Leçon d'anatomie
Déjà, l'Apocalypse n'avait pas eu lieu. C'était toujours ça de pris. Mais ni l'un ni l'autre n'étaient sortis d'affaire. Leurs deux bureaux allaient pouvoir s'entendre sur quelque chose pour la première fois depuis des siècles : leur culpabilité. Et sûrement leur punition. Elle allait probablement être créative vue qu'ils ne les avaient pas embarqués directement. Mais elle ne serait pas tarder. Ils devaient définir d'un plan d'action très rapidement.
Comme un heureux hasard prémédité il y a plusieurs siècles, Agnès leur avait laissé une dernière prophétie. Ils devaient choisir avec soin leur visage, et une histoire de jouer avec le feu. Ce qui était du point de vue de Rampa un euphémisme quand on avait contrarié les plans des Enfers et de Lucifer en personne.
Aziraphale venait de rendre son épée de flammes au coursier. Un feu de moins sur l'échiquier des possibilités. Le croupier continuait de sourire. Et Rampa en avait marre.
- Allez mon ange, tu es le plus malin de nous deux, tu vas bien nous trouver une idée.
Aziraphale lui sourit et rougit sous le compliment. Il le fixa quelques instants les yeux plissés par l'honnêteté de son expression. Rampa fit claquer sa langue, agacé d'être plus affecté par ce sourire que par sa mort imminente. Il savait parfaitement ce qui allait suivre : il allait ravaler son sourire dans une moue adorable et baisser ses yeux avec modestie. Et le pauvre Rampa devrait se faire violence pour ne pas lui sauter dessus et écouter la brillante idée qui allait sortir de cette bouche.
Un. Rampa soutint son regard glissant sa langue entre ses dents.
Deux. Il inspira l'odeur d'eau de Cologne et de darjeeling.
Trois. Nous y voilà, les yeux bleus sous l'éventail de ses cils clairs.
Quatre. L'imbécile fantastique inconscient de sa séduction ouvrit la bouche :
- Pour dire toute la vérité, mon cher, j'ai peut-être une solution à nos ennuis, si on s'accorde avec la prophétie d'Agnès. Cependant, j'ai peur que cela puisse être une idée prodigieusement dangereuse.
- Plus dangereuse que d'avoir les hordes furieuses du Paradis et des Enfers aux trousses ?
Aziraphale frissonna soudain inconfortable sur ce banc au milieu de la nuit.
- Peut-être pas en effet, admit-il.
- Mouais. C'est aussi ce que je me disais. Ne me fais pas mariner et crache ta pastille !
L'ange leva légèrement les yeux au ciel, mais soupira quelque chose à propos de viande marinée. Depuis le temps, Rampa considérait que c'était un jeu entre eux, lui étant vulgaire et l'autre faussement offensé. L'un de leurs nombreux jeux, comme celui de faire croire qu'ils n'étaient pas proches, inquiets ou concernés par l'autre. Ou celui d'ignorer qu'ils étaient leur propre camp, celui-ci était difficile à jouer ces derniers temps. Et puis il y avait le dernier, celui que Rampa pensait jouer seul… Celui qui c'était rappelé avec cruauté à lui quand il avait pénétré la librairie en proie à l'incendie. Encore d'autres feux, c'était récurant.
- ... Tu serais dans mon corps et moi dans le tien.
Quoi ?! Il n'avait pas écouté le début, trop perdu dans ses pensées. Manifestement, il aurait dû, parce que son ange avait clairement reçu un sérieux coup sur la tête. Il essaya de se recomposer une contenance, il savait se montrer raisonnable, ne pas sauter... Aux conclusions. À qui essayait-il de faire croire ça ?
- Tu es sûr de toi ? Dit-il en se rapprochant. Parce qu'il n'y aura pas de retour en arrière…
Aziraphale fronça les sourcils et inclina légèrement la tête.
- Tu penses que ça se passerait si mal que ça ?
Rampa déglutit, se pencha un peu plus vers lui, son bras passa dans le dos de l'ange.
- Non, j'ai jamais eu de plaintes, mais je pensais que tu étais pas du genre à…
- C'est vrai que quand je cherchais un corps, on s'était dit que c'était une mauvaise idée, les risques d'explosions. Je ne peux pas garantir que ça n'arrivera pas, mais je pense que les chances sont relativement faibles si on ne fait qu'échanger. Nos corporations ne devraient pas arriver à saturation si ça ne dure que l'espace d'un instant.
La compréhension doucha Rampa qui se recula brusquement, retrouvant sa place initiale sur le banc. Il roula des yeux sous ses lunettes, mais quel crétin il était. La fin du monde ne lui réussissait pas du tout. Cela dit, c'était un plan tout à fait ingénieux.
- Tu penses qu'on devrait faire ça quand ? Demanda-t-il en feignant le confort.
- Le plus tôt serait le mieux. On ne sait pas quand ils décideront de ce qu'il convient de faire, mais je doute qu'ils nous envoient une invitation. Donc je dirais, si tu es d'accord mon cher, tout de suite.
C'était aussi logique que terrifiant. Cette idée était indéniablement bonne, mais elle sous-entendait plein de choses auquel il n'avait pas envie de réfléchir.
- Ça implique que je doive faire semblant d'avoir un balai dans le cul pendant Dieu seule sait combien de temps ? Im-pe-ccable.
- Rampa ! C'est une mesure de protection indispensable. Sache que je ne suis pas ravi non plus de devoir porter des vêtements manifestement aussi peu confortables. Alors, tu es d'accord ou pas ?
L'ange lui tendit une main, Rampa soupira et fit mine de présenter la sienne avant de se raviser.
- Rampa ! Pour l'amour du Ciel ! S'impatienta Aziraphale. Ce n'est pas un jeu !
- J'en ai conscience l'angelot, mais si tu dois habiter mon corps, il faudrait probablement que je te parle de deux trois trucs avant…
- Et bien, je t'écoute, mon cher.
Rampa siffla contrarié.
- Pas icssi, allons à l'intérieur.
- Mais et le bus ?
- On prendra le suivant.
Aziraphale suivit Rampa jusqu'à l'ex-hôpital des Loquasses, qui était maintenant un ex-terrain de paintball/organisme de séminaire d'entreprise. Le démon claqua des doigts et la porte se déverrouilla. Ils franchirent sans un mot la rubalise laissée par la police et pénétrèrent dans ce qui devait être une espèce de salle d'attente meublée de canapé bon marché faisant illusion du luxe. Rampa se laissa tomber dans un fauteuil aussi peu confortable que prévu. Aziraphale s'assit comme s'il avait peur que le tissu ne le morde. Un silence pesant remplit les murs. Rampa sentait un certain malaise et il n'aimait pas du tout ce sentiment. Il n'y était pas coutumier (enfin, il le provoquait, mais ne le ressentait pas) et encore moins avec Aziraphale. Mais il préférait le laisser se détendre un peu avant de le jeter dans la cage aux lions. Celui-ci, respira plusieurs fois profondément avant de s'éclaircir la gorge.
- Alors ? Lança-t-il comme une bouteille à la mer.
- Ouais… Alors… Dans la mesure où tu vas devoir habiter mon corps pour un temps indéterminé. Il vaut mieux que tu saches tout de suite… Ses… Hum…. Particularités ?
Aziraphale lui adressa un petit sourire compatissant agrémenté d'un léger rire.
- Oh, mon cher, tu sais, je suis un ange, mais ma corporation a tout d'un corps humain. Il ne faut vraiment pas que tu t'inquiètes pour quelque chose d'aussi trivial.
Tout en parlant, un de ses doigts effleura son intimité, tendant le tissu de son pantalon pour souligner la présence de ce qu'un ange bien élevé aurait réduit à une taille bien plus modeste. Rampa déglutit sa bouche soudainement envahie de salive. Non, il fallait qu'il reste concentré, il ne put cependant pas empêcher sa voix de passer dans des registres plus suaves.
- Justement, le mien est... Différent.
Imitant le geste de l'ange, il souligna l'absence de volume dans son jean. Cette affirmation fut de nouveau accueillie par un doux sourire.
- Oh Rampa mon cher, c'est juste féminin, tu n'as pas à t'inquiéter, j'en ai déjà vu. Si c'est à propos des menstruations, je ne suis pas un expert, mais ça ne doit pas être si difficile à gérer.
Le démon soupira, il n'allait pas y couper. Mais il espérait pouvoir lui expliquer sans le choquer.
- Nop, définitivement masculin… Juste… Hum…
Aziraphale fronça le nez incapable de comprendre.
- C'est à propos de la taille ? Hasarda-t-il. Je sais que les humains en font tout un foin, mais…
- Non ! S'offusqua le démon. Je ne suis pas en train de faire un concours de bite avec toi ! Juste écoute moi une minute. Mes yeux ne sont pas la seule partie de moi qui soit… reptilienne ?
- Reptilienne ? Répéta l'ange comme pour tester l'effet de ce mot sur sa langue.
- Oui, je suis un serpent, tu te rappelles ? Est-ce que tu as des notions ? D'anatomie, j'entends.
Aziraphale accusait le coup, il se cala plus profondément dans le canapé et croisa ses jambes, chose plutôt inhabituelle chez lui.
- J'ai bien peur que non, Articula-t-il avait une certaine raideur. Pourrais-tu éclairer ma lanterne ?
- Herm. Ouais… Alors pour faire simple, c'est plus ou moins positionner comme les humains. Sauf que j'ai un cloaque… À l'arrière pour les déchets. Mes pénis ne me servent pas à uriner.
- Tes… Tes pénis ? Répéta-t-il presque difficilement en se mordant la lèvre de confusion. Tu en as plusieurs ?
- Techniquement, c'est un seul pénis, mais il a deux bouts donc… deux fois plus de fun !
Le cerveau d'Aziraphale semblait avoir du mal à procéder l'information. Il se dandinait manifestement inconfortable sur la banquette. Il passa une main tremblante dans ses cheveux puis pinça la chair sous son nez en inspirant bruyamment.
- Je... Je peux les voir ? Finit-il par demander sans le regarder.
Rampa s'attendait à beaucoup de réactions, mais pas à celle-là. Pourtant, il connaissait la curiosité de son ami, c'était d'ailleurs leur meilleur point commun. Mais il ne se faisait pas assez confiance pour que ça ne dérape pas. Il était un démon pour l'Amour de Satan !
- Naa ! Dit-il avec une grimace. Pourquoi tu voudrais faire ça ?
- Je vais bien les voir à un moment ou à un autre, alors j'aimerais autant que ça soit avec ton consentement.
- Ils sont internes donc à moins que tu ne sois excité, il n'y a aucune raison que tu les vois.
- Internes ?
Sa voix était plus grave que d'ordinaire. Rampa n'osait pas le regarder en face, sans savoir trop pourquoi, il fallait qu'il reprenne rapidement le contrôle de cette conversation. Il sentait les choses s'envenimer.
- Ouais, comme je te dis, et aussi, je n'ai pas de testicules.
Le canapé craqua quand Aziraphale se redressa un peu, ajustant son dos. Rampa avait les oreilles brûlantes.
- Montre-moi. Demanda-t-il encore de sa voix calme.
- Je te dis qu'il n'y a rien à voir ! S'emporta le démon. Laisse tomber avec cette idée ssstupide.
- Rampa mon cher, inutile d'être timide avec moi. Dit-il sans se départir de son calme. Peut-être voudrais-tu voir la mienne d'abord ?
Le démon ramena en hâte son regard sur son complice de toujours. Aziraphale avait décroisé ses jambes dévoilant explicitement la raideur de son membre. Sa main délicate suivit le regard choqué de Rampa pressant son sexe à travers le tissu, ne laissant aucune place à l'imagination du démon. De nouveau, il sentit un afflux de salive dans sa bouche. Il retira ses lunettes pour regarder Aziraphale droit dans les yeux. Celui-ci ne cilla pas. Rampa se leva brusquement comme un défi. Pouvaient-ils jouer avec ce feu-là ? Il franchit la distance qui les séparait, seuls les yeux de l'ange bougèrent suivant son déplacement avec intensité. Sa main resserra sa prise quand le démon s'arrêta à son niveau, mais il ne bougea toujours pas. Rampa le toisait de sa hauteur, les yeux de sa boucle de ceinture au niveau de ceux de l'ange. La tension était devenue toute autre. Le démon le fixait toujours, cherchant l'hésitation dans ses yeux qui pourrait tout gâcher. Il ne trouva rien de tout ça.
- La mienne ou la... Les tiennes ?
En guise de réponse, Rampa défit sa ceinture et les boutons de sa braguette, en réprimant mal un rictus satisfait. Aziraphale retenait son souffle, le visage sérieux, presque impatient. Quand le démon écartant les pans de son pantalon, il émit un petit bruit de gorge qui termina entre les reins de Rampa. Il releva le bas de sa chemise, enroulant ses mains sur son ventre afin d'exposer sa fente au regard de l'ange. Elle était plus visible qu'à l'ordinaire, déjà partiellement entrouverte par l'excitation qui montait en lui. Aziraphale la contempla un instant, semblant retrouver ses fonctions respiratoires. Mais l'air faisait maintenant défaut au démon, le silence devenait inconfortable. Avait-il mal interpréter la situation ? Aziraphale leva une main vers lui, hésitant, elle finit sa course sur son propre visage.
- Maintenant, je comprends mieux comment tu peux porter des pantalons aussi serrés. Remarqua-t-il avant de demander entre ses doigts. Je peux ?
Rampa hocha la tête avec un sourire entendu. Il ne pouvait pas croire que c'était en train d'arriver. Une main manucurée se déposa délicatement sur son pubis comme pour vérifier qu'il ne s'agissait pas d'une illusion. Elle se raffermit autour de la boule qui se développait sous sa peau. Rampa gronda. Le membre bifide commençait à sortir, poussant la peau lentement, presque timide. Aziraphale laissa un de ses pouces se glisser le long de la paroi de chair, l'écartant, ouvrant la sortie. Ou l'entrée, question de point de vue, car il enfouit sa langue dans l'ouverture offerte, partant à la rencontre du membre du démon. Rampa fut frappé par l'intrusion totalement inédite. Il ne s'attendait pas à une attitude aussi audacieuse de sa part. Les mains d'Aziraphale s'accrochèrent à son jean, le tirant un peu plus vers le bas. Il sentait les papilles rugueuses de l'ange entre ses deux têtes, et il était incapable de dire s'il aimait ça. La sensation d'intrusion était trop forte, trop nouvelle, elle transformait ses pensées en un gigantesque fatras. Il inspira un grand coup, luttant contre son cerveau primitif, Aziraphale était tout sauf une menace pour lui. C'était lui la menace, et il allait bientôt s'en rendre compte.
De son côté, la langue de l'ange s'enroula autour de l'un de ses glands, le suçant comme si sa vie en dépendait, lui arrachant un gémissement roque. La pression était divine et quand l'ange se recula pour respirer son membre le suivit, enfin libre.
- Wahou… Souffla-t-il en contemplant l'apparition.
Rampa lui répondit par un rictus et attira délicatement son menton à lui, lui intiment de continuer. Aziraphale ne se fit pas prier. Il ouvrit largement sa bouche, laissant pendre sa langue. Son regard chercha celui du démon, l'invitant à se servir. Celui-ci avança ses hanches et déposa son sexe sur la langue pendante. De la salive s'accumulait déjà entre eux quand l'ange bougea le bout de sa langue pour caresser les ergots à la base de son sexe. La sensation dut lui plaire, car il gémit longuement, comme après une bouchée particulièrement savoureuse. Rampa gronda devant le spectacle et bougea légèrement ses hanches pour se frotter contre sa langue, savourant les différentes textures de son sexe sur cette bouche. Les gémissements de l'ange résonnaient de manière obscène sur le silence des murs de pierre. Il semblait y prendre encore plus de plaisir que Rampa. Cet état de fait ne devrait d'ailleurs pas le surprendre, mais le plaisir de voir sa bouche ainsi stimulée faisait prendre une toute autre dimension à son amour de la bonne chair. Rampa ouvrit un peu plus sa bouche de son pouce, caressant au passage ses lèvres humides. Aziraphale rougit, mais se laissa faire, ses yeux toujours rivés sur le visage de Rampa, dans une expression de soumission qui le fit frémir d'impatience.
- Allons, mon ange, si tu veux le goûter, tu devrais le faire proprement.
Les yeux d'Aziraphale s'élargirent lorsqu'il s'engouffra jusqu'à la garde dans sa bouche. La base de son sexe plus volumineux que ses têtes obstruait totalement sa bouche. Rampa sentait ses ergots frotter contre les dents de l'ange. Il bougea et les yeux bleus s'emplirent de larmes, mais les mains d'Aziraphale restaient fermement accrochées à lui.
- N'oublie pas de respirer. Intima-t-il avant de commencer à bouger.
Putain depuis le temps qu'il rêvait de cette bouche. C'était incroyable. Le concours entre les sensations procurées par sa langue épaisse et celles de son palais était difficile à départager. Heureusement, il était équipé pour profiter des deux.
- Bon garçsson… Sussurra-t-il alors qu'il accélérait le rythme.
L'ange piailla sous le compliment. Rampa lui caressa les cheveux, et il sembla fondre sous le contact fermant ses yeux embués de larmes. Il en profita pour jeter un coup d'œil à l'entrejambe de l'ange. Une large tache humide fonçait le beige de son pantalon de toile. Quel petit ange pervers. Il allait lui donner ce qu'il voulait. Il laissa alors descendre sa main sur sa nuque et tira sans ménagement sur ses boucles pour incliner sa tête en arrière. Il monta ensuite une de ses jambes sur la banquette du canapé poussant Aziraphale contre le dossier. Ainsi, il avait un bien meilleur angle d'attaque. Il saisit le visage de l'ange à deux mains presque délicatement et plongea son regard dans le sien.
- Si c'était ce que tu voulais, il suffisait de demander mon ange. Raya-t-il avec un sourire proprement démoniaque.
Le corps entier d'Aziraphale frémit sous la menace à peine voilée. Et il ne fut bientôt qu'une masse tremblante sous les assauts brutaux du démon sur sa gorge. Son visage était ravagé, mais son regard n'exprimait qu'extase et dévotion quand il croissait celui de Rampa. Sa peau devenait écarlate, glissante de salive et de larmes. Mais il n'esquissait toujours aucun geste pour l'arrêter. Ses gémissements étaient étouffés dans sa gorge. Ses mains devenues trop faibles n'arrivaient plus à s'accrocher aux vêtements de démon et glissaient sur son corps cherchant hiératiquement à se retenir à quelque chose. Rampa se délectait du spectacle de ses ravages sur cet être parfait. Quand la peau de porcelaine devint violacée, il le relâcha et le repoussa sans ménagement pour jouir sur ses lèvres ouvertes dans un grondement proprement obscène.
Aziraphale était pantelant, brouillé, perdu. Ses yeux étaient absents, et Rampa devinait le tremblement de son sexe sous le tissu. Un tableau magnifique, avec juste ce qu'il fallait de couleur sur ses lèvres et de blancs sur son visage. Enfin peut-être un peu trop. Il se pencha sur l'ange et lécha sa semence de sa langue bifide avant de la déverser dans la bouche toujours entrouverte de l'ange.
- Alala ce n'est pas bien de gâcher, tu sais… Le sermonna-t-il d'une voix chaude avant de l'embrasser.
C'était un baiser décadent, bouches ouvertes, langues enroulées, fluides entremêlés. Rampa le modelait à son désir. Les mains dans ses cheveux, il enroulait ses doigts dans les boucles blanches. L'ange gémissait d'aise à chaque respiration malgré sa voix cassée. Aziraphale avait le goût de son sperme et de son sexe, et le démon adorait ça. Il songea rapidement que c'était le premier baiser qu'ils échangeaient, il aurait peut-être dû commencer par là. Mais il n'avait pas le temps pour les regrets. Il passa sa langue sur le palais d'Aziraphale qui émit une petite plainte voluptueuse. Il était proche. Proche de venir dans son pantalon, sans avoir été touché. Foutue bouche perverse. Il lui mordit la lèvre inférieure et la suça doucement, lui arrachant un râle proche de l'extase. Il y était presque. Rampa fit descendre sa main le long de ses vêtements et la déposa sur son érection. Il se recula pour le contempler, un filet de bave se rompit entre eux et s'écrasa sur le menton délicieusement arrondi. Il raffermit sa prise sur le sexe tendu de l'ange qui frémit de plaisir. Le démon lui sourit et serra douloureusement la base de son membre, lui interdisant la jouissance. Son sourire devint torve quand Aziraphale lui lança un regard plein de suppliques et d'incompréhensions.
- N'ose même pas jouir avant que je te baise mon ange.
Le pauvre ange hoqueta de détresse sous le regard impitoyable du Premier Tentateur.
- Rampa… Supplia-t-il.
- C'est ton tour de me montrer la tienne l'angelot.
Il hocha la tête docilement, ses lèvres entrouvertes étaient gonflées et lui donnaient un air débauché. Bientôt il s'affranchit de sa braguette et baissa son pantalon ainsi que son caleçon.
Rampa siffla avec satisfaction. Il était aussi largue que ce qu'il avait supposé. Aussi pâle que s'il venait de voir le jour, il était marbré de veines violettes qui témoignaient de son excitation avancée. Il était couronné d'une toison aussi claire que ses cheveux et non moins bouclée, mais beaucoup moins policée que le reste de sa personne. C'était comme voir un mouton se transformer en loup affamé. Rampa sourit.
- Magnifique mon ange, tout bonnement magnifique.
- Ne te moque pas… Le supplia l'ange.
- Je suis sérieux. Lui glissa-t-il à l'oreille en embrassant sa nuque. Maintenant tourne toi, je vais te montrer l'effet que tu me fais.
Aziraphale se raidit, luttant manifestement contre l'orgasme qui frappait à sa porte. Il se releva légèrement et entraîna Rampa dans un baiser peu chaste, mais beaucoup plus doux que le précédent. Ce baiser laissa à Rampa le goût d'une promesse sur les lèvres. Puis l'ange se retourna offrant son dos et surtout ses fesses à la créativité de son partenaire. Rampa caressa sa colonne vertébrale et lui retira sa veste sans hâte, savourant la rougeur de ses oreilles qui contrastait avec la pâleur de ses cheveux. Il descendit ensuite son pantalon et ses sous vêtements jusqu'à ses genoux afin qu'ils ne soient plus sur son chemin. Malgré son envie de le prendre sans ménagement avec sa salive comme seul intercédeur, il fit miraculeusement apparaître une bouteille de lubrifiant. Il en enduit ses doigts qu'il réchauffa tout en écartant les fesses angéliques. L'anus d'Aziraphale se contracta d'être ainsi exposé et son corps se tendit comme un arc.
- N'aie pas peur mon ange, je ne mors pas. Dit-il en enfonçant ses dents dans la chair de ses fesses.
L'ange glapit de surprise, bruit certes doux à l'oreille du démon, mais qui fut rapidement remplacé par un gémissement brisé lorsqu'il profita de la distraction pour glisser un doigt dans son intimité.
- Voilà bon garçon. Le complimenta Rampa en ajoutant un second doigt. Tu es si doux là-dedans l'angelot, j'ai hâte de te sentir autour de moi, sentir ton cul se serrer pour moi. Tu en as envie aussi, hein ? On dirait que ton petit cul essaye d'aspirer mes doigts. Dit le. Demande-moi de te prendre. Supplie-moi…
Tout en parlant, il écartait ses doigts, jouant à la fois avec l'élasticité du muscle et la boule nerf sous ses ongles. Aziraphale avait bien du mal à répondre, trop occupé par les hoquets de plaisirs qui parcouraient tout son être. L'autre main du démon serrait toujours impérieusement la base de son sexe lui refusant la jouissance.
- Pitié Rampa… Finit-il par arriver à articuler entre deux sanglots de plaisir.
- Oui ? Répondit-il en feignant l'ignorance.
- Je t'en supplie…
- Quoi ? S'impatienta le démon en retirant ses doigts.
Aziraphale s'agrippait désespérément au dossier du canapé, la tête basse comme en prière.
- J'ai besoin de toi… Lâcha-t-il au désespoir. Fais moi jouir. Prends-moi. Utilise-moi. Pitié, baise-moi… Je t'en supplie… Rampa…
Le démon grogna de contentement. C'était un son venu de son ventre qui se répondit en lui comme un tremblement de terre. Son ange avait bien mérité sa récompense. Il introduit l'un de ses glands sans difficultés. L'autre vint se loger contre les bourses de son partenaire lui arrachant un soupire haut perché. Il ne laissa pas le temps à l'ange de s'adapter avant de bouger langoureusement. Ce n'était pas par cruauté, une seule de ses têtes à la fois représentait à sa plus grande honte pas beaucoup plus que deux doigts. Mais une seule consistait pour lui d'avantage comme des préliminaire, il avait tout son temps. Il rajouta son pouce à cette joyeuse compagnie. Écartant assez Aziraphale pour espérer se voir à l'intérieur. La tâche était rendue difficile par sa seconde main toujours occupée à refuser la délivrance promise. Heureusement, contrairement aux autres démons, il avait une imagination débordante. Il attrapa son ange par le col et le tira en arrière manquant de l'étrangler. Il déposa un léger baiser sur son front et défit le nœud papillon.
- Retourne-toi mon amour.
Il se retira et Aziraphale s'exécuta. Il en profita pour retirer complètement son pantalon et son caleçon, grimaçant quand il effleura par mégarde son érection. Il devait être au supplice, c'était parfait. Il se rassit et releva ses jambes écartées, offrant un pleine accès au démon.
- Rampa… Souffla-t-il.
Son visage était méconnaissable, une parfaite image d'un débauché. Il puait la luxure. Le démon sourit tendrement à cette vision, il était à lui. Il déplia le nœud papillon et le noua autour de la base de son pénis. Il fit un détour autour de ses bourses et finit en un nœud décoratif. Puis embrassa la plainte qui essayait de sortir de la bouche de l'ange. Lui offrant caresses et tendresses de ses deux mains maintenant libres. Aziraphale murmurait son nom et son amour en remerciement de cette douce torture. Rampa lui ronronnait des douces promesses et aligna leurs hanches. Il rassembla alors des deux glands et se glissa à l'intérieur de son corps. Ce fut à son tour de frémir sous la pression. C'était si chaud, si doux. Il voulait s'engouffrer plus, mais il savait qu'il fallait attendre. Il ondula très doucement, laissant son amant s'habituer. Aziraphale gémissait, la crispation de sa bouche soulignant son inconfort.
- Détends toi mon amour. Souffla Rampa en lui caressait la joue. Je promets de ne pas te faire mal.
Aziraphale lui sourit tendrement, ses yeux remplis d'amour.
- Je sais, mon tendre serpent, j'ai toujours eu confiance en toi… Jamais tu ne me ferais de mal.
Rampa sentit son cœur se serrer. Il le savait mais c'était autre chose de l'entendre. Aziraphale l'acceptait tout entier, avec toute sa corruption et sa panoplie de serpent.
- Je t'aime.
- Je sais.
Et il s'insinua encore plus en lui. Il s'ouvrait sur son passage, sa bouche suivant la forme de son trou. Ses yeux se révulsèrent et son membre trembla quand Rampa termina son chemin. Son anus se resserra comme un élastique autour de lui une fois qu'il eut passé la partie renflée de la base de son sexe. C'était proprement divin. L'intérieur de soie d'Aziraphale semblait avoir pour mission de le faire fondre. Rampa gronda, mon dieu, il était parfait. Il agrippa les hanches pleines de son partenaire, le maintenant en place quant il commença à rouler ses hanches face à l'immobilité de Rampa.
- Ne bouge pas mon ange, tu vas te blesser. Dit-il d'une voix douce en défaisant le nœud papillon. Il y a une dernière particularité dont il faut que je te parle. Le renflement de mon sexe et les ergots, ils servent à m'accrocher à mon partenaire jusqu'à ce que je me sois déversé en lui et que ma semence soit bien en place. Si je tentais de sortir maintenant, ça serait très douloureux pour toi comme pour moi.
Aziraphale hocha la tête en signe de compréhension. Rampa l'embrassa doucement, poussant encore plus à l'intérieur de lui comme s'il voulait remonter dans son estomac.
- Aziraphale… Gémit-il entre leurs lèvres. Aziraphale, tellement parfait… Mon Aziraphale…
Sa main était de retour sur la verge de l'ange, mais cette fois, il la caressait doucement.
- Rampa… Pantelait-il contre son souffle. Mon précieux, mon cher Rampa…
Leurs corps se fondaient l'un dans l'autre, percevant chaque infime mouvement, chaque contraction, chaque soupire. Rampa se sentait fébrile ainsi entouré par celui qu'il avait toujours aimé.
- Jouis pour moi. Demanda-t-il.
Et il écrasa violemment leurs hanches ensemble, tandis que sa main parcourait frénétiquement son sexe. Aziraphale comme frapper par la foudre se répandit dans un cri d'agonie voluptueuse. Son sperme se déversa en longs jets entre eux. Tout son corps se convulsa, contractant chacun de ses muscles avec une rigueur quasi-médicale. L'étreinte emporta Rampa à sa suite qui l'empli de sa semence. Il s'écroula ensuite sur lui, après avoir fait un petit miracle de propreté.
- Je t'aime l'angelot. Murmura-t-il dans son cou.
Aziraphale soupira d'aise en réponse et enroula ses bras autour de lui. Après quelques instants, il tenta de bouger pour se mettre dans une position plus confortable, mais Rampa le stoppa.
- On doit attendre, je ne peux pas me retirer tout de suite.
- Oh…
- Désolé…
- Ne le sois pas mon cher… C'est juste comment tu es. Il n'y a pas à s'excuser.
Rampa sourit dans sa nuque et y déposa un baiser qui fit glousser son amant. Il l'attrape ensuite par les fesses et échangea leur place. Aziraphale maintenant assit sur ses genoux.
- Mieux ? Demanda-t-il avec un sourire d'excuse.
- Parfait. Comme toujours.
Ils échangèrent un regard, un sourire, une nouvelle preuve d'amour. Le silence était plein de promesses, tous deux savourant en silence leur connexion. Le bruit du bus à l'extérieur les ramena à la réalité. Ils échangèrent un petit rire.
- On devrait peut-être échanger ?
- Je suis pas sûre de pouvoir assurer un nouveau round mon ange. Confessa le démon.
- Je parlais de nos corps…
- Ah ouais ça aussi.
Ils rirent de nouveau. Ils avaient le temps. La fin du monde était pour hier, plus rien ne pressait.
