19 avril
— Iwaizumi, Tsukishima et Yamaguchi, à la VSAV 1, vous faites l'inventaire et dès que c'est terminé, je vous laisse vérifier les stocks de la réserve.
Iwaizumi hocha la tête, récupéra le document que lui tendait Oikawa et se remit dans son rang. Heureux de reprendre un départ à l'ambulance après tout ce temps, il retint difficilement un sourire.
— Bokuto, Tanaka et Nishinoya, la VSAV 2 et au VIDP, pareil, inventaire des deux engins, si vous terminez rapidement, allez aider à l'inventaire de la réserve.
Oikawa attrapa le feuillet des deux engins et s'apprêta à les tendre lorsqu'il nota l'absence de Bokuto. Il fronça les sourcils, regarda à nouveau et soupira :
— Quelqu'un a vu Bokuto ce matin ?
Son regard se porta tour à tour sur Akaashi, Kuroo et Iwaizumi. Les trois hommes firent « non »3 de la tête.
— D'accord, je vois, un instant, il attrapa son téléphone dans sa poche à la recherche d'un éventuel sms du sergent, il fit la moue, rien : « Si quelqu'un peut l'appeler et lui rappeler qu'il travaille, ça m'arrangerait, merci. »
Alors qu'Oikawa dispensait ses derniers ordres, la porte du hangar s'ouvrit dans un grand fracas, en faisant sursauter quelques uns. Les joues rouges et le souffle court, Bokuto rejoignit le groupe, se plia, les mains jointes sur les genoux et exhala bruyamment.
— R'trad, désolé, articula-t-il malgré son souffle erratique.
— Le rassemblement a commencé il y a quinze minutes, sergent, lâcha Oikawa : « Tanaka et Nishinoya te feront un débriefing de votre matinée quand tu te seras changé. »
Bokuto opina et se mit en rang avec ses camarades. Sentant le regard de son amant sur lui, il tourna la tête et lui fit un sourire crispé.
Oikawa continua son debrief, jusqu'à ce que des bips retentissent. Iwaizumi et Akaashi regardèrent leurs bips et se regardèrent un court instant. Akaashi fut le premier à réagir, il partit en direction du standard et récupéra son télex. Alors qu'il rejoignait Iwaizumi dans le hangar, d'autres collègues bipèrent à leur tour.
L'ambulance un était appelée sur une intervention. Iwaizumi regarda Oikawa, médusé. Il venait de biper en tant que conducteur de l'infirmier et ne pouvait donc pas assurer le départ de l'ambulance alors qu'il n'y avait pas été affecté depuis un mois et demi.
— J'suis maudit, merde, murmura-t-il en passant près de son lieutenant.
Un rire lui répondit, Iwaizumi ne se retourna même pas. Oikawa toussota pour se calmer et continuer son debrief. Il le termina quelques minutes plus tard et observa ses subordonnées vaquer à leurs tâches. Bokuto, loin d'être discret, alpaga Kuroo et le tira vers la réserve.
— On s'occupe de la réserve ! hurla Kuroo à l'attention de leurs collègues.
La porte se referma sur eux, Oikawa la fixa quelques secondes, soupira et suivit leur pas.
— Mais c'était un truc de fou ! Film d'action limite, j'te jure ! brailla Bokuto assez fort pour qu'Oikawa l'entende malgré la porte close.
Il l'ouvrit, Kuroo et Bokuto tournèrent la tête vers lui. L'air ennuyé, Oikawa entra, ferma derrière lui et s'adossa au mur.
— Faites comme si j'étais pas là, fit-il en croisant les bras.
Kuroo l'observa, méfiant. Presque certain qu'il n'était pas là pour les engueuler mais juste par curiosité, et peut-être si, finir par les engueuler après, ce dont il se moquait, il tourna son attention sur Bokuto.
— Bro', la dernière fois que c'était un truc de fou qui t'as mis en retard, t'avais juste croisé des biches.
— Rien à voir c'te fois, s'écria Bokuto : « J'ai rencontré le père de Keiji y a deux jours, j't'ai dit ? »
Oikawa ouvrit de grands yeux. Kuroo soupira :
— Ouais, et c'était pas ouf, ok ? Oh putain ! s'exclama-t-il, il venait de comprendre.
Bokuto posa ses deux mains sur les épaules de son ami :
— J'sortais de l'appart c'matin, à la même heure que d'hab, et au moment où j'veux remonter le fleuve, une voiture me coupe le passage, comme dans les films ! Genre grosse voiture noire, vitre teintée, la totale, Bokuto secoua légèrement son ami : « Et là, un mec, deux fois moi tu vois, sort de la voiture. Évidemment j'me décompose, prêt à sauter à l'eau. Sauf que l'mec me calcule à peine, ouvre une portière à l'arrière de la voiture et m'fait signe de monter. »
— T'es monté ? Plutôt que d'te barrer en courant, t'es monté ? lâcha Kuroo, ahuris.
Bokuto écarquilla les yeux.
— Bien sûr que j'suis monté ! Il m'aurait demandé mon porte feuille en plus, j'peux t'assurer que j'lui donnais, bref, on s'égare, j'monte, et là, je vois qui ? Le père de Keiji !
Kuroo attrapa les poignet de Bokuto et les serra :
— Bro', t'aurais dû te barrer en courant ! Et on donne pas son porte-feuille à quelqu'un juste parce qu'il est flippant ! Bordel, il t'a menacé, le padre ?
— Attends ! Le mec referme la porte, et là, j'ai eu chaud, genre vraiment chaud tu vois, son père était posé dans son fauteuil, un baron d'la pègre j'te jure, dans son costume noir, le visage hyper sérieux à la Keiji, j'en menais pas large. Et là, genre sans dire un mot, il m'tend une enveloppe, je l'attrape et je l'ouvre pas, on sait jamais. J'lui demande ce que c'est. Mais pas un mot. On est bien resté cinq minutes comme ça.
Oikawa pressa sa main contre sa bouche. Ses deux idiots étaient un film à eux seuls. Il regrettait simplement de ne pas avoir de pop-corn sous la main. Kuroo lui jeta un regard, un brin agacé, mais resta focalisé sur Bokuto :
— Genre cinq minutes à rien dire ? Bref, c'est pas l'important, c'était quoi cette enveloppe ? Il a ouvert sa gueule pour te l'expliquer à un moment ?
— Ouais, cinq minutes à rien dire, il m'fixait, j'fixais l'enveloppe, très gênant comme moment, je recommande pas du tout, rigola Bokuto : « Et du coup, au bout d'un moment, il parlait toujours pas, j'ai fini par lui d'mander ce que c'était. Et là, sans pression aucune, il m'a demandé combien valait Keiji à mes yeux. »
Oikawa eut une légère surprise, Kuroo tomba des nues et se tourna vers lui :
— Putain, mais vous êtes vraiment comme ça ? À la gueule que tu tires, j'dirais que c'est pas courant, mais sérieux ? Ils peuvent ?
Oikawa recroisa ses bras et haussa les épaules :
— J'avais déjà entendu des rumeurs, mais sans plus. Je suis surpris sans l'être que le patriarche des Akaashi l'ait fait. Et donc, la suite ? ajouta-t-il à l'attention de Bokuto.
— J'lui ai répondu qu'il était inestimable et je lui ai rendu son enveloppe, reprit Bokuto plus posé : « Il a eu l'air vachement ennuyé par c'que je disais et m'a regardé longtemps avant d'me demander si pour une simple amourette j'étais prêt à foutre sa vie en l'air, » les épaules de Bokuto s'affaissèrent un instant, il eut l'air profondément triste : « Sauf que j'l'aime trop moi, et je sais qu'il est bien plus heureux maintenant alors j'pouvais pas juste, accepter en fait, c'était pas possible. Et puis, un père peut pas faire du mal consciemment à son gosse nan ? »
Kuroo se mordit la langue. Si. Bien sûr que si un père pouvait être horrible. Ou une mère. Même les deux, parfois. Incapable de trouver les mots sur l'instant, ce fut Oikawa qui répondit :
— Malheureusement si. Mais dis toi que peu importe la décision que tu prenais, Akaashi aurait souffert. Soit de te perdre, soit de l'homophobie de sa famille, car même si tu n'avais plus été là, son orientation n'aurait pas changé pour autant. En restant près de lui, tu peux l'épauler.
Bokuto, peiné, sortit une enveloppe de sa poche.
— Quand je lui ai dit que je refusais, il m'a donné ça, et m'a dit de la donner à Keiji.
— Tu l'as pas ouverte ? demanda Kuroo.
— Nan, trop peur de savoir c'qu'y'a dedans, et je sais pas si j'peux le faire, souffla Bokuto : « Même si j'me dis que j'peux mieux être là pour lui si j'sais d'emblée ce qu'il va lire, j'ose pas trop. »
Kuroo lui prit des mains et l'ouvrit sans vergogne. Il parcourut le document rapidement, grimaça, puis le tendit à Oikawa.
— J'pensais pas qu'on pouvait être autant un trou du cul.
— À ce point ? demanda Oikawa alors qu'il posait les yeux sur le document, il le lu plusieurs fois, fit la moue et le replia : « À ce point. »
Bokuto prit sa tête entre ses mains et glapit :
— Ça craint tant que ça ?
— Tu veux savoir maintenant, ou attendre que Keiji le lise ? demanda Kuroo.
— Maintenant que vous l'avez lu, j'veux savoir, marmonna-t-il.
— Pour faire court, il le déshérite et le renie. En des termes compliqués mais vachement violent, Kuroo attrapa le papier, le rangea et le tendit à Bokuto : « Maintenant, reste à savoir quand est-ce qu'on lui explique ce qu'il t'est arrivé et qu'on lui donne. »
Bokuto les regarda à tour de rôle et posa ses yeux sur l'enveloppe. Ses poings se crispèrent malgré lui :
— Tout ça parce qu'il aime un homme ? Genre, le fait que ce soit son propre gosse rentre pas en compte ? Sérieux ?
Sa voix trembla avant de se casser.
— J'comprends pas, ça me dégoûte.
— Bah eux, c'est savoir qu'il aime les hommes qui les dégoûte, railla Kuroo, sarcastique : « Bro', y'a des gens comme ça, et tu pourras faire ce que tu veux, ils changeront jamais d'avis ou se remettront jamais en question. La seule chose que tu peux faire c'est être là pour Keiji. Parce qu'il va en avoir besoin. »
Oikawa acquiesça silencieusement, avança jusqu'à Bokuto et posa sa main sur son épaule :
— Tu devrais attendre la fin de la garde pour lui en parler, que vous soyez chez vous, au moins, s'il craque, il n'aura pas peur du regard des autres, Oikawa inspira longuement : « Et si tu as besoin qu'on soit là, que ce soit Kuroo, Hajime ou moi-même, je pense pouvoir affirmer qu'on se libérera. »
— On peut même être là dès le départ, mais j'pense pas que ce soit la meilleure idée, argua Kuroo.
Bokuto les regarda tour à tour.
— J'dois tenir une journée entière sans lui dire…
— Tu vas y arriver, Bro'...
Ils s'entre-regardèrent tous, ils n'y croyaient pas le moins du monde mais tâchaient de se persuader.
Oikawa clôtura la discussion et les renvoya au travail. Avec un peu de chance, ils seraient trop occupés pour voir la journée passer.
Et ce fut le cas. Ils enchainèrent les interventions jusque tard. Ce ne fut pas exceptionnel, mais la journée fut longue et assez productive pour qu'Akaashi ne puisse pas ou peu voir Bokuto. Bien qu'il nota clairement que son petit-ami l'évitait.
Akaashi releva les yeux de son livre et regarda l'heure, vingt-trois heures douze, le hangar venait de s'ouvrir et se fermer. Tanaka et Nishinoya entrèrent dans la salle de repos, lui jetèrent un coup d'oeil étonné et s'avancèrent jusqu'au vestiaire. Bokuto les suivit de peu et se figea à l'entrée de la salle.
D'un geste mesuré, Akaashi referma son livre, s'assit selon les convenances et le posa sur la table basse. Il releva la tête et planta son regard dans celui de son amant.
— Bokuto.
— Akaashi ? tenta-t-il bêtement.
Akaashi plissa les yeux.
— Je… J'prends une douche et j'te rejoins dans la chambre ? murmura Bokuto, se sentant trop coupable pour soutenir son regard.
— Tu me promets de me rejoindre tout de suite après ta douche ?
Bokuto dansa sur ses pieds, il était piégé, il le savait.
— Promis, chuchota-t-il aussi bas qu'il le pouvait.
Akaashi attrapa son livre et se dirigea vers les chambres, non sans le jauger du regard. Bokuto hurla intérieurement, prit tout son temps pour se laver malgré tout et se dirigea à pas lourds jusqu'à l'étage. Au moins, il avait tenu la journée. Il s'arrêta devant la porte, son courage l'abandonnant honteusement. Il tenta de trouver la meilleure manière d'annoncer ça à Akaashi, pour peu qu'il y ait une bonne manière de l'annoncer, sans succès. Se frottant les cheveux, il soupira de mécontentement quand la porte s'ouvrit d'elle-même.
Akaashi le fixa, l'air ennuyé, puis l'invita à entrer implicitement. L'estomac dans les talons, Bokuto s'avança, alluma la petite lampe sur le bureau et retourna éteindre la lumière. Akaashi s'assit sur son lit et le regarda.
— T'as jamais regretté de t'être mis avec moi ? murmura Bokuto, resté figé près de l'interrupteur.
Sentant le mal être de son amant, Akaashi inspira calmement :
— J'ai regretté beaucoup de choses. De m'être menti au sujet de mes sentiments pour toi, d'avoir laissé un quiproquo s'installer, d'avoir été incapable de te voir pour tout te dire… Mais être avec toi ? Non, jamais.
Bokuto jeta un bref coup d'oeil à son petit ami, pinça les lèvres et avala difficilement sa salive. Rassuré d'une part, il craignait néanmoins que l'annonce qu'il lui ferait ne le fasse changer d'avis.
— Même si j'ai avoué à ton père que tu aimais les hommes ?
Il chuchota si bas qu'Akaashi eut du mal à l'entendre. Il tapota le lit, près de lui, pour qu'il vienne s'y asseoir.
— Oui, même si tu lui as dit. Il l'aurait su un jour ou l'autre. Viens près de moi, s'il te plaît.
Bokuto fit un pas, s'arrêta, pesa le pour et le contre, et se dit qu'au pire des cas, un dernier câlin ne serait pas de trop. Il parcourut la distance qui les séparaient et se posa près de lui dans le lit. Incapable d'entamer le câlin, il garda les yeux rivés sur ses doigts qu'il triturait nerveusement.
Tourné vers lui, Akaashi posa une main sur les siennes, la seconde sur son visage et l'obligea à le regarder.
— Kōtarō… Qu'est-ce qu'il s'est passé ? De quoi as-tu si peur ?
Les yeux de Bokuto devinrent humides. La voix pleine de larmes, il bafouilla :
— Que tu me quittes.
L'expression d'Akaashi passa de l'attention à l'étonnement et de l'étonnement à l'incompréhension. Son regard vagua le temps qu'il enregistre l'information, puis se planta dans celui de son amant. Ferme, mais tendre, il se pencha et l'embrassa. Il se recula légèrement, et affirma dans un sourire :
— Bokuto Kōtarō, je t'aime et je ne compte pas te quitter, encore moins après tout ce qu'il s'est passé pour que nous en arrivions là, et encore moins après avoir emménagé avec toi.
Le coeur de Bokuto se gonfla de joie. Il respirait déjà mieux, même si le plus dur restait à venir. Il inspira longuement :
— Même si j'ai vu ton père ce matin ?
La respiration d'Akaashi se bloqua, tous les scénarios possibles et imaginables passèrent dans sa tête. Angoissé, il finit par lâcher :
— Je suppose que comme tu es près de moi, il ne t'a pas fait de mal... Qu'est-ce qu'il a tenté ? demanda-t-il d'une voix blanche.
Les mots résonnèrent dans sa tête, il écarquilla les yeux. Il semblait plus probable à Akaashi que son père atteinte quelque chose contre l'amant de son fils que contre lui même, il pinça ses lèvres. Ne sachant comment annoncer à son amant ce qu'il s'était déroulé dans la voiture.
— Il m'a pas touché ni rien, il voulait juste… Parler, souffla Bokuto qui se remit à jouer nerveusement avec ses doigts : « Il m'a donné une enveloppe puis m'a demandé à quel montant je t'estimais… »
La main sur son visage s'enleva, Akaashi baissa la tête et serra le poing.
— Et donc ?
Bokuto inspira et expira plusieurs fois longuement. Il rêvait de quitter la pièce en courant mais était lancé et ne pouvait plus faire marche arrière. Il déglutit :
— Je lui ai redonné son enveloppe après lui avoir dit que tu étais inestimable…
Akaashi pouffa de rire, puis se mordit la lèvre. Il attendit silencieusement que Bokuto continue.
— Ça a pas eu l'air de lui plaire, il m'a dit que je foutais ta vie en l'air pour une simple amourette, puis il m'a donné cette enveloppe, Bokuto se releva, attrapa le document dans le tiroir de son bureau et l'apporta avec lui jusqu'au lit : « Il m'a demandé de te donner ça… J'suis désolé, j'en ai parlé à Kuroo ce matin, il a lu ce qui était écrit, m'a expliqué de quoi il s'agissait mais je l'ai pas lu, j'te promets ! »
Akaashi prit l'enveloppe sans s'offusquer.
— Ça aurait été étonnant de la part de Kuroo qu'il sache se tenir.
Il resta quelques instants à la fixer. Il se doutait de ce qu'elle contenait, et n'avait pas la moindre envie de lire ça. C'était la conséquence de ses choix, il le savait. Il déplia le document et le parcourut. Son coeur se serra au fur et à mesure, tout comme son estomac. Sa gorge se noua et quelques larmes lui échappèrent. Il eut envie de rire amèrement en constatant l'efficacité et l'incision des mots, la signature parfaite de son père. Sa lecture terminée, il la replia et la rangea.
Il essuya comme il put ses yeux, et étouffa un sanglot. Il s'était promis de se tenir quand ça arriverait, il se sentit frustré de faillir, en plus d'être si mal.
Dans un geste brusque, Bokuto s'agenouilla, l'attira contre lui, l'enlaça et le serra fort dans ses bras. Essayant de faire passer à travers l'étreinte tout l'amour et la compassion qu'il ressentait pour lui à ce moment précis.
— J'suis là Keiji, murmura-t-il tout bas.
Akaashi lui rendit son étreinte. Le visage contre ses cheveux, il hoqueta :
— Je savais que ça finirait comme ça. Je pensais même que ça serait pire. Je croyais être plus prêt que ça. Apparemment non. Je… Moi qui pensais les détester, ça ne devait pas être le cas.
Il lâcha de nouveaux sanglots et agrippa fermement Bokuto.
— Ça fait un mal de chien, gémit-il.
Incapable de retenir les vannes plus longtemps, il lâcha sa tristesse dans des flots de larmes et de plaintes étouffées.
Bokuto se détacha de lui un court instant, l'attira sur ses genoux et l'enlaça à nouveau. Une main sur son dos, l'autre dans ses cheveux, il le berça en caressant lentement son dos. Il n'avait rien à dire pour soulager la peine de son amant, les mots n'étant pas assez forts pour faire le deuil d'une famille entière, il se contenta de le cajoler. Embrassant par intermittence ses cheveux, Bokuto lui rappela qu'il n'était pas seul, qu'il l'avait lui, ainsi que tous leurs amis du tour.
Akaashi s'accrocha à lui comme à une bouée, il se laissa aller dans son étreinte. Bercé par ses mots doux et ses caresses, il finit par s'endormir dans les bras de son amant.
