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Longues Notes de l'Autrice :
Bon, je n'étais pas du tout censé écrire ce cauchemar à l'ordinateur. J'ai d'ailleurs gribouillé les mots-clefs dans mon carnet, mais... Après la journée de boulot monstrueuse que j'ai eu, j'ai besoin de me détendre, et écrire me détend. (Surtout avec la musique à fond dans les oreillettes, yeah !)
Hier, je suis allée chez l'ophtalmologue, car ma vue a grave baissée et je ne vois rien, même avec mes lunettes. Effectivement, après les tests, nous avons remarqué que je suis désormais myope des deux yeux + astigmate à droite. Ma vue a beaucoup, beaucoup perdue et j'ai besoin de nouvelles lunettes. Donc, j'ai choisi mes nouvelles lunettes (de la marque Converses, oh yes !).
Sauf que, au moment de payer, il y a eu une chanson qui m'a Triggered. Il y a de la musique en fond dans la boutique et j'ai clairement entendu la chanson :
'Friday, I'm in love' du groupe 'The Cure'.
J'ai souri.
Cette musique m'a directement Triggered Blaine DeBeers, car elle fait partie de sa playlist (chaque personnage a sa propre playlist) et du coup j'ai pensé à lui quelques minutes.
Des minutes qu'il a mis à profit la nuit suivante, puisqu'il a utilisé ce Trigger pour se glisser dans mon cauchemar. Sans surprise, je vais utiliser cette chanson pour écrire ce songe.
Je vais essayer de retranscrire le côté sombre et glauque, mais avec le côté déjanté, drôle et un peu (beaucoup) 'oulalalala'...
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« I don't care if Monday's blue,
Tuesday's grey and Wednesday too,
Thursday, I don't care about you,
It's Friday, I'm in love. »
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Nous sommes le jour de Noël, le 25 Décembre 2023 et la maisonnette est remplie de rire et de joie.
Enfin, vue de l'extérieur, parce que dedans, c'était une autre histoire.
La demeure familiale se situe au fin fond de la campagne, dans le sud de la France. Il fait froid en ce jour d'hiver, mais le chauffage nous aide à lutter contre la fraîcheur du dehors. Il y a plusieurs membres de ma famille que je ne détaillerais pas trop, ainsi que ma jeune sœur Helya.
Comme souvent, me concernant, je suis vêtue d'une robe noire, d'une paire de leggings de la même couleur pour garder mes jambes au chaud et mes longs cheveux châtain sont noués en une imposante tresse qui tombe dans mon dos jusqu'à mes hanches. Je porte des Converses blanches aux pieds et ma peau est aussi pâle que la neige qui s'apprête à recouvrir les routes et les jardins.
Tout pourrait bien se passer puisque, après tout, c'est Noël !
Cependant, souvenez-vous que vous êtes dans ma tête...
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« Monday you can fall apart,
Tuesday, Wednesday break my heart,
Oh, Thursday doesn't even start,
It's Friday, I'm in love. »
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Comme c'est le cas IRL, dans mon songe, je ne buvais plus du tout d'alcool.
Eh oui, j'ai totalement arrêté et, au moment où j'écris cette histoire, je suis sobre depuis 77 jours !
Néanmoins, ma famille n'a pas arrêté de picoler, de toute évidence, et durant l'apéritif les bouteilles descendent plus vite que le Père Noël.
Forcément, tout le monde est vite devenu complètement ivre, sifflant tantôt des verres de vin, tantôt des flûtes de champagne, entrecoupé de chopines de bière ou de bols de cidre brut. Nous n'avions pas encore eu l'occasion d'entamer l'énorme dinde, que tout le monde titubé en criant et en sentant l'alcool plus fort encore qu'à l'intérieur d'un Pub Irlandais.
Si ce n'était que ça...
Certains ont l'alcool triste (ce qui était mon cas et qui est toujours celui de mon chéri) d'autre ont l'alcool joyeux et d'autre encore sont plutôt violents. Devinez dans quelle catégorie se sont retrouvés une partie des membres de ma famille ?
Yep...
Entre les remarques désobligeantes, dont j'ai malheureusement l'habitude, les réflexions blessantes, le forcing pour me faire boire à mon tour malgré mes refus et les cris incessants, je me suis levée de ma chaise, quittant le salon chaleureux pour courir vers le garage.
Malgré la fraîcheur à l'intérieur du hangar, je me suis arrêté devant le mur en crépis couleur anthracite et j'ai fait quelque chose que je n'ai pas fait depuis des années...
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« Saturday, wait,
And Sunday always comes too late,
But Friday, never hesitate. »
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À l'époque où je gérais très mal ma colère et ma dépression, j'avais l'habitude de frapper les murs à coup de poings, jusqu'à me faire craquer les doigts et me faire saigner les jointures. La raison pour laquelle, actuellement, je n'ai presque plus d'os en jointure sur mes doigts et que ça me fait mal.
Bref, dans mon cauchemar, j'ai fait ça. J'ai frappé de toutes mes forces contre le mur. De ma main droite car, comme IRL, j'ai toujours préféré casser ma main droite puisque j'utilise plus souvent la gauche. J'ai cogné, cogné, cogné, jusqu'à entendre les 'cracs' familiers de mes os et jusqu'à ce que le dessus de ma main prît une teinte rouge écarlate.
Une fois mes nerfs passés, j'ai quitté le garage pour me diriger vers ma chambre. J'ai fouillé dans ma petite valise pour attraper une épaisse veste grise en laine à gros maillons, que j'ai enfilé en faisant bien attention de laisser les manches tomber sur mes mains pour cacher mes plaies.
Puis, le plus naturellement possible et après avoir libéré ma rage, j'ai retrouvé ma famille autour de la grande table rectangulaire du salon. La bonne odeur de la dinde rôtie m'ouvrit l'appétit et je souris en arrachant la peau croustillante de la volaille pour la dévorer avec plaisir.
Maintenant que j'étais revenu au milieu de tout le monde, ils m'utilisèrent de nouveau comme bouc émissaire. Surtout mon oncle, qui reluqua intensément ma main droite en commençant à comprendre quelque chose.
Shit...
Après ça, le reste de la fine équipe fit les mêmes suppositions et m'invectiva de jugements et de mépris. Hurlant contre moi, comme quoi j'étais faible, masochiste, fracassée, etc, etc, etc.
Bref, plein de belles petites choses, quoi.
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« I don't care if Monday's black,
Tuesday, Wednesday, heart attack,
Thursday, never looking back,
It's Friday, I'm in love. »
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Forcément, à un moment, j'en ai eu assez et j'ai quitté le salon pour me diriger à pas rapides vers la porte d'entrée, que j'ai ouverte à la volée, puis je me suis engouffrée dans la fraîcheur de l'extérieur.
Ce 25 Décembre, en début d'après-midi, il y avait un fin, très fin soleil dont les rayons ne passaient que très difficilement à travers les épais nuages, illuminant la journée sans pour autant la réchauffer.
De fait, j'ai serré ma veste plus fort contre moi et j'ai quitté les jardins de la maison pour déambuler sur les routes vides et froides. J'ai marché ainsi un long, très long moment, et l'air glaciale fit du bien à ma main sanglante et aux bleus qui apparaissaient déjà sur ma peau pâle.
Il n'y avait personne, les routes et les parcs étaient déserts. Tout le monde fêtait Noël bien au chaud dans leurs maisons respectives.
Quelques longues minutes plus tard, je suis arrivée sur un grand parking, sans aucune voiture, mais pas totalement vide pour autant.
Non, en effet, il y avait ce qui ressemblait beaucoup à des coques de navire, dans un style de Parc d'Attraction. Sur la gauche, c'était un bateau noir, tandis que celui à droite avait une couleur tirant plutôt sur le bleu marine. Tout était vide et abandonné, donc je me suis dirigée sur la gauche pour m'amuser à grimper sur le bastingage et tomber sur le pont. Malheureusement, ce n'était pas si facile pour moi, parce que ma main me faisait affreusement mal et que la douleur m'empêchait de serrer les doigts et d'utiliser ma force.
Une fois à bord du navire, j'ai compris qu'une personne s'y trouvait déjà. Je ne voyais qu'une forme sombre, allongée dans un coin. Je n'avais pas peur alors que, clairement, l'homme pouvait être un sans-abri ou pire ! Un tueur en série...
Sait-on jamais.
Mais bon, je m'en fichais éperdument et j'ai admiré la vue depuis le haut du bateau. Une vue bien triste, il n'y avait que le parking gris et vide et la route au loin, sous un ciel sombre et la froideur de l'hiver. Puis, derrière moi, j'ai senti la silhouette se lever lentement et une voix d'outre-tombe badiner :
- How about that... ?
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« Monday you can hold your head,
Tuesday, Wednesday, stay in bed,
Or Thursday watch the walls instead,
It's Friday, I'm in love. »
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Je me suis retournée et mon cœur rata un battement.
- Blaine ?! m'écriais-je à la fois surprise et perdue.
Il souriait de ce sourire en coin si particulier. Il avait la peau pâle, plus pâle que la mienne, les cheveux courts, en bataille et aussi blanc que les neiges de Sibérie et des yeux d'un bleu clair et profond des mers de Chine. Il avait un corps mince, très fin et il portait un pantalon noir, des chaussures de la même couleur, une chemise à manches longues également noire, ce qui faisait encore plus ressortir sa pâleur. Il avait d'épais bracelets de cuir d'un style Rock'n'Roll aux poignets. Son regard me scruta de haut en bas et je pouvais lire sur son visage les pensées concupiscentes qui traversaient son esprit zombifié.
Oui, parce que, dans l'était dans lequel il se trouvait présentement, je compris qu'il était un Zombie.
J'ai repris :
- Eh bien, Blaine, ça fait un bail...
Il railla :
- Ouais, depuis que le Maître m'a viré de ta tête en début d'année. Je ne vais pas te mentir, je ne l'ai pas super bien vécu.
- Comme tous les autres...
Il sourit, puis il posa son regard sur ma main gonflée et sa joie se perdit. Il plissa des yeux et tendit ses mains vers la mienne en demandant, réellement inquiet :
- Alisone, qu'est-ce qu'il s'est passé ?
Lorsqu'il souleva la manche, il découvrit les plaies sanglantes et les bleus boursouflés.
J'ai haussé des épaules :
- Un mur.
Il souffla de dépit, mais en relevant son visage, ses yeux bleus plongèrent dans les miens et un courant électrique nous traversa. Il se rapprocha de moi, si près que je pouvais sentir son souffle sur ma nuque et avec amusement, il murmura :
- Et si on rendait Mick et le Maître jaloux... ?
Il sourit avant de m'embrasser langoureusement.
Nos langues dansèrent ensemble et nos corps s'aimantèrent l'un à l'autre comme un magnet sur un réfrigérateur. Nos bouches restèrent collées telles des sangsues, tandis que nous glissâmes vers un coin caché du bateau pour nous allonger et faire des trucs d'adulte.
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« Saturday, wait,
And Sunday always comes too late,
But Friday, never hesitate. »
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Au long moment plus tard, en fin d'après-midi, nous avons entendu des bruits provenir de la route. Nous étions de nouveau habillés et en relevant nos têtes au-dessus du bastingage, nous avons découvert les intrus qui venaient vers nous.
J'ai lâché :
- Shit ! C'est ma sœur et mes cousins ! J'avais oublié qu'ils étaient là, eux, d'ailleurs...
Je me suis tournée vers Blaine avec désespoir :
- Vite, barrons-nous et cache-toi !
Il râla :
- Pourquoi me cacher ? Ta sœur ne m'aime pas ?
J'ai levé les yeux au ciel :
- Non, ce n'est pas ça. Mais elle pense que j'aime trop les Super-Vilains et les Bad Boys...
Blaine étouffa un rire :
- Alisone, à part Mick qui est clairement l'exception, tous tes autres chéris SONT des méchants. Moi y compris !
- La ferme et suis-moi !
Je l'ai attrapé par la main et je l'ai traîné de l'autre côté du bateau pour sauter sur le parking et quitter ce dernier sans que les nouveaux arrivants ne puissent nous voir. Nous avons contourné l'endroit tout entier pour enfin retrouver la route principale, que nous avons suivi lentement. Nous nous dirigions instinctivement vers la maison familiale, lorsque quelque chose accrocha mon regard sur ma gauche.
Il y avaient beaucoup de champs par chez nous, des champs de cultures ou de tournesols. En hiver, cela dit, les champs étaient gelés et l'herbe courte. Néanmoins, dans cet espace vert que mes yeux découvrirent, l'herbe était plutôt haute et les sillons bien propres n'étaient pas vides. Des lumières m'attirèrent tel un papillon de nuit. Je me suis dirigée vers le pâturage.
Blaine et moi fûmes choqués de voir des milliers de citrouilles oranges, creusées et illuminant le champ entier. Comme des lucioles Halloweeniennes au milieu de l'étendue émeraude, le spectacle était magnifique !
Surtout pour moi, puisque Halloween est ma fête préférée.
Étonnamment...
J'ai pris Blaine par la main et nous avons marché à côté des sillons, au milieu des centaines et des centaines de citrouilles, en plein hiver, à Noël...
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« Dressed up to the eyes,
It's a wonderful surprise,
To see your shoes and your spirits rise,
Throw out your frown,
And just smile at the sound,
Sleek as a shriek, spinning 'round and 'round. »
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La nuit commença à tomber et il faisait de plus en plus froid. Blaine et moi avons longé le champ de citrouilles allumées jusqu'à retourner sur une route bétonnée. De là, nous avons suivi le chemin jusqu'à arriver autour de toutes les maisons qui composaient la petite cité de notre village. Ma demeure familiale se trouvant parmi elles.
Dans un silence presque parfait, nous sommes rentrés par le jardin du Q.G, sauf qu'au lieu d'aller vers la porte d'entrée, je suis allée vers la porte du garage pour y cacher Blaine.
Puis, toute seule, je suis rentrée dans la demeure. La chaleur des lieux me fit directement un bien fou. J'écoutais attentivement, mais je n'entendais plus aucun cri. La maison semblait paisible, endormie. Ma famille devait cuver quelque part. J'ai traîné vers la salle de bain pour attraper un bandage que j'ai enroulé autour de ma main sanglante et gonflée. Puis, je suis allée au salon. La lumière était éteinte mais, lorsque je l'ai allumé, j'ai entendu une voix hurler :
- HEY !
Ma sœur, dans un coin avec son chéri, sursauta en me voyant.
Et moi aussi.
- Nom de Dieu, Helya ! Je t'ai vu au parking tantôt ! Comment es-tu arrivé ici aussi vite ?
Elle sourit :
- Avec un truc nommé 'voiture'.
- Ah... Effectivement...
La salle à manger était en bordel, la table de Noël croulait sous le poids de la nourriture à moitié terminée, des bouteilles d'alcool ouvertes et finies, et des centaines de papiers cadeau déchirés recouvraient le sol comme de la neige. Ma sœur était assise sur le grand canapé à s'amuser sur son téléphone, à côté de son copain qui faisait la même chose. Helya reporta son attention sur moi :
- Qu'est-ce que tu faisais sur le parking, d'ailleurs ?
- Eh bien... Il y avait Blaine, et...
Elle tiqua :
- Blaine ?! Blaine DeBeers ?
- Lui-même.
- Sans déconner, Ali, toi et lui, vous êtes comme... Comme Chuck Bass et Blair Waldorf ! Vous êtes de vrais aimants ! Impossible de vous séparer et vous sautez l'un sur l'autre tout le temps.
- Non, c'est pas vrai... boudais-je, piquer au vif.
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« Always take a big bite,
It's such a gorgeous sight,
To see you eat in the middle of the night,
You can never get enough,
Enough of this stuff,
It's Friday, I'm in love ! »
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Ma sœur ricana et, en jetant un coup d'œil derrière moi, elle railla :
- Prouve-moi le contraire.
Je me suis retournée pour découvrir Blaine, adossé contre l'arcade de la grande porte du salon. Il souriait d'une façon machiavélique.
Helya se leva et son copain la suivit. Ils quittèrent le salon pour partir vers leur chambre, laissant Blaine et moi seuls dans la salle désormais vide.
Shit.
Blaine ferma la porte derrière lui, puis se dirigea vers l'immense table pour chercher un truc à grignoter et une bouteille à terminer. Avec amusement, il me dit :
- Eh bien, Alisone, prouve à ta sister que nous savons nous tenir.
Je croisai les bras sur ma poitrine en attendant qu'il finisse son pillage :
- Facile, Blaine. Regardons un film neuneu de Noël à la télé.
Il haussa les épaules :
- OK.
Nous nous sommes laissé tomber sur le canapé, mais une fois dessus, l'un en face de l'autre, nos bouches se sont retrouvées avec passion et envie. Je n'avais même pas eu le temps d'allumer la télé, Blaine était déjà sur moi à m'embrasser langoureusement comme un peu plus tôt sur le parking.
Après tout ça, j'ai bien peur de ne pas avoir réussi à faire mentir ma sœur.
Shit...
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« I don't care if Monday's blue,
Tuesday's grey and Wednesday too,
Thursday, I don't care about you,
It's Friday, I'm in love. »
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Puis, je me suis réveillée.
Il était 6h20 et j'étais complètement perdue.
Je me suis levée, car une longue journée m'attendait.
Mais, je prends les paris, lequel va débarquer en mode jaloux cette nuit ?
Mick ou le Maître ?
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« Monday you can fall apart,
Tuesday, Wednesday, break my heart,
Thursday doesn't even start,
It's Friday, I'm in love. »
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22.09.2023
Copyright © 2023 by Alisone DAVIES - All rights reserved.
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Oui, c'est moi qui est écrit la chanson du résumé :
« Jingle bells,
Family yells,
Blaine is coming back,
A bloody hand,
The boats stand,
And the winter is black ! »
