CHAPITRE V (part. 1) :
- Je vous retrouve chez toi, aboya Paul une fois Bella installée sur le dos de Jacob.
Il lança un dernier regard à son ami, lui ordonnant de l'emmener le plus rapidement possible loin d'ici. Sans attendre son reste, le loup brun détala à travers la forêt, la jeune femme cramponnée aux poils de son dos. Jacob pouvait sentir qu'elle pleurait et il se fustigea d'avoir été suffisamment idiot pour céder à ses suppliques.
Voyant que les esprits commençaient à s'échauffer – et que Paul ne parvenait plus à se contrôler – Sam avait coupé court à la rencontre, hurlant à sa meute de déguerpir avant que quelqu'un ne fasse une bêtise. Jacob savait qu'il aurait droit à une leçon digne de ce nom plus tard, il préféra donc partir, ne voulant pas que Bella soit blessée d'avantage.
Jacob l'adorait et il était incapable de lui résister. Dès l'enfance, déjà, c'était elle qui menait la danse. Ses grands yeux chocolats étaient un puit sans fond, dans lequel le jeune Quileute se noyait sans cesse. Quand elle était revenue vivre chez son père, l'année précédente, il avait vainement cru qu'ils pourraient rattraper le temps perdu et redevenir amis, comme avant. Ce fut sans compter les Cullen, son histoire catastrophique avec Edward et le fait qu'il était devenu un loup garou entre temps.
Sa colère augmenta et Jacob se mit à courir plus vite. Les doigts de Bella tiraient sur ses poils pour rester accrochée à son dos. Il avait cru pendant longtemps s'être imprégné d'elle, ce qui aurait expliqué leur alchimie et ce besoin incompréhensible de la protéger. Mais ses sentiments n'étaient rien en comparaison de ceux qu'il avait vu dans l'esprit de Paul, et il lui faudrait maintenant céder la place à celui qui lui était destiné.
Le loup brun souffla en voyant la lumière du porche allumée. Billy devait l'attendre pour avoir des nouvelles, et il ne se sentait pas de lui raconter comment il avait faillit mettre en péril l'équilibre de la tribu par pure bêtise. Ce n'était pas digne d'un futur chef de meute, et encore moins d'un Black.
Jacob ralenti l'allure, s'avança vers la grange pour y déposer Bella et fut surpris de voir Paul en sortir. Il avait déjà enfilé un jean et des chaussures, et était en train de baisser son t-shirt tout en marchant vers eux. Le garçon était rapide, encore plus quand il s'agissait de Bella, apparemment. Jacob s'allongea pour faire descendre la jeune femme qui, une fois au sol, s'essuya les joues du revers de la main et lui sourit de manière peu convaincante. Il ronronna en collant son museau contre sa paume, s'excusant platement bien qu'elle ne puisse pas l'entendre. Voyant qu'il hésitait à les laisser seuls, Bella soupira.
- Ça va aller Jake, dit-elle en lui caressant la tête.
- Oui Jake, t'en a assez fait pour aujourd'hui, cracha Paul en derrière eux.
Bella le fusilla du regard et le loup s'écarta pour rejoindre la maison dans un couinement penaud. Elle secoua la tête et coinça ses cheveux derrière ses oreilles en allant s'asseoir. Paul s'adossa au mur à côté d'elle et ils ne dirent rien pendant quelques minutes, essayant de digérer tous les deux ce qu'il venait de se passer.
Il l'observa à la dérobée, attendant qu'elle bouge, mais elle se contenta de fixer le sol de manière vide. Il pouvait deviner que ses méninges s'agitaient dans tous les sens mais il n'osa pas poser de questions, de peur que ses réponses n'aggravent la situation.
Paul s'apprêtait à appeler une ambulance face au mutisme de Bella, quand Jacob réapparut, lui aussi vêtu d'un jean et d'un t-shirt. Elle leva les yeux vers lui, le regard brillant d'une étincelle qu'il ne lui connaissait pas.
- Je crois que j'ai besoin d'un verre, finit-elle par lâcher à la surprise générale.
Incrédule, Jacob s'agenouilla devant elle, prenant ses mains entre les siennes.
- Bella, je pense que tu devrais plutôt aller te reposer... La journée à été longue et tu ne sais plus ce que tu dis. Viens, je te ramène.
Il se redressa, tenant toujours ses mains dans les siennes et elle se dégagea férocement.
- Ne me dis pas ce que je dois faire.
Bella s'était levée et contournait Jacob pour aller récupérer ses affaires qui trainaient dans un coin du garage. Il tenta de la raisonner, sachant pertinemment qu'une fois qu'elle avait une idée en tête, c'était peine perdue pour lui faire changer d'avis. Elle l'ignora royalement en enfilant son manteau, bien déterminée à oublier cette journée catastrophique en faisant ce que toute personne de son âge ferait.
A côté d'eux, Paul se contentait de sourire, visiblement très amusé par la situation. Il déchanta néanmoins rapidement lorsque Bella se planta devant lui. Elle le menaça d'un doigt tendu, et il se mordit la joue pour ne pas rire.
- Toi, pas de commentaire.
Il leva les paumes en l'air en signe de reddition, un rire lui échappant malgré tout. Elle grommela et décida de l'ignorer aussi, ouvrant la portière conducteur de sa camionnette. Les garçons échangèrent un regard préoccupé lorsqu'elle mis le contact, aucun d'eux ne voulant la laisser partir toute seule. Jacob se gratta la nuque nerveusement et leva son visage vers le plafond en soupirant, décidément, ce n'était vraiment pas sa journée.
- Pousse toi, je vais conduire, râla soudainement Paul.
Il s'était glissé derrière le volant, Bella le regardant avec surprise. Jacob hésita : il n'avait aucune envie de laisser Paul – l'homme le plus instable, dragueur, buveur, et violent qu'il connaisse – avec cette fille si fragile à qui il tenait tant. Il serra les poings et s'avoua finalement vaincu si les ancêtres avaient pris cette décision, ce devait être pour une bonne raison. Il n'avait pas le choix. Plus vite il se rendait à l'évidence qu'il ne serait jamais l'amant de Bella, plus vite il passerait à autre chose. S'il l'aimait vraiment, il pourrait comprendre.
- Je compte sur toi pour ne pas bousiller mon travail, cria-t-il à la camionnette qui s'éloignait.
Paul baissa la vitre et lui tendit son majeur. Jacob sourit et se dirigea vers chez lui, prêt à affronter les foudres de son père.
Bella n'avait pas l'air d'avoir compris le sous-entendu de son ami et continuait de fixer la route, songeuse. Elle aurait préféré sortir seule, se retrouver avec elle-même pendant le temps d'une soirée pour remettre de l'ordre dans son esprit. Mais cela paraissait impossible ces derniers temps.
- Alors ? On va où ? Demanda Paul en la regardant du coin de l'oeil.
- Je n'ai pas besoin de chaperon, répondit-elle, acerbe.
Il haussa les épaules et son sourire en coin s'élargit. Bella croisa les bras sur sa poitrine en marmonnant tout un tas de commentaires peu agréables sur sa personne sans le regarder. Ses cheveux étaient ébouriffés à cause de la course folle de Jacob, ses joues rouges et ses yeux nourrit par la colère et la frustration. Paul la trouva encore plus belle à cet instant, et il inspira profondément pour ne pas arrêter la voiture sur le bas côté et l'embrasser.
Il tenta de se ressaisir en se redressant sur son siège. L'atmosphère dans l'habitacle était un mélange complexe d'émotions et il ne voulait pas risquer de tout faire foirer.
- Je dirais pas non à une bière aussi, finit-il par lâcher. Et... Tu as besoin d'explications.
Bella fronça les sourcils en l'observant, la colère ayant laissé place à l'interrogation. Paul resserra son emprise autour du volant sous l'apréhension, la jointure de ses doigts devenant blanche. Elle avala péniblement sa salive et hocha la tête. Ils n'avaient pas besoin d'en dire plus pour se comprendre.
Quelques secondes plus tard, dans un énième crachotement, Paul gara la voiture devant un bar. L'enseigne lumineuse indiquait Joe's Tavern, et les quelques personnes qui fumaient une cigarette sur le trottoir leur jetèrent un regard de biais. Bella réajusta sa chemise et son sac à main, se détacha et sorti en claquant la portière. S'il pensait que l'amener dans un pub mal famé allait lui faire faire demi tour, il se fourrait le doigt dans l'oeil jusqu'au coude.
Il poussa un soupire et s'extirpa de l'habitacle en passant une main dans ses cheveux. Paul l'avait conduite dans l'un des troquets qu'il squattait pendant un temps, pensant naïvement que l'ambiance lui ferait changer d'avis - de la bière pas chère, de la musique trop forte et des hommes prêts à se battre pour un regard de travers, ce n'était définitivement pas le style de Bella. C'était sans compter sur l'entêtement de la jeune femme. Elle n'en était pas à ses premiers monstres et ce n'était pas quelques alcooliques et autres lourdauds qui allait lui faire peur.
Elle ignora les regards et les sifflements qui accompagnèrent son entrée et s'avança jusqu'au comptoir. Derrière elle, Paul serrait les dents. Finalement, c'était peut-être lui qui ne devrait pas être là. Un grognement sourd et menaçant s'échappa de sa cage thoracique lorsqu'un homme tenta de lui mettre une main aux fesses, la soirée allait être longue.
Sans prêter plus d'attention à son accompagnateur, Bella fit signe à l'un des barmen qui se pencha vers elle, lui demandant ce qu'elle voulait boire en criant. Décontenancée, parce qu'elle n'avait pas anticipé cette partie de la soirée, Bella hésita. Elle bafouilla en coinçant ses cheveux derrière ses oreilles et le barman s'éloigna d'elle en pestant sur les clients qui lui faisaient perdre son temps.
Paul soupira et s'adossa au comptoir en croisant les bras. Les yeux rivés sur ses mains, Bella jouait avec l'une de ses bagues, les sourcils froncés de dépit. Il eut un sourire attendri et lui donna un coup de coude. Lorsqu'elle releva la tête, il lui fit un clin d'oeil.
- Prends en de la graine, jeune padawan.
Une étincelle de malice dans les yeux, Paul se tourna et glissa deux doigts entre ses lèvres pour siffler le serveur qui revint vers eux en jetant un regard méprisant à Bella.
- On veut deux pintes, ordonna-t-il.
L'homme derrière le bar hocha la tête et lança un « bah c'était pas compliqué » à Bella en se retournant. En effet, il n'y avait rien de plus simple. La jeune femme se ratatina un peu plus sur elle même, piteuse. Elle soupira mais son souffle se bloqua dans sa gorge quand elle vit Paul tendre le bras pour attraper une bouteille derrière le comptoir.
- Ça va pas qu'est-ce que...
Il posa un doigt sur sa bouche et glissa la bouteille de téquila sous son blouson. Surprise par cette proximité soudaine, Bella se figea. Elle cligna des yeux à vive allure et jura qu'il en avait profité pour caresser ses lèvres. Il l'ignora, paya pour les bières et se dirigea vers une table de libre au fond de la salle, le tout sans se défaire de son sourire.
Elle s'assit en face de lui, se penchant en avant pour s'assurer que personne ne pouvait les entendre.
- Tu-tu as volé cette bouteille ! Cria-t-elle en chuchotant.
Paul éclata de rire et elle le fusilla du regard.
- Ce mec est un connard, n'en fait pas une tragédie.
Il déposa la bouteille volée sur la table, l'ouvrit et la lui tendit. Elle secoua vivement la tête de gauche à droite et préféra boire une petite gorgée de bière. Paul souffla et posa son coude sur la table en se penchant vers elle. Son sourire avait disparu et ses yeux étaient redevenus sérieux.
- Ecoute princesse, je... J'ai des choses à te dire et je pense que tu auras besoin de ça.
Il poussa de nouveau la téquila vers elle. Bella plongea ses yeux dans les siens, les battements de son cœur s'accélérant subtilement.
- Fais moi confiance.
Il se redressa, termina son verre d'une grande gorgée et lui prit la bière qu'elle tenait. Elle ouvrit puis referma la bouche silencieusement, comprenant enfin que les deux pintes étaient pour lui. Bella prit une profonde inspiration et releva les épaules. Après tout, qu'est-ce qu'elle risquait ? La journée avait été longue et éreintante, tout ce qu'elle voulait c'était oublier. Elle n'était pas une petite chose fragile, elle était maîtresse de son destin et prenait des décisions pour elle même.
D'une main peu assurée, Bella porta le goulot à sa bouche et bu une infime gorgée de téquila. Le liquide glissa dans sa gorge, brûlant sa trachée et tombant dans son estomac vide, alors qu'elle essayait d'avaler sa salive. Elle toussa en cachant sa bouche de sa main, les larmes lui montèrent aux yeux et une grimace de dégoût déforma son visage .
- C'est répugnant, croassa-t-elle en essayant de retrouver sa respiration.
- Ouais, je sais. Mais ça aide.
Paul lui tendit sa pinte, histoire qu'elle puisse au moins se rincer la bouche, et elle accepta avant de reprendre une rasade de téquila. La deuxième gorgée fut moins terrible et plus facile à avaler, ce qui rassura Bella pour la suite. Elle sourit timidement à Paul qui, face à elle, semblait dans son élément.
Avachi sur sa chaise, il la regardait avec ce qui lui parut être des yeux tendres et doux. Au moins, il ne la jugeait pas. Il ne la traitait pas comme une enfant non plus et, malgré ses sautes d'humeur qu'elle ne comprenait pas, il était gentil avec elle.
Dans un soupire, elle admit que la compagnie de Paul Lahote n'était finalement pas désagréable. Ils burent en silence pendant un temps, Bella se détendant au fur et à mesure que l'alcool faisait effet. Elle finit par enlever son manteau pour le poser sur la chaise à côté d'elle, et plongea ses yeux dans ceux de Paul, à présent sérieuse.
- Je t'écoute, déclara-t-elle avant de porter la téquila à ses lèvres.
Paul l'observa en retour, puis s'appuya un peu plus contre le dossier de sa chaise en soupirant. Par où commencer ? Il se gratta l'arrière du crâne, soudainement très mal à l'aise, et garda le silence quelques minutes. Face à lui, Bella patienta docilement.
- Les sangsues sont revenues, finit-il par lâcher.
Elle hocha la tête et commença à gratter nerveusement l'étiquette de la bouteille. Des dizaines de questions lui brûlaient les lèvres : était-ce pour elle ? Venaient-ils enfin la chercher ? Un maigre espoir commença à naître dans sa poitrine, quand il la coupa.
- Non. S'ils sont là c'est pour leur nouvelle copine.
Outch.
Paul pu lire la déception sur son visage – qu'elle tenta de cacher en buvant une rasade d'alcool – et décida qu'il valait mieux être direct. La conversation avait déjà assez duré, il ne voulait pas la torturer d'avantage.
- Le docteur et sa femme l'ont trouvé pendant un de leur voyage en Europe le mois dernier. Elle serait à la fois sangsue et louve. Vu son odeur, je ne pense pas qu'ils nous mentent. Mais bref... Ils sont revenus pour tenter d'avoir des réponses, comme si c'était dans leur devoir d'aider la veuve et l'orphelin alors qu'ils t'ont laissé quasiment crever dans les bois.
Une vague de colère le traversa, et il héla un serveur pour avoir une nouvelle bière. Bella, elle, n'osait plus bouger. Partagée entre l'infinie tristesse face à ce souvenir atroce, et la rage qui grandissait en elle, elle préféra garder le silence pour éviter de poser des questions dont elle ne voulait pas connaître la réponse.
Paul paya le serveur, et passa une main dans ses cheveux pour reprendre ses esprits.
- Bella, tu n'avais rien à faire dans les bois tout à l'heure, dit-il en plongeant ses yeux dans les siens.
C'était la première fois qu'il prononçait son prénom, et elle eut l'impression que son cœur venait de tomber dans son estomac. Elle ouvrit la bouche pour protester mais, de nouveau, il la coupa.
- J'ai pas fini. Non seulement c'était malhonnête de ta part d'utiliser Jacob pour arriver à tes fins, mais en plus tu n'avais aucune idée du danger auquel tu faisais face dans cette clairière. Jacob est un putain d'imbécile, ça on est tous au courant, mais je te croyais plus intelligente que ça.
Bella cligna des yeux, abasourdie, et se mordit la lèvre. En plus d'être gentil, il voyait clair dans son jeu. Elle reprit un peu de téquila, commençant à sentir une certaine confiance en elle la gagner, pile au bon moment.
- Je ne risque rien face aux Cullen, et tu le sais. Alors arrête de jouer les protecteurs avec moi, ça prend pas.
Paul éclata d'un rire sans joie et se pencha en avant, son corps traversant la moitié de la table pour que son visage soit tout prêt du sien.
- Ton pote a changé de régime alimentaire, souffla-t-il avec un regard noir. Mais je suis d'accord, ajouta-t-il en reprenant sa position initiale, sans ta présence, on n'aurait jamais su quelles étaient ses véritables intentions.
Le cœur de Bella battait maintenant à une allure si rapide que Paul se demanda s'il n'avait pas fait une bêtise. Une multitude de couleur passèrent sur son visage. Elle n'allait quand même pas vomir ? Il tendit la main vers la sienne pour essayer de lui retirer la téquila, mais elle resserra son emprise autour de la bouteille, devenue à présent son nouveau biberon.
- C'est pas mon pote, souffla-t-elle.
- Peu imp...
- Comment tu peux savoir s'il a changé ou pas, tu ne le connais même pas ! Hurla-t-elle en lui coupant la parole.
Surpris par sa colère soudaine, Paul eut un mouvement de recul. Les yeux écarquillés face à une Bella qui sortait de ses gons, il ne pipa mot. Trépignant à présent de colère, ses joues étaient devenues rouges. Il était évident qu'elle était encore amoureuse de lui. Paul serra les dents et lui arracha la bouteille des mains.
- Je suis un loup, idiote, cracha-t-il avant d'avaler une grosse quantité d'alcool. Je pouvais le sentir alors qu'il se planquait dans les bois. Traducteur de merde. Si t'étais restée tranquille, il ne t'aurait pas sentie et...
Son poing s'écrasa dans un bruit sourd sur la table, faisant sursauter Bella et renversant quelques gouttes de bière autour d'eux. Paul fut prit de soubresaut et sa respiration était erratique. Si elle ne faisait rien, il allait se transformer ici, au beau milieu d'un tas d'humains.
- Paul calme toi s'il te plaît, murmura Bella en posant sa main sur son poing toujours serré. Tout le monde nous regarde.
Le Quileute avait fermé les yeux pour se concentrer et constata, quand il les rouvrit, qu'en effet la moitié du bar s'était tu et les observait. Il grogna en montrant les dents, et la plupart détournèrent le regard. Bella attrapa son menton et l'obligea à lui faire face.
Paul se figea à son contact et il ne pu détacher ses yeux des siens. Au bout de quelques secondes, ses tremblements finirent par cesser et son poing se desserra. Bella se réinstalla quand il fut complètement rasséréné, et l'interrogea d'un haussement de sourcils pour savoir s'il était prêt à poursuivre. Il hocha la tête, et elle enchaina.
- Qu'est-ce que tu veux dire par « traducteur de merde » ?
Il soupira, emmena son verre jusqu'à ses lèvres et se ravisa : l'alcool ne l'aiderait pas à garder son calme, alors autant ralentir un peu. Contrairement à lui, Bella avait presque vidé la bouteille de téquila, et paraissait plus sereine que jamais.
- Il est télépathe et on ne leur fait pas suffisamment confiance pour venir sous forme humaine. Donc il « traduit » nos pensées, dit-il en mimant les guillemets avec ses doigts. Il n'était pas censé rester en ville.
Sa voix se brisa et Paul baissa les yeux. Le moment qu'il avait tant redouté semblait se profiler et il ne fallait pas qu'il se dégonfle.
- Il a décidé de prolonger son séjour quand il a lu mes pensées.
Bella fonça les sourcils, perdue.
- Qu'est-ce qu'il a pu y voir de si terrible... ?
- J'ai-je... Je me suis imprégné de toi, Bella.
Hello, hello
Nouveau chapitre, plus long que les précédents, j'ai donc du le diviser en 2. J'espère vous poster la suite au plus vite, et j'attends toujours vos retours avec impatience.
A bientôt
Calista
