Harry connaissait la douleur cette fois ce fut bien pire qu'une douleur originale. Ses sentiments s'agitaient comme des papillons, il ne pouvait pas contrôler ce désespoir, cette angoisse, ces affres déplaisantes. Il avait mal, tellement mal. Les larmes avaient depuis longtemps tombé comme un havre de paix sur ses joues. Rien n'effaça le sentiment d'être trahit, d'être un être exilé.
"Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ce châtiment ? Aimer c'est si éprouvant. Je veux fermer les yeux. Je veux oublier cette tragédie. Aidez-moi je vous en prie. S'il vous plaît !"
Harry regarda le paysage, sans vraiment faire attention, ses pensées troublèrent toujours son esprit perturbé. Il n'arrivait pas à se calmer tellement il y avait plein de chose qu'il pensait encore distraitement.
"Harry je ne sais pas où je dois me diriger. Nous sommes perdus j'aime l'aventure mais j'aimerai savoir si tu as un plan."
"Un plan ? J'en avais tellement pleins avant de te connaître je voulais gagner de l'argents pour aider une famille que j'aime, je voulais devenir un conducteur de voiture de course, et puis je voulais me marier avec mon idole. Finalement je ne voulais pas que mon modèle je voulais aussi son mari. Je veux ses deux hommes. Cependant ils sont libres de faire leur choix je ne vais pas m'imposer et dicter ce qu'ils ne veulent pas faire. Je ne veux pas m'imposer, ils méritent le respect. C'est avec une grande résignation que je décide de m'éloigner d'eux. Tom voilà tu as gagné ce que tu voulais mais est-ce vraiment ce que tu voulais ?"
Il y avait une chose que Harry connaissait dans sa vie c'était que la vengeance ne résolvait pas toutes les situations dans une vie, cela ne voulait pas dire que pardonner faisait un bon exemple, bien au contraire, savoir pardonner et savoir regarder la douleur étaient deux choses différentes. Le jeune homme savait qu'il ne pouvait se reprocher pour tous les malheurs qu'il venait de causer ; la seule chose qu'il regrettait était de ne pas annoncer sa solution. Il avait beaucoup de chose qu'il devait apprendre, face à la douleur, il avait conscience qu'il commettait des tas d'erreurs.
Parfois les gens diraient que ce fut en commettant des erreurs que l'on s'améliorait dans la vie, l'erreur était humaine. Toutefois il y a des erreurs qui ne pouvaient pas se pardonner aussi facilement, il faut deviner si c'était le bon moment avant de s'engager. Les erreurs pouvaient devenir nombreuses dans une vie, mais il faut savoir s'arrêter et les contempler avant de les commettre de façon répétitive ! Harry savait qu'il venait de faire une terrible erreur mais il n'arrivait pas à mettre la main dessus. Qu'est-ce qu'il avait bien pu faire de travers ?
Dès fois il faut faire un pas en arrière pour comprendre les défauts de nos actions. Parfois c'était inutile, car pour éviter de commettre là-même erreur il faut savoir la chose qui avait provoqué la naissance de ce délit ! Bien trop aveuglé par les pulsions, les sentiments obscurcirent nos jugements. Et la vérité devenait un filet si mince car seul notre point de vue comptait !
"Je sais où nous allons. Tourne à droite puis à gauche." Retrouvant une brindille d'espoir le jeune homme prit son destin à son cou. Neville fut surpris par ce soudain changement d'humeur, mais la surprise fut vite chassée pour laisser place à de la joie. Vigoureux, les deux jeunes hommes gardaient la tête froide. L'aventure était devant eux.
Severus préparait les bagages, qu'il mettait dans le coffre d'une voiture d'occasion ; depuis qu'il avait arrêté de participer aux compétitions de la Cross Foudroyeur, il n'avait plus du tout conduit une voiture. Tom lisait les rapports qu'il avait manqué depuis un moment, il signait ceux qui furent importants et mirent de côté ceux qui ne l'étaient pas. Ils ne se parlèrent pas, ils étaient bien trop concentrés par ce qu'ils faisaient ; Severus était toujours dans leur chambre commune.
Il se regardait dans le miroir ; anticipant ses futures actions, il se tendit rigidement en essayant de paraître très calme mais ce n'était pas le cas. Il savait que c'était le bon moment pour faire ce genre de chose. Il devait le faire, il sentait que c'était une ouverture pour se montrer. Il se doutait de plusieurs choses mais il savait qu'il devait le faire. Car il ne pouvait plus rester les bras croisés sans faire quoi que ce soit pour arranger la situation ! Il ne devait pas baisser les bras. Ce n'était pas le but principal lorsqu'il était entré dans cette salle de bain.
Il tendit sa main vers un carreau qui avait une couleur différente des autres _ au lieu d'être blanche il était beige _ il tapota juste un peu pour le retirer du mur, déposant le décombre sur le sol, puis il se concentra pleinement sur la boite qui se cacha profondément dans le trou étroit. Severus prit ce qui ressemblait à une boite de la taille d'une paire de baskets, elle était noire, avec des rayures rouges. La boite semblait normale pour n'importe qui mais ce n'était pas le cas. En l'ouvrant, il y avait une montagne de coton pour entretenir l'objet précieux. C'était un pendentif, le motif principal était taillé en pierre ressemblait à une voiture.
"La dernière fois que je suis venu dans cette salle de bain. J'ai placé cet objet pour oublier mon passé pour avancer dans ma vie. Je ne voulais pas perdre de temps je me suis consacré sur autre chose et pourtant je ne peux pas me débarrasser de cet objet. Le premier cadeau de mon mari, mon bonheur, et ma fierté, je ne peux pas m'en séparer c'est bien trop dur je ne peux pas le supporter !" Songea Severus en mettant le pendentif autour de son cou. Il se regarda dans le miroir, il crut voir son propre reflet se moquer de lui, comme si sa propre subconscience n'arrivait pas à traiter ce qu'il venait de faire.
Encore une fois Mephilis vit une autre chance pour frapper. Il se déplaça lentement et prit la place du reflet de Severus.
"Je pensai que nous étions d'accord pour ne plus reparler de cette chose."
"Je dois le faire, sinon personne ne le fera à ma place."
"Ne te sent pas obliger cette créature est pitoyable et sans importance. Il est parti tant mieux, nous pouvons vivre une vie paisible."
"C'est vrai mais je dois arranger les choses je ne veux pas vivre comme ça pour toujours en me sentant coupable toute ma vie. Ce garçon ne mérite pas notre haine. Je dois l'aider."
"Sais-tu que nous avons perdu le droit de le juger et de dire ce qu'il pense ? As-tu oublié ce que nous avons dit à ce jeune homme la première fois que nous l'avons vu. Nous étions si dégoûtés nous voulons constamment faire de sa vie un enfer pour le rendre fou et serviable. Nous cherchons toujours les pires moyens pour se débarrasser de lui."
"Je ne l'aime pas uniquement c'est mon âme et ma vie. Donc il faut bien comprendre tête de pioche qu'il est mon tout. Résultat, cela me brise le cœur car je ne comprends pas pourquoi il m'a fait ça. Est-ce qu'il m'aime vraiment ? J'en ai plus qu'assez des mensonges."
"Je sais que c'est douloureux."
"Tu ne peux pas te mettre dans ma peau. Tu ne peux pas te mettre à ma place. Tu ne sais rien sur ma vie je ne te permets pas de dire des conclusions qui sont fausses…"
"C'est vrai tu as raison !" Interrompit Harry avec hargne, en frappant du poing sur la table, renversant les verres sur la table dans le processus. " Je ne te connais pas. Je ne sais que dalle. Et pour tant je fais le crétin et je reste assis devant l'homme qui me parle encore comme si j'étais un crétin !"
"Potter !"
"Maintenant c'est Potter ce n'est plus Harry. Tu vas m'écouter maintenant le vieux."
"Comment oses-tu ? As-tu une mort cérébrale ou quoi sais-tu à qui tu parles de cette manière ?"
"Oh oui j'ose. Et je vais continuer. Saches que tu n'es pas le seul qui a mal dans cette affaire. J'ai mal aussi mais je ne le dis pas. Je le cache. Et tu sais pourquoi je ne te dis pas en plein face ce que je ressens. Parce que je t'aime !" Ébaubi, bouche bée, totalement prit en désarroi, Severus se tut.
Il réalisa, en laissant échapper un hoquet. Il venait de comprendre la véritable raison qui le poussait à commettre un acte d'altruisme. Il le savait mais il le niait, refusant de croire une telle éventualité, il ne se permettait pas. Et pourtant il le sut intérieurement que c'était la véritable raison qui le poussait à faire une telle chose.
"Nous pouvons enfin souffler et profiter du bon vieux temps pourquoi se faire souffrir, nous pouvons l'abandonner à son sort, personne ne saura quoi que ce soit, nous pouvons persuader Tom et continuer ce que nous faisons comme si de rien n'était."
"Je ne peux pas faire une telle possibilité, ça fait si mal, du moins dans ce sens c'est si facile de faire semblant d'oublier et de tourner la page pour éviter de se confronter à la réalité." Pensa fluidement Severus en se détournant, refusant de regarder son propre reflet bien trop longtemps.
"Non ! Je refuse de l'abandonner, beaucoup de personnes ont vu sa détresse, personne n'est resté pour le consoler et lui dire des conseils appropriés. Il est tout seul. Si personne ne se désigne pour le faire. Je vais donc prendre la parole et faire ce qu'il faut je ferai de tout mon possible pour l'aider. Car le gamin a de la capacité, avec un peu d'entraînement il deviendra un super bon conducteur. Mais personne n'est là pour lui venir en aide. Je serai cette personne. Et je ne changerai pas d'avis."
Severus sortit de la salle de bain à la va-vite comme une flèche sans se retourner. Mephilis grogna de colère, son emprise n'avait pas fonctionné comme sa proie précédente. Avec abdication il disparut pour le moment.
La voiture familiale de la famille Londubat s'arrêta devant une maison endommagée. Harry sortit de la voiture en premier il était triste de voir cette épave. Cette vieille maison bousillée était très résistante mais combien de temps allait elle durer de cette façon avant qu'elle ne s'écroulât pour de bon. Harry ne voulait pas imaginer une telle chose arriver, cela fit si mal à son pauvre cœur, de revenir ici vers ce seul endroit qui l'avait accepté. La famille Weasley était des êtres merveilleux. Ce fut si dommage que la chance ne frappait pas les bonnes personnes. Une fois Harry se rappela d'avoir demandé à son père de substitution :
Harry avait neuf ans, il était encore l'image de l'innocence et de la pureté. Ce jour-là il n'avait pas encore d'ambition, il voulait juste s'amuser comme tous les enfants de son âge, il voulait rire, jouer, et jouir de la vie sans réfléchir à quoi que ce soit. Ce n'était rien qu'un enfant, un enfant qui ne voulait que le bonheur. Mais un jour cette étincelle diminuait de sa carrure, au moment où le grand-père de Harry, Albus Dumbledor Potter mourra tragiquement d'une maladie pulmonaire.
Harry s'était enfui de chez lui, il avait couru immédiatement vers la maison des Weasley pour trouver du réconfort. Il avait tout de suite plongé sa tête dans les robes d'Arthur Weasley, il marmonna et brailla des incohérences. Il pleurait tellement qu'il n'arrivait pas à s'expliquer correctement. Le pauvre petit il venait de perdre un membre de sa famille auquel il lui était si chers.
Il se sentait si perdu, si confus. Pourquoi son grand-père venait de fermer les yeux ? Pourquoi il ne se réveillait-il pas ? Pourquoi quand il appelle il ne se réveille pas comme d'habitude ? Harry était rempli de remords et de peines il pensait que c'était sa faute que son papy avait décidé de s'en aller. Il était un mauvais petit chenapan il faisait tellement plein de bêtises, papa lui disait tout le temps qu'il était un échec.
Frottant son petit visage Harry releva sa tête, les larmes coulaient toujours de ses beaux yeux verts lumineux. Il tendit la main pour chercher du confort. Arthur se baissa et le prit dans ses bras pour faire un long câlin.
"Pourquoi grand-père ne se réveille pas ?"
"Harry, ton grand-père est simplement fatigué. Il a vécu une longue vie il mérite de se reposer tranquillement. Tu ne dois pas être triste qu'il s'en dorme pour toujours car ton grand-père sera si triste de te voir pleurer comme ça. Il faut que tu souries pour montrer que tu es heureux."
"Est-ce que c'est ma faute qu'il soit dans cette état ?"
"Papa dit toujours que je suis le fautif. Qu'à cause de moi papy dort pour toujours !"
"Ce n'est pas vrai tu es un brave petit garçon. Ton papy ne t'en veut pas. Ton papa est une vilaine personne qui te reproche tout le temps."
"Monsieur, maintenant que mon papy n'est plus là je suis tout seule personne ne veut de moi je suis si seul." Harry éclata encore plus en sanglot en mordillant sa chemise pour éviter de crier de tristesse, ses yeux verts brillèrent comme deux pierres précieuses, ils étaient flamboyants, et malgré cette beauté, il y avait une profonde tristesse. Ne pouvant plus supporter encore plus de voir un enfant pleurer devant lui. Arthur posa un doux baiser sur le front de Harry comme il le fera à ses nombreux enfants.
"Je suis là tu peux toujours venir me voir et me dire ce que tu ressens dans ton petit cœur. Il ne faut jamais cacher la douleur que tu refoules ce n'est pas bien car cette douleur peut devenir grande. Je serai tes oreilles. Je t'aiderai mon garçon tu fais déjà partie de cette famille !"
"C'est vrai ?"
"Ai-je une tête qui montre que je ne suis pas sérieux ?" Arthur plissa le visage pour faire une grimace en tirant la langue. Harry gloussa avant de péter de rire. "Voilà c'est ce que je voulais entendre."
"Monsieur pourquoi c'est toujours les bons qui s'en vont en premier ?"
"Je vais te poser une question Harry je veux que tu me répondes honnêtement : lorsque tu rentres dans un jardin quelle genre de fleurs tu cueilles en premier ?"
"Mais les plus belles ?"
" Tu vois même toi tu prends les meilleurs, je vais t'apprendre une leçon que tu ne dois jamais oublier mon garçon lorsque tes ennemis ne veulent que ton mal, pour gagner leur respect il faut leur sourire et croquer à la vie sans se préoccuper de ce qu'ils pensent."
"Oui." Murmura Harry en ressentant cette fois de la joie. Cette maison, malgré son état, représentait une image époustouflante et accueillante. Cela lui manquait ce sentiment d'être à la maison, d'être chez soi sans que personne ne vous regarda d'un air bizarre et peu poli.
"Harry c'est toi ?"
