Figurez-vous, Harry était une personne très obstinée, par ses propres opinions. Après sa récente conversation avec Neville. Il avait décidé de prendre en main sa triste situation et de voir les choses, d'un point de vue plus optimiste. Il essaya de se forger et de faire des efforts pour s'intégrer dans cette ville. Il forma des nouveaux liens d'amitié avec d'autres personnes. Et puis les jours passèrent. Au fur et à mesure que le temps s'écroulait le jeune homme admit avec une grande défaite qu'il commençait à se plaire dans ce petit coin paradisiaque. Grâce aux attraits positifs de son ami, Neville, l'avait aidé à voir le bon côté des choses. Harry avait perdu toutes rancunes et se laissa se soumettre à cette vie de tranquillité.
Personne ne le connaissait. Personne ne pouvait donc le juger. Sauf à par un beau brun mystérieux. Harry aima vivre dans l'anonymat le plus complet. Cela ne voulait pas dire qu'il avait fini de purger sa peine. Chaque matin, il se réveilla. Chaque jour il fit la même chose. Il prenait des briques. Il les entassa les uns sur les autres. Et quand ce fut midi, il s'arrêta pour se reposer. Jusqu'aux jours, il n'avait plus besoin de le faire.
La nuit, Harry avait brusquement changé son habitude. Il s'était tout de suite précipité sur la construction du mur. Et la nuit même il avait terminé. Dès qu'il posa la dernière brique, le mur nouvellement formaté resplendissait. Et à partir de ce moment-là, Harry dut combattre une guerre. Beaucoup de choix étaient disponibles.
Harry pourrait se faufiler dans la maison de Neville et prétendre qu'il resterait pour dormir alors qu'en vérité, il chercherait frénétiquement son trousseau de clef pour récupérer sa voiture et de s'échapper de cette ville et reprendre sa vie qu'il avait tant abandonné. Mais il ne le fit pas. Car pour une fois il se sentait chez lui. Cette ville était grotesque. Les habitants n'étaient pas les plus commodes. Mais il se plaisait. Il ne voyait pas la nécessité de partir.
Le lendemain, les gens s'étaient attablés devant le nouveau mur. Ils le touchèrent. Ils l'examinèrent. Et parmi eux, Severus se redressait, le dos droit, les jambes croisées comme un monarque, comme un roi, il était fier de son nouveau mur. Enfin sa maison était complète. La femme, habillé en rose bonbon, gloussa et ricana doucement, avec un ton appréciateur.
"Bonjour !" Salua Dolores Ombrage, qui était la vendeuse du grand magasin. Elle retira une brindille qui s'était logé dans ses cheveux, avant d'adresser un doux sourire à l'homme handicapé. Fidèle à son comportement capricieux et rustre. Severus plissa ses lèvres en dégoût en dévisageant la femme en face de lui, du haut vers le bas.
"Elle ne porte que du rose. Soit elle est une grande fanatique, taré mentale, de cette couleur vive. Soit elle a mis cette robe juste pour me faire mal à l'œil et me rendre aveugle par la même occasion." Jugea-t-il amèrement en faisant en sorte que son fauteuil puisse reculer quand celle-ci s'approchait un peu trop de sa bulle personnelle.
"Quelle désagréable surprise ! Ne vous approchez pas, Madame, je peux sentir l'odeur nauséabond émergé de votre bouche. Cela me répugne." Répliqua sombrement Severus en souriant sournoisement en voyant les lèvres de la dame fléchirent vers le bas.
"Comment oses-tu ?"
"À moins que vous ne désiriez pas avoir une mauvaise réputation pour avoir insulter et offenser une personne inapte comme moi, je vous suggère de ne rien dire et de quitter ma propriété sur le champ avant que je n'appelle la police."
En serrant les poings Dolores s'en alla. Juste pour la narguer pour quelque seconde, Severus trouva une nouvelle idée. Il souriait insidieusement il posa un coude sur l'accoudoir de son fauteuil.
"Passez une excellente journée et surtout ne revenez pas. Votre tête n'est pas la bienvenue dans les environs." Chanta-t-il gaîment avant de se glisser dans sa maison.
Harry avait vu tout ce spectacle à une distance sécuritaire. Il avait compris, que lorsque Severus n'était pas en mode, vilain garçon, il ne fallait surtout pas le contrarier, la personne qui deviendra la nouvelle victime de cet homme qui possédait la langue argentée, devrait avoir un courage parfaitement maîtrisé, car en une seule seconde sa fierté pouvait se briser. À force de contempler, en cachette, cet homme embrumé de magnificence et de puissance.
Harry se maudissait, et se traita de nulle. Une fois, il avait mis toute la faute sur cet homme. Mais il s'était rendu compte bien plus tard que c'était sa propre erreur et non celui d'un autre. Il avait tout tenté pour suivre les consignes de son ami. Ce pendant c'était si compliquer d'obéir sans brancher et sans se démêler de ses fils qui le retenaient sur place. Le jeune homme était entassé. Il était prisonnier. Il était dans un gouffre profond. Un gouffre dont la largeur était si infondée, que celui qui était piégé serait surpris de sa profondeur, Harry voyait la lumière. Mais il ne voulait pas se jeter sur cette douce lumière il voulait s'écarter et l'ignorer. Toutefois, ce fut impossible. Il était comme un papillon de nuit qui était attiré par le brasier de la lumière. Et il savait que s'il s'approchait bien trop prêt, ses ailes bien trop fragiles, ne purent pas, supporter la chaleur qu'émettait la lumière. Il ne finira pas tomber et mourir.
Harry ne voulait pas devenir comme ce papillon. Chaque fois que Severus s'approchait de lui pour le narguer afin qu'il puisse le faire péter un câble, Neville venait à la rescousse et le jeta hors de sa portée. C'était devenu un réflexe nerveux. Harry se souvenait avec indignation, d'un terrible souvenir. Alors qu'il se promenait, encore une fois dans la ville, il s'était assis sur le rebord de la fontaine ; Neville le racontait les histoires de la vallée des cactus pendant qu'il mangeait un délicieux sandwich.
"Oui, autrefois la ville était vraiment animée. Il y avait un tas de monde qui venait jeter un coup d'œil dans chaque magasin. C'était merveilleux. J'étais très jeune. J'avais, à peu près, dix ans ? En je ne sais plus. Ce que je sais cela me manque ce moment où les magasins s'ouvrent et qu'il y a des dizaines de personnes qui parcourent nos rues."
"Qu'est-ce qu'il s'était passé ?"
"Eh ben quand la nouvelle voie routière a été construit, de moins en moins de personne venait chez nous. Et au final, les gens ont probablement oublié que nous existons. La plupart des vendeurs de la région ont décidé de déménager et de vendre leurs produits loi d'ici. C'est pourquoi tu pouvais voir beaucoup de ruines abandonnées et des taules desséchées." Termina Neville en pleurant. Il cacha ses larmes derrière ses mains qu'il plaqua sur son visage. Il ne voulait pas que Harry vît encore une fois qu'il était un gros pleurnichard.
"Neville n'est pas honte de pleurer. Tu dois être fier de t'inquiéter pour la santé de ta ville. Pleurer nous rend humain. Pleurer, ne rend pas une personne faible. Il ne faut pas croire ce que les autres pensent il faut croire ce que tu crois." Harry étreignit Neville en le serrant contre lui, il fit la même chose à Ron quand celui-ci se mettait à pleurer et à trembler de rage.
"Quelle mise en scène touchante !" Fit une autre voix que Neville connaissait trop bien. Copiant une prise de karaté qu'il connaissait très bien, le jeune homme plaqua Harry à plat ventre avant de plancher sa tête sous l'eau. Severus s'arrêta sous le choc, ne sachant quoi dire, en voyant la situation déconcertante qui s'affichait devant lui. Harry, qui ne comprenait pas ce qu'il se passait car il avait la tête pressée dans l'eau de la fontaine, bougeait frénétiquement, en faisant des mouvements, maladroitement, dans l'espoir qu'il pourrait s'extirper de la poigne coriace de l'autre jeune homme. Les fesses en l'air, les mains qui s'enfonçaient sur le bord de la fontaine, les cheveux trempés, et le tricot semi mouillé. Neville mettait tout son poids sur le dos de Harry pour garder ce dernier en place.
Severus secoua la tête, puis il s'en alla. Boudant intérieurement car il ne pouvait pas embêter sa victime préférée. Quand il fut suffisamment loin, Harry, qui avait toujours la tête plongée dans l'eau commençait à s'étouffer en raison d'un manque d'oxygène dans ses pauvres poumons. Juste à temps Neville le libéra.
"Ne refait...toussa-t-il, recrachant de l'eau et soufflant exagérément, plus ça !"
Ce fut l'une des choses farfelues qu'il avait subis. Puis il y avait un jour, alors qu'il faisait une autre virée entre potes. Ils marchèrent au nord de la vallée des cactus, pour trouver des objets perdus. Harry raconta ses aventures, bien qu'ils ne soient pas extraordinaires, Il était comme même heureux de raconter ses mésaventures qu'il avait fait avec son ami Ron.
"Et quand nous sommes partis dans la forêt pour trouver des truffes noires. Nous avons marché pendant des heures. Manque de peau nous avons oublié de prendre de la nourriture. Donc nous avons dû nous contenter de ce que la forêt pouvait nous offrir. Je ne connais pas les plantes. Je suis nul en botanique. Je t'assure. Une fois, en cours de la Science de la Vie et de la Terre. Mon professeur Lekaki, voulait que nous entretenions une graine de lentille. Je t'assure le jour-même ma plante est morte." Harry sauta sur un immense rocher et admira le paysage désertique, il y avait que des cactus, et des rats qui se cachaient des prédateurs. Cependant il ne pouvait s'empêcher de trouver beau ce monde nouveau. "Nous avons donc cherché à manger, mais pas de chance, Ron avait pris une baie et quand il l'a mangé il est devenu un ballon, il était gonflé de partout, sa tête ressemble à un bouton. Je ne pouvais pas contenir mon rire. Nous sommes rentrés chez nous les mains libres."
"Est-ce qu'un jour je pourrai rencontrer ton ami ? Est-ce qu'il va m'aimer je sais que je suis parfois un vrai pot de colle quand j'aime une personne ?" Demanda Neville en froissant son linge, et frappant un caillou.
"Ron est un ami très fidèle et loyal. Une fois il a risqué sa vie pour me sauver. Je ne sais pas ce que je ferai s'il n'était pas venu me sauver. Un jour une bande de sales voyous, sont venus dans mon quartier, ils m'ont frappé et Ron est venu et il les a arrêté. Je suis qu'un jour tu pourras t'entendre avec lui." Annonça Harry en souriant allégrement, Neville hocha la tête ses yeux remplis d'espoir et de bonheur sans fin. Il avait tellement hâte de connaître d'autres personnes. Il voulait discuter avec eux, il voulait s'amuser, il voulait rire et jouer avec une personne qu'il ne connaissait pas.
Neville raconta à Harry sa mélancolie et sa plus grande peur. Une fois, il voulait prouver à tout le monde qui habitait dans la vallée des cactus, qu'il pouvait devenir autonome. Il avait pris une grosse quantité de nourriture, puis il est monté dans sa voiture de marchand ambulant, mais lorsqu'il avait atteint la limite de la ville. Il n'avait pas eu le cœur de se débarrasser de ses origines, il aimait incontestablement sa ville natale. Harry écouta le récit sans juger ouvertement, il hocha la tête de temps à autre mais il ne critiquait pas une seule fois les choix de Neville. Et ce dernier était profondément reconnaissant.
Quand soudain, Neville s'était arrêté dans son récit. Il avait pris la tête de Harry dans ses mains avant de le plonger dans un trou, un trou de scorpion, pour être précis. Bien sûr comme l'histoire de la fontaine, il s'était débattu d'arrache pieds pour s'en sortir de cette situation délicate. Bougeant son corps dans tous les sens, poussant, fortement, sur le sol à l'aide de ses jambes pour se redresser. Agrippant n'importe quoi dans le plus grand désespoir, il arracha les rares touffes d'herbe, Harry tenta de sortir sa tête de cette dangereuse forteresse.
Puis il entendit. C'était la voix la plus glaciale, et la plus profonde qu'il n'ait jamais connu. C'était profond. Le son agrippa sa gorge et l'étouffait. Le jeune homme aplatit son corps sur le sol, et il croisa les doigts afin de ressembler à un étrange cadavre qui venait d'enfuir sa tête dans le sol. Certes c'était une autre expérience qu'il ne voulait plus faire face.
Les jours durèrent ainsi. Harry se résolvait à se conformer à la dure vérité. Il admit à contrecœur qu'il était, et qu'il le serait toujours, amoureux de cet homme. Il fut un homme damné. Ce fut un moment de pure tristesse. Harry s'était caché dans la chambre que Neville lui avait prêté durant sa captivité. Mais le jeune homme n'avait pas la tête à ça !
Il était profondément troublé par ce qu'il venait d'admettre. Ce fut un amour lâche. Un amour irrationnel. Mais le jeune homme ne comprenait pas pourquoi il était attiré par cet homme qu'il connaissait à peine. La tête qui creusait dans ses mains il n'entendit pas les pas qui s'approchaient. Ni lorsqu'une personne venait de crier son prénom. Il sentit une main sur son épaule. Cependant tout ça ne signifiait plus rien pour le jeune homme.
Car il était déjà emprisonné. Il ne pouvait plus se délier de ses liens. Il avait eu l'opportunité. Mais il eut l'audace de s'en détourner et de franchir un obstacle tendu.
"Je veux que cette douleur s'arrête. Je demande de l'aide. Je suis coincé comme un animal en cage. Je veux me libérer. Mais j'aime cette souffrance. Je ne peux pas me contrôler."
Harry pleura à chaudes de lames. Il avait beau résisté. Mais en vain. Cela ne servit à rien de se débattre sur soi-même, car au final, il ne pouvait pas briser cette sensation chaleureuse qui accompagnait ce délire majestueux.
"J'aime un homme. Je suis gay. Est-ce que cela fait-il de moi un monstre ? Je ne suis plus une personne ordinaire. Je suis monstrueux d'aimer une personne qui me déteste clairement ?"
Il était penaud. Il poussa Neville en dehors de la chambre en ignorant le regard de son ami qui s'affaissait d'inquiétude. Harry n'était pas d'humeur pour parler avec qui que ce soit. Il voulait juste une pause. Juste, un indice. Dans l'espoir qu'il pourra se distraire de ce mal être.
Et bien sûr comme si les dieux avaient entendu ses appels agonisants. Il se passa quelque chose de troublant. Ce fut, tôt, le matin. Qu'une foudroyante nouvelle fut parvenue dans la vallée des cactus. Harry discutait avec Neville, près du magasin. Dolores posait des pots de fleurs devant les vitres pour décorer les environs. Elle avait allumé sa radio qui jouait une douce musique, elle chantait le refrain et murmurait les airs musicaux.
La journée s'annonçait si bien. Ce fut une matinée qui avait l'air ordinaire. Ce fut le flash spécial annoncé par le journaliste qui fut la goutte d'eau qui déborda le vase.
[" Nous sommes dans la villa de la grande et humble famille Malefoy. Lucius Malefoy qui est notre invité principal, et le chef de cette célèbre famille, a demandé une invitation exclusive pour faire une représentation et nous faire un discours de la plus importance." Déclara la journaliste qui s'écarta du champ visuel de la caméra pour montrer une grande maison qui se penchait derrière elle.]
