Entraves
La liberté se définit par chacun d'une façon différente. Harry se pensait libre quand il quittait les murs du domicile de sa famille. C'est pourquoi il avait eu envie de goûter à l'ultime liberté, celle qui l'empêcherait d'être rattrapé par ses entraves.
Cette liberté fut effective peu de temps après la fin de sa quatrième année. Quand alors qu'il était rentré dans sa famille pour les vacances d'été, il s'attela à briser ses chaînes.
Malheureusement pour lui, sa manière de procéder érigea entre lui et les autres sorciers une barrière bien plus difficile encore à abattre.
Un jour noir.
Juillet 1995
C'était une journée habituellement désagréable pour Harry. Dès l'aube, Pétunia l'avait réveillé en fanfare pour qu'il l'aide a préparé tout le nécessaire de la journée. Aujourd'hui et depuis plus d'un mois, la famille Dursley avait organisé une journée dans le plus grand aquarium londonien. Cette journée se devait d'être la plus belle et heureuse pour la petite famille.
Bien-sûr, Harry n'était pas convié à cet événement, mais il avait l'obligation d'aider pour faire en sorte que cette journée soit inoubliable pour ses moldus.
" Harry réveille-toi ! Commanda la mère de famille. Je t'attends en bas dans cinq minutes, pas une de plus.
Pétunia déjà perchée sur ses hauts talons dégringola l'escalier dans un remue-ménage monstre.
L'esprit encore ensommeillé, Harry ouvrit grand les yeux. En dépit du fait qu'il était habitué à un tel réveil et considérant le travail qui l'attendait dès la naissance du jour, tout l'invitait à se recoucher. Malgré cela, il connaissait la sanction prête à être appliquée si il ne se levait pas immédiatement. Par conséquent, il s'efforça de se lever pour aider des personnes qui au fond ne l'aimait pas vraiment, pour entretenir l'illusion qu'une relation quelconque était possible.
Ses pieds à peine eût-ils touchés terre, qu'il se hissa sur ses jambes. Au regard de sa maigre paillasse, il abandonna l'idée de faire son lit. Le fer aux mollets, Harry descendit à son tour les escaliers de la maison encore plongée dans la pénombre. En poussant la porte grinçante de la cuisine, pétunia alerte, se retourna directement sur son neveu. Elle était déjà apprêtée, prête à partir, son but étant d'anticiper le retard de son mari et celui de son fils.
" Je vais préparer les sandwichs, toi, occupe-toi des boissons, nettoie la glacière et mets tout le nécessaire à l'intérieur. Ordonna la femme d'un geste hasardeux de la main.
- Et pourquoi devrais-je faire quelque chose pour vous, bien que je ne vous accompagne pas ? Osa se rebeller Harry droit sur ses jambes.
- Pourquoi? Se figea tante pétunia, par ce que tu dors, tu manges et tu utilises de l'électricité que nous payons ! Il est normal que tu nous aides.
La femme se remit à sa tâche, tandis que harry irrité se mordilla les lèvres.
- Manger est un bien grand mot, dormir en est un aussi quand on voit le lit dans lequel je dors il est aussi dur que le sol. Et pour ce qui est de l'électricité vous l'utilisez au moins autant que moi, voir plus. Je prends ma douche dans le noir, la lumière dans ma chambre ne fonctionne pas et ne parlons pas des toilettes !
Le jeune homme fusilla celle qu'il aurait défini de vieille sorcière malgré ses airs de pin-up délicate.
- Petit ingrat, tu veux que je réveille l'oncle Vernon? Menaça Pétunia toujours dans sa tâche. Je suis sûr qu'il saura te raisonner."
Harry se mordilla de nouveau les lèvres à sang, a l'évocation de son oncle. La tante pétunia se réfugiait toujours derrière lui pour effrayer le sorcier. Protégé par l'interdiction d'utiliser la magie, l'homme n'avait pas peur de Harry. Vernon se sentait plus fort et supérieur face au garçon contrairement aux autres membres de la famille Dursley.
Le sorcier s'exécuta à remplir la glacière, il piocha dans les nombreux tiroirs de l'énorme commode du salon et en ressortit le nécessaire de pique-nique. Parallèlement, la mâchoire serrée il peina à retenir la boule de frustration dans son estomac. Son absence faisait largement partie des mœurs de sa famille, créant un poids supplémentaire sur ses épaules. Le sentiment d'être relayé au rang d'elfe de maison avait la fâcheuse tendance à agacer le sorcier. En ce début de journée, Harry ne parvenait déjà plus à réfréner l'effervescence qui menaçait ses sens d'exploser.
Harry Clôtura rapidement sa tâche, veillant à mettre toutes les boissons dont raffolait la famille dans le contenant bleu. Par crainte de se retrouver de nouveau punis, Harry tentait de mettre toutes les chances de son côté pour ne pas subir le courroux moldus. Tandis qu'il s'éternisait, Dudley descendit les escaliers. Le pas lourd, Harry se dépêcha de fermer la glacière et de retourner dans la cuisine. Il espéra obtenir une seconde tâche pour lui éviter de croiser Dudley, mais la tante Pétunia avait déjà quitté la pièce sûrement pour réveiller son mari.
Le fils Dursley entrant dans la cuisine, poussa sur son chemin Harry et ouvrit le frigidaire.
" Barre-toi minus, si tu ne veux pas finir la tête dans les toilettes tu ferais mieux de vite déguerpir. Mon père arrive, maman est partie le réveiller et il ne va pas apprécier en passant devant ta chambre le bordel que j'y ai mis.
Dudley sortie de la cuisine, bousculant à nouveau intentionnellement Harry.
- Tu ne perds rien pour attendre. Bougonna le survivant.
Il voulut ajouter une insulte, mais la garda dans sa gorge. Comme si Dudley l'avait entendu, l'adolescent se retourna sur sa victime.
- Vauriens, rachitique et minable. Ajouta Dudley un rire moqueur sur les lèvres. Tu n'as rien ici, tu n'auras jamais rien ici.
Harry serra ses poings, il rêva de démolir le visage du garçon face à lui. Dès le début de la journée, tout devait toujours tourner autour de sa condition. La strie de sa mâchoire s'accentua, mais il resta le plus calme possible. Il se devait de ne pas céder à la provocation, pas maintenant.
Un hurlement de cochon que l'on égorge résonna dans toute la maison. L'oncle Vernon venait de découvrir l'état du mobilier dans lequel Dudley l'y avait laissé.
- Harry ! Viens immédiatement ici !
Sous le regard moqueur de son cousin, le survivant monta doucement à l'étage, sachant pertinemment la punition qu'il allait obtenir.
Le sorcier arriva face à son oncle, son visage rouge de colère contrastait parfaitement avec son pyjama bleu rayé blanc. Il serra les dents en voyant Harry devant lui, le visage tourné en direction du sol.
- Dis-moi que tu comprends quand je t'explique les choses Harry. Nous t'avons offert cette chambre, car Dudley ne pouvait plus y dormir, nous t'offrons la possibilité d'avoir une grande chambre avec plus de meuble, un bureau et tout le confort qu'il t'est nécessaire. Explique-moi, pourquoi ne ranges-tu rien? Pourquoi n'as-tu aucun respect pour ce que nous t'offrons gracieusement? Je suis extrêmement en colère Harry et ma patience a déjà atteint son maximum ce matin. Donne-moi une bonne raison de ne pas t'enfermer dans ton placard toute la journée ?
À quoi bon dénoncer Dursley pensait le survivant, jamais l'oncle Vernon n'accepterait que la faute soit celle de son fils chéri. Toute justification étant de toute évidence vouée à l'échec.
- Parce que ça changerait quelque chose le fait que je vous réponde? Mettez-moi une gifle, criez-moi dessus et t'en qu'à faire, faites-vous plaisirs et emprisonnez-moi dans le garage par quarante degrés. Pour ce que ça aurait changé.
La voix traînante, mais accusatrice de Harry fit virer le père de famille au rouge vif.
- Très bien, si tu le prends ainsi jeune homme. Je comptais t'enfermer sous l'escalier pour t'éviter de mourir de chaud et je comptais aussi te laisser de quoi manger pour t'épargner l'évanouissement. Tu perdras peut-être ce petit ton accusateur quand tu auras reçu une correction adaptée.
L'homme empoigna son bras, il traîna Harry dans les escaliers. Le sorcier tenta de se défaire de l'emprise, mais sans magie, c'était inutile.
- Lâchez-moi !
Vernon ouvrit le garage, aussitôt Harry bousculer à l'intérieur, une gifle marbra immédiatement sa joue. Par réflexe, le sorcier protégea son visage dans sa chute.
- J'ai entendu tes propos ce matin, si tu n'es pas satisfait ici, tu n'as qu'à partir personne ne te retiens.
- La ferme ! N'espère pas que je m'excuse pour mes paroles, espèce de vieil homme sénile, égoïste et ennuyeux.
Une deuxième gifle se passa sur son visage, sa paire de lunettes glissa de son nez et se heurta au sol.
- Quand je pense que nous t'avons accepté dans notre foyer, que nous t'avons offert le gîte et le couvert, protégé du froid et de la chaleur. Tu es un gamin dès plus incommodant, irrespectueux et inutile. Cracha le père de famille giflant une troisième fois l'adolescent.
Vernon attrapa la chaîne dont-il avait l'habitude de se servir pour punir Harry d'une main. De son autre main, il agrippa le poignet du garçon qui essaya d'y échapper lui assénant des coups de pieds sans résultat.
- Non ! Laissez-moi partir !
Ignorant les supplications de Harry, Vernon referma le verrou sur son poignet. Il attrapa ensuite le visage moite de sueur et rougit par les gifles du garçon.
- J'espère que tu retiendras la leçon ainsi."
Avant de tourner les talons, Vernon gifla une dernière fois Harry. Ce dernier coup sembla alléger les maux de l'homme une bonne foi pour tout et ce fut le sourire aux lèvres qu'il répartit à l'intérieur de la maison.
Le sorcier, assommé par les évènements , eut du mal à garder son esprit à la surface. Il baissa sa garde mentale momentanément, laissant au plus intéressé le loisir de l'attaquer et plongée dans ses pensées les plus intimes.
