Petite Ange - Titre

Bonjour ! C'est un vieux One-Shot que j'ai longtemps gardé de côté et je souhaitais le sortir.

J'envisage de faire une suite sur cette petite histoire qui n'est d'autre qu'un Yuri par ailleurs, j'adore Alice dans Twilight bien que l'univers ne m'attire vraiment pas et l'actrice a joué un rôle important pour mon adoration pour ce personnage. Elle a une histoire vraiment intéressante et rafraîchissante.

Je n'ai ajouté que deux personnages principaux que vous découvrirez sous peu. Il est assez court et je n'en suis pas particulièrement fière, mais je tenais à le sortir.

Sur ce, bonne lecture !

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Quel est le mot que votre père vous a le plus dit ?

Beaucoup répondent d'un ton enthousiaste diverses phrases qui prouvent que le père de ces personnes ne désire que leur bien.

D'autres répondront diverses choses douloureuses à entendre, parce que le père de ces gens-là était une mauvaise personne.

Et...

Il y a moi.

Je ne l'ai jamais connu.

Il y avait aussi ces gens-là... Qui disaient ne l'avoir jamais connu et que c'était pire que tout.

à mes yeux, personne n'éprouverait une quelconque compassion pour un inconnu.

Pour un nom que nous entendons si souvent parler, que nous n'avons jamais connu et qui semble nous donner du rêve.

Étais-je anormale pour autant ?

Je n'ai pas de cœur ? A ne pas me soucier de la personne qui m'a créée et qui m'a abandonnée ?

Cet homme n'était pas mort.

Juste un égoïste de première.

Et moi, j'étais là, à réparer la casse qu'il a causée.

Pour la personne en qui je place tous mes efforts et toute énergie futile... Et pour qui ce serait absolument normal de le faire.

Ma tendre petite sœur.

J'étudiais dans une école d'art et de design. Je ne faisais pas dans le privé, parce que je n'en avais guère les moyens. Malgré tout, je m'y plaisais. J'aimais l'art et le dessin plus que tout. C'était une passion commune dont j'espérais en faire mon métier plus tard.

Malgré tout, je savais au fond de moi que ça ne sera jamais le cas. Il fallait le talent et la création... Et l'argent et la chance. Je n'étais donc pas pessimiste, mais réaliste. C'était un rêve d'enfant dont j'ai persévéré et qui se finira parce que je ne serais pas prise. J'espérais tout du moins être bien payée dans n'importe quel travail. Du moment que cela me permettait de nourrir ma sœur bien-aimée. Peu m'importait.

Je me pense être une femme forte et indépendante qui ne savait que s'occuper de sa jeune sœur. Celle-ci s'appelait Alice par ailleurs.

Alice était un joli nom. Comme Alice aux Pays des Merveilles, mais ma Alice à moi ne vivait pas une chose aussi tragique et n'était pas malade.

Elle était rêveuse... Des cheveux de couleur blonds et un petit menton avec des yeux en amande d'un bleu ciel. Elle aimait et croyait en la magie réparatrice et m'invitaient souvent à en faire de même.

Elle avait encore beaucoup de temps avant d'entrer dans le vrai monde. Là où elle n'arrivera plus à être aussi heureuse qu'actuellement. Je pense que c'est tout. Il n'y a rien à dire de plus pour le moment.

J'étais devant son lycée par ailleurs. Je devais l'inscrire à celui-ci parce que nous avons récemment déménagé. Je ne pouvais plus supporter les rayons du soleil et je désirais nous faire changer de vie et découvrir un tout nouveau monde. C'est ce que j'ai donc fait. Je nous ai amenées à Forks, ville pluvieuse, mais calme.

Elle fut réticente au début, mais elle m'a très vite suivie parce qu'elle n'avait que moi et parce qu'elle m'a toujours depuis longtemps admirée et aimée. Ce que je ne comprendrais jamais parce que je ne lui ai pas rendu la vie facile. J'essaye de l'améliorer pour me rattraper. Quelle ironie. Je ne pouvais cependant pas lui donner l'affection d'une mère ou d'un père, mais celui d'une sœur prête à tout pour elle. Je n'avais que vingt-quatre ans. Un soupir las m'échappa. Il faisait un temps triste, mais je l'aimais. J'étais surtout impatiente de l'inscrire dans ce lycée. Légalement, après la mort de notre mère et le refus de prendre en charge ainsi du peu de proches que nous avons, je pouvais parler en mon nom et m'occuper d'elle, ce qui signifiait que les papiers n'étaient pas un souci. Je savais m'imposer et j'avais un dossier correct. Ils ne pouvaient donc pas me chercher des problèmes.

En plus de poursuivre mes études, puisque nous n'avons pas forcément déménagé de très loin de notre position initiale, je pouvais me trouver un travail à temps partiel. Elle avait besoin de moi et de ma présence, je ne pouvais donc pas avoir un travail à temps libre.

Nous étions stables financièrement et le peu que nous pouvions économiser, nous le faisions. Je pouvais néanmoins lui payer des choses chères s'il le fallait et qui n'auraient pas impacté le budget que je gérais moi-même.

J'étais donc là, devant ce fameux bâtiment à attendre qu'elle finisse ses quelques dernières minutes de cours. C'était son premier jour.

Elle était affreusement stressée ce matin même, mais je l'ai aidée. Je l'avais pomponné s'il le fallait bien qu'elle fût déjà incroyablement belle. C'était une adolescente sage et douce.

J'avais réussi à canaliser sa crise d'adolescence, mais c'était aussi grâce à elle.

Je parlais trop, n'est-ce pas ? Passons à l'essentiel.

Les élèves sortaient un à un et j'attends de longues minutes sous mon parapluie noir, à chercher ma petite sœur. Je la trouvais alors enfin, elle était accompagnée de plusieurs personnes qui me semblaient fort sympathiques.

Elle me remarqua soudain et elle se précipita à toute vitesse vers moi, sûrement excitée de la journée qu'elle venait de passer. J'imagine qu'elle s'était bien passée.

— Lily !

Tiens ?

Je pensais m'être présentée.

Recommençons.

Je m'appelle Lily Sherley Owens... Et je suis étudiante.

— Alice... Ta journée s'est bien passée ? Lui demandai-je alors de ma voix éteinte.

— Elle s'est très bien passée ! Je t'avoue avoir eu une peur froide quand j'ai vu que je m'étais perdue dans l'enceinte de l'école, mais ces personnes m'ont aidée. Voici Jessica Stanley et Angela Weber. Elles sont toutes les deux de bonnes amies et elles m'ont aidée du début à la fin. Il y avait une autre personne du nom d'Isabella Swan, mais elle est partie rejoindre son petit ami. Elles sont très gentilles.

— Enchantée de vous rencontrer. Merci d'avoir pris soin d'elle. Nous avons déménagé, il n'y a pas si longtemps de cela et nous sommes encore un peu perdues.

— Pas de soucis ! Nous la cherchons de toute manière en premier lieu. Il est rare que des personnes partent pour vivre ici et qu'il y ait dans tous les cas une nouvelle. Répondit Jessica.

Angela nota qu'elle n'a pas dit son nom.

Mais... Alice, ne l'avait-elle pas dit ?

Lily Sherley Owens.

— Je vous avoue que c'est d'autant surprenant que votre sœur s'appelle Alice. Répondit Angela.

— Cela pose un quelconque problème ? Demande doucement Lily.

— Pas du tout ! C'est que vous voyez, au sein du lycée, il y a un groupe populaire qui...

Elle entendit soudain quelques acclamations derrière elle. Elle se tourna alors qu'Angela s'arrêta de parler pour observer avec elle la source des bruits.

Un groupe.

Il y avait effectivement un groupe populaire. Ils étaient plus de cinq... Enfin, elle croyait.

Tout son monde ne se résumait qu'à une personne en particulier.

Elle était légèrement plus petite qu'elle. Elle avait une coupe garçonne, des cheveux bruns et des yeux dorés. Elle portait de banals vêtements, mais elle était si souriante et remplie de joie que cela importait peu à Lily. Elle voyait un ange.

Un ange sous un ciel ombragé.

Elle l'observait, le cœur palpitant. Puis... Soudain, Alice secoua légèrement son bras.

— Ça va ?

— Oh... Oui, ça va.

Que m'arrive-t-il ?

Ce n'est pas dans mes habitudes de bégayer...

— C'était ce groupe. Dit Angela.

— Je les ai vus à la cantine avec les filles. Ils sont assez classe et ont un air mystérieux qui est séduisant. Il y a Edward Cullen, celui à la chevelure cuivrée et à la chemise ouverte. Rosalie Hale au grain de beauté et aux longs cheveux blonds ondulés, Emmett Cullen le musclé qui se tient aux côtés de Rosalie. Jasper Hale, qui serait le frère jumeau de Rosalie, à la tignasse blonde et... Alice Cullen. Celle aux cheveux courts noir corbeau, pointant dans tous les sens.

— Alice... Cullen ? Dit Lily pensive.

Une autre créature innocente ?

— Ils ont tous été adoptés par le Docteur Cullen, un célèbre chirurgien de confiance. Ils ont une relation assez particulière si on oublie le fait que ce ne sont que de simples lycéens... Mais ils ont aussi une aura dont tu ne peux assurément pas passer à côté. Dit Jessica.

— Je vois... Ce sera tout dans ce cas-là. Allons-y, Alice. Il se fait tard et je ne veux pas commander plus tard.

— Allons-y ! À demain les filles !

— Ah ! Attendez, vous vous appelez comment ? Demanda Angela par confirmation.

— Lily Sherley Owens... Et je suis la sœur aînée et responsable légale de cette jeune fille. Sourit Lily en s'éloignant.

Elle commençait à s'éloigner avec sa charmante et adorable petite sœur tout en réfléchissant aux projets qu'elle avait pour ce soir.

... Tout en sentant un doux et curieux regard.

Il m'arrivait de venir la chercher de temps à autre. D'autres fois où je ne pouvais pas. Mes études et mon travail à mi-temps me prenaient de mon temps. J'avais aussi beaucoup de mal à canaliser mon anxiété et je ne voulais pas qu'Alice me voie dans cet état. Il y a aussi cette lycéenne qui occupait mes pensées. Je me demandais ce que cela ferait si je passais ma main dans ses cheveux. Ils devaient être doux et soyeux. Je me demandais ce que cela ferait si elle me regardait. Je me demandais ce que cela ferait si elle me souriait.

J'étais fascinée par elle, par son visage d'Ange.

J'avais l'impression de…

Soudain, on m'interpelle.

Ce fut mon patron. Je travaillais dans un petit café en tant que serveuse.

Je n'avais pas à rêver de cet Ange si pur et lumineux...

Parce qu'elle me sera à jamais inaccessible.

Je n'avais pas le droit au rêve.

Le cœur de Lily s'assombrissait à cette unique pensée. Elle désirait la revoir, mais elles ne se connaissaient pas et Lily ne voulait pas faire connaissance. Elle avait peur des gens et de leur vulgarité.

Ce qui inclut bien évidemment Alice.

Elle était charmée par cet Ange, mais en même temps, cet Ange l'effrayait au plus haut point.

Être attiré par un être désirable et inaccessible aurait pu être une vocation si Lily arrêtait de se voiler la face.

Quelle idiotie.

Des jours entiers passèrent dans l'inéluctable espoir de la revoir sans la chercher. Elle et sa charmante petite sœur s'habituaient peu à peu à leur nouvelle vie et leur nouveau quotidien.

Il n'en reste pas moins que Lily s'emprisonne dans une routine quelconque pour subvenir aux besoins de sa sœur bien-aimée.

Alice était tout pour elle. Elle a dédié toute sa vie pour elle corps et âme.

Mais pour quelle raison ?

Par rédemption ? Lui aurait-elle infligé un mal impardonnable ?

Par devoir ? Ce si petit être qu'elle tenait dans ses maigres bras, qui pleurait et qui avait faim comme elle... Mais qui était protégé des coups de sa charmante marâtre.

Ou... Parce que c'est normal ? Mais oui ! C'est exact ! C'est cela ! C'est normal.

Pourquoi ne le serait-il point ? Toute personne sensée aurait agi comme elle le fait actuellement ! Avec vertu et miséricorde, par amour et par pitié, c'est normal enfin !

Non ?

Ou peut-être que... La raison est toute autre que ce à quoi nous pouvons nous attendre.

Oui.

Alice n'était ni malade ni malheureuse... Alors pourquoi cache-t-elle tout ce qu'elle ressent ?

Alice n'est pas Alice sans tout ce qu'elle transmet... Alors pourquoi se sentait-elle dans une cage en or ?

Voici où nos Alices vont se heurter.

L'une qui se défait d'une cage rouillée et l'une qui se tasse dans la plus désirable cage à oiseaux.

Lily en possédait la clé et ne souhaitait pas s'en détacher... Parce qu'elle ne pouvait pas vivre sans Alice.

Ma charmante Alice...

Ma bien-aimée.

M'aimes-tu ?

Ou... Me haïs-tu ?

De ses longs cheveux bruni qui étaient emmêlés...

De ses yeux tombants verdâtres qui imploraient silencieusement son pardon…

Et de sa lèvre inférieure fendue, de sa bouche qui criait à l'aide...

Elle n'était rien.