Chapitre 14 :

Confiance

Dans les deux jours qui avaient suivi son réveil Naruto était resté au lit comme commandé par Tsunade. Il n'avait pas vraiment eu le choix de toute manière. Lorsqu'il avait voulu se lever, il avait eu bien du mal à tenir debout. Jamais il n'avait eu tant de mal et Tsunade avait dit que c'était parce que son système circulatoire du chakra était endommagé partout dans son corps. Sans Kurama apparaissant près de lui pour le soutenir, il se serait lamentablement écroulé et cela avait été une occasion pour son renard de se moquer allègrement de lui. Il avait d'ailleurs passé ma majeure partie de son temps à dormir, épuisé. Tsunade était venue le soigner elle même et son parrain lui avait tenu compagnie, discutant tranquillement, veillant lorsqu'il s'endormait. Il avait bien dû avouer qu'il en avait besoin. Mais après deux jours cloîtré dans une petite chambre, ce dont-il n'avait pas l'habitude, il avait vraiment envie de voir autre chose et de sortir de l'hôpital.

- Je t'ai amené des vêtements neufs, fit Jiraya en déposant le paquet qu'il tenait sur une armoire. Les tiens sont en lambeaux après tout ça, remarqua-t-il.

- C'est sympa merci, sourit-il. C'est vrai que j'en n'avais pas d'autres. Alors c'est bon, je peux sortir ?

- Oui. Tsunade a accepté même si elle t'aurait bien gardé là encore au moins deux bonnes semaines. Elle l'aurait fait pour n'importe qui d'autre mais elle sait que rester enfermé serait impossible pour toi. Du moment que tu te reposes, elle te laissera faire mais elle viendra t'examiner tout les jours.

- Tant que je peux sortir et prendre l'air. Je peux pas profiter du vent ici, bouda-t-il en l'amusant.

- Au fait, on t'a trouvé une solution de logement, remarqua-t-il. Habille toi et je t'explique ça. Si ça te va, on te conduira là bas.

- Ok.

- Je reviens dans un moment, j'ai vu une délicieuse demoiselle en arrivant et je...

- T'es irrécupérable, rit le blond. Tu sais que t'as aucune chance ?

- On ne peut pas savoir avant d'avoir essayé, sourit-il en quittant la chambre.

Riant des pitreries de son parrain, Naruto écarta les couvertures, entreprenant de se lever prudemment. Ce fut laborieux encore une fois et il ne put quitter l'appuie des meubles, soupirant à la fois d'exaspération et d'amusement devant sa propre maladresse. Il alla cherché les vêtements laissés par son parrain, souriant en les découvrant. Il y avait une paire de sandales et un pantalon noir ample. Venait ensuite un kimono bleu ciel sans manche doublé de blanc. Mais contrairement à son précédent, il était long, tombant jusqu'à ses chevilles, fendu sur les côtés à partir des hanches. Il était décoré de broderies noires dessinant ce qui avait tout l'air des démons à queues stylisés en plus d'un tourbillon symbole du clan de sa mère. Il y avait une longue ceinture couleur d'or dont les extrémités pendaient jusqu'à ses mollets une fois nouée. Un nouveau haori oranger était là, aussi long et ample que son précédent. Brodé à l'or, il avait sa spirale, son titre de Sennin ainsi que neuf magatama comme dans son mode du Sage. Il s'habilla, posant simplement son nouveau haori sur ses épaules. Ses bras étaient encore couverts de bandages comme son cou, quelques pansements sur son visage. Il entreprit de brosser ses longs cheveux de soleil, remettant en place ses boucles d'oreilles. S'asseyant sur son lit alors que sa tête tournait un peu, il se mit à ranger ses affaires dans le sac que son parrain avait eu la bonne idée d'ajouter.

Un moment plus tard, on toquait à la porte et il autorisa qu'on entre. Il vit alors apparaître Tsunade avec Jiraya et un troisième homme qu'il mit un instant à reconnaître. Hiashi Hyûga s'il ne se trompait pas.

- Salut, dit-il avec son doux sourire habituel.

- Bonjour Naruto, répondit la Hokage. Tu te souviens peut-être de Hiashi Hyûga, le chef du clan Hyûga.

- Bien sûr, répondit-il en se demandant pourquoi il était là.

- Bonjour Maître Namikaze, salua-t-il respectueusement.

- Le clan Hyûga s'est proposé pour t'accueillir chez eux aussi longtemps que tu le voudras, annonça Tsunade en le surprenant.

- Ce serait un honneur pour nous que de vous offrir l'hospitalité le temps de votre rétablissement et séjour à Konoha. Si vous le voulez bien bien sûr.

- Avec plaisir c'est gentil merci, dit-il en souriant.

- C'est un plaisir pour nous aussi, répondit l'homme. Le domaine est vaste et calme, vous y serez tranquille pour guérir et reprendre des forces.

- Je te laisse sortir mais tu dois te ménager et te reposer, imposa Tsunade. Juste un peu de marche, c'est tout ce que tu peux te permettre comme effort.

- Ok mamie t'en fais pas. Je serais vite sur pieds, y a pas à s'en faire, assura-t-il.

- Je viendrais te voir tout les jours pour m'en assurer, prévint-elle. Gare à toi si tu ne respecte pas les consignes que je t'ai donné.

- Je m'occupe de moi tout seul comme un grand depuis toujours mamie, remarqua-t-il légèrement. Je vais m'en sortir ne t'en fais pas.

Il se leva prudemment, lui souriant largement pour la rassurer. Tsunade soupira mais le laissa s'en aller avec Hiashi, tirant un Jiraya trop dragueur avec les infirmières. Naruto suivit Hiashi, retrouvant Neiji qui les attendait dans le hall. Le jeune homme le salua respectueusement et il lui rendit à sa manière. Neiji insista pour porter son sac à sa place, l'embarrassant un peu alors qu'il n'avait pas l'habitude de ce genre de chose. Il sortit encadré par les deux Hyûga dans un silence serein et il sourit en sentant le vent et le soleil sur sa peau. Il ferma les yeux un moment, inspirant profondément.

- Ça fait du bien de sortir, soupira-t-il. Je n'ai vraiment pas l'habitude d'être à l'intérieur.

- Maître Hokage nous a dis que vous comptiez dormir dehors ? remarqua Hiashi un peu choqué par la possibilité.

- Je dors dehors depuis des années, répondit-il simplement. J'ai l'habitude et je préfère en faîte. Et comme je voyage tout le temps, j'ai pas de maison. Et puis je ne m'étais jamais retrouvé dans un état pareil au point de ne plus pouvoir voyager. D'habitude, je vais chez des amis quand j'ai besoin d'une pause mais c'est trop loin cette fois et impossible d'y aller avec les techniques que j'utilise habituellement tant que je ne pourrais pas utiliser mon chakra. De toute façon, maintenant que toute cette histoire est enfin terminée, ça me dit bien de passer quelques jours à Konoha.

- Vous y êtes le bienvenu. Beaucoup de villageois ont entendu parler de ce que vous avez fait et aimeraient vous rencontrer, remarqua Neiji.

Ils avancèrent tranquillement et Naruto capta quelques murmures et quelques regards qui lui étaient adressés à son passage. On ne le connaissait pas encore à Konoha mais pour ceux qui avaient connu son père, faire le rapprochement n'était pas difficile et cela se voyait. Il n'y eut pourtant rien de plus jusqu'à ce qu'ils arrivent au domaine Hyuga. S'il tentait de ne pas trop le montrer, ce simple trajet l'avait épuisé. Les deux Hyuga n'avaient d'ailleurs pas manqué de noter ses tremblements légers. Aussi, une fois arrivés, on lui montra rapidement la demeure principale où il fut royalement accueilli puis on lui indiqua sa chambre. Seulement, il leur demanda s'il pouvait aller dans le jardin plutôt et on le laissa volontiers faire. Ce fut avec joie qu'il alla simplement s'allonger dans l'herbe, très heureux devant ce simple fait. Sa chambre dans la demeure traditionnelle donnait justement sur le vaste jardin et ce n'était pas pour lui déplaire. Allongé dans l'herbe à regarder les nuages, il se sentait déjà bien mieux.

Un peu plus loin Hiashi, son épouse et Neiji avaient regardé leur illustre invité s'installer simplement dans la pelouse sans plus de cérémonie. Son corps s'était entièrement détendu malgré son léger tremblement persistant. Son épuisement était plus qu'évident comme sa faiblesse et pour le chef de clan et son neveu qui avaient assisté à ses combats, cela n'avait rien d'étonnant. De nombreux pansements étaient encore bien visibles. Il s'en sortait pourtant exceptionnellement bien compte tenu de ce qu'il avait encaissé. Mais c'était surtout son attitude qui était surprenante. Il était aussi simple qu'il l'avait été jusque là et ce malgré qu'il soit assurément le plus grand héros du moment. Il aurait de quoi réclamer des monts de récompenses, d'imposer sa loi alors qu'il avait les Bijuu avec lui. Il pourrait demander ce qu'il voulait et avoir la grosse tête seulement, ce n'était pas du tout le cas. Il restait très simple, humble et souriant. Il n'avait strictement rien demandé et il avait même cru qu'on le laisserait dormir dehors, ahurissant pour eux. Un tel invité avait droit à un accueil de prestige surtout après tout ce qu'il s'était passé. Lorsque le Hokage avait parlé du jeune homme en conseil, expliquant qu'il n'avait nul part où aller le temps de sa convalescence, les grandes maisons de Konoha s'étaient un peu disputées pour avoir l'honneur d'accueillir le héros chez eux. Les Hyûga avaient gagné l'honneur finalement et il ne serait visiblement vraiment pas difficile d'avoir le jeune homme avec eux. Mais l'important était aussi la protection du fils du Yondaime et c'était aussi pour cela qu'ils avaient été choisi les premiers pour proposer leur accueil.

- Neiji, je te laisse veiller sur lui, intervint Hiashi. Fais en sorte qu'il ait tout ce dont-il pourrait avoir besoin.

- Bien, approuva le jeune homme.

Le couple s'en alla ensuite et Neiji s'avança, allant s'asseoir au bord de la coursive de la maison pour remplir la mission qui était la sienne pour un moment : servir de garde du corps à l'Ermite au Renard. Et cela n'était pas pour lui déplaire. Cela serait mentir que de dire qu'il n'admirait pas le jeune homme après tout ce qu'il l'avait vu accomplir. Pourtant, pour avoir eu le récit de sa vie, il savait qu'il était loin d'avoir eu une existence tranquille. Ce qu'il admirait certainement le plus chez lui était sa morale, sa façon de vivre et de voir les choses. Le blond n'avait pas été sans effet sur lui et il n'était pas mécontent de pourvoir le côtoyer un peu plus longtemps.

Ce fut finalement toute l'après-midi qu'il resta là à garder un œil sur Naruto qui s'était manifestement endormis dans l'herbe, visiblement très à l'aise d'être là. Il ne se réveilla qu'en fin de journée, juste avant le dîner. Neiji le vit remuer dans l'herbe, s'étirer un peu avant de se raviser, grimaçant certainement à cause de ses blessures. Il s'assit et remit en place son haori de ses mains encore tremblantes avant de regarder autour de lui.

- Neiji ? fit-il en le voyant. Ça fait longtemps que t'es là ?

- J'ai été chargé de veiller sur vous, informa-t-il.

- Ah ouais ? C'était pas la peine. Tu dois avoir besoin de repos toi aussi.

- Je vais bien ne vous en faîte pas. La fatigue a été le pire. Je n'ai eu que des blessures sans gravité. J'ai eu le temps de me reposer ces derniers jours. Est-ce que vous avez faim ? Il est l'heure de dîner.

- Avec plaisir, sourit-il. Je meurt de faim.

Il se releva alors et Neiji en fit autant, souriant à son enthousiasme enfantin. C'était fou de le voir avec cette attitude lorsqu'on l'avait vu combattre, entraîner tout le monde avec lui. Mais c'était aussi réconfortant de voir que même après ce qu'il avait vécu, après cette guerre, il pouvait garder un tel sourire et une telle joie de vivre. Naruto était vraiment quelqu'un de réconfortant à côtoyer et cela, tous l'avaient compris. Il le conduisit à la salle à manger où ils retrouvèrent Hiashi, son épouse et des deux filles, Neiji mangeant avec eux alors qu'il était officiellement assigné, à la protection de l'Ermite par le clan.

Il fut très amusant et surprenant pour eux de voir le jeune homme totalement émerveillé devant leur table bien garnie. Il s'était assis en tailleur un peu n'importe comment et si personne ici n'avait l'habitude de ce genre de manque de convenance, personne n'aurait pensé à lui reprocher. Hiashi quand à lui, ne pouvait en vouloir au jeune homme. Lorsqu'on avait eu les grandes lignes de sa vie, il était évident qu'on ne lui avait jamais enseigné ces choses là et qu'il n'avait jamais eu le temps ou le réel intérêt pour les apprendre. Il ne dit donc rien, souriant même légèrement à l'air enfantin qu'avait repris jeune homme. Si lui même, Neiji et Hinata l'avaient accompagné sur le champs de bataille, Hanabi et sa mère découvrait le Héros de la Quatrième Grande Guerre Ninja, visiblement surprises de découvrir quelqu'un de si simple et joyeux. Naruto ne put s'empêcher de complimenter la table, expliquant sommaire qu'il n'avait jamais été assis à une table si raffinée.

- Qu'avez vous l'habitude de manger ? demanda la maîtresse de maison en lui tendant un bol de riz.

- Merci, sourit-il. Je voyage tout le temps alors je chasse, pêche ou cueille ce que je trouve. Je fais des petites provisions dans les villages parfois mais juste des truc de premières nécessités et quand j'ai un peu d'argent je m'arrête parfois dans des petites échoppes mais c'est rare. Alors ça, c'est un peu exceptionnel, sourit-il en commençant à manger avec une gourmandise évidente.

- Alors servez vous autant que vous le voulez, sourit Hinata.

- Avec plaisir merci. C'est délicieux.

Il ne fut pas difficile de voir que le jeune homme se régalait vraiment pendant le repas. Pourtant, il était plutôt ordinaire pour eux et cela ne faisait que démontrer la vie très simple qu'il avait mené jusque là. Le moins que l'on pouvait dire lorsqu'ils eurent terminé était que Naruto avait très bon appétit. Il avait remercié chaleureusement pour le repas comme pour l'accueil qui lui était fait dans la maison principale des Huyga et si là encore, ça manquait de convenance et de politesse, la véritable gratitude et reconnaissance transparentes faisaient vite oublier ces détails. Hiashi l'invita à venir boire un thé avec lui et il accepta volontiers alors que la nuit était tombée. Seul Neiji resta avec eux, la maîtresse de maison amenant le thé avant de s'en aller avec ses filles. Hiashi fit le service pour eux trois et ce fut Naruto qui prit le premier la parole, soudain plus sérieux malgré sa détente et son sourire :

- Tu as certainement des questions sur mes yeux, dit-il en regardant le chef de clan. Jiraya m'a dis que le vieux Hagoromo avait expliqué.

- Nous avons tous été très surpris, remarqua-t-il. Vous ne comptiez pas dire cela à qui que ce soit n'est-ce pas ?

- Non. J'en en aurais peut-être parlé aux Hyuga parce que ça concerne votre clan et aux Uchiwa s'il en restait un digne de confiance mais à personne d'autres. Le vieux a été imprudent d'en parler si légèrement. Je serais pas surpris que d'autres tentent cette folie pour obtenir les même pupilles et je voulais éviter ça. D'autant plus que ça m'étonnerait que quelqu'un d'autre puisse supporter cette opération, dit-il le regard plus sombre. Je ne dois ma survie qu'à l'endurance que j'avais déjà, aux capacités de régénérations, à la puissante force vitale et à la résistance des Uzumaki, à mon obstination et au fait que je suis un Jinchuuriki et que Kurama augmente ma capacité de régénération et de résistance. Ceux qui savent pour mes yeux et qui ont réfléchis un peu à la question sont tous d'accord : je n'aurais pas dû survivre. Même Kurama l'a fait remarqué quand on a compris, après coup, ce qu'ils avaient fait.

- Ils ne vous avaient rien dit avant de faire ça ? demanda Neiji.

- J'étais une simple arme pour eux, un objet. Inutile d'expliquer quoi que ce soit à une arme que l'on veut sans esprit ni volonté. Ils ne m'ont jamais donné que le strict nécessaires d'explications que les techniques qu'ils voulaient que j'assimile. Je n'ai jamais eu une parole de plus et ma voix été scellée, dit-il en les choquant. J'ai parlé physiquement pour la première fois quand j'avais huit ans et que je m'étais sauvé de cet endroit de fou. Enfin bref, j'ai su pour mes yeux uniquement parce que j'ai entendu une conversation en me réveillant. Ils croyaient que j'étais toujours inconscient. J'ai juste entendu qu'il s'agissait de l'implantation d'un Sharingan et d'un Byakugan fusionnés. Le reste, je l'ai appris par moi même. Kurama a pu m'expliquer ce qu'étaient ces deux pupilles et les dons qu'elles offraient et ensuite, on y est allé à tâtons pour voir comment ça évoluait. J'ai mis des années à éveiller le Kingan et à maîtriser totalement mes yeux.

- Vous connaissez nos techniques, remarqua Hiashi.

- Juste quelques unes que j'ai eu l'occasion d'observer en croisant des ninjas du clan au fil des années. En regardant avec mes yeux, j'ai compris le principe et j'ai reproduis. Kurama m'avait expliqué comment vous exploitiez vos yeux et j'ai suivis à ma manière parce que c'est franchement efficace. Mais c'est probablement pas pareil que vous.

- Est-ce que vous savez de qui ils pouvaient tenir le Byakugan qu'ils ont utilisé ?

- Non. Les seuls infos que j'ai eu de leur part, je l'ai déjà dis. J'en sais rien. J'étais dans l'année de mes huit ans quand ils l'ont fait donc il faut chercher sur quelqu'un mort avant ou qui aurait perdu ses yeux ou autre. Je ne peux pas t'en dire plus.

- Il a dit que vous aviez éveillé le Tenseigan, remarqua l'aîné. Cela ne tient plus que de la légende chez les Hyuga.

- Ouais. Kurama m'a dit qu'il fallait une greffe comme pour le Mangekyo Sharingan normalement mais les deux ce sont complétés chez moi alors j'en n'ai pas eu besoin. Mais j'en ai bavé quand j'ai éveillé les niveaux les plus haut. J'ai failli y laisser ma peau mes yeux ont pompé tout mon chakra pendant des semaines. J'ai eu beaucoup de mal à les stabiliser et heureusement que Kurama était là pour me donner du chakra. Finalement, ça a donné le Kingan. C'est seulement à ce moment que j'ai obtenu des yeux vraiment fusionnés. Avant, l'activation d'une pupille mettait l'autre au second plan. Maintenant, j'ai les deux en même temps.

- Est-ce qu'il y a des différences avec un Byakugan normal ? demanda Neiji.

- Il y a le Tenseigan qui bien maîtrisé donne, en plus des pouvoirs du Byakugan, une maîtrise de la force d'attraction répulsion. Le Rinnegan a un pouvoir semblable. Il y a aussi le mode chakra du Tenseigan, des capacités physiques renforcées, les Sphères de Vérités et un pouvoir sur la Terre et la Lune. C'est ça qui m'a permis de contrer le Tsukuyomi directement en influençant la lune. Mais pour ça, il faut vraiment pousser au plus haut niveau du Tenseigan. Je n'ai atteint ce niveau que peu de temps avant la guerre et j'ai passé je ne sais combien de temps en entraînement pour ça. Après, combiné à toutes mes autres capacités, mes yeux portent bien plus loin avec bien plus de précision que les vôtres il semble et je passe à travers plus de choses aussi.

- Lorsque vous irez mieux, seriez vous d'accord pour nous montrer comment vous utilisez votre propre Byakugan ? demanda Hiashi.

- Si tu veux, sourit-il. Mais tu montres aussi.

- Bien sûr.

Ils discutèrent encore un moment pour finalement se séparer, Naruto tombant de sommeil. Neiji le ramena à sa chambre où son futon était déjà prêt, lui indiquant qu'il dormait juste à côté s'il avait besoin de quoi que ce soit. Naruto le remercia avant de se changer pour dormir, passant le pyjama que lui avait offert son parrain. Normalement, il avait un yukata orange mais il était scellé dans ses parchemins et il ne pouvait utiliser son chakra pour en sortir ses affaires. Il se contenta donc du pyjama bleu que Jiraya lui avait offert. Il alla ouvrir en grand les panneaux donnant sur le jardin, préférant avoir une vue sur l'extérieur et un peu de vent. Il dormait toujours mieux comme ça et on ne l'avait pas laissé faire à l'hôpital. Il se coucha ensuite, grimaçant à ses blessures douloureuses. Il chercha ensuite son sommeil, ne parvenant à s'endormir vraiment que lorsque Kurama se matérialisa pour s'installer contre lui, lui assurant ainsi qu'il veillait. Des années avec la menace de l'Akatsuki laissait certaines angoisses.

Lorsqu'il se réveilla le lendemain, la première chose que Neiji fit fut d'activer son Byakugan pour jeter un coup d'œil vers la chambre de Naruto et s'assurer qu'il allait bien. Il l'avait fait plusieurs fois pendant la nuit et il n'avait pas manqué la présence d'un Kyuubi de la taille d'Akamaru près du jeune homme. Il ne distinguait d'ailleurs plus que le chakra du démon qui veillait vraisemblablement sur son hôte ce qui était des plus rassurant pour sa protection. Il était certain que le Bijuu l'avait repéré, tournant à chaque fois la tête vers lui et même si un mur les séparait, Neiji aurait presque pu l'entendre lui ordonner de regarder ailleurs. Mais cela ne l'avait pas empêché de s'assurer régulièrement que l'Ermite au Renard allait bien. Seulement ce matin, il trouva sa chambre vide de toute présence malgré qu'il soit encore très tôt. Alerté, il se leva rapidement, sortant pour aller jeter un œil lui même. La chambre du jeune homme était parfaitement rangée, le futon et les couvertures pliées et rangées soigneusement. De toute évidence, il s'était simplement levé tôt.

Activant son Byakugan, il chercha rapidement le blond dans le domaine, le trouvant dans un coin tranquille de jardin, pas vraiment surpris au final. Il alla s'habiller rapidement avant de le rejoindre. Le blond était assis en tailleur dans la pelouse. Il était habillé bien que son haori ne soit nul part en vue. Le soleil n'était pas encore levé bien que le ciel s'éclaire à l'horizon. Il se tenait très droit, parfaitement immobile, les yeux et les mains posées sur ses genoux. Il méditait certainement et sa concentration était parfaite. Il s'assit simplement au bord de la coursive pour veiller. Le soleil se leva tranquillement et pas une fois il ne vit Naruto bouger d'un cil. Il était totalement plongé dans sa méditation à tel point que les oiseaux venaient se percher sur lui sans aucune peur. Neiji était d'ailleurs certain que sans le Byakugan et s'il ne l'avait pas en vision directe, jamais il n'aurait pu desceller sa présence. Elle se fondait complètement dans son environnement, indiscernable. S'en était spectaculaire. Ce fut un long moment plus tard qu'il vit son oncle le rejoindre, se tenant debout près de lui. Ils se saluèrent rapidement :

- Ne devais-tu pas veiller sur Maître Namikaze ? releva Hiashi.

Pour toute réponse, un peu vexé qu'il puisse penser qu'il ne remplissait pas sa mission correctement, Neiji lui pointa simplement son protégé qui méditait un peu plus loin.

- Eh bien, je n'avais pas du tout perçu sa présence, admit l'homme.

- Il médite depuis un bon moment maintenant.

- Concentration impressionnante, remarqua Hiashi.

Il était difficile d'imaginer que quelqu'un d'aussi remuant et énergique que lui puisse se plonger dans une telle méditation. Une méditation qui n'était d'ailleurs pas prête de s'arrêter. Naruto resta ainsi des heures durant sans bouger d'un pouce, plusieurs oiseaux ou petits animaux venant près de lui. Ce fut en fin de matinée que Neiji qui n'avait pas bougé lui non plus, vit son oncle venir de nouveau, accompagné du Hokage et de maître Jiraya. Il se leva alors les saluant avant de leur désigner Naruto qu'ils étaient venus voir :

- Il médite depuis très tôt ce matin, informa-t-il.

- Il travaille certainement sur sa circulation de chakra, remarqua Jiraya.

- Je lui avais dis de se reposer, râla Tsunade.

- Tu sais, notre conception du repos et la sienne sont deux choses très différentes. Pour lui, il ne fait probablement aucun effort en ce moment. Il a l'habitude de se pousser à bout tout le temps Tsunade. Tu ne peux pas lui demander de rester enfermé dans une chambre ou sans rien faire, il deviendrait dingue en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Il ne fera pas de bêtise de t'en fait pas et il est probablement en mesure d'accélérer sa guérison. Sa maîtrise du chakra est exceptionnelle.

- Je dois quand même regarder ses blessures, soupira-t-elle. Il était très amoché. Tu sais comment le prévenir qu'on est là ?

- Ne t'en fait pas il le sait déjà, assura-t-il en les surprenant.

Et en effet, quelques secondes plus tard, on vit le blond bouger de nouveau, ouvrant doucement les yeux. Il reprit tranquillement contact avec le monde autour de lui, souriant aux oiseaux piaillant dans ses cheveux. Il les chassa gentiment avant de se relever doucement et de se diriger vers eux.

- Salut tout le monde, fit-il joyeusement.

On lui rendit et lorsque Tsunade voulut le réprimander pour ne pas être simplement resté au lit, Naruto n'eut pas l'air de comprendre ce qu'elle lui reprochait, appuyant ce que Jiraya avait dis. Soupirant, Tsunade l'avait emmené pour vérifier son état dans sa chambre. Cela fait il alla déjeuner avec les Hyuga qui s'étaient inquiétés de ne pas l'avoir vu au petit déjeuner. Il les rassura, expliquant qu'il mangeait souvent un seul repas ou deux par jour. Le repas une fois de plus excellent pour le blond terminé, il retourna s'installer dans le jardin, Neiji prenant place avec lui sur son invitation.

- Est-ce qu'il y a quelque chose que tu aimerais me dire ? demanda le blond à son garde. J'ai cette impression depuis un moment.

Il l'avait senti dans les regards du brun et l'attitude de celui-ci. Il n'y avait rien de préoccupant mais il semblait pourtant se retenir de lui dire quelque chose.

- Ce n'est rien je ne voudrais pas vous embêter avec quelque chose d'aussi futile, répondit-il.

- Puisque je te dis de parler, vas y, poussa Naruto en se tournant vers lui.

- Eh bien, dit-il en regardant autour de lui.

- Y a personne aux alentours, assura Naruto avec un sourire rassurant. Qu'est-ce qui te tracasse ?

- J'aurais aimé vous remercier, dit-il en le laissant perplexe.

- Tu l'as déjà fait comme plein de monde et j'ai déjà dis que c'était pas la peine, remarqua-t-il.

- Non pas pour la guerre. Enfin si, merci pour ça aussi mais c'est pas de ça que je voulais..., s'embrouilla-t-il en amusant le blond riant doucement.

- Détend toi j'ai pigé. Alors pourquoi tu me remercies au juste ?

- Pour votre exemple. Ça et tout ce que vous avez dit. Cela m'a permis de comprendre certaines choses, dit-il.

- Alors là il va falloir que tu m'expliques un peu plus parce que je suis perdu, dit-il en l'amusant.

- Est-ce que vous savez comment fonctionne le clan Hyûga ? demanda-t-il.

- Nan, je sais juste des trucs sur le Byakugan mais à part ça je ne connais pas ton clan.

- Et bien, le clan Hyûga est l'un des plus ancien et puissant de Konoha et possèdent de puissantes techniques, commença-t-il. Vous en savez quelque chose, dit-il en le faisant acquiescer. C'est un clan régis par les lois strictes. Il y a la branche principale, la Sôke et la branche secondaire, la Bunke. C'est un système qui a été inventé pour protéger les secrets du clan. La Sôke dirige le clan et la Bunke le protège. Les membres de la Bunke sont marqués par un sceau maudit à chaque fois qu'un nouvel héritier atteint les trois ans. Le sceau permet à la Sôke de contrôler la Bunke par la souffrance et de sceller les secrets du Byakugan à la mort de celui qui le porte. Les membres de la Bunke sont destinés à servir la Sôke.

- Tu fais parti de la Bunke si je comprend bien, remarqua Naruto.

- Est-ce que ça se voit tant que ça ? dit-il tristement.

- Il y a comme une sorte de fatalisme en toi. Tu t'es... résigné à cette situation ?

- Et bien, quand j'étais petit, mon père est mort en protégeant la Sôke. Mon père était le frère cadet de l'actuel chef de clan. Lorsqu'on est membre de la Bunke, on sait qu'on sera serviteur toute notre vie peu importe nos efforts. J'ai longtemps été très fataliste face à ça, j'ai longtemps pensé que l'on ne pouvait rien contre son destin, contre sa nature et l'oiseau en cage sur ma tête en était le symbole. J'ai longtemps été furieux contre la Sôke pour la mort de mon père. Quand j'ai été trop en colère il y a quelques années de ça, mon oncle m'a révélé que mon père n'avait pas été sacrifié par la Sôke mais qu'il avait décidé ça lui même pour accomplir son devoir.

- Ouais, fit Naruto sceptique, ça résout pas le problème.

- Disons que ça a été assez pour me calmer un peu mais ça ne changeait pas que mon père s'était sacrifié pour sauver son frère parce que personne ne concevait que mon oncle pouvait être sacrifié lui aussi. Alors on l'a laissé faire parce que ça les arrangeait bien au final. Il paraît que mon père à dit qu'il avait choisi de faire ça parce que c'était l'occasion de choisir son destin. Pour ma part, j'ai comme l'impression qu'il aurait été sacrifié de toute façon. Mon oncle ne s'était jamais privé pour se servir du sceau sur lui. J'ai toujours eu beau faire ce que je voulais, je n'ai jamais été qu'un serviteur.

- Et tu t'étais résigné à ça, comprit Naruto.

- Je crois. Je ne voyais pas quoi faire d'autre surtout quand je vois ma cousine qui doit prendre la tête du clan et qui ne comprend rien à ce que la Bunke pourrait ressentir. J'ai toujours cru qu'on ne pouvait pas changer son destin. Jusqu'à vous rencontrer. Le Sage Rikûdo nous a dit ce que vous aviez vécu, comment vous l'aviez affronté envers et contre tout. Et vous nous avez vous même montrer cette volonté et cette détermination qui rend tout possible. En vous regardant, j'ai compris qu'on pouvait changer son destin si on essayait assez fort, dit-il en le faisant sourire. J'ai d'autres perspectives maintenant même si je ne sais pas encore comment faire.

- Qu'est-ce que tu aimerais faire ?

- Déjà, convaincre le clan de me laisser peut-être un peu plus de liberté. Après, j'aimerais peut-être voir un peu de paysage pour essayer de voir ce que je voudrais vraiment faire. Mais convaincre mon oncle sera déjà un défi en soit. Je n'ai l'autorisation de sortir du village que pour les missions et avec le sceau je ne peux pas vraiment aller contre ça.

- Je vois, soupira Naruto. Comme s'il y avait pas assez de problèmes il faut qu'ils s'en rajoutent dans leur propre clan. J'ai toujours trouvé ça abjecte de priver les autres de liberté. Mais tu as réalisé un truc bien : tu es le seul maître de ton destin, sourit-il. Et rien qu'avec ça, t'as fait le plus gros. Maintenant, ne perd jamais ça de vue et tu y arriveras un jour ou l'autre, assura-t-il avec encouragement.

- Oui. Merci pour ça. Pour m'avoir ouvert les yeux.

- Pas de quoi.

Il passa finalement l'après-midi à discuter avec Neiji, découvrant un jeune homme très calme, très maîtrisé et très réfléchi. Mais semblait aussi y avoir beaucoup enfermé en lui et après leur première discussion, Naruto pouvait imaginer facilement ce qui le tourmentait. Pourtant, il était persuadé que Neiji pouvait devenir bien plus que le bon ninja quelque peu effacé et silencieux qu'il était en ce moment. Le jour suivant, il le passa aussi dans le jardin en méditation et en repos, Neiji restant près de lui, tranquille et silencieux lorsqu'ils ne discutaient pas. Il s'entendait vraiment bien avec ce garçon aussi avide de liberté qu'il pouvait l'être. Sauf que lui, il n'y avait pas droit. Pas encore.

Au troisième jour, il se sentait assez bien pour un peu plus d'efforts. Aussi lorsque son parrain vint lui rendre visite avec Tsunade qui venait l'examiner, il lui rappela qu'ils avaient quelque chose à faire :

- Jiraya, tu m'avais promis de me faire visiter Konoha et j'ai besoin de voir du paysage, dit-il

- Ok si tu veux, sourit le Sannin.

- Neiji tu viens avec nous ? invita Naruto.

- Avec plaisir, approuva-t-il.

La bonne humeur du blond était communicative et il ne pouvait s'empêcher d'être plus détendu avec lui. Il les accompagna donc sachant parfaitement intérieurement que son rôle de garde du corps n'y était pour rien dans son acceptation de cette promenade. Il suivit donc le mouvement quand Naruto lui fit signe de le rejoindre, se postant à sa droite quand Jiraya se tenait à sa gauche. L'Ermite au Renard avait repassé son haori et ce fut tranquillement qu'ils s'engagèrent dans les rues.

- Qu'est-ce que tu voudrais voir d'abord ? demanda Jiraya.

- Je sais qu'elle n'existe plus mais tu pourrais me montrer où était là maison de papa et maman ?

- Bien sûr, sourit-il.

Il savait bien que la bâtisse avait été détruite pendant l'attaque de Kyuubi dix sept ans plus tôt mais il avait quand même envie de voir les lieux. Jiraya lui montra volontiers, racontant quelques anecdotes sur ses parents. Ils se mirent ensuite à visiter Konoha un peu au hasard, Naruto voulant tout voir. Et inévitablement, lorsque l'on remarqua le blond dans les rues, le bruit ne tarda pas à courir que Maître Uzumaki se promenait avec Maître Jiraya et Neiji Hûyga. Naruto fut proprement surpris et embarrassé lorsque l'on commença à le saluer respectueusement, à le féliciter pour ce qu'il avait fait, à le remercier ou a vouloir lui serrer la main, lui demander un autographe. Totalement perdu là dedans, il sourit comme il en avait l'habitude, rendant les salutations avec embarras, remerciant les gens et Jiraya comme Neiji et plus encore Kurama semblaient absolument s'amuser à ses dépends pendant qu'il tentait de ce dépêtrer de ça. Il était évident que la chose s'avérait bien plus difficile pour lui qu'un combat. Pourtant, Neiji et Jiraya ne purent s'empêcher de constater qu'il tentait de faire plaisir à tout le monde et d'être toujours gentils même si tout ça le dépassait visiblement. Ce fut son parrain qui alla finalement à son secours, faisant remarquer que le héros avait toujours besoin de repos et on le laissa finalement s'en aller, le priant de bien se reposer.

- Je meurt de faim maintenant, se lamenta Naruto alors que le déjeuner était passé depuis un moment sans qu'il n'ait pu manger. Eh mais ça sent super bon, dit-il en tendant le nez. C'est quoi ? Ichiraku ? lut-il sur l'enseigne du petit stand.

- C'est un restaurant de ramen je crois, renseigna Neiji.

- Tu veux essayer ? demanda son parrain.

- Ouais ! s'extasia-t-il. Ça sent super bon, dit-il comme un enfant gourmand.

- Alors je vous invite les jeunes allons-y, rit-il.

Ils s'avancèrent alors pour aller prendre place sur les tabouret du petit comptoir, joyeusement salué par une jeune femme.

- Qu'est-ce que je peux vous servir ?

- Ce qui a cette succulente odeur ! demanda immédiatement Naruto.

- La spécialité du chef alors, s'amusa la demoiselle.

Jiraya et Neiji optèrent pour la même chose, tout deux s'amusant des airs d'enfants du redoutable ninja assis entre eux. Bientôt, ils furent servis et on vit les yeux du blond pétiller d'envie lorsqu'il reçut son gros bol de ramen généreusement garni. Il débuta son repas joyeusement, fondant à vue d'œil après les premières bouchées.

- Oh bon sang c'est délicieux ! J'ai jamais rien mangé d'aussi bon !

- Ah ah, ravi que ça te plaise gamin, remarqua le chef. Des années pour trouver cette recette de bouillon.

- Super boulot patron ! clama-t-il en prenant une autre bouchée. C'est succulent !

Il dévora littéralement son bol avant d'en redemander un deuxième dont-il se régala, ne tarissant pas d'éloges.

- J'ai trouvé mon plat préféré ! assura-t-il lorsqu'il eut terminé. Chef vous avez gagné un client régulier. C'est super bon. J'avais jamais rien mangé d'aussi délicieux !

- Tu n'exagères pas un peu ? demanda son parrain.

- Mais non ! clamèrent ensemble le blond et le chef.

La jeune femme de l'autre côté du comptoirs se mit à rire, Neiji atterré et Jiraya surpris.

- Tu ne sais pas apprécier les bonnes choses Jiraya, réprimanda Naruto. Ces ramen sont tellement bonnes ! C'est le paradis sur terre ! L'élixir des dieux ! dit-il théâtralement.

- Écoutez donc ce jeune homme il est plein de bon sens ! clama le patron.

- D'accord, temporisa Jiraya en levant les mains en signe de paix. Naruto tu es aussi effrayant que Kushina quand tu t'y mets. Au moins je sais où t'emmener pour te faire plaisir.

- Naruto ? Naruto comme Naruto Namikaze ? demanda la demoiselle surprise.

- Lui même enchanté ! fit joyeusement Naruto.

La jeune femme rougit violemment devant son sourire, le chef choqué de découvrir l'identité de son client.

- Euh, y a un problème ? demanda le blond perplexe devant leur soudaine immobilité.

- Vous êtes Maître Namikaze ? bégaya le chef.

- Bah oui, pourquoi ? répondit-il en amusant son parrain et son garde.

- C'est un immense honneur ! s'exclama l'homme en le faisant sursauter. Vous avez mis fin à la guerre. C'est un tel plaisir de vous rencontrer ! Permettez moi de vous offrir votre repas.

- Certainement pas, tenta de contrer le blond. On va payer comme tout le monde.

- Non ! C'est hors de question ! rétorqua l'homme. Je vous l'offre ! Vous avez sauvé tout le monde je peux bien vous offrir un repas !

- Mais chef..., tenta-t-il.

- Pas de mais ! Je vous l'offre !

- Ok, céda-t-il totalement dépassé par ce qu'il se passait.

Dans son esprit, il entendait Kurama se moquer de lui en disant qu'il était capable de vaincre des presque déesse comme Kaguya mais pas de tenir tête à un chef cuistot en adoration devant lui. Jiraya n'était pas en reste pour rire de lui et Neiji semblait amusé lui aussi, souriant légèrement. Il ne manquait plus que ça. Maintenant, il allait se faire engueuler pour qu'il accepte un repas gratuit. Cela ne l'empêcha pas de renouveler ses compliments sur les ramen, promettant de revenir au chef plus qu'enthousiaste à cette idée. Ils rentrèrent ensuite au domaine Hyûga et Naruto alla s'installer dans l'herbe pour une nouvelle séance de méditation, appréciant le calme revenu autour de lui.

Les deux jours suivants, Naruto les passa à rétablir sa circulation de chakra, méditant ses journées entières. Et cela porta ses fruits puisqu'il retrouva enfin l'usage de son chakra grâce à cela. Il n'était pas au mieux de sa forme, ses blessures pas encore guéries mais il avait retrouvé l'usage de son chakra et c'était là le principal pour lui. Ce matin là, Tsunade lui avait demandé de venir pour rencontrer le Conseil du village pour parler de la guerre et de l'après. Bien sûr, les autorités voudraient le voir et il ne doutait pas qu'on lui demande cela dans tout les villages cachés. Il s'y rendit donc, son haori sur les épaules, ses katanas aux côtés, ses armes et son équipement en place cette fois. Il rejoignit la tour du Hokage, Neiji sur les talons. Cela ne lui déplaisait pas, le jeune homme était facile à vivre, calme et observateur. Ils étaient un peu des opposés dans le sens où Neiji était à cheval sur la politesse et les manières, bien moins remuant et extraverti que lui, moins sociable mais ils s'entendaient très bien. Ce fut donc en marchant avec lui qu'il gagna la vaste salle officiel du Conseil. Il y avait là la Hokage bien évidemment, les Anciens, les chefs de clans, les jonin les plus importants et son parrain était là lui aussi. En tant que jonin de haut rang déjà, Neiji put l'accompagner, restant posté à côté de la grande porte que l'on referma alors que le Sage d'Or s'avançait au centre de la pièce, se tenant droit, fier et assuré. Il souriait pourtant légèrement, détendu, plusieurs pansements encore bien visibles sur lui.

- Maître Uzumaki Namikaze, commença formellement le Hokage. Merci d'être venu aujourd'hui.

- Pas de quoi, répondit-il aussi simplement à qu'à son habitude.

Cela en fit sourire certains, d'autres pas du tout au contraire mais étrangement, ce n'étaient pas ceux qui avaient été avec lui sur le champs de bataille qui le regardaient de haut.

- Pour commencer, et avant toute autre chose, nous vous adressons tout nos remerciements pour le rôle central et crucial que vous avez joué dans la Quatrième Grande Guerre Ninja. Nous vous devons largement la victoire, remarqua-t-elle alors que quelques anciens faisaient la grimace. Les Cinq Villages Cachés ont déjà reconnu ce fait. Je sais que chacun d'entre eux vous contactera directement dans les semaines à venir mais j'ai dors et déjà été autorisé à vous dire certaines choses au nom de l'Alliance Ninja. Nos remerciements les plus sincères tout d'abord et c'est la moindre des choses. Ensuite, vous êtes le bienvenu dans tout les villages cachés et chacun d'entre eux est dors et déjà disposé à coopérer avec vous si vous souhaitez avoir des informations ou de l'aide pour quoi que ce soit.

- Je prends note, acquiesça-t-il légèrement.

- De nombreuses questions se posent pourtant, reprit-elle. Les réponses sont pour moi évidentes mais nous avons besoin de vous entendre l'exprimer expressément. J'imagine que ce sont là des questions que chaque village vous posera.

- J'écoute, dit-il en croisant ses mains derrière sa tête.

- Tout d'abord, il est établi que vous êtes en contact et relativement proche des Bijuu actuellement en liberté. Nous avons tous entendu l'Ermite Rikûdo vous confier leur garde et chacun d'entre eux l'accepter. Après tout ce qu'il s'est passé, et si aucune décision ferme n'a encore était prise en ce qui concerne les Bijuu, il nous apparaît évident que vous devez être consulté sur le sujet.

- Je pense avoir été assez clair sur le champs de bataille, commença-t-il plus sérieusement. Les Bijuu sont désormais libres et ils le resteront. Quiconque voudrait s'opposer à ça m'aura sur sa route, affirma-t-il le regard tranchant.

- Quelle arrogance ! s'outra le vieil Homura. Les Bijuu ont de tout temps étaient partagés entre les Grand Pays Ninja et...

- C'est terminé ! claqua Naruto en surprenant par son ton soudain tranchant. Le système des Jinchuuriki est révolu. Les Démons à Queues n'ont jamais eu pour vocation de servir les puissances des Grandes Nations, contre leur grès qui plus est. Ils ne sont ni des armes, ni des objets dont vous pouvez disposer selon votre bon vouloir. Ce temps est révolu. Les choses vont revenir à leur juste place, posa-t-il fermement. Les Démons sont libres et le resteront. Ils sont plus anciens que l'est le monde ninja et sont garant de l'équilibre en ce monde.

- Garant de l'équilibre ? s'offusqua un jonin qu'il n'avait pas vu de près ou de loin sur le champs de bataille. Ce sont des monstres de destruction qui sèmeront la mort si nous ne les contrôlons pas.

- Exact, renchérit la vieille Koharu. Nous ne pouvons permettre que de tels dangers soient laissés libres ainsi. Les Bijuu doivent être sous contrôle et le Kyuubi appartient à Konoha, dit-elle en le faisant rire.

- Kurama ? Quelque chose à dire là dessus ? dit-il en laissant perplexes ceux qui ne connaissaient pas le nom du démon renard.

Immédiatement, il y eut une détonation d'invocation et un petit nuage de fumée derrière le ninja, révélant un Kyuubi de la taille de son hôte. Il était arqué autour de son Jinchuuriki comme un protecteur, ses queues dansant autour d'eux alors qu'il grondait légèrement. Il y eut un mouvement de recul pour beaucoup des présents, faisant rire le renard.

- J'aurais bien des choses à dire, dit-il doucereusement. Une seule suffira : je n'appartiens à personne et certainement pas à Konoha.

- Les Bijuu sont des êtres comme les autres, reprit Naruto. Vous n'avez aucun droit sur eux, aucun. S'ils sont devenus aussi violents c'est uniquement parce que les ninjas les ont attaqué, capturé, scellé et utilisé pour leur propre intérêt et pour servir leur propre soif de puissance. S'ils avaient été respecté et laissé en paix, jamais cela ne serait arrivé. Cette stupide erreur qui a causé tant de souffrances doit être rectifiée. Sachez dors et déjà que ceux qui s'opposeront à ça m'auront moi sur leur route avant de voir un seul Bijuu.

- Et si vous vous en prenez à Naruto, susurra Kurama, les neuf Bijuu s'assembleront aussitôt autour de lui pour le défendre. Il est le seul humain dont la voix compte pour nous. Il est votre seule chance d'avoir la paix entre les Ninja et les Bijuu. Notez bien cela pauvres vermisseaux, dit-il avec dangerosités alors que son chakra démoniaque filtrait et refroidissait l'ambiance. Naruto est le successeur d'Hagoromo Ôtsutsuki, l'Ermite Rikûdo et lui même a admis qu'il le surpassait. Il est le seul que nous écouterons puisqu'il est comme un frère pour nous et notre gardien. N'oubliez pas cela. Naruto, je m'en vais, l'air est nauséabond ici.

Le jeune homme approuva simplement et le démon renard disparut dans une petite détonation de fumée. L'ambiance s'allégea immédiatement et Naruto reprit :

- Les Bijuu doivent être laissé tranquilles et libres, posa-t-il. Je n'ai pas l'intention de négocier sur ce point.

- Et que crois-tu faire face aux Cinq Villages Cachées ?! s'écria Homura. Crois-tu pouvoir imposer ta volonté ?

- Demande aux ninjas des Cinq Grands Villages avec lesquels j'ai combattu le vieux, répondit-il simplement.

Les ninjas en question sourirent dans leur barbe. Bien sûr, après avoir combattu avec lui ainsi, aucun ninja ne voudrait l'avoir pour ennemi pas plus qu'ils ne l'accepteraient. Une chose était certaine, Naruto Uzumaki Namikaze était l'objet d'un grand respect et d'une grande admiration dans tout les villages ninjas désormais. Et il aurait fallu qu'il commette une ignominie sans nom pour perdre cela. Ce qui n'était pas prêt d'arriver vu son caractère.

- La question mérite débat c'est certain, intervint Shikaku Nara bien plus neutre. Pour ma part, ma question est plutôt de savoir si les Bijuu pourraient être un danger pour nous ou les populations et ce que vous pouvez nous garantir ou non à ce sujet Maître Uzumaki.

Naruto sourit à la prédominance du nom de sa mère. Normalement, il aurait dû porter ce nom uniquement pour la simple et bonne raison que les Uzumaki étaient un grand clan dont le nom devait être perpétué contrairement à celui des Namikaze. Même si ses parents étaient toujours de ce monde, il savait qu'il aurait porté ce nom. Il avait décidé de porter les deux pour aussi rendre hommage à son père. Minato Namikaze était bien plus connu que les Uzumaki à travers le monde et plus célèbre aussi pour la génération actuelle de Konoha. Alors tout le monde avait choisi ce nom pour le nommer naturellement. Mais en utilisant le nom des Uzumaki, Shikaku utilisait le nom de l'un des plus puissants clan qu'avait compté Konoha, le reconnaissant comme chef de clan et donc comme homme de pouvoir même si c'était plus à titre honorifique aujourd'hui.

- Pour le moment, je peux garantir que tant que personne n'ira les importuner, les Bijuu ne feront rien à personne, assura-t-il. Ils aspiraient à rentrer dans les chez eux que l'Ermite Rikûdo avait bâti pour eux et à se reposer, pas à se battre. S'ils sont laissés tranquilles, il n'arrivera rien. Ensuite, j'ai l'intention d'aller voir chacun d'entre eux, de m'assurer de cela, de m'entretenir avec les populations alentours pour assurer les choses au besoin et je mettrais en place des protections si nécessaire. Mon but est de faire en sorte que que les Hommes et les Bijuu cohabitent en paix. Je travaillerais à cela. S'il venait à y avoir n'importe quel problème avec un Démon, j'interviendrais. Cela vaut également si l'un d'entre eux fait un écart et s'attaque aux populations.

- Avec cela vous tenez tout le monde en otage ! s'outra un ancien.

- Absolument pas. Il y a une différence entre prendre en otage et demander des efforts et de la confiance pour la paix. Vous n'aurez plus le contrôle des démons et c'est ça qui vous énerve bien. Mais il va falloir faire avec que ça vous plaise ou non.

- Personnellement, intervint Inoichi Yamanaka pour son clan, je pense que Maître Uzumaki a plus que prouvé ses bonnes intentions comme sa bonne foi et qu'il a également démontré qu'il avait les capacités pour maîtriser et sceller un Démon si cela devait être nécessaire. Il nous a également prouvé qu'il avait leur oreille. Dans ces conditions, il m'apparaît raisonnable d'au moins laisser une chance à cette entreprise de montrer ce qu'elle peut donner.

- Je suis cela, intervint Hiashi Hyûga. D'autant plus que si nous sortons les Bijuu de la balance des forces entre les Pays, cela facilite grandement les ententes pour faire perdurer l'Alliance comme nous le voulons.

- Je suis aussi d'accord avec cela, trancha Tsunade. Je pense que les autres villages seront aussi d'accord avec cela mais au moindre incident, tout sera remis en question.

- C'est pourquoi je ferais en sorte au maximum qu'il n'y en ait pas, assura-t-il.

- Mais tout repose sur vous ! s'agaça un jonin. Et si vous décidiez de vous servir des Bijuu contre nous ?!

- Et si je décidais de faire exactement ce que j'ai dis ? rétorqua-t-il. Votre manie à ne voir et envisager que le mauvais ne nous aidera pas a établir paix et confiance. Il faut y croire pour que ça marche et non s'enfoncer dans sa peur et sa méfiance de tout et tout le monde. Vous devez apprendre à faire confiance.

- Ce sont là de beaux discours sans aucune preuve tangible que nous pouvons vous faire confiance, remarqua Koharu.

- Vous n'avez aucune preuve que ce que vous dîtes arrivera, contra Naruto. Et puis, j'ai donné bien assez de preuves de ma morale et de mes intentions. Contrairement à ce que vous pensez, mes beaux discours moi, je les ai toujours respecté et appliqué. Je n'ai qu'une parole. S'il arrive quoi que ce soit, j'en assumerais les conséquences. En attendant, la seule question est de savoir si vous allez laisser une chance à cette paix de s'installer ou non. Personne ne sait comment ça tournera, on peut juste tout faire pour que ça marche, dit-il en faisant sourire ceux qui avaient combattu avec lui.

Et aucun d'entre eux ne doutaient qu'il ferait tout jusqu'au bout pour que ça marche.

- Cela me convient, trancha Tsunade en faisant taire les récalcitrant d'un geste. En revanche, j'aimerais être informé de ce qu'il se passe avec les Bijuu régulièrement.

- Pas de problème mamie, sourit Naruto redevenu léger.

- Une autre question centrale est de savoir comment vous vous positionnez vis à vis des Cinq Grands Pays ? Avez vous l'intention de rejoindre un village ?

- Non, posa-t-il immédiatement. Je me considère sans pays et sans village et je compte bien continuer comme ça. Je n'ai aucune intention de rejoindre qui que ce soit qu'il s'agisse de Konoha ou d'autre.

- Tu es un ninja de Konoha ! s'énerva de nouveau Homura. Tu appartiens à ce village depuis ta naissance et...

- Je n'appartiens à rien ni personne, trancha Naruto le ton soudain glacial.

Il y eut un moment de silence, tous sentant l'air s'alourdir autour d'eux. Le Sage d'Or n'avait plus rien de gentil à cet instant, au contraire. On sentait clairement le danger émanant de lui, rappelant quel grand ninja il était.

- Je suis libre et ça, jamais personne ne le changera. Je décide de ma vie et de la manière de la mener. Je ne laisserais rien ni personne changer ça. Est-ce bien clair ?

- Je crois, intervint Jiraya. Tout le monde sait que l'Ermite au Renard n'a jamais favorisé une nation ou un village.

- La question ne se pose même pas, remarqua Tsunade. Il est évident que Maître Uzumaki n'a jamais appartenu à Konoha de quelconque façon que ce soit.

- Je resterais neutre, jura le blond. Je n'ai pas l'intention de prendre part pour qui que ce soit et encore moins aux petites luttes de pouvoir entre pays. J'ai toujours défendu et je défendrais toujours la paix peu importe où je me trouve, dit-il en s'attirant quelques regards admiratifs. Je coopérerais éventuellement avec l'Alliance ou les villages si j'estime que leur demande le justifie et à un but de pacifisme. Et n'essayez pas de tenter de me la faire à l'envers. Beaucoup me prennent pour un imbécile mais c'est très loin d'être le cas et je suis très bien informé. Certains s'en sont bien mordus les doigts pour avoir essayé. J'entretiendrais des amitiés aussi longtemps que cela sera possible, autrement dit, tant que vous ne jouez pas aux cons.

- Quelle insolence ! s'outra quelqu'un.

- Notre dernière question est de savoir ce que vous comptez réclamer comme rétribution pour vos efforts de guerre ? demanda la Hokage.

Naruto sourit en réponse, faisant demi tour pour avancer vers la porte le pas léger et vif, les laissant perplexe. D'une poussée de chakra, il ouvrit les battant d'un coup et la lumière du soleil l'inonda alors qu'il regardait par dessus son épaule :

- Votre simple confiance pour la suite me suffira, dit-il.

Tous restèrent sans voix. Il aurait pu tout réclamer, il était en position de force, et il ne demandait rien. On le vit sortir avec assurance, s'évanouissant dans la lumière alors que beaucoup de sourire fleurissaient sur les visages. Le jeune homme promettait un bel avenir s'il continuait ainsi.