter sa peau avec ferveur. L'eau claire qui ruisselait de sa peau ne tarda pas à se salir, devenant progressivement écarlate à mesure que le sang séché se détachait de lui. En regardant l'eau se teinter de ses meurtres sur la céramique blanche, Végéta se dit qu'il y a bien longtemps qu'il n'avait pas pris une douche dans le but de nettoyer les horreurs qui couvraient son corps.
Et étrangement, cette idée raviva le goût amer qu'il avait dans la gorge.
Lorsqu'il fut propre, les cheveux dégoulinants et sa peau fraichement imprégnée de parfum aux notes boisées du savon des humains, il enroula une serviette autour de ses hanches et se dirigea vers la salle principale. Avec la ferme intention de s'empiffrer d'un mijoté d'agneau lyophilisé réhydraté, Végéta prit la direction de la cuisine. Son attention fut toutefois attirée par un voyant lumineux rouge qui clignotait, en plein centre du tableau de bord principal du vaisseau. Intrigué, il s'en approcha et appuya dessus pour l'activer. C'était la première fois qu'il voyait cet indicateur s'allumer. Il espérait que cela ne signifiait pas que quelque chose soit dysfonctionnel avec l'appareil.
Une voix masculine robotisée s'éleva alors dans l'habitacle pour lui annoncer qu'il avait un message audiovisuel. Végéta, un peu surpris, mais aussi soulagé, appuya une seconde fois sur l'écran pour en faire l'écoute.
Il y eut un grésillement audible dans tout le vaisseau et une image holographique fut projetée sur le mur.
Sous ses yeux, le visage de Bulma apparut soudainement.
Son estomac vrilla d'une drôle de manière, son souffle fut coupé. De chaque côté de ses flancs, il serra inconsciemment les poings jusqu'à en faire blanchir ses jointures. Et l'amertume sur sa langue se fit plus vive.
Il ne s'attendait pas à ça.
« Salut » dit la femme, et il sentit ses entrailles se retourner une seconde fois en entendant le son de sa voix.
Il la vit faire un petit signe de la main et rendre un faible sourire à la caméra. L'image gagna en qualité numérique et il fronça les sourcils en voyant les détails de son visage se révéler.
Et son estomac fit d'autres sauts périlleux.
Elle avait changé. Physiquement, elle avait l'air complètement épuisée.
Ses cheveux habituellement bien entretenus étaient en bataille, attachés lâchement sur le sommet de sa tête. Ses joues avaient perdu de leur habituelle coloration rosée, et sa peau paraissait maintenant trop blême à son goût. Son visage était plus rond que dans ses souvenirs, ses traits, un peu moins bien définis, mais ses joues semblaient s'être creusées. D'énormes cernes violacés s'étaient dessinés sous ses yeux, dont les paupières étaient enflées, un peu comme si elle avait beaucoup pleuré.
Voilà une image qu'il n'était pas habitué de voir.
Après plusieurs mois de distance, Bulma Briefs se dressait virtuellement devant lui. Mais étrangement, elle semblait avoir perdu de son intensité. Quelque chose lui était arrivé, et connaissant la résilience de la femme, il ne s'agissait pas d'un simple coup de froid.
Végéta fit deux pas vers l'image qui lui était projetée, tout d'un coup avide de savoir ce qu'elle aurait à lui dire. Avec la tête qu'elle avait, elle devait certainement avoir quelque chose de primordial à lui transmettre. Après un bref silence, la voix féminine s'éleva de nouveau autour de lui, et Végéta l'écouta avec attention, le cœur battant à un rythme légèrement plus élevé que d'ordinaire.
« Je ne te dérangerai pas longtemps. En fait, comme c'est la première fois que j'utilise mon nouveau système spacio-communicatif, je ne sais même pas si tu vas recevoir ce message. S'il te parvient, il y aura probablement un délai, vu la distance, alors je te suggère de regarder la date à laquelle je te l'ai envoyé. Si tout fonctionne comme prévu, tu devrais la voir affichée sur l'écran de contrôle des télécommunications. J'espère vraiment que ça fonctionne! Mais je ne suis pas certaine que la fréquence soit la bonne parce que je n'ai pas testé la transmission d'ondes radio dans un rayon plus grand que… »
Elle s'interrompit et secoua la tête en soupirant.
« Mais pourquoi je te dis ça… »
Végéta n'en avait vraiment aucune idée, lui non plus. Mais étrangement, il avait laissé chacun des mots inutiles qu'elle venait de prononcer entrer dans son cerveau et s'en était imprégné. Un petit sourire s'était même bêtement dessiné sur ses lèvres.
Il vit Bulma baisser les yeux vers le sol avant de poursuivre.
« Enfin bon, j'aurais vraiment aimé pouvoir te parler de vive voix… Mais comme tu n'as pas répondu à mon appel, je te laisse ce message et j'espère vraiment qu'il se rendra à toi. Je sais que ça t'est probablement égal, mais j'avais quand même besoin de te dire quelque chose d'important. Enfin, ça l'est… pour moi. »
L'habitacle fut plongé dans un silence qui dura quelques secondes. Végéta devina qu'elle hésitait encore à lui partager ce qu'elle s'apprêtait à dire, et il fut surpris d'être impatient. Pas parce qu'elle prenait trop de temps à parler, mais bien parce qu'il avait affreusement envie de savoir ce qu'elle avait tant de difficulté à avouer.
La femme releva les yeux et fixa directement la caméra. Ses yeux bleus étaient devenus brillants. Elle déglutit difficilement, puis se passa la main dans les cheveux pour placer une mèche rebelle derrière son oreille. En la voyant faire, Végéta se dit qu'il aurait bien aimé le faire à sa place.
Puis, le silence lourd de sens fut déchiré abruptement avec des mots aussi tranchants que la lame d'un couteau.
« Tu as un fils, Végéta. »
La voix de Bulma se répercuta contre les parois du vaisseau, et Végéta crut entendre les mots se répéter comme un écho dans sa tête.
Un mot en particulier résonnait plus fort que les autres.
Un fils.
Il avait un fils.
L'annonce le laissa d'abord stoïque. Les journées s'écoulant différemment dans l'espace, il avait un peu perdu le fil du temps. Rapidement, il tenta d'effectuer un calcul avant de se souvenir qu'il n'avait aucune idée combien de temps était supposé durer une grossesse humaine. Il se rappelait que Nappa l'avait un jour informé à propos de celle de leur espèce. Les Saiyennes portaient leur enfant pendant environ cinq mois sur Vegetasei avant de les expulser. Les rejetons étaient ensuite placés dans un incubateur pour cinq mois supplémentaires, afin que le développement puisse se compléter. Il y a longtemps, bien avant la naissance de son propre père, il avait lu quelque part que la grossesse traditionnelle des femmes Saiyennes durait environ sept mois. Mais, ses ancêtres, défiant la génétique et le processus de sélection naturelle, s'étaient mis à choisir les progénitures les plus puissantes à des fins de reproduction, tout ça dans le but d'augmenter la force combative de la population et de produire de bons guerriers. La grossesse sollicitant maintenant beaucoup de ressources de la part du corps qui portait l'enfant, le taux de mortalité maternelle s'était mis à grimper dangereusement. Son peuple avait alors pris la décision de développer une autre façon de mettre au monde des Saiyans de plus en plus puissants, et depuis, le développement de ceux-ci se terminait traditionnellement dans un incubateur plutôt que dans le confort du ventre de leur mère.
Végéta savait que les humains n'adoptaient pas cette pratique. Bulma avait probablement porté leur enfant jusqu'à son terme, et il comprit immédiatement que c'était probablement ce qui expliquait l'état dans lequel elle se trouvait au moment de ce message.
Elle avait donné naissance à leur fils. Son fils.
Et elle avait survécu.
Cette réalisation fit naître un sentiment qu'il connaissait bien dans sa poitrine. Une pointe de fierté, qu'il eut beaucoup de difficulté à refréner.
Des larmes commencèrent à couler sur les joues pâles de Bulma. Végéta fut incapable de déterminer s'il s'agissait de larmes de tristesse, de joie ou de désespoir.
« Il est né hier. Il est en pleine santé. Et moi… l'accouchement a été très difficile. Mais je vais… mieux. Un peu. »
Elle essuya ses larmes du revers de la main et fit un sourire forcé à la caméra.
« Alors voilà! Je tenais à ce que tu le saches. Fais attention à toi, s'il te plait. »
Et la communication fut coupée aussi abruptement qu'elle avait commencé.
Végéta resta un instant sur place, immobile, à laisser l'information pénétrer tranquillement dans son cerveau.
Le voilà avec une progéniture maintenant. Une progéniture en pleine santé.
L'idée d'avoir un rejeton quelque part dans l'univers lui paraissait étrange. Il s'était toujours assuré, par le passé, que cette abomination ne se produise pas. Et puis, avec l'éradication des Saiyans dès son jeune âge, avant même que l'idée de se reproduire ne lui traverse l'esprit, il avait grandi en se disant qu'il n'aurait jamais de descendance, que la lignée de ses ancêtres s'arrêterait à lui. Son cerveau s'était tranquillement fait à l'idée, comme un fait inébranlable, qui resterait toujours bien ancré dans la vérité.
Mais cette femme avait réussi à ébranler cette vérité. Comme à peu près tout ce qu'elle faisait d'ailleurs.
Végéta, encore debout devant le panneau de contrôle, se mit à penser à elle.
Bulma.
Cette femme qui, malgré ses traits tirés et ses cheveux défaits, défiait toujours tout ce qui se présentait à elle et l'accomplissait avec succès. La voilà qui venait de mettre au monde un bébé Saiyan, preuve indéniable de sa force.
Après plusieurs longues minutes à débattre intérieurement, il finit par appuyer sur le petit onglet à la forme d'une maison dans le coin du panneau de contrôle. Dès que son épiderme entra en contact avec l'écran tactile, une tonalité se fit entendre dans le vaisseau. D'un pas lent, pendant que l'ordinateur tentait d'établir la communication, il se dirigea vers le fauteuil qui faisait face à l'écran équipé d'une caméra. Il s'y assit confortablement et attendit patiemment en écoutant le bip familier qui lui indiquait que, quelque part sur Terre, un téléphone devait sonner.*****
****À des millions de kilomètres de là, Bulma lança un juron en voyant un signal d'erreur s'afficher sur son écran d'ordinateur pour la onzième fois de suite. Elle laissa tomber rageusement son tournevis sur sa table de travail et repoussa le petit moteur encapsulable sur lequel elle travaillait depuis plusieurs heures. En poussant un long soupir, elle prit ses lunettes de protection et les laissa pendre à son cou avant de s'affaler sur sa chaise. Elle jeta un coup d'œil rapide à l'heure qui était affichée sur l'horloge du laboratoire. 2h35 du matin.
Bulma se frotta les yeux. C'était la première fois depuis la naissance de Trunks qu'elle sortait de la maison. Elle avait passé les trois dernières semaines à alterner entre le confort de son lit, la chaise berçante qui faisait office de salle à manger pour son enfant et le comptoir de la cuisine lorsqu'elle-même devait sustenter ses besoins. Avec l'arrivée du nourrisson, sa vie avait drastiquement changé. De trépidante d'aventure, de sorties endiablées et d'inventions spectaculaires, elle était maintenant passée à une routine où allaiter et donner le bain à un petit être à peine capable de tenir sa tête droite représentait l'excitation à son épitome. C'était sans oublier ses nombreuses rencontres avec sa médecin, qui s'assurait qu'elle reprenait des forces à un rythme acceptable.
L'accouchement avait été affreusement difficile. La tâche avait été longue, agonisante. Elle avait perdu une quantité impressionnante de sang durant le processus. Si ce n'avait pas été de ses quatre transfusions, elle y aurait probablement laissé sa vie, selon sa médecin. Celle-ci l'avait avertie que la récupération serait lente et laborieuse, qu'elle devait restaurer progressivement ses réserves de fer, et que le manque d'hémoglobine dans son sang pourrait la rendre rapidement épuisée. Elle lui avait conseillé du repos et encore du repos, et l'histoire d'horreur qu'elle avait vécue se transformerait tranquillement en mauvais souvenir.
Mais, malheureusement pour Bulma, Trunks semblait avoir décidé que le repos ne serait pas au menu. Si la nouvelle maman avait été drainée de son énergie, l'enfant, lui ne semblait pas le moins du monde affecté par les complications associées à sa naissance. Il était vigoureux, énergique, et surtout, constamment affamé, demandant impérieusement à être nourri toutes les heures, sans exception. Le nouveau-né en redemandait toujours plus, plus, plus, et même si Bulma utilisait le tire-lait le plus sophistiqué disponible sur le marché, le petit ne semblait jamais vraiment sustenté. La jeune mère avait dû se résoudre à complémenter l'alimentation du petit Saiyan avec du lait du commerce, et même si elle n'était d'abord pas très confortable avec l'idée, elle avait dû admettre que cela aidait à remplir l'estomac du bébé et par le fait même, à passer de meilleures nuits.
Quoique…
Même si Trunks dormait maintenant à poings fermés depuis plusieurs heures de suite, Morphée semblait l'avoir complètement oubliée, elle. Bulma, malgré l'épuisement qui la guettait depuis les trois dernières semaines, n'arrivait tout simplement pas à fermer l'œil. Après avoir allaité, elle avait tenté de se mettre au lit afin de profiter des heures de sommeil de Trunks pour récupérer. Mais elle s'était rapidement retrouvée à faire les cent pas dans sa chambre à cogiter sur ses projets, son père surchargé à l'usine, sa mère qui en faisait toujours trop pour elle, Yamcha qui lui avait envoyé un texto pour prendre de ses nouvelles la semaine dernière, ses recherches sur le Dr Gero, les androïdes, son alien préféré qui se trouvait quelque part dans l'univers… Bref, la tête en pagaille, elle s'était finalement résignée à se passer du repos tant attendu et s'était dirigée vers son laboratoire, son fils endormit dans ses bras, dans l'espoir que de travailler avec ses mains lui permettrait de gagner un peu de contrôle sur ce qui se passait là-haut.
Au départ, l'exercice avait été efficace. Sauf que les échecs de programmation s'enchaînaient les uns après les autres, elle eut tôt fait de sentir l'exaspération s'ajouter à l'exténuation.
Après avoir poussé un long soupir, Bulma se leva péniblement de sa chaise et se dirigea à l'autre bout de la pièce, où son fils reposait dans son berceau. Celui-ci avait les yeux clos, sa bouche innocemment ouverte en forme de O et ses petits bras négligemment placés au-dessus de sa tête en signe d'abandon total. Il était si mignon. Placé ainsi, sa respiration calme et régulière, l'expression ''dormir comme un bébé'' prenait tout son sens. Le cœur de maman de Bulma sembla doubler de volume dans sa poitrine. Elle lui offrit un sourire tendre et se mit à caresser doucement les petits cheveux violets sur le dessus de sa tête, une imitation indéniable de la flamme qui trônait sur le crâne de son père.
Il lui ressemblait tellement…
Mis à part la teinte de ses cheveux et de ses yeux, Trunks était le portrait craché de Végéta. L'enfant avait hérité du teint basané de son père, des lignes anguleuses de ses joues, de son nez fin, de la forme de ses yeux, avec lesquels il copiait talentueusement l'éternel froncement de sourcil qui avait établi une résidence permanente dans le visage de Végéta. Cette moue qui lui donnait l'air un peu malcommode, mais qui ne le rendait pas moins magnifique. Même si, contrairement à Gohan, Trunks était né sans queue de singe et qu'il n'avait pas la couleur des yeux et des cheveux de ses ancêtres extraterrestres, tout en lui criait qu'il était la descendance du prince des Saiyans. Et déjà, elle était fière de son fils. Fière d'avoir mis au monde un petit être vivant en pleine santé, si fort, si vif. Fière que cet enfant au potentiel immense, au regard déterminé et à la force surhumaine soit le sien, mais également celui de Végéta.
Doucement, la jeune femme se pencha vers Trunks pour appuyer ses lèvres au sommet de son crâne. Elle huma longuement le parfum réconfortant qu'il dégageait, et se permit un instant à penser à ce que l'avenir leur réservait. L'arrivée imminente des androïdes la rendait plus anxieuse que jamais, maintenant qu'elle avait cet enfant dans sa vie.
Bulma fut alors tirée de ses pensées par une alarme provenant de l'ordinateur principal du laboratoire. Intriguée, elle s'éloigna du berceau de son fils et se dirigea vers le panneau de contrôle du laboratoire. Un petit voyant lumineux rouge clignotait périodiquement à l'écran principal.
Son estomac fit plusieurs vrilles dans son abdomen en comprenant la signification de cette alarme. La jeune femme sentit ses jambes s'affaler sous elle, et elle fut forcée de s'asseoir sur la chaise derrière elle.
Il s'agissait de l'alarme associée au système de communication du vaisseau.
Et il n'y avait qu'une seule personne qui avait accès à ce système…
Végéta.
Végéta était en train de l'appeler.
Son premier réflexe fut d'appuyer expressément sur l'écran pour lui répondre. Ses instincts lui rappelaient combien elle avait envie d'entendre sa voix, de voir son visage, de lui demander comment il allait. Elle avait envie de partager avec lui les moments passés avec leur fils, de lui dire qu'elle regrettait qu'il ne soit pas là pour les vivre avec elle, et de lui rappeler qu'il avait toujours sa place auprès d'eux s'il le voulait. Elle avait espéré, dans un moment de faiblesse, que Végéta soit, comme elle, imprégné de ce magnétisme naturel que dégageait un enfant aux yeux de son parent. D'ailleurs, c'était cet espoir qui l'avait poussé à communiquer avec lui quelques heures après l'accouchement. Elle s'était dit que la fibre paternelle qui reposait en lui se révélerait peut-être lorsqu'elle lui annoncerait qu'il avait un fils en pleine santé. Elle s'était imaginée recevoir un appel de sa part, s'était dit qu'il demanderait probablement à voir l'enfant et à avoir de ses nouvelles.
C'est ce scénario qui traversa en premier l'esprit de Bulma.
D'instinct, pleine d'espoir, elle approcha son doigt de l'écran pour accepter l'appel. Puis, un éclair de lucidité lui rappela l'identité de la personne qui tentait de la joindre, et elle chassa ces idées tout droit sorties d'un monde de licornes.
Voilà trois semaines que Bulma avait tenté de contacter Végéta. À ce moment, étant encore fragile après l'accouchement, le message qu'elle lui avait laissé lui avait coûté très cher en énergie physique et émotionnelle. Et depuis, cet irresponsable, égocentrique et indifférent Saiyan n'avait toujours pas donné signe de vie.
Il y a plusieurs mois, Végéta lui avait tourné le dos, à elle et son fils. Il était parti, fuyant ses responsabilités pour abreuver sa fierté et son égo. Et il avait été clair avec elle; en dépit du hitos, il les laisserait en vie. Lui, en revanche, ne voulait pas s'impliquer d'aucune manière dans leurs vies. Végéta, le prince des deux Saiyans et demi restants, avait d'autres priorités et n'accorderait pas une seule seconde de son précieux temps à sa progéniture.
Et une fois les licornes mortes et enterrées, la frustration la gagna.
Mais qu'est-ce qu'il voulait, lui? Comment osait-il appeler après autant de temps à faire comme si elle n'existait pas? Comment osait-il prétendre qu'il avait soudainement de l'intérêt pour elle? Pour leur enfant? Non mais! Elle devait l'ignorer. Le laisser poireauter dans son coin, comme il l'avait si bien fait depuis les six derniers mois.
Bulma croisa ses bras sous sa poitrine et se rétracta. Puis, un deuxième éclair de lucidité la frappa, moins électrisant cette fois, plus pragmatique.
Végéta était seul. Perdu quelque part dans les confins de la voie lactée, loin d'elle, de la Terre et du confort qu'elle lui avait offert. Et s'il avait besoin d'aide? Peut-être était-il en péril? Après tout, elle et sa famille étaient tout ce qui lui restait. S'il appelait, si Végéta daignait lui accorder de l'attention, il devait y avoir une bonne raison. En adulte responsable, elle se dit qu'il serait probablement plus mature de laisser ses sentiments de côté et d'éviter de jouer à la rancune.
Et sans plus réfléchir, elle appuya sur le bouton pour prendre l'appel. *****
*****Après la neuvième tonalité, Végéta s'apprêtait à couper la communication lorsqu'un grésillement familier indiquant que le contact venait d'être établit se fit entendre. L'écran demeura noir, mais une voix féminine ne tarda pas à résonner jusqu'à ses oreilles.
-Hé bien dis-donc!
Végéta se crispa. Déjà, il regrettait de l'avoir appelé. Le ton et les mots qu'elle avait utilisés lui indiquaient que ce qui suivrait serait certainement de la moquerie.
Il ne s'était pas trompé.
- Le vaisseau ne décolle plus? La salle gravitationnelle n'est plus fonctionnelle? Le micro-ondes est brisé? Tu dois bien avoir un problème technique pour daigner appeler ta mécano préférée.
Végéta leva les yeux au ciel, mais il ne put s'empêcher de sourire en entendant sa voix. Par chance, la communication vidéo n'était pas encore établie. Il pouvait se consoler en se disant qu'elle n'avait pas été témoin de son amusement.
-Humph, se contenta-t-il de marmonner en s'efforçant de faire une moue.
Une image floue se mit à clignoter sur l'écran. Puis, soudainement, elle apparut.
Des yeux bleus électriques le fixaient à travers l'écran. Ses cheveux de la même couleur étaient soigneusement attachés en queue de cheval. Un bandeau rouge attaché à l'aide d'un nœud sur le côté de sa tête empêchait les mèches rebelles de lui retomber dans le visage. Ses joues roses avaient perdu un peu de leur rondeur, mais elles demeuraient un peu plus pleines que dans ses souvenirs. Des lunettes de sécurité pendaient autour de son cou. Elle portait sa combinaison de travail grise par-dessus une petite camisole rose qui lui donnait un air joyeux et qui contrastait magnifiquement avec sa peau claire. Elle était dans le laboratoire principal, probablement en train de travailler sur l'un de ses innombrables projets.
Hé merde. Elle était belle.
Végéta sentit son ventre se crisper d'une drôle de manière. Il la vit, innocente, intacte, magnifique, et il lui sembla qu'une partie du poids qui pesait sur ses épaules se dissipa. Un petit sourire incontrôlable se dessina sur ses lèvres. Et cette fois, elle le vit.
Elle s'approcha de la caméra, les yeux soudainement pétillants de bonheur, et un sourire se forma sur ses lèvres à elle aussi, dévoilant ses dents parfaites et immaculées.
-Hey, dit-elle simplement en inclinant la tête sur le côté.
Il lui répondit d'un petit signe de la main, puis croisa ses bras sur sa poitrine nue, incertain de ce qu'il fallait faire ou dire maintenant qu'elle était devant lui. Ils demeurèrent silencieux en se scrutant l'un l'autre, tentant de repérer à travers l'image que leur transmettaient leurs écrans respectifs ce que les derniers mois avaient changé d'eux.
-L'équipement du vaisseau fonctionne à merveille, finit-il par dire bêtement.
À travers sa phrase un peu cryptée, il venait de lui avouer qu'il ne l'appelait pas pour avoir recours à ses services de mécanicienne. Elle parut comprendre ce qu'il avait voulu dire, car son sourire s'élargit.
-Je vois, dit-elle en ajustant le bandeau dans ses cheveux. Tu t'ennuyais de moi alors!
Elle lui fit un clin d'oeil et lui tira la langue. Elle ne lui laissa pas le temps de riposter. Déjà, elle s'ajustait sur sa chaise pour se rapprocher de l'écran, prête à le bombarder de questions.
- Tu as l'air en pleine forme en tout cas, je craignais que tu sois blessé, perdu ou je ne sais pas… que tu avais besoin d'aide.
- Je n'ai besoin de l'aide de personne, ronchonna-t-il.
Elle se repositionna dans sa chaise en levant un sourcil.
- Tu m'étonnes, dit-elle. Dans ce cas, dis-moi, comment se déroule ton voyage? Tu as vu des trucs intéressants? Où es-tu en ce moment? Est-ce que tu peux essayer de partager ta position? J'ai intégré un système de localisation qui…
- Tu veux vraiment me faire regretter de t'avoir appelé hein? coupa-t-il en roulant des yeux.
Elle rit doucement.
-Après tout ce temps passé avec moi, tu devrais connaître ma curiosité maintenant, Végéta. Tu ne peux pas t'attendre à m'appeler de l'autre bout de la galaxie et échapper à mes questions!
- Je ne m'habituerai jamais à ton incapacité à te la fermer.
- Tu ne dois pas détester ça autant que tu le laisses paraître, parce que c'est toi qui viens de m'appeler.
- Et je me demande de plus en plus pourquoi je l'ai fait.
Elle lui fit un petit sourire et cligna des paupières à quelques reprises. Elle s'installa confortablement dans sa chaise en appuyant son dos contre le dossier et croisa les bras sur sa poitrine.
Et elle ne dit rien. Elle se contenta de fixer l'écran, tout en faisant prolonger le silence.
Un silence qui commençait sérieusement à s'éterniser et qui ne tarda pas à le laisser mal à l'aise.
-Je suis stationné sur la planète Erhas depuis… disons deux semaines, finit-il par dire, vaincu. C'est une planète à 0,317 année-lumière de la Terre.
Il appuya sur l'écran tactile pour partager sa position avec elle. Il vit ses yeux bleus s'attarder sur un coin de son écran et elle sembla faire quelques calculs mentaux avant de retourner son attention vers lui. Il lui partagea quelques détails supplémentaires concernant son périple, tout en prenant soin d'éviter de mentionner le récent massacre du marché d'Erhas.
-Je suis revenu au vaisseau il y a quelques heures, poursuivit-il. J'ai pris une douche, j'ai mangé… et je t'ai appelé. Voilà.
- Tu as reçu mon message alors?
Sa voix parut étrange après avoir autant parlé sans être interrompu. Il consulta le chronomètre indiquant la durée de l'appel et constata avec étonnement qu'il avait parlé pendant plus de quinze minutes.
Il fit un bref signe de tête pour lui signifier qu'il avait bien reçu le message, ainsi que la nouvelle qu'il contenait.
- Hé bien dis donc, tu as raison Végéta. Je devrais vraiment me taire plus souvent. Qui aurait cru que mon Saiyan préféré était si bavard?
- Ton Saiyan… préf… je ne suis pas…
- Si, tu l'es, coupa-t-elle en riant.
Végéta tenta d'ignorer la sensation étrange qui commençait à gonfler dans sa poitrine. Il espéra que la qualité de l'image ne permettrait pas à Bulma de voir ses joues qui s'étaient enflammées. Il se questionna sur ce qu'il était approprié de répondre à cette confession, mais la propension de la femme à parler sans arrêt le sauva.
- Bon, eh bien, puisque tu le demandes, je vais bien aussi! Quoique plutôt fatiguée. Heureusement, les transfusions et les suppléments ferriques commencent à faire leur effet! dit-elle en pliant son bras pour faire gonfler son biceps inexistant.
-Des transfusions? demanda Végéta, confus.
Elle hocha la tête.
-On a dû me donner du sang pour remplacer celui que j'ai perdu pendant l'accouchement.
Il y eut un silence. Il s'attendait à ce qu'elle aborde le sujet de la naissance de leur fils, mais honnêtement, il ne savait pas trop quoi en dire.
-Oh… dit-il platement.
Elle parut sentir son malaise, parce qu'elle enchaîna rapidement sur un autre sujet.
- Si tu avais vu la taille de l'aiguille! Goku se serait évanoui rien qu'en la voyant. Il déteste les aiguilles. Tu savais?
- Qu'est-ce que ça peut bien me faire de savoir que Kakarot a peur des aiguilles? demanda-t-il.
Bulma se mit à rire doucement.
-Rien du tout. Ça m'a toujours un peu amusé de savoir que quelqu'un d'aussi puissant que lui est terrifié par quelque chose d'aussi inoffensif.
Végéta détourna le regard. Il pensa brièvement à ce qui le terrifiait, lui, et haussa les épaules en se disant qu'il ne trouvait pas cela si amusant. Son attitude piqua la curiosité de Bulma et aussitôt, elle sauta sur l'occasion. Elle s'approcha de la caméra et posa son menton dans la paume de sa main, de la curiosité plein les yeux.
- Et toi, Végéta, dit-elle en souriant malicieusement. Il doit bien y avoir quelque chose que tu détestes?
- Oh, si bien sûr, avoua-t-il.
- Quoi?
- Cette conversation.
Elle éclata dans un rire cristallin et il sentit pour une énième fois son abdomen se crisper délicieusement.
-Et toi? s'entendit-il demander, spontanément.
- Ta tronche, répondit-elle du tac au tac, en lui tirant la langue.
Il souffla de l'air de ses narines en signe d'amusement. Ils s'observèrent un instant, le silence beaucoup moins malaisant maintenant qu'ils retombaient dans leurs vieilles habitudes. En voyant la lueur familière briller dans ses iris, Végéta se dit qu'elle n'avait pas l'air de la détester tant que ça, sa tronche.
Il sentit les muscles de son dos se détendre. L'amertume sur sa langue s'était dissipée. Il s'appuya confortablement sur le dossier de sa chaise, et décroisa les bras pour appuyer ses coudes sur ses cuisses.
-Les vers, finit-il par dire.
Elle fronça les sourcils, et il se dit qu'il allait devoir justifier un peu plus sa confession.
-Je déteste les vers, expliqua-t-il. Ils sont répugnants. Gluants. Ils grouillent dans tous les sens. C'est dégoûtant.
Juste d'y penser, il ne put s'empêcher de grimacer. Bulma s'esclaffa.
- Le puissant prince des Saiyans, rebuté par quelque chose d'aussi inoffensif qu'un vers, le taquina-t-elle. Qui aurait cru? C'est dans vos habitudes, les Saiyans, d'avoir des peurs aussi ridicules?
Elle joua avec sa queue de cheval en riant joyeusement, et il se dit qu'il ne se lasserait jamais de la voir sourire comme ça, même si elle se moquait ouvertement de lui et de son peuple. Il aurait donné n'importe quoi, à cet instant, pour pouvoir tirer sur l'élastique qui les retenait et promener ses doigts dans sa tignasse libérée. Elle aurait probablement laissé échapper un soupir le sentant faire.
-Détache tes cheveux, ordonna-t-il soudainement à Bulma, les mots qu'il avait été incapable de retenir trahissant ses pensées.
Le sourire de la jeune femme se figea, passant de l'amusement à la surprise. Puis, son visage devint plus sérieux, et le bras qui s'était immobilisé dans les airs se mit à bouger pour tirer doucement sur l'élastique. Une fois ses cheveux retombés, elle passa sa main dedans pour les dompter.
Végéta observa chacun de ses mouvements avec une grande attention, tentant de se rappeler la sensation sous ses doigts.
-Je viens de les laver. Avec ce shampoing à la fraise que je sais que tu aimes.
Il grogna quelque chose d'inaudible, même à ses propres oreilles. Elle devint plus sérieuse et fit descendre sa main le long de son cou pour aller frôler sa clavicule avec son index.
- Il y a autre chose que tu voudrais que je fasse, comme ça? demanda-t-elle en parlant plus bas.
- Il y en a beaucoup, répondit-il d'une voix étrangement rauque.
- Comme quoi? J'aimerais bien savoir, Végéta.
Il garda le silence, incertain de savoir où tout cela allait les mener. Mais, tel un junkie retrouvant sa drogue après un sevrage particulièrement long, la délibération intérieure ne perdura pas très longtemps avant qu'il décide de se prêter au jeu.
-Ton bandeau, enlève-le. Et les lunettes de sécurité aussi.
C'était sorti tout seul, encore. Intérieurement, il savait exactement ce qu'il voulait qu'elle fasse, ce qu'il aurait aimé faire, s'il avait été devant elle.
Elle s'exécuta sans rechigner. Elle déposa les objets sur sa table de travail.
-Ensuite? demanda-t-elle, les yeux rivés sur lui à travers l'écran.
Il prit son temps, regarda son joli visage aux joues roses pour s'en imprégner, scruta les parties de son corps que la caméra lui permettait de voir. Il devina la forme de ses seins à travers son chandail rose.
- Tu ne portes pas de soutien-gorge, dit-il
- On est plutôt observateur ce soir, dit-elle en riant doucement.
Elle se pencha vers l'avant, de sorte qu'il puisse mieux voir son décolleté. Elle joua distraitement avec l'une des bretelles de sa camisole. Végéta se mit à se tortiller d'impatience sur sa chaise. Il sentait qu'une tension familière commençait à s'installer entre ses jambes.
Comme elle répondait bien à ses directives, il décida d'être un peu plus explicite.
- Je veux te voir toucher tes seins. Par-dessus ta camisole. J'ai envie de les voir durcir sous le tissu.
Bulma sourit.
- Observateur et autoritaire, hum? fit-elle innocemment en faisant glisser ses doigts sur l'encolure de son vêtement. Tu sais que ça te va bien, mon prince.
Sans quitter la caméra des yeux, elle se mit à dessiner de petits cercles sur le tissu par-dessus l'un de ses seins. Lentement, elle descendit vers le point culminant qui trônait en son centre. Elle joua distraitement avec son mamelon, qu'elle finit par pincer avec son pouce et son index. Végéta sentit la tension à son entre-jambes se mettre à pulser en le voyant durcir. Comme il ne portait pas de chandail pour se cacher, Bulma ne manqua pas de remarquer l'érection qui pointait fièrement sous son short d'entraînement. Elle se mordit la lèvre, puis empoigna pleinement son sein dans sa paume, ce qui fit déborder la chair de sa camisole. Végéta vit qu'elle s'était tendue elle aussi, et il devina qu'elle avait probablement serré les cuisses pour contenir son excitation.
- J'ai envie que tu te touches, toi aussi, dit-elle.
Un demi-sourire s'afficha sur les lèvres du Saiyan.
- Si j'étais là, je ne te laisserais pas me toucher. Pas tout de suite en tout cas. Alors continue, commanda-t-il. Je veux que tu te donnes du plaisir en touchant tes seins, exactement comme je le ferais, si c'était mes mains sur ton corps.
Bulma sourit de plus belle, mais demeura silencieuse. Elle ferma les yeux et bascula un peu la tête vers l'arrière, un air rêveur sur le visage. Elle se mit à pétrir le sein qu'elle tenait encore dans sa main avec plus de fermeté. Végéta observa avec un plaisir pervers comment sa chair pleine se mit à valser sous la camisole au rythme de ses massages. Elle empoigna chacun de ses seins à tour de rôle et la caresse la fit gémir. L'une des bretelles glissa le long de son épaule, exposant un mamelon bien érigé dans les airs. Sans ouvrir les yeux, elle plaça son index sur sa langue pour l'humecter et le porta à son aréole, qui devint luisante et glissante sous son doigt. Le visage béat, la bouche entrouverte et la poitrine bien tendue vers l'avant, il entendit qu'un soupir lui avait échappé.
En comprenant qu'elle était en train de s'imaginer sa langue courir sur son sein, Végéta fut incapable de résister plus longtemps, et il enserra son sexe gonflé par-dessus son short.
- Bulma… grogna-t-il.
Elle ouvrit les yeux, et posa un regard brillant sur lui.
-Végéta? souffla-t-elle.
-Je… Tu es tellement… Déshabille-toi. Je veux te voir, tout entière.
Amusée et vraisemblablement aussi excitée que lui, elle retira les manches de sa combinaison de travail, qu'elle descendit progressivement jusqu'à ses hanches. Puis, elle croisa les bras et agrippa le bas de sa camisole pour la faire remonter le long de son corps. Lentement, très lentement, elle retira le vêtement en le tirant vers le haut. Végéta, attentif, ne manqua pas un seul centimètre de la peau qui lui était dévoilée, savourant visuellement sa beauté jusque-là inégalée.
Elle était tellement belle. Il aurait voulu lui dire, mais il ne voulait pas briser ce moment si précieux, devenu si rare maintenant qu'ils étaient séparés, avec ses confessions inutiles. Il s'imprégna de cet instant pendant lequel il accueillait chacun des mouvements qu'elle faisait, chacun des sons qu'elle émettait avec une caresse de plus sur sa verge bien dressée.
Le magnifique contraste qu'il y avait entre le haut de ses hanches et le creux de sa taille. Son joli nombril, qui trônait parfaitement au centre de son abdomen encore un peu gonflé. Un gémissement à peine audible lorsque le tissu de sa camisole frôla ses mamelons sensibles. Le grain de beauté qu'elle avait juste sous le sein droit. Un petit rire, qui le fit frissonner de la tête aux pieds, lorsque sa boucle d'oreille s'empêtra dans la bretelle. Le cri d'un bébé, qui lui transperça soudainement les tympans.
…
Le cri d'un bébé?
Végéta se figea. Bulma, aussi alertée que lui, abaissa sa camisole d'un coup. C'était quoi ce bordel?
-Hé merde, dit-elle.
Elle se leva d'un bond et disparut de l'écran, laissant le Saiyan confus et insatisfait sur sa chaise. Celui-ci se questionna d'abord sur l'origine des cris, mécontent qu'ils aient mis fin au spectacle que Bulma était en train de lui offrir. Puis, il se souvint que l'enfant, leur enfant, était né. Et il réalisa que depuis le début, il était là, juste à côté d'elle.
-Végéta… fit la voix de Bulma au loin. Trunks a faim. Je dois le nourrir.
Il entendit la femme murmurer quelques mots doux qui lui parurent superflus. Puis, les cris de l'enfant cessèrent aussi rapidement qu'ils avaient commencé. Il y eut un silence, et elle réapparut devant la caméra. Elle portait un tas de couvertures dans ses bras et au centre, il put deviner la silhouette d'une petite tête ronde sur laquelle trônaient des cheveux duveteux violets.
-On va devoir… remettre ça à plus tard? dit-elle, un peu gênée.
Végéta ne répondit rien. Il était absorbé dans la contemplation de cette chevelure bien dressée dans les airs qui lui rappelait étrangement celle de Tarble, son petit frère, lorsqu'il était né. Un drôle de sentiment d'ambiguïté était en train de prendre forme dans sa poitrine, et son instinct de guerrier lui insuffla qu'il valait mieux rester très loin de ce genre de chose au potentiel distractif élevé. À travers son regard, Bulma parut comprendre que cet interlude ne se répéterait pas, que cette exception ne deviendrait pas la règle, et qu'il ne l'appellerait pas pour terminer ce qu'ils avaient commencé.
-Ou pas… finit-elle par dire.
Elle baissa la tête vers Trunks et réajusta sa position. Un éclair de tristesse traversa ses yeux bleus, et Végéta consolida encore plus ses réticences lorsqu'il sentit cet éclair traverser la paroi de son cœur. Il s'approcha du panneau de contrôle en prenant soin de ne pas regarder la mère et son enfant devant lui.
-Tu es occupée. Je vais aller me coucher, dit-il.
Il fit mine de raccrocher, mais elle l'interrompit juste à temps.
-Oh! Végéta, attends! s'écria-t-elle avant qu'il ne coupe la communication. Je voulais savoir si tu avais ouvert les capsules que je t'ai laissées? Mon père m'a dit qu'il te les avait remis. J'ai travaillé fort sur ce projet d'encapsulation de denrées périssables, et j'aimerais savoir si ça fonctionne bien. Ce sont des prototypes, et tu es mon testeur de qualité.
Végéta leva un sourcil. Il avait complètement oublié le boitier de capsule que M. Brief lui avait confié avant de partir.
-Je ne les ai pas ouvertes, avoua-t-il.
-Dans ce cas, c'est le moment! Ouvre-les! Surtout la première!
Le Saiyan soupira. Un peu hésitant, mais tout de même guidé par sa curiosité, il se mit à fouiller dans le petit tiroir sous l'ordinateur principal. Il trouva rapidement le boitier de capsules qu'il se rappelait avoir rangé juste avant son décollage. Il s'empara de la capsule sur laquelle le chiffre un avait été inscrit, appuya dessus et la lança dans les airs.
Il ouvrit des yeux grands comme des soucoupes en voyant ce qu'elle contenait.
Devant lui apparut alors une armoire métallisée avec un véritable festin à l'intérieur. Du pain frais, du lait embouteillé, des œufs, de la viande encore saignante, des petits gâteaux, probablement cuisinés par la femme blonde juste avant son départ. Il y avait également une variété impressionnante de fruits encore gorgés de leur eau, et il remarqua rapidement les mangues parfaitement mûres dont il avait rêvé quelques jours plus tôt, lorsqu'il avait mangé au marché d'Erhas.
-Juste à te voir l'air, je sais que mon invention fonctionne à merveille, rigola Bulma. Cette capsule permet de conserver la nourriture fraîche pendant près d'un an. J'ai stocké assez de nourriture pour environ deux ou trois mois dans celle-là. Les capsules deux et trois sont identiques, mais vides, alors tu pourras accumuler des aliments frais si tu tombes sur quelque chose d'intéressant pendant ton voyage.
Végéta, convaincu que cette invention était la meilleure de tous les temps, s'empara d'un gâteau aux noix et mordit dedans à pleines dents. Celui-ci était aussi savoureux que s'il venait de sortir du four. Un grognement de satisfaction lui échappa.
-Ça va faire changement des repas lyophilisés, hein? ajouta Bulma avec une pointe de fierté dans la voix.
Elle l'observa s'extasier de la nourriture qui lui avait tant manqué depuis son départ de la Terre. Il la vit sourire puis elle lui fit un signe de la main.
-Bon… au revoir, Végéta. Au moins, on pourra dire que je t'aurai rendu heureux, même si c'est avec autre chose que mes seins, dit-elle en lui faisant un clin d'œil complice. Tu jetteras un coup d'œil à la capsule cinq. Celle-là aussi devrait t'intéresser.
Il fit un bref signe de la tête, la bouche trop pleine pour répondre verbalement. Et elle coupa sèchement la ligne.
Le silence qui suivit lui fit le même effet qu'un coup de poing au visage. Et la bouchée de gâteau passa de travers dans sa gorge.
Ne sachant pas trop comment gérer ces sensations nouvelles et embarrassantes, il contempla le garde-manger portatif qui se dressait devant lui. Il s'empara machinalement d'une mangue, se dirigea vers la cuisine pour prendre un couteau afin de la couper en morceaux comme il avait vu Bulma faire auparavant. La bouche remplie de son fruit préféré, il prit le boîtier de capsules et saisit la cinquième pour l'ouvrir.
Végéta s'arrêta de mastiquer en voyant le coffre qui s'était déployé sur le sol, et sourit.
À l'intérieur, soigneusement empilé, il y avait une dizaine de copies de sa combinaison de combat, ainsi que trois paires de bottes et de gants blancs. Sur le dessus, trônait une armure flambant neuve, et rien qu'à voir sa brillance, Végéta sut qu'elle était encore plus résistante que le modèle précédent.
Et, juste comme ça, avec un simple coup de téléphone qui avait duré moins d'une heure, Bulma venait de lui rappeler tout ce qu'il avait abandonné en quittant la Terre.
Le dos recourbé sous la pression qui venait de réapparaître sur ses épaules, l'amertume collée à sa langue jusqu'à en former un serrement dans sa gorge, les poings serrés le long de ses flancs, il eut tout le mal du monde à contrôler son envie d'appuyer sur le bouton qui l'y ramènerait au plus vite.
