Bonjour à tous,

Petit passage très rapide car j'ai un chapitre en stock et je retourne travailler…

A bientôt et bonne lecture !

Chapitre 6 : Dure la vie !

Harry ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Depuis quelques jours, il voyait des objets qui volaient, des choses qui se brisaient sans qu'on ne les touche. Il avait l'impression d'entendre des voix. Avec Thibault tout allait plutôt bien, le problème c'était avec les autres soignants. Eux ils étaient méchants et n'arrêtaient pas de traiter Harry de menteur ! même quand il faisait exprès, ils se trompaient !

-Thibault, comment on sait distinguer si quelqu'un ment de s'il ment pas ? demanda-t-il un jour après avoir injustement été puni.

-Si tu as une preuve du contraire, tu peux savoir qu'il ment, après si tu n'as pas de preuve, certains signes montrent que la personne ne dit pas toute la vérité.

-Mais vous apprenez ça à l'école des médecins, à savoir si les gens ils mentent ?

-Pourquoi cette question, Harry ?

-Erwan il a dit que je mens alors que j'ai pas menti ! Et quand je fais exprès de mentir, il dit pas que j'ai menti !

-Harry ? Je t'ai expliqué quoi sur faire exprès de mentir ?

-C'est pas bien ! Mais Erwan il sait pas dire si je mens ou pas ! A chaque fois il se trompe !

Comment faire comprendre au gamin ? Il voulait éviter le « les adultes aussi peuvent se tromper », l'enfant n'avait pas confiance en grand monde…

-Comment on sait si on est fou ? chuchota l'enfant.

Thibault avait bien remarqué le mal-être de Harry avec les équipes qui changeait tout le temps. Ils manquaient de personnel à l'hôpital alors quand quelqu'un était malade on faisait venir un intérimaire qui ne connaissait pas les patients, qui n'avait pas reçues de formations adaptées certes facultatives mais essentielles pour bien s'occuper des petits monstres du service.

-Tu n'es pas fou Harry.

-Comment tu sais ?

-Je le vois, je t'observe et je t'écoute. Et tu n'agis pas comme un fou, tu ne parles pas comme un fou.

-Pourtant j'entends des trucs bizarres. Et si j'étais fou ?

-Tu peux les décrire les trucs bizarres ?

-Oui, y en a un qui vient de passer, c'était comme une voix d'homme « il est où ce petit con ? ».

A ce moment-là la porte s'ouvrit et Erwan entra sans même s'inquiéter de déranger un entretien médical.

-Toi ! Dans le réfectoire ! Tout de suite ! J'ai d'autres choses à faire que de te chercher partout !

Thibault était surpris. Peut-être Harry avait-il reconnu le pas de l'homme dans le couloir ? Pourtant lui n'avait rien perçu, la salle était bien insonorisée. Il suivit de loin l'enfant et vit Erwan lui mettre une taloche sur la tête ! Non ! Cela n'était pas autorisé. Il prendrait l'aide-soignant à part pour lui rappeler quelques règles essentielles : on ne tape pas. Sinon, quel exemple cela donnerait-il aux enfants ? Pauvre gosse…

Harry allait fêter ses 7 ans. Jeanne espérait que sa tante montre un peu de sympathie pour son neveu, qu'elle demande une permission, qu'elle lui apporte un cadeau. Rien. Aucune nouvelle. Si bien qu'elle finit par prendre son téléphone. La femme était partie en vacances, car son précieux fils avait besoin de soutien, de la présence de ses parents…Et son neveu ? D'après elle il n'avait rien besoin de tout cela, il ne semblait vouloir l'attention que pour nuire à son cousin… Drôle de famille. Le service travaillait avec une association qui leur permettait de renouvelle leur jeux et de permettre de réparer les objets cassées par les crises des petits patients. A Noël, l'association faisait venir un père Noël et distribuait des cadeaux aux enfants seuls ou abandonnés. Elle leur demanda donc s'ils avaient pas un petit quelque chose pour un jeune garçon de 7 ans dont les parents ne pouvaient pas le visiter pour son anniversaire.

Elle commanda également un gâteau et des bougies aux cuisines. Cela aurait pu paraitre curieux à une personne extérieur au monde médicale mais les enfants avaient besoin de repères de continuité, de réassurance. Un cadre ferme avec des limites, des petits plaisirs, quelques rituels, des rythmes pour comprendre le temps qui passe. A sept ans, sauter un anniversaire, c'est rester bloquer à six ans, ne pas s'apercevoir qu'une année entière est passée. Habituellement, elle partait vers 18 heures, mais là, elle tenait à assister au diner des enfants.

Thibault apporta le gâteau au moment du dessert et le posa devant Harry qui le regarda hébéter, il ne semblait pas comprendre.

-C'est pour toi Harry ! Vas-y fait un vœu et souffle tes bougies !

L'infirmier eut juste le temps d'ouvrir les bras avant qu'Harry ne se jette sur lui en pleurant à chaudes larmes.

-Harry, que se passe-t-il ? Il est pas bien le gâteau ?

-Si c'est le plus beau sanglota l'enfant.

-Dis-moi pourquoi tu pleures gamin demanda-t-il d'une voix apaisante en jetant un regard interrogateur vers la pédopsy.

-C'est le premier gâteau pour Harry sanglotât l'enfant.

-Oh ! s'exclama-t-il surpris.

Il s'attendait à un « tata me manque », « je veux rentrer à la maison » … Mais pas à ça.

-Et bien ! souffle avant que les bougies ne disparaissent.

Harry prit une grande inspiration et éteignit les bougies d'un coup. Toute l'équipe applaudit.

-merci, merci, merci chuchota en boucle l'enfant.

Lorsque Thibault vit la tête de Harry face au cadeau, il murmura sur le ton de la confidence :

-C'est aussi ton premier cadeau ?

-Non, je crois que Papa et Maman ils m'en avaient offert un quand j'étais bébé avant de mourir dans l'accident de voiture. Mais tu le répètes pas hein ?

Etait-ce vrai ou un autre mensonge ? Il faudrait demander à sa tante. Et Thibault n'aimait vraiment pas cette femme. Il y avait quelque chose de pas net avec elle. Alors pour une fois, il décida de ne pas partir à la recherche de la vérité. Si Harry mentait, cela ne lui apporterait rien que des remontrances, si Harry ne mentait pas… Cela voulait-il dire qu'il était négligé à la maison ? Pour l'instant, il ne voulut que profiter de l'instant et du sourire du gamin. Les yeux de Harry pétillaient et l'enfant s'empressa de donner un bisous à tous les adultes pour les remercier. Même à Erwan qu'il ne supportait pas ! Ce gosse était d'une gentillesse sans fond.

Le lendemain matin, Harry devait prendre la douche quand les trucs bizarre refirent des siennes. Il avait envie du savon liquide celui dans l'emballage vert qui sentait bon. Mais il n'y en avait pas. Il y avait un petit bloc de savon qui faisait mal à la peau et qui sentait pas bon. L'incident arriva lorsque l'infirmier eut le dos tourné, pouf ! le savon avait disparu !

-Ah ! s'écria Harry surprit

-A la douche ! Qu'est-ce qu'il y a ? interrogea l'homme mécontent que l'enfant ne soit pas déjà sous l'eau.

-Le savon ! Il a disparu !

-Arrête de raconter des bêtises. Je viens de la poser sur…

L'homme se rendit compte qu'il n'y avait plus de savon.

-Qu'est-ce que tu en as fait ?

-Je sais pas ! Il a disparu !

-Maintenant ça suffit ! Tu arrêtes tes bêtises ! J'ai d'autres choses à faire que de passer des heures à surveiller ta douche ! s'écria l'auxiliaire de puériculture en colère.

Il eut beau crier, gronder, tempêter, le savon ne réapparut pas. Et Harry eut droit en punition à une douche glacée sans savon !

Le lendemain ce fut une autre « extravagance » qui eut lieu dans la cours de récréation. L'espace de jeu était cerclé d'une haute clôture visant à empêcher les enfants de fuguer. Alors qu'il jouait à la sauter de la balançoire, Harry se retrouva… du mauvais côté de la barrière de trois mètres de haut. A l'extérieur.

-Thibault ! s'écria-t-il choqué

Personne ne crût à son histoire. Thibault qui était venu le chercher n'avait pas compris. Pourquoi le gosse était-il sorti ? S'il voulait fuguer, il n'aurait pas appelé les adultes ? S'il voulait escalader, il suffisait de demander l'accès au gymnase qui comportait un petit mur d'escalade ? Et puis pourquoi raconter une histoire qui ne tenait pas la route ?

-Je suis très déçu Harry finit-il par dire à l'enfant.

Le petit semblait très triste à cette perspective. Il passa la fin de journée dans sa chambre, refusant d'aller jouer avec les autres, réclamant à grand cri de faire des corvées. L'enfant semblait tellement déçu de lui-même.

-Harry, je vois bien que tu es triste. Mais tu vois, tu m'as promis de pas dire de mensonge et aujourd'hui tu me racontes n'importe quoi !

-J'ai pas menti ! Je sais pas comment je suis sorti !

Et si l'enfant avait de véritables troubles mnésiques ? Ou un trouble de l'identité ? Genre un truc dissociatif ? Le physiologie ne collait pas. Ce genre de trouble n'apparaissaient pas si tôt dans l'enfance !

-Aller, viens me faire un câlin ! Et après tu vas jouer avec les autres, ça me fera plaisir !

C'était pire qu'une formule magique « tu me feras plaisir », « fais-le pour moi », à chaque fois l'enfant se pliait en quatre pour satisfaire l'adulte en face. Et si en plus il recevait un câlin ! Cet enfant était largement carencé en gestes affectifs conclut-il le soir même avec Jeanne.

La magie de Harry était en pleine maturation, éloigné des menaces de Vernon, elle se sentait plus libre et s'exprimait avec violence dans la moindre petite émotion du gamin. Le seul contrôle que l'enfant gardait encore était inconscient : les adultes ne devaient pas voir le bizarre sinon puni. Si bien que les accidents magiques se firent plus nombreux et que jamais le personnel ne voyait « l'impossible ».

Un jour où l'unité était en proie au chaos, Harry piqua une colère monstre qui fut amplifiée par sa magie. Thibault n'était pas là, Jeanne non plus. Et Harry avec ça perdait le peut d'adultes qui le rassurait qui l'aidait à se calmer. L'équipe dut faire venir du renfort pour gérer le petit. L'enfant refusa tous les traitements qu'on lui proposa, la chambre blanche ne l'aida pas à s'apaiser. Plusieurs fois dans la journée, il frappa le personnel qui n'était pas tendre avec lui. Il détruisit quatre chaises, deux tables, il retourna sa chambre, et quand il finit par se taper la tête contre le mur, ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase. Les infirmiers inexpérimentés lui plantèrent un sédatif surdosé dans les fesses avant de le sangler de façon inapproprié dans la planche d'apaisement le « papouze ». Il fut transféré dans la soirée à l'unité de Soins intensifs pédopsychiatriques. L'interne qui l'accueillit le força immédiatement à prendre une nouvelle dose d'un traitement inconnu. Par manque de personnel, Harry fut laissé seul dans le papouze, dans sa chambre à moitié comateux. Lorsqu'il se réveilla, il était seul et ne pouvait pas bouger. Sa main était coincée sous son corps et lui faisait mal. Il tenta d'appeler à l'aide. Les adultes entendirent-ils son appel ? L'ignorèrent-ils ? A bout de nerf, l'enfant sentit le truc bizarre. Puis d'un coup le papouze se déchira. Non ! pensa-t-il immédiatement. Les adultes allaient encore l'accuser de l'incident. Ce fut à se moment là qu'un homme inconnu très grand et au visage renfrogné se présenta. C'était un infirmier de la nouvelle unité, mais ça Harry ne le savait pas et immédiatement il prit peur.

-Thibault cria-t-il avant de tenter de s'enfuir en courant.

L'homme le ceintura et le lança à travers la chambre

-ça suffit tu te calmes ordonna-t-il d'une voix gutturale

-Thibault s'il te plait ! hurla-t-il à nouveau, promi je serai sage !

Il tenta de passer en force mais l'homme le maintint dans la pièce vide aux murs sales. Et là Harry fit la pire des erreurs, il se mit à frapper l'homme et à l'insulter. Ce qui lui valut une contention immédiate, un sédatif et plusieurs jours d'isolements qui associés aux traitements le laissèrent comateux. L'enfant ne vit pas les semaines passer, chaque réveil était plus difficile que le précédent et laissait Harry épuisé. Il finit par se laisser malmener, à bout de force. Tant et si bien qu'à force de ne plus rien faire, il fut autorisé à sortir de la petite pièce pour prendre un repas avec les autres patients de soins intensifs. La vue de la nourriture lui donna la nausée. Il n'avala rien mais fut contraint de prendre ses traitements.

Thibault souhaitait avoir des nouvelles de Harry. Il n'avait pas bien compris le départ précipité du petit garçon. A travers la vitre sans teint de la salle d'activité, il vit Harry, assis seul à sa table avec un surveillant juste derrière lui. L'enfant faisait un puzzle visiblement. Sauf que ses gestes étaient très lents. Son visage était figé et aucun sourire ne venaient l'illuminer, ses yeux semblaient se fermer tout seul alors que les enfants du services ne s'étaient levé qu'une heure plus tôt. Surtout, il ne portait pas ses lunettes. Comment pouvait-il voir avec une vue si atroce ?

-Tout va bien avec Harry ? demanda-t-il à un collègue inconnu

-Harry ?

-Le petit aux cheveux noirs.

-Ah, lui ! On l'a bien maté ! Un démon comme tous les autres.

-Pourquoi est-il dans cette unité ?

-Violence envers le personnel.

-C'est pas un motif de transfert.

-Vole et dégradation, je crois qu'il a aussi tenté de fuguer. De la mauvaise graine tout ça…

-Je peux le voir ?

-Allez-y mais vous n'obtiendrez rien de lui.

Harry ne perçut la présence de Thibault à ses côtés qu'après trois appels de l'infirmier. L'enfant ne semblait pas sûr de ce qu'il voyait. Pas étonant sans ses lunettes

-Thibault ? marmonnât-il d'une petite voix érayée

-Bonjour gamin répondit-il en posant une main sur le genou de l'enfant.

Harry se jeta immédiatement sur lui pour faire un câlin qui fut mal interprété par son surveillant.

-Lâche-le ! hurla immédiatement le surveillant et tirant Harry de toutes ses forces.

-Pars pas ! Pitié ! Je dirais plus de mensonges ! Promis promis promis ! hurla l'enfant

-stop réclama fermement Thibault.

-Harry tu t'assois et vous vous le lâchez ordonna-t-il

Harry s'apprêtait à s'assoir quand le surveillant le plaqua au sol et le ceintura. Thibault ne put rien faire et dû à son grand regret abandonner Harry aux mauvais traitements du personnel non qualifié.

L'infirmier s'empressa de rejoindre le bureau de Jeanne pour lui demander un rendez-vous urgent. Le jeune médecin fut horrifié du témoignage de Thibault. Après vérification des listes de personnels, Jeanne réunit le personnel permanent du service afin de leur soumettre son projet pour Harry. Avec leur accord, elle rapatria l'enfant « violent ». Elle s'impliqua personnellement dans son suivi allant jusqu'à le voir trois fois par jours !

Le projet de Jeanne devait être globale pour fonctionner. Elle avait obligé la famille à prendre Harry en permission ou en visite au moins une fois par semaine.

-ça fait partit du traitement déclara-t-elle à Pétunia

-Et que dois-je faire de Dudley ? Il est fragile et à besoin d'attention. Harry ne fait que le déstabiliser. Cet enfant est ingérable !

-Voulez vous que je vois Dudley ?

Etonnamment Pétunia refusa immédiatement, elle précisa bien que son Dudley n'était pas fou.

-Harry n'est pas fou mais il a besoin d'aide. Dudley aussi d'après ce que vous décrivez !

Elle se heurta à un refus qui la conforta, après quelques permissions, dans son choix : Harry devait s'éloigner de sa tante et sur le long terme. Le plus simple était de le placer dans un internat.

Quand elle évoqua se projet en entretien familial, elle fut surprise de la réponse de l'oncle.

-C'est une merveilleuse idée !

-Je suis ravie que ce projet vous plaise. Cela fera du bien à Harry et je pense que les week-ends seront plus calmes.

-Oh ! Mais l'école que j'ai trouvée propose de garder les enfants pendant toute l'année sauf à Noël et l'été.

-de quel établissement s'agit-il ?

-Saint Brutus ! Une merveilleuse institution qui saura recadrer le garçon !

-Harry n'a absolument pas le profil pour Saint Brutus. C'est un institut de redressement pour les enfants condamnés par la justice ! Harry n'est pas un délinquent monsieur Dursley. Il a un problème psychiatrique pas judiciaire.

-C'est la même chose, ils savent gérer ce genre de gamins.

-Je pense que Harry serait beaucoup mieux dans une école médicalisée. Sainte Elizabeth school serait plus adapté à ses difficultés.

-Et c'est pris en charge cette elizabeth school ?

-Non, il vous restera un petit coût à charge correspondant au prix de l'internat.

-Il est hors de question que nous payons quoique ce soit ! Nos finances ne nous permettent pas de mettre le garçon dans ce type d'école intervint immédiatement Vernon

-Je suis surprise, l'assistante sociale indiquait que vous aviez des moyens et que Dudley était inscrit dans de nombreux clubs privés ?

-Elle doit s'être trompée. Vous savez, ces gens-là font du travail souvent bâclé insinua Pétunia choquant par là même le médecin.

-Donc l'école de Harry doit être totalement gratuit, c'est bien cela ?

-Oui, cantine comprise cela va de soi. C'est un orphelin. C'est à l'état de le prendre en charge nous sommes déjà assez gentils pour le prendre sous notre toit ! se vanta Vernon.

Jeanne était maintenant convaincu : le problème de Harry s'était sa famille. Pas lui. Il était normal que l'enfant se défende face à un univers violent. Restait à trouver un autre plan, pas question d'envoyer l'enfant dans une prison comme St Brutus. Le climat de violence sur place risquait de faire plus de mal à Harry qu'autre chose.

Peut-être pouvait-elle obtenir un fond de financement pour un enfant orphelin ? La piste était à creuser.

Elle devrait également en discuter avec Harry. Son avis était important. Il faudrait aussi réévaluer les traitements de l'enfant. Arriverait-elle à les diminuer sans faire flamber les troubles du comportement de Harry ?

Elle avait remarqué que Harry tremblait souvent. Un effet secondaire de ses médicaments. Les lunettes de Harry avaient disparu depuis son séjour en soins intensifs. Le personnel ne s'était absolument pas inquiété de l'objet et Harry avait passé trop de temps abruti par les médicaments pour se souvenir de ses lunettes.

La discussion avec l'oncle et la tante lui laissait un mauvais gout dans la bouche. Il ne fallait pas compter sur eux pour fournir une autre paire de lunette au petit. Pourtant c'était essentiel : Harry devait apprendre à lire, à écrire !

Harry avait un nouveau soin au programme : psychomotricité. La dame lui faisait faire des exercices, de nombreux jeux et parcours. Elle était super gentille avec lui et même s'il n'arrivait pas à réussir les exercices, elle le félicitait et l'encourageait. Il avait l'impression d'être encore plus maladroit qu'avant. Ses mains tremblaient tellement qu'il n'arrivait même pas à saisir son stylo, la frustration le fit pleurer de rage ! Pourquoi n'y arrivait-il pas ?

Rosalie posa doucement sa main sur celle d'Harry avant de lui chuchoter

-Harry, respire. C'est normal que tu n'y arrives pas. Je t'en demande beaucoup mon grand. C'est bien, laisse couler tes larmes, il faut que ça sorte. Ça te fera du bien.

Elle accueillit avec douceur l'enfant qui se blottit contre elle.

-Tu aimes bien les câlins on dirait… murmura-t-elle tout en le berçant.

Elle fut interrompue par l'entrée bruyant de Erwan.

-J'viens chercher le gamin !

-Nous n'avons pas fini la séance

-Pas grave, viens là ! ordonna-t-il sans s'inquiéter de l'état de l'enfant qui reprenait tous juste une respiration apaisée.

Rosalie envoya une nouvelle note dans le service : dorénavant elle viendrait chercher et ramènerait elle-même ses patients. Elle ajoutait dans sa note que la durée de séance varierait selon les besoins de chaque enfant. Hors de question d'être dérangé par un infirmier incompétent. Elle voyait bien que Harry avait besoin de ses séances. L'enfant n'avait plus aucune confiance en lui et ses traitements, il fallait vraiment en rediscuter avec les médecins, était-ce à ce point nécessaires ? L'enfant tremblait et ne pourrait rien apprendre. Heureusement, Jeanne était parvenue à se procurer une paire de lunettes de rechange

-Elle sont trop bien ! c'était exclamé Harry avant d'ajouter à l'oreille de la pédopsychiatre : Tes lunettes elles voient mieux que celle de tante Pétunia !