Bonjour à toutes et à tous ! Ou plutôt bonsoir, vu l'heure à laquelle je publie ce chapitre XD On se retrouve aujourd'hui pour le neuvième chapitre de SAMLD !
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tyffaine bally : C'est vrai que cela faisait longtemps qu'on n'avait pas entendu parler du père de Théo XD Ta théorie est très intéressante ! Je ne peux pas dire si elle est vraie ou fausse, mais tu as de l'imagination ! Juste une petite précision : Nott n'a pas dit que le vrai père de Théo était mort, mais que «le karma s'était occupé de lui». Et il y a plusieurs façons pour le karma de s'occuper de quelqu'un XD Tu n'as pas tort en disant qu'il est plus souvent question de Molly que d'Arthur… J'ai réparé cette injustice dans ce chapitre XD En espérant que la scène avec Arthur te plaise, tout comme le chapitre !
petite voiture : En une semaine, tu as dévoré 25 chapitres ?! Mais… comment est-ce possible ? XD Ils sont tellement longs XD Tu as eu bien du courage ! Tout comme pour la théorie de tyffaine bally, je ne peux pas dire si la tienne est juste ou fausse, et il va falloir encore attendre un peu pour avoir la réponse ! Mais ça me brûle les doigts de lâcher le morceau XD En tout cas, ravie de te compter parmi mes lecteurs !
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Merci à vous deux pour vos reviews, elles m'ont fait extrêmement plaisir ! Et merci à tous ceux qui continuent à lire cette histoire ! Je vais vous laisser avec ce chapitre, et je vous souhaite à tous une agréable lecture !
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Warning : Ce chapitre contient deux scènes sexuellement explicites.
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9 – Soirée post-inauguration
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(vendredi 12/07) POV Fred
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Il était aux alentours de vingt heures trente quand les derniers clients quittèrent la boutique, un petit sac à la main, et un grand sourire aux lèvres. Fred et George avaient initialement prévu de clore l'inauguration à vingt-et-une heures, mais ce fut finalement fait avec trente minutes d'avance, en voyant, dès vingt heures, la boutique se vider de plus en plus, et en réalisant tout ce qu'ils avaient à faire après la fermeture. Car la journée était loin d'être terminée pour eux ! Mais avant de s'atteler à leurs tâches, ils devaient avoir une conversation avec leur père.
Lorsqu'il l'avait aperçu, vers dix-huit heures, au stand de George, diverses émotions contradictoires avaient envahi Fred. Il avait été touché par sa présence, et dans un même temps, il avait été déçu de constater qu'il était seul. Même s'il n'en était pas étonné, il avait eu un petit pincement au coeur en remarquant que sa mère n'était pas avec lui. Mais la joie d'avoir son père à cinq mètres de lui avait rapidement dominé sa déception. C'était dans sa nature de se focaliser sur le positif. Et il s'était dit que c'était probablement une bonne chose que sa mère ne fût pas là. Il avait trop de rancoeur envers elle. Son père, lui, n'avait rien fait. Il s'était même dressé contre Molly, le fameux soir où tout avait volé en éclats, mais ne souhaitant pas être à l'origine d'une dispute familiale, Olivier s'était levé et était allé se réfugier avec George dans la chambre de Percy, qu'il avait occupée durant les quelques jours qu'il avait passés au Terrier.
- Pfiou, quelle journée, soupira George, tirant Fred de sa rêverie. Je suis épuisé… Mais c'était trop bien.
- Tellement…
Fred allait ajouter qu'ils n'étaient pas près de se coucher avec la longue soirée qu'ils allaient avoir, mais il fut interrompu par Olivier et Agathe qui vinrent vers George et lui :
- Olivier et moi, on va faire un brin de ménage dans la boutique, pendant que vous serez avec votre père, annonça Agathe.
- Et pas de «mais». Si on ne vous file pas un petit coup de main, vous ne serez pas au lit avant deux heures du matin, vous n'allez pas assez dormir, et demain matin, vous allez être sur les rotules avant même d'accueillir vos premiers clients…
Fred et George durent admettre le bien-fondé des paroles d'Olivier.
- Bon, d'accord, capitula Fred. Merci à vous deux, vous êtes adorables…
- Il n'y a pas de quoi, nous sommes heureux de vous soulager un tant soit peu. Allez, on y va !
Olivier s'éloigna avec Agathe sur ces mots. C'était le moment, pour les jumeaux, d'aller renouer les liens avec leur père après un an de brouille… Le stress gagna Fred à cette pensée. Il allait forcément y avoir un malaise… Comment allaient-ils engager le dialogue ?
- Tu es prêt ? demanda George.
- Oui.
C'était faux, mais repousser l'échéance ne mènerait à rien. Fred souffla pour se donner du courage, et ce fut avec la boule au ventre qu'il se dirigea avec George vers leur père, qui était dans le rayon des capes, gants et chapeaux boucliers.
- Salut, lança Fred.
Arthur sursauta et fit vivement volte-face.
- Oh, bonsoir, les enfants…
En temps normal, Fred aurait répliqué avec sa verve habituelle que George et lui n'étaient plus des enfants. Mais là, il s'en fichait. Car la tendresse avec laquelle son père avait prononcé ces trois mots avait fait monter en lui une douce et agréable chaleur. Une chaleur presque autant réconfortante que celle des pulls qu'il recevait à Noël de la part de sa mère, que George et lui critiquaient, mais qu'ils aimaient paradoxalement porter lorsque le froid de l'hiver s'invitait à Poudlard…
- On ne s'attendait pas à ce que tu viennes, avoua George.
- Rien ne m'aurait empêché de faire ne serait-ce qu'un petit saut ici. Ce n'est pas tous les jours que deux de ses enfants ouvrent leur propre boutique ! Et que ça génère un tel succès…
- Mais ça a dû être galère pour toi, s'inquiéta George. Tu as ton boulot, et…
- … il y a maman, acheva Fred.
- J'ai fait des heures supplémentaires toute la semaine pour pouvoir finir plus tôt aujourd'hui, révéla Arthur. Et pour votre mère, vous n'avez pas à vous en faire. Je lui ai dit que je ne serais à la maison que vers vingt-trois heures. Comme ça fait quatre jours que je rentre tard et que j'explique ça par la tonne de dossiers qu'i traiter, elle ne se doute pas que ce soir, je ne suis pas au Ministère, mais à l'événement du siècle sur le Chemin de Traverse…
- Rien que ça, railla Fred.
- Je n'exagère pas, insista Arthur.
- Mmmh… Quoi qu'il en soit, ça nous fait hyper plaisir que tu sois là, affirma sincèrement George. Ça faisait longtemps qu'on ne s'était pas vus…
- Ni qu'on n'avait eu le moindre contact…
Fred avait mis les pieds dans le plat, et c'était tout à fait volontaire. Il fallait crever l'abcès, et plus vite ce serait fait, mieux ce serait.
- Je sais, et j'en suis désolé, s'excusa Arthur. J'ai pourtant plus d'une fois voulu vous écrire ou vous rendre une petite visite… Mais j'avais peur de votre réaction.
- Seulement de la nôtre ?
- Oui, car je me serais suffisamment fait discret pour que votre mère n'en sache rien. Et quand bien même elle l'aurait su, je l'aurais affrontée et je ne me serais pas écrasé face à elle. Car c'est elle qui est en guerre avec vous, pas moi…
- Et c'est justement pour ça qu'on ne t'aurait pas rejeté si tu étais venu, attesta George. Parce que tu n'y es pour rien, dans les tensions qu'il y a entre maman et nous. Tu t'es même opposé à elle…
- Oui, mais j'aurais dû faire en sorte d'apaiser la situation, et d'éviter à Olivier de s'en aller, comme si c'était lui le fautif dans tout ça…
- Maman n'était pas apte à reconnaître ses torts, elle était trop bornée pour ça, et l'ambiance aurait été tendue jusqu'à la fin du séjour d'Olivier… Ce n'était pas à lui de partir, mais c'était mieux ainsi. Il n'y a qu'une chose qu'on aurait à te reprocher, et c'est de ne pas avoir fait ce premier pas envers nous plus tôt. On a songé à le faire, nous, de notre côté, car c'était soit à toi, soit à nous de le faire, mais c'était trop compliqué pour nous. Si nous étions allés au Terrier, nous aurions croisé maman, et le Ministère n'était pas l'endroit idéal pour des retrouvailles… Mais on comprend que tu aies craint la façon dont tu aurais été reçu, et on ne t'en tient pas rigueur. Et puis, tu es là, désormais, et comme on dit, mieux vaut tard que jamais !
Arthur sourit aux mots de George.
- C'est vrai. Et maintenant qu'on a brisé la glace, je viendrai au moins une fois par mois vous faire un petit coucou. Sans vous déranger dans votre travail, bien sûr…
- On aura bien cinq minutes à te consacrer entre deux clients ! Agathe est là, et si les finances nous le permettent, nous embaucherons bientôt quelqu'un d'autre. Parce qu'à trois, on va avoir du mal à tout gérer… Bon, sinon, est-ce que la boutique te plaît ?
- Oh oui ! Tout est parfait, que ce soit la déco, l'agencement des rayons, la gestion de l'espace… On est tout de suite happé par l'univers de la boutique et on a envie de tout explorer en même temps… Et de ce que j'ai pu observer en trois heures, l'inauguration en elle-même était top. Mais même s'il était impossible pour moi d'être là avant dix-sept heures, je regrette d'être arrivé si tard… J'ai raté la plupart des ateliers… Je n'ai assisté qu'à celui du chaudron farceur et à celui des tours de magie moldus. Mais le stand du pendu réutilisable avait l'air si animé, et celui des oreilles à rallonge avait l'air si drôle…
- On peut te faire une démonstration privée, si tu veux, suggéra George.
- Mais vous avez plein de choses à faire…
- Olivier et Agathe sont en train de ranger et de nettoyer la boutique. Quand on te libérera, George et moi n'aurons plus qu'à faire les comptes avec Agathe et à remplir les étagères qui ont été quelque peu dévalisées…
- Ça prouve que vous avez fait du chiffre !
- C'est tout ce qu'on espère ! Bon, ça te dit de tester le pendu réutilisable ?
- Si vous avez du temps devant vous, oui.
- Bien, allons dans la pièce de stockage, pour ne pas gêner Olivier et Agathe…
Arthur et les jumeaux migrèrent vers la pièce mentionnée par Fred, avec la boîte qui avait servi pour l'atelier. Ce fut George qui éclaira Arthur sur l'invention avec laquelle il allait se faire la main :
- On va t'expliquer les règles, car c'est très différent du pendu classique. Il y a trois modes de jeux : un mode où on propose des lettres, un mode où on pose des questions, et un mode cash, où on doit répondre de sept à quinze questions sur la formule d'un sort, le nom d'un sort, l'utilité d'un sort… Il y a quatre niveaux pour chaque mode : facile, moyen, difficile, et extrême. Pour le mode des lettres, il y a un nombre de lettres fausses autorisées qui varie selon le niveau et selon le sort. Pour le mode des questions, le but est d'en poser pour trouver le sort. En fonction du niveau, tu as une liste d'une dizaine ou vingtaine de sorts sur l'écran, dont l'un est celui que tu as à deviner. Tu as intérêt à bien réfléchir à tes questions, car là aussi, il y a un nombre limite de questions autorisées. Pour le mode cash, ça fait plus appel à ta culture. Comme je l'ai dit à l'instant, on t'interroge sur la formule d'un sort, sur le sort auquel appartient telle formule, sur l'utilité d'un sort… Du niveau facile à extrême, tu as sept à quinze questions, et comme pour les autres modes, tu as un quota d'erreurs autorisées. Pour tous les modes, la difficulté est liée à de multiples facteurs : si le sort est plus ou moins connu, si le sort est plus ou moins usité, si le sort est enseigné ou non à Poudlard, si oui, en quelle année il est enseigné… Bref, rien n'a été fait au hasard !
- Oui, c'est ce que je constate… Ça a dû vous demander du temps et une sacrée imagination…
- C'est le produit sur lequel on a le plus bossé, oui.
- Et comment ça marche ? De quoi le pendu est-il constitué ?
- Alors, il y a la potence, il y a les escaliers que gravit le petit bonhomme à chaque erreur commise, et il y a l'écran où il y aura soit les tirets, soit les listes, soit les questions, selon le mode de jeu que tu choisiras. Bien, par quoi veux-tu commencer ?
- Mmmh… par le mode des lettres. Niveau moyen.
George acquiesça et sélectionna une carte qu'il inséra dans l'interstice situé sur le côté de l'écran où s'affichèrent de multiples tirets :
_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ / _'_ _ _ _ _ _ _ _ _
- Tu as une limite de trois erreurs. À la quatrième, le bonhomme aura la corde au cou, prévint Fred.
- Le pauvre… Je vais faire mon maximum pour lui éviter ça. Bon, comme il y a neuf lettres dans le premier mot, j'en déduis sans trop me mouiller que c'est le mot «sortilège»… Le plus simple serait donc de proposer d'emblée toutes les lettres de ce mot, car il y en aura forcément deux ou trois qui seront dans le second mot…
- C'est l'astuce que tout le monde va avoir, oui. C'est pour ça que bon nombre de sortilèges en deux mots dont le second fait moins de dix lettres sont dans la catégorie des sorts faciles pour ce mode de jeu. Même des sorts appris en sixième ou septième année. Car ils sont aisément reconnaissables.
- En effet. Mais du coup, il doit y avoir plus de sorts dans la catégorie «facile» que dans les autres…
- Non, car un même sort peut être dans plusieurs catégories. Dans les plus dures, la différence, c'est qu'il y a moins de propositions ou de questions autorisées, en fonction du mode de jeu.
- Oooh… Tout cela a été mûrement réfléchi, admira Arthur. Bon, revenons-en à ce sort…
Arthur fit toutes les lettres du mot «sortilège», ce qui l'aida beaucoup pour le second mot. Il ne lui manquait que cinq lettres :
/ _' e _ _ _ _
- S'il n'y avait pas eu le «l» à cet endroit-là, il y aurait eu plus d'un mot valables… Mais là, je pense que c'est le sortilège d'expulsion.
- C'est ça, bravo ! On a hésité entre la catégorie facile et la catégorie moyenne pour ce sort-là. Mais les plus jeunes vont avoir plus de mal, puisque ce sort ne s'apprend qu'en quatrième année…
- Vous avez opté pour la bonne catégorie, approuva Arthur. Puis-je tenter un autre mot ?
- Oui, bien sûr ! Même mode de jeu ?
- Oui, mais catégorie difficile, cette fois.
- Bien.
Fred répéta les mêmes actions qu'il avait effectuées avec la carte précédente. Il y avait trois mots :
_ _ _ _ _ _ _ _ / _ _ / _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _
- Tu es limité à quatre erreurs, signala George.
- Ça m'a l'air faisable. Bon, ça ne va pas être un sortilège, le premier mot ne fait que huit lettres… Un M ?
- Oui.
Deux M remplacèrent deux tirets :
m _ _ _ _ _ _ _ / _ _ / _ _ _ _ _ _ _ _ _ m _ _ _
- C'est bien ce que je croyais. C'est un maléfice.
Fort de cette intuition, Arthur essaya toutes les lettres du mot «maléfice». Mais cela ne l'aiguilla pas tant que cela :
maléfice / _ e / _ _ _ _ _ _ _ _ e m e _ _
- Mmmh, ça finit sûrement par «ement»… Un N ?
- Oui.
maléfice / _ e / _ _ _ _ _ _ _
- Un T ?
- Oui.
maléfice / _ e / _ _ _ _ _ _ t
- Un D ?
- Oui.
maléfice / d _ / _ _ _ _ d _ t
- Aaaah… Maléfice de bourdonnement ?
- Oui ! Bien joué ! s'exclama George. Veux-tu te risquer au mode extrême ?
- Oui, mais avec le mode cash.
- D'accord. Tu as quinze questions, et deux erreurs autorisées. Tu es prêt ?
- Oui.
- Un, deux, trois, on y va ! À quel sort appartient la formule Offero ?
- Au sortilège de restauration.
- Quelle est la formule du sort d'altération climatique ?
- Meteorribilis.
- Quel est le nom du sort qui colle fortement un objet sur une surface ?
Arthur cligna des yeux.
- Euh… j'ai un trou, là. J'ai bien le sort de glu perpétuelle, mais ce n'est pas la même chose… Non, je ne vais pas l'avoir.
- Ah bah ça démarre bien…
Arthur tourna brusquement la tête vers le petit bonhomme qui venait de parler tout en montant une marche. Fred et George se mirent à rire :
- On a oublié de te le dire, mais le pantin est doté de parole ! Et il râle plus qu'il ne se réjouit. Mais il est possible de désactiver le mécanisme. Donc si ça te gêne…
- Oh non, pas du tout ! Ça apporte un petit truc en plus, c'est sympa. Bon, du coup, je sèche pour le sort collant.
- C'était le sort d'epoxymisation. Quelle est la formule du sort de pivotement ?
- Circumrota.
- À quoi sert le sort dont la formule est Informus ?
- Il renseigne sur les plantes, créatures et objets qui ont été magiquement modifiés.
- Quelle est la formule du sortilège de sécheresse ?
- Siccate.
- Quel est le nom du sort dont la formule est Meteorribilis Recanto ?
- Oh là là… Il faut le nom exact ?
- Oui, affirma Fred, avec un sourire en coin.
- Vous êtes horribles… Je l'ai utilisé plus d'une fois au Ministère, en plus ! Mais je prononce juste la formule, pas le nom du sort… Même entre collègues, c'est rare qu'on l'évoque… Bon, vu que ça annule les intempéries, je vais dire… le sortilège annulateur d'intempéries ?
- C'est ça ! Quelle est la formule du sortilège d'animation d'objets ?
- Piertotum Locomotor.
- À quel sort appartient la formule Surgito ?
- Ah bah ça, si je ne le sais pas… C'est le sortilège annulateur d'enchantements.
- Quelle est la formule du sortilège d'Empreinte ?
- Appare Vestigium.
- Quel est le nom du sort qui sert à alerter si une personne pénètre dans la zone protégée par le sort ?
- Le charme du Cridurut.
- À quel sort appartient la formule Concido ?
Arthur fit les gros yeux.
- C'est quoi, ça ?!
- Un sort de cuisine, répondit George, amusé.
- Mais je suis nul en cuisine ! se lamenta Arthur. C'est pour ça que c'est toujours Molly qui est aux fourneaux… Les sorts de ménage, ça, par contre, je maîtrise ! Mais les sorts de cuisine… Bon bah ce n'est pas la peine que je cherche, je ne l'aurai pas.
- Hé, t'es un moldu ou tu roupillais en classe quand t'étais à Poudlard ? s'agaça le pantin.
- On ne nous enseignait pas les sorts de cuisine, de notre temps, grimaça Arthur.
- À nous non plus, et c'est bien dommage, regretta George. Mais il est fort probable que cette année, les sixième ou les septième année y aient droit… Le professeur Black se bat bec et ongles pour que ce genre de sorts soient inclus dans le programme d'une des classes des ASPIC, avec une préférence pour les sixième année.
- Ce serait top pour les élèves s'il gagnait cette lutte… Lui, au moins, il a le sens des priorités. Bon, c'était quoi, le sort qui a pour formule Concido ?
- C'était le sortilège d'éminçage. Quelle est la formule du sort qui sert à repousser les ennemis ?
- Repello Inimicum.
- À quel sort appartient la formule Specialis Revelio ?
- Au révélasort de Scapin.
- Et enfin, quelle est la formule du sortilège d'ouverture de caisses ?
- Cistem Apero.
- Eh bah c'est pas mal du tout !
- Ouais, mais à une erreur près, c'était fichu pour le petit bonhomme en bois…
- Tu n'as pas eu de chance avec le sortilège d'éminçage, et pour ce qui est du sort d'epoxymisation, le nom est hyper compliqué…
- Je suis plus déçu pour celui-là que pour l'autre. Mais j'étais bien conscient de ne pas être au point sur tous les sortilèges… En tout cas, ce jeu est génial ! Il est très bien fait, il est très varié, il est très drôle, il est très stimulant… Il a tout bon.
- Nous sommes ravis qu'il t'ait plu ! Mais même en ayant eu deux erreurs, tu t'es débrouillé comme un chef. Tu es un excellent sorcier.
- J'ai intérêt, avec tous les services auxquels j'ai été affecté… Entre le service des détournements de l'artisanat moldu, le bureau de détection et de confiscation des faux sortilèges de défense et objets de protection, et la brigade de réparation des accidents de sorcellerie… Les sortilèges, c'est un peu ma tasse de thé ! Bon, j'ai fait deux modes sur les trois, c'est ça ?
- Oui, il n'y a plus que le mode des questions.
- Eh bien pour celui-là, ce sera un niveau facile. Histoire de soulager mes neurones après le niveau extrême qui a bien failli m'avoir…
- Oui, et en plus, c'est le mode qui nécessite le plus de réflexion…
Fred piocha une carte et la glissa dans l'interstice, activant ainsi l'écran où apparut une liste de onze sorts : le sortilège de lumière, le sortilège de réparation, le sortilège de nettoyage, le sortilège d'eau, le sortilège de déverrouillage, le sortilège d'allégresse, le sortilège de désarmement, le sortilège de blocage, le maléfice du saucisson, le sortilège de découpe, et le sortilège de rangement.
- Tu as un quota de sept questions. Je t'écoute !
- Bien… Est-ce un sortilège d'attaque ?
- Non.
- Cool, ça élimine d'office le sortilège de désarmement et de blocage, et le maléfice du saucisson… Est-ce un sortilège que l'on utilise dans la vie de tous les jours ?
- Plutôt, oui.
- J'aurais aimé que ce soit «non», car ça n'enlève que le sortilège d'allégresse… Est-ce un sort qui modifie l'état d'un objet ?
- Non.
- Ah, ça, c'est mieux ! Ça me débarrasse du sortilège de réparation, du sortilège de nettoyage et du sortilège de découpe. Est-ce un sort qui s'utilise sur une serrure ?
- Non.
- Est-ce un sort qui a un lien avec l'un des quatre éléments ?
- Oui.
- Est-ce le sortilège d'eau ?
- Oui, c'est bien lui ! Bon, c'était un peu trop facile pour toi… Tu n'as posé que cinq questions sur les sept auxquelles tu avais droit.
- En même temps, c'est logique que ce soit facile, puisque c'est le niveau que j'ai choisi… Et il y a aussi le fait que je sois un adulte expérimenté. Un enfant de onze ou douze ans aurait eu plus de mal à trouver les bonnes questions… Mais c'est un très bon exercice ! Et ce jeu est définitivement l'une de vos meilleures inventions.
Fred et George rougirent sous le compliment.
- Merci… On t'aurait bien fait un petit atelier avec les oreilles à rallonge, mais nos super comédiens ne sont plus là… Ce sont eux qui faisaient rire tout le monde, avec leurs conversations improvisées et totalement déjantées…
- Tant pis, avec le peu de temps que j'avais, je suis déjà bien heureux d'avoir pu découvrir trois de vos produits, tempéra Arthur. Et d'avoir pu expérimenter l'un d'entre eux ! Et il se fait tard. J'aurais adoré tester les oreilles à rallonge, mais ce ne serait pas très prudent…
- Oui, et Fred et moi avons les comptes à faire avec Agathe…
- Bon courage ! Mais avant d'y aller, j'aimerais profiter qu'Olivier soit là pour discuter avec lui. Je n'ai pas eu l'occasion de faire autant connaissance avec lui que je ne l'aurais voulu quand il était au Terrier… Mais s'il est en plein ménage…
- Il a bien dû avancer, avec Agathe. George et moi terminerons ce qu'ils n'auront pas eu le temps de faire. Allons le libérer !
Arthur et George emboîtèrent le pas à Fred. Ils quittèrent la pièce de stockage et rejoignirent Olivier et Agathe qui balayaient respectivement le rayon des boîtes à flemme et des Marques des Ténèbres comestibles, et le rayon des leurres explosifs et de la poudre d'obscurité instantanée du Pérou.
- Eh bien, vous n'avez pas chômé ! jugea Fred, qui avait jeté un coup d'oeil à divers endroits de la boutique. Le sol brille comme un lustre… Mais vous avez assez travaillé pour aujourd'hui. On fera le reste, avec George, une fois que nous aurons parlé chiffres avec Agathe. Et c'est ce qu'on va faire tout de suite. Pendant ce temps, Olivier, papa souhaiterait en savoir plus sur toi…
- Si ça ne te dérange pas, s'empressa d'ajouter Arthur.
- Non, pas du tout, mais je crains que nous ayons vite fait le tour…
- Et moi, je suis persuadé du contraire ! Rien que ta relation avec George, dont je ne sais strictement rien, tes six années au sein de l'équipe de Quidditch de Gryffondor, tes trois années de capitanat, et ta première année chez le Club de Flaquemare nous occuperaient pour dix soirées entières…
Et ce fut sur ces mots qu'Arthur et Olivier s'en allèrent, le premier entraînant le second qui fut bien obligé de le suivre. Fred et George échangèrent un regard.
- J'espère qu'Olivier n'est pas trop fatigué, commenta Fred. Papa serait bien capable de ne le lâcher qu'au petit matin, après qu'Olivier lui ait fait le récit de sa première année d'aventures à Poudlard…
- Non, papa est attendu à vingt-trois heures au Terrier… Mais sans ça, il aurait clairement fait subir une nuit blanche à Olivier, oui ! Bon, ce n'est pas tout, mais on a de la comptabilité à faire… Ça va le faire, Agathe ? Tu es encore suffisamment en forme ?
- Oui, ne t'en fais pas, j'ai de la ressource ! Mais je vais m'écrouler quand je serai dans ma chambre au Chaudron Baveur.
- Tu auras bien mérité une bonne nuit de repos ! Allez, on y va.
Fred, George et Agathe se dirigèrent vers la caisse où ils s'installèrent.
- Dis-nous tout, Agathe ! Sommes-nous riches ? demanda Fred.
- Tout dépend du seuil à partir duquel vous considérez les gens comme étant riches… Mais même si vous l'êtes, avec tout ce qu'i payer, vous ne le serez plus lorsque vous aurez tout déboursé…
- Tu n'exagères pas un peu, là ? se moqua George.
- Si, avoua franchement Agathe. Non, en vrai, vous avez fait une belle journée. J'ai tout noté sur un parchemin, avec la somme de ce que les ventes totales de chaque produit ont rapporté…
Agathe tendit aux jumeaux la feuille de parchemin, qu'ils se hâtèrent de lire :
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- 34 baguettes farceuses = 17 gallions et 12 mornilles
- 28 boîtes à flemme = 44 gallions et 8 mornilles
- 8 chapeaux anti-gravité = 8 gallions et 16 mornilles
- 6 capes boucliers = 30 gallions
- 7 chapeaux boucliers = 28 gallions
- 4 gants boucliers = 12 gallions
- 10 chaudrons farceurs = 24 gallions et 12 mornilles
- 7 pots d'efface-boutons = 12 gallions et 13 mornilles
- 14 Feux Fuseboum (8 Flambées de base, 6 Déflagrations Deluxe) = 40 gallions
- 7 leurres explosifs = 18 gallions et 16 mornilles
- 10 marécages portables = 20 gallions
- 20 paquets de marques des ténèbres comestibles = 29 gallions et 7 mornilles
- 15 oreilles à rallonge = 18 gallions et 9 mornilles
- 31 pendus réutilisables = 96 gallions et 11 mornilles
- 25 plumes auto-encreurs = 14 gallions et 12 mornilles
- 11 plumes à répliques cinglantes = 7 gallions et 13 mornilles
- 15 plumes à vérificateur d'orthographe = 15 gallions
- 6 sachets de poudre d'obscurité instantanée du Pérou (4 sachets de 25 grammes et 2 sachets de 50 grammes) = 12 gallions et 16 mornilles
- 15 bocaux de pousse-rikiki = 18 gallions et 9 mornilles
- 7 boîtes de rêves éveillés = 17 gallions et 5 mornilles
- 8 télescopes farceurs = 13 gallions et 11 mornilles
- 14 coffrets de tours de magie moldus = 48 gallions et 10 mornilles
- 16 boursouflets = 49 gallions et 15 mornilles
Total = 600 gallions et 13 mornilles
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- Ouah, souffla Fred, sonné. J'ignore ce qui m'impressionne le plus. Tout ce qu'on a vendu, ou tous les calculs que tu as dû faire, entre les conversions et les additions…
- Oh, j'ai l'habitude. Et j'adore ça. Mais si j'en crois ta réaction, tu es satisfait du bénéfice qu'on a fait ?
- Oh oui ! Même si, avec tous les clients qu'on a eus, l'attrait de la nouveauté, et toute la pub qui a été faite, six cent gallions, ce n'est pas non plus exceptionnel… Mais ça reste une très belle recette.
- Oui, et vous avez attiré du monde. J'ai recensé du mieux que j'ai pu le nombre de visiteurs, et il y en a eu environ cent trente, déclara Agathe. Et il y en a peu qui n'ont rien acheté. Presque tous sont ressortis avec au moins un truc, même si ce n'est qu'un paquet de gnomes au poivre…
- Ça, c'est sympa à eux. Et de ce que j'observe, il y a déjà des produits qui se démarquent… Avec, comme grandes gagnantes, les baguettes farceuses…
- Talonnées de près par le pendu réutilisable, nuança George.
- Ça, c'est grâce à la magnifique promo que Ron a faite à Poudlard, lors de la fameuse fête avec ses dix-neuf camarades issus de toutes les maisons…
- Qu'on avait un peu financée en lui fournissant les boissons, rappela George.
- Et en échange de ce petit coup de promo, rebondit Fred.
- C'était un bon marché, et Ron a bien honoré sa part du contrat. Quand on présentait les articles, ce matin, il y en a qui avaient la tête de ceux qui ne les voyaient pas pour la première fois…
- Et qui étaient contents de les revoir, renchérit Fred.
- Ce qui prouve que Ron a non seulement mené à bien la mission qu'on lui avait assignée, et ce, en sacrifiant une ou deux heures de sa soirée, mais qu'en plus, il a su conquérir son public… Une vraie âme de commercial. Bon, revenons à nos hippogriffes ! Outre les baguettes farceuses et les pendus réutilisables, il y a aussi les boîtes à flemme, les plumes auto-encreurs et les Marques des Ténèbres comestibles qui ont fait fureur…
- Oui, ce sont nos cinq produits vainqueurs ! Pour les boîtes à flemme, on ne tombe pas des nues, on se doutait qu'elles allaient cartonner. Pour les Marques des Ténèbres, soit ça passait, soit ça cassait, et pour les plumes auto-encreurs, là, c'est plutôt une surprise. Ce n'était pas sur elles qu'on avait le plus misé…
- Après, avec ça, on visait une large clientèle… Car il n'y a pas qu'à Poudlard qu'on écrit, souligna George. Il y a plein de métiers où on a constamment besoin de plumes, d'encriers et de parchemins, comme le métier d'Auror, de professeur, d'avocat…
- C'est vrai, appuya Fred. Et sinon, pour faire un autre top cinq, dans une moindre mesure, il y a les Feux Fuseboum, les oreilles à rallonge, les plumes à vérificateur d'orthographe, les pousse-rikiki et les tours de magie moldus qui ont eu leur petit succès…
- Pour les Feux Fuseboum et les oreilles à rallonge, c'était prévisible, estima George. Pour les tours de magie moldus, ce sont les Sang-Pur et les Sang-Mêlés très peu rattachés au monde moldu dont ça a dû piquer la curiosité. Pour les plumes à vérificateur d'orthographe, ça a un peu plus séduit que ce que j'imaginais. Il doit y avoir pas mal d'élèves ou même d'adultes qui ne font pas très confiance à leur orthographe… Et pour les pousse-rikiki, leur triomphe est sûrement lié à celui des Marques des Ténèbres comestibles. Étant donné que l'une de ces friandises provoque une bonne diarrhée et que les pousse-rikiki, ça constipe, ça agit comme un remède… Et ça, les clients l'ont bien saisi.
- Sauf cinq d'entre eux, car pour vingt paquets de Marques des Ténèbres, on a vendu quinze bocaux de pousse-rikiki, contesta Fred.
- Oui, mais parmi les vingt Marques des Ténèbres qu'il y a dans les paquets, il n'y en a que six qui sont piégées, intervint Agathe. Et sur les six, il n'y en a que deux ou trois qui ont pour désagrément de te faire aller aux toilettes. Dans un bocal de pousse-rikiki, il y a trente bonbons. Pour le vider, il faudrait acheter une dizaine de paquets de Marques des Ténèbres… Je n'ai pas surveillé les achats de chaque client, car je ne suis pas une pie, mais à mon avis, il y en a qui se sont procuré plusieurs paquets de Marques des Ténèbres comestibles, et un seul pot de pousse-rikiki.
- Ah, pas bête… C'est fou, car à la base, nos inventions sont faites pour divertir, mais nous, ça nous fait réfléchir…
- Et ça rime, s'amusa Fred. Mais ce que j'ai retenu, entre autres, de ce qu'a dit Agathe, c'est qu'elle n'est pas compatible avec toi et moi. Car elle a affirmé ne pas être une pie. Et il se trouve que notre Patronus, c'est…
- … une pie, acheva George.
- Ah, mince… Bon, après, ce n'est qu'une expression, relativisa Agathe. «Être une pie», c'est quand on espionne absolument tout, et vous-mêmes, ce n'est pas parce que votre Patronus est une pie que vous épiez tout ce qu'il y a sous votre nez…
- Non, même si on peut être très inquisiteurs, nous ne sommes pas non plus comme ça… Bon, pour ce qui est des autres produits, il n'y en a pas vraiment qui ont fait un bide… Pour moi, ça en est un quand il y a moins de sept ventes. Il n'y a que les gants boucliers qui sont en-deça de ce quota, mais ils sont inclus dans l'équipement global bouclier… Ils ont la même fonction que les chapeaux et les capes, il serait donc plus judicieux de les juger tous ensemble, suggéra George.
- Entièrement d'accord, agréa Fred. Si on les analyse comme ça, gants, capes et chapeaux réunis, on a vendu… euh… dix-neuf éléments boucliers, si je calcule bien… C'est plus que correct.
- Tout à fait ! Ah, il y a également la poudre d'obscurité instantanée du Pérou qui n'a pas atteint le quota fixé… Mais c'est comme pour les gants boucliers : elle est associée aux leurres explosifs dans la catégorie «diversion». À eux deux, ça fait treize exemplaires écoulés… Et pour les sept boîtes de rêves éveillés et les sept pots d'efface-boutons, c'est logique que ces produits n'aient pas généré le même engouement que les baguettes farceuses ou le pendu réutilisable… Nous ne sommes pas tous concernés par les boutons, et les trois quarts des visiteurs n'avaient pas l'âge requis pour pouvoir se payer des rêves éveillés… Franchement, on n'a pas à se plaindre du chiffre qu'on a fait.
- Oui, et ce n'est pas tout ! C'est le plus gros, mais il y a aussi les friandises et les boissons, signala Agathe. Comme pour les produits, j'ai tout répertorié. D'abord, les confiseries…
Agathe offrit un second parchemin à Fred et à George qui s'en emparèrent :
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- 12 paquets de baguettes magiques à la réglisse = 4 gallions et 4 mornilles
- 17 paquets de bulles baveuses = 6 gallions
- 8 paquets de chewing-gums phosphorescents = 2 gallions et 6 mornilles
- 15 boîtes de chocogrenouilles = 8 gallions et 14 mornilles
- 6 paquets de couinesouris en sucre = 2 gallions et 14 mornilles
- 10 paquets de crapauds à la menthe = 5 gallions et 5 mornilles
- 14 paquets de fizwizbiz = 6 gallions et 10 mornilles
- 12 boîtes de fondants du chaudron = 7 gallions et 1 mornille
- 11 paquets de gnomes au poivre = 5 gallions et 3 mornilles
- 7 paquets de malice réglisse = 2 gallions et 15 mornilles
- 12 paquets de mouches au caramel = 3 gallions et 9 mornilles
- 13 paquets de patacitrouilles = 7 gallions et 11 mornilles
- 10 boîtes de plumes en sucre = 4 gallions et 12 mornilles
- 12 paquets de schok-o-choc = 6 gallions et 6 mornilles
- 8 boîtes de suçacides = 4 gallion et 12 mornilles
- 7 paquets de tritons au gingembre = 4 gallions et 16 mornilles
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Total = 83 gallions et 2 mornilles
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- Ah ouais… On a eu des clients très gourmands !
- En même temps, à six mornilles les dix baguettes à la réglisse, à cinq mornilles les vingt chewing-gums phosphorescents, et à cinq mornilles les cent cinquante grammes de mouches au caramel, ils auraient eu tort de se priver… Ce n'est pas avec ça qu'on allait les ruiner !
- Non, et c'est bien pour ça qu'ils se sont autorisés à craquer ! Et même avec des petits prix, si on a soixante-dix clients qui prennent ne serait-ce que deux paquets de friandises, ça grimpe très vite…
- Et c'est cette stratégie qu'on a adoptée, et qui a été très lucrative. Mais de toute façon, on n'aurait pas mis le paquet de vingt bulles baveuses à quatorze mornilles… On n'est pas dans une épicerie !
- Ouais, si on les avait mises à plus de dix mornilles, ça aurait été une autre histoire… Elles auraient même été boudées. D'ailleurs, ce sont les grandes championnes de la journée ! Elles ont détrôné les chocogrenouilles, elles qui ont été élues sucreries préférées des britanniques par le Palais du Sorcier pour la quatorzième année consécutive…
- Mais suivies de près par les bulles baveuses ! Et avec les patacitrouilles qui ferment le podium.
- Vous connaissez par coeur le classement ? s'étonna Agathe.
- C'est là-dessus qu'on s'est basés pour choisir les friandises qu'on allait vendre… Et les emplettes effectuées en ce jour dans ce rayon sont assez fidèles au classement du magazine, nota George. Il n'y a que les bulles baveuses qui ont eu le pas sur les chocogrenouilles, et les fizwizbiz qui ont eu le pas sur les patacitrouilles…
- Et hormis cela, les baguettes à la réglisse, les fondants du chaudron, les mouches au caramel et les schok-o-choc ont bien plu aux clients.
- Oui, mais qui résisterait face aux fondants du chaudron…
- Pas toi, c'est sûr, se moqua gentiment Fred.
- Oui, bon, ça va…
Cette riposte très peu convaincante ne fit qu'augmenter l'hilarité de Fred. Peu de personnes étaient au courant, mais les fondants du chaudron étaient le péché mignon de George. Il en raffolait. Fred, lui, affectionnait singulièrement les patacitrouilles.
- Tiens, c'est quoi, toi, ta douceur favorite ? demanda George à Agathe.
- Les chococuisses de grenouilles. Non, Fred, un mot sur les goûts culinaires atypiques des français, et je t'étripe de mes propres mains, menaça Agathe en voyant le sourire goguenard de Fred. Et pour ta gouverne, je ne mange pas de cuisses de grenouille normales. Je ne consomme que celles qui sont en chocolat.
- Oh mais je n'ai rien dit, moi… Mais que ce soit nature ou en chocolat, il y a quand-même un sacré penchant chez les français pour les cuisses de ces pauvres amphibiens…
Agathe attrapa la boîte du pendu réutilisable qui avait servi pour l'atelier des jumeaux avec Arthur et l'abattit sur le crâne de Fred.
- Aïeuuuh ! C'est pas sympa, ça…
- Je t'avais prévenu. Et si je n'étripe pas, c'est uniquement parce que je n'ai pas envie d'aller faire un séjour à Azkaban…
- Et parce que tu t'ennuierais sans moi.
- Oui, c'est ça… Bon, au tour des boissons !
Agathe posa un troisième parchemin devant Fred et George :
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- 8 bouteilles de bièreaubeurre : 8 mornilles
- 6 bouteilles de jus de citrouille : 6 mornilles
- 5 bouteilles de jus d'oeillet : 6 mornilles et 21 noises
- 4 bouteilles de jus d'orange : 4 mornilles
- 4 cannettes de soda de branchiflore : 6 mornilles et 2 noises
- 4 bouteilles de tisane d'ortie : 6 mornilles et 22 noises
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Total : 2 gallions, 3 mornilles et 16 noises
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- Bon, on est loin des recettes récoltées avec les sucreries, mais on n'allait pas faire des mille et des cents avec des boissons à une mornille la bouteille… Mais mine de rien, deux gallions, c'est le prix d'un marécage portable !
- Oui, c'est comme si on en avait liquidé un en plus !
- Le fait qu'il y ait de la variété a bien contribué…
- Oui, c'est indéniable. Du coup, toutes recettes confondues, ça monte à quel chiffre ?
- Eh bien, en tout, ça nous fait six cent quatre-vingt-six gallions, une mornille et seize noises.
- Wow, c'est énorme, murmura Fred. Pas exceptionnel, je le répète, mais les probabilités qu'on fasse moins étaient bien plus élevées que celles qu'on fasse plus… On a bien trimé ! Et un grand merci à toi, Agathe, pour ton précieux secours depuis que tu as débarqué ici, pour ta bonne humeur, pour ton dynamisme, pour ton énergie, pour ta gentillesse, pour ton humour, pour ton dévouement, pour ton sens inné de l'organisation, pour avoir été à la caisse tout au long de l'inauguration, et pour avoir si bien géré les comptes…
- Il n'y a pas de quoi, répondit Agathe en rougissant. Je suis ravie d'avoir été de l'aventure…
- D'avoir été ? Mais ce n'est pas fini, bien au contraire ! s'écria Fred.
- Non, mais jusqu'à hier, on était dans la création de la boutique, avec tout ce qu'il y avait à faire en amont, et là, aujourd'hui, une nouvelle page a commencé avec l'inauguration…
- Oh… Et tu vas l'écrire avec nous, cette page ?
- Évidemment ! Si vous voulez bien de moi…
- Je crois que le discours de Fred a été suffisamment clair… On est une équipe, et une équipe, ça ne se dissout pas comme ça !
- Exactement, approuva Agathe avec force.
- Mais là, il va quand-même falloir qu'on se sépare, il est presque vingt-trois heures et demain, nous t'attendons ici à sept heures !
- Mais il y a encore un peu de ménage à faire, et il y a les rayons à réapprovisionner…
- Tu as fait plus que ta part avec Olivier pendant que Fred et moi jouions au pendu réutilisable avec notre père. Si on te fait bosser une millième de seconde de plus, ce ne sera plus du salariat, mais de l'exploitation ! Il est grand temps pour toi d'aller dormir et de récupérer de cette longue journée. Tu l'as bien mérité !
- Je ne suis pas spécialement épuisée, et ça me ferait plaisir de vous aider pour tout ce qu'il reste à faire… Mais vous n'avez pas tort, mieux vaut ne pas trop flirter avec l'illégalité… Je vais donc faire ce que vous me dites, telle la fille sage que je suis, et je serai là demain, à sept heures tapantes, pour accueillir les tout premiers clients ! Bon courage, et ne vous couchez pas trop tard… Si vous n'avez pas le temps de remplir toutes les étagères, on le fera avant l'ouverture.
- Ne t'en fais pas, on sera raisonnables.
Agathe hocha la tête, souhaita une bonne soirée aux jumeaux, et prit congé d'eux. Fred s'apprêta à aller nettoyer ce qui ne l'avait pas été, mais George le stoppa dans son élan en lui agrippant le bras.
- Quoi ? fit Fred en pivotant vers son frère, perplexe.
- Il faut qu'on parle.
Fred retint une grimace. Il n'aimait pas ça. Ces mots étaient rares dans la bouche de George, et cela n'augurait rien de bon…
- George, on a les sols à faire, et on a tous les rayons à…
- Je ne m'éterniserai pas, t'inquiète.
Fred soupira.
- Bon, je t'écoute, se résigna-t-il.
- Vers dix-sept heures, entre l'atelier des leurres explosifs et l'atelier du chaudron farceur, j'ai eu la visite d'Angelina. Elle était déprimée car elle avait l'impression d'être invisible pour toi. Tu ne lui aurais pas adressé un seul regard, alors qu'elle a tout fait pour être dans ta ligne de mire…
- Je travaillais ! Je n'étais pas dans un salon de thé ! De quoi j'aurais eu l'air si j'avais souri comme un idiot en plein atelier ? Mes yeux ne s'arrêtent sur personne en particulier, ils ne font que survoler la foule… J'étais dans mon rôle de gérant, et je ne mélange pas vie privée et vie professionnelle ! Et entre deux ateliers, j'avais autre chose à faire que d'aller papoter avec elle…
- C'est ce que je lui ai dit. Mais elle t'a attaqué sur le fait que tu profitais de toutes les pauses pour blablater avec Agathe, et sur le fait que tu étais un peu trop proche d'elle… Je t'ai défendu du mieux que j'ai pu et j'ai réussi à apaiser les soupçons qu'elle avait à propos d'une potentielle relation entre Agathe et toi. Et c'est sur ça que je veux t'alerter, une fois de plus. Car ce n'est pas la première fois que je t'avertis… Mais si tu ne fais pas plus attention avec Agathe, tu vas perdre Angelina. Et même si, pour moi, c'est la meilleure chose qui pourrait t'arriver – à condition qu'Angelina n'aille pas te descendre auprès d'Agathe par vengeance – je sais que tu en souffrirais, car vous aurez rompu de la pire des manières… Mais tu es en mesure d'éviter ça, soit en étant plus discret avec Agathe, soit en mettant un terme à ton histoire avec Angelina.
- Je vais faire gaffe avec Agathe, déclara Fred.
- C'est ce que tu me promets à chaque fois qu'on a cette conversation…
- Oui, mais là, je m'y tiendrai. Mais elle abuse, Angelina, car avec Agathe, on ne faisait que rire et bavarder…
- Oui, mais vous étiez trop complices pour des personnes qui étaient censées n'être qu'un patron et une employée…
- Ah… Mais si c'était si flagrant, tout le monde a dû croire comme elle…
- Non, les autres n'avaient pas la même perception des choses qu'Angelina. Pour eux, Agathe et toi n'étiez qu'un boss et une employée qui sont dans les mêmes âges et qui s'entendent bien. Et tu n'as pas les mêmes rapports avec les autres que ceux que tu as avec Angelina… Le problème, avec elle, c'est qu'elle a réagi comme une fille jalouse. Et c'était l'autre point que je voulais soulever. J'ignore si elle espère davantage que ce qu'il y a actuellement entre vous, mais dans le doute, tu ferais mieux d'être transparent avec elle, car quand elle s'est confiée à moi, elle avait clairement l'attitude d'une fille amoureuse, même si elle l'a nié quand je lui en ai fait la remarque.
- Angelina, amoureuse de moi ? Ça m'étonnerait. On n'est pas en couple, on est juste amants, il n'y a pas de sentiments…
- De ton côté, peut-être, mais du sien…
Fred secoua la tête.
- Non, tu te fais des idées.
- Transmets-lui quand-même subtilement l'info. Ça ne te coûtera rien de le faire, et si, comme tu en parais persuadé, les choses sont autant limpides pour toi que pour elle, ça ne cassera pas l'ambiance. Surtout si, comme je te le conseille, tu le fais habilement.
- Mmmh… J'y réfléchirai.
- Fais-le vite. Bon, je ne devrais pas te le dire pour ne pas t'encourager à coucher avec elle dès que tu en as l'occasion, mais avant de s'en aller, elle a lâché que si tu te rappelais son existence d'ici ce soir, tu saurais où elle serait.
- Ouais mais là, il est tard… Bon, je m'absente deux minutes.
Fred s'éclipsa dans la pièce de stockage où il invoqua son Patronus, à qui il fit délivrer un message dans lequel il demanda à Angelina si cela la gênait s'il venait vers minuit ou une heure pour passer la nuit avec elle. Il expédia le Patronus et rejoignit George à la caisse.
- Ça y est, ton Patronus est en chemin ? s'amusa George.
Bon, si Fred avait désiré que son frère ne sache pas ce qu'il avait fait, c'était raté…
- Oui, et il est certainement déjà au Chaudron Baveur. Ce n'est qu'à trois cent mètres de là…
- Oui, et un Patronus, c'est plus rapide que le plus performant des balais de course… Mais quand tu iras à la chambre d'Angelina, sois prudent, pour ne pas te faire coincer par Agathe, vu qu'elle loge là-bas…
Fred allait rassurer George en jurant qu'il ferait preuve de précaution, mais il en fut empêché par un tigre argenté qui se matérialisa devant eux. La voix d'Angelina émana de l'animal :
- Coucou, que tu sois là à minuit ou àdeux heures, ça me va très bien. Je n'ai pas du tout sommeil, et comme je suis de repos demain, jepeux me lever à n'importe quelle heure. En tout cas, j'ai hâte de te voir ! À tout à l'heure.
Le tigre se volatilisa sur ces mots.
- Bon bah tu vas être en bonne compagnie ce soir, commenta George.
- Oui, et pour une fois, Olivier et toi aurez le haut de la boutique rien que pour vous…
- Ça ne me dérange pas de dormir avec lui au Chaudron Baveur. Mais je te remercie, c'est gentil de ta part… Bon, on va s'activer, car il est quasiment vingt-trois heures, et on a du boulot !
- Oui, et ce serait bien qu'on ait tout fait avant minuit…
Les deux frères se partagèrent les tâches et se mirent à l'ouvrage. Après avoir balayé et lavé les sols qui n'avaient pas été faits, ils ravitaillèrent tous les rayons en produits.
Il était près de minuit quand ils eurent fini tout ce qu'ils avaient à faire. Ils vérifièrent que tout était en ordre, puis ils quittèrent la boutique, dont ils scellèrent la porte. Devinant que leur père et George étaient allés à la Jobarbquiboit, ils s'y rendirent. Ils y trouvèrent effectivement Olivier qui buvait un verre en terrasse avec deux autres clients qu'il semblait bien connaître. Lorsqu'il vit Fred et George, il leur fit signe de s'avancer vers eux, ce qu'ils firent.
- Votre père a filé il y a plus d'une heure, annonça Olivier. J'allais l'imiter après avoir bu mon jus de citrouille, mais Felix et Luke, qui étaient à deux tables de la mienne, m'ont aperçu et m'ont invité à m'asseoir avec eux… Voici donc Felix, capitaine et poursuiveur titulaire du Club de Flaquemare, et Luke, l'indétrônable gardien remplaçant de l'équipe…
- Eh oui, cinq ans que je suis dans l'équipe, et cinq ans que je suis joueur de réserve ! Mais c'est un choix.
- Je vous expliquerai ça plus tard, précisa Olivier aux jumeaux. Si on se lance dans les anecdotes, on en a pour des heures, et on n'est pas tous en vacances…
- Oui, vous avez ouvert votre boutique, affirma Luke. On était là, cet après-midi. On a assisté à trois ateliers, et c'était top ! Mais Olivier n'a pas tort, on va éviter d'entamer une discussion qui risque de s'éterniser… Et Felix et moi allons le libérer.
- Merci, les gars, c'est George qui va être content…
George planta son coude dans les côtes de Fred tandis qu'Olivier saluait ses deux coéquipiers. Les jumeaux firent de même, et il fut l'heure pour eux de se séparer, George regagnant la boutique avec Olivier, et Fred prenant la direction du Chaudron Baveur. Il bâilla sur le trajet, mais même s'il était un peu fatigué, il comptait bien se détendre de la plus sensuelle des façons avec Angelina…
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Cinq heures plus tôt
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POV Harry
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- C'était bien cool, cette journée à la boutique des Weasley…
- Oh oui, ça faisait longtemps que je n'avais pas ri autant… Et c'est encore mieux quand on est avec ses amis, renchérit Draco.
- Mmmh…
La réponse peu engageante de Harry intrigua Draco.
- Ouh là, toi, ça ne va pas…
- Non, c'est juste que… je me sens coupable de t'avoir arraché à la bande. Tu n'étais pas obligé de t'en aller. Tu pouvais finir la soirée avec les autres…
- Pour ce que ça aurait servi… Blaise et Théo se lèvent tôt demain, et Pansy, Ron et Ginny doivent être au Terrier à dix-neuf heures. Il n'y aurait eu que Terry avec moi. Terminer la soirée à deux, ça aurait été triste…
- Ouais, pas faux…
- Et c'est de mon plein gré que je t'accompagne, certifia Draco. Ce sont les dernières heures avant que tu ne t'en ailles, après, on ne se reverra qu'à la fin du mois, alors c'est auprès de toi que je veux être.
Harry sourit, ému.
- Je reviens dans dix jours, et je serai là pour une semaine, ce n'est pas si long que ça…
Draco haussa un sourcil.
- J'ai rarement entendu des mots avec si peu de conviction…
- J'ai pourtant tenté d'être crédible… Non mais en vrai, dix jours, c'est rien ! Mais pour nous, c'est une éternité…
- Oui, mais ça va te faire du bien, cette semaine et demie avec Sirius et Remus.
- Oui, et toi, tu vas avoir ton voyage en Irlande à préparer… Mais tu pars entre deux anniversaires, en fait… Car le trente-et-un juillet, il y a mon anniversaire, le premier août, tu vas en Irlande, le dix août, tu rappliques ici, et le onze août, il y a l'anniversaire de Ginny !
- Oui, si on avait souhaité faire exprès de caler cette excursion entre les deux anniversaires, on n'y serait pas arrivé ! Mais j'aurai le temps de souffler après la fête du onze août, relativisa Draco. Et le vingt-et-un août, c'est moi qui débarquerai au Square pour une semaine, si rien ne change d'ici là… Ça fera là aussi dix jours de battement, mais ce sera plus calme, il n'y aura pas de virée en Irlande à organiser… Ces vacances vont être agitées, mais c'est mieux que de s'ennuyer à ne rien faire !
- Tout à fait ! Bon, je vais aller faire mes bagages…
C'était effectivement pour cela que Harry et Draco avaient déserté le Chemin de Traverse à dix-huit heures trente, Harry étant censé être chez lui à vingt-et-une heures. Il aurait pu y aller le lendemain matin, mais le professeur Snape avait estimé qu'il valait mieux qu'il y aille le soir, afin qu'il y ait un laps de temps avec la nuit entre son retour au Square et le moment où il serait véritablement face à Sirius. Et ce, plus de cinq minutes, pas comme la veille où cela serait très furtif…
Harry alla donc à sa chambre avec Draco. Il récupéra sa valise sous son lit, et y entassa derechef ses affaires.
- Ça fait bizarre, que nous soyons seuls dans la maison…
- Severus aurait aimé être là, mais il a une réunion avec des collègues de Sainte-Mangouste… Il n'y avait que ce créneau où ils étaient tous disponibles.
- Oh, mais ce n'était pas un reproche… Ton parrain a été le plus présent possible depuis que je suis là, et il a ses responsabilités à assumer… Mais c'était urgent, comme réunion ?
- Oui, c'est pour le renouvellement des stocks. Pour que Severus sache quelles potions il va avoir à faire…
- Ah oui, c'était dur de décaler cette réunion s'il y a rupture pour certaines potions…
- C'est ça. Veux-tu que je t'aide ?
- Non, ça va aller. Hier, avant de me coucher, j'ai tout plié et tout rassemblé, pour que je n'aie qu'à tout fourrer ce soir dans mon sac. Je n'en ai que pour un quart d'heure à tout casser…
Harry fit une bonne prédiction. En quinze minutes, sa valise fut bouclée.
- Et voilà, c'est fait…
- On aurait dû dire à Severus que s'en aller à vingt heures de la boutique aurait largement suffi…
- Pas sûr. Ça aurait fait court pour le dîner…
- Tu as faim, toi ?
- Avec tout ce qu'on a mangé à la boutique ? Non, pas du tout, avoua Harry.
- Moi non plus. Mais ce n'est pas étonnant. On s'est tellement goinfrés…
Draco n'exagérait même pas : le matin, ils avaient été particulièrement friands de toasts, de muffins et de scones ; le midi, ils avaient englouti un sandwich, du pudding, de la tarte à la mélasse et de la tarte aux abricots ; et l'après-midi, ils s'étaient nourris de ce qui restait des deux buffets.
- On a été très gourmands, oui… Mais c'était si bon !
- Je n'ose même pas imaginer le boulot qu'ont eu les cuistots du Chaudron Baveur… Mais du coup, qu'est-ce qu'on va faire en attendant que Severus revienne de Sainte-Mangouste ?
- Tu n'as pas une petite idée ? demanda Harry d'un ton suggestif en comblant l'espace qu'il y avait entre Draco et lui.
Draco, qui avait visiblement saisi ses intentions, afficha une mine décontenancée.
- On ne va pas avoir le temps de faire grand-chose…
- On a deux heures devant nous, et ce n'est pas grave s'il n'y a pas beaucoup de préliminaires…
- Ouh là, tu as une brusque montée de libido, ou c'est juste une façon pour toi de s'occuper ?
- Ni l'un, ni l'autre. Mais en six jours, on n'a fait l'amour qu'une fois, et c'est notre ultime occasion de le faire avant mon prochain séjour…
- On a pris du bon temps autrement, rappela Draco. Et avant mercredi soir, tu n'avais pas l'esprit à aller plus loin…
- Oui, mais là, je l'ai. Après, il faut que ce soit pareil de ton côté…
- Ça l'est, assura Draco. Tu sais bien que tes hormones ont tendance à affecter les miennes dès lors qu'elles te titillent…
- Oui, et c'est bien pratique ! Et puisque c'est ok pour toi, ne perdons pas une seconde de plus…
Draco acquiesça et incita Harry à reculer jusqu'au lit où il tomba. Draco le surplomba, s'empara de ses lèvres, et lui ôta sa chemise. Harry fit de même et caressa le torse qui lui était offert. Draco, lui, parsema de baisers le cou, les épaules et les clavicules de Harry, qui frissonna sous la sensation des lèvres de Draco sur son épiderme, et plus précisément quand elles se concentrèrent sur les endroits les plus sensibles. Se lassant de ce qu'il faisait, Harry décida de s'amuser avec les tétons de Draco, qu'il pinça et fit rouler sous ses paumes. Les petits bruits qui émanaient de Draco dans son cou lui indiquèrent qu'il appréciait les outrages qu'il lui infligeait. Draco se vengea en piégeant un morceau de son cou entre ses dents, qu'il aspira et mordit délicatement. Harry s'arqua et gémit en rejetant la tête en arrière.
- Draco… Tu me fais trop de bien, là…
- Tu préférerais que je te fasse du mal ? se moqua Draco.
- Si j'étais maso, ça se saurait, rétorqua Harry. Non, c'est simplement que je suis un peu à l'étroit…
- On est deux, car avec ce que tu as fait subir à mes pauvres tétons, tu m'as bien émoustillé…
- Remédions à cela…
Draco opina du chef et s'empressa de les délester de leurs pantalons. Pendant qu'il redécouvrait de ses mains les fines jambes de Harry, celui-ci promena les siennes sur le dos de Draco. Il se contenta de cela, sans aller plus bas, mais lorsque Draco aventura ses doigts vers l'intérieur de ses cuisses, en effleurant son caleçon, il lui rendit la monnaie de sa pièce en descendant ses mains vers ses fesses, qu'il empoigna et malaxa.
- Oh, espèce de petit impudent…
- C'est toi qui as ouvert les hostilités…
- Moi ? Je n'ai rien fait !
- Ah oui ? Tu n'as pas essayé de me frustrer, par hasard ? En frôlant mon érection sans la toucher ?
- Si je l'avais fait, tu aurais été plus frustré, car tu aurais espéré que je te fasse jouir, et je ne l'aurais pas fait. Car sinon, il aurait fallu te faire avoir une autre érection, et ça aurait été trop long…
- Pfff, faut toujours que tu aies le dernier mot… Bon, et si on se débarrassait de nos caleçons ?
Draco ne se fit pas prier, et en une minute, Harry et lui furent totalement nus, comme au jour de leur naissance. Draco attrapa sa baguette et lubrifia trois de ses doigts. Harry écarta les jambes et frémit quand l'index de Draco étala le surplus de gel sur son anneau de chair.
- Tiens, tu ne faisais pas ça, avant…
- Oui mais là, comme on fait un peu tout à la va-vite, l'excitation n'a pas eu le temps de relâcher tes muscles dans la région qui nous intéresse… Un max de gel ne sera donc pas de trop.
- Bien, je te fais confiance. Mais ton doigt serait mieux dedans que dehors…
- Ce que tu peux être impatient…
- Oui, mais c'est comme ça que tu m'aimes.
Draco leva les yeux au ciel, mais il confirma les paroles de Harry en l'embrassant. Harry répondit à son baiser dans lequel il gémit quand Draco immisça son doigt en lui. Il le fit aller et venir plusieurs fois, puis il ajouta un deuxième doigt avec moult précautions. Il y eut un petit tiraillement, mais cela fut loin de gêner Harry. Draco refit les mêmes gestes qu'avec son index, mais en alternant avec des mouvements de ciseaux. Si Harry grimaça lors des quatre premiers, il les toléra bien mieux ensuite, grâce à l'assouplissement de ses parois. Elles accueillirent sans mal l'annulaire de Draco qui vint se joindre à ses deux camarades. Ce fut même exquis pour Harry qui se sentit délicieusement rempli. Mais ce ne fut rien comparé à ce qu'il éprouva lorsque les doigts de Draco percutèrent sa prostate. Un cri lui échappa et signifia à Draco ce que ses trois doigts avaient fait. Draco s'évertua à marteler sa boule de nerfs, mais Harry dut le stopper quand la tension dans son sexe se fit trop forte :
- Draco, arrête, tu vas me faire jouir…
- Oh, pardon… Je ne m'étais pas aperçu que ça te faisait trop d'effet…
Draco enleva ses doigts et reprit sa baguette pour lubrifier son membre. Il s'apprêtait à la poser sur sa table de chevet, mais Harry l'en empêcha :
- Draco, le sort de protection…
Draco cligna des yeux avant qu'un air confus ne se dessine sur son visage.
- Oups, heureusement que tu es là…
Il pointa sa baguette vers son sexe :
- Proluo.
Le halo vert qui apparut attesta que le sort avait fonctionné. Draco rangea sa baguette et dirigea son sexe vers l'intimité de Harry. Comme à chaque fois qu'ils s'unissaient, Draco captura ses lèvres dès l'instant où il poussa. L'anus de Harry refusa de céder, mais Draco insista, et il entra en Harry avec toute la douceur dont il était capable. Harry fit de son mieux pour ne pas se contracter, en dépit de la douleur qui l'envahit. Il fut aidé par Draco qui lui chuchota des mots apaisants à l'oreille, massa le bas de son ventre et cajola son sexe qui avait légèrement ramolli. Son coeur se gonfla d'amour face à tout ce que faisait Draco pour le relaxer. Mû par une pulsion, il attira le visage de son chéri vers le sien, et l'entraîna dans un long et tendre baiser. Draco l'approfondit sans hésiter, tout en poursuivant sa progression. Une fois entièrement en lui, il s'immobilisa, ce dont Harry lui fut très reconnaissant. Il eut tout le loisir de s'habituer, et une fois prêt, ce fut lui qui incita Draco à bouger, ce que le blond fit en se retirant et en se rengainant lentement afin de ne pas le blesser. Quand il constata qu'il était complètement détendu, il commença à lui prodiguer de vrais coups de bassin. Harry soupira d'aise dans la bouche de Draco en sentant sa virilité coulisser plus vite en lui. Il n'avait plus du tout mal. Il n'était que bien-être et plaisir. Plaisir d'être comblé. Plaisir de sentir le sexe de Draco frotter contre ses chairs innervées. Plaisir d'avoir Draco en lui. Plaisir de ne faire qu'un avec le garçon qui faisait battre l'organe qui palpitait dans sa poitrine. Il enfouit ses mains dans les cheveux soyeux de Draco, qui rompit le baiser pour nicher son visage dans le cou de Harry. Ses hanches s'animèrent avec plus de force, pour le plus grand bonheur de Harry qui croisa ses jambes dans le dos de Draco pour être au plus près de lui. Ce faisant, ses fesses se décollèrent de quelques centimètres du matelas, mais il n'en eut pas conscience, et lorsque Draco revint en lui, il n'était pas préparé à recevoir son sexe plus loin dans ses entrailles. Il se cambra en criant, et perçut nettement le sourire de Draco dans son cou.
- Sale… traître, haleta-t-il. Tu savais, toi… que ça allait… faire ça…
- Oui, mais je pensais que tu le savais aussi…
- Eh bien non. Mais refais ça, s'il te plaît…
Draco obéit, reprit possession des lèvres de Harry et continua à se mouvoir en lui. Ses pénétrations étaient plus profondes qu'avant, et si, au début, ce fut déroutant pour Harry, il aima vite cela, si bien que cela contribua à accroître son désir. Et ceci l'amena à en vouloir plus. Il se déroba au baiser qui avait été initié par Draco, et malgré les coups de rein de son amant qui le faisaient gémir toutes les deux secondes, il réussit à formuler trois mots :
- Draco… plus fort…
Il sut que Draco se retenait pour le ménager, car il accéda immédiatement à sa requête en accélérant considérablement le rythme de ses va-et-vient. Le plaisir grimpa de façon vertigineuse dans le corps de Harry. Le gland de Draco frappait sans relâche sa prostate, et son propre sexe devint si dur qu'il dut se résoudre à se soulager. Mais à peine sa main fut-elle sur son membre érigé qu'elle fut délogée par celle de Draco qui comprima sans pitié la base de son érection.
- Draco, geignit Harry en se contorsionnant.
- Sois tranquille, et laisse-moi faire.
Harry arrêta de gigoter, et il fut récompensé par les doigts de Draco qui desserrèrent leur étau et qui se mirent à le masturber. Ayant probablement deviné qu'il n'allait plus tenir très longtemps, Draco augmenta de nouveau la cadence de ses coups de hanche, sur laquelle il calqua celle de ses doigts. Et comme pour précipiter davantage Harry vers la libération, il dirigea ses lèvres vers son cou qui le tentait tant, où il le marqua de plusieurs suçons. Stimulé de partout, Harry ne fut plus qu'une masse gémissante, soumis aux assauts de Draco. Son dos allait terriblement protester plus tard, mais il ne fit rien pour empêcher Draco de le pilonner avec encore plus d'ardeur. À sa respiration erratique qui lui chatouillait la peau, il ne fit aucun doute pour Harry que Draco était tout autant proche que lui de la délivrance. Il plongea en lui avec de plus en plus de vigueur, et il adopta la même énergie avec les mouvements de sa main sur le sexe de Harry.
- Draco… je… je vais…
Harry n'eut pas l'occasion d'achever sa phrase. Draco agrippa ses fesses, le souleva et lui donna de puissants coups de rein qui le firent crier à s'en casser la voix. Draco faisait fougueusement claquer son bassin contre le sien, et il ne fallut que deux ou trois minutes de ce traitement pour que Harry se répande dans la main de Draco dans un cri de pure extase. Ses chairs se refermèrent convulsivement autour du sexe de Draco qui atteignit à son tour l'orgasme peu de temps après, dans un long râle de jouissance, en s'enfonçant une dernière fois en lui. Il s'affala sur Harry qui ne lui en tint pas rigueur, étant bien trop ailleurs pour cela. Lorsqu'il eut récupéré ses esprits, Draco les avait nettoyés et avait ramassé leurs vêtements. Ils se rhabillèrent, puis ils se rallongèrent, Harry se lovant dans les bras de Draco. Ils savourèrent l'atmosphère paisible qui les enveloppa, engendrée notamment par le silence très agréable qui s'installa dans la chambre. Il finit néanmoins par être brisé par Draco :
- On aurait peut-être dû être plus sages… Tu risques d'avoir du mal à marcher…
- T'inquiète, je sauverai les apparences. Et ne t'avise pas de t'excuser, menaça Harry. Si c'était trop pour moi, je te l'aurais dit. C'était très intense, mais ça m'allait très bien. Et c'était divinement bon.
- Tant mieux. Je t'aime, Harry.
- Moi aussi, je t'aime…
Comme pour appuyer sa déclaration, Harry se hissa à la hauteur de Draco pour unir ses lèvres aux siennes. Ils s'offrirent un long baiser dans lequel ils se communiquèrent tout leur amour, et ils ne se détachèrent à regret l'un de l'autre que lorsque l'oxygène vint à leur manquer. Harry reposa sa tête sur le torse de Draco qui dorlota gentiment ses cheveux. Harry, lui, joua distraitement avec la ligne de poils clairs, presque invisibles, que Draco avait entre le nombril et le pubis, en la retraçant de bas en haut, et inversement.
- Draco ?
- Oui ?
- Ce n'est qu'une suggestion, mais… ce serait bien qu'on se fasse dépister pour les MST, toi et moi.
Les doigts qui choyaient la tignasse indomptable de Harry se figèrent quelques secondes, avant de reprendre leur activité comme si de rien n'était :
- Pourquoi cela ? On s'est protégé lors de chacun de nos rapports, comme je l'ai fait avec tous ceux que j'ai eus avec Graham. Et comme tu n'en as pas eu avec Adrian…
- Non, mais on n'est pas sûrs à cent pour cent d'être sains. Si on a la garantie de ne rien avoir, on ne sera plus obligés de penser au sort de protection. Et ce serait très pratique pour toi qui as un peu trop tendance à le zapper… Avant-hier, c'est moi qui te l'ai rappelé, comme je l'ai fait tout à l'heure, et comme j'ai dû le faire une fois à Poudlard.
Draco fit une moue contrite.
- C'est vrai que je ne suis pas très vigilant en ce qui concerne le sort de protection, admit-il. Je sais pourtant que c'est primordial, mais il n'y a rien à faire, mon esprit l'occulte…
- Alors que tu songes au sort de lubrification…
- Oui, mon cerveau est très bizarre… Mais pour ce qui est du dépistage, je suis d'accord pour qu'on fasse les examens nécessaires. Je verrai cela avec Severus au plus vite, et on fera sûrement les tests fin juillet, lors de ton second séjour.
- Ce serait parfait, comme timing ! Mais ça ne te dérange pas, de t'en occuper seul ? Normalement, je devrais le faire avec toi…
- Non, pas du tout. Et puis, si on lui en parlait ensemble, ce ne serait que dans huit jours, lors de ta prochaine séance de thérapie…
- Non, c'est mieux que ce soit fait avant, renchérit Harry. Mais ça ne va pas être trop gênant, d'avoir cette discussion avec lui ? Car personnellement, je ne serais pas très à l'aise… Et encore, moi, ce ne serait que mon professeur et psychomage… Toi, c'est ton parrain…
- Il n'y a pas de tabou, entre nous. Même si, évidemment, il y a des sujets qui ne sont pas très faciles à aborder… Mais le tout, c'est de se lancer. Après, ça va tout seul. Et je n'ai rien à cacher à Severus. Il est déjà au courant qu'on a une vie sexuelle…
- Oui, vu comme ça… Et il a le chic pour mettre les gens en confiance.
- Exactement. Il n'est pas psychomage pour rien… Bon, on ferait mieux de descendre. Il est bientôt vingt-et-une heures, Severus ne va pas tarder à rentrer… Est-ce que ça va aller ?
- Oui, ne t'en fais pas, j'ai eu bien plus mal le lendemain de notre première fois…
Harry ne mentait pas, mais ce fut tout de même compliqué pour lui de se redresser. Mais il parvint à se rendre au salon avec Draco avec la même allure que d'ordinaire. S'il avait eu sa valise avec lui, cela aurait été une autre histoire… Mais Draco s'était gentiment chargé de la porter à sa place.
Le professeur Snape transplana dans le salon peu avant vingt-et-une heures.
- Ah, c'est bien, vous êtes là, je n'ai même pas à vous faire rappliquer…
- Hé oui, nous sommes de grands garçons !
- Et ces deux grands garçons ont-ils dîné ?
Harry et Draco échangèrent un bref coup d'oeil.
- Euh… non, avoua Draco. On s'est un peu trop gavés à la boutique…
- Eh bien, une chance pour vous que c'était gratuit ! Mais le principal, c'est que vous ayez le ventre plein. Même si j'imagine que ce qu'il y avait là-bas n'avait rien de très diététique… Mais bon, vous avez bien le droit de vous faire plaisir une fois de temps en temps… Surtout que vous n'avez pas à surveiller votre ligne. Bien, est-ce que vous êtes prêt, Harry ?
- Oui, mon sac est fait, j'ai la cage d'Hedwige, et je lui ai dit ce matin de faire cap vers le Square ce soir après sa chasse.
- Vous avez bien fait. Si tout est bon, on va y aller.
- Un instant, je… je voudrais vous remercier pour tout ce que vous avez fait pour moi. Pour m'avoir accueilli chez vous à l'improviste, pour m'avoir nourri, pour avoir aménagé les séances de thérapie en fonction de la situation, pour m'avoir octroyé une relative liberté, pour m'avoir autorisé à aller à l'inauguration avec Draco…
- Mais tout cela est naturel, vous n'avez pas à me remercier pour cela… Mais je suis néanmoins ravi que vous ayez apprécié ces six jours en notre compagnie. Sachez que nous serons toujours heureux de vous avoir ici, avec nous. Avez-vous eu le temps de vous dire au revoir ?
Harry dut user de tout son self-contrôle pour ne pas rougir. Craignant de se trahir par ce biais ou en balbutiant, il jugea bon de laisser Draco répondre :
- Oui, c'est bon, on a eu deux heures pour ça, et on en a bien profité.
Le professeur Snape hocha la tête.
- En même temps, vu que vous n'avez pas mangé, vous aviez la soirée devant vous…
Bon, le parrain de Draco ne se doutait de rien. Cela rassura grandement Harry.
- Allez, on y va.
Harry et Draco se fixèrent. Ils n'eurent pas besoin de se dire quoi que ce soit. D'un même geste, ils s'avancèrent l'un vers l'autre et unirent leurs lèvres pour un tendre baiser. Harry pressa la main de Draco, puis il suivit le professeur Snape vers la cheminée.
- Vous d'abord, précisa le professeur Snape.
Harry entra dans la cheminée, attrapa le bol de poudre dont il piocha une petite poignée, prononça sa destination, et jeta la poudre dans l'âtre. Il fut entraîné dans un tourbillon et distingua un défilé de diverses cheminées avant d'atterrir dans celle du Square. Il faillit perdre l'équilibre en se heurtant à sa valise, et le bruit que cela généra provoqua un sursaut chez Sirius et Remus qui étaient assis à la table du salon. Ils se retournèrent brusquement, et leurs traits s'illuminèrent quand ils virent Harry. Le premier à bondir de sa chaise fut Sirius. L'émotion gagna subitement Harry quand leurs regards se croisèrent. Ce fut comme si tout ce qu'il y avait eu depuis le trois juillet n'avait jamais existé. Il y avait juste son parrain, à trois mètres de lui, dont il avait été éloigné neuf jours, et ce fut d'un coup trop pour lui. Il réalisa pleinement à quel point Sirius lui avait manqué, et il lui fut soudain plus que vital d'être près de lui. Il ne réfléchit pas et s'élança vers Sirius qui le réceptionna en l'attirant à lui et en le serrant à l'en étouffer contre lui. Un sentiment de plénitude envahit Harry. Il était à sa place, et en sécurité. Il était chez lui. Il aurait pu demeurer des heures ainsi. Ce ne fut que lorsque Sirius le relâcha légèrement qu'il s'écarta d'un pas en levant les yeux vers lui. Il examina avec la plus grande
attention le visage de son parrain, désirant être absolument certain qu'il allait bien, en vérifiant s'il n'avait pas maigri, s'il n'avait pas de cernes, s'il n'y avait pas le moindre signe de crispation sur son front, si ses prunelles grises ne reflétaient ni tristesse, ni préoccupation, ni trace de déprime… Il n'y avait rien de tout cela, mais il fut interrompu dans son inspection par la voix douce de Sirius :
- Harry, cesse de me scruter comme ça, je vais bien, promit-il en souriant.
- Tu es sûr ? Ça ne fait qu'une semaine que la fausse couche a eu lieu…
- Oui, mais grâce à la quiétude du Square, à la présence de Remus, et aux potions que Severus m'a procurées, même si le médicomage ne m'en a pas prescrit, j'ai eu la meilleure des convalescences, et j'ai très vite reconquis toute ma forme et le moral. Et si ça n'allait pas mieux, tu serais resté plus longtemps chez Severus.
Harry hocha la tête.
- Et toi ? Comment vas-tu ? demanda Sirius d'un ton très sérieux.
- Ça va très bien. Je suis hyper content d'être là, avec Remus et toi. D'ailleurs…
Harry pivota vers Remus et se dirigea vers lui. Comme Sirius quelques minutes plus tôt, Remus le prit dans ses bras, mais avec plus de délicatesse. Il lui ébouriffa affectueusement les cheveux et lui murmura un «Bon retour à la maison, mon grand» qui eut le don d'emplir le coeur de Harry d'une enivrante chaleur. Il se défit de l'étreinte au moment-même où le professeur Snape apparut dans la cheminée.
- Bonsoir, Severus, salua Sirius. Merci de nous avoir renvoyé Harry. Et merci de t'être occupé de lui quand il était chez toi…
- Il n'y a pas de quoi, c'était loin d'être une corvée, certifia le professeur Snape. Et pour être franc, maintenant qu'il n'est plus là, ça va faire un vide… Mais il était temps qu'il revienne ici. Bon, je ne vais pas m'éterniser, il est tard, et je voulais juste être sûr qu'il avait bien atterri là.
Le potionniste souhaita une bonne soirée à Sirius, Remus et Harry, et s'en alla en optant cette fois-ci pour le transplanage. À peine se fut-il volatilisé que Sirius s'adressa à Harry :
- Es-tu fatigué ?
- Oui, un peu. La journée a été longue…
- Bien, va faire dodo, dans ce cas. Tu déferas ta valise demain, ce n'est pas urgent.
Harry hésita. Il était sur les rotules, mais il n'avait pas du tout envie de quitter Sirius et Remus. Pas alors que ça ne faisait que dix minutes qu'il était avec eux… Sirius dut deviner son état d'esprit, car il chercha à le tranquilliser :
- Nous aurons tout le temps de faire la causette demain, affirma-t-il. Et après ces neuf jours, on n'est plus à ça près…
- Mmmh…
Harry n'était pas convaincu, ce qui n'échappa pas à Remus :
- Tu sais ce qu'on va faire ? Tu vas aller te coucher, et Sirius et moi t'apporterons un chocolat chaud dans une dizaine de minutes. Nous resterons avec toi jusqu'à ce que tu t'endormes.
Cette perspective plut beaucoup à Harry.
- D'accord, j'y vais tout de suite !
Harry se saisit de sa valise et fonça vers les escaliers. Il monta au premier étage et se précipita vers sa chambre. Il décrocha de sa valise la cage de Hedwige, la mit sur son bureau, enfila son pyjama et se glissa dans son lit douillet. Quelques minutes plus tard, Sirius et Remus toquèrent et entrèrent.
- Et voici un chocolat pour ce jeune homme ! annonça Remus.
Il posa la tasse sur la table de chevet et s'installa sur le bord du lit avec Sirius. Harry fut touché par la gentillesse de ses tuteurs.
- Vous êtes adorables…
- Nous ne faisons que célébrer comme il se doit ton retour parmi nous…
Harry allait répondre, mais un bâillement l'en empêcha.
- Ouais, bon, les célébrations vont être courtes, se moqua gentiment Sirius.
- Ah non ! Je veux honorer le chocolat que vous m'avez préparé…
Aussitôt dit, aussitôt fait. Harry but une gorgée et exhala un soupir de satisfaction. Les chocolats au lait de Remus étaient définitivement les plus exquis… Il se délecta de sa boisson tout en conversant avec Sirius et Remus à propos des nouvelles du monde sorcier. Il eut droit à une autre tasse, et après l'avoir terminée, le sommeil lui tomba réellement dessus, et ce fut apaisé par la surveillance de ses deux tuteurs qu'il plongea dans le pays des rêves…
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POV Graham
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Après avoir bavardé avec Draco, Olivier et Dean, puis juste avec Olivier à l'extérieur de la boutique, l'après-midi de Graham s'était résumé à assister à tous les ateliers animés par les Weasley. Il y avait eu les baguettes farceuses, les plumes correctrices, auto-encreurs et à répliques cinglantes, les boîtes à flemme, le matériel bouclier, les leurres explosifs, la poudre d'obscurité instantanée du Pérou, les oreilles à rallonge, le chaudron farceur, les tours de magie moldus et le pendu réutilisable. Il avait bien ri, il s'était régalé avec les divers buffets, tout en se modérant, ayant un poids de base à respecter pour le Quidditch, et ce n'était qu'à vingt heures trente, avec la fermeture de la boutique, qu'il était parti. Il avait fait un saut à la Jobarbquiboit pour avertir Adrian qu'il ne serait pas chez lui avant minuit ou une heure, et il avait rejoint Dean au Chaudron Baveur où ils avaient dignement et luxurieusement fêté leurs retrouvailles.
Actuellement, il était plus de vingt-trois heures, et la chambre de Dean était plongée dans le calme, créant une ambiance qui contrastait beaucoup avec l'agitation qu'il y avait eu lors de leurs ardents ébats. Graham caressait distraitement le bras de Dean, qui était là sans être là, fixant le plafond sans piper mot, lui qui passait rarement vingt minutes sans ouvrir la bouche. C'était si atypique que cela finit par inquiéter Graham :
- Tu es bien silencieux, constata-t-il en s'appuyant sur un coude.
- Je récupère l'énergie que tu m'as volée.
- Hé, c'est toi qui m'exhortais à y aller plus fort !
- Oui, et je ne regrette pas. Car c'était merveilleusement bon…
- Tu parles de quoi, exactement ? Du premier, du deuxième, du troisième, ou du quatrième round ? Ou bien de mes doigts qui martyrisaient ta prostate pendant que tu me…
- Je parlais de tout ça à la fois, coupa Dean. Et ce n'est pas très sympa de me rappeler combien j'ai été insatiable, ajouta-t-il, faisant mine de bouder.
- Ce n'était pas un reproche, se défendit Graham. Ça m'allait très bien. Et ça m'a permis d'expulser ma frustration…
- Ah bah ça, c'est sûr… Bon, puisque tu m'as tiré hors de mon mutisme, de quoi veux-tu papoter ?
Graham allait dire «rien de spécial», mais il se souvint de quelque chose qui l'avait intrigué lors de l'inauguration :
- Quand les jumeaux faisaient la démonstration du rêve éveillé, tu as fait une allusion au fait d'être défoncé, comme si, je cite George, tu étais un expert en la matière… Est-ce le cas ? Car tu n'as pas totalement réfuté les suspicions de George…
Dean se décala de Graham et s'adossa à la tête du lit en ramenant contre son torse ses jambes qu'il entoura de ses bras.
- J'ai de l'expérience là-dedans, oui. Merlin, si Draco m'écoutait…
- Draco ? Qu'est-ce qu'il…
- Je vais t'expliquer. Bien que nous soyons de la même promotion, Draco et moi avions eu très peu de contacts au cours de nos cinq premières années d'études. Mais un soir de fin décembre, je sortais d'une salle de classe vide dans laquelle je m'étais payé du bon temps avec un mec, quand nous nous sommes fait pincer par Draco et Ron qui faisaient leur ronde. Draco nous a soupçonnés d'avoir fait une transaction de potions droguées, ce que j'ai démenti en attestant que cela ne m'intéressait pas. C'était la pure vérité. À ce moment-là, je n'y avais pas touché une seule fois. Mais trois jours plus tard, lors d'une soirée où je suis allé avec mon amant de l'époque, celui-ci m'a poussé à goûter une potion droguée. Il faut préciser que ce jour-là, je n'allais pas bien du tout. Le matin-même, au petit-déjeuner, j'avais reçu une lettre de ma mère qui m'annonçait que le magasin où elle travaillait avec mon beau-père allait fermer cet été. C'était un gros coup dur, car ma mère et mon beau-père se sont battus avec acharnement pour sauver le magasin. Mais tous leurs efforts ont été vains. Ils n'avaient pas d'économies, car ils ne percevaient pas un salaire suffisant pour qu'on puisse vivre décemment. J'ai grandi dans la pauvreté, et depuis l'été de mes douze ans, j'aide ma famille en faisant des petits boulots. L'été qui a précédé ma cinquième année, les finances allaient néanmoins un peu mieux, et ma mère m'a incité à aller aux conférences des potionnistes avec Seamus et ses parents. J'avais tout de même bossé tout le mois de juillet, et j'avais déniché un job après mon séjour en Australie. Dans sa lettre, ma mère m'avait également fait part du futur placement de Ryan, mon demi petit frère, en maison de correction. Tout avait été fait pour le remettre sur les bons rails. Mais rien n'y faisait… Il s'obstine à suivre le chemin de la délinquance. J'ai été dévasté quand j'ai lu ce qui allait lui arriver. J'ai énormément participé à tenter de l'assagir, mais c'était relativement compliqué car nos rapports sont très tendus. Jusqu'aux neuf ans de mon frère, on était très proches. Mais dès que je suis allé à Poudlard, les choses ont changé du tout au tout. Mon frère n'a jamais accepté que j'aille à Poudlard, ni que je sois un sorcier. «Toi, t'es pas de notre monde», me crachait-il à la figure quand j'essayais de le raisonner quant à son comportement. Il m'en a toujours voulu de m'absenter dix mois par an, c'était comme si je l'abandonnais, pour lui. Il m'attaquait souvent sur le fait que j'étais l'intrus de la famille, que j'avais été moi-même abandonné à six mois par mon père, que ce n'était pas étonnant que je fasse pareil à mon tour, que c'était de famille, et que je ferais de même avec mes enfants, si j'en aurais… Il aime insinuer que je n'en aurai pas, et que ce serait bien fait pour moi. Car une autre chose qu'il n'a jamais tolérée, c'est mon homosexualité. Mais ça, je suis persuadé que c'est dû à ses fréquentations. Tout cela me fait mal, j'ai l'impression d'avoir perdu mon petit frère, et que c'est de ma faute s'il est devenu un délinquant… Même si, au fond de moi, je sais qu'il n'y avait pas moyen de faire autrement. Un enseignement magique à domicile aurait coûté bien trop cher. Mais peut-être qu'en travaillant le soir, le week-end et pendant les vacances, j'aurais eu de quoi régler ces cours…
- Ça n'aurait pas été une vie pour un enfant de onze ans, objecta Graham. De plus, il aurait fallu que tu décroches un job vachement bien payé, avec un patron qui n'aurait pas rechigné à embaucher un si jeune enfant… Mais ce n'était pas à toi de te sacrifier pour rester auprès de ton frère. C'était à lui de s'adapter à la situation, et de l'accepter.
- Oui, c'est ce que je me répète, mais parfois, la culpabilité m'envahit malgré moi. Bref, après cette fête où je me suis drogué pour la première fois, j'y ai pris goût, et de janvier à la fin de l'année, j'ai fait beaucoup de soirées où je me suis livré à tout types d'excès, que ce soit l'alcool, la drogue, ou le sexe… Et c'est comme ça que j'ai acquis ma réputation de fêtard et de consommateur de potions droguées.
- Mais comment tu faisais pour acheter ces potions ?
- Je m'arrangeais.
Graham grimaça.
- Ok, je vois. Mais ça te gênerait tant que ça que Draco sache que tu te drogues, contrairement à ce que tu lui as dit ?
- Ben… oui. Mais c'était vrai, quand il a cru à tort que j'avais fait du trafic de drogue avec celui qui n'était que mon amant… Par contre, je lui ai menti sur un autre truc. Et je n'en suis pas fier.
- Sur quoi, si ce n'est pas trop indiscret ?
- Je lui ai dit que j'avais commencé à avoir une vie sexuelle à quinze ans, mais c'est faux. Je n'avais pas envie que Draco me prenne pour un dépravé, mais en vrai, j'avais treize ans quand j'ai couché pour la première fois avec un garçon. J'espère que ça ne te choque pas trop…
- Non, pas du tout. Je suis simplement surpris… Mais c'était à Poudlard, ou… ?
- Non, c'était pendant les vacances de Pâques, j'étais rentré chez moi, j'ai rencontré un garçon, et… ça s'est fait.
Graham fronça les sourcils.
- Ce n'est pas ton genre d'être si évasif… Est-ce que ça cache quelque chose ?
- Disons que je ne suis pas apte à aller dans les détails…
Graham observa Dean quelques secondes avant de demander :
- Elle était légale, cette première fois ?
La moue que fit Dean fut éloquente.
- Est-ce que c'était consenti, au moins ?
- C'est difficile à juger… Au vu de mon âge et du contexte, la notion de consentement était un peu floue… Dans d'autres cas, j'aurais refusé, et le mec ne m'aurait forcé à rien. Mais les circonstances m'ont contraint à dire oui… Mais si ça peut te rassurer, tout s'est fait dans le respect.
- Oui, mais tu n'étais pas forcément prêt…
- Je ne l'étais pas, je ne vais pas le nier… Et c'est pour ça que, de retour à Poudlard, j'ai ressenti le besoin de me réapproprier ma sexualité et d'en être pleinement le maître. C'est ainsi que je me suis mis à coucher avec tous les mecs gay de l'école.
- Alors ce n'était pas seulement pour oublier le garçon dont tu es amoureux ?
- Il n'y avait pas que ça, oui.
- Tout cela est bien mystérieux… Mais si tu es autant actif sexuellement, c'est aussi pour t'aérer la tête et t'éloigner de tous tes problèmes ?
- Oui, et c'est une solution très efficace.
Graham était troublé par les aveux de Dean. Derrière le garçon intelligent, rieur, drôle, dynamique, serviable, généreux, et un brin désinvolte qu'il était au quotidien, Dean était en réalité un adolescent qui vivait dans la misère, qui en souffrait, qui avait mûri trop vite, et qui était bien plus mature que ne l'étaient certains adultes qui avaient dix ou quinze ans de plus que lui… Et il était évident qu'il n'avait pas tout dit à Graham… Cela lui faisait d'ailleurs un peu peur. Il n'osait imaginer ce qu'il ne lui avait pas dévoilé…
- Graham ?
- Oui ?
- Fais-moi de nouveau monter au septième ciel…
Graham comprit que Dean souhaitait se débarrasser de tout ce qui lui était revenu à l'esprit. Même s'il se doutait que le Gryffondor serait très courbaturé le lendemain, Graham n'hésita pas à accéder à ses désirs. Une fellation de Dean, un sort de protection, et un sort de lubrification, et il s'enfonça en lui, leur arrachant à tous deux un soupir de bien-être. Il adopta derechef un rythme très soutenu, étant bien conscient que c'était ce qu'il fallait à Dean. Ses mouvements n'avaient rien de doux, mais le tendre baiser qu'il lui offrit lui prouva qu'il était là pour lui, qu'il ne le lâcherait pas, et que Dean pouvait compter sur lui, même lorsqu'il serait à Poudlard. Il ne le fit pas jouir tout de suite, variant les positions, ralentissant, accélérant, le faisant languir, tantôt martelant, tantôt évitant délibérément sa prostate, jusqu'à ce que Dean le suppliât et que Graham eût pitié de lui. Dès lors où il décida de lui accorder la délivrance, il n'eut plus aucun repentir pour l'état dans lequel le corps de Dean allait être au réveil, car il savait que c'était cela que Dean attendait de lui : qu'il ne le ménage pas, et qu'il y aille le plus fort possible. Et ce fut ce qu'il fit. Il ne laissa pas le moindre répit à Dean, ses hanches heurtant chaque seconde les fesses de son amant. Il tint aussi longtemps qu'il put, mais pour Dean comme pour lui, le plaisir était trop intense et après un coup de rein plus puissant que les autres, ils atteignirent l'orgasme dans un dernier cri d'extase.
Une fois remis de ce rapport qui l'avait exténué, Graham tourna la tête vers Dean, le vit somnoler et estima qu'il était temps pour lui de regagner ses pénates. Adrian était à un stade de sa réadaptation où il ne devait pas demeurer seul plus de douze heures.
- J'y vais, Dean, annonça Graham.
Dean acquiesça et marmonna un «Bonne nuit» à peu près intelligible. Graham se revêtit, se faufila hors de la chambre de Dean, descendit les escaliers et utilisa la cheminée du Chaudron Baveur pour rentrer chez lui, étant trop épuisé pour transplaner. Lorsqu'il atterrit dans la cheminée de son salon, il fut surpris de constater qu'Adrian était là, assis à table, en train de lire la Gazette du Sorcier tout en buvant un thé.
- Salut, lança Graham. Tu as déjà fini le travail ?
- Ben… il est deux heures et demie, signala Adrian.
- Oh… Je ne pensais pas qu'il était si tard.
- Qu'est-ce qui t'a fait perdre la notion du temps comme ça ? s'amusa Adrian.
- Euh… rien de particulier. C'est juste que je n'ai pas songé à vérifier l'heure…
Cela parut convaincre Adrian. Il allait continuer sa lecture, mais en baissant la tête vers son journal, son regard tomba sur le cou de Graham et s'arrêta dessus. Un sourire narquois naquit sur ses lèvres.
- Pas étonnant que tu n'aies pas fait attention à l'heure si tu étais en bonne compagnie…
Graham écarquilla les yeux.
- Hein ? Mais… comment as-tu…
- Ce n'est pas mon troisième œil qui me l'a dit, rassure-toi. J'étais nul en divination à Poudlard, et il y a peu de chances que je me sois amélioré sans l'avoir pratiquée depuis les BUSE… Non, c'est le magnifique suçon que tu as dans le cou qui m'a fait comprendre que tu étais avec un mec ce soir. À la Jobarbquiboit, ce n'était ni l'endroit, ni le moment, mais là, tu aurais pu me l'avouer… Même si tu n'étais pas non plus obligé. Tu as le droit d'avoir ton jardin secret…
- Non, ce n'est pas question de ça… Je ne sais même pas pourquoi je n'ai pas été franc, en fait.
- Oh, c'est certainement la fatigue, présuma Adrian. Mais avant, on se disait tout. Est-ce que ce sera toujours le cas, bien qu'on ne soit plus à Poudlard ?
- Oui, bien sûr, certifia Graham sans réfléchir.
C'était peut-être masochiste de sa part de s'infliger les futurs récits d'Adrian sur les aventures qu'il allait avoir avec d'éventuels garçons, mais il tenait à conserver cette complicité qu'il avait avec lui du temps où ils étaient à Poudlard.
- Demain, je te raconterai à la fois ma journée à la boutique des jumeaux Weasley, et ma soirée avec Dean, promit-il à Adrian.
- Ah, c'est avec lui que tu étais ? Mais vous n'aviez pas stoppé votre relation ?
- Si, mais je t'expliquerai tout demain, car là, ce serait trop long.
- Oui, et il serait plus sage d'aller se coucher… C'est d'ailleurs ce que je vais faire.
- Pareil, mais après m'être lavé.
- Profite bien de ta douche, alors. Et repose-toi bien.
Graham remercia Adrian et s'en alla. Il se rendit à la salle de bain où il se délassa sous l'eau, puis il rejoignit sa chambre. Il se déshabilla, enfila son pyjama, et se glissa dans son lit avec bonheur. Que c'était bon… À peine sa tête fut-elle sur l'oreiller qu'il ferma les yeux, et ce fut avec l'image d'un Adrian adorablement concentré sur la Gazette qu'il s'endormit, fourbu et lessivé par la journée très agitée qu'il avait eue…
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Et voilà pour aujourd'hui ! J'espère que ce chapitre vous a plu ! N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé !
On se retrouve le dimanche 8 octobre pour le prochain chapitre qui n'est pas encore écrit et qui n'a donc pas encore de titre. Je ferai de mon mieux pour publier le chapitre en temps et en heure, mais il se peut qu'il y ait une semaine de retard, voire plus, car en ce moment, je suis tellement occupée que j'ai à peine le temps d'écrire… De toute façon, je vous tiendrai au courant ! D'ici là, je vous souhaite de passer de bonnes semaines, prenez bien soin de vous, je vous embrasse fort, et plein de bisous tout le monde !
