Prologue:
Les sinistres remparts d'Azkaban émergeaient de l'horizon, se dressant comme une forteresse de cauchemars au milieu de la mer déchaînée. Les vagues grondantes s'abattaient contre les murs de pierre noire, projetant des éclaboussures salées dans l'air glacial. La lueur grise du crépuscule n'offrait aucun réconfort à la sombre prison sorcière.
L'obscurité pesait lourdement sur Azkaban, comme une présence maléfique qui semblait imprégner chaque pierre des cellules de la prison.
Au cœur de cet édifice, les couloirs étroits et labyrinthiques s'étendaient comme un dédale sans fin. Les détraqueurs, gardiens de l'âme et spectres de la misère, glissaient silencieusement entre les cellules, leurs silhouettes ténébreuses obscurcissant encore plus cet endroit maudit.
Dans l'une des cellules, une sorcière était allongée sur le sol de pierre nu. Ses cheveux emmêlés étaient devenus mats et sa peau pâle portait les marques de la privation de lumière et de liberté. Les yeux vitreux et vides, elle était à bout de forces, épuisée par des mois de captivité et de souffrance.
Les murs de sa cellule semblaient se refermer sur elle, emprisonnant ses pensées tourmentées. Les murs étaient rugueux et humides, leur froideur pénétrant jusqu'aux os. Des rats, seules créatures vivantes capables de survivre dans cet endroit maudit, se glissaient silencieusement dans l'obscurité.
Son regard hantée laissait transparaître la douleur profonde qui la rongeait.
Les souvenirs d'interrogatoires brutaux menés par les Aurors hantaient ses nuits sans fin laissant une cicatrice indélébile sur son esprit déjà meurtri.
Elle ne savait plus si son combat en valait la peine. Le doute la rongeait, laissant une amertume qui n'avait rien à envier à la froideur d'Azkaban. Elle se demandait qui avait trahi son mouvement, qui avait permis à la main de la justice sorcière de la saisir. Les noms de ses alliées lui échappaient, sa mémoire se brouillait sous l'effet du désespoir.
Elle n'avait plus la force de se battre, ni même de comprendre pourquoi elle avait été trahie. La question la hantait, mais il n'y avait personne à qui elle pouvait poser cette question dans cet enfer.
La sorcière se demandait si le combat en valait encore la peine. Le prix à payer pour son engagement semblait désormais trop élevé, et elle se demandait si elle aurait dû abandonner bien avant d'être jetée dans cette prison maudite.
La sorcière se sentait piégée, perdue dans un cauchemar sans fin. Elle ne savait pas si elle trouverait la force de continuer à se battre ou si elle serait consumée par les ténèbres qui l'entouraient. La trahison, la douleur et le doute étaient ses seuls compagnons dans cet endroit où l'espoir semblait avoir disparu depuis longtemps.
Pourtant, malgré la douleur physique et mentale, une lueur de détermination brûlait encore en elle. Elle avait combattu pour ses convictions et elle se souvenait des injustices qu'elle avait vues.
Alors qu'un détraqueur s'approchait de sa cellule, l'air se glaça autour d'elle, aspirant toute trace d'espoir, comme si toute chaleur avait été aspirée de l'univers.
Le froid métallique pénétra ses os, glaçant chaque pensée, chaque émotion. Le monde se transformait en un cauchemar sans fin, où les souvenirs les plus sombres et les regrets les plus profonds surgissaient, tourbillonnant dans l'esprit comme des spectres tourmentés.
Les détraqueurs semblaient dévorer l'âme, aspirant la lumière et laissant place à une obscurité incommensurable. Chaque inspiration était un effort douloureux, car l'air lui-même semblait empoisonné par la désolation. L'espoir s'évanouissait, laissant derrière lui un vide glacial où seuls persistaient la tristesse et le désespoir.
C'était un tourbillon de ténèbres, une agonie psychique, une descente sans fin dans l'abîme de l'âme. Les détraqueurs n'étaient pas simplement des gardiens d'Azkaban, ils étaient les geôliers de la misère, les gardiens de la peur et de la douleur, et leur présence laissait une empreinte indélébile sur quiconque avait le malheur de les rencontrer.
Chaque jour passé à Azkaban était une descente inexorable dans les abysses de la dépression, une lutte désespérée pour conserver ne serait-ce qu'un fragment de sa propre humanité dans un lieu où toute lumière avait été éteinte.
Elle se sentait prête à abandonner, mais quelque part au fond de son être, une étincelle de résistance refusait de s'éteindre. Malgré tout ce qu'elle avait enduré, la sorcière gardait en elle la flamme de l'espoir, une lumière fragile mais tenace qui brûlait dans l'obscurité.
Même dans les ténèbres d'Azkaban, elle porterait toujours le flambeau de la lutte pour l'égalité.
Prochain chapitre: chapitre 1 : l'émergence du mouvement
