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Notes de l'Autrice :

J'écris de moins en moins, mais je suis pas mal occupé. Aussi, j'écris principalement mes cauchemars dans mon carnet.

Sauf que... Celui de cette nuit m'a assez marqué et je voulais partager ça avec vous.

Donc... Let's go !

Pour la chanson, j'ai choisi :

'Heaven Knows' par le groupe The Pretty Reckless.

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« Jimmy's in the back with a pocket of high,
If you listen close, you can hear him cry,
Oh Lord, heaven knows, we belong way down below,
Way down below, way down below. »

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Nous n'avions pas eu une enfance parfaite, ni intéressante dans cet orphelinat. Néanmoins, les deux vieilles dames qui se trouvaient à la tête de l'établissement en question faisaient tout leur possible pour offrir le meilleur traitement et une belle vie aux orphelins qui résidaient à 'Kendricks'.

J'ai rencontré l'homme de ma vie là-bas : Mick Davies.

Comme moi, il avait actuellement la trentaine, il me dépassait d'une tête, portait toujours une chemise froissée d'une couleur bleu marine, un jean sombre et ses cheveux ébène en bataille faisaient ressortir la pâleur de sa peau. Sa barbe de trois jours rongeait son visage cerné et fatigué, ternissant parfois ses magnifiques et profonds yeux translucides.

Quant à moi, je portais, comme souvent, une robe noire avec une paire de leggings sombre, des fausses Converses blanches aux pieds et ma longue tresse châtain cascadait dans mon dos. J'avais la peau blanche, pâle, voir transparente par moment.

Mick et moi étions très minces, résultat de nos années de disette involontaire.

Malgré tout, nous étions proches des deux dames qui dirigeaient l'orphelinat. Le bâtiment accueillait toujours des enfants abandonnés. Nous vivions non loin de Washington, aux États-Unis, bien que nous venions de deux familles Irlandaises.

Comme l'orphelinat ne fonctionnait que grâce aux dons des personnes généreuses, et que ces dernières se faisaient de moins en moins nombreuses, avec le temps, Mick et moi avions mis un plan en place pour continuer de faire tourner l'établissement. Nous étions les plus vieux de 'Kendricks' et les deux gérantes n'arrivaient plus à tout organiser ni à s'occuper des enfants, à cause de leurs âges très avancés, entamant leurs soixantaines d'années.

De fait, Mick et moi décidâmes de prendre la relève.

Mais, d'une façon peu conventionnelle...

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« Judy's in the front seat picking up trash,
Living on the dole, gotta make that cash,
Won't be pretty, won't be sweet,
She's just sitting here on her feet. »

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Avec du temps et beaucoup d'abnégation, j'ai pu décrocher un travail au 'Naval Criminal Investigative Service', soit au : 'NCIS'.

Oui, oui !

Bien qu'au départ j'ai commencé au plus bas de l'échelle, j'ai réussi à grimper au fur et à mesure, jusqu'à devenir une sorte de secrétaire. Non, je n'étais pas une Agente sur le terrain, je n'avais ni les diplômes pour cela, ni les moyens pour faire des études.

Cependant, ceci faisait partie du plan de Mick et moi...

Au fil des années, à passer mon temps à retranscrire les rapports d'enquêtes, je me suis liée d'amitié avec les véritables Agents qui composaient l'équipe principale :

L'Agent Spécial Gibbs, son bras droit à l'humour douteux DiNozzo, le petit Geek McGee, la belle Ziva et la Gothique Abby.

Malgré mon amitié évidente avec tous ces gens, Mick et moi devions nous en tenir à notre plan...

Nous résidions toujours à l'orphelinat, dans notre chambre d'amoureux. L'établissement était haut, sur plusieurs étages, assez imposant et vue de l'extérieur il ressemblait presque à un manoir hanté. Nous n'avions jamais le temps de nous occuper des jardins ou de la pelouse, ni même d'élaguer les arbres. De fait, tout semblait laissé à l'abandon, vieux et détruit.

L'intérieur en pierres sombres était composé de grandes pièces aux plafonds très hauts, comme dans l'ancien temps. Un parquet usé, des cheminées abîmées et des énormes lustres trônaient ça-et-là, rendant l'endroit encore plus hanté qu'il ne le semblait. C'était un Enfer à chauffer, les salles trop grandes nous empêchaient de mettre les radiateurs en route et nous n'avions pas assez d'argent pour payer l'électricité. Nous faisions parfois brûler les branches des arbres que nous ne pouvions pas élaguer proprement dans la cheminée du salon, ou même des tourbes. Mais, les chambres restaient très froides, allant jusqu'à 6°C dans les couloirs labyrinthiques du château.

Nous devions faire entrer de l'argent à tout prix. Mon salaire minuscule n'arrivait même pas à payer toute la nourriture des orphelins. Ainsi, Mick et moi avions mis nos plans au point.

Et, pendant des années, cela fonctionna parfaitement.

Jusqu'à ce que...

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« Singing oh Lord, heaven knows, we belong way down below,
Oh Lord, heaven knows, we belong way down below,
Oh Lord, tell us so, we belong way down below,
Way down below, way down below. »

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Les deux gérantes de l'orphelinat ne savaient pas précisément ce que nous faisions comme magouilles, mais le fait qu'elles nous appelaient parfois 'Robin des Bois' nous faisait comprendre qu'elles se doutaient de quelque chose. Car, ce surnom n'était pas que pour parler de nos aptitudes au tir à l'arc.

Non...

Mick et moi étions des voleurs. De vrais Aladdins Irlandais. Nous ne volions qu'aux gens très riches, quelques trésors dont ils ne profitaient jamais, pour ensuite les revendre à des personnes dont nous avions confiance, pour enfin mettre tout l'argent dans la bonne conduite de l'orphelinat et nous occuper convenablement des orphelins. Âgés de 3 à 15 ans, ils avaient besoin de manger, d'aller à l'école, de vêtements et plein d'autre choses. Comme l'orphelinat lui-même, qui avait besoin d'innombrables rénovations et de travaux. Tout cela nécessité de grosses dépenses, forcément.

Pendant que je travaillais au secrétariat du NCIS, je jetais toujours des coups d'œils sur des dossiers 'Top Secrets' pour trouver d'autres riches à dépouiller. Aussi, mon boulot dans cette organisation me permettait de savoir comment se déroulait précisément une enquête, et donc toutes les petites choses à éviter durant notre cambriolage. Généralement, nous ne volions qu'une ou deux choses chez la famille que nous avions choisi. Un bijou onéreux, une décoration excentrique valant beaucoup d'argent ou même quelques liasses de billets directement dans les coffres-forts.

Mick et moi opérions pendant la nuit.

La journée, je travaillais au NCIS, pendant que Mick veillait sur l'orphelinat et sur les orphelins. Certains n'allaient pas encore à l'école et il fallait qu'une personne s'occupe de la paperasse de l'établissement.

Les deux gérantes, très âgées, faisaient souvent un peu de ménage et préparaient les repas. Le soir, elles tricotaient quelques vêtements devant le feu crépitant dans la cheminée du salon.

Nous étions peut-être pauvres en argent, mais pas en amour. Les enfants abandonnés que nous étions s'étaient créé leur propre famille à Kendricks.

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« I've had better days, man,
I've seen better days,
I've had better ways, man,
I know better ways. »

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Les bonnes choses ont une fin...

Depuis quelques jours, toute l'équipe du NCIS semblait sur les dents. Lorsque j'ai demandé innocemment à la gentille Abby ce qu'il se passait, cette dernière m'expliqua que Gibbs se trouvait apparemment sur la piste d'un voleur.

Mon cœur rata un battement.

Je me suis dirigée vers les sous-sols du building, l'Antre Gothique d'Abby, entre fausses toiles d'araignées et musiques de 'Black Metal', je n'ai pu m'empêcher de questionner :

- Est-ce que Gibbs est sur une piste ?

- Si c'est le cas, il le cache encore. Mais, en faisant des recherches, nous avons découvert que tous les vols se sont déroulés dans de grandes maisons de riches familles. Un véritable 'Robin des Bois'. J'ai bien essayé de tracer les objets dérobés sur les marchés noirs, mais rien.

J'étais au bord de l'infarctus, mais je tentais de le camoufler du mieux possible :

- Pourquoi Gibbs s'intéresse à ça ? Ce n'est pas au travail de la Police, plutôt ?

Abby pianota à la vitesse de l'éclair sur son clavier, tout en haussant les épaules :

- Si, mais une des familles dérobées fait partie de la Marine des États-Unis. Gibbs le connaît bien et il veut l'aider. Techniquement, cette affaire n'est pas officielle, puisqu'il n'y a eu aucun crime, mais Gibbs veut la résoudre.

Shiiiiiiit...

Je suis rentrée à l'orphelinat le plus rapidement possible, le cœur battant la chamade.

En entrant dans l'établissement, une bonne odeur de 'Irish Stew' flottait dans l'air. J'ai vite repéré Mick, tenant le petit Tim dans ses bras. Par réflexe, Mick s'est approché vers moi pour m'embrasser mais, voyant mon visage fermé, il s'inquiéta :

- Hey, Ali, tout va bien ?

J'ai fait 'non' de la tête et je lui ai tout raconté...

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« One, two, three and four,
The devil's knocking at your door,
Caught in the eye of a dead man's lie,
Start your life with your head held high,
Now you're on your knees with your head hung low,
Big man tells you where to go,
Tell them it's good, tell them okay,
Don't do a goddamn thing they say. »

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Après mon récit, Mick pâlit à son tour. Il se dirigea vers tous les orphelins pour les conduire dans leurs chambres en leur demandant gentiment d'y rester jusqu'au dîner. Pendant ce temps, j'ai couru vers le petit meuble en bois du couloir. J'ai ouvert le tiroir et j'ai attrapé notre dernier objet volé. Un larcin remontant à trois jours.

C'était un collier avec une épaisse et longue chaîne en or pur. Le médaillon était énorme, bien plus grand que ma main, en forme de cœur rouge sang. Le cœur en question était taillé dans un rubis à plusieurs facettes et au centre de ce dernier se trouvait une tête-de-mort complètement blanche en nacre polis. (Et ça, je m'en souviens parfaitement dans le cauchemar !).

L'objet était lourd, je l'ai serré entre mes doigts et je me suis dirigée vers la porte d'entrée pour l'enterrer dans le jardin, entre deux tombes.

Malheureusement, je n'eus pas le temps de me rendre jusque là-bas, car j'eus l'horrible surprise de voir quatre gardes armés autour de l'orphelinat.

De quoi ?!

Comme la porte venait de claquer derrière moi, les gardes se sont tournés dans ma direction pour facilement me repérer. J'avais toujours le rubis en main, alors sans trop réfléchir, j'ai glissé le collier dans le décolleté de ma robe. Je leur ai offert mon plus beau sourire, puis je suis repartie vers la porte d'entrée pour m'enfermer à l'intérieur.

J'ai ressorti le rubis de ma robe et Mick a descendu les escaliers pour courir vers moi. À ce moment-là, des cognements frénétiques retentirent sur la grande porte. Mick me tira par les bras pour me traîner vers l'arrière de l'orphelinat. J'entendais les voix hurler :

« NCIS ! »

Puis, les sons se dissipèrent à mesure que nous progressions dans les méandres du manoir.

Nous entendions des pas et des chuchotements tout autour des murs, comme si des personnes entouraient entièrement la bâtisse. Ce qui était sûrement le cas. Nous nous trouvions dans une fausse cave, avec un sol froid en béton, des murs en pierres humides, une vieille ampoule qui pendait du plafond en se balançant et des chaises en bois abîmées dans quelques coins. Mais, Mick se dirigea vers un autre coin, un endroit précis.

Une cachette secrète.

Taillée dans la pierre, il fallait attraper la clef sur le côté, cachée elle aussi, pour ouvrir un coffre en trompe l'œil. Au moment où il glissa le rubis à l'intérieur pour violemment refermer le battant, quatre hommes débarquèrent en trombe dans la salle.

Puis, quatre armes à feu nous mirent en joue...

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« Oh Lord, heaven knows, we belong way down below,
Oh Lord, tell us so, we belong way down below,
Way down below, way down below,
Way down below, way down below. »

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Mick et moi étions à genoux, sur le sol froid, les mains en l'air en signe de reddition sous les canons des pistolets de mon équipe. DiNozzo jetait des coups d'œil dans toutes les directions avec un air dégoûté, tandis que Gibbs ne me lâchait pas du regard. Il m'expliqua calmement :

- Cela fait plusieurs mois que je cherche la personne dernière ces cambriolages. J'ai commencé à avoir des doutes te concernant lorsque j'ai vu que tu t'étais connecté sur les réseaux secrets du NCIS en utilisant les codes de McGee. Et tout le monde sait que si McGee avait ça par lui-même, il n'y aurait eu aucune trace sur les logiciels...

C'est pas faux...

Et, j'étais désolée pour lui, McGee a toujours était mon préféré de l'équipe. (True Story).

D'ailleurs, le McGee en question baissa son arme et admit à voix haute :

- Nous savons pourquoi vous avez fait tout ça. Nous avons trouvé les factures de l'orphelinat et les arriérés de paiement. Vous voulez seulement sauver votre maison et ses habitants.

Il y avait de la bienveillance dans sa voix, au contraire de DiNozzo qui renchérit amèrement :

- Sauf que vous avez volé un riche Marine et qu'il est super pote avec Gibbs. Oups.

J'ai levé les yeux au plafond. Crétin...

Gibbs reprit :

- Où se trouve le rubis, Alisone ?

J'ai haussé les épaules :

- Je ne sais pas de quoi tu parles.

DiNozzo chargea son arme et le 'clic' résonna dans la fausse cave.

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« Gina's in the back with a pocket of high,
If you listen close, you can hear the crying,
Oh Lord, heaven knows, we belong way down below,
Oh Lord, tell us so, we belong way down below,
Way down below, way down below... »

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Gibbs partit du principe que si nous avions couru jusqu'ici pour nous cacher, c'était soit pour récupérer le rubis, soit pour l'enfouir quelque part.

Oui, il était très intelligent, contrairement à DiNozzo qui tournait en rond autour de nous avec son arme chargée à quelques centimètres de nos têtes. Mick me jetait des regards en coin. Mon cœur battait la chamade à mesure que Gibbs se rapprochait de la cachette secrète.

En vérité, il avait besoin d'une preuve pour officiellement m'arrêter, car jusqu'à présent ce n'était que des soupçons basés sur le haking des données Top Secrètes du NCIS.

Je pouvais facilement sentir l'inquiétude de Mick. Notre vie entière ne tenait qu'à un fil.

Cependant, comme je l'ai dit, Gibbs est un Agent très intelligent et il a vite compris qu'il devait chercher une cachette spécifique. Il glissa ses doigts le long des murs en pierres jusqu'à trouver une faille. Légère, presque indétectable. Il sentit un encadrement artificiel dans le mur.

Gibbs jeta un coup d'œil vers nous et nos visages lui donnèrent sa réponse. Il souffla avant de reprendre la recherche d'une clef pour ouvrir le battant masqué.

Malheureusement, il a trouvé la clef et il ouvrit la porte.

Une pierre rouge sang étincela lorsqu'il passa sa lampe allumée dessus.

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Puis, je me suis réveillée.

Il était 6h45, ce qui est tard pour moi, d'ordinaire je me lève à 6h, mais depuis que j'ai été malade, je n'arrive plus à forcer mon corps autant qu'avant. Je commence même à sentir le début d'un Burn-Out arriver...

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19.09.2023

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