Bonjour à vous chers lecteurs,
Nous espérons que vous allez bien, et que l'attente n'a pas été trop longue !
Sans plus attendre, voici le chapitre 23. Nous vous souhaitons une bonne lecture, et on se retrouve en bas !
Disclaimer : L'univers et les personnages de Harry Potter appartiennent à J.K Rowling. Seuls nous appartiennent les personnages inventés et le scénario retravaillé de cette histoire.
P.S : Les passages ou mot en italique signifient soit un flash-back, soit un sortilège.
Les passages en gras et italique signifient qu'un de nos personnages parle en Fourchelang.
Le style gras sera utilisé pour un dialecte inventé par nos soins et les rares fois où les personnages parlent d'autres langues que l'anglais.
PS : To our dear English-speaking readers,
We would like to remind/inform you, that one of the members of our team (Lilianna, our beta reader), studied English at university. As such, she is perfectly able to understand you and respond to your comments if you want to write them in English ! Don't let the fact that we are French, stop you from commenting on the different chapters. And if we don't understand a word, well, there's always this wonderful and amazing thing called a dictionary ! ;)
That being said, we all hope that you'll have a good day and to maybe hear from you in future chapters !
Best regards,
Artémia, Elisabeth, and Lilianna.
Chapitre 23 :
Alors qu'il franchissait le portail du manoir Zabini, Maximilien grimaça tout en lançant un coup d'œil à sa montre à gousset, avant de la glisser dans l'une des poches de son veston. L'auror avait eu le pressentiment quand il avait arrêté le trafiquant avec son équipe que la soirée serait plus longue que prévue, et à raison : il avait été obligé de prévenir sa femme qu'il aurait du retard à la fête organisée par Serafina à cause de la paperasse qu'il devait fournir dans l'immédiat. Ophélie l'avait rassuré en lui rappelant qu'elles ne seraient pas seule puisqu'elles arriveraient avec les Malefoy, rassurant quelque peu l'homme aux yeux bleus, même s'il ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter en pensant aux mœurs et au dégoût de sa communauté à l'encontre des moldus.
Prenant une profonde inspiration alors qu'il entrait dans le manoir, Maximilien vérifia une dernière fois sa tenue avant de prendre la direction de la salle de bal, sachant où elle se trouvait grâce aux nombreuses fois où il était venu au manoir pour échanger avec Serafina sur leurs enquêtes, mais aussi grâce à la musique et aux bruits de conversations qui en provenaient. Il salua en chemin quelques personnes qu'il reconnaissait jusqu'à ce qu'il arrive dans la pièce, son regard scannant celle-ci à la recherche de sa femme.
Ses yeux croisèrent ceux de la maîtresse des lieux, qui lui offrit un sourire avant de pointer une direction avec la main qui tenait son verre. L'homme aux cheveux de jais suivit du regard la direction que lui indiquait l'italienne, et aperçut enfin sa femme à travers la foule. L'employé du Minitère remercia Serafina d'un hochement de tête avant de traverser la pièce, se fondant dans la masse jusqu'à rejoindre Ophélie qui était en pleine discussion avec une femme. Encore éloigné de quelques mètres, Maximilien plissa les yeux pour tenter d'identifier son interlocutrice avant de les écarquiller d'effroi en réalisant de qui il s'agissait.
Pourquoi est-ce que sa femme conversait avec Cassiopée Greengrass ?!
– Ophélie, madame Greengrass, les salua-t-il en arrivant à leur niveau, prenant place aux côtés de sa femme.
– … Cela te change définitivement de ton imperméable de travail, fit remarquer Ophélie après l'avoir reluqué de la tête aux pieds et s'être attardée sur le veston marron caramel coupe militaire que portait son mari. Tu devrais le porter plus souvent : il te met en valeur !
– C'est mon uniforme d'apparat, je ne peux pas le porter pour travailler, dit l'Auror, amusé par l'enthousiasme de sa femme. Mais je ne vois aucun inconvénient à le porter plus souvent à la maison.
Ophélie acquiesça et déposa un chaste baiser sur les lèvres de son mari, oubliant momentanément qu'ils n'étaient pas seuls.
– Si vous portez votre uniforme d'apparat, c'est que vous avez été retenu au Ministère plus longtemps que vous ne l'aviez prévu. J'espère que nous n'avons pas privé notre gouvernement de l'un de ses meilleurs éléments, intervint alors Cassiopée Greengrass avec un sourire faussement poli, mécontente d'avoir été ignorée par le couple.
– Nous avons effectivement clôturé une enquête particulièrement difficile ce soir, confirma Maximilien. Mais je ne vais pas gâcher cette merveilleuse soirée avec une histoire aussi sordide. Je préférerais de loin en savoir plus sur votre conversation, que j'ai malheureusement interrompue.
– Oh ! C'est parfait que tu nous aies rejointes, mon amour. Tiens, dis-moi ce que tu en penses, dit la Moldue en offrant à l'Auror une part de de qui semblait être un gâteau. Je ne sais pas pour toi, mais cette pâtisserie, qui est produite par l'entreprise dirigée par le mari de madame Greengrass, me rappelle fortement quelque chose.
L'homme aux cheveux de jais prit une bouchée du gâteau, fermant les yeux en sentant les arômes du miel et de la fleur d'oranger envahir son palais.
– Comment aurais-je pu oublier cette saveur, dit-il après avoir avalé. Il a le même goût que le gâteau que nous avons goûté il y a quinze ans, quand nous sommes partis au Maroc parce que tu donnais un récital au conservatoire de Casablanca.
– C'est exactement cela ! dit Ophélie avant de se tourner vers Cassiopée Greengrass. Nous nous promenions dans le zouk à la recherche de souvenirs, quand nous sommes tombés par hasard sur le stand d'un marchand de produits locaux. Il nous a proposé de goûter certaines des douceurs qu'il proposait, et nous nous sommes régalés. C'était notre premier voyage en amoureux.
– Le premier d'une longue liste, ajouta Maximilien en passant un bras autour de la taille de sa femme pour déposer un baiser dans ses cheveux.
Cassiopée détourna le regard face à la complicité du couple, avant de se racler la gorge et de leur adresser un sourire poli.
– C'est une charmante histoire. Si vous voulez bien m'excuser, je crois apercevoir mon mari. Passez une bonne soirée.
Le couple Williams hocha la tête en signe d'assentiment, l'observant disparaître dans la foule avant que Ophélie ne prenne appui contre Maximilien, fermant les yeux pendant quelques secondes.
– Est-ce que tu vas bien ? demanda-t-il à voix basse.
– J'ai vécu pire, répondit la femme aux yeux verts. Merci quand même d'être arrivé, je commençais à perdre patience avec elle.
– Les Greengrass sont en effet connus pour leur… exubérance… Où est Olivia ?
– Avec les autres enfants. Nous allons bien Max.
Ophélie se retourna pour faire face à son mari, notant les cernes sous ses yeux, les lignes de stress sur son visage ainsi que la tension au niveau de ses épaules.
C'est vrai… Cette fête était autant un test pour elle que pour lui.
Refusant de baisser les bras, Ophélie offrit un sourire rassurant à Maximilien avant de pointer le buffet.
– Je pense que nous devrions fêter la réussite de ton enquête, mon amour. Te laisseras-tu tenter par une bierraubeurre avec un supplément gingembre ? demanda-t-elle.
– Tu me connais si bien, dit-il avec un sourire tendre. Mais que vas-tu prendre ?
– Je vais prendre une eau glouglousse. Il faudra juste que tu me caches quand je me mettrais à glousser : je n'arrive toujours pas à m'habituer à cet effet secondaire, répondit la moldue alors qu'elle se dirigeait vers le bar.
Maximilien observa sa femme se mêler à la foule, soulagé qu'aucun accident ne soit survenu en son absence. Il s'autorisa même à penser que cette soirée pourrait finir par être agréable.
Alors que la salle continuait de se remplir des invités de la fête, Blaise, Olivia, Elenna et les jumeaux avaient décidé de s'installer dans un coin quelque peu écarté du reste de la foule et non loin d'une fenêtre, pour avoir la possibilité d'aller dans les jardins prendre l'air si besoin y était. Ils avaient, au préalable, rempli trois assiettes de petits fours et Tubby s'était assuré de leur donner deux pichets de jus de citrouille, leur épargnant les allers-retours au bar pour se resservir.
Saluant de loin de temps à autre les autres enfants de leur âge qui étaient également présents à la réception, Drago et Gabriel se firent alors la remarque qu'ils n'avaient pas encore vu le futur beau-père de leur ami à la peau hâlée.
– Est-ce que monsieur Auldyngton est absent ce soir ? Je ne crois pas l'avoir aperçu, demanda Drago, perplexe.
– Si seulement, répondit Blaise, le visage sombre. Il doit encore être dans le petit salon en train de travailler… Il avait promis à ma mère de faire un effort pour ce soir, quel menteur !
– … J'ai l'impression qu'il me manque quelques informations, intervint Olivia, un peu perdue. Qui est monsieur Auldyngton ?
– C'est vrai, vous n'êtes pas au courant, dit Gabriel en prenant une gorgée de sa boisson. La mère de Blaise s'est fiancée à un employé du Ministère depuis quelques mois, et cet homme, Maxwell Auldyngton, est, d'après les mots de Blaise, absolument exécrable.
– … N'est-ce pas une bonne chose que ta mère se marie à nouveau ? demanda Elenna, hésitante.
– Je suppose que oui, mais j'aurais aimé que ce soit avec un autre homme. Maxwell est égoïste : il ne pense qu'à lui-même, n'est presque jamais à la maison, et quand il l'est, il accapare sans arrêt l'attention de ma mère.
– Je vois…, dit la Serdaigle, ne sachant quoi dire. En effet, ça ne doit pas être très agréable pour toi. J'avais remarqué que ta mère et toi êtes très proches.
Blaise se contenta de hausser les épaules, avec un air faussement nonchalant.
– Ne t'inquiète pas, je peux y faire face. Sinon, on en parle de la proximité entre nos parents et ceux d'Olivia ? demanda-t-il alors, comme pour vite changer de sujet. Je ne savais pas qu'ils étaient aussi proches.
– Effectivement, je ne m'attendais pas à ce niveau de complicité étant donné qu'avant septembre, ils ne s'étaient jamais adressé la parole, acquiesça Drago.
– Mais vous n'êtes pas au courant ? Maman et vos mères passent beaucoup de temps ensemble les weekends, dit Olivia. Narcissa et Serafina lui montrent la magie, et maman leur apprend à cuisiner.
– Vraiment ? C'est plutôt surprenant ! Je veux dire, on avait l'impression qu'ils allaient s'entre-tuer en septembre… Mais mieux vaut qu'il en soit ainsi. Ce serait un peu délicat si nos parents venaient à s'étriper à chaque fois que l'on se voit, dit Gabriel.
– Je préfère en effet cette alternative, acquiesça Blaise. Qui sait, on finira peut-être par aller rendre visite aux Williams chez eux. D'ailleurs où se trouve votre manoir, Olivia ?
– Un manoir ? Je vis dans une petite maison en banlieue Londonienne, à quelques kilomètres de chez Hermione. Je n'ai pas de manoir comme le vôtre, répondit Olivia légèrement amusée.
– Sérieusement ? Vous ne vous êtes pas installés dans l'une des résidences secondaires de la famille Williams ? l'interrogea Drago.
– Euh, non… Pour être honnête je ne savais même pas que la famille Williams était assez riche pour avoir une résidence secondaire. Mon père ne parle pratiquement jamais de sa famille.
– Je vois.
– Sur le sujet des résidences, je me demandais, la maison où nous avons séjourné quand nous étions dans le Devon t'appartient Elenna ? demanda Gabriel.
– Apparemment. Quand nous sommes allés à Gringotts avec Dumbledore après le décès de Nicolas et Pernelle, les gobelins n'ont pas détaillé la liste des biens dont j'ai hérité. De ce que j'ai compris, Nicolas et Pernelle voulaient que je ne prenne pleinement connaissance du testament qu'à mes quinze ans.
– Quinze ans ? Pourquoi attendre aussi longtemps ?
– Aucune idée. Tout ce que je sais, c'est que j'ai droit à une bourse de dix gallions par mois, en attendant.
– … C'est étrange…, dit Olivia. Et concernant Poudlard ? Il n'y a pas eu de nouvelles agressions ?
– Non. Ça déroute le directeur et le corps enseignant d'ailleurs, répondit la française. Si jamais l'enquête n'avance pas, il y a un risque pour que l'école ferme.
– "Ferme" ? répéta Blaise. Mais… De manière définitive ?
– Je ne sais pas : les adultes évitent d'en parler quand je suis là.
Les trois Serpentard et la Gryffondor acquiescèrent, ne pouvant s'empêcher d'être inquiets par cette nouvelle. Que ferait-il si jamais l'école fermait de façon définitive ? Est-ce que les élèves seraient transférés dans d'autres établissements scolaires ? Le ministre allait-il réellement demander au directeur de mettre la clef sous la porte ?
Olivia sentit une bouffée d'angoisse monter en elle à ces possibilités, cherchant inconsciemment du regard ses parents pour se rassurer, quand ses yeux se posèrent sur l'entrée de la salle, attirés par un colori jaune vif.
– … Nom d'une plume à papote, c'est Pansy là-bas ?
Quelques minutes plus tôt, Maxwell finissait de se préparer, lissant une dernière fois son costume gris anthracite, et apposant son masque avant de quitter sa chambre pour descendre les escaliers. Il salua les invités qu'il croisa sur son chemin en direction de la salle de bal, échangeant une poignée de mains avec certains de ses associés qui avaient été invités.
Arrivé dans la pièce où se tenait la réception, l'homme d'affaires n'eut aucun mal à repérer sa fiancée dans la foule. Elle était en compagnie des Parkinson, et ses yeux s'écarquillèrent de stupeur en voyant la tenue de la fille de ces derniers, dont la robe bouffante la faisait ressembler à un Boursouf mal léché.
Par chance, Pamela Parkinson incita sa fille à rejoindre les autres enfants en lui pointant à travers la salle Blaise, qui se trouvait en compagnie de l'héritier Malefoy, Potter et une fille qu'il n'avait jamais vue jusqu'à présent. Il prit son temps pour arriver à leur niveau et se glisser à côté de Serafina, glissant un bras autour de la taille de l'italienne tout en jetant un regard appréciatif à la robe qu'elle portait. Celle-ci, de couleur prune avec des manches en dentelle et un décolleté en V, la mettait parfaitement en valeur, et son masque argenté également en dentelle ne faisait que l'embellir d'autant plus, par son contraste élégant avec sa peau hâlée.
– Tu es resplendissante ma chérie, ai-je manqué quelque chose ? lui murmura-t-il à l'oreille en déposant un baiser sur sa joue.
– À part l'arrivée de la quasi totalité de nos invités, absolument rien, répondit Serafina d'un ton sarcastique à un volume de voix normal, ce qui mit Maxwell légèrement mal à l'aise. Mais, tu es au moins présent pour accueillir les Parkinson, que tu dois, je suppose, connaître.
– Bien sûr. Fitzwilliam, je suis heureux que vous ayez pu venir ce soir. De même pour vous, Pamela, dit Maxwell en déposant un baiser sur la main de la mère de Pansy avec un sourire commercial.
– Maxwell, c'est toujours un plaisir de venir faire affaire avec vous, dit Fitzwilliam Parkinson, en lui rendant son sourire.
– J'ai vu que vous avez amené votre fille avec vous.
– En effet, dit Pamela Parkinson, jetant un coup d'œil à Pansy. N'était-elle pas juste adorable ?
– Pour tout vous avouer, je pense que la robe ne lui rend pas justice, répondit Maxwell. Arrive-t-elle ne serait-ce qu'à respirer sous toutes ses couches de tissus ?
La réponse de Maxwell fit écarquiller les yeux des Parkinson d'effroi, Pamela rougissant de honte à la remarque et se cachant son visage derrière l'éventail qu'elle avait apporté pour la réception.
– … Ma chère, pourquoi n'iriez-vous pas nous chercher quelques rafraîchissements ? demanda Fitzwilliam à son épouse.
– Bien sûr. Si vous voulez bien m'excuser, dit-elle avant de s'éloigner sans demander son reste.
– … Je vous prie d'excuser ma femme. Elle se faisait une telle joie de présenter notre petite Pansy ce soir, qu'il semblerait qu'elle se soit quelque peu.. emballée.
– Ne vous excusez pas Fitz. Il est de toute façon plus facile d'éduquer un garçon qu'une fille. Pour nous les hommes, il nous faut juste apprendre à bien nous comporter et savoir dans quoi investir pour faire fructifier les fortunes de nos familles. Les femmes, elles, doivent non seulement apprendre l'étiquette pour ne pas nous déshonorer, mais nous devons également nous assurer qu'elles se mettent en valeur pour se démarquer de leurs rivales quand elles entrent sur le marché du mariage, dit Maxwell en adressant un regard aux groupes d'enfants présents dans la salle. Si j'avais une fille, je ferais en sorte de prendre les meilleures décisions possibles pour elle, afin qu'elle ne me déçoive pas.
– Je suis parfaitement d'accord avec vous. Après tout, nous voulons ce qu'il y a de mieux pour nos enfants. Oh ! Si vous voulez bien m'excuser, je dois aller saluer quelques associés. Je vous souhaite de passer tous deux une bonne soirée.
Serafina observa le quinquagénaire se fondre dans la foule, avant de diriger un regard incendiaire à son fiancé, qui leva les yeux au ciel avec un sourire légèrement amusé.
– Ainsi donc, je ne suis qu'un bel objet à mettre à ton bras ?
– Allons ma chérie, tu sais très bien que je ne pense pas cela de toi. Je ne faisais que lui donner un conseil : tu ne présentes pas ton enfant à une réception aussi importante, habillé de la sorte.
– Tu aurais tout de même pu formuler cela autrement. Je n'apprécierais guère le fait que l'on me dise que mon enfant n'était pas présentable en employant de tels mots.
– Cela n'arrivera jamais avec toi ma chère, car contrairement à cette femme, tu as du goût. Je doute de voir un jour Blaise dans une situation qui pourrait nous embarrasser.
Considérant le sujet clos, Maxwell regarda une nouvelle fois en direction du coin de la pièce où se trouvaient Blaise et ses amis. L'homme d'affaires ne put s'empêcher d'être à nouveau intrigué par la jeune fille aux longs cheveux de jais qui les accompagnait. Son visage lui paraissait familier.
– Qui est la jeune fille avec la robe turquoise aux côtés de Blaise ? demanda-t-il à sa fiancée.
– Il s'agit d'Olivia, la fille de l'auror Williams, répondit Serafina en prenant une gorgée de son verre.
– … Tu as invité les Williams ? Rassure-moi, il n'a pas amené sa… Bonne femme avec lui ?
– Je ne vois ce qui m'empêcherait d'inviter Ophélie, dit l'italienne, soutenant le regard pointu de l'homme aux yeux sombres avec défi.
– Peut-être pour lui éviter le rappel de ce qu'il a perdu. Cette union avec cette moldue lui a fait perdre toute prestance.
– Es-tu vraiment obligé d'être aussi étroit d'esprit ?
– C'est peut-être toi qui es trop tolérante. Mais ne commençons pas à nous fâcher en cette belle soirée. Surtout pour eux, dit Maxwell en embrassant le dos de la main de Serafina. À présent, je vais saluer nos invités.
La femme à la peau hâlée acquiesça, regardant l'homme d'affaires se mêler à la foule avec une certaine appréhension : elle espérait sincèrement que Maxwell n'irait pas confronter les Williams. Elle envisagea momentanément de le suivre, mais son attention fut accaparée par un groupe de femmes qui l'accosta, et parmi lesquelles se trouvaient Pamela Parkinson et Narcissa. Sa meilleure amie avait d'ailleurs un sourire particulièrement faux – qu'elle utilisait très souvent au début de la cour que lui avait faite Lucius quand ils étaient encore à Poudlard –, et lui envoyait des regards quelque peu implorants, signe clair qu'elle supportait difficilement la compagnie des convives qui l'entouraient.
Incapable de laisser son amie face à ce groupe de harpies de la haute société, elle renonça à l'idée d'aller retrouver son fiancé et s'engagea dans la conversation comme on le fait sur un champ de bataille : avec courage, et en espérant que ce soit vite terminé.
Comme l'avait soupçonné Serafina, Maxwell avait parcouru la salle de bal cherchant Maximilien Williams à travers la foule, tout en échangeant quelques mots avec les invités qu'il croisait. Il ne lui fallut pas longtemps pour trouver sa cible, seul, non loin de sa fille, sans doute pour garder un œil sur elle.
S'approchant de l'auror tel un faucon chassant sa proie, l'homme aux cheveux bruns attendit que celui-ci le remarque pour lui offrir un sourire poli, et lui tendre la main.
– Auror Williams, c'est un plaisir de vous avoir parmi nous ce soir.
– C'est aussi un honneur pour moi de vous rencontrer monsieur Auldyngton. Et merci encore pour votre invitation.
– Oh, ce n'est rien voyons. Vous devriez plutôt remercier Serafina : c'est elle qui vous a invités. Je vous avoue néanmoins être satisfait de vous rencontrer en personne. J'ai beaucoup entendu parler de vous.
– Vraiment ? En bien j'espère, dit l'homme aux yeux bleus, intrigué.
– Entre autres choses, répondit Maxwell, son regard porté derrière l'épaule de l'auror.
Maximilien fronça les sourcils au commentaire du Sang-pur mais n'eut pas le temps de lui demander ce qu'il insinuait, Ophélie apparaissant à sa droite en lui tendant sa bièraubeurre, observant Maxwell avec curiosité.
– Ai-je manqué quelque chose ? demanda-t-elle.
– Nullement. Je me présente : Maxwell Auldyngton.
– Oh, c'est donc vous ! Enchantée, je suis Ophélie Williams. Et vous devez déjà connaître mon époux, Maximilien.
– Évidemment. Votre mari est considéré comme un héros au département des Aurors, et à juste titre, dit Maxwell.
– Mon mari ne mérite rien de moins, tout comme n'importe quel auror qui sert votre Ministre.
– … Belles paroles. Seriez-vous dans la politique, madame Williams ?
– Grand Dieu non ! Je suis violoniste professionnelle. Je vous laisse envoûter vos électeurs avec vos discours, je me contente pour ma part de les charmer avec ma musique.
– Une musicienne ? Vous devez avoir un emploi du temps aussi chargé que votre mari. Cela doit être difficile d'associer vie de famille et vie professionnelle. J'espère que votre fille ne se sent pas délaissée.
– … Nous faisons de notre mieux pour que cela ne soit pas le cas. Voilà pourquoi passer ce genre de soirées ensemble est si précieux à nos yeux, répondit Maximilien, ses yeux se plissant légèrement malgré lui.
– Bien entendu. J'espère vivre cette expérience avec Blaise un jour…
– Je ne m'inquiéterai pas si j'étais vous. D'après Olivia, Blaise est un garçon adorable ! intervint Ophélie.
– Palsambleu ! À vous entendre, on croirait qu'elle est amoureuse ! s'exclama l'homme d'affaires, amusé. Envisageriez-vous de les marier plus tard ?
– Les marier ? Vous n'y pensez pas ! Ils sont bien trop jeunes pour qu'on aborde le sujet !
– Au contraire, ce serait plutôt le moment d'y penser. Après tout, une héritière est toujours plus difficile à marier qu'un héritier…
Avant que la femme aux yeux verts ne puisse faire une quelconque remarque à l'homme aux yeux sombres, Serafina, qui avait réussi à se libérer de la horde de commères, apparut juste derrière Maxwell, posant sa main sur le bras de son fiancé pour attirer son attention.
– Je suis désolée de vous interrompre, mais tes associés viennent d'arriver mon cher.
– Je ne peux pas les faire attendre dans ce cas. Auror Williams, salua Maxwell avant de tourner les talons.
Les trois adultes le regardèrent partir en direction de l'entrée de la pièce, puis Serafina leur proposa de l'accompagner au bar – apparemment elle n'avait rien avalé depuis le début de la soirée, près d'une heure et demie plus tôt.
Alors qu'ils s'y rendaient, ils croisèrent le directeur Dumbledore qui était allé se servir une Eau glouglousse, et qui souriait.
– Je dois avouer, Madame Zabini, que je suis ravi de voir que vous n'avez pas perdu cette habitude de défendre vos proches quand ceux-ci se trouvent en difficulté.
– Je ne pensais pas que cela était aussi flagrant. Dois-je m'inquiéter pour ma réputation de femme insensible, directeur ?
– Ne vous inquiétez pas, votre secret est bien gardé avec moi, répondit Dumbledore avec un clin d'œil espiègle, avant de se tourner vers le couple. C'est un plaisir de vous revoir Maximilien, puis-je vous demander comment avance l'enquête concernant Poudlard ?
– J'ai bien peur de vous décevoir professeur, mais nous n'avançons guère même si le Ministre ne cesse de nous presser pour obtenir des résultats…
– J'imagine effectivement dans quelle situation se tient Cornélius… J'espère néanmoins qu'il ne vous mène pas trop la vie dure.
– Excusez-moi monsieur mais… Qui êtes-vous ? demanda Ophélie à l'homme âgé.
– Pardonnez mon impolitesse, je suis Albus Dumbledore, directeur du collège Poudlard où étudie votre fille. Je suis ravi de faire votre connaissance madame Williams.
– Le directeur de Poudlard ? Comme c'est fabuleux ! J'ai tellement de questions à vous poser, surtout concernant le bâtiment. Ma fille m'a expliqué que les escaliers bougent d'eux-mêmes… Est-ce vrai qu'ils ont une volonté propre ?
Dumbledore rit à la remarque pertinente de la moldue, et lui expliqua volontiers l'histoire du château, Ophélie écoutant religieusement ce qu'il disait.
Alors que l'attention de sa femme était porté ailleurs, Maximilien s'autorisa à adresser un hochement de tête à Serafina pour la remercier silencieusement de les avoir débarrassés de son fiancé. La femme à la peau hâlée acquiesça et lui offrit un sourire navré, avant de s'excuser pour retourner à l'entrée de la pièce dans le but de dire deux mots à Maxwell sur son comportement. Quand elle l'aperçut enfin, elle déchanta très vite de le trouver en compagnie d'une personne tout aussi désagréable : Hector Nott.
Serafina les rejoignit et salua la patriarche Nott sans pour autant s'attarder, puis porta son attention sur son fils, qui se tenait à ses côtés.
– Bonsoir Théodore, comment vas-tu depuis la dernière fois que nous nous sommes vus ?
– Bien madame Zabini, et vous ?
– Très bien. Tes amis sont déjà arrivés si tu veux aller les rejoindre.
– Bien que j'apprécie le fait que mon fils entretient des relations avec le vôtre, je préfèrerais qu'il reste près de moi ce soir, intervint Hector en posant une main sur l'épaule du Serpentard. Socialiser est une chose nécessaire à certains moments, mais le plus important pour Théodore est qu'il étudie pour pouvoir suivre mes traces et qu'il puisse hériter dignement de la fortune des Nott.
– Certes, mais il ne faudrait pas que cet objectif soit atteint au détriment de sa santé, fit remarquer Serafina.
Le patriarche Nott lui adressa un sourire quelque peu condescendant et l'italienne vit également son fiancé lever les yeux au ciel du coin de l'œil. De toute évidence, ils trouvaient sa remarque naïve ou trop sentimentale, ce qui lui donna l'envie d'effacer ce sourire méprisant du visage du père de Théodore, et de remettre Maxwell à sa place. Néanmoins, elle n'en fit rien et s'efforça de rien laisser paraître de son agacement.
Alors que les deux hommes s'éloignaient pour parler affaires, l'italienne arrêta le jeune Serpentard qui s'apprêtait à suivre son père, le retenant par le bras.
– J'ai l'impression que tu as un peu perdu de poids Théodore. Tes pommettes ressortent plus que d'habitude : j'espère que tu ne te surmènes pas trop, dit-elle en lui pinçant affectueusement la joue.
Elle ne s'attendait pas à ce que le garçon grimace au toucher, dissimulant très rapidement la douleur aux yeux de la mère de son ami qui fronça les sourcils de perplexité. Si elle s'étonna de la réaction de Théodore, elle fut d'autant plus surprise de sentir une substance grasse sur sa joue. Observant ses doigts, la femme aux cheveux de jais fronça encore plus les sourcils en notant la substance pâle qui les recouvrait.
… Du fond de teint ?
Relevant les yeux vers Théodore, elle remarqua le léger tremblement du jeune garçon, qui évitait son regard depuis qu'elle lui avait touché la joue, et qui lança par deux fois un regard en direction de son père. Comprenant ce qu'il en était, Serafina lui offrit un sourire rassurant et l'orienta vers Blaise et ses autres amis.
– Va saluer tes amis, tu pourras venir nous retrouver plus tard. Je m'occuperai de ton père s'il proteste.
Théodore déglutit avant de hocher doucement de la tête, quittant l'italienne le cœur battant, pour retrouver ses amis. Il n'eut aucun mal à les trouver malgré la foule assez compacte, à cause de la tenue de Pansy.
– Pansy ? appela-t-il, signalant sa présence à ses amis. Qu'est-ce que tu portes ? Je ne t'avais jamais vue aussi…
– C'est affreux, n'est-ce pas ? l'interrompit-elle avant qu'il ne puisse terminer sa phrase, rouge de gêne entriturant les pans de sa robe. Ma mère ne m'a pas autorisée à me regarder dans un miroir.
– Ce n'est pas si horrible que ça, argumenta Gabriel. C'est juste que toutes ces couches de tissus font que tu ressembles à…
– Une boule disco ? proposa Olivia, avec une petite grimace.
– Qu'est-ce que c'est ? demanda Blaise, supposant que c'était une référence moldue.
– C'est une boule géante recouverte de plusieurs miroirs qui réfléchissent la lumière, et qui tourne.
– Je suppose que toutes les paillettes sur le tissu me font en effet correspondre à la description, dit Pansy en baissant les yeux sur sa robe. Enfin bon, parlons d'autres choses ! Que penses-tu de cette soirée, Olivia ?
– C'est… spécial ? Ne serait-ce déjà que par la tenue de soirée obligatoire, mais aussi par le nombre et le comportement des invités, répondit Olivia en observant la foule. Je n'ai jamais vu autant de personnes que je ne connais pas.
Les enfants discutèrent des différences notables qu'ils pouvaient observer entre les fêtes sorcières et moldues pendant une demi-heure, avant que les premières notes d'une valse ne retentissent dans la pièce, attirant les adultes sur la piste de danse.
Voyant que l'espace autour du buffet s'était désengorgé, Blaise se tourna vers ses amis et remarqua que les assiettes de Pansy et Olivia étaient quasiment vides.
– Je pense qu'on ne peut rêver meilleur moment pour aller remplir nos assiettes. Qui m'accompagne ?
– Moi, se proposa Pansy. J'ai besoin de prendre un verre de jus de citrouilles.
– D'accord. Quelqu'un d'autre veut quelque chose à boire ?
– Ne t'inquiète pas Blaise, on le fera nous-mêmes, dit Drago.
Le Serpentard à la peau hâlée acquiesça puis prit l'assiette des mains d'Olivia, avant de se diriger vers le buffet avec son amie en évitant la zone de danse.
Arrivés à destination, Blaise se lécha les lèvres de gourmandise en voyant que sa mère avait pensé à servir une de ses entrées préférées : des pruneaux cuits entourés d'une fine tranche de jambon sec. Le garçon aux cheveux de jais n'hésita pas à se servir généreusement, en mangeant un au passage, avant d'attirer l'attention de Pansy qui avait déjà rempli son assiette de plusieurs tartinades et sandwichs.
– Ma mère a vraiment pensé à tout : elle a même préparé une de mes entrées favorites, dit-il en tendant la brochette devant la bouche de la fille aux cheveux châtains clairs.
Prise par surprise, Pansy recula un peu, analysant ce que Blaise lui demandait de goûter, avant de se pencher pour prendre une bouchée directement sur le pic en faisant attention à ne pas se piquer. Elle émit un petit bruit ravi quand la saveur sucrée-salée du plat atteignit ses papilles, et acquiesça vivement quand son ami lui demanda si elle aimait. Blaise lui offrit un sourire radieux, avant que ne retentisse une voix féminine.
– À vous voir, on dirait un couple fraîchement fiancé. Demandez-lui sa main immédiatement, tant que vous y êtes, monsieur Zabini.
Blaise et Pansy relevèrent immédiatement les yeux en direction d'une jeune femme qui se trouvait sur leur gauche, et qui devait avoir quelques années de plus qu'eux. Le basané fronça les sourcils à son commentaire alors que Pansy rougissait de gêne, s'arrêtant même de mâcher.
– Excusez-moi ? Tout ce que j'ai fait, c'est donner de la nourriture à mon amie.
– Amie ? répéta la jeune femme aux yeux bleus clairs. C'est peut-être, en effet, le lien qui vous unit, monsieur Zabini, mais je peux vous dire qu'aux yeux des convives qui ont assisté à cette scène, en cet instant, il s'agissait d'un geste de cour assez public. Je vous conseillerais donc de cesser ce type de comportement si vous n'avez pas pour projet d'épouser mademoiselle Parkinson.
Le Serpentard se mordit l'intérieur de la joue tout en fixant l'inconnue, essayant de se rappeler s'il l'avait déjà vue quelque part lors de précédentes fêtes, mais il eut beau réfléchir, il ne parvint pas à se rappeler son nom.
– Vous connaissez mon nom, mais j'ignore le vôtre. N'auriez-vous pas dû vous présenter avant de nous interrompre comme vous l'avez fait ?
– Je suis Lorena Alton, répondit-elle.
– … Je crois bien que c'est la première fois que nous nous rencontrons.
– C'est le cas en effet. Mais ne nous attardons pas sur ce détail. Comment se fait-il que vous soyez si peu… impliqué avec les associés de votre mère ?
– Eh bien, ne sachant rien des affaires de ma mère, je ne vois pas comment le fait de discuter avec ses associés pourrait être d'une quelconque utilité.
– … Vraiment ? Pourtant il me semble plutôt qu'en tant que futur héritier, il serait primordial de commencer à échanger avec eux.
– Échanger avec eux ? Je n'ai que douze ans : de quoi je pourrais leur parler ?
– Aller les saluer et les remercier d'être venus à la soirée organisée par votre mère serait le strict minimum. Cela vous éviterait d'être le sujet de critiques et permettrait également de prouver que vous êtes en chemin pour suivre les pas de Dame Serafina.
Blaise ne sut quoi répondre à cela, ne comprenant pas vraiment où voulait en venir la jeune femme. Pourquoi devrait-il s'inquiéter de tout cela ? Il n'avait que douze ans. Ce genre d'enjeux ne viendrait-il pas plus tard ? Pourquoi s'en soucier maintenant ?
Pansy quant à elle, était restée muette, ne sachant pas comment aider son ami face à la jeune femme aux cheveux châtains qui semblait attendre qu'il lui donne une réponse. Alors que le silence s'étirait de plus en plus, la Serpentard sursauta presque quand elle sentit une main se poser sur son épaule, la faisant se retourner pour voir Drago et leurs amis qui les avaient rejoints, leur verre à la main.
– Est-ce que tout va bien ? On commençait à s'inquiéter comme vous ne reveniez pas, dit l'héritier Malefoy, remarquant rapidement l'ambiance quelque peu pesante qui régnait entre ses amis et la jeune femme.
– Ma parole, vous n'êtes donc pas capable d'être séparés plus de cinq minutes ? maugréa Lorena en levant les yeux au ciel.
Drago plissa les yeux à la remarque de l'adolescente qui se tenait à côté de ses amis, vêtue d'une longue robe à bretelle couleur saumon supplémentée d'un masque orange nacré recouvert de dentelle noire, avec une rose en tissu orange au niveau de l'oreille droite. Comme son ami quelques instants auparavant, le garçon aux yeux couleur argent essaya de se rappeler s'il avait déjà rencontré l'inconnue lors d'une précédente soirée, sans succès.
– Veuillez m'excuser mademoiselle, mais je trouve votre remarque déplacée.
– Vraiment ? Je ne fais pourtant qu'énoncer une vérité, répondit Lorena, peu impressionnée par la remarque du blond.
– Je dirais plutôt que vous vous permettez de nous critiquer alors que nous ne nous connaissons pas.
Les lèvres de Lorena s'étirèrent en un sourire mêlant amusement et pitié alors qu'elle secouait la tête, l'air légèrement incrédule. Elle prit ensuite une nouvelle gorgée de son verre, et focalisa entièrement son attention sur l'héritier Malefoy, son sourire disparaissant.
– Je ne pensais pas que vous étiez aussi ignorant monsieur Malefoy. Je n'arrive pas à croire que vos amis et vous ne réalisiez pas la situation dans laquelle vous vous trouvez.
– De quoi parlez-vous ?
– Cette salle de bal, même si elle n'en a pas l'air, est remplie de prédateurs qui n'attendent qu'une chose, que vous fassiez un faux-pas pour vous tomber dessus. Et vous ne semblez pas du tout en avoir conscience. Pensez-vous vraiment que le fait que vous ne les connaissez pas intimement ou que vous n'ayez jamais échangé avec eux va les empêcher de vous juger ? demanda-t-elle sur un ton légèrement condescendant. Détrompez-vous : ils vous scrutent, à l'affût de la moindre faille à exploiter qui leur permettrait de faire de votre vie un calvaire ou de vous faire chanter.
Les enfants jetèrent un coup d'œil aux personnes qui étaient restées aux abords de la piste de danse, et remarquèrent que certains avaient les yeux rivés sur eux, discutant parfois entre eux à voix basse, comme l'avait dit leur aînée. Celle-ci n'attendit pas qu'ils lui répondent pour poursuivre.
– Je peux même vous dire ce que certains pensent de vous. Commençons avec vous, Blaise Zabini. Vous êtes un garçon charmant, doté de la beauté et du charisme de votre mère, et vous possédez des aptitudes magiques plus que correctes pour le moment, du moins si l'on en croit votre bulletin de première année à Poudlard. Néanmoins, bon nombre de personnes ont constaté que lorsque vous êtes forcé d'assister à une réception où vos amis ne sont pas, vous ne faites absolument aucun effort pour socialiser avec d'autres jeunes sorciers ou sorcières. Vous vous comportez comme un enfant pourri gâté à rester dans les jupons de votre mère, et le fait que vous n'osiez pas sortir de votre zone de confort provoque la suspicion chez certaines familles qui pensent que vous êtes emplis de préjugés pour ceux qui sont moins fortunés que vous.
Blaise écarquilla les yeux sous les accusations la jeune femme, et s'apprêtait à ouvrir la bouche pour se défendre, mais ne trouva aucun argument qui lui permettrait de la contredire. Il est vrai qu'il faisait en sorte de rester auprès de sa mère pendant les soirées auxquelles les autres Serpentard n'assistaient pas, néanmoins, elle ne le lui avait jamais reproché…
Devant le mutisme du basané, Lorena se tourna pour faire face aux autres enfants qui camouflèrent plus ou moins bien le frisson qui leur parcourut l'échine sous son regard scrutateur.
– Poursuivons avec vous, monsieur Malefoy. Du même niveau scolaire que monsieur Zabini, vous êtes néanmoins un peu plus détaché de vos parents qu'il ne l'est. Cependant, vous faites très souvent preuve d'un jugement hâtif et préjudiciable envers les personnes que vous rencontrez, très certainement dû à votre éducation et votre rang social. Vous devenez également extrêmement surprotecteur envers l'héritier Potter quand il se trouve en difficulté, prouvant de ce fait que votre frère adoptif est votre plus grande faiblesse. Vous n'êtes pas en reste monsieur Potter : comme votre frère, vous êtes protecteur envers lui, et si vos résultats sont tout aussi honorables que les siens, après le fiasco de la Pierre Philosophale j'avoue avoir quelques réserves concernant vos capacités à être l'enfant prodigue réputé pour avoir soi-disant terrassé le Seigneur des Ténèbres.
– Un fiasco ? On a quand même sauvé la pierre ! fit remarquer le garçon aux yeux verts, vexé.
– "Sauver la pierre" ? répéta Lorena avec sarcasme. Est-ce vraiment légitime d'appeler cela un succès étant donné que vous avez tous deux fini à l'infirmerie, et dans un piteux état ? Les Aurors ont tout de même dû intervenir, même si le professeur Quirrell était déjà décédé quand ils sont arrivés sur les lieux, du moins d'après les rumeurs. Cela sous-entendrait donc qu'une tierce personne était présente sur les lieux et qu'elle s'est chargée de l'éliminer. Qui et pourquoi, cela est un mystère que monsieur Quirrell emportera dans sa tombe… Dans tous les cas, en ce qui vous concerne, on peut dire que vous avez plus entravé l'enquête qu'autre chose.
– Et qu'est-ce qu'on aurait pu faire ? Les professeurs refusaient de nous croire.
– Vous auriez pu tout simplement partager vos découvertes avec l'Auror Williams en passant par sa fille, monsieur Potter. Et en parlant de vous, mademoiselle Williams, il serait d'ailleurs temps d'envisager à apprendre l'étiquette et les traditions Sang-Purs, dit Lorena en se tournant vers Olivia. Je me doute, de par son héritage moldu, que votre mère a dû tenir à ce que vous viviez pleinement votre enfance, mais cela finira par se retourner contre vous. Contrairement à mademoiselle Parkinson, la robe que vous portez ce soir est belle, mais l'habit ne fait pas le moine en haute société : certains diraient même que vous vous déguisez pour passer inaperçue, bien qu'il soit impossible de cacher la bassesse de votre naissance. Votre père faisait déjà l'objet de commérages parce qu'il maintenait un certain mystère autour de sa famille, et le fait d'apprendre que votre mère est une moldue est loin de lui avoir été profitable, alors faites en sorte de ne pas en rajouter une couche.
Fébrilement, Olivia prit une inspiration, se rendant alors compte qu'elle avait retenu son souffle à partir du moment où la jeune femme aux yeux bleu glacier avait dirigé son attention sur elle. Sans réel étonnement, le caractère saccadé de cette prise d'air entraîna une quinte de toux, et la jeune Gryffondor s'appuya sur la table pour reprendre son souffle, Elenna se précipitant à ses côtés pour prendre son verre avant qu'il ne lui échappe des mains et ne tombe par terre.
– Quant à vous mademoiselle Flamel, poursuivit immédiatement la jeune Sang-Pur, vous êtes un mystère à part entière. Originaire de France et ayant commencé vos études à Beauxbâtons, vous avez été transférée à Poudlard en plein milieu d'année sans que qui que ce soit ne sache réellement pourquoi. Chose également étonnante, vous avez été adoptée par l'illustre couple Flamel après la disparition de vos parents, du moins de ce qu'il m'est parvenu. Cela interroge, puisque cela voudrait dire que vos parents étaient proches de Nicolas et Pernelle Flamel, mais encore une fois, personne ne sait qui ils étaient exactement pour eux, les Flamel ayant vécus comme des ermites de la société depuis quelques siècles déjà. Dans tous les cas, vous voilà maintenant en possession de leur fortune, de par leur testament, et vous êtes à présent aussi la pupille du professeur Dumbledore, un héros de guerre international. Vous admettrez que dans votre malheur, vous avez été plutôt bien lottie. De ce fait, certaines personnes s'interrogent raisonnablement si vous méritez tout cela, ou s'il y a quelque chose chez vous que seuls les Flamel et Dumbledore savent, et qui vous rend si spéciale.
Le visage de la Serdaigle se froissa en une grimace à la remarque de Lorena, et elle refusa de croiser son regard, emmêlant ses doigts dans les pans de sa robe en un geste nerveux.
Leur aînée porta enfin son regard sur Théodore et Pansy.
– Et vous deux : deux jeunes héritiers dont les maisons doivent encore faire leurs preuves pour être considérées par leurs pairs. J'imagine très bien la pression qui doit s'exercer sur vos épaules, cependant vous n'arrangerez rien à votre situation déjà délicate en restant avec vos amis. Vos familles attendent de vous que vous vous familiarisiez avec leurs associés afin de former de nouvelles alliances. Vous n'êtes plus des enfants. La prochaine fois pensez à vous habiller de manière correcte : vous êtes tous les deux à la limite du ridicule, bien que cette faute incombe à vos parents.
Pansy tressaillit une nouvelle fois à cette critique sur sa robe. Elle se doutait depuis qu'ils étaient arrivés avec ses parents que sa robe ne la mettait pas réellement en valeur, mais de là à ce qu'on lui dise qu'elle était ridicule… La Serpentard croisa les bras sur sa poitrine sentant ses joues chauffer de honte. Elle jeta un rapide coup d'œil à Théodore, et remarqua alors les coutures tirées au niveau de ses épaules et le fait que son pantalon s'arrêtait juste au-dessus de ses chevilles. Se réprimandant mentalement de ne pas l'avoir remarqué, Pansy fronça néanmoins les sourcils de perplexité : Hector Nott était tellement pointilleux quand il s'agissait d'apparaître en société, que cette erreur vestimentaire était parfaitement incompréhensible.
Un rire attira l'attention de la jeune fille, et se tournant en direction du son, Pansy vit deux femmes se détourner d'elle précipitamment, bien que le sourire amusé sur leurs visages n'avait pas disparu, lui laissant aisément deviner que cet éclat d'hilarité venait en effet d'elles. Avec réticence, la Serpentard adressa un regard aux certains les observaient avec intérêt, en particulier des femmes en âge d'être mères. Mal à l'aise face à cette attention non-désirée, Pansy serra entre ses poings le jupon de sa robe et se rapprocha de Blaise espérant y trouver un minimum de réconfort.
Se rendant compte que ses paroles avaient plus que secoué les plus jeunes, Lorena poussa un soupir fatigué avant de finir son verre.
– Je m'excuse si j'ai été dure : mon but n'était pas de vous humilier, reprit-elle avec plus de douceur. Néanmoins, vous ne pouvez plus vous permettre d'agir comme vous l'avez fait jusque-là. Tout ce que je viens de vous dire, ce sont toutes les choses que j'ai pu entendre ce soir à votre sujet. Je comprends que cela soit agréable de rester avec ses proches et de penser que tout va pour le mieux, mais cela est loin d'être le cas. Vous êtes des héritiers Sang-Pur. Les héritiers de grandes fortunes familiales. Socialisez, investissez-vous, renseignez-vous dès maintenant auprès des associés de vos parents et vous finirez par gagner leur respect. Si vous y arrivez, alors vous serez libre de faire ce que vous voulez, mais pour cela, il vous faut d'abord vous faire une place dans ce monde.
Et sur ces mots, la jeune femme les quitta pour se mêler à la foule sans attendre de réponse de leur part, les laissant méditer sur ce qu'elle venait de dire. Elle espérait juste qu'ils seraient assez perspicaces pour comprendre qu'il était dans leur intérêt de grandir au plus vite, s'ils ne souhaitaient pas perdre pied dans cette société hypocrite et prédatrice…
Malheureusement, "méditer" n'était pas réellement le mot le plus approprié pour décrire l'état des sept enfants après le départ de Lorena.
Olivia, qui avait tout juste réussi à reprendre sa respiration, accepta gracieusement le verre que lui tendait Elenna, en prenant de petites gorgées, alors que ses amis commençaient enfin à se mouvoir.
– Je ne m'attendais pas à ce que cette interaction se déroule… comme ça, dit Gabriel.
– Non mais pour qui elle se prend celle-là ?! De quel droit se permet-elle de nous critiquer de la sorte ? s'indigna Blaise.
– Bien que ses remarques aient été blessantes, je pense que nous devrions ravaler notre fierté et réfléchir mûrement à ce qu'elle vient de nous dire, intervint Théodore. Dans les faits, je dirai qu'elle n'a pas tout à fait tort. Il est vrai que nous nous sommes toujours retrouvés lors de réceptions pour ne pas gêner nos parents.
– Et donc ? Il n'y a rien de mal à cela ! Nous ne savons rien des affaires que nos parents entretiennent avec leurs associés !
– Certes Blaise. Mais on ne peut pas tous se permettre d'attendre que nos parents nous apprennent les ficelles du métier. Le seul moyen efficace pour apprendre est d'observer et être sur le terrain, en faisant l'effort d'écouter et interagir avec eux et leurs associés, pour être prêts le jour où on héritera.
– Ton père peut bien accepter que tu fasses des erreurs…
– Blaise. Mon père a rebâti la fortune des Nott à lui seul grâce à sa détermination et sa persévérance : je ne peux pas gâcher tous ses efforts. De toute façon, il ne le permettrait pas. Maintenant, si vous voulez bien m'excuser, je dois aller retrouver mon père. Je vous verrai tout à l'heure.
Sur ces mots, le Serpentard aux cheveux bruns les quitta pour partir retrouver son père. Quelque peu vexé, Blaise se tourna vers ses autres amis pour demander leur avis, mais s'interrompit en remarquant l'état de son amie Gryffondor, qui semblait hyperventiler.
– Tu veux qu'on aille prendre l'air Olivia ?
– Je pense que je ferais mieux de la raccompagner auprès de ses parents, dit Elenna, sa main sur l'épaule de la jeune fille aux cheveux sombres. Je crois d'ailleurs que le directeur Dumbledore se trouve avec eux… On revient dès que possible.
La Serdaigle prit le bras de son amie et la guida avec prudence à travers la foule, à la recherche de son tuteur et des Williams. Blaise, Pansy et les jumeaux les regardèrent disparaître en silence elles aussi, ne sachant plus quoi faire maintenant.
– … Ne devrions-nous pas rejoindre nos parents aussi ? proposa Pansy, incertaine.
– Je refuse de suivre les directives de cette femme ! s'opposa immédiatement le basané.
– On les retrouvera dès que la danse sera terminée, amadoua Drago.
Pansy se mordit l'intérieur de la joue avant de survoler du regard la foule, repérant ses parents en train de discuter avec la tante des sœurs Greengrass, de l'autre côté de la salle de bal, derrière la foule de danseurs. Tressaillant encore une fois quand un rire retentit à proximité, Pansy serra ses mains en poings dans les pans de sa robe avant d'affronter le regard de ses amis, décidée.
– Je suis désolée, mais je pense que je vais aussi retourner auprès de mes parents.
– Pansy, tu ne penses pas que rejoindre tes parents maintenant montrerait que tu es aussi influençable qu'une enfant ? demanda Blaise, un tantinet mesquin.
– Tu ne l'auras peut-être pas remarqué Blaise, mais j'étouffe dans cette robe. Contrairement à toi, je n'ai pas le luxe de pouvoir porter un magnifique trois pièces extrêmement confortable. Mademoiselle Alton a dit par deux fois que ma robe était affreuse, et je sentais déjà que l'on m'observait à chaque fois que je me déplaçais dans cette pièce, depuis le moment où je suis arrivée ! Le fait que je sache maintenant que les gens qui nous entourent ne se gênent pas pour critiquer ouvertement la tenue que ma mère a choisie pour moi, me donne l'envie de les rejoindre non pas pour y trouver du réconfort, mais pour les mettre dans l'embarras. Si je dois recevoir des critiques, alors autant que mes parents en soient aussi victimes.
Et suite à cette remarque, la Serpentard fit volte-face et partit en direction de ses parents la tête haute, jubilant intérieurement en voyant sa mère dissimuler une grimace quand elle s'approcha d'eux.
Ne s'attendant pas à ce que Pansy les quitte de cette manière, Blaise se tourna vers ses derniers amis encore restant, bouche bée. Jamais leur amie n'avait agi de la sorte avec eux auparavant, et le basané devait admettre que cela lui laissait un sentiment étrange dans la poitrine. Il n'eut cependant pas l'occasion de s'attarder sur ce ressenti, la danse touchant à sa fin, lui permettant ainsi qu'aux jumeaux de rejoindre leurs parents en toute discrétion, en se mêlant à la foule.
Pendant ce temps, Elenna réussit à trouver les Williams ainsi que son tuteur à travers la horde d'invités et entraîna Olivia à leur rencontre, accélérant le pas quand Maximilien les repéra, voyant le visage de l'adulte passer de la joie à l'inquiétude.
– Que s'est-il passé ? s'enquit-il alors que sa fille se mettait à l'enlacer, cachant son visage dans sa chemise.
– Nous… Nous avons rencontré une fille alors que l'on allait se servir à manger, et la conversation que nous avons eue avec elle n'était pas des plus agréables…, expliqua Elenna.
– Et qui est-elle pour que j'aille lui dire ma façon de penser ? demanda Ophélie avec un sourire forcé, son regard parcourant la salle tel les yeux d'un rapace à la recherche d'une proie.
– Nous verrons cela plus tard ma chérie, le plus important est notre fille, la retint Maximilien. Et si on allait prendre l'air Liv ? Je suis sûr que les jardins sont magnifiques.
Sans plus attendre, l'homme aux cheveux de jais guida sa fille vers les portes-fenêtres qui menaient aux jardins, lui faisant effectuer des exercices de respiration pour l'apaiser. Une fois dehors, il l'amena jusqu'à un kiosque un peu enfoncé dans les jardins, duquel ils ne percevaient qu'à peine la musique. L'aidant à s'asseoir sur un des bancs, Maximilien s'agenouilla devant sa fille, attendant patiemment que Olivia le regarde.
– Est-ce que tu veux en parler ma puce ?
– Ce n'est rien papa, c'est juste que ce qu'elle a dit m'a déstabilisée, dit Olivia, reprenant sa respiration.
– Tu as été assez déstabilisée pour avoir une crise de panique… Je ne pense pas que cette discussion était aussi anodine que tu le prétends.
Olivia évita le regard de son père, faisant mine de s'intéresser plutôt à l'architecture du bâtiment, avant de jeter un coup d'œil hésitant en direction de l'adulte, qui lui offrit un sourire encourageant. Brièvement, la jeune fille se demanda si le fait d'être aussi à l'écoute des autres était une qualité inhérente aux Poufsouffle, ou si cela était quelque chose de propre à son père.
– … Pourquoi tu ne nous as jamais dit que la famille Williams était importante dans le monde magique ?
– Où as-tu entendu cela ?
– La jeune femme avec qui nous avons discuté l'a laissé sous entendre, et Drago a aussi fait un commentaire similaire.
L'homme aux yeux bleus déglutit devant le regard clair et perçant de sa fille, se détournant d'elle bien malgré lui. Il n'avait jamais réellement expliqué sa situation familiale à sa fille : il lui avait dit qu'elle avait des grands-parents mais qu'il ne les avait pas vus depuis quinze ans.
Et puisqu'ils n'avaient pas repris contact après la naissance d'Olivia, Maximilien avait arrêté d'espérer un signe de leur part.
– La famille Williams est une famille de Sang-Pur, mais ça, tu le sais déjà… Elle fait aussi partie des dix plus grandes richesses de la communauté sorcière.
– … Attends, tu veux dire que nous sommes riches ? Mais… Mais, pourquoi vivons-nous dans la banlieue londonienne, alors ? Non pas que je m'en plaigne ! Mais si nous sommes riches, est-ce que nous ne devrions pas avoir…, dit Olivia en jetant un regard significatif en direction du manoir Zabini.
– Pour tout te dire Olivia, vivre dans un manoir est fatiguant : je peux t'assurer qu'un aussi grand bâtiment est dur à entretenir et à chauffer. Et puis, je n'ai jamais vraiment aimé la vie de château.
– Mais je crois me souvenir que maman m'a dit qu'au début de votre relation, vous étiez obligés de vous serrer la ceinture pour vivre.
– Entrer dans le monde des adultes n'est jamais facile ma chérie.
– Tes parents ne t'ont pas aidé ?
– Pas depuis que je leur ai dit que je fréquentais ta mère, mais cela ne m'a pas arrêté pour autant.
– Ils ont arrêté parce que tu étais avec maman ?!
Maximilien esquissa un sourire attendri en voyant sa fille réagir avec autant d'indignation.
– Dans les faits, oui. Cependant, je pense que l'annonce de ma relation avec ta mère a été la dernière goutte qui fit déborder le vase des… "déceptions" que j'ai occasionnées à mes parents.
Olivia fronça les sourcils de perplexité, se demandant ce que son père avait bien pu commettre comme "affront" aux yeux de ses grands-parents pour recevoir un tel châtiment.
Mais avant qu'elle ne puisse l'interroger plus amplement à ce sujet, une salve d'applaudissements retentit en provenance du manoir, assez forte pour parvenir jusqu'à leurs oreilles. Maximilien se redressa sur ses pieds, tendant l'oreille, mais l'exclamation s'estompa rapidement pour laisser à nouveau la place à la musique.
Curieux, l'Auror amorça quelques pas en direction de la salle, avant de s'arrêter et de jeter un regard à sa fille, qui lui sourit.
– Tu peux y aller papa. Je vais rester dehors encore quelques minutes.
– Tu es sûre ? Je peux rester avec toi si tu as be-
– Papa ! Tu peux y aller. Maman dit tout le temps que ta curiosité est une "déformation professionnelle". Je veux juste profiter du silence encore quelques instants avant d'y retourner.
– … Très bien. Je vais voir ce qu'il s'est passé et je reviens te chercher dans quelques minutes. Je promets de me dépêcher, dit Maximilien, avant de déposer un baiser sur le front de son enfant.
Tournant les talons, l'employé du Ministère se hâta de rejoindre le manoir, manquant de heurter l'héritier Zabini qui sortait d'un pas vif, alors qu'il entrait dans la salle de bal. Distraitement, l'adulte crut voir que le garçon semblait sur le point de pleurer.
Reportant son attention devant lui, il fut surpris de voir un attroupement de personnes réunies autour de leurs hôtes, de grands sourires sur leurs visages. Tout en scannant la foule de convives à la recherche de sa femme, Maximilien essaya de se frayer un chemin à travers les invités, mais finit par se retrouver coincé à proximité d'un groupe de femmes, qui semblaient débattre avec animation.
– J'espère être invitée à leur mariage ! Ne serait-ce que pour voir la robe de la mariée ! Ils forment un si joli couple ! s'exclamait l'une d'entre elles, l'air rêveur.
– N'est-ce pas ? Et un mariage d'été ! C'est une si belle saison, j'espère qu'ils organiseront la cérémonie dans les jardins du manoir Zabini. L'endroit sera sublime avec les parterres en fleur ! acquiesça une autre.
– Bien que je partage votre enthousiasme, je me sens tout de même un peu peinée pour monsieur Auldyngton, intervint une femme un peu plus âgée.
– Pour quelle raison ? s'enquit la première.
– Voyez-vous, avant que cette chère Serafina ne le rencontre, elle était mariée à un autre homme.
– Allons bon ! Mais quel est le lien avec son fiancé ?
– Cet homme était Flynn Covington.
– … Et donc ? s'enquit l'autre femme.
– Mais voyons, d'où sortez-vous ma petite ?! Vous ne savez donc pas de qui il s'agit ?
– J'ai bien peur de vous décevoir, mais je vous avoue que non, je n'en ai aucune idée.
– Par Merlin, mais comment ne pouvez-vous pas avoir connaissance d'une histoire aussi tragique ! Monsieur Covington était le comptable hors-pair qui travaillait en étroite collaboration avec monsieur Auldyngton. Malheureusement, il a connu une fin tragique : j'ai ouïe dire qu'il avait trempé dans des affaires frauduleuses et que c'est cela qui aurait causé sa perte ! Je ne connais pas tous les détails, bien sûr, mais à l'époque la presse avait décrit sa mort comme l'une des plus sanglantes depuis la disparition du Seigneur des Ténèbres ! Même les Aurors n'ont pas su tout ce qu'il s'était passé !
– Quelle ignominie ! Et dire que madame Zabini a épousé un homme pareil ! Monsieur Auldyngton a dû lui aussi être bouleversé quand il a appris la nouvelle !
– Vous m'en direz tant ! Mais ne nous attardons pas sur le passé et allons les féliciter comme il se doit !
Alors que les trois commères se dirigeaient vers les futurs mariés, Maximilien les regarda partir, méditant sur leur conversation. Se pouvait-il qu'elles parlaient de cette affaire ? Est-ce que Serafina était au courant de tout ça ?
Perdu dans ses pensées, l'Auror ne remarqua pas l'arrivée de sa femme à ses côtés, une expression inquiète sur le visage.
– Où est Olivia ? s'enquit-elle, attirant l'attention de son mari.
– Dans les jardins. Elle a tenu à rester encore un peu de l'extérieur avant de revenir profiter de la fête.
– Je doute qu'elle puisse vraiment en profiter… Pourrais-tu aller la chercher s'il te plaît ? J'aimerais qu'elle reste avec nous pour le reste de la soirée.
– J'y vais de suite, mon amour.
Après avoir embrassé sa femme sur la joue, le Sang-Pur se hâta de retourner dans les jardins retrouver sa fille, qui devait toujours être assise sous le kiosque. Quand il y arriva, il ne fut guère surpris de la trouver en compagnie de Blaise, les deux enfants semblant discuter calmement jusqu'à ce qu'il fasse connaître sa présence.
– Je suis désolé de vous interrompre mais vos mères vous cherchent, mentit-il, avant de se tourner vers Olivia. Et je dois t'avouer que je préfère ne pas m'attirer les foudres de la tienne. Donc si vous êtes prêts, pouvons-nous y aller ?
Blaise fut le premier à réagir en se levant et lissant son costume, il salua ensuite Maximilien et Olivia avant de prendre la direction du manoir, suivi de près par les deux membres de la famille Williams. L'Auror fit exprès de ralentir sa foulée, Olivia l'imitant malgré un regard perplexe : il ne souhaitait pas que plus de rumeurs ne circulent à l'encontre de leur famille, si jamais l'on voyait sa fille et l'héritier Zabini revenir ensemble des jardins.
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Au même moment, Tom Jedusor franchissait le portail de la demeure Zabini. Alors qu'il se dirigeait vers les portes d'entrée, l'homme du Ministère lissa sa veste avant de sortir son masque de sa poche, lui rendant sa taille normale à l'aide d'un Amplificatum pour ensuite s'en vêtir. Il fut très vite remarqué par les premiers invités qui avaient décidé de sortir pour profiter de la fraîcheur de la nuit, et le Conseiller apprécia leurs regards quelque peu surpris à son encontre.
Se contentant de hocher la tête dans leur direction, l'homme aux yeux marron ne perdit pas de temps pour rejoindre la salle de bal et traverser la foule dans le but de rejoindre les hôtes pour les saluer, notant avec satisfaction le silence qui accompagnait progressivement son avancée. Quand il arriva à hauteur du couple, Tom remarqua le visage de Serafina Zabini afficher une expression curieuse l'espace d'une seconde, avant de lui offrir un sourire radieux.
– Je me désespérais de vous voir ce soir, monsieur le Conseiller.
– Que voulez-vous ? Le devoir passe avant tout, et la réunion s'est éternisée. Notre cher Ministre est si méticuleux…
– Eh bien voilà une raison de plus pour vous détendre alors. Et si vous alliez vous chercher un rafraîchissement pour vous mettre à l'aise ?
– Seulement si vous m'accordez la prochaine danse, répondit Tom.
– Comment pourrais-je dire non à un aussi bon danseur ? dit Serafina avec un rire léger.
– Je vous verrai plus tard dans ce cas. Et mes félicitations pour votre mariage.
– Je vous remercie, dit Maxwell. Je vous félicite néanmoins pour le choix… audacieux de votre masque.
– Il est sublime, n'est-ce pas ? dit Tom, non sans une pointe de fierté.
– Je ne sais pas si porter un masque semblable à celui du Seigneur des Ténèbres peut être considéré comme quelque chose de "magnifique". Cet homme avait après tout, un dessein assez lugubre et a commis des actes pour le moins répréhensibles. J'en frissonne rien que d'y penser, intervint Pamela Parkinson, qui s'était avancée avec son mari pour féliciter les futurs mariés.
– Laissez-moi vous rassurer madame. Je partage votre opinion concernant cet homme. Cependant… vous devez reconnaître que pour un meurtrier, il avait du style.
La femme aux cheveux bruns écarquilla les yeux à la remarque de l'employé du Ministère, qui s'excusa ensuite, avant de prendre congé pour rejoindre le bar. Sur son chemin, son regard fut attiré par les entremets disposés sur le buffet, et il décida finalement de prendre quelque chose à manger, avant d'aller se chercher un Rhum framboise.
Non loin de là, le directeur de Poudlard métamorphosa son Eau glouglousse en un jus de citrouille, essayant tant bien que mal de calmer la toux qu'avait provoqué l'arrivée de Tom et la vue de son choix de masque, et qui se mêlait aux gloussements provoqués par la boisson sorcière qu'il était en train de boire juste avant son entrée. Il n'était pas le seul à avoir été pris au dépourvu s'il en croyait le silence qui avait accompagné la traversé de la salle de bal du Conseiller, et étant donné la source d'inspiration du design du masque, cela n'était guère surprenant. Il ne s'écoula néanmoins que quelques secondes, avant que les conversations ne reprennent comme si de rien n'était.
Dans un coin de son esprit, le vieil homme se demanda quelle serait leur réaction s'ils savaient que l'homme qui leur faisait face, qui était proche du Ministre, était le Seigneur des Ténèbres supposé disparu.
Alors qu'il observait l'homme aux cheveux bruns discuter avec des employés du Ministère devant le bar, Dumbledore réfléchissait à la signification d'un tel acte. Il n'avait jamais compris ce qui avait fait que Tom avait abandonné sa position de mage noir pour se lancer dans la politique. Certes, il excellait dans son métier, mais le fait que l'héritier de Serpentard ait décidé de porter ce masque ce soir ravivait ses inquiétudes.
Se promettant de garder un œil sur lui, Dumbledore invita sa pupille à le suivre jusqu'au buffet pour grignoter quelques entremets, avant d'aller retrouver une de ses connaissances. Si sa vue ne l'avait pas trompée, son ami Elphias Doge était présent ce soir, et il ne lui avait pas parlé depuis une éternité.
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La soirée toucha à sa fin quand les coups de minuit retentirent dans le manoir Zabini. Blaise attendait dans le vestibule en compagnie d'Olivia, celle-ci terminant d'enfiler son manteau, tandis que les parents de la jeune fille peinaient à s'extraire d'une discussion avec des collègues de Maximilien, concernant l'enquête que son équipe et lui avaient résolue quelques heures auparavant.
– Merci pour cette soirée Blaise, je me suis bien amusée, dit Olivia.
– Même avec l'intervention de mademoiselle Alton ?
– Après y avoir réfléchi, je pense que même si ses propos étaient blessants, son but était plutôt de nous mettre en garde contre ce qui peut nous attendre dans quelques années.
– Tu n'as sans doute pas tort… Je pense quand même qu'elle aurait pu s'y prendre autrement.
– Tu aurais préféré que quelqu'un proche de ta mère te fasse cette réflexion ? Ou pire, qu'il ou elle le fasse devant elle ? Je pense sérieusement qu'elle nous a épargnés une humiliation supplémentaire.
– Mouais…
Olivia sourit et, ne voulant pas la mettre mal à l'aise, Blaise lui sourit en retour, avant d'être interrompu par les parents de la Gryffondor.
– Pardon pour l'attente ma chérie ! Nous pouvons rentrer à la maison, maintenant, dit Ophélie.
– Oui ma-mère, se corrigea in-extremis la jeune fille. Est-ce que tout va bien père ? Tes collègues et toi avez discuté assez longtemps…
– Ne t'inquiètes pas ma chérie. Ils souhaitaient juste que je leur donne plus de détails sur l'affaire.
Olivia acquiesça, avant de se rapprocher de sa mère et de lui tendre la main, au même moment où Serafina venait à leur rencontre accompagnée de Tubby, qui transplana cependant rapidement dans un "pop !".
– Vous partez ? s'enquit la maîtresse des lieux. Permettez-moi de vous raccompagner.
Blaise salua Olivia puis la regarda s'éloigner avec sa mère et sa famille, ne pouvant s'empêcher malgré tout ce qu'il s'était passé, de se sentir satisfait de cette soirée qu'il avait pu partager avec ses amis.
Il resta néanmoins où il se trouvait, attendant le retour de sa mère pour pouvoir lui souhaiter une bonne nuit, et sursauta donc de surprise quand Maxwell posa une main sur son épaule, le faisant se tourner dans sa direction pour voir l'adulte afficher un sourire poli.
– As-tu passé une bonne soirée Blaise ?
– Oui merci. Ce fut une belle fête de Noël.
– Effectivement.
Blaise hocha simplement la tête et reporta son regard sur la porte d'entrée, peu désireux de poursuivre cette discussion. Il fronça néanmoins les sourcils de perplexité en voyant que son futur beau-père le tenait toujours par l'épaule. Relevant les yeux pour croiser à nouveau son regard, Blaise s'étonna de le voir afficher une expression sérieuse, le regard dirigé vers l'entrée.
– À ta place, je ne perdrais pas mon temps à me lier d'amitié avec la jeune Williams. Tu es déjà bien assez proche de la fille Parkinson, alors qu'elle ne peut rien t'apporter, dit Maxwell en regardant les Williams disparaître avec sa fiancée.
Blaise cligna plusieurs fois des yeux, trop surpris pour pouvoir lui fournir une réponse, avant que la colère ne le submerge. Comment osait-il prétendre savoir ce qu'il y avait de mieux pour lui ? De quel droit se permettait-il de critiquer ses amis ?
Ouvrant la bouche pour lui dire sa façon de penser, le Serpentard s'interrompit néanmoins en se souvenant du discours de Lorena, et de sa remarque concernant le fait que chacune de leurs actions étaient jugées et pouvait être utilisées afin de plonger leur famille dans la disgrâce.
Et même si Blaise ne portait pas Maxwell dans son cœur, il allait devenir son futur beau-père et le conjoint de sa mère dans quelques mois. Et il ne voulait pas causer de tort à sa mère.
Le jeune basané se mordit la langue jusqu'à en prélever du sang, avant de se racler la gorge.
– Si vous voulez bien m'excuser, je vais retourner dans ma chambre : la soirée a été épuisante. Je vous souhaite de passer une bonne nuit.
Et sans attendre un mot de l'homme d'affaires, Blaise se défit de l'emprise de Maxwell et fit demi-tour pour gravir les escaliers aussi lentement qu'il en était capable, pour ne pas donner l'impression qu'il le fuyait. Une fois à l'étage, il se rendit dans sa chambre, prenant soin d'en fermer délicatement la porte.
Quand cela fut fait, il bondit sur son matelas et arracha le dessus de lit pour s'emparer du premier oreiller qui lui passa sous la main, pour y enfouir son visage et y hurler à pleins poumons toute sa colère.
Et voilà pour le chapitre de ce mois-ci chers lecteurs !
Nous espérons qu'il vous aura plu, et que vous attendrez le prochain avec impatience.
N'hésitez pas à nous laisser un commentaire, à nous donner vos réactions, vos remarques, ce que vous avez apprécié ou non, etc… C'est toujours utile pour nous, concernant la suite de la fiction, mais aussi pour des écrits futurs.
Nous vous souhaitons une bonne journée, et vous disons à la prochaine pour un prochain chapitre !
De gros bisous à vous, on vous embrasse très fort !
Artémia, Elisabeth, et Lilianna.
PS : To our dear English-speaking readers,
We would like to remind/inform you, that one of the members of our team (Lilianna, our beta reader), studied English at university. As such, she is perfectly able to understand you and respond to your comments if you want to write them in English ! Don't let the fact that we are French, stop you from commenting on the different chapters. And if we don't understand a word, well, there's always this wonderful and amazing thing called a dictionary ! ;)
That being said, we all hope that you'll have a good day and to maybe hear from you in future chapters !
Best regards,
Artémia, Elisabeth, and Lilianna.
