Disclaimer: One piece appartient à Eiichiro Oda.

Rating : M

Couple : Zoro et Sanji

Note de l'auteur : cette histoire est née d'un défi, il me fallait placer 8 mots (canard, sushi, moulinette, groover, gâteau, flaque, idée, bonheur). ça a donné ça. Enjoy it.


Comme tous les jours, Sanji ouvrit en premier les yeux. Enfin, pas réellement en premier, si on comptait Usopp qui était du dernier quart. Le tireur d'élite au long nez était donc absent de la chambre. Le blond fit rapidement le tour de ses nakamas, s'aidant seulement de son ouïe. Luffy ronflait, un de ses ronflements léger et aigu, si caractéristique du capitaine. Chopper gazouillait, tel un bébé humain, dans son petit corps de renne. Brook sifflait, entre ses dents blanches de squelette. Franky faisait un boucan d'enfer, lâchant des petits « super » même dans son sommeil, entre des ronflements de machine rouillée. Ce qu'il était en définitive, pensa Sanji dans un demi sourire. Il restait la dernière respiration, celle qu'il checkait tous les matins en premier, sans la lister, pour y revenir en dernier. Cette respiration profonde, lourde dans l'atmosphère, et en même temps la plus discrète au milieu de ce capharnaüm. Zoro dormait profondément, rattrapant le manque de sommeil qu'il accumulait chaque nuit. En tant que protecteur du bateau, c'était lui qui devait rester éveiller la plus grande partie du temps, quand les autres avaient rejoints Morphée. Lui, son meilleur ennemi. Sanji sourit en pensant à ça. Ils étaient définitivement les plus grandes antithèses de la terre. Enfin non. Ils avaient tous les deux les yeux clairs, bleus pour le cuistot, et gris pour le sabreur. Même les cheveux, il était difficile de dire qu'ils étaient aux antipodes, car vert n'était pas une couleur acceptable pour un humain, seulement pour une algue.

Sanji posa le pied par terre, s'extirpant de son matelas. Il lança un regard au sabreur endormi, lorgnant ses cheveux et il souffla doucement avec un sourire.

- Marimo.

Zoro fronça les sourcils dans son sommeil, son inconscient ayant capté l'insulte. Il se ne réveilla pourtant pas. L'homme aux yeux bleus ouvrit alors la porte, et s'infiltra agilement dans l'embrasure de la porte, évitant d'y faire pénétrer trop de lumière. Ses nakamas étaient peut-être des rustres, mais lui était un gentleman. Puis, il valait mieux que Luffy dorme encore un peu, le petit déjeuner n'était pas prêt, et il n'était pas en état de gérer l'appétit gargantuesque du capitaine dès 5h du matin.

Il leva les yeux vers le nid de pie, et salua d'un geste le dernier membre masculin de l'équipage. Le brun lui répondit avec un grand sourire joyeux. Puis le cuisinier se posa sur le bastingage, observant l'horizon. C'était son moment à lui, ce moment de paix avant le début d'une journée harassante. Il profitait du calme, avant que Luffy et Usopp ne se mettent à faire des bêtises. Avant que Franky et toujours le tireur d'élite ne fassent exploser des trucs car ils inventaient de nouvelles machines. Avant que Brook ne se mette à chanter à tout va. Avant d'entendre les pleurs de Chopper car quelqu'un s'est moqué de lui. Et surtout, avant que les insultes avec le sabreur ne viennent rythmer sa journée. Il alluma sa cigarette, un léger sourire aux lèvres. Il aimait bien trop les bagarres avec le bretteur pour s'en passer. C'était sa drogue, au même titre que sa nicotine.

Les yeux dans le vague, tirant sur le bâton blanc entre ses doigts il réfléchissait à son futur menu. Ce n'était jamais une contrainte pour lui de cuisiner, et cette recherche était toujours le premier frisson de challenge qu'il avait dans la journée. Les idées s'enchainaient dans sa tête. Le matin, ce n'était pas difficile, il faisait toujours la même chose, pour plaire à chacun des mugiwaras. Trois jus de fruits différents, selon ce qu'ils avaient dans les réserves. Toujours un jus légèrement acide, aujourd'hui ça serait du fruit de la passion, un jus rouge, il voulait faire de la pastèque, et un jus gourmand et épais, pourquoi pas de la mangue pour allier le tout ? Il aurait eu une préférence pour la poire, mais la mangue était un meilleur atout. Ensuite viendrait la viande pour Luffy, les saucisses aux herbes et du bacon. Rajouter à cela des œufs, mais sous quelle forme ? Il avait envie d'œufs brouillés, mais il en avait déjà fait hier. Des œufs Bénédicte ? Au lieu de faire les gaufres qu'il avait prévu au petit déjeuner, ça serait peut-être mieux ? Il se décida pour cette recette. Il allait donc faire des muffins salés en plus. Puis il fallait faire d'autres mignardises sucrées pour les deux belles femmes de l'équipage. Pour Nami il avait envie de faire des muffins avec des mandarines dedans. Pour Robin, des muffins aux myrtilles lui iraient parfaitement. Une salade de fruit pour accompagner le tout ferait plaisir au petit renne. Parfait, tout était en place pour le petit déjeuner. Que faire maintenant pour ce midi ? Ils avaient pas mal de choses dans les réserves, mais Sanji avait envie de cuisiner du canard pour le repas. Sous quelle forme ? Un hachis parmentier ? Non, ça serait gâcher la belle viande qu'il avait trouvé. Laqué ? Confit à la mandarine ? Magret de canard et une sauce aux airelles ? Aux figues ? Non, magret de canard avec une sauce aux airelles, c'était décidé. Pour 9 personnes, dont Luffy, il lui faudrait au moins 30 magrets. Il enlèverait les aiguillettes, les ailes et les pattes pour un autre repas et il allait utiliser la carcasse pour une garbure maigre. Il mettrait cela en bocaux pour plus tard. Bon quoi faire avec le magret ? Il avait envie de faire des fagots de haricots au lard, ce qui allait plaire à Luffy, encore plus de viande. Une purée de pomme de terre avec ? Trop commun. Des topinambours ? Du céleris rave ? Non, plutôt du panais. Le topinambour est difficile à digérer pour Usopp. Le panais, passait mieux. En purée, il voulait garder le côté onctueux. Que faire en dessert ? Une île flottante, cela faisait longtemps qu'il n'en avait pas fait, et Chopper aimait particulièrement ça. Quel bec sucré celui-là. Pour le quatre-heure, il ferait les gaufres qu'il devait placer ce matin. Avec un cocktail pour les filles. Il ne savait pas encore quoi, il se déciderait sur le tas. Pour le diner maintenant. Son esprit s'arrêta sur le dernier membre de l'équipage qui avait encore un palais fonctionnel, Franky et Brook ne comptant pas. Voulait-il faire plaisir à Zoro aujourd'hui ?

Il alluma une nouvelle cigarette, le regard toujours perdu sur l'horizon. Le soleil était déjà assez haut, cela faisait déjà 20 minutes qu'il réfléchissait. Il soupira, avant de se décider. Il ferait des onigiris, des sushis et makis pour ce soir. Le sabreur aimait les onigiris au thon particulièrement, il en ferait, mais aussi d'autres aux légumes, surement avec des restes de canard, et des sucrés. Il avait du saumon aussi à placer, qui venait d'être pêché. Cela conviendrait parfaitement. Il pouvait commencer à préparer le riz ce matin, il s'avancerait comme ça et aurait sa fin de journée de libre. Il le méritait. Il eut un autre demi sourire à l'horizon. Allaient-ils s'en souvenir ?

Il se souleva, étirant son long corps filiforme qu'il avait gardé trop longtemps courbé. Il avança vers la cuisine, sa pièce, son antre. L'odeur de propre lui remplit le nez, et il admira encore cette pièce que Franky avait particulièrement réussi. Chaque matin il redécouvrait avec bonheur sa cuisine, appréciant chaque objet exposé, chaque feu qu'il utilisait, ses fours qui lui permettaient tellement de choses. Il était tout simplement heureux d'être ici. C'était son foyer. Il repensa à toutes les fois où ils avaient dû traverser une île hivernale, qu'ils s'étaient réchauffés ici. Les soirées qu'ils avaient pu passer à jouer aux cartes, à danser. C'était la pièce de la joie, pour des milliers de raisons. Et c'était la pièce qui lui appartenait. Son cœur s'étreint. Il était heureux. Il pensait à la chance qu'il avait d'être ici, avec cet équipage de dingue, alors même que le début de sa vie avait mal commencé.

Après s'être lavé les mains, il alluma les fourneaux pendant qu'il commençait ses préparations. Déjà les pâtisseries. Il attrapa ce dont il avait besoin, de la farine, des œufs, du sucre, du lait, du beurre. Trois bols mélangeurs. D'un côté la pâte à muffin sans sucre, au milieu la pâte à muffin sucrée, et en dernier, la pâte à gaufre. Il lui fallait de la levure, boulangère et chimique. Il tourbillonnait dans l'espace, dans un ballet qu'il était le seul à connaitre aussi parfaitement. Le bruit des œufs qui craquent, le mouvement du fouet et le bruit caractéristique de la pâte soulevée. Quand les deux préparations furent prêtes, il repoussa les bols le long de la crédence, prêt à commencer autre chose. L'œuf maintenant. Il était meilleur tiède, avec la sauce chaude qui s'étale dessus. Il alluma le feu sous quatre casseroles, y ajoutant du sel. Il cassa ses œufs un à un dans des ramequins, pas loin d'une vingtaine, attendant que l'eau devienne frémissante. Quand les premières bulles apparurent, il ajouta du vinaigre blanc dans chacune, puis y plongea délicatement un œuf. Il en mettait un à la fois, dans chaque casserole, pour éviter de les perturber. Il les laissait 4 minutes chacun, attendant que le blanc devienne suffisamment tremblotant pour ne pas être totalement cuits. Il voulait un jaune coulant à souhait. Il attrapa son écumoire et les sortit un à un, les déposant sur du papier absorbant, plongeant déjà les suivants. Il n'y avait pas d'autres bruits que celui de l'eau qui bout pour troubler la tranquillité du lieu. Le cook était concentré sur ce qu'il faisait. Quand la vingtaine d'œufs furent cuits, il s'occupa de la pâte à muffin qui avait reposé. D'un tour de main, il alluma le four. 180°C, chaleur tournante. Il disparu dans la réserve pour récupérer les myrtilles et les mandarines, stockées dans des cagettes, avec tous les autres fruits. Il attrapa sur les étagères de la confiture correspondant aux fruits frais dans sa main. Il retourna avec ses ingrédients dans la cuisine et repartit la pâte salée dans les moules, les remplissant à 3 quarts. De amples mouvements du poignet, il coupa les mandarines en dés. Il divisa ensuite la pâte sucrée, s'aidant d'un autre bol, où il rajouta soit les myrtilles entières, soit les mandarines coupées en petit morceaux. Il remplit de moitié les moules, y ajoutant une cuillère de confiture correspondante, puis recouvrit le tout d'un peu de pâte. Tout fut enfourné en deux temps trois mouvements.

Déjà de retour dans la réserve, il alla dans la chambre froide. Il attrapa plusieurs canards, faisant plusieurs aller retours pour pouvoir en avoir assez pour Luffy. Il lança un regard à son four, mais il était encore trop tôt d'après l'horaire écrit dessus. Attrapant sa planche à découper pour la viande et son couteau, il commença à séparer les différentes parties du canard. Les ailes et les cuisses en premier, puis les magrets et en dernier les aiguillettes. Il laissa bien la couche de gras pour les magrets, mais enleva le maximum pour le reste, le laissant de côté. Il sortit les abats, triant le comestible et le non comestible. Il remit le foie, le gésier et le cœur à l'intérieur de la carcasse, pour la garbure. Il huma l'air, et se lava rapidement les mains, et ouvrit son four. Les muffins étaient cuits à point. Il les sortit des moules, les laissant refroidir sur une grille, permettant une meilleure circulation de l'air. Il retourna à la découpe de la viande. L'heure avançait, Luffy allait bientôt se réveiller. Pourtant, il finit d'abord toute sa découpe et rangea les différentes parties de viande, avant de les ramener dans la chambre froide.

Il se lança dans les sauces. Il mit une casserole sur le feu, pleine d'eau. Dans un bol en verre il mélangea de l'eau, du vinaigre blanc et de l'œuf. En parallèle il hacha les échalotes et les fit cuire avec les airelles dans l'huile d'olive, avant de rajouter du sucre et de l'eau. Quand l'eau dans la casserole se mit à buller, il déposa son bol en verre, pour faire un bain marie. Il mélangea énergiquement le mélange, attendant qu'il devienne mousseux et ait la texture parfaite. Il retira son bol et y ajouta du beurre qu'il avait fait fondre en parallèle. De la main gauche, il attrapa le sel, qu'il secoua au-dessus du plat, puis le poivre. Trois tours suffisaient. Il remua une dernière fois et recouvrit la sauce hollandaise de film plastique pour éviter qu'elle fasse une peau désagréable à manger. Le sirop d'airelles avait réduit, il y ajouta du porto, du sel et du poivre, le laissant encore épaissir. Il était déjà de retour dans la chambre froide pour récupérer les saucisses et le bacon. Il entendit le mat craquer. Usopp descendait. Le reste de l'équipage n'allait pas tarder. Il devait accélérer le rythme. Il ajouta le beurre dans sa sauce et la retira du feu. Il alluma les bruleurs sous sa plancha en fonte, et parti chercher les fruits. Il attrapa ceux pour le jus, mais aussi pour la salade. De la banane, des pêches, du citron en plus des fruits de la passion, de la mangue et de la pastèque.

Il attrapa sa planche spéciale pour les fruits et il commença sa découpe. Usopp rentra à ce moment-là, et malgré l'habitude, le tireur d'élite ne pouvait s'empêcher d'être étonné de la vitesse d'exécution du blond.

- Salut Sanji. Bien dormi ?

- Bonjour Usopp. Comme d'habitude. Et toi, tu t'es pas trop ennuyé ?

- Ça va, j'ai eu une idée pour une nouvelle armes pour Nami.

- Elle va être contente alors !

- Je vais réveiller les autres ?

- Non laisse les. Tu veux du jus ?

Durant la conversation, il avait déjà eu le temps de tout découper.

- Je veux bien ! Plutôt ..

- De la mangue. Je sais.

Le brun eut un sourire, pendant que le cuisinier aux sourcils enroulés avait déjà sorti son extracteur de jus. Il mit les nombreux morceaux de mangues et en moins de 2 minutes, il avait 3L de jus qui était prêt. Il versa dans un pichet l'ensemble, avant de servir un verre.

- Tiens. C'est bientôt prêt.

- Merci, je vais aller me mettre sur le pont.

- Pas de soucis, à tout à l'heure.

Il n'y avait que deux personnes qui restaient dans sa cuisine pendant qu'il y était. Luffy, même si Sanji tentait toujours de le mettre dehors. L'appétit du capitaine le rendait insupportable durant les préparations. Puis Zoro, même si Nami n'aimait pas ça. En effet, ils finissaient irrémédiablement par s'engueuler et elle détestait les cris. Elle ne comprenait pas qu'ils avaient besoin de ça.

Dans tous les cas, la cuisine redevint vide. Sanji passa la main au-dessus de la plancha. Elle était chaude. Il y déposa les saucisses et le bacon, puis lava rapidement son extracteur de jus, pour faire cette fois la pastèque. Pendant qu'elle passait, il utilisa son chinois pour les fruits de la passion. Il put faire 4L de pastèque et 2L de fruit de la passion en plus. Il retourna le bacon et les saucisses. L'odeur devenait alléchante. Luffy n'allait pas tarder.

Il attrapa les muffins et les découpa en deux. Tous les culs de muffin furent passé rapidement au four, pour les griller. Il écrasa les haut de muffin, se décidant à les utiliser plus tard. D'ailleurs, il n'avait pas terminé la salade de fruits. Il tourna encore les saucisses et le bacon, avant de mélanger les fruits ensemble. Il finit le tout par le jus de citron, et y ajouta du sucre de sirop de canne pour donner une touche de pep's à sa salade. Une dernière fois il retourna les saucisses et le bacon sortit les muffins grillés, pendant que la porte était poussée avec violence.

- SANJIIII J'AI FAIIIIIIIIIM

- Bonjour Luffy

- Shishishi bonjour !

Le sourire enfantin de son capitaine était éblouissant comme chaque matin. Il sentit de la chaleur dans son cœur. Il était heureux d'être le cuistot de ce capitaine, malgré tout ses défauts, et son estomac sans fond. Derrière lui arrivait les deux femmes de l'équipage, Usopp ainsi que Chopper qui se frottait les yeux.

- Nami chaaaaan, Robin swaaaan comment allez-vous ? la nuit a été douce avec mes douces chéries ?

Comme à son habitude, le blond devenait doucereux avec les femmes, s'en occupant comme si elles étaient des choses fragiles. La navigatrice leva les yeux au ciel, pendant que l'archéologue souriait discrètement.

- Sanji me soule pas dès le matin.

- Pardon ma Nami chérie je suis désolé, assied toi, je t'ai préparé un jus de pastèque, j'espère que ça va te faire plaisir.

- Je préfère ça.

La rouquine s'assit à côté de Usopp, pendant que son amie prenait place elle aussi. Chopper était déjà assis, humant l'air avec joie.

La porte s'ouvrit à nouveau sur le charpentier et le squelette musicien.

- Bonjour Franky, bonjour Brook, vous avez bien dormi ?

- Très bien Sanji san. Tu nous as encore fait un petit déjeuner de rêve.

- Ça va être SUUUPEEEER !

Franky après cela s'assit à côté de Robin, pendant que le musicien se plaçait à côté de Chopper. Luffy sautillait encore, en regardant la viande cuire.

- Luffy ne touche pas.

- Je saiiiiiis. J'attends Zoro. Mais j'ai faiiiiim.

- Il me reste la dernière préparation à faire. Assieds-toi.

Mais le brun ne l'écoutait pas. La porte s'ouvrit sur le dernier membre de l'équipage, avec son air grognon du matin. Le sabreur n'était vraiment pas du matin. Sanji eut un sourire en pensant à ça, avant de commencer les hostilités.

- Alors tête de gazon, on est pas foutu de se lever avec les autres ? ça va pas trop dur de dormir autant qu'un enfant ?

- C'est juste pour pas voir ta sale tronche, Sourcil en vrille.

- Moi au moins j'ai une couleur de cheveux décente.

- Et moi un comportement décent avec les femmes. On peut pas tout avoir.

Sanji allait répondre vertement, mais Nami coupa court à la conversation.

- Taisez-vous. Zoro, assis. Luffy toi aussi.

Le sabreur grommela mais l'écouta. Sanji finit le montage de ses œufs Bénédicte, plaça les saucisses et le reste du bacon dans un plat. Il fit de même avec les muffins, et empilant les plats sur ses bras et sa tête, il s'approcha de la table pour y déposer le tout. Il virevolta pour ramener les jus, la salade de fruits avec et quand tout fut déposé il s'assit. Nami tenait Luffy comme un chien prêt à sauter sur sa nourriture, bavant d'envie. Quand les fesses du blond furent posées sur la chaise, la rousse lâcha son capitaine qui commença à tout manger. C'était le début des hostilités et la majorité des membres de l'équipage durent se battre pour avoir à manger face à l'estomac du capitaine. Les seuls qui restaient calmes étaient les deux femmes et le cuistot. Il gardait toujours une assiette pour elles, qu'elles n'aient pas à s'abaisser à se battre contre le brun.

L'ambiance fut joyeuse, mais Sanji ne mangeait pas grand-chose. Il sentait une légère gêne au niveau de son estomac. Avaient-ils oublié ? La gêne s'accentua, mais il but un verre de jus de fruit de la passion pour faire passer cela. Bien évidemment, cela n'eut aucune utilité. Le repas se passa malgré tout dans la bonne humeur générale, et bien vite la cuisine fut vide. Sanji prit 3 profondes inspirations, pour calmer la tristesse qui montait. La journée n'était pas finie. Il fit la vaisselle que ses nakamas avaient déposés dans l'évier. Le matin et le midi en général il restait seul pour ce moment. Zoro n'était de corvée que le soir, pour que le cuistot puisse prendre le premier quart de surveillance rapidement.

Les mains dans l'eau, il sentit sa tristesse s'apaiser. Il n'était concentré que sur l'eau chaude, l'odeur de produit vaisselle. Il avait beaucoup de choses à faire. Il devait arrêter d'être égoïste. C'était une journée comme une autre. Il ressentit un peu d'amertume au fond de sa gorge à cette pensée. Il lui fallait être adulte. Il avait 21 ans en même temps, maintenant. Il secoua la tête, avant de reprendre la confection de ses repas. Il sortit les légumes pour la garbure, les carcasses de canard, les panais et les haricots. Il éplucha avec applications les panais, les pommes de terre, les carottes, les navets. Il équeuta les haricots et les mange-tout. Puis il coupa le tout, avec le chou et l'oignon en plus. Il sépara les légumes pour la soupe, et ceux pour le repas du midi. Il sortit ses énormes marmites, et répartit les kilos de légumes et les carcasses dans chacune. Il ajouta de l'eau et laissa cuire tranquillement le tout. Il restait encore 3h avant le repas du midi, ils auraient eu le temps de bien cuire, libérant ses feux pour le magret. Il les mettraient ensuite en bocaux.

Pendant ce temps il fit cuire à blanc les haricots sur le sel feu qu'il avait gardé. Il voulait qu'ils soient bien verts, il ajouta suffisamment de sel et prépara un bol d'eau avec des glaçons. Il les fit cuire à la perfection pour les laisser croquant et il les fit tremper dans l'eau avec les glaçons. Il fut content de la couleur bien verte qu'ils gardèrent. Il les ferait réchauffer tout à l'heure avec le lard.

La crème anglaise fut prête en deux temps trois mouvements. Elle nappait délicatement sa cuillère en bois. Il la passa dans un plat et direction le frigo. Il fit cuire délicatement les blancs d'œufs dans le lait, les déposant ensuite sur du papier absorbant. Il ne resterait que le caramel à faire au dernier moment.

Il fit cuire les panais à la suite, puis les fit passer à la moulinette. Il ajouta du lait et du beurre, rendant la purée bien lisse et onctueuse. Il la laissa dans le four encore chaud du matin. Il avait fini pour l'instant le repas du midi. Il pouvait se mettre à faire le riz pour le soir. Il lava les grains blancs, abondamment, avant de les mettre dans l'eau froide sur le feu. Il laissa cuire tranquillement, les laissant s'imprégner de l'eau, libérant leur amidon. Quand cela fut fait, il les réparti dans un plat, pour le refroidir, l'arrosant de la bonne dose de vinaigre de riz. Il l'avait préalablement assaisonné du sucre et du sel. Maintenant il fallait le laisser reposer, dans le four, qu'il reste suffisamment chaud pour s'en occuper en début d'après midi. Il déposa les œufs de son ile flottante sur la crème qui avait légèrement refroidi, avant de tout remettre au frigo.

Il avait donc fini les préparations, jusqu'au midi. Il fit la vaisselle des différents plats utilisés, avant de sortir respirer l'air frais, baissant le feu sous la garbure. Elle pouvait rester seule sans surveillance. Il s'alluma la première clope depuis plus de 4h. Il en avait besoin. La tristesse remontait pendant qu'il observait le reste de l'équipage. Luffy, Chopper et Usopp jouaient aux cartes sur le pont. Pas loin, Zoro dormait, rattrapant son manque de sommeil. Le blond se doutait que Robin était dans la bibliothèque, Nami dans la chambre le nez dans ses cartes, Franky dans son atelier. Au vu de la musique, Brook se trouvait au milieu des mandariniers, à jouer de son violon.

Le cook hésitait. Embêtait-il Zoro ou allait-il se laver ? Il se sentait trop las pour se battre. La tristesse montait encore. Il espérait que la douche laverait cette tristesse.

Une demi-heure plus tard, il dû se faire une raison. L'eau chaude ne permettait pas de laver des sentiments, malgré tout la bonne volonté qu'on y mettait. Il se retrouva à nouveau sur le pont. Rien ne semblait avoir changé à cet endroit. Il repartit s'enfermer dans sa cuisine. Il allait ranger les bocaux au pire. Il jeta un coup d'œil à ses marmites, et tout allait bien. Il s'enferma dans la réserve pendant plus d'une heure, laissant son cerveau dans un coin. Il ne voulait pas penser.

Son horloge interne le réveilla pour finir les préparations. C'est le cœur gros qu'il fit cuire ses haricots et qu'il mit le magret au four. Il l'arrosait de temps en temps de son propre jus. Il sortit de la réserve des tomates pour faire une entrée simple. Il les découpa en tranche, fit une sauce vinaigrette au balsamique et au miel. Il napperait ça à la fin. En parlant de napper, il mit une casserole pleine de sucre sur le feu. Son esprit se perdit dans les bulles du caramel qui se formait et quand il fit prêt il ajouta du beurre dedans. Il sortit rapidement le plat d'île flottante et réparti le caramel délicatement dessus. A nouveau direction le frigo. Il fit chauffer sa sauce aux airelles, la montant au fouet pour lui donner plus de texture. Il s'occupa alors des fagots d'haricots. Il les entoura délicatement d'une pièce de lard, avec tendresse. Il prenait soin d'eux. Plus que les autres prenaient soin de lui. Il chassa cette pensée triste. Il fit cuire l'ensemble et éteignit le four. Il poussa la porte de sa cuisine et hurla

- A TABLE !

Immédiatement un cri de joie lui répondit, mais il était déjà rentré. Il répartit les assiettes, couverts et verres avant même que l'équipage passa la porte, alors que Luffy pouvait être très rapide. Il disposa les tomates au milieu de la table et d'un mouvement de bras il répartit la sauce dessus, faisant s'extasier tout le monde. Luffy était un peu grognon, il attendait la viande.

Sanji mangea deux morceaux de tomates avant de se lever pour couper le magret. Usopp lui apporta le plat vide et ils repartirent tous les deux avec le reste. Le brun au long nez posa la purée, pendant que Sanji déposait la viande recouverte de la sauce et les haricots. Luffy se jeta sur les morceaux de canard, vite suivi par Zoro. Le brun avait la bouche pleine

- C'est trop boooooon Sanji !

Les autres eurent le même réflexe, sauf Zoro. Comme d'habitude. Cela accentua la lourdeur dans son estomac. Alors ça serait vraiment une journée comme les autres ? Le plat fut rapidement dévoré. Nami et Franky débarrassèrent, puis mirent les assiettes à dessert pendant que le blond amenait l'île flottante et les hauts de muffins émiettés à côté pour donner une texture supplémentaire. Chopper se jeta dessus, mélangeant le tout. Il se régalait, faisant frémir son petit nez tout mignon. Luffy semblait rassasié, son énorme ventre déformé collé à la table. Zoro n'avait pas pris de dessert, et les filles le complimentaient. Il essaya de jouer le même rôle que d'habitude, surjouant sa joie de faire plaisir à ses nakamas, mais le cœur n'y était pas. Pourtant, il était un bon acteur, car personne ne semblait s'en rendre compte. Brook retira les dernières assiettes, pendant que le thé et le café chauffait. La navigatrice prit la parole.

- Nous allons jeter l'ancre d'ici trois heures. Donc répartissons les tâches. Sanji tu t'occupes de courses. Chopper et Franky vous allez ensemble pour chercher ce dont on a besoin pour l'infirmerie et le bateau. Avec Robin nous allons voir s'il y a des magasins. Luffy tu restes sur le bateau, tu vas encore nous attirer des ennuis. Sanji tu as besoin d'aide pour les courses ?

- Ne t'inquiète pas ma Nami chan, je peux m'en sortir.

- Tu es sur ? Sinon Zoro y va avec toi.

- Que tu es gentille de t'inquiéter pour moi, mais je préfère être seul qu'être avec lui.

- La réciproque est vraie, cuistot du dimanche.

Le blond ne répondit rien. Ce n'était pas dans son habitude, mais personne ne dit rien. Il ne vit pas les regards que se lancèrent les autres mugiwaras.

- Du coup j'avais prévu des gaufres pour le quatre-heures. On sera pas rentré n'est-ce pas ?

- Je crains que non. Je suis désolé Sanji, on ne devait pas s'arrêter au départ, mais Chopper a besoin de médicaments … Sinon je t'aurais prévenue plus tôt.

- Je sais bien. Je vais les congeler, ne te fais pas d'inquiétude, je ne voudrais pas que ton beau visage se fasse des rides.

La rousse leva les yeux au ciel mais ne rajouta rien. Ils quittèrent tous la cuisine, le laissant seul. Il fit la vaisselle, pendant que son mal être grandissait. Et se transformait. Il sentait la colère en lui. Il semblait qu'il ne comptait pas. Il n'était rien pour eux, alors que lui, ils les connaissaient par cœur. Il prenait soin d'eux, en permanence, toujours attentionné, et eux ? Une certaine humidité monta à ses yeux, dû à la rage qui montait. Il devait se calmer.

Il sortit son appareil à gaufre et fit la montagne de gaufre qu'il avait prévu. Pendant qu'il devait patienter, il remplissait les bocaux de garbure, avant de les faire stériliser. En une heure, il finit le tout, et en laissa une partie pour le dessert du soir, et l'autre partie au congélateur. C'était moins bon, mais il n'allait pas jeter la pâte qu'il avait préparé. Il ne gâchait pas la nourriture. Jamais. Luffy n'aurait qu'à tout dévorer cet après-midi en surveillance du navire. Il s'occupa ensuite du repas du soir, le riz ayant suffisamment refroidit tout en restant assez chaud pour faire la préparation. Pendant les deux heures qui suivirent il fit l'entièreté des onigiris, sushis et makis qu'il avait prévu. Il ne s'en souvenait pas, il avait laissé son corps parler, pendant que sa tête voguait ailleurs. Il allait faire des courses, tout déposer et repartir loin de l'équipage. Peut-être même se souler la gueule. Il n'avait pas encore décidé. Il se sentait bête de réagir comme ça, mais il ne savait pas gérer ses émotions. Il déposa le repas du soir dans le frigo. Il faudrait juste qu'il prévienne quelqu'un de les sortir au moins une demi-heure avant, qu'ils ne soient pas trop froids. Il fit la dernière vaisselle, et sortit de la cuisine. Le bateau était presque à quai, et il alluma sa cigarette. Bientôt il allait pouvoir partir, et trouver une meilleure compagnie que ces nakamas qui ne pensaient pas à lui. Pourtant, derrière l'aigreur de ses mots, il savait qu'il ne trouverait pas mieux que ces abrutis. Car c'était eux sa famille. Il avait changé une famille merdique, en une autre meilleure certes, mais … Ne méritait-il pas mieux ? Probablement pas. Il sauta promptement sur le quai, avant même la fin de l'amarrage et se dirigea sans un mot vers la ville. Il fit le tour rapidement, choisissant avec soin les aliments, même si c'était pour des gens qui ne le méritait pas. Sa colère ne redescendait pas. En deux heures, il avait fini et il retourna sur le navire les bras chargés des différents paquets.

Il remonta l'échelle et déjà Luffy et Usopp étaient sur lui

- Tu as trouvé tout ce que tu voulais Sanji ?

- Oui oui. Je vais tout ranger dans la cuisine et je vais faire un tour en ville.

- Laisse on va ranger, va t'amuser plutôt. Tu en as besoin !

- Comment ça ?

Le blond n'avait pu s'empêcher d'avoir une pointe d'espoir dans la gorge.

- Tu cuisines tous les jours pour nous, profites en !

L'espoir retomba. Il aimait cuisiner pour eux, il n'avait pas besoin de repos pour ça. Il voulait juste qu'ils se souviennent de la date d'aujourd'hui.

- Ouais je vais faire ça. Usopp au fait, sors le diner du frigo une demi-heure avant de manger. Sinon ça sera moins bon.

- Tu ne penses pas être rentré ?

- Si si. Au cas où.

- D'accord.

Le tireur d'élite avait pourtant l'air inquiet. Mais il n'ajouta rien et déjà le blond tournait les talons. Il avait besoin de prendre l'air, métaphoriquement, car il était actuellement déjà à l'air libre. Il s'alluma une nouvelle cigarette et commença à déambuler dans les rues. La ville n'était pas grande, mais suffisamment pour avoir de nombreux magasins. A sa grande joie, il ne croisa personne de l'équipage. Il ne voulait pas les voir. Il rentrerait après minuit, et il oublierait cette journée. Jusqu'à l'année prochaine. La devanture d'un bar lui attira l'œil. C'était un chaudron avec un chat noir. Il se commanda un verre de vin et le fit tourner. Il avait à peine observé le monde autour de lui. Le barman, voyant son air triste essaya de le faire parler, mais Sanji préférait rester silencieux. Les heures s'étirèrent, le nombre de verre à payer aussi. Mais il s'en fichait. Le bar s'était rempli, et il observait un peu plus le reste des ivrognes qui l'accompagnaient. La nuit était tombée, l'heure de manger était passée depuis longtemps. Il n'y avait que des hommes, mais il s'en fichait. Il n'avait pas envie d'être gentil avec quelqu'un, même si les femmes n'avaient rien fait pour le mettre en colère. Il écoutait les autres se mettre à chanter, les cartes qui tombaient sur la table, la chaleur humaine qui augmentait. Il se sentait mieux, d'être seul au milieu d'inconnu. Au moins eux avaient une raison de ne pas s'intéresser à lui. Tout à coup la porte s'ouvrit, et il y jeta un coup d'œil. Son regard s'arrêta pourtant en voyant les cheveux si reconnaissables. L'homme se mit à côté de lui.

- Sourcil en vrille, pourquoi tu es pas venu manger avec nous ?

- Pas envie.

- Tu t'es pris pour un prince ?

- Pourquoi t'es là ? Dégage Marimo.

- La sorcière m'a dit de venir te chercher.

- N'appelle pas Nami chérie comme ça.

- Empêche-moi alors.

- Laisse-moi.

- Nop. Je dois, hélas, te ramener sur le bateau.

- Tu as pas vraiment envie que je rentre. Tu serais plus tranquille sans moi.

- Probablement. Mais sur qui je m'entrainerais ?

- Luffy.

- Tu sais très bien que non.

Le blond ne dit rien, vidant son verre. Zoro se tourna vers le barman.

- La même pour lui et un rhum pour moi.

- Donnez-lui celui sur la 3ème rangée, 4ème bouteille.

- Bien monsieur.

Le barman se retourna pendant que le sabreur se tournait vers son nakama, un léger sourire aux lèvres.

- C'est mon préféré c'est ça ?

- Bien sûr.

- Je croyais que tu voulais que je parte ?

- Laisse moi tranquille.

- Non.

Ils burent leur verre en silence. Quand ils le reposèrent, vide, Zoro prit la parole.

- Allez Love cook. On rentre.

Le blond se leva sans rien dire. Ça montait en lui. Ils eurent à peine passé la porte que ça explosa, une vraie bourrasque meurtrière. Il donna un coup de pied à l'homme aux cheveux verts, qui déjà avait sorti un de ses sabres.

- PUTAIN CUISTOT DE MERDE QU'EST-CE QUI TE PREND ?

- TA GUEULE !

Un autre coup de pied était déjà en l'air, et Zoro le para à nouveau. Les coups s'enchainèrent, le sabreur avait sorti ses trois sabres face à la violence du blond. Ils se battaient avec une hargne qui ne leur ressemblait pas. Sanji avait des choses à expulser. Au bout d'une dizaine de minutes, ils tombèrent au sol, haletants, trempés de sueur.

- C'est bon, t'es calmé saloperie de sourcil en vrille ?

- Ta gueule algue desséchée.

Il s'alluma une cigarette, le bruit de leur respiration hachée résonnant dans la nuit, coupé par les aspirations nicotinisées.

- Bon t'as quoi ?

- Rien. Ça va mieux.

- Vraiment ? Sinon on fait un deuxième round. Enfin, notre type de deuxième round.

- Tais-toi s'il te plait. Tu me soules.

- Je sais. M'enfin, ce soir c'était plutôt le vin.

- Monsieur fait de l'humour ? Fais attention, les autres algues vont être jalouses, tu vas bientôt être plus intelligent qu'elles.

Le sabreur eut un léger rire de gorge, ne répondant rien. La clope se finit, une autre fut allumée.

- On rentre.

- Ouais.

Ils se levèrent, et se dirigèrent vers le navire, en silence. Sanji ne savait pas trop ce qu'il ressentait. Cela lui avait fait du bien de se battre, de faire sortir sa colère, mais il lui restait de la tristesse. Être avec l'autre idiot de sabreur ne suffisait pas à faire redescendre sa peine. Il voulait se coucher et ne plus penser à cette journée.

Ils montèrent sur le pont qui était faiblement éclairé. A peine son pied posé que d'immenses spots s'allumèrent. Sanji ferma les yeux, se les protégeant de son bras gauche. Quand ses pupilles furent habitués, il se rendit compte que le pont était illuminé et plein. Ses amis hurlèrent d'une seule voix, pendant que Brook jouait un air si connu.

- BON ANNIVERSAIRE SANJI !

Sur le gazon, la table avait été mise, couverte d'une jolie nappe blanche, brodée avec chacun des membres de l'équipage, et des cigarettes, son briquet, et lui avec chacun de ses costumes. C'était une nappe à son image. Dessus reposait un énorme gâteau. Il faisait 5 étages, d'un mélange de vert et de jaune. Il se tourna vers Zoro.

- Bon anniversaire Love Cook. Ils ont fait ce gâteau à notre image, à ce qu'il parait.

Les larmes lui montèrent aux yeux pendant qu'il sentait qu'il se liquéfiait. Il était une flaque sur le pont de ce bateau, grâce à ses amis.

- Je … Je croyais que vous aviez oublié.

- On est désolé Sanji, mais on voulait te faire la surprise. On a amarré juste pour t'éloigner. C'est en ne te voyant pas rentré qu'on s'est rendu compte que ça t'avait blessé de faire semblant de ne pas s'en souvenir. Zoro avait raison.

- Comment ça Robin swan ?

- Il ne voulait pas qu'on fasse semblant. Il te connait bien.

Sanji se tourna vers l'homme aux cheveux verts, qui le regardait avec intensité. Ils n'échangèrent aucun mot, il n'y en avait pas besoin. Zoro savait lire la reconnaissance dans les yeux de son amant.

- Tiens Sanji ton cadeau !

Le capitaine lui tendait un paquet difforme. Il l'ouvrit et découvrit à l'intérieur une chemise, un livre de cuisine, un étui pour ses cigarettes gravé avec le nom de chacun des membres de l'équipage et une cravate.

- Merci les amis … merci vraiment. Je suis si heureux.

C'était vrai. Il se sentait sur un nuage. Alors c'était ça le bonheur ? Il sentit le bras de Zoro lui passer dans le dos, et il se rendit compte que le bonheur il le connaissait depuis longtemps. Depuis que ce brun un peu bizarre lui avait proposé de rejoindre son équipage.

- Et si on mangeait ce magnifique gâteau ? Il est à quoi ?

- Au citron jaune et au citron vert ! On s'est dit que mettre des algues c'était pas une bonne idée, shishishi.

Le rire caractéristique de Luffy fut suivi de celui des autres. Le blond souriait de toutes ses dents. De la joie à l'état pur, tout simplement. Ils mangèrent rapidement, et s'assirent sur le sol, pour digérer. Usopp tenta de lancer un jeu, mais Brook avait une autre idée.

- Faisons plutôt de la musique. Dansons pour notre grand cuisinier.

Il y eu des cris de révolte, mais Sanji coupa court

- Oh oui allez-y ! J'ai envie de rigoler !

Le squelette attrapa son violon et commença une musique entrainante.

- Brook, fais nous groover ça un peu plus !

Sanji avait lancé ça, son rire cristallin tintant dans l'air. Le musicien ne se fit pas prier et se lança dans un air encore plus entrainant. Déjà Luffy utilisait son pouvoir pour faire bouger ses membres n'importe comment, Chopper faisait une sorte de danse tahitienne, et Usopp bougeait sa tête d'avant en arrière comme une poule. Franky avait décidé de faire le robot, et Nami et Robin faisaient un twist endiablé. Il se tourna vers Zoro

- Tu ne danses pas pour moi ?

- Même pas en rêve Love Cook. Tu m'as déjà assez fait chier à devoir aller te chercher.

Derrière les insultes, Sanji lisait l'affection dont faisait preuve l'autre. Il déposa sa tête sur l'épaule du bretteur et observa la scène, rigolant de son équipage de fou. De sa famille. Il avait 21 ans aujourd'hui, et ceux qu'il aimait le plus au monde ne l'avaient pas oublié.

Les doigts du bretteur se mirent en action dans son dos, effleurant les omoplates, descendant, remontant les côtes mais finissant inlassablement par lui effleurer les fesses. Sanji sourit. Ce soir il allait avoir un autre cadeau.

- Je vais avoir ma danse n'est ce pas?

- Tais-toi. Profite.

Il ferma les yeux, la tête toujours reposant sur le corps de son amant. La musique lui emplissait la tête, l'odeur du bretteur lui emplissait le nez, et ses doigts lui emplissait le cœur. Il eut une pensée salace, au milieu de ses pensées romantiques. Il ne la dit pourtant pas, ne voulant pas gâcher le moment. Quoi que, cela ne dérangerait pas cet animal en rut qu'était Zoro.

Les mugiwaras commençaient à fatiguer. Chopper avait déjà les yeux à moitié fermés, assis à côté de l'homme aux cheveux verts. Franky avait sa banane raplapla, Robin et Nami étaient posées, le regard dans les étoiles. Le rythme musical ralentissait. Luffy et Usopp dansaient un slow, l'un des bruns très mal à l'aise et pas totalement consentant pendant que l'autre riait franchement de sa bêtise.

- Il est temps d'aller se coucher, minna.

Robin, de sa voix de maman apaisante, avait sonné la fin des réjouissances.

- Encore un bon anniversaire cook-san

- Merci ma douce.

- ENCORE BON ANNIVERSAIRE !

Les autres mugiwaras avaient criés, même Chopper, se réveillant à moitié. Sanji leur fit son plus grand sourire, tout simplement heureux.

- Faites pas trop tanguer le navire ce soir, je veux dormir !

Nami avait lancé ça, le regard noir. Le blond rougit, toujours mal à l'aise quand les autres sous entendaient qu'il couchait avec Zoro. Pourtant, c'était bien ce qu'il faisait depuis plusieurs mois.

- Je promets rien.

C'est le sabreur qui avait parlé, un sourire démoniaque au visage. La rougeur s'accrut au niveau des joues du cuistot, mais il n'ajouta rien.

- Demain, c'est moi qui m'occupe du petit déjeuner, alors profitez bien !

Usopp lui fit un clin d'œil, avant de tirer Luffy avec lui. Franky attrapa Chopper, et suivit de Brook ils partirent dans leur chambre. Les filles souhaitèrent un bonne nuit, et elles se retirèrent à leur tour.

- Enfin seul !

L'algue le regardait maintenant droit dans les yeux, avec un petit sourire. Il lui attrapa le menton pour y déposer un baiser léger en premier abord, mais qui s'accentua très rapidement. Sanji y sentait toute l'envie de l'autre, et il se sentait déjà pantelant rien qu'à l'idée de ce qu'il allait se passer.

- Ici ?

- Baka Marimo. Vigie.

Il n'avait pas besoin de faire des phrases complètes. Sujet verbe complément ? Inutile quand il sentait son sang bouillir à l'intérieur de lui. Et se concentrer à un certain endroit de son anatomie. Il se releva avec souplesse, suivi plus lourdement par son amant. Une main aux fesses, un baiser dans le cou, personne ne savait qui faisait quoi dans la noirceur de la nuit. Ils se souriaient. L'échelle en corde fut montée rapidement, sous des regards appréciateurs des formes callipyges juste sous les yeux du dernier de la course. Le blond voulait mordre ces beautés rondes devant lui. Mais il se retenait. La porte fut ouverte avec violence par le bretteur, qui n'en pouvait plus d'attendre.

- Ero cook, tu as 2 minutes pour te mettre à poil.

- Mmmmmh … Nan.

Il eut un sourire effronté, pendant que la montagne de muscle fronçait les sourcils.

- Tu veux que je le fasse c'est ça ?

- Mmmmmh. Peut-être.

Toujours ce même sourire, avec en plus une pose aguicheuse.

- Alors c'est moi qui te prend ce soir ?

- Mmmmmh. On verra.

Il s'amusait énormément, il suffisait de voir le sourire, presque aussi lumineux que celui de leur capitaine. Zoro défronça les sourcils, et sourit à son tour.

- Allez viens ma princesse.

Il tendit sa main, et Sanji la prit, se blottissant contre lui. Les baisers tombèrent sur son visage, dans son cou, pendant que les mains de son amant commençaient à défaire les boutons de la chemise. Il se laissa effeuiller avec douceur, frissonnant sous les caresses et l'air frais sur sa peau chauffée d'envie. Les baisers continuaient à courir sur sa peau, déposant ça et là de la salive. Il sentait les moments où Zoro suçait sa peau, comme pour le marquer, mais toujours avec la douceur dont il savait faire preuve quand ils faisaient l'amour tendrement. Il était le meilleur amant possible, sachant à la fois se faire doux comme violent, selon les envies. Ce soir, Zoro avait envie de l'honorer, comme s'il était un diamant. Il savait ce que ressentait l'autre, car ils n'avaient pas besoin de parler dans ces moments-là. Il utilisait la pulpe de ses doigts pour le retracer entièrement. Puis il l'allongea pour continuer son adoration. Sanji avait l'impression d'être une des merveilles du monde. Il fermait ses yeux, alangui, pendant que la langue retraçait son corps, les baisers fiévreux alternant avec l'organe humide. Il n'était plus que sensation, se sentant dans un autre monde. Son sexe était dressé, mais il n'était pas non plus affamé, car son corps se rassasiait des baisers. Il avait l'impression d'être dans un autre monde, comme ivre, et en même temps sur un nuage particulièrement moelleux. Durant de longues minutes, il ne sut plus comment il s'appelait. Il n'y avait que les doigts, les baisers, la langue de Zoro, sur l'ensemble de son corps. Puis il y eut à nouveau des baisers sur ses lèvres et c'était comme s'il embrassait pour la première fois. Il goutait pour la première fois à l'homme qu'il aimait, sa salive, ses lèvres, son odeur. Il humait l'air pour arracher chaque molécule odorante. Il voulait s'en repaitre, le boire jusqu'à la lie, presque à s'en faire vomir. Il ne savait pas s'il se souviendrait avec autant de force de tout ce qu'il vivait, alors il voulait prolonger l'instant encore et encore. Quand les doigts touchèrent son sexe, il n'y eut pas plus de différence que quand les lèvres butinaient les siennes. Il perdait la tête, il était ivre. Si on lui avait dit qu'il était mort, il l'aurait cru sans problème. Mais tout à coup il sentit son amant se séparer de lui et il comprit qu'il était vivant. Sauf si Zoro restait loin de lui longtemps, alors il était sûr de mourir. Pourtant, rapidement il sentit ses jambes enserrées par les genoux du sabreur, puis la sensation si particulière de pénétrer quelqu'un.

Il ouvrit alors les yeux pour voir Zoro en train de s'empaler sur lui. La lumière était-elle trop forte ? Ou son amant trop lumineux ? Il ne savait pas, mais il referma les yeux, poussant un long gémissement plaintif. C'était une sensation trop forte de rentrer dans les entrailles de celui qu'il aimait. Comme une violence, après toute la tendresse qu'il venait de vivre. Dans le même temps, il voulait de cette sensation, elle était la continuité de ce qu'il vivait. Il devait fusionner avec Zoro, c'était un besoin. Il sentit les mains revenir sur lui, les baisers, pendant que les mouvements de frictions se faisaient sur son sexe. Il était en Zoro, il avait Zoro partout autour de lui. Il l'avait dans le nez, il se repaissait de ses soupirs, il le sentait sur chaque cm² de sa peau. Il se mit à le lécher, il avait besoin de le gouter. Il voulait que tous ses sens soient saturés de lui. C'était étrange cette sensation. Il avait été trop vulnérable dans la journée, il se rattrapait ce soir.

Les mouvements de frictions se faisaient de plus en plus forte. Il était plein de Zoro, alors même qu'il le prenait, et il ne lui restait qu'une seule chose. Jouir. N'allait-il pas en mourir ? Il ne savait pas. La seule chose dont il était sûr, c'est qu'il serait heureux de mourir pour ça. L'homme aux cheveux verts bougeait les hanches de plus en plus vite, avec pourtant toujours autant de douceur dans ses gestes. Les lèvres ne se déposaient plus sur lui. Sanji ouvrit les yeux à nouveau, et il eut l'impression d'avoir une apparition. Zoro était relevé, s'aidant de ses jambes musclées pour monter et redescendre sur la verge tendue, la pulpe de ses doigts effleurant la peau blanche du corps sous lui. Les deux regards se croisèrent, et un sourire apparut sur le visage du sabreur, avant que les lèvres rougies laissent passer un gémissement sonore. Sanji avait activé le dernier sens dont il avait besoin. Il était déjà amoureux, mais en cet instant il se sentait tomber encore et encore et encore amoureux. A chaque fois que les hanches bougeaient, à chaque caresse des doigts, à chaque battement des cils sur les yeux gris, à chaque gémissements, à chaque bouffée de l'odeur animale que son nez captait. Il jouit sans s'en rendre compte, par un trop plein de ses sens. Il avait l'impression de devenir un demi dieu dans cette jouissance, comme s'il était à la fois mort et trop vivant, comme s'il pouvait tout accomplir. Son corps se tendit dans la jouissance, avant de retomber comme une poupée de chiffon. Il sentait que son amant continuait ses mouvements, mais il était incapable de l'aider. Il était heureux de sentir les sensations continuer. Il était envouté par l'image sous ses yeux et il cru qu'il jouissait encore en voyant le sperme gicler du sexe dressé au dessus de son ventre. La tiédeur de la semence qui se répand sur son ventre, les mouvements qui ralentissent. Il était comblé, réellement.

Le sabreur s'allongea sur lui, continuant à flatter ses côtes. Ils restèrent ainsi un long moment, puis quand enfin Sanji reprit conscience avec le monde réel, son amant lui souffla tendrement à l'oreille

- Tu étais loin n'est ce pas ?

- C'était … wahou.

- C'est ce que j'ai cru comprendre.

- C'était un beau cadeau d'anniversaire.

- J'aimerais dire que c'était fait exprès, mais …

- Chut. On s'en fout. Merci.

Ils se regardèrent longuement dans les yeux. Ils n'ajoutèrent rien. Ils n'avaient pas besoin de se dire qu'ils s'aimaient, déjà en temps normal. Mais après cet ébat époustouflant, ils en avaient encore moins besoin. Zoro déposa un dernier baiser sur ses lèvres.

- On va dormir ?

- Mmh…

C'était un soupir-grognement qui voulait dire « je ne veux pas bouger ». Zoro lui mordilla le cou, restant allongé sur le corps de son amant.

- Ne viens pas te plaindre demain des courbatures.

Mais le blond ne répondait déjà plus, il s'endormait. Zoro se décala un peu, puis posa sa tête sur la poitrine du blond. Il ferma les yeux et s'endormit lui aussi. Il avait réussi à remonter le niveau de la journée qui avait mal commencé pour son amant. Il n'était peut être pas doué pour le romantisme et l'amour, mais au moins il savait réussir ça. Il caressa encore les côtes, puis Morphée vient le récupérer doucement dans ses bras. Aujourd'hui, Sanji avait eu 21 ans. Et malgré un faux départ, il avait vécu la plus belle journée de sa vie. Il était heureux, tout simplement.