Chapitre 2: Coup de fil à un(e) ami(e)
— Good job Kirishima! le félicita Fat Gum, agrémentant ses paroles d'une tape dans le dos qui faillit lui décoller la plèvre. T'as assuré! Toi aussi Tamaki!
— ... Je ne suis pas digne de respirer le même air que vous deux...
— Merci, mais je suis pas encore au point, on dirait...
Fat Gum se détourna pour lever les yeux au ciel aussi discrètement que possible. C'était quoi le problème avec ces deux-là? Le Pro-Héro avait l'habitude du comportement dépressif de Sun Eater, mais Red Riot, lui, avait toujours démontré un naturel enjoué et volontaire, naturel qui s'était visiblement envolé ces derniers jours.
Quelque chose devait le travailler mais l'adepte de Red Crimson n'avait pas l'air de vouloir s'en ouvrir à son mentor, donc celui-ci n'avait pas insisté. Il espérait que ce n'était pas quelque chose de trop grave et que le jeune homme arriverait à résoudre son soucis.
— Allez, je vous invite à manger. Qui est partant pour une plâtrée de sôba?
— Est-ce que je pourrais avoir des palourdes avec? demanda Tamaki.
— Désolé, ça sera sans moi! répondit Kirishima. J'ai un truc de prévu ce soir.
Red Riot s'inclina pour remercier Fat et Sun avant de tourner les talons et rentrer à l'agence au petit trot, sous le regard pensif de Fat.
C'est un bon gamin avec du potentiel. J'espère que son problème trouvera solution.
Dès qu'il eut le dos tourné, Eijiro perdit son sourire et serrait avec dépit son portable, resté muet dans la main.
"Décides rien sans qu'on en ait parlé tous les deux à tête reposée."
Deux jours.
Cela faisait deux jours. Deux putains de jours qu'ils avaient eus cette conversation et depuis, silence radio. Certes, l'agence de Fat Gum avait travaillé en sous-marin et il avait donc dû rester en mode avion mais le rouge pensait que Bakugo aurait quand même pu essayer de lui laisser un message ou lui envoyer ne serait-ce qu'un SMS, mais rien.
Queue dalle.
Nada.
Quetchi.
Niente.
Autant cette nuit-là, Kirishima avait été calme et réfléchis quand il avait parlé à Katsuki, autant là...
Là, il me les brise!
De colère, Riot leva la main pour jeter quelque chose avant de se rendre compte que c'était son téléphone qu'il s'apprêtait à balancer sur le premier poteau électrique venu. Ouais non, fausse bonne idée.
Bon... C'est pas tout mais je fais quoi maintenant?
Il avait refusé d'aller manger avec Fat et Sun. Sun Eater encore ça passait: le jeune homme aurait été au diapason de son humeur mais Fat... Il aurait fini par réussir à lui tirer les vers du nez et il n'avait pas spécialement envie de parler d'histoire de couple avec l'homme chewing-gum. Il n'avait pas non plus envie de rentrer.
S'il rentrait, soit il allait trouver une maison vide et attendre, encore Bakugo. Soit il allait rentrer et ils allaient avoir La conversation, et il n'était pas non plus pressé de l'avoir celle-là. Que n'aurait-il pas donné pour aller se calfeutrer dans son ancienne chambre de l'internat, mais s'il faisait ça, il allait encore croiser des gens qui lui demanderaient ce qu'il foutait là et ça le faisait grincer des dents. Il ressortit le téléphone de sa poche et composa un numéro qu'il avait pas fait depuis un moment, lui semblait-il car il du scroller un moment avant de le trouver.
— ... ... Allô? Kirishima?
— Salut Mina, ça baigne?
— Moi ça va, et toi?
— Hmmm...
— Oula, ça, ça veut dire non...
Kirishima laissât échapper un rire bizarre, en marchant.
Ashido Mina était la seule fille qui acceptait de supporter H24 les conneries de leur groupe de pote que tout le monde, professeurs inclus, avaient baptisé "La BakuSquad". C'était la plus finaude d'entre eux, mais les mauvaises langues diraient qu'il ne fallait pas grand chose vu le quotient intellectuel collectif qui régressait fatalement quand ils étaient ensemble. Mais bon, il ne voyait pas grand monde à qui parler, à part peut-être Jirô mais elle raconterait tout à Kaminari et celui-ci n'était pas réputé pour sa finesse, ni sa discrétion. Ne restait donc qu'Ashido.
— Non pas tant que ça, enfin, je crois. répondit-il. Je viens de terminer, est-ce que je peux passer?
— Je suis chez moi! Viens tout raconter à Tatie Mina!
— Earphone Jack?
— T'inquiètes, il n'y aura que toi et moi. En tout bien tout honneur, bien sur! Je ne braconne pas!
_T-T_
— Great Explosion Murder God Dynamight, répondez!
Bakugo Katsuki enleva ostensiblement l'écouteur de son oreille pour l'éteindre d'un grand geste qu'elle verrait de loin. Qu'elle s'estime heureuse qu'il ne l'ait pas tout simplement réduit en cendre. Il avait caressé cette idée, mais seule la pensée d'avoir à rembourser le prix du petit appareil l'en avait dissuadé. Il en avait sa claque d'entendre la sous-fifre Burning gueuler son nom à tout va dans son écouteur alors qu'elle se trouvait dans l'immeuble juste devant.
Quelle casse-burne, celle-là. C'est casse-burning que je vais l'appeler dans pas longtemps.
Il avait bien entendu les consignes qu'avait donné Endeavour et avait accusé réception d'un simple 'reçu', qu'est-ce qu'elle voulait en plus? Cent balles et un mars? Surtout que non seulement elle était juste en face, car il la voyait gesticuler dans tous les sens, mais en plus, ses ordres à lui était de rester en position et d'intervenir sur ordre du Héro numéro un. Pas besoin de faire tout un discours pour dire "assis, pas bouger" bordel!
Un léger crissement se fit entendre sur son flanc droit. Nul besoin de se tourner pour savoir de qui il s'agissait: la légère chaleur qu'il ressentait ne pouvait appartenir qu'à Todoroki fils, vu que le père était plus bas en train de servir d'appât à leur cible.
— Tu devrais pas la laisser s'échauffer comme ça. Lui répondre aurait suffit.
— Je suis pas un putain de perroquet! crachat à voix basse Dynamight.
— Peut-être qu'elle a pas entendu? T'as répondu normalement alors que d'habitude tu hurles...
— Dans ce cas, il faut que quelqu'un lui explique que les coton-tiges c'est dans les oreilles que ça se met...
Un autre que Todoroki aurait ri, et Bakugo fut secrètement soulagé que la verte l'ai envoyé lui plutôt que Deku pour lui tenir compagnie. Il était d'une humeur massacrante depuis deux jours , pas besoin de rajouter la proximité de la salade en plus, merci.
En effet, quand il s'était levé l'avant veille, Kirishima était déjà parti et il n'avait pas osé l'appeler pour lui parler, préférant attendre qu'ils se voient en face à face. De ce qu'il avait entendu en laissant ses oreilles traîner à droite et à gauche, l'agence de Fat Gum était en infiltration, Kirishima ne répondrait donc surement pas à son téléphone s'il l'appelait. Ça ne lui plaisait pas de ne pas pouvoir le joindre, surtout en ce moment mais ce n'était pas comme s'il pouvait y faire quoi que ce soit... De toute manière, même s'il avait pu lui téléphoner, il n'aurait pas su quoi lui dire.
— Leur mission s'est bien passée, il ne devrait pas tarder à rentrer.
— Quoi?
— Red Riot. répéta Shôtô. Sa mission s'est bien passée, et ils devraient pas tarder à rentrer.
— Tant mieux pour lui. grogna Bakugo, en essayant de ne pas prendre la mouche parce que Double-face avait l'air plus au courant que lui.
— J'ai simplement écouté au debriefing, contrairement à toi, l'informa le fils d'Endeavour. Vous vous êtes disputés?
— Qu'est-ce que ça peut te foutre, putain? s'énerva la bombe,toujours à voix basse.
Katsuki regarda son camarade, avec un air qui disait qu'il réfléchissait sérieusement à abandonner la mission pour tabasser le fils de son patron. Mais Shôtô étant qui il était, n'en avait rien à faire de l'air que se donnait la bombe de leur classe, tant qu'il finissait par répondre à ses questions. Ne pas être concentré en mission était la meilleure manière de finir à l'hôpital ou à la morgue, son père le lui avait assez répété. C'est pourquoi il continua de dévisager le blond jusqu'à ce que celui-ci détourne le regard et répondede mauvaise grâce.
— Je sais pas.
— Tu sais pas si vous vous êtes disputés ou tu sais pas à propos de quoi vous vous êtes disputés?
— Les deux, bordel, t'es content?
— Non, pourquoi je serais content que tu te sois disputé avec Ki-...Red Riot?
— C'est quoi ton problème?
— C'est plutôt à moi de demander ça...
— Rhaaaa... Tu me fais chier.
— Retiens-toi, je n'ai pas vu de toilettes dans les environs.
Un uppercut. Juste un seul. S'il vous plaît... Qui que vous soyez...
— J'ai trouvé qu'il avait l'air un peu triste, l'autre soir. continuait son acolyte qu'il rêvait de faire taire, à coups de poings de préférence.
— Ah. C'est vrai que tu es un expert en déchiffrage du comportement toi. Attends, me dis pas... Tu penses que Kirishima est le fils caché de qui cette fois?
— Je dis ça parce que j'ai souvent vu la même tête dans le miroir.
Ne sachant quoi répondre a cela, Bakugo se tut. En fait, il se voilait la face, quand il disait à Todoroki qu'il ne savait pas.
En fait, il savait très bien ce qui clochait.
Il avait bien évidement remarqué qu'ils ne se crochaient plus aussi souvent qu'avant. Qu'est-ce que Kirishima croyait? Que ça ne le faisait pas chier peut-être, de s'endormir le soir dans un lit vide qui sentait son odeur et portait encore la trace de son corps? Tout ça à cause des horaires impossibles de l'apprentissage? Bien sur que si ça l'emmerdait de faire la cuisine, le ménage, la lessive pour deux quand il ne voyait le rouge qu'entre deux portes, mais il avait pensé que c'était suffisant pour l'instant. C'est vrai qu'ils ne partageaient...
Partage... On partage quoi au juste? Mises à part les tâches ménagères, pas grand chose, en fait. Merde... On fait plus rien, depuis qu'on habite ensemble, en vrai.
Deux bateaux qui se croisent dans la nuit.
Katsuki prit conscience à ce moment-là que Eijiro lui manquait alors qu'il avait toujours été juste à côté.
Hein?!
Ils travaillaient à réaliser leurs rêves à tous les deux, côté à côte mais depuis quand leurs routes c'étaient-elles séparées?
Mise à part ça, il y avait aussi autre chose qu'ils avaient tous les deux repoussé un peu trop longtemps. Bakugo n'était pas un saint mais il ne voulait pas brusquer son compagnon, donc il attendait que celui-ci lui fasse un signe, une allusion, un regard, un mot, une impression, n'importe quoi!
Le problème c'était que comme il avait du mal à gérer ça, il avait essayé de se tenir à distance, histoire de ne pas lui faire peur mais du coup, le rouge avait pris ça pour de l'abandon. Mais... Il trouvait Kirishima de plus en plus... Appétissant? Fichtrement bien roulé? Beau?
Naaaaan...Bandant...serait plus juste. Mais COMMENT je suis sensé lui dire un truc pareil, putain! Et lui, il pense que je veux le quitter? Putain de m-
— Uraraka dit que peut-être que vous devriez forniq-?
— TU-... Ta gueule! La ferme! le menaça Dynamight, le visage irradiant de chaleur.
— OK, OK...
Todoroki ne fut que trop heureux de battre en retraite devant le poing crépitant du blond qui en bégayait, blême de rage
— Plus un putain de mot! chuchota le blond les yeux exorbités, la veine palpitante. Et je me FOUS ce que pense Uraraka!
Putain, cest pas vrai!
_T-T_
— QUOI? BAKUGO ET TOI VOUS DIVORCEZ?!
— Moins fort, Mina! Tout le quartier va t'entendre! ronchonna Kirishima.
— Désolée, se reprit Ashido Mina mais à un volume moindre. Donc, je reprends: Quoi?! Bakugo et toi vous divorcez?
Le jeune homme se laissa aller dans le canapé du salon de la rose en marmonnant dans sa barbe contre l'idiotie patente de son amie, avant de reprendre à voix haute.
— On en est pas encore là, mais pas loin. Et puis, on est pas mariés je te signale!
— C'est de la sémantique, ça, mon cher. balaya la rose. Mais pourquoi? Qu'est-ce qu'il s'est pas passé?
— ... Le plus simple serait de dire ce qu'il ne s'est PAS passé...
— Développes. lui enjoignit la manieuse d'acide, avec un air engageant.
Eijiro la regarda en plissant les yeux, se demandant in petto si cette discussion allait vraiment mener quelque part. Voyant sa camarade tout ouïe, il décida de se lancer et de tout lui raconter par le menu. Après tout, c'était pour ça qu'il était venu, à la base.
Donc il lui raconta comment, au début, tout était rose et parfait, les moments passés ensemble, la proximité, le partage, les discussions, les câlins... Parce que oui, depuis le premier jour, Kirishima avait eu un faible pour Bakugo, mais il l'avait caché dans un recoin de son cerveau avec un mouchoir par-dessus. Aussi, il n'avait pas cru à sa chance le soir où Bakugo lui avait dit tout de go: "Toi et moi, jusqu'à la mort". Il lui raconta aussi comment ils en étaient arrivés à se passer à côté dans la maison qu'ils partageaient pourtant, mais dans laquelle Kirishima se sentait de plus en plus délaissé.
Comment il se sentait déçu aussi que leur relation n'évolue pas dans le sens qu'il aurait souhaité. Car il avait espéré que, grâce à l'accalmie qui avait succédé à la disparition de All for One, lui et Bakugo en aurait profité pour approfondir ce qu'il y avait entre eux, mais ses espoirs avaient été cruellement déçus. Ce qui empirait les choses était le fait que seul lui paraissait en souffrir et que Bakugo n'avait pas l'air affecté par tout cela. Sa réaction aux questions d'Eijiro l'avait conforté dans cette déduction, et cela ajoutait encore aux tourment du carmin.
Pendant son récit, Mina s'était déplacée pour lui passer un bras autour des épaules, sentant son ami réellement blessé.
— Ben mon vieux, tu m'étonnes que tu te sente seul. Bon sang, j'ai qu'une envie c'est d'aller rôtir Bakugo, là tout de suite.
— Laisses tomber, il te réduirait en charpie et moi avec, parce que je t'en ai parlé.
— Tout de même. Et euh... Sinon à part ça, euh... Au lit c'est comment?
— Ben... On dort?
— Oui, mais non, je parle pas de ça! La bagatelle, la bête à deux dos, le s-
— MINA!
— Ben quoi? C'est important ça aussi, dans un couple, je t'assure! C'est une manière de communiquer, de partager aussi! Alors, la température, c'est comment? Chaud comme la braise ou glacial comme le côté droit de Shôtô?
— Bon sang Mina...
— Hé! Si tu veux mon avis, je dois avoir toutes les cartes en main et TOI tu fais de la rétention d'info, alors craches le morceau!
Kirishima retint un soupir puis il attrapa un coussin pour cacher son visage fumant de gène, coussin que lui arrachât Mina derechef.
— Je plaisantais pas tout à l'heure quand je te disais qu'on dort. dit-il, le visage dans les mains.
— Quoi, sérieux? Mais depuis quand ça dure ça?
— Euh... Depuis...Toujours, je dirais? précisa-t-il en risquant un coup d'œil sur la rose.
La mâchoire d'Ashido se décrocha.
— Attends, attends attends... T'es en train de me dire que vous deux, là, le couple le plus chaud de UA, vous n'avez rien fait?
— Comment ça "Le couple le plus chaud"? Y aussi Midoriya et...-OUAILLE! Pourquoi tu me frappes?
— Todoroki et Deku sont juste MIGNONS, comme vanille et banana etc, abruti! Vous deux, c'est... chaud, EXPLOSIF, c'est le cas de le dire! Comment tu peux me dire que vous n'avez rien fait? Bon sang, on m'a arnaqué, je vais demander un REM-BOURSE-MENT! ragea la rose en ponctuant sa phrase de coups de coussins sur le visage écarlate de son camarade.
— Mais arrêtes! Pis faut être deux pour faire ça, non? se défendit Red.
— ASHIDO! Pourquoi tu gueules depuis tout à l'heure? cria la voix de Mineta Minoru quelque part dehors.
Ashido se leva et se dirigea résolument vers le balcon. Quelques secondes plus tard, retentirent un cri de douleur, suivi de la voix de Mina qui disait à Mineta de retourner feuilleter ses magazines pornos, puis elle revint dans la pièce, sans le coussin. Avisant l'air ébahi de Kirishima, elle fit demi-tour pour fermer la baie vitrée avant de se rasseoir.
— T'en as pas envie? demanda-t-elle abruptement.
— De...Quoi? demanda bêtement le rouge, faisant soupirer la rose.
— Te taper Bakugo. T'en as envie ou pas?
A ce stade, le carmin était tellement rouge qu'il était difficile pour Ashido de différencier son visage de ses cheveux, mais elle continua de le dévisager.
— Kirishima.
— Ashido?
— Kirishima.
— Quoi?
— Kirishima.
— On en a jamais parlé...
— Kirishima.
— Je sais pas si lui...
— Kirishima.
— Mais bien sûr que j'en ai envie, j'attends que ça, putain! s'exclama le rouge, à bout.
Satisfaite, Mina se rencogna dans le canapé, avec un sourire triomphant.
— Ah... Enfin un peu d'honnêteté, ça fait plaisir.
— Mais comme je te le disais...
— Kiri, j'ai bien compris que vous n'en avez pas parlé, mais si toi, tu en as envie, pourquoi ne pas lui poser la question directement?
— J'ai pas osé. répondit-il piteusement.
Son amie le prit en pitié et l'attira dans ses bras pour lui faire un autre câlin.
— Écoutes. commença-t-elle. Tu sais bien que ton mec est bouché comme pas deux, alors si toi, tu ne prends pas le taureau par les cornes, dans vingts ans vous serez toujours au même stade. Et je parle de la bagatelle, comme de l'autre problème de communication que vous avez tous les deux. Déjà, il faut que vous parliez pour savoir où vous en êtes: si vous divorcez ou non, laisses moi finir, le rabroua-t-elle en voyant qu'il faisait mine de l'interrompre. Ensuite, il faut que tu lui dises ce dont tu as besoin pour être heureux avec lui et que lui fasse pareil même si c'est gênant comme discussion. De toute façon, il n'y aura que vous deux, donc aucune raison d'être gênés. Et pour finir, une fois que vous connaîtrez les besoin l'un de l'autre, à vous de vous débrouiller pour faire des com-pro-mis. assena-t-elle sur le front du carmin. Tu as tout suivi ou tu veux que je répète pour prendre des notes?
— Alors là, c'est l'hôpital qui se fout de la charité, rit le rouge quand elle le pinça. C'est bon, j'ai tout enregistré sur mon téléphone.
— Quoi?
— Je déconnes, rigola encore son ami.
— Oui, parce que j'ai beau être la fondatrice de votre fan-club, j'ai pas envie que Bakugo sache que tu m'as tout raconté. Je veux suivre votre histoire, mais de loin. Ou bien que tu racontes tout à Tata Mina par la suite, avec du pop-corn.
— Attends, quoi? On a un fan-club?
— Hum hum... Nous sommes des milliers, répondit la rose amusé de la réaction de son ami. On avait commencé ça un peu comme une blague, mais depuis All For One, c'est devenu hors de contrôle, mais je suis toujours la cofondatrice et tient encore la présidence.
A ces mots, l'estomac de Kirishima gronda et Ashido éclata de rire.
— On se fait un truc à manger?
— Carrément. Hé! Je peux squatter là ce soir? demanda-t-il en décidant de réfléchir plus tard à cet histoire de fan-club.
— Tu veux pas plutôt rentrer et discuter avec ta bombe? douta la rose en jouant des sourcils.
— Il est tard et je préférerais avoir cette discussion après avoir pioncé un peu et que lui aussi ait dormi. On est de repos tous les deux demain, donc normalement on devrait pouvoir causer sauf si fin du monde il y a.
— Je te préviens: s'il m'appelle parce qu'il te cherche, je te balance sans aucuns remords!
— Il le fera pas, t'inquiètes. lui assura-t-il avant qu'une sonnerie de fin du monde ne vienne démentir ses propos. Merde, c'est le mien!
Kirishima fixa son téléphone complètement tétanisé. Tellement que son amie vint voir qui appelait. Celle-ci pouffa et lui tapota l'épaule avant de se diriger vers le coin cuisine.
— Vaut mieux que tu lui réponde sinon il va devenir dingue. Enfin. Plus dingue qu'il ne l'est déjà quoi...
Kirishima Eijiro inspira profondément puis expira de la même manière avant de décrocher tout en sortant sur le balcon pour avoir un peu d'intimité.
— Kirishima. dit une voix basse et rocailleuse, à peine eut-il décroché.
— Salut. lui répondit-il, en frissonnant agréablement.
— Ouais, salut. Qu'est-ce que... T'es où?
— La mission s'est fini plus tôt que prévu, alors je suis passé chez Mina et je suis encore chez elle, là. T'es à la maison?
— Ah, OK. Ouais, je viens de rentrer aussi.
Il y eut un moment de silence qui s'étira avant que Bakugo ne reprenne.
— Écoutes, j'ai réfléchi et faut qu'on parle. annonça-t-il, faisant se nouer la gorge de son interlocuteur.
— Moi aussi, mais pas ce soir. Je-
— Tu es vanné et moi aussi, ouais. Je crois aussi que c'est mieux.
— Ouais.
— Tu rentres ou tu dors chez Ashido?
— Ben, on va commencer à cuisiner, là...
— Je te pensais pas si courageux. le raillât agréablement la Bombe, faisant sourire Riot.
—Te fous pas de moi. lui dit-il encore, touché de l'entendre ricaner à l'autre bout du fil. Je rentre demain matin.
— OK. Je serai là. Bonne nuit Kirei.
— Bonne nuit Kat'.
Il raccrocha le sourire aux lèvres, sourire qui disparu lorsqu'il avisa Ashido qui l'épiait entre les rideaux avec un air énamouré. Air qui lui donna subitement envie de lui pincer férocement les joues pour la punir. Mais avant qu'il puisse mettre son idée à exécution, un bip lui signala la réception d'un message qu'il ouvrit de suite.
"Jtm"
Red Riot sourit en envoyant sa réponse avant d'aller achever son amie qui faisait mine de défaillir dans le salon, un air exagérément mièvre sur le visage.
"Me2"
