Est-ce que je vais débarquer comme une fleur en proclamant fièrement que ce chapitre est finalement terminé ?

Pas du tout. En vrai, j'ai trop honte de moi d'avoir mis si longtemps à le sortir -;

Je n'ai même pas de justification pertinente, c'est juste que j'ai fait passer les événements balisés par le temps en priorité, comme le Sibling May ou les événements de printemps. Et encore. J'ai aussi écrit des textes largement reportables.

Sache donc, chère Misty, que je suis infiniment désolée. Merci pour ta patience !

J'espère que cet ajout te plaira quand même ! Que ces quatre petits trésors choupis seront toujours aussi choupis et, qui sait ? que ce chapitre te surprendra peut-être.


« Le coffre ne peut pas être ouvert comme ça, commença Makuba avant même que les faux agents puissent répondre à cette barbante question. Qu'est-ce que tu fais ? »

Joey l'avait attrapé par le revers de sa veste de costume et tiré derrière lui.

« Ne pointe pas cette arme sur n'importe qui, espèce de crétin ! se rebella-t-il à l'attention des deux imposteurs. Tu sais que ça blesse, ces trucs-là ?

-Ça tue, même, rétorqua l'homme froidement. Mais vous vous en sortirez si vous faites ce qu'on vous dit. Qu'est-ce que t'as dit sur le coffre, le gosse ?

-Il ne s'ouvrira pas comme ça, répéta Makuba avec un reniflement blasé. Ce n'est pas un coffre-fort ordinaire. Mon frère est très attaché aux Duels de monstres. Je suppose que vous le savez. Il faut gagner contre l'un des ordis pour l'ouvrir.

-Alors tu vas t'y mettre tout de suite ! lui ordonna l'autre homme, celui qui ne tenait pas le pistolet. La matière grise ne se partage pas toujours, mais j'imagine qu'entre frangins, vous devez au moins avoir la même sensibilité aux jeux. Allez, viens par ici ! »

Il fit un pas en avant pour attraper l'adolescent par l'épaule, sûrement d'une façon très peu délicate, mais Joey recula d'un pas lui aussi et continua d'entrainer Makuba avec lui.

« Hé ! Ne l'approche pas ! ordonna-t-il. Tu savais que j'étais arrivé presque troisième au tournoi de Bataille Ville d'il y a trois ans ? Je pense que je suis ton homme !

-Heu… Joey ? Tu sais que c'est un peu grave comme situation ? plaça son ami, les yeux ronds. Ce n'est pas vraiment le moment de te vanter.

-Je ne me vante pas, je dis la vérité. Il est exclu que je laisse ces loubards t'approcher et je peux ouvrir ce coffre-fort, j'en suis sûr. Ils ne plaisantent pas.

-T'as intérêt à y arriver et au pire j'imagine que le gamin doit valoir son pesant de cacahuètes, s'impatienta le preneur d'otages. Contrairement à toi… »

Leurs visages n'étaient pas couverts. Ils se moquaient donc que leurs deux cibles les impriment dans leur mémoire et ça pouvait être une très mauvaise chose. Ça pouvait vouloir dire qu'ils allaient les tuer une fois leur méfait accompli.

Pourtant, Makuba n'y croyait pas trop. Ils volaient de l'argent et ils n'auraient aucun problème à disparaître dans la nature avec un tel butin une fois leur méfait accompli, surtout s'ils trouvaient à bien le placer. Non, s'ils ne se sentaient pas en danger, ils ne leur feraient probablement rien…

Le problème, c'était que la situation pouvait dégénérer très rapidement. Il suffisait qu'un membre de l'équipe de sécurité revienne chercher des affaires, que quelqu'un frappe à la porte, qu'une secrétaire ait l'idée de venir lui souhaiter joyeux Noël… même que Seto lui passe un coup de fil. Ils pourraient se sentir menacés par n'importe quoi et l'histoire risquait de se transformer en prise d'otage, dans l'un des meilleurs cas. Et dans le pire…

Ainsi, l'adolescent ne savait pas s'il allait activer le bouton d'alerte qui se trouvait derrière une étagère et qui communiquait directement avec le bureau des vigiles, à l'entrée. Il n'était même pas sûr d'avoir encore confiance en ses employés, avec ce qui était en train de se passer, et le moindre remue-ménage était susceptible de leur coûter la vie, à Joey et à lui.

Son ami avait pris place devant l'impressionnant dispositif qui entourait le coffre-fort et qui était maintenant déplié dans l'attente du Duel. Le jeune homme n'avait même pas besoin de son disque de Duel, il y avait un boîtier de commande tactile devant lui auquel il ne manquait que des ordres pour s'activer.

Nerveusement, Joey tapota sur les rebords de l'écran mais finit par redresser la tête, déterminé sous ses cheveux blonds.

« Okay, c'est parti ! s'exclama-t-il avec un peu plus d'enthousiasme que ce que la situation exigeait. Makuba, reste près de moi.

-Je vais essayer, mais j'ai comme l'impression que ces gens ont d'autres plans en tête, soupira son ami, déjà découragé par la situation, comme tout habitué des kidnappings. »

Et, en effet, l'un des voleurs profita d'un moment durant lequel le Duelliste était trop absorbé par son difficile combat pour attraper l'adolescent par le bras. Makuba ne pouvait plus du tout activer le bouton d'appel d'urgence, maintenant. À vrai dire, il ne savait pas ce qu'il pouvait faire tout court.

La situation était aux mains de Joey. Si son frère avait été là, il aurait été capable de bouter ces malfaiteurs hors d'ici. Crispé, énervé par la situation, déprimé, l'adolescent en vint même à se demander si même Sérénity, qui pourtant n'avait jamais eu l'habitude des situations de ce genre, n'aurait pas été d'une plus grande aide que lui.

wowowowowowow

Sérénity ne s'était pas demandé pourquoi son frère prenait si longtemps. Il était bavard, extraverti, curieux et il devait sûrement adorer être dans un endroit qui était si important pour Kaiba sans que le Duelliste ne puisse rien lui dire. Il devait essayer de persuader Makuba de le laisser fouiller dans une partie des tiroirs.

Le sourire aux lèvres, elle se dit qu'elle allait peut-être pouvoir sauver le jeune vice-PDG de cette gentille mais fatigante insistance, alors qu'elle avait juste besoin que Joey lui donne la clé de son casier pour récupérer son manteau. Elle mourait de froid. Cependant, quand elle parvint devant la porte, le frisson qui lui parcourut l'échine était d'une toute autre nature et bien pire.

« Je trouve que tu n'y mets pas assez d'ardeur ! lança une voix. Je croyais que tu étais une étoile montante du Duel ? Est-ce que tu n'essaierais pas de gagner du temps en espérant que Kaiba reviendra bientôt ? Pour sauver le Noël de tous ces orphelins ? Qu'est-ce que c'est kitsch !

-Je suis déjà là, observa celui qui était manifestement Makuba, d'une voix sarcastique. Aïe !

-Hé ! Laisse-le tranquille ! s'indigna le ton enflammé, réconfortant, du grand frère de Sérénity. Si tu crois que c'est facile ! Engagez un hacker la prochaine fois, pour intercepter l'argent avant qu'il soit mis en sécurité.

-Joey, ne leur donne pas d'idées, s'il te plaît. »

Des bruits électronique se mirent à retentir de l'autre côté de la porte. Sérénity s'était déjà plaquée d'instinct contre le mur, effrayée par ces paroles pleines de tension, mais crut défaillir lorsque l'une des voix inconnues reprit :

« Ça dure plus longtemps que je le pensais. Va jeter un œil aux caméras ! Je ne tiens pas à ce que quelqu'un vienne frapper à la porte pour chercher le gamin ou récupérer un papier à la noix. »

La jeune fille poussa un couinement de peur. Elle n'avait aucune idée du champ balayé exactement par le système de surveillance et elle avait bien conscience que, de toute façon, il ne valait mieux pas que les cambrioleurs la voient trainer dans le coin. Vite, elle regarda autour d'elle et aperçut une bouche d'aération.

Une bouche d'aération… Qu'est-ce que c'était cliché ! Mais Sérénity ne savait pas de combien de temps elle disposait et son frère lui avait appris à être débrouillarde, même si l'ardeur et l'esprit d'initiative étaient loin d'être tout le temps son fort. Elle prit donc appui sur un chariot de ménage qui avait été abandonné là et se hissa comme elle put, poussée par l'adrénaline, s'écorchant les genoux et les coudes au passage, à l'intérieur du conduit étroit.

Elle n'attendit même pas de savoir si les deux malfaiteurs l'avaient vue et commença à ramper au cœur du métal froid et sombre, se demandant comment elle allait bien pouvoir faire pour les aider ! Il fallait qu'elle appelle la police. Ou qu'elle prévienne quelqu'un au sein du magasin pour qu'il prévienne les secours.

Quoi que… et si d'autres employés étaient complices de cette ignominie ? La jeune fille ne savait pas exactement comment son frère et Makuba s'étaient retrouvés dans cette situation mais il ne paraissait pas impossible que ce soit l'initiative de quelque travailleur jaloux, avare ou opportuniste.

Ses jambes se mirent à trembler. Déjà, ces conduits d'aération étaient bas, étroits, sombres et lui donnaient une peur terrible de ne jamais réussir à en ressortir. Ensuite, elle était terrifiée d'imaginer ce dont étaient incapables des bandits qui cambriolaient un coffre-fort. Qu'est-ce qu'ils étaient en train de faire à son frère ? Et à Makuba ?

Des points noirs commencèrent à danser devant les yeux de Sérénity, recroquevillée contre l'une des parois de l'aération. Ses oreilles sifflaient. Elle allait peut-être s'évanouir, il fallait qu'elle reprenne son calme ! La jeune fille se força à respirer calmement et ferma les yeux. Elle avait une petite habitude de l'obscurité depuis le temps où sa vue était devenue si basse qu'elle ne voyait presque rien. Et elle avait dû garder des bandages sur les yeux pendant deux jours. Ce n'était donc pas ça qui allait l'effrayer.

Elle devait trouver une sortie à ce labyrinthe de tôle. Une fois que ce serait fait, elle pourrait prévenir quelqu'un de ce qui était en train de se jouer. Avec une inspiration courageuse, Sérénity se remit en route. Prévenir qui ? Pas les employés du magasin, elle en était persuadée maintenant. La police ? Et si jamais les malfaiteurs paniquaient en les voyant arriver ? S'ils étaient de mèche avec d'autres membres du staff de Kaiba, ils pourraient même être prévenus en avance et qui sait alors ce qu'ils feraient ?

Par contre, elle pouvait peut-être aller chercher Seto. Elle ne le connaissait pas très bien, se contentant d'écouter Joey se plaindre de lui sans cesse (d'une oreille parfois distraite, elle l'aimait vraiment mais il pouvait être tellement en boucle, parfois…) et n'appréciant pas trop les moments où il se permettait de le rabaisser. Mais elle admirait sa détermination, sa force de frappe et elle était touchée par le soin que Makuba faisait de lui. Il pourrait les secourir, c'était sûr. En tout cas, c'était la seule chose à laquelle elle devait penser maintenant.

Où avait-il dit qu'il se rendait, déjà ? À une réunion qui se tenait dans les locaux d'une entreprise portant le nom de l'Elfe Mystique. C'était une carte qui avait déjà sauvé Joey lorsque les Cinq Grands l'avaient attaqué à l'aide d'un dragon à cinq têtes, dans l'un des mondes virtuels de Kaiba. Il le lui avait raconté. Alors elle avait précieusement gravé ce nom dans son cœur.

wowowowowowow

« Mais je vous assure qu'il s'agit d'une extrême urgence ! gémit Sérénity en s'agrippant à deux mains au rebord du comptoir. Je dois voir Monsieur Kaiba immédiatement !

-Je vous le répète, Mademoiselle, Monsieur Kaiba est en réunion pour le moment, lui répéta patiemment la fille de l'accueil. Il ne doit pas être dérangé pour le moment. »

Ses cheveux bruns étaient attachés en deux macarons sur chaque côté de sa tête. Ils étaient si impeccables que Sérénity avait presque envie de battre en retraite pour ne pas risquer de la chiffonner. Mais elle ne pouvait pas, elle ne s'était pas cassé le dos dans ces conduits d'aération et tordu la cheville en sautant au sol pour rien.

« Il en va de la sécurité de Makuba ! s'exclama-t-elle, poussée par une inspiration soudaine. Vous devez me croire ! »

L'employée de l'Elfe Myst. Distribution parut tentée de la refuser une énième fois mais se reprit et glissa un regard vers sa collègue blonde à tresses, au bureau d'à côté.

On ne plaisantait pas avec la sécurité de Monsieur Makuba. Si jamais il lui arrivait quelque chose et que son frère n'avait pas été prévenu, c'était l'ensemble de leur société qui en pâtirait. À titre personnel.

« Je crois qu'on devrait peut-être…, suggéra-t-elle à l'autre en lui montrant l'étage supérieur du pouce. »

La fille hocha la tête. C'était sans doute une raison suffisante pour que le patron de la Kaiba Corp. interrompe sa réunion.

Quand Kaiba se présenta de nouveau devant Sérénity, il paraissait fortement ennuyé. Comme d'habitude, il ne laissa pas le temps à son interlocutrice de prononcer une parole et lança, son regard de glace fiché dans le sien :

« Qu'est-ce qui t'arrive, Wheeler ? Cette pauvre fille de l'accueil est venue me dire en tremblant que tu voulais me parler de mon frère. Si tu as envie de devenir copine avec lui, je ne vois pas en quoi ça me reg…

-Kaiba, mon frère et Makuba sont en danger ! s'exclama la jeune fille sans se soucier d'interrompre cet homme tellement intimidant. Il y a des gens dans ton bureau… ou ta chambre forte, je ne sais pas très bien… ils voulaient voler l'argent amassé ce soir pour les orphelins et ils font pression sur Joey et Makuba pour l'avoir ! J'ai peur qu'ils n'en viennent à quelque chose de terrible s'ils ne répondent pas à leurs attentes.

-N'en dis pas plus, la coupa Kaiba, dont le regard s'était assombri d'un coup. Personne n'a le droit de s'en prendre à mon frère. Je vais y aller et leur régler leur compte ! »