Drago regardait la scène se dérouler avec difficulté. Il avait perdu le compte. Il devait être au dixième , ou peut-être était-ce le deuxième souvenir de la Gryffondor où elle se faisait torturer. Il découvrait avec stupeur l'imagination dégoûtante que les Mangemorts utilisaient en termes de torture. Il ne se contentait plus simplement de lancer des doloris, mais il faisait pire que ça. Drago ne connaissait pas la moitié des sortilèges utilisés, mais c'est avec dégoût qu'il en reconnaissait certains , car il les avait utilisés lui-même à une époque où le Seigneur des Ténèbres en était l'instigateur.

Il devait bien reconnaître une chose à la Gryffondor, elle était bien plus forte que ce à quoi il s'attendait. Elle n'avait pas crié une seule fois ni même pleuré, et il pouvait voir clairement qu'elle ne voulait pas leur donner cette satisfaction. Quand elle sentait son sang bouillir dans ses veines, elle avait serré les dents. Quand plusieurs dizaines de coupures étaient apparues simultanément sur son corps, elle avait fermer les yeux et c'était concentré sur sa respiration. Quand ses os avaient été brisé un à un, seuls de faible gémissements c'était échapper de sa bouche.

Il semblait à Drago avoir également reconnu certains sorts de torture psychologique. Il ne pouvait pas voir les images que les Mangemorts lui infligeaient, mais à plusieurs reprises, la Gryffondor avait semblé mourir de l'intérieur. Oui, il pouvait dire qu'ils étaient très créatifs, et quand Hermione s'effondrait ou s'évanouissait, les Mangemorts la soignaient et recommençaient tout depuis le début.

Au fil des souvenirs, l'état d'Hermione semblait se détériorer. Malgré les sorts de guérison, son corps ne suivait plus, et les dégâts qui lui étaient infligés mettaient de plus en plus de temps à guérir.

Dans le souvenir actuel, Drago pouvait voir que l'état de la Brune était vraiment très mauvais. Elle avait le teint très pâle, et tout son corps tremblait. Elle n'arrivait même plus à garder la tête surélevée, et elle respirait difficilement.

Elle était tombée de sa chaise, et les Mangemorts ne s'étaient pas donné la peine de la relever. Au contraire, ils avaient trouvé cela très drôle. Elle avait essayé de se relever par elle-même, mais sans succès. L'un des Mangemorts lança un dernier sortilège. Elle s'effondra, inerte. Elle ne bougeait plus, même sa poitrine avait cessé de se soulever.

L'un des Mangemorts s'était approché d'elle avec un sourire. Cela a été très rapide. Il a lancé un sort de diagnostic sur le corps de la Gryffondor, et tout à coup, tous les autres sourires ont disparu de leurs visages.

Une aura magique sombre enveloppait la baguette du Mangemort. Des particules d'énergie noire tournoyaient tout autour, créant une atmosphère encore plus sinistre.

"Merde !" C'est le mot qu'avait prononcé le premier Mangemort.

"Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ?" demanda un autre.

"Merde, tu y es allé beaucoup trop fort. Elle est morte !"

"Hahaha ! Je crois que je me suis laissé emporter," dit celui qui avait lancé le dernier sortilège, toute trace de culpabilité inexistante.

"Putain ! Doc ne va pas être content !"

Drago se sentait bizarre. Il n'aimait pas la sensation qu'il ressentait en voyant le corps de la Gryffondor sans vie. Il tourna la tête à droite pour voir Potter complètement rouge de colère, et Blaise complètement livide. Même Théodore n'était pas comme d'habitude.

Avant qu'il ne puisse à nouveau diriger son regard vers le corps de la Gryffondor, un nuage de fumée l'enveloppa une nouvelle fois.

Drago et les trois autres se sont retrouvés dans ce qui semblait être une salle d'opération. Hermione était allongée sur un lit, les bras et les jambes attachés à l'aide d'un sortilège. Elle avait le regard vide, fixé sur le plafond. Au bout de quelques secondes, un homme en blouse blanche pénétra dans la pièce.

Hermione le dévisagea avant de prendre la parole :

"Qu'est-ce qui s'est passé ? Où est-ce que je suis ?"

"J'ai bien cru que cette fois-ci, je ne réussirais pas à vous sauver."

"Qu'est-ce que vous voulez dire ?"

"Vous étiez morte. Votre cœur n'a pas supporté plus, et il a cessé de battre pendant plus de dix minutes. Si on prend en considération votre état et les blessures que vous aviez, c'est un miracle que vous soyez toujours en vie et sans dégâts cérébraux. C'est fascinant... Vous êtes très fascinante..."

Une sensation de dégoût envahit Drago face à l'attitude du sorcier en blouse blanche. Il n'avait qu'une envie, c'était de lui coller son poing dans la figure et de lui effacer ce sourire de son visage.

La prise de parole d'Hermione le fit sortir de ses pensées.

"Pourquoi ne m'avez-vous pas laissée mourir ? Vous auriez pu simplement me laisser morte, et tout serait fini maintenant..."

Les paroles de la Gryffondor sonnaient comme un supplice. Drago pouvait le voir, elle avait atteint ses limites. Toute trace de détermination avait disparue. Ils avaient réussi à la briser.

Après plusieurs semaines de torture physique et psychologique, elle était arrivée au bout de ce qu'elle pouvait endurer. Elle avait souhaité être morte.

Une colère submergea Drago. Il avait envie de lui crier de se reprendre. Elle était beaucoup plus forte que ça, et elle ne pouvait pas abandonner après tout ce qu'elle avait enduré. Elle devait encore se battre. Elle ne pouvait pas les laisser gagner.

Le rire du sorcier augmenta la colère de Drago. Comment pouvait-il vivre dans une situation comme celle-ci ? Il était complètement fou, pensa Drago.

"Vous laisser mourir ? Il en est hors de question, c'est impossible. J'ai des projets beaucoup plus grands pour vous. Voyez-vous, toutes ces semaines de torture nous amènent exactement à ce moment très précis."

"Qu'est-ce que vous voulez dire ?"

"Chaque chose en son temps, vous le saurez bien assez vite, mais maintenant que votre corps et votre magie sont affaiblis, je vais pouvoir commencer à travailler."

Drago pouvait voir le visage de la Gryffondor se décomposer encore plus qu'il ne l'était déjà. Elle était complètement mortifiée à l'idée de ce qu'il pourrait lui arriver de pire que la mort.

"Détendez-vous, plus vous résistez, plus la douleur sera vive, et tout ce que vous avez enduré toutes ces semaines n'est rien comparé à la douleur que vous allez ressentir quand je m'occuperai personnellement de vous."

Le sorcier s'approcha d'Hermione, lui lança un sort de diagnostic et sembla satisfait de ce qu'il voyait. Il lui prit ensuite le visage entre ses mains pour inspecter ses yeux.

"Je vous interdis de me toucher !" se débattait Hermione en vain.

Le visage du sorcier était tellement proche de celui d'Hermione que Drago sentit Blaise à ses côtés amorcer un pas en avant.

"Fascinant… vraiment très fascinant… quel dommage."

Le nuage de fumée enveloppa Drago, et il se retrouva dans un autre souvenir. Hermione était toujours dans la même pièce, mais le lit qui trônait au centre de la pièce avait été remplacé par une table d'opération en aluminium.

Elle était à présent vêtue d'un simple bandeau noir qui dissimulait tout juste sa poitrine, et d'une sorte de short noir de la même matière, laissant apparaître ses jambes nues parsemées de bleus.

Le même sorcier à la blouse blanche était penché à quelques mètres d'elle sur une table remplie de fioles et d'ustensiles. Drago pouvait le voir mélanger différentes fioles dans un chaudron. Après quelques minutes, il sortit une autre fiole de sa poche, plus petite que les autres, dont le liquide à l'intérieur avait une couleur rouge sang.

Drago essayait de comprendre quel genre de potion il était en train de concocter, mais il ne pouvait pas apercevoir les étiquettes des fioles.

Le sorcier versa le contenu du chaudron dans un verre et s'approcha d'Hermione.

"Ouvrez la bouche !"

Cette dernière refusa de lui obéir, et il lui lança un sortilège Impérium. Tel un pantin, Hermione avala le verre entièrement. Il lui tendit ensuite la petite fiole, et son contenu rouge se déversa dans la gorge de la Gryffondor.

"Bien, c'est parfait !"

Et sans même lui laisser le temps de prendre conscience de ce qui allait se passer, il pointa sa baguette vers elle, et de la magie Noire s'en dégagea, frappant Hermione en pleine poitrine.

Elle cria tellement fort que le Serpentard sentit des frissons parcourir son échine.

Des runes de couleur noire apparurent sur les bras et le haut de la poitrine de la sorcière. Elles s'incrustaient dans sa chair comme des brûlures. Ses yeux complètement ouverts étaient recouverts d'une pellicule noire, et de fines veines de la même couleur apparurent sur le contour de ses yeux.

Son corps s'était soulevé et flottait désormais à un mètre au-dessus de la table d'opération.

Les cris étaient de plus en plus forts, et Drago avait de plus en plus de mal à se concentrer.

Quand le sorcier brisa enfin le lien de sa baguette avec le corps d'Hermione, ce dernier retomba lourdement sur la table, le choc lui coupant le souffle. Elle ferma les yeux, et quand elle les rouvrit, son visage avait repris son aspect normal. Les runes disparaissaient peu à peu, ne laissant qu'une peau rougie par les brûlures.

Un autre nuage de fumé, un autre souvenir.

Le souvenir ressemblait au précédent, à la seule différence que Drago pouvait constater que l'état d'Hermione s'était gravement détérioré. Il avait du mal à reconnaître la fille qui apparaissait devant lui.

Les runes étaient à présent bien présentes sur son corps, comme si elles étaient gravées dans sa chair. Des larmes coulaient le long de ses joues, et ses yeux étaient injectés de sang tellement elle avait dû pleurer.

Le regard d'Hermione s'écarquilla quand le sorcier fit irruption dans la pièce. Quand il s'approcha d'elle, elle le supplia.

"Non ! Non ! Je vous en supplie ! …Non !"

Un jet de magie Noire sortit de la baguette, et les runes étincelèrent. Les cris d'agonie d'Hermione étaient lourds de douleur. Ils raisonnaient comme un écho dans la pièce. Drago voulait se boucher les oreilles. Il jeta un regard vers la droite aux trois autres à côté de lui, qui semblaient tout aussi mal que lui. Blaise était à deux doigt de s'évanouir.

De tous les souvenirs, celui-ci était de loin le pire selon lui. Il avait détourné le regard à plusieurs reprises, trop difficile de supporter autant de peine, autant de détresse réunies en une seule personne. Ses cris étaient un supplice. Il ne se souvenait pas n'avaliez jamais entendue quelqu'un crier comme ça.

Quand Hermione avait arrêté de crier, elle semblait s'être vidée de toute vie. Ses bras pendaient négligemment le long de son corps, et sa tête était penchée sur le côté, le regard perdu. Une coquille vide, c'était tout ce qu'il restait de la Gryffondor.

Un Mangemort entra dans la pièce, et le sorcier détourna le regard vers l'intrus, énervé.

"Je vous ai déjà dit de ne pas me déranger pendant mes séances !"

"On a besoin de vous en haut."

"Pas maintenant !"

"Cela ne peut pas attendre ! Ça concerne la clé !"

Le sorcier jeta un regard en biais à Hermione, face à un dilemme. Il finit par suivre le Mangemort, abandonnant Hermione seule. On pouvait entendre un sort de verrouillage sur la porte.

Comme si elle venait de prendre conscience de sa solitude, Hermione se releva difficilement en position assise avant de se hisser hors de la table d'opération. Trop faibles, ses jambes ne parvenaient pas à la maintenir, et elle s'écroula au sol. Elle rampa à l'aide de ses dernières forces jusqu'à la table au fond de la pièce où se trouvaient toutes les fioles et les ustensiles.

Elle se mit à chercher frénétiquement, ses gestes étaient brusques et confus. Drago essayait de comprendre ce qu'elle faisait. Il lui avait semblé qu'elle cherchait une arme ou quelque chose pour s'échapper, ou peut-être se défendre.

Son regard s'arrêta sur les fioles, et elle inspecta leur contenu. Drago pouvait voir celles qu'elle avait prises. Il pouvait lire les étiquettes : "Arconite Noire, Venin d'Acromentula, larmes de Sombrales et concentré d'écorce de Mandragore." Tous étaient mortels. Il vit Hermione renverser le contenu de toutes les fioles dans un verre vide et en inspectait le contenu.

Drago était devenu blanc, encore plus pâle que sa peau ne l'était déjà, quand il comprit ce qu'elle comptait faire. Elle ne cherchait pas un moyen de s'échapper ou de se défendre. Elle cherchait un moyen de se tuer. Il la vit porter le verre à ses lèvres et en vider le contenu.

Hermione s'écroula au sol, la main sur sa gorge, de nouvelles larmes sur ses joues. Puis elle se mit à tousser, parsemant le sol immaculé de taches rouges. Elle était en train de se noyer avec son propre sang. La scène qui se jouait devant lui était digne des pires scénarios auxquels il avait pu assister dans les rangs du Seigneur des Ténèbres.

Les yeux de la Gryffondor se fermèrent, et Hermione était morte une deuxième fois.

Un nuage de fumée noire enveloppa Drago et les autres garçons une dernière fois, mais cette fois-ci pour les éjecter de la Pensine.

Blaise s'était précipité vers la cuisine avant de se pencher au-dessus de l'évier et de vomir le contenu de son estomac. Harry avait saisi la chaise à côté de lui et l'avait jetée contre le mur, la faisant retomber dans un fracas sur le sol. Mais c'est Théodore qui parla le premier.

"Merde ! Putain de Granger ! Elle a plus de couilles que tous les Serpentards réunis !"

"Hermione a toujours été la plus forte de tous. Elle encaisse toujours sans se plaindre. Elle ne méritait pas ça ! Personne ne mérite ça !"

"Calme-toi, Potter ! Personne n'a jamais dit le contraire !" rétorqua Théodore.

"Ah ouais ! Je te rappelle qu'il n'y a pas si longtemps, c'était vous qui la traitiez de Sang-de-Bourbe, c'est vous qui lui avez pourri la vie pendant toutes ses années d'études. Alors non ! N'ose même pas me demander de me calmer, Nott ! Ou sinon je te jure que…"

"Que quoi, Potter ? Vas-y, finis ta phrase !"

"Calmez-vous, tous les deux ! Ce n'est pas le moment pour vos conneries !"

Le ton de Drago était suffisamment menaçant pour instaurer un silence dans la pièce. Plus personne n'osait parler. Blaise s'était rapproché un verre d'eau à la main avant de s'asseoir sur le canapé.

"Il faut chercher Hermione… il faut qu'on parle de ce qu'on vient de voir."

"Je vais lui envoyer un parchemin, il faut que je retourne au ministère."

Harry s'approcha du bureau et saisit un parchemin vierge et une plume. Il griffonna quelques mots pour Hermione et ensorcela le parchemin pour qu'il lui parvienne. Puis il disparut derrière le tableau sans un mot de plus pour les autres.

Les trois Serpentard désormais seuls étaient installés dans le petit salon. Drago pouvait voir l'état de stress de Blaise, sa jambe gigotant sans cesse. Assis, à côté, il avait saisi sa jambe et la maintenait fermement pour l'empêcher de bouger.

"Blaise, essaie de te détendre."

"Comment peux-tu me demander de me détendre ? On a vu la même chose, putain ! Comment pouvez-vous être aussi calmes, tous les deux ?"

"Oh, crois-moi, je ne dis rien, mais je suis loin d'être calme. Ces foutus Mangemorts sont pires que nos parents ! Et c'était quoi cette foutue magie !"

"De la magie Noire très sombre. Voldemort l'a créée pendant son ascension au pouvoir. J'en avais entendu parler, mais c'est la première fois que je vois vraiment ce qu'elle représente."

Drago avait répondu à la question de Théo d'une voix sombre et lointaine, comme perdue dans ses pensées. Il se souvenait qu'à l'époque, cette magie était expérimentale, peu de gens étaient au courant, et au dernières nouvelles, seul Voldemort était capable de la maîtriser.

"À votre avis, pourquoi ils font ça ?" demanda Théo. "Je veux dire, pourquoi se donner autant de mal pour injecter autant de magie Noire à l'intérieur de quelqu'un. Et c'était quoi cette fiole rouge que Granger a bue ?"

"Du sang."

Tous les regards se tournèrent vers Hermione, qui se tenait debout dans l'encadrement de l'entrée. Drago pouvait clairement voir à sa posture qu'elle était mal à l'aise. Elle avait le regard fuyant, elle qui ne baissait jamais le regard devant personne. Elle jouait nerveusement avec le médaillon autour de son cou, c'était un détail que Drago avait pris à déchiffrer. Et pour finir, elle maintenait une certaine distance entre eux et elle. Il se demandait depuis quand il avait appris à déchiffrer le comportement de Granger aussi facilement.

Blaise se leva et se jeta littéralement à son cou, l'étouffant dans une étreinte.

"Je suis tellement désolé, Hermione. Je n'avais aucune idée de ce que tu as pu subir. Je savais que c'était horrible, mais j'étais loin de m'imaginer tout ça."

"C'est bon, Blaise, je vais bien, je te remercie, mais ça va maintenant."

Elle mentait, Drago le savait. Personne ne ressort indemne de tels traumatismes. Vivre un cauchemar comme ça vous laisse des traces à vie. En fait, il se demandait même comment elle n'avait pas perdu la raison. Autant de tortures physiques et psychologiques associées à de la magie noire vous changent pour toujours, et

il était très bien placé pour le savoir.

Il avait entendu Hermione crier et pleurer tellement de fois dans son sommeil. Il comprenait mieux maintenant. Tout prenait sens. Ses absences, son regard vide, son comportement.

Une question lui brûlait les lèvres.

"Drago?"

Autant de magie contenue dans un corps n'était pas bon, c'était même très dangereux.

"Drago?"

Il fallait garder cette magie enfouie profondément, la laisser dormir et ne rien risquer qui pourrait la réveiller.

"Allo ! Drago !"

Si la seule façon d'éviter cela était la mort de Granger, il s'occuperait personnellement de la tuer. Il ne pouvait pas prendre le risque qu'une telle magie...

"Putain, Drago !"

Drago releva la tête pour rencontrer un Blaise visiblement très en colère. Apparemment, il attendait quelque chose, mais Drago n'avait rien entendu.

"Quoi??"

"Je te parle depuis tout à l'heure ! À quoi tu penses ? Peut-être que tu pourrais nous partager tes pensées !"

Hermione s'était installée sur le fauteuil vide, et Drago lui lança un regard sombre. Elle se sentait mal. Il y'avait quelque chose qu'il ne disait pas.

"Il faut trouver ce que comptait faire ce médecin avec toute cette magie noire, pourquoi il te l'a injectée... et aussi savoir à qui appartient le sang que tu as bu."

"Je pense savoir à qui il appartient."

Tous les regards étaient désormais tournés vers elle, et elle comprit qu'ils attendaient tous qu'elle continue.

"Je pense qu'il s'agit du sang de la fille cachée de Jedusor. Leta. C'est comme ça qu'elle s'appelle."

"Qu...quoi ?! Tu as dit Jedusor ? Comme Tom Jedusor ? Aka Voldemort ?"

"C'est exactement ça, Nott."

"Putain, mais qui aurait envie de coucher avec Voldy ?!"

Blaise et Drago se lancèrent un regard qui ne passa pas inaperçu aux yeux de Théo, qui ne comprenait rien à leur échanges. C'est Blaise qui prit la parole.

"Un jour, j'ai entendu mes parents discuter de l'obsession malsaine qu'avait Bellatrix envers Voldemort. Beaucoup de Mangemorts prétendaient qu'elle était amoureuse de lui, que c'était pour cette raison qu'elle était autant dévouée à lui."

"Putain, elle est encore plus timbrée que ce que je pensais !" cracha Théo.

"Il y avait une rumeur selon laquelle Voldemort voulait engendrer un héritier pour perpétuer sa lignée et son règne, mais elle n'a jamais été fondée. Il prônait le fait d'être invincible, et confirmer une telle rumeur serait reconnaître qu'il n'était pas sûr lui-même d'être invincible. Cela aurait créé des doutes au sein même de ses rangs. Mais il faut croire que la rumeur était vraie."

Hermione était restée pendue aux lèvres de Drago, écoutant avec une attention particulière tout ce qu'il venait de dire. Elle finit par détourner le regard quand il croisa à nouveau le sien, cette lueur étrange toujours présente.

"Qu'est-ce qui te fait penser que c'est son sang ?"

"Parce que avant de me l'administrer, le médecin s'est fait un malin plaisir à me faire des allusions là-dessus, et ça expliquerait pourquoi je suis incapable de la retrouver."

"Tu es parti à la recherche de la fille cachée de Voldemort ?" Theo était choqué.

"Je n'avais pas le choix. C'était la seule personne à pouvoir m'aider à obtenir certaines réponses. J'ai découvert son existence à l'orphelinat lors de ma deuxième visite quand je suis tombé sur les dossiers de Tom. Mais j'ai perdu sa trace en Bulgarie."

"Comment as-tu fait pour t'échapper de l'asile ?"

C'était la question qu'Hermione redoutait. Quelqu'un allait forcément la poser, et il fallait que ce soit lui.

"Je… hum ! J'ai eu de l'aide. Quelqu'un de l'intérieur. Et avant que tu ne demandes, Malfoy, je ne peux pas vous dire de qui il s'agit."

"Tu veux dire que tu ne veux pas nous révéler cette information ?"

"Je ne peux rien dire ! Même si je le voulais, je ne pourrais pas !"

"Ne te fous pas de ma gueule, Granger ! C'est ridicule ! Pourquoi tu ne pe…"

"J'ai fait un serment inviolable…"

Elle l'avait à peine chuchoté, elle n'était même plus sûre de vraiment l'avoir dit, jusqu'à ce qu'ils la regardent tous incrédules.

"Je ne peux pas le dire, c'est comme ça. J'ai fait le serment de ne jamais révéler l'identité de cette personne."

"Merde… Putain, Granger, je dois avouer que tu ne ressembles en rien à l'idée que je me faisais de toi."

Elle ne savait pas comment elle devait réagir à la réflexion de Théodore. Elle décida de le prendre comme un compliment venant de lui.

"Je crois que l'on devrait tous réfléchir chacun de notre côté et se réunir plus tard pour en parler quand Potter sera de retour."

Voilà comment Drago avait mis fin à la petite réunion et comment ils s'étaient retrouvés seuls tous les deux dans la pièce.

"Quand est-ce que tu as compris, Malfoy ?"

"Compris quoi ?"

"Que j'étais une bombe à retardement."