Je ne possède aucun des personnages des films.

PRE FILM : Un recueil de textes courts sur la jeunesse d'Ethan Hunt avant qu'il ne rentre dans l'armée

ce texte a été écrit dans le cadre de l'atelier inspiration poétique du groupe "Les Défis Galactiques"

Le poème était "L'aube est moins clair" – Victor Hugo

Prompt facultatif : Ecrire sur quelqu'un qui quitte sa ville

En espérant que cela vous plaise

Bonne lecture

PS : Au fait j'ai commencé à faire du tri et à remettre de l'ordre dans mes publications en faisant une sorte de table des matières dans mon profil alors n'hésitez pas à y faire un tour ;)


LES ECHOS DE MIDDLEFIELD

Une longue nuit

Middlefield ce sont des bois, des forêts, des fermes disséminées dans un endroit tranquille, le vrai cliché de la toute petite ville américaine avec moins de 2000 âmes… Tout est paisible, les gens savent que leur vie est réglée d'avance… Sauf que lui, il se sent à l'étroit.

Etre fils unique l'a fait grandir dans une solitude qui lui pèse, obligé de répondre sans cesse aux exigences d'un père de plus en plus autoritaire. Il l'aime bien pourtant cette ferme… ça ne le dérange pas de s'occuper des bêtes, mais il a envie qu'on lui donne la possibilité de faire autre chose. Il voudrait aller à l'université, mais son dossier scolaire n'est pas assez bon pour avoir une bourse… pas étonnant étant donné que la ferme doit passer avant le reste, quel temps il lui reste pour étudier ? Oh il y passe bien ses nuits, mais trois heures de sommeil c'est insuffisant et quand il s'écroule de fatigue sur sa table au lycée, les enseignants le regardent comme un fainéant et un bon à rien… Si seulement, ils s'étaient un peu plus penchés sur son cas, sans s'arrêter à leurs premières impressions…

En désespoir de cause, il a bien essayé de convaincre sa mère de le soutenir, mais il sait que ses parents ne veulent pas rester seuls à la ferme. Ils ont besoin de lui et ils déjà décidés pour lui de la vie qu'il aura. Il doit bien admettre qu'il se sent perdu. Ils l'aiment et ils les aiment lui aussi, c'est bien ce qui rend tout ça encore plus difficile.

Il les aime de tout son cœur, de tout son être, mais il n'en peut plus. Tout est si étroit, si oppressant, qu'il va finir par se briser s'il ne prend pas sa vie en main… Il a besoin de quitter Middlefield, de voir autre chose, alors il a prit une décision radicale… celle de partir… celle de s'enfuir en pleine nuit, sans le dire à personne, avant que la ferme ne l'engloutisse…

C'est une nuit de juillet, il fait lourd, le ciel est brumeux, l'orage gronde au loin. Il laisse filler une longue inspiration et se lève de son lit. Il est resté tout habillé pour être prêt le plus rapidement possible. Il attrape la lettre sur sa table de chevet, la relit une dernière fois puis la laisse en vue. Dans la poche de sa veste, il glisse le courrier de l'armée qu'il a fait arriver directement au bureau postal pour que ses parents ne le voient pas et l'enveloppe avec les 1500 dollars qu'il a économisés sur l'année en faisait des petits boulots pour les fermes voisines.

Il sait bien que l'armée n'est pas son premier choix, il aurait tellement aimé faire des études, il sait qu'il en a les capacités, mais l'armée est la seule chose qui lui permette de sortir d'ici et il sait aussi qu'il est résistant.

Il tend la main et attrape le sac à ses pieds avant de se lever. Son regard balaye une dernière fois sa chambre avec cette désagréable impression qu'il ne la reverra jamais. Il connaît son père. Il sait qu'il ne lui pardonnera pas et cela le bouleverse parce qu'il aime son père de tout son cœur, mais qu'il n'en peut juste plus.

Une dernière inspiration et il ouvre la porte. Descendre l'escalier sans faire craquer les marches de bois est quelque chose qu'il sait fait depuis longtemps. Il trottine pour traverser le salon, gagne la cuisine et sort par la porte arrière. Il n'y a pas de carillon à celle-là… C'est mieux pour disparaître dans la nuit. Une nuit qui sera longue, il le sait… il lui faudra du temps avant de dormir à nouveau, mais il ne peut plus faire autrement… Il va se perdre s'il reste ici. Alors, il avance un pied à l'extérieur.

En quelques secondes il est dehors, l'orage menace de plus en plus, le carillon principal se met à tinter de toutes ses forces. Il se fige, frémit, jette un dernier coup d'œil à la ferme, se remémore tous ces bons souvenirs, ses jeux d'enfants et les jours bénis qu'il a passé dans l'amour et l'insouciance. Une larme coule sans qu'il ne puisse la retenir le long de sa joue, puis il se détourne, presse le pas et disparaît dans la nuit…