Son maître accourt vers elle, la prend dans ses bras et masse son crâne là ou elle s'est cognée. Pourquoi tu ne m'as rien dit Alice ? Je t'interdis de me faire des cachotteries comme ça ! " L'homme pose sa main contre le front de son apprentie, brûlante de fièvre. Un bras derrière son dos et l'autre sous ses genoux, il soulève l'enfant attentif à que sa tête ne tombe pas en arrière, il la dépose sur le canapé et s'éloigne d'elle pour chercher une petite serviette, il la trempe d'eau froide et pose délicatement le tissu sur le front de celle qui considère comme sa fille.

Renfred l'observe pendant quelques minutes, jamais il n'avait vu sa protégée aussi mal en point ; sa santé est fragile et il n'est pas rare qu'elle tombe malade cependant la jeune fille affiche une expression de souffrance qu'il n'as vu qu'une seule fois auparavant ; lorsque qu'elle subissait son traitement de sevrage.
Respirer l'air frais lui ferait du bien, mais il faut couvrir son corps pour ne pas aggraver sa fièvre, il pourrait la déposer sur le banc de la cour extérieur, mais ça ne serait pas confortable et elle pourrait se faire mal si elle roule et tombe ou bien se cogne contre la table au-dessus d'elle. Mikhail observe Alice pendant quelques minutes, une idée lui vint en tête, mais il hésite à l'exécuter. Ce serait sans doute la seule fois de sa vie où elle accepterait une telle chose, et ils pourraient passer un moment de complicité comme ils en ont rarement l'occasion.

Heureusement encombrer de quelques affaires, Renfred sort le fauteuil à bascule de son père ; il ignore le sentiment de malaise que l'objet lui provoque et installe le fauteuil dans la cour. Ce soir la brise est légère et les étoiles brillent de plus belle. Dans sa chambre, il prend la plus douce de ses couvertures et redescend au côté de la fillette. Sans dire un mot, il l'enroule dans la couette et la prend dans ses bras, trop fiévreuse elle n'ouvre même pas les yeux pour le regarder. Il l'emmène dehors et s'assoit dans le fauteuil. Renfred blottit Alice contre lui supportant sa tête et son dos de son bras gauche et le bas de son corps du droit. Une fois bien installer, il observe le visage de son apprentie, comme toujours une battante qui le regarde de ses yeux à moitié fermés malgré son épuisement. Inquiet pour son bien-être, Mikhail laisse son corps tomber sur le dos du fauteuil pour activer l'effet de balancement, un pied sur sa pointe pour contrôler le fauteuil plus précisément. Il ferme brièvement les paupières et de sa voix la plus douce et calme le maître compte des moutons imaginaires, ainsi que des mots rassurant pour l'apaiser.

Alice soupire longuement, elle peut entendre les battements du cœur de son maître à travers ses vêtements. Ses paupières trop lourdes pour rester éveiller, elle tombe dans le sommeil accompagner de la voix de l'homme qui ne s'éteint pas, avec elle dans ses rêves. Mikhail regarde tendrement la fillette, tout aussi fatiguée et serein, les mots que lui-même prononce sont devenus automatique et son esprit vole dans un état de relaxation profonde.

Un retentissement faible de clé se fait entendre depuis l'entrée, presque indiscernable. De nature plus discrète que son collègue excentrique l'homme habillé de sa blouse blanche se dirige vers la cours, dans la lumière tamisée, il voit le dos de son amie d'enfance, sa tête baissée comme si rêvassait ;
"Renfred, je me doutais que tu ne sois pas encore couché ! Je suis passé te donner les documents dont je t'avais parlé l'autre jou-"

Coupé de cour par Mikhail, il lui fait signe de chuchoter son index pressé contre ses lèvres, le regard foudroyant. Seulement, là, Adolf voit l'amas de draps duquel dépasse la petite tête blonde. Il sourit et silencieusement déplace la table basse et l'une des chaises d'extérieur auprès de Mikhail.

"Tu veux boire quelque chose ? Je vois que tu as les mains prises… " Adolf sourit, attendris par la vision d'Alice qui baille avant de se blottir de nouveau contre son maître. "Il y a des bières au frais, prends-en pour nous deux. " Adolf s'exécute et se lève péniblement pour aller chercher les boissons, le goût qu'il déteste le plus, mais le plus important est de passer un bon moment avec son ami. Ils entament une conversation légère.

"Tu as trouvé celui qui a volé le cartable sur les caméras ?" Renfred prend une gorgée de sa bière, attentif à que l'enfant dans ses bras ne tombe pas. "Oui, il a essayé de les éviter, mais il a oublié celle à l'entrée de la gym, il est trop tard pour en informer la directrice, j'espère qu'il aura une punition exemplaire, c'est la troisième fois cette année." Adolf soupire, exaspérer. Lorsqu'il a accepté son poste, il pensait que ce serait du gâteau, simplement vérifier l'activité des élèves à travers les caméras, pas de cours, pas besoin d'interagir directement avec les plus difficiles.
"Et toi ? As-tu contacté John ces derniers temps ? Tu m'as dit que tu comptais lui rendre visite bientôt." Malgré les nombreuses années à connaître Mikhail, Adolf n'as jamais vu la vielle homme dont son ami parle si souvent, il lui a même annoncé que ce dernier considérait Mikhail comme son fils, et Alice comme sa petite fille. "Je lui envoie une lettre tous les mois, je songe me rendre à Londres les vacances prochaines, j'emmènerai Alice avec moi puisqu'elle m'as dit vouloir le revoir." Mikhail jette un coup d'œil à Alice, cette fois, elle semble être vraiment endormie, sa respiration est lente et sa bouche légèrement entrouverte, la voir enfin assoupie après autant d'épuisement lui donne un sentiment d'accomplissement comme il en a rarement eu.

"Alice l'a déjà rencontré ? Adolf boit la dernière gorgée de sa boisson. "Il y a quasiment un an de cela, j'avais pris rendez-vous et lui avait annoncer que j'avais adopté une enfant, j'avais des affaires hors du pays donc il m'a proposé de la garder. Elle a une santé fragile, il semblerait, elle était malade quand je l'ai déposée chez lui. Alice en a tiré une expérience positive et a accepté volontiers de revoir John, ça me rassure qu'ils s'entendent bien… " Renfred peine as sortir les derniers mots, lui aussi à bout de force. Tout en baillant, il rapproche Alice près de lui pour s'assurer qu'elle ne glisse pas.

"Ça me rend heureux que tout se passe pour le mieux. " Adolf se lève de sa chaise et tapote l'épaule de son collègue afin de lui indiquer qu'il est temps de conclure cette soirée. Ils se dirigent aux escaliers jusque dans la chambre d'Alice, Mikhail dépose la fillette sur son lit et Adolf la recouvre de sa couverture, Alice s'étire légèrement et baille, mais n'ouvre pas les yeux, elle se laisse faire lorsque Adolf soulève sa tête pour arranger ses coussins, son maître lui tends son ours en peluche, offert après son séjour chez John. En sentant la douceur du pelage, instinctivement Alice blottit l'ours dans ces bras et ce recroqueville sur elle-même, Adolf regarde la jeune fille pendant quelques secondes puis se dirige vers le couloir, Renfred le suit de près et alors qu'Adolf se retourne afin d'être sur de n'avoir rien oublié, son regard fut attirée par le visage de son ami, affichant une expression qu'il n'avait jamais vu auparavant; le sourire et les yeux doux d'un papa attendri par son enfant.

End Notes

Les kudos me font sourire, mais les commentaires ne me quittent jamais, qu'ils soient courts ou longs, qu'il s'agisse d'une série d'émojis ou d'une frappe sur le clavier. Même un simple "super chapitre !" Ou un "j'ai adoré !" Me permet de tenir le coup les jours difficiles, vraiment. Si vous aimez ce que j'écris, un commentaire de votre part remplirait mon cœur de joie ! Merci à tous d'avoir lu .

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