Note de l'auteur :
Bonjour, MF au clavier! Je ne gagne pas d'argent avec cette histoire, les personnages appartiennent à Kōhei Horikoshi. Un grand merci à Athena qui m'a encouragé avec ces rewiews sur les spin off, et une mise en garde : il y a du lemon dans cette histoire, vous êtes prévenu(e)s
Chapitre 1: Questions existentielles
Kirishima Eijiro laissât échapper un soupir de soulagement en rentrant chez lui. Tout était éteint, ce qui était bizarre car Bakugo aurait dû être rentré à l'heure qu'il est mais point de blond cendré à l'horizon. Avançant dans le noir, le rouge jura lorsqu'il se prit les pieds dans l'équipement de son coloc et se cassât lamentablement la figure dans un grand fracas.
C'était vraiment une journée de merde, vraiment.
Enfin, non, cela faisait un moment que ça durait. Combien de temps précisément, il aurait été incapable de le dire, mais ouais, un moment déjà. Pourtant, Red Riot aurait dû être heureux, c'était écrit dans le script, mais quelque chose avait déraillé et il ne savait pas vraiment quoi et comment faire pour changer ça.
Cette année, il sortirait diplômé de UA, l'académie qu'il avait toujours rêvé d'intégrer et il pourrait aussi faire le métier de ses rêves: Super Héro. Se faisant, il rencontrerait peut-être un jour son idole et l'origine de sa vocation, le héro Red Crimson. Il faisait son apprentissage dans l'agence de Fat Gum, un héro qu'il appréciait et respectait et habitait depuis quelques mois avec son crush, alors que demande le peuple?
Après la fin du super vilain le plus redouté de ses vingts dernières années All For One, la population de la ville avait commencé depuis maintenant un an, à repeupler petit à petit Shizuoka.
L'académie avait donc pu réutiliser les logements qu'elle avait mis à disposition des rescapés en les déplaçant en périphérie du Lycée pour les proposer à la location des anciens-élèves, futurs et plus anciens.
Bakugo et lui avaient sauté sur l'occasion de partir de l'internat du lycée, afin d'y être plus libres et, grâce au petit salaire qu'ils touchaient en faisant leur apprentissage, ils arrivaient à payer le loyer ridiculement bas, demandé pour cette maison mitoyenne. Si le loyer était bas, considérant l'emplacement du quartier, c'était surtout à cause de la clause subsidiaire inhérente au contrat de location: les locataires étaient en effet tenus de participer à la sécurisation de l'école et, si besoin, d'y travailler de temps en temps en tant qu'intervenants ou encadrants.
Cela ne gênait pas Kirishima, au contraire: il était heureux de pouvoir aider les apprentis héros et de pouvoir les conseiller afin de les aider dans la réalisation de leur objectifs. Bakugo, lui avait juste suivi Kirishima lorsque celui-ci lui avait proposé de louer leur maison ensemble: il souhaitait simplement se barrer de chez lui et être indépendant mais Kirishima se demandait quelque fois si Bakugo ne se serait pas barré, peu importe avec qui...
Le fait que Kirishima et lui sortaient plus ou moins ensemble n'avait été qu'un bonus. C'était précisément cet état de fait qui faisait soupirer lourdement Red Riot dans le noir, toujours enchevêtré dans les pièces d'équipement du blond, quand soudainement, la lumière du salon lui cramât la rétine.
— Tu peux me dire ce que tu fous dans le noir?
Plissant les yeux pour tenter d'atténuer la lumière, Eijiro détaillât Ground Zero à travers ses sourcils baissés.
Des jambes que l'on devinait musclée grâce à ce pantalon de treillis noir que Kirishima lui avait offert pour leur deuxième anniversaire, et qui était à présent légèrement serré au niveau des cuisses parce qu'il avait pris du muscle depuis. Ventre plat aux abdominaux marqués que le rouge aurait pu modeler les yeux fermés, depuis le temps qu'il les avait sous le nez.
Bakugo Katsuki n'était pas un gringalet mais il avait la poitrine un poil moins large que la sienne, ce qui faisait souvent dire à Riot qu'il était taillé pour ses bras, remarque accueillie avec plus ou moins de grognements selon l'humeur de l'autre. Des pectoraux saillants juste ce qu'il faut pour tendre le genre de t-shirt simple que le blond affectionnait, sans faire dans l'exagération. Un cou puissant, et un visage fin que quasiment personne ne remarquait, probablement à cause de l'air belliqueux qu'il affichait en permanence, comme maintenant. Cheveux blonds en pique, rasés sur le côté et à l'arrière, qui accentuaient son côté mauvais garçon complètement craquant, toujours selon le rouge, à terre.
Kirishima se fit la réflexion qu'il avait bien fait de l'encourager à les couper, alors que lui s'était contenté de les raser simplement sur les côtés, laissant l'arrière pousser, car il aimait la sensation des les sentir lui effleurer le dos quand il bougeait. Il aimait aussi passer les mains dans les cheveux du blond quand ils se câlinaient ou restaient sans rien faire, mais cela faisait bien longtemps que ce n'était pas arrivé.
A quand remonte la dernière fois, déjà?
Kirishima ne savait pas. Ça devait faire trèèèèèèès longtemps.
— Oy...
Eijiro grogna.
— Je me suis cassé la gueule.
— J'ai entendu, c'est pour ça que je suis venu voir. Pourquoi tu restes dans le noir?
— Je trouvais cette position confortable pour réfléchir, figures-toi.
Le blond renifla.
— Je suis déjà par terre, je peux pas tomber plus bas. reprit le rouge. Pis j'avais la flemme de me lever...
— T'es con. dit Bakugo en le démêlant de ses gantelets pour l'aider à se relever.
— Ouais, et toi tu pourrais peut-être éviter de laisser ça dans l'entrée. râla Kirishima.
— Je suis chez moi.
— Moi aussi. rétorqua le rouge, piqué au vif.
Ils se dévisagèrent un long moment, avant que le blond ne se détourne pour se diriger vers la porte qu'il venait de franchir.
— Deku et Double-face ont fait du curry et ils nous invitent à manger. l'informa Katsuki à la porte.
Eijiro sentit sa gorge se serrer bizarrement en voyant le blond de dos.
Il avait la drôle d'impression de ne plus le voir que comme ça maintenant.
A cette pensée, le rouge eut du mal à déglutir et sentant un poids lui alourdir la poitrine, il fit le choix de lui tourner le dos à son tour.
— Vas-y. Je passerait plus tard, m'attendez pas.
Le blond fit mine de parler mais quelque chose sur le visage de son colocataire l'en empêcha. Il sorti pour rejoindre ses collègues de l'agence Endeavour sans se retourner.
Quelques minutes plus tard, allongé sur le canapé du salon, Kirishima inspectait ses pensées pour tenter de trouver les causes de son vague-à-l'âme avant de se décider à sortir. Il n'eut pas a chercher loin, vu que la cause était partie dîner sans lui. Certes, il était juste à coté car qui dit maison mitoyenne, dit voisins et que les leurs étaient Midoriya Izuku et Todoroki Shôtô. Mais même s'ils habitaient ensemble, Kirishima se sentait seul et cela faisait des mois que ça durait.
Oh oui, il comprenait que leur vie étaient bien remplie et tout: tous les deux à la poursuite de leur rêves, ils s'étaient un peu oublié l'un l'autre, ainsi que la promesse qu'ils s'étaient faite deux ans plus tôt sur le seuil de la chambre de Bakugo à l'internat (1). Il comprenait mais même quand il était entouré, il se sentait tellement seul, surtout pendant ce genre de soirée. Quelques fois, ils passaient la soirée ensemble, dans ce salon, à réparer leur équipement, ou regarder la TV mais ils n'étaient jamais vraiment ensemble.
Lorsqu'ils parlaient, c'était de boulot, les exams ou l'entraînement et ils passaient leur vie l'un à côté de l'autre et non plus l'un avec l'autre. C'était pesant pour le rouge qui en souffrait mais ne savait comment s'en ouvrir à Bakugo. D'une part parce qu'ils ne s'étaient rien promis depuis et d'autre part parce qu'il avait peur qu'ils se prennent la tête. Déjà qu'ils ne se voyaient plus, alors si en plus, il se prenaient la tête à ces moments-là, à quoi bon?
Des bruits de vaisselle retentirent à côté agrémentés d'un couinement de Midoriya et d'un beuglement de Bakugo.
Ils doivent avoir fini de manger, inutile que je me déplace. se dit Red alors qu'à l'entrée, on frappa doucement.
Il se décida à se lever pour ouvrir à, sûrement Todoroki, vu qu'il entendait encore Bakugo sermonner Deku de l'autre côté.
— Bonsoir.
— Salut, répondit le rouge embarrassé.
— Comme tu venais pas, on a pensé que peut-être, t'avais la flemme de bouger donc on t'a fait une gamelle.
Red Riot se senti coupable en prenant le tupperware des mains du mage de feu.
— Ouais, merci c'est gentil et désolé: je suis vraiment naze ce soir.
Eijiro allât déposer la boite dans le frigo avant de revenir vers Shôto qui ne l'avait pas quitté des yeux.
— Mauvaise journée?
— On peut dire ça comme ça, éluda-t-il en regardant ailleurs dans l'espoir que le rouge et blanc n'insiste pas.
Todoroki, quant à lui, continuait d'observer attentivement Kirishima
— Tu sais...
— Oui?
— Si t'as besoin de parler... commença-t-il avant de repérer Bakugo qui revenait. A quelqu'un d'autre, précisa-t-il, on est juste à côté, t'as juste à passer.
— Ouais, je sais. Merci mec, répondit le rouge en lui tapant l'épaule.
Shôtô hocha la tête, puis il rentra lui aussi,le laissant seul avec Katsuki dont le regard passait de l'un à l'autre avec un air curieux.
Ne se sentant pas le courage de discuter ce soir avec Katsuki, Kirishima parti s'allonger dans leur chambre sans un mot, assombrissant au possible, l'humeur du blond qui se demandait ce qui ne tournait pas rond dans la tête du carmin. Il haussât les épaules avant d'aller se laver les dents puis enfin, allât rejoindre Kirishima qui faisait semblant de dormir.
Ground Zero l'observa longuement à la lueur de la veilleuse. Depuis combien de temps n'avaient-ils pas dormis simultanément dans ce lit? Écartant cette pensée, il détaillât son compagnon.
Avec ses quelques centimètres en plus, Eijiro le dépassait d'une tête, ce qui n'avait pas fini de l'énerver mais ça avait son utilité dans certaines situations. Ses cheveux qui étaient maintenant longs et s'égaillaient sur l'oreiller, lui faisaient penser à des flammes cramoisies qui reflétaient le caractère flamboyant de son partenaire. Dans d'autre circonstances, il aurait adoré y emmêler ses doigts, mais cette nuit il éviterait: quelque chose lui disait que s'il le faisait, il allait se brûler les doigts et pas que. Son corps était celui d'un héro: quelqu'un qui utilisait son corps pour combattre. Pas un gramme de graisse sur ses muscles apparents dans l'échancrure du débardeur qu'il portait mais il paraissait à Bakugo que Kirishima avait perdu du poids.
Pour avoir partagé son lit depuis des années, Bakugo savait qu'il ne dormait pas, car il connaissait parfaitement la respiration du rouge quand il dormait vraiment. Red Riot était incapable de s'endormir s'il n'était pas en position latérale de sécurité, ce que le blond trouvait particulièrement mignon mais surtout pratique pour se caler dans les creux du corps du rouge pour dormir. Depuis, ils avaient l'habitude de dormir en cuillère tous les deux et si l'un manquait, un oreiller ou la couette venait remplacer l'absent. Là, Kirishima Eijiro ne dormait pas, mais il ne voulait manifestement pas non plus lui parler...
— Pourquoi est-ce qu'on est ensemble, Bakugo? lui demanda Kirishima, le dos tourné.
Ou pas...
— Est-ce qu'on est encore ensemble? Peut-être qu'on s'est transformés en potes de coloc'? continuait le rouge.
OK. C'est quoi ce bordel?
Bakugo se redressa et alluma la lumière de sa lampe de chevet.
— D'où tu sors, ça? Subitement?
Kirishima se tourna pour se mettre sur le dos, les mains sous la tête.
— Justement, Kat'. C'est pas arrivé "subitement" comme tu le dis. Ça fait un moment que je me pose la question.
— Et t'aurais pas pu l'ouvrir avant, plutôt que de déprimer dans ton coin?
Kirishima lui lança un regard que Bakugo ne sut interpréter, avant de reporter les yeux sur le plafond.
— Cette question, je te la pose maintenant: Est-ce qu'on a déjà été ensemble?
Son instinct lui disait que ce n'était pas juste des questions bizarres, que posait le rouge et qu'il valait mieux qu'il réfléchisse avant de répondre. Même si lui ne voyait pas où l'autre voulait en venir.
— Oui.
— Oui, quoi?
— Oui, on a été et on est toujours ensemble.
— J'en ai pas l'impression...
— Pourquoi tu te demandes ça? commença à s'agacer le blond. Tu veux qu'on se sépare, c'est ça?
— Je crois que c'est déjà le cas, en fait.
Le blond se demandait s'il avait bien entendu, mais son corps avait dû comprendre avant son cerveau. Il avait l'impression que son cœur avait pris la place de son estomac et il n'entendait plus que ses battements sourds lui pulser dans la tête.
— Hein?
Le rouge soupira tristement, les yeux toujours sur le plafond, avant de se lever du lit.
— Hé Kirishima, tu me fais quoi là? gronda Bakugo en saisissant l'oreiller que Kirishima avait voulu prendre avec lui. T'es sérieux, là? Tu veux me larguer comme ça, là, ce soir?
— Je sais pas, Bakugo. répondit le rouge en sortant pour aller dormir sur le canapé, en évitant son regard.
De colère, Bakugo lança l'oreiller en direction du canapé pour faire réagir le rouge, mais celui-ci laissât couler et l'ignora. Debout dans la chambre, Katsuki serrait les poings pour s'empêcher d'aller étrangler Kirishima, mais il avait pressenti que ce qui venait de se passer n'était pas anodin.
À cet instant, ni lui, ni le rouge n'étaient en état de communiquer, pas sans gueuler du moins. Ils devaient parler, mais pas tout de suite, sinon ça allait mal tourner et se connaissant, Bakugo risquait de dire des choses qui dépasseraient sa pensée et ça n'allait pas arranger les choses.
Il sortit pour aller se planter devant le rouge qui ouvrit un œil méfiant, ce qui énerva encore plus la bombe de UA.
— Toi et moi faut qu'on parle. grogna-t-il.
— Pas ce soir s'il te plaît. répondit le rouge qui refoulait un sourire désabusé.
Depuis le temps qu'il voulait qu'ils parlent et l'autre choisissait justement ce soir-là. Bakugo, lui ouvrait la bouche et la refermait, ne sachant visiblement pas ce qu'il voulait dire ou du moins, prioriser les messages qu'il souhaitait envoyer. En d'autres circonstances, cette vision aurait fait rire Kirishima, mais pas ce soir.
— OK. finit-il par dire. Décides rien sans qu'on en ait parlé tous les deux à tête reposée. termina-t-il avant de repartir dans la chambre au pas de charge.
Kirishima Eijiro se pinça fortement l'avant bras pour se convaincre qu'il ne rêvait pas et qu'il avait bien entendu Bakugo dire ce qu'il venait de dire.
NdlA: (1) Si vous voulez savoir comment ça s'est passé, c'est dans le chapitre 1 des spinn off "Et puis m3rde!"
