La suite de cette histoire, plus de dix ans après !
Chapitre 3 : Qui veut dépuceler mon pote ?
Quand Death Mask et Milo apprirent ce qui s'était passé lors du rendez-vous entre Shaka et Sophia-Laurène, ils n'en crurent pas leurs oreilles.
« D'abord, il m'a servi une tasse de thé Darjeeling. J'ai tenté de lui faire les yeux doux, et Dieu sait que les siens étaient beaux ! Mais il semblait ne rien voir... »
« Il n'a longtemps rien vu tout court. »
« Alors je lui ai fait du pied sous la table, et il m'a regardé d'une drôle de façon, interrogative. Je lui ai demandé si il voulait vraiment que nous ayons des relations intimes. Il m'a répondu que nous étions en train d'en avoir une, mais que si j'entendais par 'rapport intime' une relation de nature sexuelle, il allait falloir nous rendre dans sa chambre. Nous sommes donc allés dans sa chambre. Enfin, si on peut appeler ça une chambre. Il dort sur une natte de paille ! Nous nous sommes allongés et j'ai commencé à le toucher... »
Milo et Deathmask ravalèrent leur salive.
« Mais cela semblait ne rien lui faire. Il restait immobile comme une une statue. Alors j'ai pensé que je devais l'aider un peu… J'ai déboutonné son pantalon. »
Milo et Deathmask se raidirent et leurs joues s'empourprèrent.
« J'ai commencé à lui toucher le… Vous voyez ce que je veux dire. »
Les deux chevaliers d'or hochèrent la tête.
« Elle grossissait un peu, puis elle se dégonflait. A ce moment Shaka a dit quelque chose que je n'ai pas compris, qu'il mettait son cosmos dans son linga, ou quelque chose comme ça. Il y a eu comme de la lumière, et son membre s'est tout de suite dressé. »
Le Cancer et le Scorpion écarquillèrent les yeux.
« Je l'ai repris dans ma main, pour le stabiliser… Mais pouf ! Il s'est ramolli. »
Milo se prit la tête dans les mains.
« J'aime beaucoup les blonds habituellement, mais celui-ci, il était vraiment bizarre. En plus, je ne sais pas si c'était à cause des persiennes, mais on aurait presque dit qu'il avait une auréole autour de la tête à certains moments. »
« C'était les persiennes », mentit Deathmask, accablé.
« Non mais là ce n'est pas possible ! » s'exclama le chevalier d'or du Cancer.
« Ce n'est pas toi qui disais que tous les goûts étaient dans la nature ? Il faut peut-être essayer d'autres physiques… Elles sont où, les compagnes d'orgie de Saga période Arles ? »
Quelques jours plus tard, Shaka était à demi-assis dans le grand lit d'une salle du Dionysos, entouré de femmes nues de différentes statures, couleurs de cheveux et teint. Celles-ci caressaient sa peau blonde, embrassaient ses muscles, et même… lui tendaient une coupe de vin de temps à autre. Shaka n'avait plus ses vêtements, mais un drap du lit semblait lui avoir fait un nouvel himation grec ou kesa bouddhiste.
Jamais Milo n'aurait pensé avoir un jour à regarder un tel spectacle, surtout à travers la serrure d'une porte.
« Pousse-toi ! » dit Deathmask, jetant un coup d'œil à sa place. « Oh le veinard… ça t'a coûté combien ? »
« Moins cher que la statuette qu'il m'a donnée. Alors, il réagit ? »
Les mains aux longs ongles rouges caressèrent les muscles de la poitrine, s'insinuèrent sous le drap. Une bouche pulpeuse vint même suçoter ses doigts de pied. La tête haute, Shaka ne se départait pas de son expression froide et arrogante des grands jours, ceux qui avaient précédé la bataille du Sanctuaire.
« Oh Grand Shaka », dit une des courtisanes. « Vous êtes si beau et sage, et pareil à un dieu. J'aimerais avoir le grand honneur de pouvoir vous faire connaître les délices de l'amour humain. »
A ces mots, elle dénoua sa chevelure rousse et s'assit à califourchon sur l'ancien moine.
« Ça devient intéressant... » murmura Deathmask.
« Pousse-toi... » fit à son tour Milo.
« J'aimerais pouvoir vous adorer », ajouta la jeune femme rousse.
Un léger sourire courba la bouche parfaite de Shaka. Voyant cela, Pyra (c'était son nom), poursuivit.
« Je n'ai jamais vu de chevalier plus noble que vous. Et votre cosmos est si grand et puissant... »
Elle lui caressa légèrement l'entrejambe, à travers le drap.
« Nom de Zeus... » s'étrangla Milo.
« Pousse-toi, j'vois rien ! »
« Oui, il est si grand, et si fort... Si fort et paisible, comme un océan avant la tempête, mais qui peut devenir tempétueux. »
« Hé... J'ai l'impression que ça marche », murmura le Scorpion.
Pyra baissa à demi les yeux, plongeant son regard dans les iris turquoises de l'ancien moine.
« Quand vient la tempête, l'océan se démonte et s'élève en grandes vagues… Pareil à des flammes. »
Shaka ferma les yeux, ses sourcils se plissèrent douloureusement.
« Des flammes », répéta-t-il.
« Oui... » susurra-t-elle. « Une flamme ardente... »
La main féminine passa sous le drap, se posant sur le membre presque divin.
« Une flamme… Qui te brûle... »
Shaka eut un petit gémissement. Il ouvrit les yeux, et quand il vit la femme rousse devant lui, il se redressa d'un coup.
« Femme, si tu veux m'adorer, tu dois t'agenouiller devant moi. »
« Ça doit être sa position préférée », commenta à voix basse Masque de Mort.
Pyra descendit du lit et s'agenouilla.
« Je suis à votre service, Divin Shaka. »
Le chevalier de la Vierge s'assit sur le bord du lit.
« Maintenant, lave-moi les pieds... »
« Il a un fétichisme », commenta Deathmask. « J'en étais sûr... »
Les autres femmes se positionnèrent autour de lui, le caressant à nouveau. L'une lui fit un suçon, sans qu'il réagisse.
« Divin Shaka… ? »
Pyra avait rempli la bassine d'eau qui se trouvait sur la coiffeuse, et la posa devant les pieds nus du saint.
Puis elle prit le pied gauche dans sa main, et le frotta doucement avec de l'eau, tout en le massant.
« Ta dévotion augure une incarnation supérieure dans ta vie future », déclara alors Shaka. « Il est vrai que je ne suis plus moine, mais je te bénis. Va en paix, ma fille, et ne te prostitue plus. »
Milo se prit la tête dans les mains.
« Bouddha dut un jour affronter les filles du démon Mara », déclara Shaka quelques minutes plus tard. « Elles devaient être bien plus tentatrices. J'avais l'impression que des animaux mous et dégoûtants me touchaient le corps. »
« Tu veux dire que… tu ne ressentais rien ? » s'étonna Milo.
« Rien du tout. Quand elles m'embrassaient, j'avais l'impression d'être en contact avec un gravas de pierre inerte, ou un morceau de bois. »
« Mais il y a bien un moment où... »
« C'est parce que j'avais l'esprit ailleurs. »
« Bon... »
Milo alla voir Pyra, la courtisane rousse.
« T'en as pensé quoi ? »
« Je n'ai jamais vu un homme aussi coincé. Même Saga quand il était jeune… Ou l'Espagnol avec l'épée, là. »
« Shura ? »
« Même lui était plus réceptif. Quoique, il y en a un autre... »
« Un autre ? »
« Un Japonais, qui était venu boire un verre un jour. Un Bronze, les plus forts qui gardent Athéna. »
Milo fut légèrement vexé par le qualificatif de 'plus forts'.
« Il était complètement imperméable à mes avances, lui aussi. »
« Il n'avait pas les cheveux verts par hasard, avec une salopette blanche ou une armure rose ? » préjugea le Scorpion.
« Non... Et quand j'ai essayé de le cajoler, il m'a jetée contre le mur et m'a envoyé sa fourchette entre les jambes ! Il était bronzé, avec une cicatrice… Une armure d'oiseau… Le chevalier du Faisan, je crois. »
« Le Phénix ?! »
« Oui c'est ça ! Agathon m'a ensuite dit qu'il devait aimer les hommes, vu la manière dont il le regardait. »
« Qui est Agathon ? »
« C'était un collègue. Mais il n'est plus là. Il est parti vivre en Angleterre. »
« Dommage... »
à suivre
