Bonjour à tous,
Voici mon dernier délire (fantasme?).
Ça fait presque un an que je n'ai rien publié mais c'est lié au fait que j'ai plusieurs fics non terminées sur mon ordinateur et que je ne veux plus poster de fics non finies… et j'écris lentement… Mais j'écris toujours et je pense toujours à vous. C'est d'ailleurs parce que j'ai besoin de mon shoot de reviews pour continuer à être motivé que j'ai écrit ceci. On peut dire que ce sont des OS. L'idée m'est venue avec ce qui sera le chapitre 2 mais il était nécessaire de faire un premier chapitre avant… Et du coup le premier chapitre est deux fois plus long que le deuxième.
Pour l'instant, donc, j'ai écrit deux chapitres/OS. Je posterai le second dans une semaine ou un peu moins. Et peut être que ça s'arrêtera là ou peut être qu'une autre situation me viendra en tête et sera ajoutée par la suite… Aucune promesse, juste ce qui est déjà écrit.
Alors, les WARNING parce que c'est nécessaire pour cette fic… Il s'agit d'une relation homosexuelle (quelle surprise!) donc si c'est pas ce que vous cherchez… bah je suppose que vous n'avez rien à faire là. C'est EXPLICITE, on peut même dire que c'est du PWP, en fait… Et c'est du BDSM. Plutôt soft, sans douleur pour l'instant, mais du BDSM quand même. Nous avons donc un type attaché et un autre qui profite de son corps. Voilà, si c'est pas ce que vous êtes venus chercher, vous connaissez la sortie.
Si vous avez lu mon dernier OS, vous retrouvez le même pairing avec une dynamique similaire. C'est donc un Snarry avec Harry en Dom.
Oh, dernier détail, j'ai essayé de refaire un écrit à la troisième personne... chassez le naturel, il revient au galop, ce premier chapitre passe en POV Harry assez vite. Par contre, j'ai réussi à me tenir à la troisième personne pour le seconde chapitre (est-ce pour ça qu'il est plus court ?)
Bonne lecture.

CHAPITRE 1

Depuis la défaite du Lord Noir, quelques mois plus tôt, Harry avait découvert sa sexualité et l'avait explorée en profondeur. Il savait déjà que seuls les corps masculins l'attiraient mais il avait aussi réalisé qu'il avait besoin d'être celui en contrôle, en contrôle absolu. Il avait été formé à la domination sexuelle et depuis il officiait en temps que Dom dans un club très privé. Être en seconde septième année à Poudlard n'était pas un frein puisque, étant majeur, il avait l'autorisation de sortir tous les week-end, nuits comprises.

Ce samedi soir était spécial et Harry avait pris un soin particulier à son apparence. Tous les mois, le club présentait à certains Dom triés sur le volet, des jeunes soumis débutants. Voir sans expérience pour la plupart. L'idée était de les mettre en contact avec des Dom qui allaient les guider et leur apprendre ce qu'était la soumission mais sans serrer trop la vis dès le début, avec bienveillance. Depuis la fin de la guerre, la sexualité BDSM se développait. Quand la douleur et la peur étaient monnaie courante, le besoin de l'exprimer pour le loisir était inexistant. Mais maintenant, en temps de paix, certains se sentaient trop perdus et cherchaient dans ces relations inégales une manière de retrouver leur équilibre.

C'était le cas de Harry qui avaient grandi avec une pression énorme et un contrôle absolument inexistant sur son existence. Il devait tuer Voldemort, il devait se sacrifier, il ne pouvait être lui même ni exprimer ses désirs, il devait correspondre aux attentes… Être celui qui décide de tout lui faisait un bien fou, il arrivait à se retrouver, il arrivait à se reconstruire, à découvrir qui il était, qui il voulait être. Il n'était plus manipulé, dépossédé de son corps ou de sa personnalité. Il vivait enfin vraiment.

Mais quelle avait été sa surprise, ce soir là, en entrant dans la pièce où cinq hommes patientaient à genoux, de reconnaître Rogue, nu, attendant un Dom. L'homme portait un glamour sur le visage et ses cheveux étaient attachés. Il était totalement nu, offert, vulnérable. Harry devina un autre glamour sur son avant bras gauche. Précaution bien compréhensible, vu la situation.

Alors que les autres Dom tournaient autour des plus jeunes sub, les touchaient, discutaient entre eux de leur potentiel. Harry ne voyait que Rogue. L'homme, comme les autres, avait le regard au sol et ne l'avaient pas relevé. L'un des sub, avait glissé un œil pour voir les Dom, il s'était pris une claque sur les fesses. Mais Rogue était immobile, attendant.

Dans un premier temps, Harry ne comprit pas. L'homme avait passé sa vie à obéir à un maître cruel puis à un autre presque tout aussi insensible à son cas. Cette position de soumission et d'attente, il avait dû la prendre plus souvent qu'à son tour. Alors pourquoi, enfin libre, il en redemandait ? Puis soudain l'évidence : Rogue n'avait connu que ça, la soumission et l'obéissance. La liberté totale était peut être comme un saut dans le vide pour lui. Harry aurait pu tourner pareillement, être incapable de prendre sa vie en main tellement elle avait été dirigée à sa place. Mais il était un satané Gryffondor qui se rebelle contre son sort et il avait pris le contre pied pour devenir celui qui dirige. Mais Rogue, un Serpentard… Oh, bien sûr, Rogue était le Serpentard le plus courageux que Harry n'ait jamais croisé mais tout de même, un Serpentard. Il lui fallait quelque chose qu'il connaissait, un Maître, un guide absolu, au moins dans l'intimité pour pouvoir continuer à être le bâtard graisseux au quotidien. Vu sous cet angle, Harry comprenait mieux pourquoi Rogue était resté à Poudlard alors que la guerre était terminée. L'inconnu était trop vertigineux pour lui.

Un Dom était déjà sorti avec l'un des sub et un autre commençait à s'intéresser à Rogue. Harry fit brusquement un pas en avant, il n'était pas question qu'un autre touche à ce corps. Il posa une main possessive sur la tête du sub, l'appuyant un peu plus pour qu'il ne relève pas les yeux et fit un signe ferme à son collègue : ce soumis était pour lui. Harry lui-même portait un glamour ou plutôt un sortilège dérivé des sortilèges de confusion – une invention d'Hermione – qui rendait son visage flou aux yeux des autres, ils ne pouvaient pas s'arrêter sur ses traits, se souvenir de son apparence. Mais il pensait que si lui pouvait voir à travers les sortilèges de glamour de Rogue peut-être celui-ci était capable de deviner son identité à travers le sort d'Hermione. Alors que l'autre Dom s'éloignait, Harry ordonna d'une voix ferme à Rogue de venir avec lui.

- Suis-moi, sub.

Sans attendre, Harry avait tourné les talons et se dirigeait vers une porte, sa porte, celle qui était reliée à la chambre qu'il aimait utiliser. Il entendit Rogue se redresser et marcher derrière lui. D'un mouvement de baguette complexe il déverrouilla l'accès à son domaine et y précéda Rogue.

- Va m'attendre face au mur, devant les chaînes.

Il vit l'homme tressaillir mais, alors qu'il était en train de remettre en place les sécurités de la pièce, Rogue lui obéit. Toujours sans un mot, toujours sans hésiter. Il s'approcha ensuite de lui à pas feutrés tout en parlant.

POV HARRY

- Bienvenu chez moi, sub. C'est ici que je joue avec les soumis et que je vais te former quand nous serons au club. Tu as fait le choix d'explorer la soumission et je t'ai choisi pour t'y accompagner. Mais saches que la décision finale, sur ce point, t'appartient entièrement. Je vais t'expliquer certaines choses, je vais découvrir un peu les réactions de ton corps… et au final, c'est toi qui dira si tu veux continue avec moi. Par contre, une fois cet accord donné, il sera plus compliqué de revenir dessus. Tu ne peux pas changer de Dom comme de chemise parce qu'il te demande quelque chose d'un peu difficile. Tu comprends, sub ?
- Oui, M… heu…
- Oui, Monsieur, ira pour l'instant, sub.
- Oui, Monsieur.

M'approchant encore de lui, j'observe son corps entier se tendre. Cet homme a été un espion, il a combattu pendant des années, il a toujours été sur le qui-vive. C'est à dessein que je le mets dos à moi, que j'avance dans son angle mort. Mais je sens que je mets ses nerfs à rude épreuve, déjà. Je souris, s'il ne peut pas faire ça, il ne pourra pas être soumis.

- L'un des premiers principes de la relation entre un Dom et son soumis, le plus important, c'est la confiance. Tu dois me faire une confiance absolue sinon tu ne pourras jamais t'abandonner à mes ordres et tu ne seras qu'angoisse et stress. Tu ne prendras pas de plaisir et moi non plus. Mais je dois aussi te faire confiance, sub. Tu dois pouvoir me dire quand ça ne va pas, quand je vais trop loin. Il n'est pas envisageable que tu encaisses plus que tu ne le peux. Je vais te donner un mot, un mot qui ne devrait pas sortir par mégarde dans une conversation, un mot que tu pourras dire n'importe quand, un mot qui m'arrêtera quoi que je fasse. Ce mot, tu ne seras jamais puni de l'avoir dit, sub. Même si je t'ordonne le silence, tu as toujours le droit de dire ce mot, c'est ton ultime sécurité. Tu comprends ?

Il hoche la tête alors que je cherche dans tout le lexique des ingrédients de potion un truc sympa pour le mot-stop.

- Réponds moi, sub.
- Oui, Monsieur.
- Le mot sera Salamandre. Dis-le.
- Salamandre.
- Bien. Si jamais tu veux m'arrêter, à n'importe quel moment. Vraiment m'arrêter, j'entends, tu utilises ce mot. C'est compris, sub ?
- Oui, Monsieur.

Sa voix est plus rauque que tout à l'heure. Ça commence à devenir sérieux pour lui. Je le vois trembler devant moi, est-ce la peur ou l'excitation ?

- Pose tes mains sur le mur, sub. Bien. Tu te souviens quand j'ai parlé de confiance ? Tu dois me faire confiance, me laisser un accès total à ton corps. Es-tu d'accord avec ça, sub ?
- Oui, Monsieur.
- Bien.

Je pose alors ma main en haut de son dos, entre ses omoplates, dans un toucher aérien, et mes doigts glissent lentement le long de sa colonne vertébrale. Il frémit, ses muscles se tendent, il lutte, je le devine, contre un réflexe acquis pendant la guerre. Personne ne peut m'approcher par derrière comme je le fais avec lui et je devine qu'il fait réellement un effort conscient pour me laisser faire. Je m'approche un peu plus et mon autre main rejoint sa peau. Je commence alors, en silence, à le caresser doucement. J'explore son dos, musclé et couvert de cicatrices. Certaines semblent très vieilles et sont, sans aucun doute, des marques de torture ou de maltraitance. Mais je ne fais aucune remarque sur l'état de sa peau. S'offrir ainsi, nu, doit le mettre dans un état de faiblesse déjà assez difficile à gérer pour lui alors si j'en dis quoi que ce soit, même avec la meilleure intention du monde, ça le blessera et il n'en est pas question.

Mes mains glissent sur ses fesses et j'écarte un peu ses jambes pour atteindre l'intérieur de ses cuisses. Je vois ses muscles se contracter et se détendre au fur et à mesure de ma progression. Étrangement, sa peau est douce malgré les aspérités. J'apprécie largement le moment et le laisse s'étirer un peu. Puis je remonte vers ses épaules et avec des gestes lents je détache ses cheveux. Je ne doute pas un seul instant qu'il les a noué pour changer sa coiffure et se rendre moins reconnaissable mais… ça ne me convient pas.

- Je ne veux pas que tu attaches tes cheveux, sub. Je veux pouvoir les toucher, y mettre mes mains, tirer dessus si j'en ai envie.
- Oui, Monsieur.

Je me suis encore rapproché de lui, le tissus de mon vêtement frotte contre son dos, ma cuisse s'est glissée entre ses jambes. Il frissonne. Très lentement, je sors ma baguette.

- Je t'ai parlé de confiance, sub, et comme je te l'ai dit, c'est la base de notre relation. Je suis dans ton dos, tu ne me vois pas, et pourtant tu me laisses faire. Tu te comportes très bien et je suis très fier de toi, sub. Pour l'instant, ma voix t'indique où je suis et tu devines mes mouvements. Je te parle, je ne te laisse pas encore seul avec tes sensations. Mais ça arrivera. Parfois je te toucherai ou te manipulerai sans te prévenir. Parfois même, j'utiliserai la magie sans t'avertir. Là je vais t'expliquer ce que je vais faire. Mais tu dois me faire confiance, tu ne dois pas craindre la tromperie. Tu sais que le club ne t'a pas mis entre les mains de n'importe quel Dom, n'est-ce pas ?
- Oui, Monsieur.

Sa voix n'est qu'un souffle et je sens son appréhension. Je hoche doucement la tête et pose un léger baiser sur son épaule. Il sursaute mais ne réagit pas d'avantage. Je souris. Ma voix est un murmure, comme un secret, quand je reprends la parole.

- Très bien, sub. Je vais poser ma baguette sur ta tempe et te lancer un sortilège d'aveuglement. Je ne veux pas que tu me vois, pas tout de suite. Je ne veux pas que tu te raccroches à ton environnement. Je veux que tu t'abandonnes à moi, que tu me fasses confiance. Je vais te retourner dos au mur et attacher les chaînes à tes poignets. Je vais continuer à te parler et à te toucher, tu ne seras pas seul et je ne te ferai pas de mal. À aucun moment ce soir, je ne retirerai mes vêtements. Le centre de mes attentions, c'est ton corps, par le mien. Je ne te demanderai rien d'autre que me faire confiance et t'offrir totalement. Tu resteras attaché à ce mur jusqu'à la fin de la séance. Par de torture, pas de douleur, pas de pénétration. Juste mes mains sur ta peau et ma voix. Es-tu prêt à te soumettre à moi, sub ?
- … Oui, Monsieur.

Il a mis un peu de temps avant de répondre et sa voix, bien que parfaitement audible, est un peu faible. Je reste contre lui alors que la pointe de ma baguette presse sa tempe. Il se tend brusquement et je laisse mon autre main glisser vers son ventre dans une caresse sensuelle alors que je prononce distinctement le sort annoncé. Les informulés, ça sera pour plus tard. Une fois qu'il est aveuglé, je le retourne délicatement jusqu'à plaquer son dos au mur et je découvre une légère érection. Ça n'est pas encore ce que j'aimerai obtenir mais je peux voir que malgré l'inconfort et l'angoisse de la situation, il est un peu excité. C'est un très bon début. Je ne fais aucun commentaire et je positionne ses bras pour les entraver. Il se laisse faire sans résistance et un léger soupir passe ses lèvres quand j'en ai terminé. J'ai envie de me reculer pour l'admirer mais je lui ai promis du contact et des mots. Je pose donc un baiser sur sa clavicule et reprends mes caresses sur son corps. Son torse est, lui aussi, couvert de marques.

- C'est bien, sub, je suis fier de toi. Je sais que ce n'est pas facile de se laisser faire ainsi, tu ne me connais pas, tu ne sais pas ce que j'ai en tête et pourtant tu t'offres à moi. Je te remercie, sub.

Mes doigts passent sur son visage. Ses traits ne sont pas très nets à cause du glamour mais je ne m'y arrête pas et glisse mes doigts dans ses cheveux. Un souffle haletant passe ses lèvres et il les ferme brusquement, contractant ses mâchoires. Je ris doucement.

- Je veux que tu m'offres tout de toi, sub, même tes soupirs et tes gémissements. Je veux entendre l'effet que j'ai sur toi. Il n'est pas question que tu simules, bien sûr, mais si tu veux gémir, fais le. N'ai pas peur de ma réaction. Je ne me moquerai pas de toi, je ne te ferai pas de mal. Ce ne sont pas des marques de faiblesses, au contraire, c'est une manière de me montrer que tu apprécies ce que je fais. Et n'ai pas peur de m'exciter non plus, sub, je t'ai dis quelles seraient les limites ce soir et je m'y tiendrai.
- Je n'ai pas peur, Monsieur.

Je me redresse brusquement, rompant le contact. Première leçon de soumission. C'était bien parti pourtant, mais la fierté Serpentard n'a pas aimé l'allusion à une faiblesse.

- T'ai-je autorisé à parler, sub ?

Son souffle s'accélère d'un coup, je sens la peur le prendre alors que son corps se tend. Il se force pourtant à répondre, la tête résolument tournée vers le sol.

- Non Monsieur.

Je vois ses muscles se contracter, il attend le sortilège de douleur ou la punition quelle qu'elle soit. Je dois le rassurer tout de suite et faire tomber les masques rapidement. De toutes façons, c'est nécessaire avant de réellement commencer quoi que ce soit. Je pose ma main sur sa joue et la caresse doucement.

- Bien sub. Détends toi. Ce n'était qu'un rappel. Tu n'oublieras plus désormais. Je ne t'autorise pas à parler sauf si c'est pour répondre à une question directe.

Ma main glisse sur son cou puis sur son épaule avec de monter le long de son bras attaché. Je m'arrête juste au niveau du glamour.

- Je ne suis pas lui, sub. Je n'utiliserai pas la magie pour te punir. Jamais. Elle ne sert qu'à pimenter les jeux, jamais pour faire souffrir. Comprends-tu cela, sub ?
- Comment…
- Comprends tu ce que j'ai dis, sub ?
- Oui, Monsieur. Mais…
- Je vois que tu portes des glamours, sub. Et je vois à travers celui de ton visage. Je sais qui tu es, sub, et ce depuis le début.

Il se tend brusquement et j'ai l'impression qu'il cherche à se dégager des liens. J'aurai dû m'y attendre. Mes mouvements et ma voix ont beau être aussi doux que possible depuis le début, je viens de la durcir et ce que j'ai révélé est trop lourd de conséquences possibles pour qu'il reste détendu. Refermant ma main sur son avant bras, je me plaque contre lui, l'écrasant contre le mur de mon corps et mes lèvres sont presque au contact de son oreille. Ma voix est ferme est pleine d'assurance quand je reprends la parole.

- Je sais qui tu es et ça n'a aucune importance ! Je t'ai parlé de confiance et c'est pour que tu n'aies pas le sentiment que tu as été trompé que je te le dis dès maintenant. Écoute moi, sub, détends toi. Si je voulais te faire du mal, ça serait fait depuis longtemps, ça n'est pas mon intention. Je suis ton Dominant et tu es mon soumis, ça s'arrête là. Pas de rôle, pas de métier, par de nom. Peu importe qui tu es en dehors de cette pièce. Ici tu es mon soumis et c'est tout. Je ne serais pas plus dur avec toi parce que tu te fais passer pour un connard au quotidien. Ça n'a aucune importance, aucun impact. Je me fous de ton nom… non… soyons honnête, je t'ai choisi parce que je t'ai reconnu et que ça m'a méchamment excité de te voir là. Mais il n'y a aucune envie de vengeance en moi. J'ai envie de partager ça avec toi, j'ai envie d'être ton Dom. Non pas pour le plaisir de mettre la chauve-souris des cachots à genoux devant moi, non, j'ai envie d'être ton Dom parce que je veux te voir, te découvrir, savoir qui est l'homme qui se cache sous le cynisme. Tu me fascines.

Il est figé, tendu, mais il ne se débat plus. Je réalise que ma propre érection est pressé contre sa cuisse alors que la sienne s'est fanée. Ça n'a pas d'importance, je parle de confiance, il faut que je continue.

- Je suis un satané Gryffondor, alors quand je t'ai vu, quand j'ai senti que je te voulais, je ne me suis pas posé de question. Ne grogne pas comme ça. Oui, je suis un gryffondor et oui je suis encore élève à l'école. Vu que je suis là ce soir, ça laisse peu de possibilité. Mais regardons les choses en face, tu penses que je ne peux pas te dominer en faisant fi de qui tu es alors accepte que je pense que tu ne peux pas te soumettre à moi en oubliant qui je suis. Cela fait des années que tu vois un autre homme quand tu me regardes, sub… Es-tu capable de ne pas associer mon visage à un nom ?

Il ne répond pas. Son souffle est court, il ne dit rien pendant un long moment puis dans un souffle le mot sort de ses lèvres :

- Salamandre.

Je me recule légèrement sans rompre totalement le contact physique et ma baguette se pose contre sa tempe alors que je murmure le contre sort. Son regard rencontre aussitôt le mien et j'y vois qu'il me reconnaît avant que la colère brille puis, alors que je fais un pas en arrière, rompant tout contact avec lui, toujours sans prononcer un mot, il se calme d'un coup. J'agite doucement ma baguette face à mon visage et le sort de confusion s'estompe. Il est toujours nu et attaché mais je ne quitte pas mon rôle, je ne lâche pas son regard. Je ne suis pas vraiment Harry Potter ici, et je suis encore moins son élève. Au fond de moi, je sais que je ne veux pas que ça s'arrête.

- Tu es ici parce que tu veux savoir ce qu'est la soumission sexuelle. Et je sais comment les soumis débutants sont recrutés donc je peux affirmer que ça n'est pas une lubie qui va te passer, c'est un vrai désir, un besoin que tu as. Tu ne pourras jamais expérimenter la soumission si tu te caches derrière des glamours, si tu mens à ton Dom, si tu as peur qu'il te rejette en découvrant qui tu es, qui tu as été. Je te l'ai dit, la confiance est la base de cette relation. À aucun moment je ne te forcerai à quoi que ce soit. Alors réfléchis à la question, réfléchis y vraiment. Veux-tu continuer ou arrêter ? Tu m'as laissé t'aveugler et t'attacher et ça t'a plu. Je sais qui tu es et je ne souhaite en aucun cas te juger parce que je m'en moque. Je sais qui tu es mais ça n'influe pas sur la manière dont je te traite. Je te veux comme soumis. Tu sais qui je suis, et je te fais confiance, tu ne révéleras pas cette information, je suis même certain qu'elle ne passera jamais tes lèvres même lors d'une diatribe sarcastique. Je te fais confiance, tu m'as arrêté, tu ne m'as pas insulté, tu t'es calmé, tu t'es souvenu des règles, et tu as prononcé le mot. Je te l'ai dit, on ne change pas de Dom parce qu'il est un défi un peu difficile à relever. Si tu me refuses, tu pourras être présenté une autre fois, mais réfléchis bien. Est-ce que tu penses qu'un inconnu serait mieux que moi ? Est-ce que tu peux l'affirmer ? Prends le temps pour trouver ta réponse, je ne suis pas pressé, n'agis pas comme un Gryffondor ou comme un animal blessé, ça n'est pas ce que tu es, tu n'es pas en danger ici. Veux-tu que je te détache, sub ?

Je me tais mais ne lâche toujours pas son regard. Je me tiens droit devant lui, je suis un Dom et je ne flanche pas. C'est qui je suis réellement. Par l'étudiant immature, pas le héros souriant, pas la marionnette de Dumbledore. Tous ceux là ne sont pas moi. Ils sont ceux qu'on m'a obligé à être. Mais aujourd'hui, ici, je me montre à lui tel que je suis et mon regard ne vacille pas, mes mains ne tremblent pas. Il ferme les yeux un long moment, se libérant de la force de mon regard, mais quand il les ouvre de nouveau je suis toujours là et je n'ai pas bougé. Je vois qu'il est troublé, je vois qu'il est perdu. Alors je reste là, droit, fort, comme un phare auquel il peut se raccrocher. Je veux qu'il comprenne que j'ai la capacité de le porter, de le guider, de le soutenir. Il ferme encore les yeux mais je le vois se relâcher dans ses liens, son corps se détend alors que la détresse semble déformer ses traits.

- Non, murmure-t-il, non je ne veux pas.
- Regarde moi, sub. Regarde moi. Veux-tu que je continue ?

Il met un moment avant d'ouvrir les yeux et là encore il lui faut un certain temps pour réussir à les arrêter sur mon visage. Il semble tellement perdu, il a besoin d'un Dom, il a besoin de quelqu'un pour le prendre en main. Il est incroyablement vulnérable face à moi. Pourtant il arrive à avoir une voix claire quand il répond enfin.

- Oui, Monsieur, s'il vous plaît.
- Je vais ôter tes glamours, sub, es-tu d'accord avec ça ?
- Oui, Monsieur.
- Bien. Je suis fier de toi, sub. C'était une décision difficile, maintenant tu n'as plus à t'inquiéter, c'est moi qui m'occupe de toi.

Je sors ma baguette et je retire les sors qui le couvrent. Son visage semble encore plus perdu une fois plus net mais je vois aussi son soulagement à mes paroles. Je m'approche alors de lui et d'un geste ferme j'empoigne ses cheveux et je plaque mes lèvres sur les siennes. Il semble surpris et me laisse le contrôle du baiser. Quand sa langue s'aventure dans ma bouche, je la mords et il s'abandonne totalement. Ma main libre explore son corps, glisse sur ses flancs, effleure ses fesses. Je le tire contre moi et je sens qu'il commence à réagir. Je me presse plus fort contre lui, frottant sa verge avec ma hanche, je sais que c'est presque douloureux mais il gémit entre mes lèvres. Quand finalement je m'écarte, il a le regard flou. Je pose un autre baiser, très doux, sur ses lèvres et relâche ses cheveux où mes doigts s'étaient crispés. Ma main remonte le long de son bras et je masse légèrement le muscle tendu.

- As-tu mal ?
- Non… c'est bien… ça me rassure.

Je hoche la tête. En plus de la soumission intellectuelle, il a besoin d'un contrôle sur son corps. Ça me convient très bien. Mon regard passe sur la marque de son avant-bras. C'est la première fois que j'en vois une depuis la fin de la guerre et je comprends pourquoi je n'ai pas réussi à voir à travers le glamour, ça ne ressemble pas du tout à ce que je m'attendais à voir. La marque n'est plus là, il reste juste une longue cicatrice sur la peau. La cicatrice a exactement la forme du serpent dont était composée la marque, mais elle n'y ressemble pas.

Mes mains, toujours en mouvement, effleurent ses flancs, son torse, un téton, ses fesses… Il gémit, me ramenant à ce que je fais et mon regard revient vers son visage. Il a fermé les yeux, abandonné. Il est magnifique. J'en ai le souffle coupé, je n'aurai jamais imaginé voir ça un jour. Cet homme au visage d'habitude si dur et fermé, quand il relâche tout, il est superbe. Je m'empare de nouveau de sa bouche alors qu'une de mes mains s'aventure entre ses jambes, effleure ses cuisses. Ma langue profondément enfoncé dans sa bouche, je caresse ses bourses et remonte mes doigts le long de sa verge désormais dressée. Il se cambre en gémissant. Quand je relâche ses lèvres sans cesser mes mouvements, il halète et gémit encore.

- Sub, je ne t'autorise pas à jouir. Je vais explorer ton corps et jouer avec, j'aime entendre tes gémissement mais je ne veux pas que tu jouisses. Si tu sens que ça devient trop fort, dis le moi, tout simplement. Je veux que tu me regardes, sub, que tu vois comment je prends soin de ton corps. Tu m'appartiens, sub.

Sur ces mots, je mords doucement le creux de son cou et il grogne de plaisir. Quand enfin il ouvre les yeux, ils sont voilés mais il les fixe sur moi. Lentement, je m'agenouille devant lui et mon souffle rencontre son gland déjà humide. Il gémit encore et, d'un mouvement de bassin, se tend vers moi. Un sourire aux lèvres, j'évite le contact alors que ma main relâche son sexe pour presser sa hanche en arrière.

- Tout doux, c'est moi qui décide. Ne bouge pas.

Un son me répond mais je doute qu'il ne l'ai totalement commandé. Sa bouche est entre-ouverte et son souffle court. Ses yeux brillent comme jamais et ses joues sont rouges. Je pose un baiser sur sa cuisse, mon visage passant très très près de son érection et, encore une fois, un gémissement presque douloureux répond à mon geste. Mes doigts jouent avec ses testicules un moment alors que je continue à embrasse et lécher la peau sensible de ses cuisses. Il semble à l'agonie mais ne m'arrête pas.

- Ton corps m'appartient, sub, c'est mon jouet et j'en profite comme je l'entends. Tu es à moi, tu es mon soumis. Dis-le, sub.
- Je suis à vous, je… je vous appartiens…

Je souris, le nez dans son aine. Je lèche la peau à la base de son sexe et alors qu'il cri de surprise et de plaisir mes doigts se faufilent entre ses fesses jusqu'à son anus. Il se tend brusquement, sa respiration se coupe, ses mouvements se figent. Je lève les yeux et croise un regard plein de peur. Ses yeux m'implorent mais il ne dit rien. J'en suis estomaqué. Les doigts toujours sur la peau fripée du muscle circulaire, je continue très doucement à le caresser en lisant son expression. Le plaisir et la peur se coutoient.

- Tu es vierge, sub ?

Il hoche la tête, incapable de répondre avec des mots, semble-t-il. Je décide de ne pas l'y forcer. Je n'en reviens pas. Il n'a jamais été touché ici et il s'offre comme soumis. Je sais que la première séance n'est pas censée contenir de sexe mais nombreux Dom font en sorte qu'il y en ait quand même. Je continue de le caresser là et embrasse le haut de sa cuisse. Puis je lui souris alors que je plonge dans ses yeux un regard mortellement sérieux.

- Je n'irai pas plus loin que ça, sub. Ton corps est mien et cette partie là aussi mais il n'est pas envisageable une seule seconde que je te force. Tu le comprends, sub ?
- Oui. Oui, Monsieur.
- Bien. Alors je vais continuer à te toucher, car j'en ai le droit. Mais je ne ferai pas plus. Je te laisserai le temps, sub, je ne te forcerai pas, jamais. J'attendrai que tu me supplies… et même à ce moment là, il n'est pas certain que j'accède à ta demande.

Mon regard se fait moqueur et mon sourire carnassier. Il frémit et je le sens se détendre contre moi. Je presse doucement son anus, le caresse encore, tourne autour, glisse dessus. Son souffle s'accélère de nouveau et je le prends brusquement dans ma bouche. Il se cambre brutalement, mon autre main le maintient au mur. Il hurle, ses yeux sont exorbités, perdus dans le vague. Je le relâche et ordonne :

- Regarde moi, sub. Regarde comment ton Dom prends soin de toi, comment ton Dom joue de ton corps, de ce qui est sien. Ne bouge pas tes hanches, laisse moi faire, c'est moi qui décide, c'est moi qui dirige. Tu n'es pas celui qui a le contrôle de ce corps, il est à moi, tu es mien.

Ses yeux croisent les miens et j'avale de nouveau son sexe. Il cri encore mais son regard ne me lâche pas. Je sens qu'il résiste à l'envie de bouger et je recommence à jouer avec son anus tout en caressant ses bourses de mon autre main. Il tremble, ses mains sont crispées sur les chaînes qui tiennent ses poignets, il cri, il gémit et il supplie dans une litanie incessante de « s'il vous plaît ». Puis soudain il se tend.

- Monsieur !

Je le relâche, cessant les mouvements de mes mains toujours sur son corps. J'ai senti ses bourses se contracter fortement avant qu'il ne m'appelle et elles le font encore. Ses yeux, presque aveugles de plaisir, me regardent encore. Alors lentement je ramène à moi la main qui était sur ses fesses et lèche mes doigts sans le quitter des yeux avant de les reposer sur son anus et de presser un peu dessus, l'humidifiant largement. Il gémit mais il semble reprendre sa respiration. Alors, voyant qu'il m'a prévenu à temps, que malgré les contractions de ses bourses, il a prévenu l'orgasme, je m'empare de sa verge.

- Jouis pour moi, sub.

Et je me mets à le branler avec force tout en continuant à titiller son anus. Il n'en faut pas beaucoup pour qu'il se cambre et éjacule à grands jets dans mon poings et sur son ventre. Je me relève lentement et l'embrasse tendrement. Il ouvre les yeux qu'il avait fermés et je lui souris. Son corps tremble mais je n'en ai pas totalement terminé. Je pose contre ses lèvres mes doigts couverts de son sperme et ordonne :

- Nettoie-moi, sub. Nettoie ton Dom de ta semence.

Alors il s'exécute. Je sens sa crainte, c'est la première fois qu'il fait quelque chose comme ça, mais il obéit. Il a un énorme potentiel. Il sait se taire, il sait obéir. Je l'ai su à la seconde où je l'ai vu dans la salle de présentation mais j'en suis encore plus sûr maintenant : je le veux ! Ça fait plusieurs mois que j'évolue dans ce milieu et je n'ai jamais eu le désir d'un soumis régulier jusqu'à maintenant. Là, j'ai envie de plus que le former, le veux le garder. Quand il relâche mes doigts, ils sont totalement propres et recouverts de sa salive. Je souris, provocateur.

- Sais-tu où je pourrais enfoncer des doigts aussi bien humidifiés, sub ?

Il rougit aussitôt et je décide de ne pas résister à mon envie, je glisse ma main dans sa nuque et l'embrasse violemment. C'est possessif et nettement moins doux que les fois précédentes. Je le revendique, je le veux. Je résiste pourtant à me coller à lui pour m'y frotter comme une chienne en chaleur, je suis le Dom, tout de même, je dois me contenir.

Quand je le relâche il est essoufflé et il pend plus lourdement sur ses chaînes. Alors d'un geste de baguette je le libère et le réceptionne dans mes bras. Il est dans les vapes quand je le dépose sur le lit pour le nettoyer. J'applique aussi un baume cicatrisant sur ses poignets qui ont été légèrement blessés. Quand il ouvre les yeux je le regarde avec tendresse, je suis dans le second rôle du Dom, celui qu'il n'a certainement jamais connu : je prends soin de lui. Ma voix est toujours très assurée mais nettement plus veloutée quand je lui demande :

- Pourquoi ne m'as-tu pas dit que ça te blessait.
- Ça n'avait pas d'importance.
- Si ça en a, sub. C'est moi qui décide quand tu as mal tout comme je décide quand tu prends du plaisir. La confiance, encore un fois, se situe aussi là. Tu dois me prévenir si les liens te blessent.

Son regard se fait fuyant et je fronce les sourcils. Il a fait exprès et ça n'est pas acceptable. Je durcis mon ton et ses yeux reviennent vers moi.

- C'est moi qui décide, sub. Ton corps m'appartient, tu n'as pas le droit de le blesser pour ton plaisir. Ce que tu as fait n'est pas acceptable, sub. La prochaine dois que tu feras ça, tu seras puni et je peux t'assurer que ça ne sera pas agréable. Est-ce clair, sub ?
- Je… oui, mais…
- Non ! Pas de discutions, sub. Je parle et tu obéis. Tu as très bien fait ça tout du long. Est-ce l'orgasme qui te rends insolent ? Faut-il que je t'en prive sur le long terme ? Ne comprends tu pas ? C'était notre première rencontre, il fallait mettre en place une forme de confiance entre nous, ne te souviens-tu pas ta réaction quand je t'ai dit que je t'avais reconnu ? Comment est-ce que ça aurait été si je t'avais fait mal avant ça ? Non, pour une première rencontre, on fait les choses doucement, sub. De l'inconfort, des situations gênantes, oui, mille fois oui, mais pas de douleur et certainement pas de blessure ! Mais ne me prends pas pour un Dominant faible sub. Si c'est ce à quoi tu aspires, je peux être dur, je peux te faire mal, très mal. Mais toujours en contrôle, toujours sous ma responsabilité. Je ne veux pas te blesser. Peux-tu comprendre la différence, sub ?
- Oui, Monsieur. Je vous demande pardon, Monsieur.
- Tu es pardonné, sub, mais je t'assure que ça ne se passera pas si tu recommences.

Je pose un baiser sur ses lèvres et ses bras m'entourent. Il glisse sa tête contre mon torse. Encore une fois, il me montre sa vulnérabilité. Il murmure :

- Merci. Merci beaucoup. Je… je voudrais… j'aimerais… si… si vous le voulez bien… qu'on puisse… recommencer… continuer…
- Tu me veux comme Dom au-delà de cet séance ?
- Oui, Monsieur.

Sa voix est un souffle, son corps tremble. Je reste prés de lui dans le lit, je tire le plaid sur son corps et je le serre contre moi. Il m'accepte comme Dominant. Je dois contrôler mon plaisir mais, Merlin, je suis impatient de la prochaine fois. Je dois aussi mettre des limites. Nous nous côtoyons au quotidien et il faut faire en sorte que notre relation reste saine. Je murmure son prénom et il se tend légèrement.

- Séverus… Je te remercie de ta confiance, vraiment. Et je veux poursuivre avec toi. Tu dois réussir à trouver un milieu entre celui que tu es dehors et celui que tu es entre mes mains. Séverus, nous devons parler entre deux adultes égaux, sans le biais de la soumission et sans le biais de notre relation à l'extérieur. Juste Harry et Séverus. Est-ce que tu veux bien t'asseoir ? Est-ce que tu veux que j'aille te chercher un vêtement ?
- Oui… s'il vous plaît.

Alors qu'il se détache de moi, je me lèvre pour rejoindre la salle de bain attenante et attrape un peignoir qu'il enfile dès que je lui tends. Nous nous retrouvons tous les deux assis sur le lit en silence. Il s'est redressé et son visage est un peu plus neutre sans être totalement fermé. Je soupire.

- Veux-tu que je te vouvoie ?
- Non. Non… pas ici.
- Bien. Je préfère, pour ma part que tu continues à me vouvoyer.
- Oui, bien sûr.

Je souris. Le malaise est palpable, c'était plus facile quand les rôles étaient clairs. C'est à moi de mettre le cadre alors j'attaque.

- Bien. Nous devons mettre en place un certain nombre de limites, de règles. Nous pouvons décider de ne nous retrouver qu'ici ou de considérer que Poudlard peut aussi être une aire de jeu, dans certaines conditions, bien sûr. Je suis celui qui est garant de ta sécurité dans ces moments là, je serai donc celui qui sécurisera les lieux et m'assurera que personne ne nous dérange ni ne se doute de rien.
- Vous… préférez qu'on… aussi à Poudlard ?
- L'idée m'excite énormément, oui. Mais pas au dépend de ton bien être, Séverus. Il faut aussi que tu sois bien avec cette possibilité.
- Je… j'ai envie de laisser ça entre vos mains, entièrement, complètement… Je ne veux pas… décider.

Je hoche la tête. C'est bien ce que j'avais compris.

- Alors n'importe quel endroit que je décide pourra être un lieu de jeu pour nous. Un lieu de soumission et d'abandon total. Je ferai en sorte que tu ne confondes pas les situations. Il y a un autre point un peu sensible qu'il faut absolument régler, Séverus.
- Je vous écoute.
- Il n'est pas envisageable que tu continues à me manquer de respect et à m'insulter en public comme tu le fais jusqu'à présent.

Il se redresse d'un coup et s'apprête à répondre. Son regard brille d'indignation et je pose rapidement mes doigts sur sa bouche.

- Écoute moi jusqu'au bout, s'il te plaît. Je ne dis pas qu'il faut que nous devenions les meilleurs amis du monde du jour au lendemain. Notre relation se doit de rester secrète et très discrète mais il n'est pas envisageable pour autant de continuer en public nos échanges comme c'est le cas aujourd'hui. Je te propose que nous évoluions vers une froide distance. Que nous cessions de nous parler, de nous agresser mutuellement. Si tu as quelque chose à me dire sur mes cours, tu restes mon enseignant et tu peux bien sûr me reprendre. Un peu de ta condescendance naturelle peut être encore tolérable au début mais plus d'insultes, Séverus. Est-ce que ça te semble possible ?
- Oui, je pense.
- Je te laisse une semaine pour modifier ton comportement à mon égard en public. Il n'est pas nécessaire que ça soit du jour au lendemain. Je peux accepter encore un peu d'agressivité dans les jours à venir mais ça doit se tarir très vite. De mon côté, je vais cesser totalement de répondre à tes provocations mais tu ne me verras jamais baiser le regard face à toi. Ça n'est pas de l'insolence, c'est mon rôle.
- Je comprends.
- Bien, je vais te donner une liste de pratiques, je veux que tu me la renvoies annotées de ce que tu as envie de faire, ce que tu veux bien essayer, ce que tu refuses de faire. Et aussi, ce que tu as déjà fait ou non. Par exemple, tu n'as jamais expérimenté la pénétration anale, est-ce que tu en as envie, est-ce que tu veux bien si j'y tiens ou est-ce que tu refuses ? Non, ne réponds pas maintenant, sur le parchemin. Il est ensorcelé, tu verras, seuls nous pouvons le lire.
- D'accord.
- Derniers petits détails. Est-ce que tu penses pouvoir, à un moment, me nommer Maître dans le cadre des jeux ou ce mot est trop connoté pour toi ?
- Je… j'ai failli le faire plusieurs fois.
- Alors sens-toi libre de le faire, mais si tu commences, tu ne peux plus revenir en arrière.
- Ça me va.
- Et moi ? Je n'aime pas trop sub, c'est impersonnel. Veux-tu que je te trouve un petit nom ou préfères tu que j'utilise ton prénom ?
- Comme vous voulez.
- Non, je te demande ton avis. Ça ne veut pas dire que je vais le suivre, mais je te le demande tout de même.
- Je pense que je préfère mon prénom à un surnom quel qu'il soit bien que la manière dont vous m'avez appelé ce soir me convient aussi.
- Alors ça sera Séverus. Ou Sev quand je serai trop essoufflé pour le dire en entier.

Il pâlit légèrement devant mon sourire plein de promesses mais ça ne l'empêche pas de hocher la tête.