Ce matin-là, Harry s'était levé bien plutôt, pour recevoir bien avant son père le facteur qui passa devant chaque maison pour déposer les lettres et le courrier. Il n'était pas particulièrement heureux mais il voulait connaître le résultat de la finale ; quand il avait quitté le domicile de son ami. Il n'avait pas eu le culot de rester et de connaître la fin de la course.
Il prit le journal, sans aucune joie, sans aucune impatience dont il faisait preuve la plupart du temps quand cela concernait vous savez-quoi ! Quand il vit le titre. Le journal qui n'était qu'un rassemblement de papiers divers devenait incroyablement lourd.
Et sans se rendre compte, Harry sentit sur ses joues dodues, une goutte d'eau qui coulait moqueusement sur son visage avant de s'infiltrer dans le col de son polo. Vous vous demandez sûrement qu'est-ce qui avait pu causer ce genre de réaction ? Plaçant le cadran dans un autre ongle s'il vous plaît ! Non pas comme ça ! Ni comme ceci crétin ! Ah ! C'est beaucoup mieux ! En gras, en gros lettre vous pouvez lire le titre : le Mutilateur arrête la compète.
La cause de ce stop soudain fut une touche violente pour le pauvre Harry qui pleura comme un gros bébé. Il tourna les feuilles lentement comme si elles pesaient très lourdes. Il y avait beaucoup d'informations vers la page suivante. Il lisait minutieusement, en prenant tout son temps de peur qu'il ne laissait échapper des choses précieuses dont il pourrait le regretter. Apparemment lorsque l'ambulance avait raccompagné le Mutilateur vers l'hôpital le plus proche les médecins avaient tout de suite sauté sur le travail pour soigner leur patient pour éviter que son état ne s'aggravât.
Il avait transporté le conducteur dans le bloc, pour pouvoir lui retirer le masque délicatement, avant de le mettre sous le rayon x de la puissante radiographie. Durant toute cette opération, le pilote restait inconscient et ne recevait aucune visite. Lorsque ce dernier avait repris connaissance les médecins s'étaient rassemblés pour lui expliquer son état déplorable. Ils avaient annoncé une terrible nouvelle. Et le jour même le conducteur qui fut nommé le Mutilateur abandonna à ce jour de participer à toutes les compétitions.
C'était une triste nouvelle pour le pauvre Harry qui idolâtre plus que tout cet homme ou cette femme qu'il aimait plus que tout au monde. Pour oublier cette nouvelle immonde, le jeune homme s'accroupit dans le noir et s'accrocha fermement à son travail. Il espérait qu'en laissant échapper le temps, les heures, les minutes et les secondes il pourra oublier cette blessure. Cela fonctionna pour une duré limité. Et comme toujours, il ne faut pas oublier qu'il était impossible de dormir sur ses doux lauriers pour toujours.
Uriel survolait le ciel, déployant ses ailes à son gré, planant au-dessus des nuages en soupirant d'aise. Il profita ce moment silencieux pour contempler le paysage qui se trouvait en face de lui. C'était bien de se déguiser et de se comporter comme un mortel quelconque, mais c'était étouffant. Il préféra mille fois se prélasser sur un doux nuage et de regarder le beau ciel bleu. Mais il ne pouvait pas baisser les bras, surtout pas, en ce moment-ci ! L'humain qu'il devait constamment surveiller était en dépression et s'éloignait de plus en plus de sa propre famille.
En effet, le quotidien de Harry venait de changer, et l'archange ne put s'empêcher de se sentir coupable. Il ne pouvait pas interagir directement car il devait suivre les règles divines de son père. Il ne pouvait pas intervenir dans la vie d'un être humain sinon il transgressera une dizaine de loi et Adam qui était le chef des exorcistes sera encore plus insupportable. Harry qui bavarda à n'importe quel inconnu, devenait distant et froid et refusait de parler avec qui que ce soit. Il acceptait parfois la compagnie de son ami Ron mais il n'échangeait que quelque papote avant de se séparer rapidement.
Mais ce n'était pas ça qui inquiétait vraiment l'ange. Le dieu du mal qu'il avait confronté il y avait six mois de cela était bien trop silencieux à son goût. Il avait fait des longues recherches pour comprendre les intentions de ce mauvais dieu. Il avait interrogé ses frères qui avaient eu le même malheur que lui de le croiser au hasard lord de leur mission ; ses frères et sœurs lui avaient dit de s'en méfier et d'essayer de s'éloigner de cette être vil de sens et déshumanisé. Ils lui avaient dit que le dieu du mal aimait jouer avec ses victimes et de les manipuler à sa guise pour son propre plaisir. Il s'en souvenait de la courte conversation qu'il avait eu :
Uriel avait fermé la porte arrière de la petite maison qu'il venait d'acheter avec une monnaie imaginaire qu'il prenait n'importe quelle forme en fonction du pays qu'il croisait. Pas qu'il fasse attention à la sécurité de cette maison d'occasion mais il devait garder une fausse image d'une vieille dame qui se protégeait des vilains voleurs. Il se lança un sort de dissimulation pour éviter que quiconque le verrait dans sa véritable forme. Puis il sourit d'allégresse quand il sentit ses six ailes qui frappèrent le sol. Cela faisait un petit moment qu'il voulait se dégourdir les ailes. Mais ce n'était pas le moment de se laisser faire. Il devait rester concentrer et ne pas baisser les bras.
En prenant une grande inspiration il sortit une fiole qui était accrochée à son pantalon, il le prit délicatement et ensuit il but une généreuse quantité. Son corps entrait dans un grand spasme de jouissance, il se laissa emporter comme si c'était un pur bonheur, le seul et unique au monde. Il flotta un moment comme une bulle avant de revenir sur le sol. Il leva ses immenses ailes vers le ciel étoilé. D'un simple battement il se sentit propulser vers un autre monde, il plongea à vive allure dans un grand portail qu'il fut le seul à voir.
Il fit une petite pirouette, pour prendre un autre chemin, il croisa un autre ange qui passa près de lui, il se salua d'un coup de la main. Uriel regarda autour de lui. C'était sa maison. Le paradis. Un monde qu'il chérissait. Ici, il était en sécurité auprès de ses autres frères et sœurs. Au centre de la pièce qui trônait entre les milliers de portails qui s'ouvrirent vers d'autres mondes inimaginables. Il y avait une lumière blanche qui flottait tranquillement au-dessus du sol.
Uriel s'approcha doucement ; ce long trajet qu'il venait de faire était vachement fatiguant. Il s'assit devant la lumière blanche qui prenait de plus en plus une nouvelle forme plus distingue et humaine. Et ce fut bien plus tard, en quelque seconde, il y avait une personne qui se tint à la place de cette lumière brillante. Quatre yeux flottaient près du corps. Un sourire radieux s'affichait dessus ce visage bien pâle.
"Bonjour mon fils quelle journée abracadabrante ! Tu ne le trouves pas ?"
"Oui mon seigneur."
"Baliverne oubliant ce genre de chose c'est beaucoup trop formel à mon goût je suis votre créateur certes mais je ne suis pas une personne vaniteuse. Tu peux m'appeler Papa c'est tout. Que puis-je pour toi mon cher fil ? Cela doit être vraiment urgent. Tu viens de gâcher mon sommeil." Le dieu de la création et de la sagesse sourit joyeusement. Il tira sur le bras de l'ange pour le relever avant de faire les cent pas en faisant semblant qu'il s'ennuyait.
"Euh d'accord seign-papa !"Bafouilla le pauvre Uriel qui ne savait plus du tout comment appeler son créateur. Il croisa les doigts et fit une petite pause pour reprendre ses esprits et éviter de dire n'importe quoi !
"Alors c'est quoi cette urgence ?"
"Papa je sais ce que je vais demander c'est beaucoup mais c'est une chose très importante et je dois le faire. Je comprends si tu ne veux pas que je fasse ce genre de chose…"
"Attends mais calme toi ! Je n'ai encore rien dit !" Tenta-t-il de calmer le pauvre archange qui était vraiment stressé par la situation qui se produisait actuellement. Le dieu de la création gratta sa nuque et regarda autour de lui. Comme s'il voulait à tout prix se cacher quelque part, et s'éloigner de cette énergumène.
"Oui tu as raison encore une fois père ais je suis en ce moment très stressé par ce qu'il se passe dans le monde des humains. L'humain qui est à ma charge est en dépression et je ne veux pas qu'il meurt. Je dois trouver une solution. Donc je me suis dit que tu pourrais m'aider et m'indiquer quelle est la bonne direction. Je dois trouver Azraël mon grand frère doit sûrement connaître la réponse à toutes mes questions."
"Ton frère est énormément occupé je vais prendre le relais et répondre à tes questions à sa place. Je suis sûr que ce n'est pas très difficile. Je veux dire c'est des questions que je dois connaître les réponses je suis le dieu de la création je connais toutes les choses que je crée. Donc je suis cent pour cent sûr que je connais la réponse à toutes tes questions."
"Eh bien, voilà j'aimerai savoir si tu connais le point faible du dieu Méphilis ?"
"Hein ?" Alors là ce n'était définitivement pas une réponse qu'Uriel s'attendait. La voix confuse et résonnante s'élevait dans toute la pièce brisant le moment paisible entre les anges qui discutèrent entre eux, tout le monde regardait le dieu de la création avec curiosité c'était rare que ce dernier affichât un regard confus sur son visage. Les quatre yeux clignotèrent et se croisèrent en silence comme s'ils se posèrent à tous de rôle des tas de questions les plus ridicules qui soient. Les anges étaient donc à juste titre inquiets. Lorsque leur papa ne connaissait pas quelque chose ce dernier fouillera la bibliothèque ou quittera son poste pour vérifier lui-même le problème.
Et si le dieu de la création quittait le paradis il sera vulnérable contre les attaques des autres dieux et les anges devraient le suivre pour assurer sa sécurité. Il semblerait cependant que seul Uriel ne vit pas ce qu'il venait de provoquer.
"Que voulez-vous dire par hein ? Vivons-nous dans la-même galaxie ?" Uriel semblait stupéfait par le fait que son père de tout chose ne connaissait pas une certaine personne qui foutait le trouble à chaque occasion.
"Eh bien nous vivons dans le paradis n'est-ce pas ?" Le dieu de la création posa un long doigt sur son menton, comme s'il réfléchissait réellement à sa propre question. Uriel posa nerveusement sa main sur son front et gémit.
"Es-tu sérieux ? Comment tu ne peux pas connaître le dieu Mephilis. C'est un dieu vil qui fait tout le temps des mauvaises choses je pensais que tu connais les réponses à mes questions je me suis trompé. Je vais demander de l'aide à Azraël je suis sûr qu'il comprendra ce que je demande."
"Qui me demande ?" Un archange, contrairement aux autres personnes qui portaient des vêtements blancs et brillants, il portait un lourd manteau noir et lourd, ses manches touchèrent le sol comme des plumes qui s'arrachèrent toutes seules. Ses cheveux n'étaient pas blancs mais un noir étincelant, qui bougèrent chaque fois qu'il marchait quelque part. Sa démarche était synchronisée avec les sonneries des petites clochettes qui étaient attachées sur le manteau noir, il marcha au centre de la pièce, qui était la source de toute cette agitation. Il se demandait qui avait bien pu provoquer autant de désordre. Ce qu'il vit le fit soupirer de soulagement, toutefois il sentait que sa curiosité était piquée.
"C'est moi grand frère j'ai besoin de ton aide."
"Je t'écoute. Mais ne prends pas trop de mon temps je dois vite m'en aller avant que je ne sois en retard."
"Je sais que ton travail est lié à la mort. Je veux savoir si tu connais le point faible du dieu Méphilis."
"Malheureusement mon frère je vais t'annoncer une triste vérité. Comme tu le sais déjà Mephilis est un dieu comme notre père il est lui-même immortelle. Nous ne pouvons pas tuer quelque chose qui n'est pas mortelle. Nous pouvons seulement le chasser ou le blesser rien de plus. Pourquoi tu nous parles de lui petit frère ?"
"Car le dieu du mal que tout le monde craint se trouve sur terre et il menace à présent la vie de mon humain." Tout le monde dans la pièce haleta. Le dieu de la création serra des poings ses gants en caoutchouc grincèrent sous le coup.
"C'est donc une déclaration de guerre. Je ne vais pas le permettre de continuer ses idéaux farfelus il faut l'arrêter avant que cela ne soit trop tard. Les êtres humains se sont des créatures fragiles qui sont infectés par leur choix de vie et par leurs émotions. Mais ce sont des créatures innocentes qui méritent la paix. Arrangez-vous à chasser ce dieu dérangeant de mon monde avant que je ne décide de le faire moi-même."
Les anges hochèrent la tête. Le chef des exorcistes commanda ses soldats qui descendirent vers la terre.
"Surveillez la terre, les eaux et les airs il peut être n'importe où !" Ordonna-t-il avec un ton qui démontrait son autorité sur les autres anges bien inférieurs à lui.
Uriel soupira de défaite et retourna à son tour sur terre. Il se coucha dans sa chambre en croisant des doigts que la journée du lendemain commencera plutôt bien.
En voyant le soleil qui se coucha. Uriel descendit du doux nuage qu'il venait d'utiliser comme un oreiller pour reprendre sa mission.
Dans un autre côté, dans une ruelle sombre une masse noir regardait l'archange se poser sur le sol. Il continua de regarder l'ange avant de se camoufler et de s''éloigner. La journée venait de se terminer. Mais le chaos ne fit que de débuter.
La vie sans but ne voulut rien dire. Aucun homme ne put naître instinctivement avec un but. Il faut le chercher, le trouver voire l'inventer de toutes pièces. Parfois le but de notre vie devint notre destin. Une pièce maîtresse pour nous garder en équilibre pour éviter que nous tombions dans la folie. Harry était certain que nous vécûmes pour trouver un but dans notre vie. Le lendemain matin ce fut une toute nouvelle journée qui s'annonça.
Or, habituellement il avait une force énergétique pour quitter son lit. Cette fois-ci c'était une autre histoire. Harry n'avait pas la force pour sortir de son matelas.
Harry, cependant, ne trouvera plus jamais un but dans sa misérable vie. Pourquoi vivait-il ? Pour sa famille ? Son père n'avait rien à branler de son choix et de ses rêves, sa maman ne disait aucun mot et suivait constamment son père sans dire un mot. Pour Ron, son ami avait sa propre vie à vivre. Il ne voulait pas gêner la vie des autres personnes. Il ne pouvait pas continuer de se morfondre comme un enfant qui était privé de ses bonbons.
C'est ainsi que Harry se résigna et pris une terrible décision. Il prit le popstar, ce fut une affiche qui montrait la course du Cross Foudroyeur. Il s'approcha de l'affiche en pleurant de douleur et de tristesse. Il retira les épines qui le bloqua sur le mur, et la prit dans ses mains calleuses. Ses larmes tombèrent sur l'affiche alors que sa vision se brouilla.
Ce fut avec une immense volonté et une grande concentration qu'il prit l'affiche entre ses mains et la déchira d'un coup. Comme si c'était son cœur qui venait de se déchirer en deux à la place de cette affiche publicitaire. Harry tomba sur son lit et continua de verser ses larmes de pêcheur.
Ce fut ainsi qu'il abandonna son rêve de devenir un conducteur exceptionnel.
