Bonjour à tous,

Merci pour vos commentaires (et vos réponses à réponses, pour certains ! Je viens juste de m'en apercevoir ^^"). Vous êtes super chouettes et j'espère que la suite continuera de vous plaire.


Chapitre 17 : Questions et réponses

Alors que l'aube illuminait doucement le ciel, Miranda Vector se retrouva dehors, devant un petit cottage confortable, situé sur la côte accidentée d'une des îles Orcades, en Ecosse.

La bruyère en fleur et les roses pointaient dans le paysage inspirant, autour du bâtiment en pierres pittoresque qui embrassait le haut du promontoire. Elle ne leur jeta qu'un regard rapide, cependant, dans sa hâte d'atteindre le bâtiment. Elle remarqua avec plus d'attention la falaise à pic, sur le flanc du cottage exposé au vent, mais seulement parce qu'elle avait transplané un peu trop près du bord pour son confort.

Elle lutta contre sa cape qui volait au vent et monta le chemin vers la porte principale, en jurant contre Albus, les falaises et l'Ecosse, tout en imaginant jeter Albus du haut de l'une de ces falaises. Alors qu'elle atteignait la porte, celle-ci s'ouvrit sur le vieux sorcier. Il était vêtu d'une robe violette. Des chaussettes en chartreuse d'un vert indistinct pointaient sous son ourlet.

Il avait l'air incroyablement joyeux et réveillé, ce qu'elle considérait comme un affront personnel, étant donné l'heure matinale. Personne ne pouvait être aussi heureux tout le temps, en particulier à l'âge vénérable d'Albus.

Un peu surpris de la trouver sur le pas de sa porte, en pleines vacances d'été, Albus lui adressa néanmoins un large sourire.

- Entrez, Miranda, l'invita-t-il en lui tenant la porte.

L'intérieur de la maison était telle que Miranda l'avait imaginée. Elle aurait tout de suite su qu'Albus habitait ici, même si le sorcier ne s'était pas tenu au milieu du petit salon. La pièce ressemblait à une version agrandie et encore plus bordélique de son bureau à Poudlard. Quant à l'ambiance et aux couleurs… disons que, quelque part dans l'allée des embrumes, un bordel cherchait ses meubles et ses draperies.

Elle n'avait jamais douté qu'Albus était l'un des sorciers vivants les plus puissants et les plus brillants, mais quand elle se retrouvait confrontée à l'une de ses excentricités les plus remarquables, sa première pensée était toujours : « Merlin, sauvez-nous, c'est l'homme qui doit nous délivrer de Vous-savez-qui ». Cette fois-ci ne fit pas exception.

Albus la tira de ses pensées vagabondes.

- Que se passe-t-il, Miranda ? Je suppose que votre arrivée ici signifie une avancée dans vos recherches ?

En souhaitant avoir un morceau de craie dans la main pour le triturer, elle s'assit dans un fauteuil doré exagérément rembourré.

- C'est en train de se produire, Albus. La ligne de probabilités de Granger a croisé celle de votre espion.

Albus s'installa à son tour dans son siège, le visage inquiet mais pas surpris.

- Nous savions que c'était inévitable, ma chère. Chaque nouvelle hypothèse que vous avez dessinée suggérait que miss Granger et mon espion se rencontreraient. Quelque chose d'autre doit vous avoir troublée pour vous amener jusqu'ici.

- Troublée n'est pas le bon mot, Albus. Effrayée se rapproche plus de mon sentiment actuel. Les équations ont de nouveau commencé à muter hier, tard dans la nuit. Ça m'a réveillée au milieu d'un profond sommeil. J'ai passé ce qui restait de ma nuit à traquer la source du changement sur l'axe temporel. L'influence de miss Granger sur les probabilités des autres est… unique. C'est le seul mot qui me vient à l'esprit.

- Miss Granger a eu, depuis sa première année à Poudlard, une influence considérable sur le comportement d'Harry et monsieur Weasley. Que cette influence perdure encore aujourd'hui ne me surprend pas. Mais quelque chose doit avoir changé pour vous amener jusqu'ici, non ?

- Plusieurs choses, à vrai dire. Granger et votre espion ne font pas que se rencontrer. Ils sont en quelque sorte connectés. Leurs lignes sont presque emmêlées. Quel que soit ce qu'ils sont en train de faire, cela a un impact direct sur la confrontation finale avec Vous-savez-qui. La ligne argentée aberrante est toujours impliquée, mais son influence sur la matrice est toujours inconnue. Même quand mes hypothèses se concentrent uniquement sur elle, je suis toujours incapable de dire quel sera le résultat final. Dans l'immédiat, je dirais que quoi ou qui que représente cette ligne, il y a 50 pourcents de chances pour qu'il tue votre espion. Et 50 pourcents pour qu'il ne le tue pas.

Albus fronça les sourcils et Miranda poursuivit :

- C'est le mieux que je puisse faire.

Elle se pencha en avant et ses yeux se fixèrent sur le tapis coloré à ses pieds.

- Il y a autre chose, dit-elle d'une voix hésitante.

Elle ne pouvait pas le voir, mais elle entendit Albus changer de position dans le fauteuil, dans un froissement de tissus.

- Je ne suis pas une combattante, Albus, dit-elle avec un rire plus ironique que joyeux. J'ai été recalée en Défense contre les forces du Mal, vous vous souvenez ? La seule raison pour laquelle j'ai réussi en Sortilèges est parce que le pauvre Filius a travaillé avec moi constamment. Il a beaucoup de patience, ajouta-t-elle en secouant la tête, à ce souvenir.

Finalement, elle leva les yeux et croisa ceux du Directeur.

- Quant aux potions, conclut-elle avec un petit sourire, c'est probablement une bonne chose que j'ai quelques années de plus que Severus et qu'il n'ait jamais eu à m'enseigner.

- Je ne vous ai jamais demandé de combattre sur le terrain, Miranda. Vos talents ont toujours été ailleurs. Les Arithmanciens de votre acabit sont excessivement rares dans le monde magique. Alors que nous, les êtres magiques, saisissons le fantastique avec aisance, la logique a toujours été bien plus difficile à comprendre. C'est le contraire pour beaucoup de Moldus, quand on en vient à la magie. Vous avez un talent enviable, très chère : vous voyez les motifs arithmantiques alors qu'ils sont en cours de formation. Votre savoir, et la valeur que vous représentez pour nous, sont les raisons pour lesquelles je vous garde au cœur de l'Ordre du Phoenix. Je n'ai cependant jamais douté de votre courage ou de vos convictions.

- C'est ça le problème, Albus, répondit-elle avec un sourire de travers. Je ne pense pas que je puisse être gardée en dehors plus longtemps. Ma ligne de probabilités a changé. Je ne suis plus à côté des événements, mais en plein milieu.

- Harry ? demanda-t-il, alarmé.

- Non, soupira-t-elle. Je ne suis pas reliée à Harry, mais je croise les lignes formées par votre espion, Granger et finalement, la ligne erratique.


Hermione enfonça la paume de sa main dans son œil droit, essayant de faire partir la fatigue de ses yeux embrouillés. Le peu de sommeil qu'elle avait réussi à glaner pendant la nuit n'était pas venu facilement. Un peu après l'aube, elle cessa de se tourner et se retourner.

Elle se glissa hors de son lit aussi silencieusement que possible, pour ne pas réveiller Ginny, et descendit les escaliers, là aussi le plus silencieusement possible, afin de ne pas déranger le portrait ronflant de Mme Black.

Alors qu'elle se tenait debout dans la cuisine de Place Grimmaurd, à moitié endormie et vêtue de sa chemise de nuit et de ses pantoufles, elle commençait à se demander si ses interactions avec le professeur Snape la laisseraient aussi fatiguée à chaque fois.

Elle ne pouvait même pas profiter du confort de son lit à baldaquins de Poudlard. A la place, elle était confinée dans ce petit lit étroit, bosselé et qui sentait un peu le moisi, qu'on lui avait attribué à Grimmaurd. Cela ne lui avait simplement pas paru naturel de réfléchir au mystère qu'était Severus Snape en dehors de ses quartiers du SNORT.

Et le fait que cette pensée me paraisse parfaitement logique est la preuve que j'ai besoin d'une tasse de thé ou deux.

Elle ouvrit finalement les deux yeux sur la petite cuisine quelque peu lugubre, avec son plafond tâché et sa peinture écaillée. Trois tasses, en fait. Elle allait définitivement avoir besoin de caféine aujourd'hui.

Elle ignora sa baguette, rangée dans la poche de sa robe de chambre, et vadrouilla dans la cuisine étroite, sortant tout le nécessaire pour préparer du thé. Ainsi que des œufs et quelques tranches de pain non moisi, pour se préparer un petit déjeuner décent avec des toasts.

Hermione se laissa tomber dans l'une des chaises qui ne bringuebalait pas et ses pensées revinrent vers Snape, alors qu'elle attendait que l'eau soit bouillante. Comme dans la plupart de ses rencontres avec lui, leur échange l'avait laissée avec plus de questions que de réponses. Elle n'avait aucune idée des raisons de son comportement.

Cependant, considérant l'heure tardive de la réunion de l'Ordre et les émotions tourbillonnantes des personnes impliquées, Hermione soupçonnait Snape d'être venu faire son rapport immédiatement après sa rencontre avec Voldemort. Il dégageait cette impression étrange de contrôle strict, mais « touchez-moi-et-je-vous mords ». Elle commençait à soupçonner que cette attitude était liée à ses rencontres avec Voldemort.

Et qu'avait-il dit, alors qu'il quittait le bureau ? Quelque chose à propos de quelqu'un nommé Glosser ou Gossip ou quelque chose comme ça, enlevé en plein jour. Elle secoua la tête. Ça lui reviendrait dès qu'elle aurait bu sa première tasse de thé.

Alors que l'eau était sur le point de bouillir, Hermione se leva pour préparer ses œufs et ses toasts. Quelques minutes plus tard, elle se tourna et laissa échapper un cri. Elle retint de justesse sa tasse et son assiette : le professeur Snape attendait dans l'entrée de la cuisine, les bras croisés et le visage fermé.

- Si j'avais été un ennemi, vous seriez morte, déclara-t-il.

Elle posa son assiette sur la table et fronça les sourcils en direction de l'austère professeur, quelque peu exaspérée.

- Alors c'est une bonne chose que vous ne soyez pas mon ennemi.

Sa réponse lui fit hausser un sourcil et elle eut envie de lui lancer quelque chose. Elle avait la nette impression qu'il essayait encore une fois de la faire sortir de ses gonds. Mais ça n'allait pas marcher. Il était beaucoup trop tôt et elle était beaucoup trop fatiguée. Elle s'énerverait plus tard, après ses œufs et son thé.

Comme elle ne réagissait pas comme prévu, Snape s'installa à son tour dans l'une des chaises de la cuisine. Hermione songea qu'elle pouvait remplir l'un des objectifs du SNORT immédiatement. Elle se leva et prépara rapidement une deuxième assiette, en faisant légèrement griller deux morceaux de pain et en faisant une petite omelette de blancs d'œufs. C'était l'une des rares choses qu'elle l'avait vu manger, ces derniers mois.

Elle déposa l'assiette en face de Snape et se prépara aux protestations inévitables de son professeur.

- Je ne vous ai rien demandé, miss Granger.

Elle s'assit à son tour, attrapa son couteau et commença à beurrer l'un de ses toasts. Elle faisait tout son possible pour prétendre que le voir manger quelque chose n'était pas d'une importance vitale.

- Non, monsieur. Mais j'étais déjà en train de préparer le petit déjeuner. Et comme il est tôt, je me suis dit que vous pourriez tout aussi bien manger quelque chose. Vous n'êtes pas obligé de manger, déclara-t-elle avec un haussement d'épaules qu'elle espérait indifférent.

Elle garda le regard sur sa propre assiette peut-être que si elle ne le regardait pas, il accepterait de manger quelque chose. Faites qu'il mange. S'il vous plaît. S'il vous plaît… Je suis sûre qu'il en veut, allez…

Quelques secondes plus tard, elle fut récompensée par le bruit léger des couverts en argent. Il lui fallut toute sa volonté pour célébrer cette petite victoire comme une Serpentard – c'est-à-dire avec un léger sourire – plutôt que comme une Gryffondor. Elle n'était pas certaine que danser autour de la pièce puisse lui faire gagner des points auprès de cet homme irritable.

Elle ne put pas s'empêcher, cependant, de jeter des coups d'œil de temps à autre de l'autre côté de la table. Il mangeait lentement, comme s'il testait chaque bouchée avant de l'avaler. Elle remarqua qu'il avait une meilleure mine que la veille, même s'il était toujours pâle et fatigué. Elle soupçonnait cependant que sa vigilance était plus le résultat d'une potion que d'une bonne nuit de sommeil. Si seulement il avait emmené Rink avec lui à l'endroit où il passait ses étés.

Accaparée par ses « si seulement », elle oublia cependant la règle numéro une de l'espionnage de Snape : ne jamais l'observer trop longtemps.

- Y a-t-il une raison pour que vous m'observiez ainsi, miss Granger ?

Merde ! Je veux dire zut. Non. Mince. Bordel ! Quand est-ce que j'ai perdu le contrôle de mes jurons internes ? Mauvaise habitude. Et Snape attend toujours ma réponse.

- Je. Je n'étais pas…

Elle bafouilla puis abandonna cette bataille perdue d'avance. Pataugeant dans ses explications, elle sortit finalement la première réponse qui lui vint en tête – c'était une idée à laquelle elle avait souvent songé, mais qu'elle n'aurait jamais pensé partager.

- Je ne voulais pas vous fixer. J'essayais de vous comprendre – de comprendre pourquoi vous faites réellement tout ça.

Snape avait une expression difficile à déchiffrer. Il ne souriait pas vraiment, mais il ne fronçait pas non plus les sourcils. Il avait cependant l'air amusé. Bizarrement, elle ne savait pas si elle devait être honteuse de l'amuser à ses dépens, ou contente de pouvoir dérider cet homme taciturne, même si c'était à cause de sa gêne. Elle finit par opter pour la satisfaction.

- Le vrai savoir est de savoir qu'on ne sait rien.

- Aristote ? s'aventura-t-elle e, fronçant légèrement les sourcils.

- Tsss, tsss, miss Granger, se moqua-t-il. C'est Socrate.

- Vous savez, vous…

Elle s'interrompit : elle-même pouvait entendre que sa voix était plaintive. Puis elle se reprit.

- Vous êtes l'homme le plus déroutant que je connaisse. Je ne comprends pas ça, dit-elle en agitant la main entre eux deux, et j'aimerais savoir pourquoi.

Il l'étudia un moment, un doigt sur la lèvre inférieure. Finalement, il laissa sa main retomber et s'adossa au fond de la chaise. A ce moment-là, peut importait qu'ils soient assis dans une cuisine morne et triste, square Grimmaurd. D'un simple geste, Snape dégageait une telle autorité qu'Hermione avait l'impression d'être à nouveau assise dans son bureau.

- Dites-moi, miss Granger, quels sont mes sentiments à votre égard ?

La réponse semblait assez évidente.

- Vous me détestez, répondit-elle immédiatement.

A sa plus grande surprise, il n'était pas de cet avis.

- Faux. Essayez encore.

En trois petits mots, toute la base sur laquelle elle s'appuyait pour comprendre et maîtriser ses interactions avec le professeur Snape venait de s'effondrer. Sa croyance qu'il la détestait était ce qui rendait son accord pour lui enseigner aussi déroutant. Mais elle savait comment gérer sa haine et son mépris. Elle avait créé ses mécanismes pour passer au-dessus de ces sentiments. Mais s'il ne la détestait pas, alors…

- Mais…

- Pas de mais… Je vous le demande encore une fois : quels sont mes sentiments envers vous ?

Définitivement confuse, elle essaya encore. Elle essaya de faire correspondre ce qu'elle savait avec la manière dont il les avait traités, ses amis et elle-même, ces six dernières années.

- Vous ne m'appréciez pas.

Une grimace d'autosatisfaction grandit sur son visage.

- Encore faux. Vraiment, miss Granger, est-ce là le grand intellect tant vanté par vos autres professeurs ?

Il secoua la tête, exaspéré.

- Je vous agace ! s'exclama-t-elle.

La grimace disparut et un coin de sa lèvre se releva, ce qu'elle savait être son sourire, même si ça ressemblait à un rictus. Cette fois, elle savait qu'elle avait trouvé la bonne réponse.

- Exact. Et je dois dire que vous m'agacez depuis votre premier jour dans ma classe, quand vous avez presque lévité de votre chaise, dans l'espoir d'attirer mon attention.

Elle rougit d'embarras.

- J'avais seulement…

- … douze ans, je sais, l'interrompit-il avec un geste dédaigneux de la main. Ça ne change pas le fait que vous m'avez ennuyé depuis cette époque jusqu'à récemment. La différence entre cette époque et aujourd'hui, c'est que vous semblez vouloir apprendre. Et je dois ajouter que c'est quelque chose dont je ne vous croyais pas capable.

Il s'interrompit un instant avant de reprendre.

- Durant l'année passée, je vous ai vu arrêter de parler et commencer à écouter. Vous ne cherchez plus à dominer le temps de cours, mais semblez satisfaite de simplement répondre quand c'est approprié. Vous avez cessé de chercher désespérément notre attention en étalant vos vastes connaissances dans vos devoirs. Et plus que tout, miss Granger, vous avez cessé de vouloir aider vos camarades dans mon cours, mais portez vos attentions en dehors de ma classe, ce qui aurait dû toujours être le cas.

Hermione ne savait pas comment réagir. C'était peut-être la plus gentille chose que le professeur Snape lui avait dite. Les phrases suivantes, cependant, étaient la preuve que Snape ne donnait jamais de compliments gratuits.

- Cependant, avant que vous ne laissiez ce petit éloge vous monter à la tête dans des proportions épiques, laissez-moi aussi vous dire que vous avez encore beaucoup à apprendre. Et nous en venons au cœur de notre sujet. Je vous aide parce que je vois du potentiel en vous, miss Granger. Vous avez prouvé que vous êtes capable de faire preuve de maturité. Et surtout, parce que vous me l'avez demandé.

Il laissa échapper un long soupir de souffrance.

- Ecoutez-moi bien, car je ne le dirai qu'une seule fois. Si vous n'êtes pas d'accord avec moi, n'argumentez pas avec moi. Prouvez-moi que j'ai tort. Vous comprenez ?

Elle ne faisait pas confiance à sa voix, alors elle acquiesça de la tête.

- Je ne vous déteste pas. Mais je ne peux pas non plus dire que je vous apprécie, puisque je ne vous connais pas. Je peux dire que l'étudiante Hermione Granger, cette qui a participé à mes cours durant les six premières années, a été à la fois un souci et un ennui. Cette enfant était une chercheuse d'attention insupportable, arrogante et obstinée.

Hermione cligna rapidement des yeux, à ces mots. Le professeur continua comme s'il n'avait pas vu ces signes de détresse.

- Cette enfant était aussi loyale, studieuse, travailleuse et méticuleuse.

Cette fois, Hermione cligna des yeux pour une toute autre raison.

- Cette dernière année, j'ai vu cette enfant agaçante grandir et se transformer en jeune femme réservée. Qui réfléchit avant de parler, qui apprend à penser par elle-même au lieu de répéter les mots des autres, qu'ils viennent d'une personne ou d'un livre. Cela signifie, miss Granger, que je vous trouve beaucoup plus tolérable aujourd'hui.

- Tolérable ? répéta-t-elle, en retrouvant finalement sa voix.

Il acquiesça.

- Vous me trouvez tolérable ?

Et juste comme ça, elle ressentit à nouveau de la colère envers lui. Quelle chance elle avait d'avoir finalement atteint le statut de tolérable ! Que les cieux la protègent de retomber dans le statut d'ennuyeuse ou d'agaçante. Elle n'avait que douze ans, bon sang. Elle avait encore le temps de changer, de mûrir, de… de…

Puis elle le vit, ce quart de sourire. Il savait exactement ce qu'elle pensait. Et il n'avait certainement même pas eu besoin d'utiliser la Légilimencie sur elle. Maudit homme. Il lui avait refait le même coup.

Elle pinça les lèvres dans une remarquable imitation du professeur McGonagall, prit sa tasse de thé et prit une petite gorgée calmante. Avec un geste précis, elle reposa la tasse sur sa soucoupe. Puis, seulement ensuite, elle s'autorisa un petit sourire envers son professeur.

- Je peux survivre à tolérable. Au moins, je sais maintenant que votre opinion peut évoluer et j'ai la rare opportunité de m'améliorer à vos yeux.

Le professeur Snape imita ses mouvements et prit une gorgée de son propre thé.

- Bel effort, je dois le reconnaître, mais les Gryffondor ont rarement l'esprit armé pour le sarcasme.

Elle sourit un peu plus largement. Alors c'était ça, ce que le professeur Dumbledore trouvait si amusant dans ses échanges avec le professeur Snape.

- Alors peut-être, professeur – elle appuya délibérément sur le mot "professeur" – que les Potions ne seront pas la seule chose que vous m'enseignerez en septième année.

Il ne fit aucun commentaire et retourna à son petit déjeuner. Le silence s'installa, confortable. Hermione en était plutôt heureuse, parce que ça lui donnait quelques minutes pour rassembler ses pensées. Maintenant que la nourriture et la caféine couraient dans son corps, les questions affluaient à son esprit.

Quand son professeur lui avait dit qu'ils continueraient leur discussion dans la matinée, elle n'avait pas vraiment espéré le voir si tôt le matin. Elle fronça soudain les sourcils : comment avait-il su qu'elle était debout ? Etait-ce juste une coïncidence ? Avait-il prévu de la réveiller, si elle avait été encore endormie ?

- Vous vibrez dans votre chaise, fillette. Posez votre question avant que votre tête n'explose.

Ses mots étaient plutôt brusques, presque violents, mais il n'y avait aucune malice dans son ton. Juste son habituelle impatience.

- Comment saviez-vous que je serais réveillée à cette heure-ci ?

Alors que Snape haussait les deux sourcils, visiblement surpris, elle réalisa qu'il ne s'attendait pas à cette question particulière. Elle fut surprise qu'il lui réponde, plutôt que de l'envoyer promener pour avoir posé une question stupide.

- Je n'en avais aucune idée.

Elle retint un grognement de frustration, quand il s'arrêta là sans aller plus loin dans son explication.

- Vous allez transformer le moindre échange en leçon, n'est-ce pas ?

- La pensée critique, miss Granger, n'est pas un tour de passe-passe. C'est une manière de réfléchir et d'analyser qui devrait être utilisée dans tout ce que vous faites. Ce n'est pas toujours facile et vous arriverez régulièrement à de mauvaises conclusions, mais meilleures seront vos questions et meilleures seront ces conclusions. Donc. Je vous ai dit que je ne savais pas que vous étiez réveillée et pourtant je suis là. Pour quelle raison viendrais-je dans cette maison à cette heure de la matinée ?

Hermione avait l'impression de passer un examen sans avoir pu étudier ou réviser. Elle réfléchit à ce qu'elle savait de Snape et des autres moments où il s'était trouvé square Grimmaurd.

- Les seules fois où vous venez ici, c'est pour des réunions de l'Ordre ou pour rencontrer quelqu'un, dit-elle finalement.

Il inclina la tête et elle retint cette fois un soupir de frustration. Ça irait tellement plus vite s'il pouvait juste lui donner la réponse !

- Alors quels sont les faits dont vous êtes certaine ? demanda-t-il.

- Que vous ne venez ici que pour des missions reliées à l'Ordre, dit-elle cette fois.

Snape fronça les sourcils et Hermione eut l'impression distincte qu'il était déçu.

- Est-ce que je dois vous nourrir à la petite cuillère, miss Granger ? Est-ce que j'ai cru à tort que vous aviez une cervelle ?

Avant qu'elle ne puisse se défendre, sa voix claqua.

- Est-ce que je savais que vous étiez réveillée ?

Quand elle hésita, son foncement de sourcil se fit plus prononcé et son visage prit cette ombre orageuse et méprisante, cet air qu'il réservait habituellement à Neville. Quand elle vit cette expression, elle se hâta de bégayer une réponse :

- N-Non.

Snape continua sa salve de questions.

- A quelles heures est-ce que je viens habituellement dans cette maison ?

Hermione réfléchit rapidement aux quelques fois où elle l'avait aperçu.

- Tôt le matin et tard le soir.

- Ce sont les vacances à Poudlard. Ne devrais-je pas aller et venir librement ?

Elle ouvrit la bouche pour répondre, mais s'arrêta brusquement alors que son esprit parvenait enfin à relier tous les éléments en une seule réponse.

- Oh ! s'exclama-t-elle.

Elle venait de réaliser, en cet instant, pourquoi cet homme était l'espion de Dumbledore et ce qui le rendait si dangereux : il était capable de voir les plus petites pièces du puzzle que les autres manquaient. Ça lui donnait une meilleure vue d'ensemble sur la plupart des situations.

Snape avait cessé de la questionner et il l'observait attentivement. Elle commença à parler lentement, testant sa théorie en même temps qu'elle la prononçait.

- Quand Poudlard est ouvert pour les cours, Vold… le Seigneur des Ténèbres ne peut pas vous appeler trop souvent. Vous êtes son espion à l'école et il ne voudrait pas provoquer les soupçons du Directeur. Il ne vous demanderait que pour les grands évènements et pour…

Elle avala difficilement puis termina sa phrase :

- ...vos échecs.

Elle s'interrompit à nouveau pour vérifier les réactions de Snape, mais il avait le visage fermé et ses yeux n'exprimaient aucune pensée. Cela ne l'arrêta pas. Elle poursuivit plus rapidement, à mesure que les idées s'emboitaient.

- L'année scolaire vous donne une sorte de sécurité et d'anonymat. Mais c'est l'été, maintenant. Vous êtes libres de… d'être à ses côtés, hésita-t-elle. De l'aider plus. C'est ce qu'il exigerait.

Elle baissa finalement les yeux, incapable de regarder son professeur alors qu'elle poursuivait, fixée sur le scénario le plus probable.

- Le Seigneur des Ténèbres… Vous… Vous êtes resté loin de lui une année. Loin de sa sphère de contrôle et d'influence. Sa confiance en vous doit être faible. Il veut certainement des preuves, des assurances. Il voudrait certainement que vous… que vous fassiez vos preuves. Il vous surveille probablement.

Finalement, elle eut la réponse à sa question précédente.

- Vous ne saviez pas si j'étais réveillée, mais vous auriez envoyé quelqu'un pour me réveiller. Vous êtes surveillé ou espionné : les matinées tôt ou les soirées tard sont les seuls moments où vous pouvez vous échapper.

Elle se rappela la présence glaçante de Snape, la veille au soir. Elle avait eu raison. Il était avec Voldemort avant sa réunion avec le professeur Dumbledore et les autres.

- Très bien, miss Granger. Et ça nous amène ici et maintenant. Vous vouliez me parler, la nuit dernière. Posez votre vraie question.

- C'est Harry.

Elle remarqua Snape se tendre sur sa chaise et son visage se referma brusquement. En voyant son regard à nouveau froid, elle réalisa à quel point il avait été ouvert pendant leur conversation précédente.

- Bien sûr que c'est Potter, renifla-t-il. C'est toujours à propos de Potter.

- Je suis sérieuse, monsieur, dit-elle d'une voix basse. Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond avec Harry. Vous ne passez pas beaucoup de temps ici, à Grimmaurd, donc vous ne pourriez pas le remarquer. Mais Harry se comporte bizarrement. Il a souvent de violentes sautes d'humeur inexplicables.

- Si vous faites cette remarque au Directeur, il vous dira que monsieur Potter a le droit à ces explosions. Qu'il est un jeune homme et que c'est sa façon de gérer une situation difficile du mieux qu'il le peut. Qu'on devrait lui laisser toute la marge de manœuvre dont il a besoin, avoir toute la considération, faire toutes les exceptions nécessaires pour qu'il puisse accepter ce qu'on demande de lui.

Hermione grimaça à la voix amère de Snape. Harry serait toujours un sujet de conversation douloureux pour cet homme. Et elle ne savait pas comment amener ses soupçons sans créer plus de dommages à leur « relation ». Elle se pencha en avant et fixa son regard dans celui de Snape.

- S'il vous plaît, monsieur. Je sais que vous ne vous souciez pas d'Harry. Mais je pense que vous savez qu'il est important dans la guerre qui se profile. Il se passe quelque chose. Je pense que ça a commencé il y a un moment déjà, mais Harry se contrôlait mieux à l'école, avec les nombreuses distractions.

Son professeur s'effondra en avant, les yeux clos. Puis, il se redressa brusquement, bien que son visage baissé reste caché par le rideau de ses cheveux noirs – elle ne pouvait voir ses yeux. Elle songea que Sisyphe devait ressembler à ça, quand il était confronté à son rocher. Elle se sentit profondément mal de savoir qu'elle allait alourdir le fardeau de cet homme, mais si ses soupçons étaient fondés, il serait le seul à qui elle pourrait en parler.

- Vous avez une hypothèse, dit-il. Une hypothèse dont vous préférez me faire part, plutôt qu'au Directeur. Crachez-la, miss Granger.

- Je… commença-t-elle.

Elle hésita sur les mots à employer, mais son esprit resta vide. Elle se recula vers son dossier en levant les mains de frustration.

- Je n'en suis pas sûre à 100%. En vérité, je ne suis même pas sûre que je devrais vous en parler, j'ai l'impression de trahir Harry. Et je sais qu'il aura le sentiment que je l'ai trahi, mais je n'ai pas… j'ai…

Elle s'interrompit une nouvelle fois.

- Qu'essayez-vous de me dire, miss Granger ?

Elle prit une profonde inspiration, puis cracha finalement ses mots d'un coup.

- Je crois qu'Harry s'est plongé dans les Arts des Ténèbres.

Voilà. Maintenant, elle l'avait dit. Elle l'avait dit tout haut à quelqu'un d'autre.

Son professeur resta absolument immobile. Elle n'était même pas sûre qu'il respire encore. Il releva la tête très lentement et elle fut aspirée par la tempête incontrôlable dans son regard.

- Vous pensez que Potter, reformula-t-il d'une voix lente et mesurée, expérimente la Magie Noire.

C'était plus une affirmation qu'une question.

Hermione hocha la tête, misérablement.

- A cause de ses sautes d'humeur et de son tempérament, précisa-t-elle en haussant une épaule. Et il y a d'autres signes, certains plus physiques que d'autres.

Elle n'expliqua pas que sa conclusion concernant le nouveau tempérament d'Harry était tirée de l'observation du professeur Snape. C'était cette corrélation entre les deux qui avait guidé sa réflexion.

Sans un mot et sans baguette, Snape envoya la tasse de thé devant lui s'exploser contre le mur opposé. Hermione sursauta, alors que les morceaux de porcelaine et le thé froid s'éparpillaient atour d'eux.

Ce n'était pas vraiment la réaction qu'elle avait imaginée.

Une seconde plus tard, il se mit brusquement sur ses pieds, le regard fou enragé.

- Le petit imbécile ! Avec tous ceux qui se sont sacrifiés ou sont morts pour ce bon à rien arrogant…

Voilà. C'était plutôt la réaction qu'elle attendait. Elle ne comprit plus sa diatribe après le mot arrogant, parce qu'il était passé de l'anglais à une sorte de langage rude et guttural.

Il commença à faire le tour de la cuisine, ses bottes en cuir de dragon crissèrent sur les restes de la tasse, tellement brisée qu'aucun Reparo ne pourrait lui redonner sa forme originelle.

Elle ne savait pas si c'était l'Affinité ou le fait qu'il ne parvenait pas à contrôler sa magie dans cet état de rage, mais Hermione sentait sa propre magie s'agiter et monter en même temps que les mots qui sonnaient comme une langue étrangère.

Inquiète de ce qu'il pourrait faire dans cet état, elle se leva à son tour.

- Arrêtez, s'il vous plaît.

Le professeur ne sembla ni la voir, ni l'entendre, puisqu'il la contourna nettement. Le battement de sa magie s'amplifiait. Est-ce que les autres personnes présentes dans la maison pouvaient le sentir également ? Ce n'était vraiment pas le bon moment pour qu'Harry ou Ron se montrent dans la cuisine maintenant. Sa peur monta quand elle le vit faire un brusque mouvement du poignet, sa baguette glissant dans sa main depuis un holster caché dans sa manche.

Elle abandonna toute prudence, s'avança et attrapa son bras armé, se jetant contre lui de tout son poids.

Elle fut plutôt surprise qu'il s'arrête. Prudemment, elle s'éloigna d'un pas, mais elle laissa sa main reposer sur son bras. Le contraste de sa peau sur la manche noire de sa robe de sorcier était saisissant. Quand il accorda toute son attention à sa main, elle déplia lentement et délibérément ses doigts, avant de ramener son poing contre sa poitrine.

Elle avait supposé que le toucher était suffisamment inattendu pour briser sa colère : elle avait remarqué que Ron le faisait souvent avec Harry, ces derniers temps. C'était visiblement une bonne supposition. La rage avait disparu du visage de Snape, même si sa colère était toujours bien présente.

- Il faut le dire au Directeur immédiatement, grogna-t-il d'une voix basse, dont les accents contenaient encore la rudesse de la langue étrangère qu'il avait employée un peu plus tôt.

Elle résista au besoin d'attraper son bras une nouvelle fois et le pria.

- Ne le faites pas, s'il vous plaît.

Il plissa les yeux.

- Et pourquoi non, miss Granger ? Si vos soupçons sont fondés, Potter s'est mis en danger lui-même, mais a aussi mis l'Ordre et… tout le reste en danger.

Elle savait qu'elle n'aurait le droit qu'à une réponse et y mit toute sa conviction.

- Comprenez-moi, professeur : Harry fait seulement ce qu'il croit devoir faire dans le but de sauver le monde magique. Il sait qu'à la fin, ce sera juste lui contre Volde… euh… lui contre le Seigneur des Ténèbres.

- Evitez d'implorer avec des yeux larmoyants, miss Granger.

Il s'éloigna d'un pas, agrandissant l'espace entre eux.

- Alors le Directeur a finalement parlé de la prophétie à Potter… Il était plus que temps.

A l'expression surprise de la sorcière, Snape eut un reniflement amusé.

- Oui, je suis au courant pour la prophétie. Et ce que Potter pense ? C'est justement son problème, miss Granger. Potter ne réfléchit pas du tout. Parce que s'il avait réfléchi, il aurait anticipé les conséquences de son imbécilité. Flirter avec la Magie noire est exactement le genre de chose que…

Hermione osa l'interrompre.

- Peut-être qu'Harry peut le supporter, professeur. Il a l'étoffe d'un grand sorcier et peut-être qu'il ne perdra pas le contrôle comme d'autres avant lui.

Snape eut un rire rauque qui n'avait définitivement rien d'amusé.

- Et peut-être qu'un jour, vous et tous les autres cesserez de regarder ce garçon comme s'il ne pouvait rien faire de mal !

- Professeur, je suis parfaitement consciente qu'Harry a des limites.

- Des limites ? s'indigna-t-il. La Magie noire, ce n'est pas juste apprendre où sont vos limites, il faut déjà connaitre où sont vos limites. Il faut vous connaître intimement, miss Granger. Il faut prendre conscience de chacune de vos faiblesses et de tous les traits de caractère où vous avez des manques. C'est comprendre la noirceur qui est en vous. Les grands sorciers, éructa-t-il avec dégoût, sont grands justement parce qu'ils savent qu'ils ne peuvent pas contrôler cette noirceur, quoi qu'ils fassent, alors ils ne se laissent jamais tenter. Potter n'est pas un grand sorcier et ne le sera jamais plus.

- Alors il aurait fallu le prévenir ! cria-t-elle.

- Le prévenir ? On ne lui a pas parlé de la prophétie, justement dans l'idée de le protéger. Potter vous a-t-il dit pour quelle raison il était renvoyé chez les Dursley chaque année ?

Elle devait certainement avoir l'air perdue et confuse, parce qu'il répondit lui-même à sa question.

- L'Ancienne magie, Granger. Potter est renvoyé là-bas en raison du sacrifice que Lily Potter a fait pour protéger son ingrate progéniture du Seigneur des Ténèbres. Lily a continué à protéger Potter jusqu'à aujourd'hui. A chaque occasion, le Directeur a offert à Potter des connaissances, des chances, des compliments, qu'il les ait mérités ou non. On lui offre des présents qu'il gâche et méprise, parce que dans son arrogance, il est incapable de voir plus loin que le bout de son nez.

Alors que la voix de Snape montait, Hermione eut la sensation qu'elle avait rouvert d'anciennes blessures et que le professeur Snape ne parlait plus uniquement d'Harry. La véhémence du professeur l'incita à demander d'une voix faible et contenue :

- N'y a-t-il aucun moyen pour Harry d'utiliser la Magie noire en toute sécurité.

Le professeur Snape soupira.

- Il n'est pas simple de répondre à cette question, répondit-il en se massant l'arête du nez. Il y a ceux qui vous diront que la magie n'est ni blanche ni noire, miss Granger, et que c'est l'intention du sorcier qui fait la différence. Jusqu'à un certain point, c'est même vrai. C'est ce qui permet à Durmstrang de continuer à enseigner la théorie des Arts sombres. Cependant, la magie noire est noire pour sa grande susceptibilité. Elle séduit, miss Granger. La plupart de ceux qui ont suivi son chemin n'avaient pas prévu de devenir des monstres. Ils ont mouillé un pied. Puis ont fait des pas supplémentaires et avaient une très bonne justification pour chacun. Ils ne voulaient pas faire de mal. Ils avaient de bonnes intentions, ils recherchaient la justice, le savoir… ils avaient des plans.

Il s'interrompit et laissa échapper un nouveau soupir.

- Le problème, c'est que la Magie noire vous transforme. C'est l'arrogance de croire que vous êtes immunisé ou que vous pouvez jouer avec le feu sans vous brûler, qui finalement vous terrassera. Ceux qui travaillent sur la théorie de la Magie noire le font avec prudence, anticipation et le plus grand respect.

- Harry…

- N'a aucun respect pour quoi que ce soit à part ses propres désirs égoïstes.

Hermione se hérissa.

- C'est injuste, professeur, et faux. Il le fait pour protéger tout le monde. Il pense que c'est son seul choix.

- Le Directeur vous répondrait que la vie est une succession de choix, miss Granger. Il n'y a jamais une seule réponse.

Il secoua la tête.

- Retournez-vous asseoir, miss Granger. Racontez-moi tout depuis le début, n'omettez aucun détail. Et quand je dis tout, c'est tout, ajouta-t-il en la fixant d'un regard sévère.


Ce sera tout pour ce soir ! En espérant que vous avez eu autant de plaisir à lire que moi à traduire :) N'hésitez pas à laisser des encouragements encore et encore. Quand j'aurai totalement terminé la traduction, je publierai à une plus grande fréquence, c'est promis :)

Belle semaine à tous et à dimanche prochain !

Lena.