yuishifuji : Merci pour ton commentaire ^^ j'ai fini par trouvé un forum qui en parlait, et effectivement, je ne suis pas la seule (ce qui est à la fois rassurant et pas tant que ça en même temps)
Concernant l'émeute du corridor 3, on n'en saura pas beaucoup plus, non... On va en ré-entendre parler concernant les conséquence, mais pas sur les actions des uns et des autres... Tu penses que c'est nécessaire ?

Guest : XD un jour, il faudra quand-même que tu signes tes reviews. Je propose Guestoune
Toujours un plaisir de te voir suivre le rythme ^^

En passant : C'est trop mignon de t'être inquiété _ Tout va bien ! J'ai finalement trouvé un forum qui évoquait le sujet, et c'est apparemment un bug quasi récurant qui met une 10aine de jours à être réglé à chaque fois... Je pensais reprendre la publi demain, mais ton message m'a poussé à modifier mes plans :D
Merci pour le tips AO3... Je n'aime pas trop m'éparpiller sur différents sites, alors je vais m'obstiner encore un peu ici, mais en effet, si ça ne se règle pas, je déménagerai surement (j'hésitais entre whatpad et ao3, avec une légère préférence pour whatpad et son système de notes des lecteurs possible sur un paragraphe particulier plutôt que sur le chapitre complet...)

J'ai dépassé la centaine de chapitres rédigés, alors c'est reparti, et tant pis pour le site XD
Merci de vos reviews, ca prouve qu'il y a des lecteurs, et c'est hyper rassurant !
On reprend le rythme quotidien !


« Alors, tu veux continuer à assister aux cours ?

– C'est une perte de temps, Potter. J'ai du travail, et je prends déjà du retard à cause de ma main. »

Ils avaient pris le monte-charge. Utiliser les escaliers était bien trop douloureux pour les reins blessés de Drago. Potter s'était emparé de la clochette d'or et bricolait un nouveau sortilège dessus, tout en bavardant d'un air légèrement absent.

« Comme tu veux. Là-dessus, je vais pas insister… »

Drago se fit la réflexion que Potter n'insistait pas sur grand-chose de façon générale. Au début de leur arrangement – il eut un pincement au cœur en repensant à cette période pourtant pas si lointaine – il l'avait laissé réfléchir une éternité au fait d'accepter ou non sa proposition.

En revanche, quand il s'y mettait, il était si obstiné que c'en était épuisant. Le repas du réveillon, les discussions concernant tel ou tel sujet… Son retour au corridor 3… Il n'avait pas eu besoin d'insister concernant les rendez-vous avec Nguyen, mais Drago ne doutait pas que si ça avait été nécessaire, c'aurait été une autre de ces insupportables négociations.

Drago chercha pensivement une logique dans son comportement, mais n'en trouva aucune.

Le monte-charge s'arrêta en douceur et les portes s'ouvrirent.

« Tiens. » Potter lui tendit la clochette tandis qu'ils sortaient tranquillement et remontaient le couloir.

« Qu'est-ce que tu lui as fait ? demanda Drago en examinant l'objet qui ne semblait pas différent.

– Là-dessus je vais insister, par contre. Tu préfères qu'on en parle maintenant, ou on attend qu'il soit suffisamment tard pour qu'on soit tous les deux trop crevés pour s'engueuler ? »

Drago avait ralenti au fur et à mesure de la provocation. Il n'était franchement pas d'humeur à entamer un nouveau débat. Il s'aperçut que son homologue s'était carrément arrêté au milieu du couloir, devant la porte de la Major Mullan.

« Potter… râla-t-il, désespéré.

– Je te laisse le choix ! » prétendit le Sorcier avec le fameux sourire penaud qu'il revêtait quand il cherchait à amadouer Granger, ou lui-même, ou probablement l'univers entier… Et ça fonctionnait, par tous les Sangs !

« Je suis déjà épuisé, Potter ! Dis-moi simplement la vérité, et passons directement au moment où je cède !

– Un charme de localisation. »

Drago se trouva interloqué. Il n'avait jamais vraiment réfléchi à cette idée, mais s'était vaguement convaincu qu'un sortilège de ce genre avait déjà été appliqué sur sa personne ou sur ses vêtements, comme sur l'ensemble des détenus de la prison…

Il observa la clochette dans sa main. C'était absolument ridicule et inutile d'enchanter un tel objet : Il lui serait tellement facile de la laisser dans un coin pendant qu'il se rendrait ailleurs…

A moins que le but ne soit pas de le pister mais de veiller sur lui.

Drago remit l'objet dans sa poche en se promettant d'y réfléchir plus tard.

« D'accord, marmonna-t-il en reprenant son chemin.

– Vraiment ?! Tu ne vas pas t'indigner ?! »

Drago s'aperçut que Potter n'avait pas bougé. Au milieu du couloir, il affichait un autre de ses sourires. Celui, joyeux et étonné qui précédait les éclats de rire.

« Pourquoi je m'indignerais, Potter ? Je reste un prisonnier, ça me semble plutôt logique.

– Je pensais que le côté petite-clochette-pour-ne-pas-perdre-mon-chaton te vexerait… »

Si le but avait été de le vexer, cette précision-là y parvint largement.

Le sujet des cours de Patronus revint pendant le repas. Potter respecta sa parole et n'insista pas vraiment, mais il voulait comprendre pourquoi Drago considérait cette pratique comme une perte de temps. L'ancien Mangemort dût rappeler son allégeance au Seigneur des Ténèbres, exhiber la marque qui ornait son bras, rappeler la nécessité d'une âme exempte de pêchés pour parvenir à invoquer un esprit pur et protecteur… Potter balaya ces arguments avec un air surpris.

« Tu sais qu'Ombrage en était capable, non ?

– Ombrage n'était pas Mangemort… rappela Drago en promenant pensivement ses frites autours de son assiette.

– Rogue l'était. Et Ombrage était un peu plus proche d'une créature maléfique que toi », prétendit Potter sans le quitter des yeux.

Drago avala sa salive, désabusé et peu convaincu.

« De toute façon, marmonna-t-il, travailler un sortilège inconnu de la main gauche et avec une baguette qui n'est pas la mienne n'est surement pas la meilleure façon de me remettre à la Magie. »

·

Il était rage.

Rage et Fureur. Rage et Furie.

Il n'avait pas l'habitude !

Et il y avait encore autre chose ! Il se sentait devenir encore autre chose !

·

Drago se réveilla en sursaut avec la sensation d'avoir fait un mauvais rêve.

Il rêvait rarement. Ou bien il ne se souvenait pas de ses rêves. Le dernier de ses cauchemars datait de la dernière nuit où Waren l'avait agressé.

Drago se demanda combien de temps il mettrait à oublier le geôlier.

Il tâcha de se souvenir de son rêve, mais aucune image, aucun son ne lui vint.

Quatre ou cinq fois.

Il tâta le lit dans son dos, se retourna, et réalisa qu'il était seul.

Le souvenir était diffus.

Il tendit l'oreille, voulut se convaincre que Potter s'était levé pour se rendre aux toilettes… Il compta les minutes…

Il se rongea les ongles. S'inquiéter était stupide. S'inquiéter ne menait à rien.

Il se leva et sortit de la chambre.

La nuit précédente, Potter n'était pas revenu se coucher. Peut-être était-il tombé de fatigue et s'était-il endormi, malgré lui, dans le canapé. Peut-être avait-il craint de réveiller le prisonnier en revenant vers lui au milieu de la nuit. Peut-être avait-il voulu éviter un interrogatoire s'il avait trouvé Drago éveillé. Quoi qu'il en soit, il avait eu une excellente raison de partir et on pouvait trouver des dizaines d'excellentes raisons expliquant pourquoi il n'était pas revenu.

Ce n'était pas le cas cette nuit-là.

Drago observa pensivement le Survivant, allongé dans le canapé, son bras droit pendant sur le sol, ses jambes fléchies à cause du manque de place dans la couchette… Son front soucieux, éclairé par les flammes dansantes de la cheminée, sa bouche qui s'ouvrait par à-coups, comme s'il aboyait dans son sommeil, ses doigts qui se crispaient autour d'une baguette inexistante, son poignet qui sursautait et semblait vouloir jeter des sortilèges.

Il aurait fallu le réveiller. Drago savait que ce sommeil agité ne serait pas réparateur.

Il n'en fit rien, ne sachant pas trop comment Potter réagirait. Il s'installa dans le fauteuil face à lui, serra ses genoux contre son torse et veilla sur le repos du Survivant. Quand un sursaut plus fort que les autres fit s'agiter les yeux verts sous les paupières fermées, Drago murmura « Tu n'es pas seul », et cela suffit à faire se détendre doucement le corps épuisé du combattant.

Le ciel passa de noir à grisâtre, et Drago se leva pour retourner discrètement se coucher.

Une heure plus tard, Potter lui apporta son thé au lit avec le grand sourire hypocrite de l'inépuisable Survivant.

·

La veille, Potter était allé discuter de son escapade sur la plage avec la major Mullan. Peut-être pour vérifier sa version des faits. Peut-être pour discuter d'un plan à mettre en place pour protéger davantage les détenus. Drago s'était attendu à ce que le sujet soit présent dans les comptes-rendus à recopier du matin, mais ça n'avait pas été le cas. Il lui avait en revanche ramené les papiers dont elle lui avait brièvement parlé en le croisant avant qu'il ne revoie la Selkie. Apparemment, c'est en lui apportant ces documents qu'elle avait été prise d'un pressentiment et s'était précipitée le rejoindre à l'extérieur.

Dans la salle d'attente de l'infirmerie, il ne trouva cette fois que deux femmes : La Surveillante rousse qui l'avait aidé sur la plage accompagnait une détenue somnolente qui avait visiblement été victime d'un maléfice d'Oubliettes instantanées : Apathique, elle semblait se réveiller toutes les trente secondes environ, pour regarder autour d'elle d'un air surpris et demander à son accompagnatrice : « Est-ce qu'on est sur les lieux de l'exposition ? C'est très vide, non ? »

Drago pensa de nouveau à la compagne de Mullan. Ce n'était pas non plus cette voix que Drago avait entendue, des semaines plus tôt, s'échapper de la porte entrouverte du logement de la Major. Étonnamment, les sonorités douces l'avaient marqué, et il était sûr de ne pas les avoir oubliées.

« Tu vas revenir aux cours de Patronus ? » demanda la rousse en l'observant.

Drago sursauta, étonné qu'elle lui adresse la parole.

« Non, répondit-il rapidement.

– C'est dommage. C'était une bonne idée de te faire venir. Ça a mis un coup de pression à Cornac : Il ne voulait pas te laisser réussir avant lui. Il n'a jamais été aussi concentré qu'hier. Enfin ! j'imagine que l'idée était de le challenger une fois, et ça a fonctionné. Ça serait sûrement contre-productif de l'humilier à répétition ! »

Drago sentit ses yeux s'écarquiller au fur et à mesure qu'elle déblatérait. Elle lui parlait comme s'il était un vague ami ou un collègue. Était-elle stupide ? Pensait-elle que leur aventure commune avec la Selkie méritait ce genre de relation ? Espérait-elle se mettre dans les bonnes grâces du Directeur en amadouant son secrétaire ? Pensait-elle qu'il puisse lui accorder une discrète augmentation de salaire ou un traitement de faveur en ce qui concernait les horaires de travail et les jours de repos parce qu'il s'occupait de la paperasse ?!

« Je pense que ça a aussi fait plaisir à Moïrine d'essayer de t'aider. C'est peut-être à cause de ton visage. C'est si horrible que ça ? »

Une discussion sans queue ni tête, et à propos d'inconnus. Une Gryffondor, à n'en pas douter. Les Poufsouffle ne devenaient pas gardiens de prison.

Drago réalisa qu'elle attendait une réponse, mais il ne savait pas quoi dire.

« Est-ce qu'on est sur les lieux de l'exposition ? C'est très vide, non ?

– C'est de l'art minimaliste, Madame Toad, regardez le mur, comme c'est reposant. »

La détenue observa le mur blanc avec attention, puis ses yeux perdirent doucement de leur éclat au fur et à mesure que le souvenir s'effaçait.

« Harry… Monsieur Potter, je veux dire… Il est très secret quand on parle de toi. C'est un maléfice ? C'est Lloyd qui te l'a jeté ? Il est parti juste après, alors on s'est tous un peu dit que c'était Lloyd. Bref, vu qu'il est parti, tu ne risques rien à me le dire, à moi. C'est Lloyd ? »

Drago secoua doucement la tête. Ne jamais accuser un Surveillant. Jamais. Surtout pas devant un autre Surveillant. Seul son père avait le droit de discuter avec eux. Il répéta l'excuse qu'il utilisait toujours :

« Je me suis fait ça moi-même. »

Une fois n'est pas coutume, c'était la vérité.

« Ah, un maléfice, alors ? Tu as voulu aller dans un couloir interdit ? Tu as voulu voler quelque chose ? Est-ce que tu as touché l'un des Bustes d'Ekrizdis ? »

Drago secoua à nouveau la tête.

« Est-ce qu'on est sur les lieux de l'exposition ? C'est très vide, non ? »

Ne recevant pas de réponse de la rousse, Madame Toad s'adressa à lui :

« Vous êtes l'artiste ? C'est très vide, non ? C'est de l'art minimaliste ? »

Drago hocha nerveusement la tête, et la Surveillante conseilla de nouveau à la prisonnière d'observer le mur.

« Et il t'a vraiment prêté sa baguette ? »

Drago observa la porte menant au bureau de Nguyen avec embarras.

« Oui…

– Il dit qu'elle refuse d'obéir à n'importe qui d'autre que lui, mais moi, je ne tenterais pas le coup ! A moins que ce soit ça, justement ?! C'est sa baguette ?! C'est ça qu'il se passe quand quelqu'un d'autre que lui essaye de l'utiliser ? Il nous a mis au défi, mais personne n'a osé… »

Finalement, Nguyen finit par apparaître, et emmena les deux femmes avec lui. La Surveillante lui adressa un « A plus, Malfoy » joyeux avant de le laisser seul.

Drago ferma les yeux. Il réalisa qu'il était passé de pute d'Azkaban à sujet de divertissement et de commérage, et il n'était pas certain que ce soit un mieux.

Quand ce fut son tour de s'installer devant le bureau de bois blanc de l'infirmier, Drago se sentait déjà épuisé. Nguyen avait déjà sorti sa plume et son parchemin du jour, et ne le salua même pas avant de lui dire sur un ton fatigué :

« Je vous écoute. »

Drago soupira.

« Écoutez… Nous perdons tous les deux notre temps, et je sais que vous n'en avez pas beaucoup… Je vais lui demander une nouvelle Contre-Plume, que vous calibrerez, et je pourrais rédiger ces comptes-rendus moi-même. Est-ce que ça vous conviendrait ?

– Non. Je refuse que mon écriture puisse être falsifiée par un détenu. Il s'agirait, en outre, d'une désobéissance directe. Je me suis engagé devant Monsieur Potter à faire de mon mieux et à rédiger ces comptes-rendus. C'est ce que je fais. Racontez-moi ce qu'il s'est passé hier sur la plage. »

Drago haussa les sourcils.

« Je pourrais utiliser cette heure journalière à vous aider dans l'élaboration des potions, suggéra-t-il. Je me doute bien que vous ne pouvez pas me laisser toucher aux cornes de Licornes ou d'Eruptifs, ou à la cigüe, à la belladone ou à l'aconit. Mais je pourrais éplucher les baies de gui, filtrer le mucus de Veracrasse ou la bile de tatou, traire les sangsues…

– Avec une seule main ? »

Nguyen lui adressa un regard sévère. Drago réalisa une nouvelle fois son impuissance.

« C'est avec ce genre de discussion que vous me faites perdre mon temps, Monsieur Malfoy. Dites-moi ce qu'il s'est passé hier sur la plage, ou bien le compte-rendu du jour portera sur cette proposition fallacieuse et hors de propos. »

Drago raconta son entrevue avec la Selkie, et puisque le papier n'était pas assez rempli, il embraya sur la fois où il s'était fait attaquer par un hippogriffe sauvage lors de son tout premier cours de Soins aux Créatures Magiques.

« Précisez bien, grinça un Drago de mauvaise humeur, que j'ai failli perdre l'usage de mon bras à cause de l'une des célèbres blagues de Harry Potter, et que j'en éprouve encore aujourd'hui une très profonde rancœur.

– Vous avez vraiment failli perdre votre bras ? s'interrogea Nguyen d'un air peu intéressé et sans cesser d'écrire. Malgré votre remarquable capacité de guérison ?

– Non, avoua Drago encore plus agacé. J'ai joué la comédie, parce que je voulais que ma blessure soit prise au sérieux. Je n'avais déjà plus rien le lendemain, mais l'animal s'en serait tiré si je n'avais pas un peu surréagi. »


Funfact : En fait, l'animal s'en est tiré :D