Harry se demandait ce qu'il pouvait lui arriver de pire ! Il se demandait premièrement, pourquoi il y avait autant de monde qui s'était rassemblé dans cette pièce. Il ne connaissait personne, mis à part Neville qui s'était donné à cœur joie pour se présenter ; en somme il se sentait infiniment perdu. Pour l'instant on l'avait accueilli par gentillesse sans déclencher des hostilités. Un homme dont il ne connaissait pas le nom l'avait gentiment donné des fruits juteux pour qu'il puisse déguster le jus savoureux du nectar tropical. Grâce à lui, son ventre était suffisamment rempli, qu'il pouvait tenir l'après-midi sans manger quoi que ce soit.
Puis les autres personnes qui se trouvaient dans la pièce dissolvaient le silence, ils murmurèrent chacun à la hâte, parlèrent d'une chose, puis ils changèrent de sujet, certains lui pointèrent du doigts avec curiosité. La foule composée de cinq personnes arrêtèrent de parler quand une porte claqua contre le mur. Une autre personne entra à son tour. Il y avait un homme qui était assis sur un fauteuil roulant, ses mains tinrent fermement les roues qui tenaient en équilibre la machine. Malgré le handicape évidente. Harry ne put s'empêcher de scruter la forme en face lui. C'était l'homme qu'il puisse croiser.
Ses yeux vert émeraude ne se détachèrent pas de cette silhouette élancée sur ce fauteuil. L'homme avait une carrure imposante, il avait les cheveux courts jusqu'aux épaules, la mâchoire carrée, les épaules larges. Il était habillé entièrement en noir, Harry pouvait supposer que ce dernier aimait tellement le noir qu'il en portait uniquement cette couleur. L'homme avait le regard vide comme s'il était dans une profonde réflexion ce fut lorsque leurs yeux s'étaient rencontrés. Qu'il vit la noirceur et leurs éclats ! Ce fut à couper le souffle !
"Est-ce que je suis définitivement mort ? Je suis au paradis ou est-ce que c'est une version de l'enfer qui changeait les normes ? Si je suis endormi je ne veux pas me réveiller je suis devant la plus belle de toutes les créatures de la terre. Comment il s'appelle ?"
L'homme sortit de sa transe. Il regarda autour de lui ses cheveux noirs cachaient ses deux joues dodus chaque fois qu'il bougeait la tête. Et au final, ces yeux onyx le fixèrent intensément. Harry redressa les épaules et essaya d'ajuster ses vêtements pour ne pas avoir l'air d'un crétin sur deux pattes. Et pourtant, même s'il corrigeait sa posture les yeux qu'il commença à adorer, le figèrent sur place comme de la foudre volcanique.
"Je ne sais pas pourquoi mais j'ai une mauvaise sensation, il ne le montre peut-être pas mais je reconnais bien ce regard. Cet homme me déteste. Il me hait. Sa bouche ne le dit pas ; je n'ai pas besoin de mots pour le remarquer ses yeux sont de haines. Mais pourquoi qu'est-ce que j'ai fait je ne le connais pas et je suis sûr qu'il ne me connaît pas non plus."
"Avez-vous bien dormi Monsieur Potter ?"
"Oups ! Je me suis trompé. Finalement il me connaît. Mais comment… Que je suis bête ! Le policier a dit à tout le monde qui se trouvait dans cette salle qui j'étais. Je ne peux donc pas mentir sans me voiler la face. Je dois faire attention à ce que je dois dire. Mais pourquoi j'ai le sentiment de connaître cette voix quelque part ? En plus de ça c'est un baryton si sexy !" Harry détourna en quelque seconde son visage il gigota inconfortablement sur place alors qu'il ne savait pas ce qu'il devait faire. En sachant par expérience que lorsqu'une personne posait une question à quelqu'un et que celui-ci ne répondait pas démontre une mauvaise impression dès la première fois. Il déglutit en essayant de trouver les bons mots pour s'exprimer convenablement sans paraître stupide.
"Euh… Oui j'ai bien… dormi !" Hasarda-t-il avec une expression horrifiée. "Qu'est-ce qui me prend j'ai bégayé comme un âne ! Ressaisi-toi Harry tu ne peux pas te montrer timide alors que tu viens juste de le rencontrer. Pourquoi j'agis comme un adolescent plein d'hormone ? Mais je suis un adolescent. Mais qu'est-ce que je raconte ?"
"Assurément ? Vous n'êtes pas dans vos assiettes."
"Oui je suis en plein forme." Insista-t-il en plissant le nez.
"Hum, mon œil, tu mens comme tu respires. Ce que je déteste le plus ce sont les menteurs je hais les menteurs surtout ceux que je ne connais pas." Extérieurement Harry ne dévoila aucun signe mais c'était autre chose à l'intérieur de lui-même, il criait d'agonie et rabâchait des tas d'insultes.
"Ah non c'est un malentendu je ne voulais pas mentir non ce n'est pas dans mes intentions je voulais juste… Euh mince ! La boulette !"
"Garde ta salive cela ne m'intéresse pas. J'espère que tu te rends compte que tu te donnes en spectacle. Je veux juste faire mon travail tranquillement maintenant tu te tais je vais commencer l'audience." Dit-l'homme aux cheveux ébènes, qui tenait toujours les roues du fauteuil roulant. " Je demande que cet homme soit foutu en taule pour de bon !"
"C'est confirmé maintenant il me déteste vraiment !" Harry grimaça en fermant les yeux avec détresse.
"Tu sais il ne faut pas te ramollir mon ami. C'est Severus Rogue. Il déteste tout le monde y compris les enfants. Tu n'as aucune chance avec lui." S'empressa d'avertir Neville en voyant son nouveau compagnon d'amitié dans le pétrin.
"Pourquoi il me déteste comme ça ? Qu'est-ce que j'ai fait ?" Demanda de nouveau Harry en fermant les yeux pendant une seconde avant de les ouvrir. Neville le regarda étrangement comme s'il venait de dire une niaiserie. "Qu'est-ce que j'ai dit encore ?"
"Tu ne sais plus du tout de ce que tu as fait ? Mec, alors là je ne sais pas quoi dire d'autre à part le fait que tu es vraiment un casse coup ! Durant la nuit, quand le policier est venu te récupérer tu as foncé sur le mur d'une maison. Et ce n'est pas n'importe quelle maison. Tu as détruit le mur de la maison de Severus et maintenant ce dernier te déteste plus que tout au monde."
"J'ai foncé dans une maison je ne m'en souviens même pas."
"Tu sais, avec la vitesse à laquelle ta voiture roulait c'est assez évident que tu ne voyais rien de ce qu'il se passait autour de toi." Rassura Neville en posant une main réconfortante sur le dos de Harry.
Le jugement n'avait pas duré très longtemps le jury était d'accord avec la punition ; et Harry s'était vu confié la tâche de réparer le mur qu'il avait inconsciemment détruit puis il sera libre de s'en aller comme il le voulait. Le seul qui était contre toute cette affaire était Severus qui voulait que l'on mît le pauvre Harry dans une cellule jusqu'à ce qu'il perdît la vie. Le lendemain il commença les travaux pratiques en écoutant attentivement les conseils de Rufus Scrimgeour, le polyvalent de la ville, après une longue liste d'instructions. Harry prit les choses en main et il débuta son travail, il appliqua le ciment avant de mettre les briques sur le dessus. Il tapota durement pour être sûr que la brique ne se décollerait pas du tout.
Il avait passé une bonne partie de l'après-midi pour faire une grosse partie du mur. Lorsqu'il fut 15 h 00, il décida de s'arrêter et de se prendre une pause. Il avait mal au dos à force de se pencher, il puait la sueur et la poussière, mais ce n'était pas sa préoccupation. Son ventre grognait terriblement. Il avait faim. Mais il n'avait pas d'argent sur lui. Puis il devait trouver un endroit pour dormir. Il ne voulait pas dormir sur le sol poussiéreux. Il se souvenait de sa conversation avec Neville mais il ne voulait pas déranger son nouvel ami.
Harry, ramassa une vieille couverture et l'enfila sur son corps qui frissonnait, à cause des vents courants qui se redressaient lorsque le désert sombra dans la nuit. Il pensait qu'il serait forcé de dormir dans la rue comme un clochard lorsqu'une personne dont il reconnaît la voix l'appela à haute voix. Neville courut vers sa direction en transpirant.
"Harry où vas-tu ?"
"Je vais nulle part."
"Cool enfin je ne voulais pas dire que c'était cool d'être dans un endroit sans savoir où il faut aller je veux dire et puis, zut ! Je voulais te proposer de venir dormir chez moi !" Harry était surpris par cette demande. Neville venait juste de le rencontrer et pourtant ce dernier n'hésitait pas à inviter un inconnu chez lui. Le jeune aventurier se permit de sourire pour montrer qu'il appréciait tendrement le geste. Il suivit son nouvel ami sans dire un mot. Car il n'avait pas de mot qui permettait d'exprimer ce qu'il ressentait intérieurement. Il était terriblement reconnaissant.
Car cette nuit il ne dormira pas dans le noir, sous la pluie, sans un toit pour le couvrir, non il dormira dans une maison, chez un ami. Harry ne broncha pas à l'état épouvantable de la maison de Neville. Il ne disait aucun mot quand il vit un rat sortir de sa cachette. Il continuait de suivre l'autre jeune homme qui l'avait permis de dormir chez lui. Celui-ci lui présenta un canapé délabré. Harry ne refusa pas l'invitation il s'allongea sur canapé et il s'endormit profondément.
"Tu es sûr que c'est une bonne idée de faire ce genre de chose."
"On va se faire ramasser la fesser c'est moi qui vous le dis."
"Stop je vous préviens que si vous n'arrêtez pas de dire encore une fois que c'est une mauvaise idée je ne veux plus vous avoir entre mes pattes."
"C'est toi qui es venu nous chercher tu assumes maintenant !" Intervint le plus âgé du trio en croisant les bras.
"Je me demande parfois pourquoi je me fais chier pour me poser une question pareille ?"
"Est-ce que quelqu'un a une brillante idée pour aujourd'hui. Hier nous avons tentés de mettre de la gomme à marcher mais nous avons lamentablement échoué."
"Nous pouvons l'asperger d'eau froid."
"Nous sommes dans le désert crétin de l'eau froid est plus que bien venu dans une telle chaleur !"
"Nous pouvons le raser le crâne et le rendre chauve."
"Pour que le maire puisse nous tuer juste ensuite. Tu es con ou tu le fais exprès !"
"Mettre un œuf pourri dans son frigo et s'attendre à ce qu'il le mange."
"Tu n'es pas bien toi, on ne veut pas lui donner une intoxication alimentaire !"
"On peut lui piquer ses sous-vêtements."
"Oh non hors de question que je touche ses choses."
"Au lieu de juger tu as une idée madame je sais mieux que les autres ?"
"Hum, et si on le déplace et on le met sous le soleil."
"Comme ça il finira par cramer comme une viande séchée."
"Bonne idée !" Acceptèrent les trois bambins en chœurs en ricanant sombrement. Vous vous demandez probablement ce qu'il se passait, et bien voyez-vous cette petite bande composée d'une fille et de deux garçons, avait un passe-temps, qu'ils aimèrent tous, c'était de taquiner Severus Rogue. Pour une raison quelconque ils kiffèrent beaucoup lui jouer des mauvais tours les plus vicieux aux plus effrayants. C'était une nouvelle méthode de se divertir et de tuer l'ennui. Les enfants n'avaient pas d'autres amis ils se connaissaient dès leurs plus jeunes âges. Ils étaient orphelins, ils vivaient dans une petite boutique abandonnée. Personne ne s'occupait d'eux.
Les adultes étaient bien trop préoccupés à faire attention à leur commerce pour y faire attention à ce qui les entourèrent, mais les trois enfants se serrèrent les coudes. C'était un trio soudé qui n'abandonna pas. Ainsi pour passer le temps, ils fabriquèrent des farces.
Ils étaient recroquevillés devant le mur détruit, ils s'incrustèrent dans la maison, sur la pointe des pieds, marchant silencieusement, comme un bandit. Ils entrèrent dans la chambre de Severus, ils n'avaient pas assez de force pour porter l'homme, donc ils se facilitèrent la tâche, ils tirèrent sur les mains de l'adulte et le mirent dans son fauteuil roulant puis ils le mirent sous le soleil, juste devant la porte de sa maison.
"Partons avant qu'il ne se réveille !" Chuchota la gamine en se cachant derrière les garçons. Les garçons acceptèrent sans contredire, ils suivront toujours les désirs de la jeune fille car c'était le cerveau de la bande. Dans sa petite tenue et son expression innocente elle était en réalité une personne aussi rusée qu'un renard ; elle usait de sa douceur et sa façade d'ange pour posséder ce qu'elle voulait. Lorsque les deux garçons n'arrivèrent pas à voler de la nourriture, ils envoyèrent leur petite sœur qui réussissait toujours à séduire leur public, celle-ci revenait toujours avec de la nourriture. Il fallait bien en profiter car ils avaient remarqué que plus la petite sœur grandissait, moins elle ne paraissait mignonne.
Severus souffla, il secoua sa main vers sa tête comme s'il était un éventail mais la chaleur incessante revenait tout le temps, ce fut impossible de la chasser. Il essaya de se retourner mais son corps percuta quelque chose de fort et de dure comme du métal ; il était forcé de rester assis. En plus de cela, sa peau commençait à lui démanger, il voulait se gratter mais il ne voulait pas ressembler à un singe.
Il ouvrit les yeux, la lumière l'aveugla pendant un moment avant de s'éclaircir. Renfrogné, il sut tout de suite où il se trouvait. Quelle culotté ! Il se demandait qui était le responsable ! Celui ou celle qui l'avait fait ça avait vraiment un tempérament motivé. Severus n'appréciait pas du tout ce qu'il venait de subir ; être chasser de sa maison alors qu'il dormait toujours dans son lit n'était pas une chose agréable pour tout le monde.
"Je pense que cette bande de mioches a profité qu'il y a un gros trou dans ma maison pour m'enlever et me mettre sous le soleil. Attendez un peu quand je vais vous croiser. Il faut que je prenne un bain, je suis en sueur à cause de cette maudite chaleur."
Severus entra dans sa maison. Il se prépara pour cette nouvelle journée. Il sortit une seconde fois, très rafraîchit, il ferma sa porte derrière lui sans la verrouiller à clef, car il jugeait totalement inutile à cause de l'état déplorable de sa pauvre maison. Il était de mauvaise humeur, non seulement à cause de ce qu'il s'était passé ce matin mais il ne voulait pas non plus voir la tête du garçon qui était la dernière personne qu'il désirait voir dans cette journée.
"Bonjour monsieur. Je suis venu pour continuer mon travail."
"Je n'ai pas besoin de tes babillages incommodants. Je veux juste que tu finisses ce que tu dois faire. Puis je ne veux plus voir ta tranche dans les parages. Maintenant bouge de là !"
"Pourquoi tu me parles sur ce ton je ne suis pas un chien !" Contra Harry en fonçant les sourcils.
"C'est vrai que si tu étais un chien je te montrerai qui est le patron entre nous !" Insulta de nouveau Severus, il s'attendait à ce que l'autre poussa encore un autre beuglement de protestations, ce fut avec une grande consternation qu'il vit une autre réaction que celle qu'il voulait vraiment. Le jeune homme rougissait – de colère – ou de gêne. Severus ne pouvait pas traduire le sentiment mais c'était dérangeant.
