Bonjour à toustes !
Me revoilà avec un court OS écrit il y a déjà plusieurs mois, puisque je l'ai offert à Tartine_writes à l'occasion du Secret Santa organisé sur notre serveur discord. Il a déjà été publié sur AO3 et certain·es d'entre vous l'ont donc peut-être déjà lu.
Pour les autres, je vous souhaite une bonne lecture !
ATTENTION :
Il s'agit d'un OS purement PWP avec une relation BDSM totalement consentie et discutée entre les personnages.
Voici les tags que j'ai utilisé sur AO3 : Dom!Harry ; sub!Drago ; Light Praise Kink ; Light Bondage ; Impact Play ; Draco Malfoy is a Brat ; Plot What Plot/Porn Without Plot ; SmutExplicit Sexual Content ; Gifle.
Si vous n'aimez pas ce genre de lecture, ne lisez pas, merci.
Je remercie Kat et Vince pour leur relecture et leurs corrections.
Oui, my Lord
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Habillé d'une robe de sorcier plutôt classique, je termine de me préparer en nattant mes cheveux que j'attache d'un ruban noir. J'observe mon visage un peu fatigué, il est temps que les vacances arrivent. Au moins, c'est la fin de la semaine ce soir, je vais pouvoir me reposer demain. Je passe une crème sur ma peau pour l'hydrater et un peu de lotion dans ma courte barbe. Il est important de paraître bien au travail, même si cela m'épuise.
Je rejoins la cuisine d'où s'élèvent de délicieuses odeurs, Harry a fait des pancakes ce matin. Je m'attable devant ma tasse de thé fumante et je le regarde terminer de préparer son habituel café atrocement sucré. Je ne sais pas comment il arrive à boire cette horreur.
Nous prenons notre petit-déjeuner en silence, comme tous les matins. Je ne suis pas bavard avant d'aller au travail et nous savons tous les deux pourquoi. Je n'y suis pas heureux, mais je ne peux pas faire autrement. Juste avant mon départ, le hibou de la Gazette dépose le journal que Harry s'empresse de feuilleter. Je ne comprends pas pourquoi il persiste à lire ce torchon qu'il exècre.
— À ce soir, mon amour.
— À ce soir, Drago. Bon courage pour ta réunion, me répond Harry en m'embrassant.
Ce petit rituel du matin est ce qui me donne la force de continuer à me rendre tous les jours dans cette infâme entreprise qui produit des potions et pour laquelle je ne suis qu'un énième pion. Ils n'ont besoin que de mes compétences, pas de mon avis sur quoi que ce soit et je n'ai pas vraiment d'autre endroit où gagner ma vie.
La journée commence par la préparation du laboratoire dont je suis responsable. Je dirige une équipe, mais je n'ai le choix ni de mes collègues, ni de mes horaires, ni de ce que je fabrique. Comme tous les matins, la liste des potions à faire dans la journée est affichée au tableau. Je vérifie les ingrédients et leur étiquetage, les numéros de lots et les dates de péremption, je dépose ce qu'il faut sur chaque paillasse d'un coup de baguette et j'accueille les sorciers et sorcières qui arrivent progressivement pour les confectionner. Une fois que tout est en ordre, je m'enferme une petite heure dans mon bureau pour préparer la réunion de quatorze heures.
Quand approche enfin l'heure de cette réunion, j'y retrouve les neuf autres responsables d'équipe ainsi que nos supérieur·es hiérarchiques respectif·ves et celleux encore au-dessus. Ma chef est une femme acariâtre que je déteste et qui me le rend bien, les autres c'est à peine si j'ai fait l'effort d'apprendre leurs noms, iels ne connaissent de toute façon le mien que parce que je m'appelle Malefoy. Nous nous installons dans une pièce qui ressemble à une salle de classe aux sièges molletonnés. Iels nous traitent comme des gosses, c'est humiliant.
Je fais ma présentation sur la petite scène et je regagne ma place après avoir répondu aux questionnements. Iels tentent parfois de repérer des failles, mais il n'y a jamais rien que l'on puisse me reprocher dans le cadre du travail. Et je sais que cela leur déplaît, j'ai trouvé ce travail grâce au dernier piston dont je pouvais encore user et tout le monde me voudrait ailleurs.
Assis dans le fond de mon fauteuil, je me désintéresse de ce qui se déroule devant, je suis bloqué ici pour encore deux heures, mais cela ne me regarde pas. Ces réunions mensuelles sont une perte de temps astronomique et personne n'ose le dire de peur de se faire virer, moi le premier. Je sors mon téléphone de la poche de ma robe et je constate que j'ai des messages non lus. Tant mieux, cela m'occupera.
Il y a quelques messages dans la conversation de groupe des anciens Serpentard. Qu'est-ce qui se passe encore ?
(Serpentards en force - Théo, Blaise, Pansy)
Théodore : On se voit toujours dimanche ?
Blaise : On pourra pas venir, la petite est malade, on suspecte une dragoncelle…
Théodore : J'espère que c'est pas ça… Drago ?
Je soupire, j'avais oublié ce repas dimanche… Je veux juste me reposer et sortir du quotidien, du travail, ne rien faire pendant deux jours, avec Harry. Or même si j'adore Théo, il va me bassiner avec des tas de recommandations pour trouver autre chose, ça part d'une bonne intention, mais là je n'ai pas envie. Je vais répondre que je ne peux pas non plus, tant pis.
J'ouvre le deuxième message, il vient d'Edora :
Edora Lupin : Salut Drago, j'ai repensé à ce que tu m'as dit l'autre fois… Je crois que je vais le dire à Meda… J'ai trop la trouille, tu voudras bien venir avec moi ?
Mon cœur se serre de peine pour ma petite-cousine. Elle vit des moments compliqués depuis quelques mois et elle n'a trouvé personne d'autre que moi pour parler de sa transition – en dehors de Harry. Moi, le cousin qu'elle connaissait à peine, mais qui a été rejeté par ses parents parce qu'il est pédé jusqu'au trognon et qu'il est en couple avec Harry Potter. Mais ça nous a beaucoup rapprochés et j'en suis assez content finalement. Jusqu'à l'année dernière, j'étais juste le compagnon de son parrain, maintenant je suis aussi son ami. En tout cas, ni Harry ni moi ne la laisserons tomber, on aime trop cette gosse pour ça.
Drago : Pas de souci, les coming-outs j'ai l'habitude maintenant. Ne t'inquiète pas, Andromeda t'aime sans condition, elle comprendra. Sinon tu sais qu'on a une chambre pour toi à l'appart'. Courage ma belle.
Edora Lupin : Merci, tu es le meilleur. Embrasse Harry pour moi. 3
Je relève un instant la tête de mon téléphone en entendant les élucubrations des responsables installé·es dans la première rangée de sièges :
— Il faut prendre des risques ! Comme disent les moldus, on fait pas de tarte sans casser des œufs.
— Omelette, Jackson. Ils disent « on fait pas d'omelette sans casser des œufs ». Et je ne suis pas d'accord, c'est un risque trop important.
Aucun intérêt, je reprends mon téléphone, j'ouvre le message de Harry et je lui réponds.
Harry : J'espère que ta journée se passe bien. Bon courage, ce soir c'est le week-end. Je t'aime !
Drago : On est en réunion, à deux doigts de lancer un sort d'insonorisation tellement iels sont pénibles. C'est interminable.
Harry : Besoin d'oublier ces idiots ? Je connais de bons moyens pour ça… ^^
Drago : Je suis épuisé par ce travail et ces gens. Je pense que ça me ferait du bien en effet.
Harry : Compte sur moi, mon cœur. Ce soir, tu oublieras tout ce qui n'est pas moi et ma queue. Je vais te faire jouir jusqu'à oublier ton propre nom… Tu n'as qu'un mot à dire pour ça.
Mon cœur accélère nettement, mes paumes deviennent moites et mon sexe tressaute d'impatience. Quand Harry m'envoie ce genre de sexto, je sais ce qu'il prépare et rien que l'idée de pouvoir m'abandonner à lui après cette journée de merde me rend fébrile. Je tape un dernier message et je referme mon téléphone, je ne peux pas me permettre de perdre mes moyens avant de rentrer, mais je me mets déjà en condition pour mon retour à la maison.
Drago : Oui, my Lord.
… …
La journée a été horrible, mais pas pire que d'habitude. Je suis fourbu lorsque j'arrive devant la porte de l'appartement, mais toute fatigue disparaît quand j'imagine une fois de plus ce qui m'attend. J'ai été obligé de me forcer à me focaliser uniquement sur le travail après la réunion parce que penser à Harry m'aurait fait bander en quelques instants. Pas vraiment le genre de choses que je peux me permettre au labo.
Je fais une pause dans le couloir qui dessert les trois appartements du palier, devant la porte grise de notre chez-nous. Je réfléchis pour être certain que je suis capable de recevoir ce qui va se passer. Il ne me faut qu'une seconde pour décider de dénouer ma tresse et mes cheveux longs retombent libres sur mes épaules.
J'ouvre la porte, la lumière est tamisée dans le salon et la pièce est silencieuse. Je sens des odeurs de cuisine et je devine que le dîner est prêt. Je ne sais pas si j'aurai faim tout à l'heure, mais je sais que Harry a fait à manger exprès pour moi. Pour après. Il est assis dans le canapé non loin, je distingue son profil à la lueur des guirlandes lumineuses qui décorent l'appartement pour les fêtes.
J'ôte ma cape pleine de neige, il fait un temps épouvantable dehors, et je l'accroche à la patère. Je pose ma baguette sur le meuble de l'entrée, bien en évidence. Je sais que Harry m'observe et qu'il repère tous les signes, même s'il demandera confirmation de vive voix ce qu'il aura déjà deviné. Je m'approche de lui et je lui tends le ruban noir qui nouait ma tresse depuis ce matin, c'est ma façon de lui montrer ce que je veux. C'est l'une des règles, jamais de cheveux attachés pour une scène parce que c'est ainsi qu'il me préfère.
Je constate qu'il s'est changé depuis le petit-déjeuner et qu'il porte maintenant un pantalon noir cintré, une chemise noire et blanc à motifs dont le col est déboutonné et un veston crème qui souligne sa taille. Je sais qu'il l'a fait pour moi, parce que ce genre de fringues m'excitent. Et c'est réussi, il est beau à tomber par terre et je bande déjà.
Il se lève, fait glisser le ruban entre ses doigts alors que je le tiens encore. J'ouvre la main et le ruban chute dans sa paume. Mon regard est ancré dans le sien et j'y vois tout son amour.
— Tu es prêt, mon cœur ?
— Oui, my Lord, je réponds sans hésitation.
Son regard se fait aussitôt plus assuré, transpirant d'autorité, mais dans lequel je vois toujours son affection.
— Tu as dix minutes pour prendre une douche et je te veux nu et à genoux dans la chambre. Mains dans le dos et tête baissée. Code tricolore pour ce soir. Tu es d'accord avec ça ?
— Oui, my Lord.
— Couleur ?
— Vert.
Je ne traîne pas pour me laver et retourner dans la chambre. Si je dépasse le temps, ça sera punition, mais quitte à être puni, autant que ce ne soit pas pour ça. Une fois debout au milieu du tapis de notre chambre, non loin de la cheminée qui flambe et dont le bois crépite, je baisse les yeux et croise les mains dans mon dos. Et j'attends.
Je n'ai pas l'heure, mais je sais qu'il s'est passé très exactement dix minutes depuis son ordre quand il me rejoint, j'entends le son de ses pieds nus sur le parquet qui craque.
— À genoux, j'ai dit, sinon tu seras puni. C'est le premier et le seul avertissement que tu auras ce soir.
Je retiens mon sourire et j'anticipe avec un frisson d'excitation ce qui va suivre alors que je reste debout. Le bruit de sa main sur ma fesse droite claque dans la chambre, je la sens à peine.
— Ah, tu veux jouer à ça…
Sa main claque de nouveau au même endroit, un peu plus fort. Je sais ce que je recherche ce soir, j'attends donc davantage sans bouger. Et je sais aussi qu'il aime ça, quand je suis indiscipliné. Il me tourne autour, je vois ses pieds passer devant moi et sa paume me frappe encore plusieurs fois alors que le temps s'écoule. Ma peau doit être rouge maintenant et ça me chauffe agréablement, ça picote, c'est vraiment bon. Je plie les jambes et je me mets sur mes genoux, tibias au sol, les cuisses bien droites dans le prolongement de mon dos, assez écartées pour être stable.
— C'est bien, mon cœur, me chuchote-t-il à l'oreille, me faisant tressaillir de désir.
Son parfum s'éloigne quand il se recule et je l'entends ouvrir le tiroir.
— Je voulais te laisser le choix de l'entrave, mais tu sais que tu ne le mérites pas.
Ce n'est pas une question, je ne suis pas autorisé à répondre.
— Non, my Lord.
— Tt tt tt, Drago…
J'entends le bruit du métal qui cliquette alors qu'il jette quelque chose sur le lit. J'aurais préféré les cordes et il le sait, c'était donc évident qu'elles resteraient dans le tiroir ce soir. Ses pas se rapprochent et sa main claque ma fesse gauche à plusieurs reprises, fort cette fois. Ça chauffe, ça pique, je retiens un gémissement, je ne suis pas censé m'exprimer.
Il s'éloigne. J'entends qu'il déplace un meuble sans la magie, cela veut dire que sa baguette est posée sur la table de nuit et qu'il n'y aura pas de sortilège. Dommage, mais dans un sens ça m'arrange, je préfère ses mains plutôt qu'un enchantement. Surtout ce soir.
— Regarde-moi maintenant. Et ne me quitte pas des yeux.
Je tourne la tête vers le son de sa voix, il est debout près de la commode. Il déboutonne son veston, avec une lenteur délibérée qui me rend dingue. Puis il ouvre quelques boutons supplémentaires sur sa chemise et se dirige vers moi. Même sans son ordre, je ne pourrais pas détourner le regard, il est beau et sexy. Il me fait bander dur maintenant, le voir est suffisant pour avoir cet effet sur moi.
Il s'installe sur un fauteuil qu'il a placé juste devant moi, les jambes écartées, une main sur l'accoudoir, l'autre posée négligemment sur son ventre.
— Branle-toi. Tu t'arrêtes quand je te dis stop. Interdiction de jouir sans mon autorisation, ordonne-t-il de sa voix dure qui me donne des frissons partout.
J'hésite une demi-seconde avant d'obéir, mais pas assez pour qu'il considère cela comme une provocation. Ma main sur ma queue est une libération et je ne prends même pas le temps de faire durer, je sais de toute façon qu'il va m'interrompre.
Le plaisir monte vite, je suis fatigué, ça va être court ce soir. Son pied nu se soulève et vient se poser contre mon torse, il est glacé. Je frissonne, je me penche en avant pour accentuer le contact et je ferme les yeux pour mieux profiter de la sensation sur ma peau. Réaction immédiate, il le retire.
Haletant sous mes propres caresses, je rouvre les paupières pour constater qu'il s'est levé. Sa main claque fort sur ma fesse droite, je me mords les lèvres. Il renouvelle l'impact plusieurs fois et revient à sa place en vérifiant que je le suis du regard. Ça brûle un peu et la chaleur se diffuse. C'est si bon.
Il me regarde, je le regarde, affalé dans ce fauteuil, à me tenter avec ses vêtements à moitié défaits et sa main qui achève d'ouvrir sa chemise, dévoilant sa peau mate.
— Stop.
Je suis loin d'atteindre ma limite et il le sait. Je ne le quitte pas des yeux, sans cesser de me caresser. Il n'a besoin que de se redresser pour que ses doigts atteignent mon visage et la gifle me brûle la joue. Je lâche un hoquet de plaisir. Sans ciller, j'accélère les mouvements sur mon sexe et je retiens un gémissement. Sa main se lève et ma deuxième joue chauffe à son tour. Merlin… Je m'arrête et j'ouvre les doigts.
Le souffle saccadé, le plaisir pulsant dans toutes les fibres de mon corps, la chaleur irradiant mes joues, je me sens tellement bien. Son regard s'adoucit et je fonds d'amour pour lui.
— Voilà, là c'est bien, mon cœur, me félicite-t-il d'une voix ferme, mais qui transpire de l'affection qu'il a pour moi. Recommence !
Je reprends le rythme aussitôt et mes yeux ne lâchent pas son corps qu'il dévoile petit à petit. Le veston puis la chemise tombent au sol. À chaque vêtement dont il se déleste, il m'ordonne de m'arrêter. Je ne lutte plus, ma peau chauffe assez fort pour ce soir, je suis trop fatigué pour désobéir encore. Maintenant j'ai juste besoin de m'abandonner.
Je n'ai aucune idée du temps que ça dure, les minutes s'écoulent différemment. Il n'y a pas d'horloge dans la chambre et la cheminée est dans mon dos. Les bûches qui se consument donnent un aperçu du temps qui passe, mais je ne les vois pas. Il me pousse de plus en plus loin et je sais qu'il a remarqué que ça devient compliqué pour moi, mes gestes sont saccadés, mon souffle est précipité, mes cuisses tremblent. Je tiens pour lui, mais j'ai juste envie de jouir, qu'il me libère.
Il m'a caressé du bout du pied à chaque fois que je ne me touchais plus et ses orteils froids sur mon sexe manquent de me faire basculer cette fois-ci. Je me mords les lèvres si fort que le goût du sang envahit ma bouche. Je le supplie du regard, il se redresse, alerté.
— Couleur ?
— Orange.
— Dis-moi ce qui ne va pas.
— Je ne tiens plus, j'ai besoin de jouir, my Lord.
— Tu as été un mauvais garçon, ce soir, Drago. Tu ne mérites pas de jouir, répond-il en pressant la base de mon sexe de ses doigts.
Sa main est à la fois une torture et un indicible plaisir, un long gémissement passe mes lèvres et je ferme les yeux un instant. La douleur de la gifle irradie jusque dans mon crâne. Je me sens presque partir et ses doigts se resserrent plus fort autour de mon sexe, me ramenant auprès de lui.
Il se relève et m'ordonne de me mettre à quatre pattes sur le lit, penché en avant, les bras tendus devant moi. Je me remets debout en haletant, mes muscles tirent et mes genoux me font mal. Il emprisonne mes poignets dans des menottes de cuir qu'il attache aux montants dans un bruit métallique de chaînes. Je tourne la tête du côté où il se trouve et je laisse ma joue brûlante se reposer contre la fraîcheur du drap.
L'envie est un peu retombée, mais dans cette position il a tout pouvoir sur moi et je n'attends que ça. Je le regarde finir d'ôter son pantalon et son boxer, libérant son sexe en érection. Ça ravive mon excitation. Je ferme les paupières quand il grimpe sur le lit, derrière moi. Je sais qu'il ne m'en tiendra plus rigueur maintenant.
Sa main me caresse le dos et la douceur du geste me fait violemment frissonner. Mon sexe pulse d'envie, d'envie de le sentir en moi, je n'en peux plus. Il ne traîne pas à saisir mes hanches et à me pénétrer très lentement. La brûlure de la pénétration à sec me fait trembler de plaisir. Je serre les poings dans le vide, je tire sur les chaînes pour m'empêcher de gémir.
— Couleur ?
— Vert.
Il se retire et revient d'une seule poussée. Ses doigts me tiennent avec force et pourtant son mouvement m'ébranle. Et encore. Et encore. Et encore. Il me défonce bientôt sans aucune douceur et je lutte pour ne pas ouvrir la bouche et crier mon plaisir. Mes poignets me brûlent tant je tire sur mes liens et mes ongles s'enfoncent dans mes paumes.
Ça monte, ça monte, je n'en peux plus. Mon corps tremble sous sa poigne ferme sur mes hanches. Mes halètements et mes hoquets deviennent incontrôlés.
— Tu peux tenir encore, mon cœur. Je sais que tu peux, souffle-t-il d'une voix hachée par l'effort et le plaisir. Allez, encore un peu.
Je ferme les yeux plus fort, je tire davantage sur les chaînes. Je suis submergé par le plaisir et j'ai mal. J'attends son ordre… Mais je n'en peux plus.
— Couleur ?
— R… Orange, je balbutie, galvanisé par ses encouragements.
L'une de ses mains descend le long de mon dos et empoigne mes cheveux en tirant légèrement dessus. J'adore ça. L'autre glisse sur mon ventre et se pose sur mon sexe alors qu'il continue à me labourer avec violence. Je laisse échapper un gémissement, je ne peux plus retenir quoi que ce soit et à ce stade je sais qu'il n'y aura pas de conséquences.
— Jouis pour moi, mon cœur, me dit-il soudain avec douceur.
Il a à peine besoin de me caresser pour que l'orgasme me dévaste. Je perds pied et mon esprit s'évade dans une brume cotonneuse…
… …
Je sens de façon diffuse mes poignets être libérés et des baisers le long de mon dos.
Des mains m'allongent sur le ventre et la fraîcheur d'une compresse sur mes fesses me fait revenir peu à peu à moi.
Les doigts de Harry me caressent lentement, avec douceur, passent sur mon crâne et le long de mes membres. J'entends qu'il me parle sans comprendre les mots, mais son toucher me ramène progressivement près de lui. Enfin, je comprends ce qu'il ne cesse de répéter :
— Tu as été merveilleux, mon cœur. Je suis fier de toi, me chuchote-t-il à l'oreille en me chatouillant de son souffle.
Il prononce quelques sorts et la brûlure de ma peau disparaît. Il me recouvre du plaid toujours à disposition et je le sens descendre du lit. Ce dernier semble tanguer, un peu comme un navire au milieu des flots. Les yeux clos, j'entends rapidement l'eau couler dans la salle de bain et la baignoire se remplir. Les minutes qui s'écoulent sans lui sont angoissantes, j'ai besoin de le sentir contre moi. Je sais qu'il va vite revenir et c'est ce qui me fait tenir la panique à distance.
Quand il revient, il m'aide à me relever et me guide jusque dans l'eau chaude. Mes jambes me portent à peine et je sais qu'il a sa baguette à la main pour alléger mon poids d'un sort si jamais je n'y arrive pas. J'ai mal partout, mes muscles endoloris semblent soupirer d'aise alors que la chaleur du bain parfumé à la lavande les détend.
Il se glisse dans mon dos et je laisse reposer ma tête contre son torse. Je remarque seulement maintenant les bougies allumées à la place du plafonnier et la lumière douce qu'elles diffusent me fait du bien. Il referme ses bras sur mon ventre, je m'y blottis comme dans un cocon.
— Il y a un moelleux au chocolat et de la mangue fraîche qui t'attendent…
Mes desserts préférés…
— Merci, Harry. Je t'aime.
— Je t'aime, mon cœur. Plus que tout au monde.
