Dire que cette situation allait se produire était incontestable. Les deux hommes furent bien entêtés, ni l'un et ni l'autre ne voulut abandonner, chacun voulait gagner cet échange verbal. Severus fut toujours dans les bras de Tom, une chose, un détail qu'ils eurent oublié à l'instant même.

"Je ne veux pas de ta pitié. Laisse-moi tranquille !" Répéta Severus avec un ton mordant en baissant la tête avec hantise.

"Je ne peux pas." Lâcha rapidement Tom en tenant toujours fermement l'autre homme. Le même homme qui avait tourmenté sa vie, qui hantait toujours ses rêves sans qu'il ne puisse le comprendre, qui n'avait aucun scrupule pour le lancer des excuses et le rabaisser chaque fois qu'ils se croisaient dans la rue.

"Pourquoi ?" Et voilà la véritable et bonne question qui torturait l'esprit du pauvre Tom qui essayait de comprendre ses actes et ce qu'il était censé faire par la suite. La gorge de Tom est si sèche que sa tentative de parler se traduit avec un silence muet.

"Je ne peux pas." Articula-t-il de nouveau, en refusant de détacher ses yeux de ses orbes noirs globuleux. Severus fonça les sourcils, clairement confus par la situation.

"Je ne comprends pas je pensais que tu me détestes comme les autres." Le dernier fut chuchoté, cependant à cause de leur proximité, Tom pouvait entendre facilement ce que l'autre homme fragilement et émotionnellement instable, ce qu'il disait. Il ne s'attendait certainement pas à ce genre de chose.

"Je viens d'être chassé de chez moi. Mon ex m'a plaqué à la porte. Il n'a rien dit. Il a pris sa décision sans aucune gêne. Je me sens dégoûté. Je n'arrive pas à y croire ce qu'il vient de m'arriver. Je sens le gouffre s'ouvrir dans mon âme. Je veux juste rester tranquille."

Pour une raison inconnue, Tom ressentit deux sentiments contradictoires. Il était ravi que Severus fût devenu célibataire, mais il avait peur également, il y avait aucun doute là-dessus que leur première rencontre n'était pas ce que l'on appelait de romantique ou quoi que ce soit qui entraînerait deux personnes qui ne se connaissaient pas à former une relation stable. Tom était au début très en colère mais jamais dans sa vie il détestait à ce point-là Severus, ce fut vrai qu'il y avait des petites occasions où il pensait ce genre de chose. Mais il chassa rapidement cette pensée. Il ne voulait pas s'attarder là-dessus car il savait que ce n'était pas la vérité. C'était un mensonge odieux.

Il avait une peur primitive et instinctive d'affronter ses propres sentiments. Il ne voulait pas comprendre ce genre de chose, mais il était convaincu qu'il était amoureux de l'homme qu'il tenait dans ses bras. Tom n'avait jamais connu ce sentiment. Ce fut inconsidérément nouveau. Depuis que son père l'avait retiré de l'école, il n'avait pas cette habitude de parler avec un vaste public. Il ne savait pas du tout se socialiser. Pour lui les autres n'étaient que des espèces sous-développées qui ne servaient qu'à l'asservir.

Quant à Severus il ne fut pas comme les autres bien au contraire il fut l'une des rares personnes à le provoquer sans se préoccuper de qui il était. Mais étonnamment il aimait cette impertinence, cela lui redonnait cette sensation d'être une personne totalement normale.

Et puis soudain.

Ce fut venu d'un seul coup.

"Viens avec moi !" Ce fut plus un ordre qu'une question. Mais Tom ne voulait pas paraître obligeant et imposant face à l'homme qui faisait battre son cœur vigoureusement.

"Quoi ?" Fut la seule chose qui fut expulsée de ces délicieuses lèvres roses. Et puis comme si une ampoule venait de s'allumer au-dessus de sa tête. Il eut la brillante idée.

"J'ai dit : viens avec moi. Je veux que tu restes chez moi, que tu restes à mes côtés, je veux t'offrir des choses, des belles choses, je veux être l'épaule qui t'aidera à te consoler. Je veux t'aider, je veux t'encourager dans tous tes projets. Je le ferai sans hésiter."

"Pourquoi tu veux faire tout ça pour moi ? Je ne comprends pas…" Severus cligna des yeux, ahuri par cette démonstration de générosité, il se figea une seconde, complètement penaud et peu sûr de lui, car il savait que ce fut si beau pour être vrai. Qui voudrait aider une pauvre personne comme lui, sans recevoir un compromis en retour. Severus s'attendait déjà au pire et à des demandes extrêmement douloureuses. Mais ce fut une surprise, une surprise vachement agréable, que l'homme qui le tenait toujours, secoua la tête d'un air répulsé.

"Je ne veux pas te forcer. Je veux juste que l'on se comprenne tous les deux. Et que l'on reprend tout à zéro. Je ne veux pas m'imposer à qui que ce soit. Je ne veux plus connaître la douleur. Car la douleur…"

"Ne doit jamais s'étendre à ceux qui ne le méritent." Terminèrent-ils en chœurs.

"J'accepte. Mais je t'ai à l'œil. Je me méfie des hommes de ton genre."

"Mon genre ? Et je peux savoir ce que c'est ?"

"Tu es un tel crétin quand tu t'y mets vraiment."

"Oui je suis un crétin, mais pas n'importe quel crétin, je suis, et je le resterai pour toujours ton crétin mon amour."

Amour ? Ce mot, qui signifiait tellement plus, et tellement de chose. Et pourtant, à cause de sa condition, de ce qu'il venait d 'endurer à peine une heure, Severus resta inébranlable, imperturbable, face à cet aveu ; il voulait tellement croire à cette possibilité. Sa raison lui disait que ce fut de nouveau un autre piège, conçut pour lui faire du mal encore une fois, mais ses sentiments lui consolèrent, pour lui exprimer que chaque personne méritait une seconde chance. Ainsi, il fit suffisamment confiance à son instinct, pour se laisser guider.

Tom avait conduit Severus chez lui, reposant l'homme qu'il tenait encore sur son propre lit, il se faisait tard et il avait sommeil à son tour. Il prit un moment pour se reposer et de se distraire de ce malaise qui rangeait ses entrailles.

Les jours s'en suivirent de cette même manière que la précédente. Severus restait dans son lit, sans bouger, buvant parfois de l'eau pour se déshydrater, avant de replonger dans ses couvertures, Tom avait essayé de lui donner à manger, poussant les bords et allant un peu trop loin au point de vouloir piquer la cuillère lui-même dans le gosier de l'autre dans une vaine tentative de nourrir. Mais en vain. Cela ne servit à rien de dire que ce n'était qu'un autre marquage de sa défaite.

C'était déroutant pour le jeune parrain de la mafia française, jamais, auparavant il ne s'était préoccupé des soins d'une autre personne. Cela allait sans dire qu'il ne connaissait pas du tout les méthodes pour être doux. Alors qu'il cherchait un moment pour apaiser les craintes de Severus, il semblerait qu'il ne faisait qu'empirer la situation.

Voir son amour naissant se réduire à ce tas de chiffon en pleur, rendait Tom fou de rage. Il se sentait impuissant et perdu. Car non seulement il ne savait pas quoi faire, mais il ne comprenait pas lui-même les sentiments qui le hantaient. Pour se détourner de cette dure réalité il quittait de temps en temps la maison, pour faire ses courses ou prendre des nouvelles en prenant le journal. Cela ne fit aucun doute que Tom recherchait un moyen pour ralentir son parcours quotidien qui lui ramènera vers sa maison.

Un jour, il n'en pouvait tout simplement plus. En poussant violemment la porte, qui claqua contre le mur du coin, il réveilla l'homme qui était couché sur le lit.

"J'en ai assez de ce comportement. Tu vas te ressaisir et te mettre debout. Je n'ai pas la sensation de faire affaire avec un autre individu je suis en face d'une coquille vide avec la peau d'un homme. Je sais que tu as été largué par ton partenaire. Égoïstement je suis ravi qu'il te laisse en planque de cette manière !"

"Comment oses-tu me parler comme si j'étais de la bouillie !"

"Je fais ce qui me chante dans ma propre maison."

"Ah enfin tu montres ton vrai visage… Tu veux faire là-même chose que lui, tu parles comme lui, tu réagis comme lui… Je savais que c'était trop beau pour même l'envisager. Je pensais que tu étais différend, mais je vois que je me suis encore trompé sur le compte de quelqu'un." Severus se leva du lit, ses cheveux noirs qui étaient soigneusement coiffés à l'arrière de sa tête, hirsutes, tombait comme un rideau sur le devant de son front. Ça lui donna un tout nouveau style que Tom trouvait immédiatement irrésistible. Mais ce n'était pas le moment pour penser à ce genre de chose, car l'objet de ses désirs se faisait la malle !

"Hors de question !" Pensa avec véhémence le jeune chef de la mafia en grinçant des dents. Il tient fermement le poignet de Severus et le plaqua contre le mur le plus proche.

"Qu'est-ce que tu penses faire je n'ai pas terminé avec toi. Nous avons beaucoup de chose à se dire !"

"Moi, je pense que nous avons assez discuté. Je m'en vais ! Pousse-toi !" Cria à plein tête l'homme plaqué contre le mur.

"Tu te calmes."

"Non je ne vais pas me calmer tant que je n'ai pas quitté cette maison !"

"J'ai dit non !"

Sois-tu as un bouchon d'oreille dans les oreilles soit tu t'en fiches complètement de ce que je dis."

"Toi, tu es l'homme le plus têtu que j'ai rencontré. Je ne peux pas te laisser partir !"

"Et pourquoi bordel ?"

"Parce que je t'aime idiot."

"…"

"Oui je sais ce que tu es en train de penser, mais c'est la vérité."

"…"

"Tu peux toujours me rejeter, mais je ne veux pas que tu te décides alors que tu es dans un sale état, réfléchit et prend ton temps je ne veux pas te forcer. Car une chose est sûre. La patience est une vertu que tout le monde doit maîtriser. Je serai patient je le promets, ma fleur des champs."

"Je… je veux bien essayer."

"Ouf ! Je suis soulagé. Pourquoi tu prenais un temps fou pour me répondre."

"Tu crois que je penserais à une réponse correctement formulée après ce qu'il vient de se passer, tu t'es introduit dans la chambre comme un lion en furie, tu m'as plaqué contre le mur. Qu'est-ce que tu t'attendais vraiment ? Des paroles douces, hum ?"

"Je pense que je te préfère silencieux."

"Et moi je te préfère moins arrogant et plus pointilleux à tes commérages."

"Merci, mon chers."

"Mais de rien. C'est un plaisir de te faire chier !"

"Moi aussi je te déteste !"

Tom pencha la tête en avant, les souffles des deux hommes se mélangèrent pour ne faire plus qu'un. Puis ils s'échangèrent un baiser rapide avant de se séparer. Ils entre-passèrent leur main comme une sombre promesse. Leur front se connecta, peau contre peau, et leurs lèvres s'approchaient de nouveau. En mélangeant leur salive, les deux hommes surent qu'ils devaient se séparer avant d'aller bien trop loin. Ce fut avec regret et l'autre avec dédain, qu'ils prirent chacun de la distance.

Fidèle à ses mots. Severus donna une seconde chance. Tom était très ravi. Il ne cachait pas du tout sa joie. Il se pavana dès fois dans la rue, lorsqu'il marchait à côté de Severus, comme s'il venait de gagner la plus grosse somme d'argent de tous les temps. Le convoité ne savait pas comment il devait prendre la nouvelle, il se sentait aigri lorsqu'il avait réalisé ce genre de chose mais dans un autre côté il était placidement heureux d'apprendre cette découverte. Son ex, ne le considérait simplement pour un vide couille, le pire dans tout ça : ce dernier n'avait aucun culot pour lui mentir depuis des années.

Severus pour la première fois durant sa misérable existence prit la peine de ne penser qu'à lui, devenant sans le savoir un réel hypocrite et un chicaneur de première qualité. Il était devenu hargneux, il repoussait toujours les avances des autres hommes pour se concentrer uniquement sur le sien, son unique homme. Ce fut Tom.

Et le mois suivant, après leur concubinage, Tom voulait encore plus. Ils franchirent tous les deux une nouvelle étape quand Tom demanda Severus en mariage. Réunirent, sous le soleil couchant, au bord de la plage. Ils ne furent que trois, Tom et Severus se tenaient en face de l'autre, leurs yeux se croisèrent, ce ne fut plus de la haine mais de l'amour. Les deux hommes s'aimèrent passionnément.

Il faisait presque nuit. Heureusement qu'il y avait des chandelles à proximité pour donner un peu de lumière et de chaleur rassurante. L'ambiance fut romantique. Les oiseaux contournèrent le couple, rendant l'atmosphère paisible et élégant. Tom portait un costument fait sur mesure avec un nœud sous le cou. Il était beau et bien habillé. Ses yeux s'attardèrent sur son futur mari avec délectation et retenu. Severus, portait aussi un costument mais bien plus décontracté. Mais contrairement à Tom au lieu d'un costard noir son costume fut blanc comme neige. Les deux hommes voulaient plaire à l'autre.

Le prêtre, tenait son livre face à lui. Il faisait son discours d'une voix monotone et désintéressée. Il leva la croix du Chris vers le ciel avant de le poser sur ses deux épaules en baissant la tête. Il tendit les mains vers les deux hommes comme s'il donnait sa bénédiction.

"C'est par la volonté de dieu que je proclame que ces deux hommes soient liés à tout jamais jusqu'à la mort de l'un sépare l'autre de ses chaînes. Je vous annonce mari et mari. Annoncez vos vœux puis vous pouvez vous embrassez."

Tom se sentit prêt. Il savait que ce fut le bon moment pour exprimer sa sensibilité et ce qu'il ressentit : "La première fois que je t'ai vu j'étais très impressionné. J'étais ahuri par ta force et ta volonté. Lorsque je continuais de te voir je ne comprenais pas mes sentiments. Mais je t'avoue que je connais maintenant ce que je ressens et je n'ai plus peur de le dire, au contraire, je suis fier de devenir légalement ton mari et de te faire mien. Oui je suis fier d'être un Rogue. Je suis amoureux de toi Severus Rogue, je suis l'homme le plus chanceux au monde car je suis marié à un homme volontaire et fort !" Exprima Tom lentement, regardant attentivement la réaction de son mari. Severus éclata en sanglot, avant de fondre en larmes, ce n'étaient pas des larmes qui signifiaient une douleur intense, cela représentait le bonheur.

"Et moi Severus Rogue je ne regrette pas ma décision. Quand je t'ai vu je ne savais pas comment m'exprimer je suis tout le temps agacé et je voulais tout le temps t'énerver. Mais peu-à-peu je viens de réaliser que je ne peux pas me détacher de ce que je ressens : je t'aime beaucoup, ne doute plus jamais de mon amour car tu risques de te tromper énormément. Je désire qu'une chose, je ne veux plus de mensonges ou de cachotteries. Car comme l'avait Marie Von Ebner Eschenbac "Faire confiance est une épreuve de courage, être fidèle est un signe de force." Grâce à la confiance notre relation sera sainte pour toujours."

"Je promets mon amour que je ne laisserai personne te faire du mal. Je tuerai qui que ce soit qui se met en travers de notre chemin. Je saccagerai une ville entière pour prouver mon amour." Annonça Tom avec froideur tout en étant épris de son tendre mari qui lui lança l'un de ses regards qui disait je cite – je ne te crois pas.

Ce que Severus ne savait pas. Ce fut que Tom était très sérieux à ce sujet, il était capable de mener une troupe entière pour verser le sang de ses ennemis dans la ville. Maintenant qu'il avait quelque chose qu'il chérissait ses ennemis durent bien se tenir à l'écart pour éviter sa fureur et sa colère.

Le chant des oiseaux qui se couchèrent ramenèrent les deux individus dans le moment présent. Ils demeurèrent un couple marié imposant et unique en son genre.

Ils étaient réunis à la plage. Seuls. Face à face, tenant et embrassant langoureusement la main de l'autre. Severus souriait avec allégresse, ses yeux ne le quittèrent jamais d'une semelle. Il semblait qu'il fût le centre du monde. Ils s'étreignirent. Puis ils se câlinèrent. Le monde n'avait plus aucun sens pour ces deux hommes. Ils se souriaient avec passion. Ils ne parlèrent pas. Car les mots n'eurent aucune signification. L'intérêt fut de profiter du moment présent.

Le pape, tenait un livre, il parlait toujours. Toutefois les deux amoureux ne prirent guère attention à ce qu'il vint de dire. Tom voulait glisser ses mains dans la douce chevelure noir et embrasser ses lèvres palpitantes qui lui firent face. Il voulait coucher par terre son partenaire et lui montrer les beautés de la chaleur corporelle

Maintenant que vous comprenez le scénario. Revenant, dans le présent. Actuellement, Harry conduisait comme un fou furieux, ne respectant pas du tous les règle du code de la route, faisant des rivages gargantuesques, et des manipulations incorrectes, la voiture tremblait pratiquement à cause de ses efforts. À l'arrière, aux places des passagers, Tom était imperturbable, même si c'était vraiment le bon moment de paniquer.