Vous pensez que ce fut la fin pour le féroce dieu du mal, cet être omnipotent ne se laissa pas faire aussi facilement, il avait toujours un as sous sa manche. Ce fut un animal rusé, plein de vils et de malices. Personne ne pouvait lire cet esprit malin. Le dieu n'avait pas abandonné son plan d'origine. Il s'était simplement caché dans un coin, dans le noir, il observait de loin, le temps qu'il reprenne des forces. Ce fut un guerrier rusé qui étudiait la situation précautionneusement, sans se brusquer, sans s'alerter, car cela ne servait à rien de paniquer quand il avait déjà toutes les cartes en main.

Il était le maître, il fallait juste s'appliquer. Mephilis se leva, immobile comme un vampire, il traîna ses pieds sur le tapis gris, puis il changea ses vêtements pour être suffisamment présentable. Sa longue cape toucha ses chevilles, les caressant, tellement il était doux. Il choisit de mettre un pantalon blanc assortit à sa chemise de couleur beige. Il mit son bandana qui lui couvrait les yeux et la partie supérieur de son visage. Le dieu du mal quitta sa chambre en sachant que les femmes de chambre allaient s'occuper des tâches quotidiennes sans dire un mot, il marcha dans le couloir de son immense château en sachant bien en avant où il allait : car qui d'autre pouvait connaître le château que son créateur lui-même ?

"Encore une toute nouvelle journée qui s'annonce je suis tellement impatient de la commencer. Mais tout d'abord voyons voir ce que je dois faire."

Mephilis parcourut les tâches qu'il devait accomplir. "Les golems veulent de l'action et veulent changer de métier. Les succubes demandent de la viande fraîche et puis quoi encore ils sont vraiment ingrats. Tien ! Celui parle d'un vote de sélection en ce qui concerne le wendigo que j'ai exterminé. Je verrai ce petit problème une autre fois je n'ai pas le temps pour ses conneries. Encore une autre demande d'oreillers pour les démons soldats. C'est un souci mineur et pourtant il me déconcentre de mon objectif avec leur demande répétitif." Ainsi à travers tous ces rapports indéterminables, il ne put pas le cacher, car jusqu'ici il n'y avait vraiment rien d'intéressant !

Le dieu du mal se lassa rapidement des affaires administratives. Il se déplaça lentement dans les couloirs pour se détendre jusqu'à ce qu'il rencontrât son serviteur.

"Il faut que je m'éloigne de ce foutu bureau avant que je ne pète un câble."

La gargouille était laide, ridée, perdait des morceaux, le temps n'avait pas était favorable pour la pauvre bête. Mephilis savait que ce ne soit qu'un trompe œil il savait que son peuple avait des apparences étranges qui pouvaient troubler les esprits les plus faibles.

" Que veut-il ? Ne voit-il pas que je ne veux pas être déranger pour aujourd'hui ? J'ai peut-être récupéré assez d'énergie mais cela ne veut pas dire que je suis compatissant pour chaque entourloupe." Et, à peine cette pensée lui traversa l'esprit il le chassa directement. Ce fut un souverain. Il n'avait pas le temps pour penser à des idioties pareilles !

"Bonjour sir, je vois que vous avez réussi à sortir de votre lit. Je viens de programmer la journée d'aujourd'hui je me suis inquiété de votre manque de prestige. Je pensais que vous étiez encore dans votre lit ! Je m'apprête à vous réveiller ! Mais quelle chance je vous ai croisé dans le couloir. Je suis soulagé d'apprendre que vous allez bien !" Précisa le serviteur avec sincérité. Le dieu maléfique arrêta de marcher il était particulièrement hébété de ce qu'il venait d'apprendre. Ça le choqua toujours de voir des gens qui perdirent toujours leur temps pour venir le servir. Il se demandait parfois pourquoi ils prirent même la peine de lui poser la question.

"J'espère que tu as bien dormi. La journée est longue. Il n'en faut pas perdre une seconde." Continua le serviteur totalement imperturbable face au regard froid que le dieu lui lança derrière son dos. Il haussa les épaules et continua son discours. Mephilis l'écouta à peine, il s'ennuyait déjà. En voyant que son roi ne lui prêtait vraiment plus du tout attention, le serviteur lui remit les documents puis il s'éloigna.

"Il est sérieux. Cet idiot pense vraiment que je vais m'occuper de ce tas de chiffons. Il ne me connaît très mal." Imbibé de colère, le dieu déchiqueta les documents et les jeta sur le sol en faisant des boules. "Pas besoin de la bureaucratie pour gouverner une galaxie. Une bonne sauce de menaces et un coup vent de peur sont essentiels pour enchaîner les personnes que j'ai besoin. Hum, cela me rappelle toutefois quelque chose que je déteste. Le maître de la mort est toujours libre. Je dois le trouver et le tuer. Mais cet ange est toujours là pour contrecarrer mes plans ce sale fouineur. Lorsque je mettrais la main sur lui, je vais l'égorger, l'amputer jusqu'à ce qu'il ne reste que ses doigts !" Ricana-t-il alors qu'il entra dans la salle du trône. Ce fut sa pièce maîtresse de son château qu'il préféra.

Se glissant sur le doux cousin cotonneux, il fixa le plafond pour admirer le paysage ensoleillé quand il vit sur l'immense globe plusieurs points rouges. Ces points rouges étaient des signales.

"Rien n'est amusant ici. Je suis mort d'ennui. Qu'est-ce que je peux faire pour passer le temps ? Faire souffrir les pêcheurs. Hum ? Pas tellement émouvant. C'est rapidement lassant de torturer une personne qui ne prend même pas la peine de s'enfuir."

Ils signifièrent beaucoup de choses, les points rouges étaient des capteurs d'absorption, ils distinguèrent les personnes qui étaient proche du désespoir ou qui étaient si proche de commettre un crime intolérable.

"Il y a-t-il vraiment rien pour qui puisse me faire dégourdir les jambes. Lire des livres ? Hum. Non merci. Je lis des rapports toutes les journées. Je ne veux pas m'embrouiller la tête pour le moment."

Ces personnes purent facilement vaciller entre le bien et le mal, il fallait juste donner un coup de pouce et puis voilà ils devinrent des bandits, des criminels, des gangsters et des meurtriers. Dans leurs états, ils étaient émotionnellement perturbés donc ce fut si simple de les faire basculer dans la folie et les rendre totalement barjo !

"Faire souffrir quelque personne me fera du bien." Le dieu se relava de son trône. Il s'approcha du globe, en fermant les yeux, il leva la main et le tendit vers le point rouge le plus proche. Il se délecta de la souffrance, de l'angoisse et du chagrin de l'hôte. Il aspira tous ces sentiments comme un trou noir, goûtant avec appétit sans laisser échapper une seule goutte. Sentir la peur, la douleur, la perte de confiance étaient un doux mélange sucré. Mephilis voulait tendre la main, une simple formule, il pourra détruire le monde, l'univers, la galaxie et les différentes dimensions.

Cependant ce n'était pas bon pour les affaires il devait se contenir, contenir un lion enragé dans sa cage de peur qu'il ne ravagea partout où il alla ; il ne voulait pas non plus avoir des ennuis avec les autres divinités. Il ne s'entendait pas avec le dieu du bien, le dieu de la prospérité, la déesse de l'amour, il ne voulait pas prolonger la liste des personnes qui le haïssaient.

Il souffla en connaissant cette sensation… ce sentiment d'être superpuissant, Mephilis ne le combattit pas, il ouvrit les bras, en grand, en acceptant, le pouvoir malmenant. D'un seul coup, il disparut.

Précédemment comme vous l'aurez su. Severus s'était servi des sentiments de Harry pour se venger, rendre malheureux, rendre jaloux son propre mari, un acte peu mature mais qui fonctionna néanmoins. En revanche, il ne le vit pas que son propre plan se retournera contre lui. Car le jeune homme qui fut épris non seulement de son modèle mais de l'homme qu'il commençait à comprendre profita fastidieusement de ce moment pour conter fleurette à l'homme qui avait élu domicile dans son cœur. Harry aimait énormément Severus. Ce fut si dommage que le prétendant ne renvoyait pas ses sentiments.

Harry comprenait cette soif de vengeance. Ce fut la colère qui parlait à cet instant. Il ne voyait pas le mal dans ce baiser, pour lui, ce fut totalement innocent. Le plus qui le brisa le cœur c'étaient ses intentions malavisées. Il était mesquin. C'était vilain de sa part de faire une telle chose comme profiter d'une personne qui fut esclave de ses sentiments. Bien sûr, il y avait quelque chose de drôle, lorsqu'il s'agissait de faire comme ci – car lorsqu'une personne faisait semblant pour faire quelque chose – sans même se rendre compte il allait le faire pour de vrai, et le comme ci devint comme ça pour de bon en un seul instant.

Les heures passèrent et Severus resta près de Harry, qui ne cacha absolument pas sa joie. Les deux hommes se collèrent l'un à l'autre tandis que l'autre le fit par pur réticent le deuxième explosa comme une bombe et déversa toute sa dévotion. En montrant son amour et son empathie. Et plus les heures passèrent et la haine que Severus gardait dans son âme finit par s'effacer devenant peu-à-peu juste une tâche. Harry et Severus remarquèrent qu'ils se complétèrent. Malgré le dédain, et la rancune, Severus aimait toujours son mari. En effet Tom sera le seul et l'unique qu'il aimera.

Cependant il ne put s'empêcher de penser que cette pensée ne restera garantie. Après tout, ce fut impossible de dicter les actes de quelqu'un, ni de comprendre les besoins des sentiments. Pour sa part Harry était aux anges, totalement insouciant des plans infâmes de l'autre homme : tant qu'il puisse profiter pleinement de celui qu'il aima, il s'en fichait du reste.

La nuit, Severus emmena Harry dans un restaurant chic qu'il connaissait, afin d'enrager encore plus son partenaire, il avait choisi le restaurant où ils avaient établi leur première relation. Il avait choisi la table la plus éloignée de la porte, mais la plus proche de la vitre pour admirer le paysage étoilé. Harry gigota sur son siège, en sentant les regards noirs qu'il recevait des autres clients et des serveurs. Dans la vallée des cactus, tout le monde savait _ y compris Harry lui-même qui venait juste d'apprendre la nouvelle il y avait seulement deux jours _ que Severus était un homme marié. Et voir ledit homme avec un autre homme ne présageait rien de bon. Harry tiqua alors qu'une vague de malaise défilait en lui.

Il voulait sortir du restaurant, se traitant de crétin, car ce fut tellement beau que cela ressemblait amèrement à un rêve. Un terrible rêve. Cependant il était bien trop attaché à cette réalité, il ne voulait pas s'en séparer aussi facilement. Ce fut donc avec une volonté de dur acier. Des yeux noirs furieux le dévisagèrent. Des yeux qui reflétèrent la haine et une grande persévérance. Harry se noyait dans ce regard. Il admira comme un enfant qu'il venait de découvrir l'univers.

"Je pense que tu connais déjà mon plan." Même pas un bonsoir, ni une bonne soirée, une rencontre directe sans aucune mœurs. Harry ne dit rien cependant face à une telle déclaration. Il attendit tristement. En sachant que ce n'était pas le bon moment pour lui, de déclarer sa flamme. Et la réalité le frappa. Son père l'avait expliqué, que cela ne servait à rien de trop imaginer l'impossible, car les malheurs finissaient par se tamponner contre un mur, et ne pouvaient pas rebrousser chemin ! Jamais il ne s'était senti aussi humilié, honteux de ne s'être jamais rendu compte de la douleur.

Une douleur qu'il projetait partout où il allait. Son père le détesta à cause de son rêve de devenir un conducteur de voiture de course ; son meilleur ami Ron fut un ermite dans le village car il ne faisait que de le défendre sans rien recevoir en retour ; ensuite il n'avait pas pu gagner une simple course dans l'espoir que Vincent arrêta d'agresser la vieille dame qu'il considérait comme une bonne conseillère, après il a brisé le cœur de Neville en rejetant à mainte reprise son amitié et au final il venait de détruire la relation romantique d'un couple.

"Tu sais que je profite de toi. Tu es ma marionnette à mon service. Et tu n'as pas ton mot à dire." Et juste comme ça, Harry sentit son monde s'écrouler. Il était fatigué. Il avait tout gâché. Encore une fois.

"Qu'est-ce que je peux faire pour me faire pardonner ?"

"Et si pour commencer on discute un peu pour mieux se connaître. Il faut que l'on garde la façade d'un couple aimant."

"De quoi parlerons-nous ?" Demanda Harry incertain de ce qu'il devait faire. Après tout ce fut une première fois pour lui de se retrouver dans une situation embarrassante. Mais Severus ne répondit pas. Il détourna le regard comme s'il était hanté par un vieux souvenir alors qu'il regardait à l'extérieur, à travers la vitre.

"Est-ce que tu vas bien ?"

"Je me rappelle de cet endroit. Mon mari est revenu très tôt du travail. Il a payé une place dans ce restaurant nous avons choisi la même table. Cette journée sera gravée dans ma mémoire tout comme celle de mon mariage. Nous avons prononcé chacun nos vœux."

"Vous vous aimez tellement. Je sais qu'un simple pardon ne peut pas recoudre toutes les erreurs mais s'il te plaît laisse-moi une seconde chance." Severus baissa les yeux vers ses propres mains il ferma les yeux alors qu'il sentit les larmes resurgir.

"Bien avant mon mariage, je ne connaissais rien d'autre que de la douleur. J'ai eu si mal. Pas une seule fois, je m'en suis séparé. Tout ce que j'ai connu c'est la douleur. Mais un jour j'ai trouvé l'amour. Il me tendait les bras depuis le début mais j'étais bien aveugle." Harry écouta en silence la triade du conteur. Il était profondément ému et honoré de voir que l'homme qu'il adora déverser sa vie longuement.

"Tu aimes vraiment ton mari il n'y a aucun doute à ce sujet."

"Je ne l'aime pas uniquement c'est mon âme et ma vie. Donc il faut bien comprendre tête de pioche qu'il est mon tout. Résultat, cela me brise le cœur car je ne comprends pas pourquoi il m'a fait ça. Est-ce qu'il m'aime vraiment ? J'en ai plus qu'assez des mensonges."

"Je sais que c'est douloureux."

"Tu ne peux pas te mettre dans ma peau. Tu ne peux pas te mettre à ma place. Tu ne sais rien sur ma vie je ne te permets pas de dire des conclusions qui sont fausses…"

"C'est vrai tu as raison !" Interrompit Harry avec hargne, en frappant du poing sur la table, renversant les verres sur la table dans le processus. " Je ne te connais pas. Je ne sais que dalle. Et pourtant je fais le crétin et je reste assis devant l'homme qui me parle encore comme si j'étais un crétin !"

"Potter !"

"Maintenant c'est Potter ce n'est plus Harry. Tu vas m'écouter maintenant le vieux."

"Comment oses-tu ? As-tu une mort cérébrale ou quoi sais-tu à qui tu parles de cette manière ?"

"Oh oui j'ose. Et je vais continuer. Saches que tu n'es pas le seul qui a mal dans cette affaire. J'ai mal aussi mais je ne le dis pas. Je le cache. Et tu sais pourquoi je ne te dis pas en plein face ce que je ressens. Parce que je t'aime !" Ébaubi, bouche bée, totalement prit en désarroi, Severus se tut.